FLEISZMAN Maurice, [Paul] (NR)

La Villa Bel’Aurore située Avenue des Pins a accueilli à un moment Maurice FLEISZMAN. Maurice est né le 16 avril 1921 à Paris (12ème arrondissement) et a par ailleurs un frère prénommé Paul né dans le même arrondissement que lui le 24 octobre 1924. [Père : FLEISZMAN Rachmill, ferblantier né à Jacobstadt (Jēkabpils actuelle Lettonie) en 1878 (Pologne) et Mère : Chana NOWIZKY née le30 janvier 1891 à Dworek (Pologne)]. Paul exerce la profession de fraiseur. Les deux frères résident habituellement à Fontenay-sous-Bois au 1 rue Emile Boutrais et sont naturalisés français sur déclaration de leurs parents [66281X28] depuis le 22 mai 1928.

Maurice n’est ni recensé en tant que Juif dans l’arrondissement de Saint-Nazaire en octobre 1940 ou en juin 1941.

Sa dernière adresse de résidence est à la Villa Belle Aurore, Allée des Pins à La Baule (Loire-Inférieure). Il est interné au camp de Pithiviers le 01 septembre 1942 en provenance du camp de Drancy.

Les deux frères sont arrêtés à Dax au passage de la ligne de démarcation en juillet 1942. Maurice est interné à Drancy à partir du 04 août 1942 puis à Pithiviers du 01 septembre au 20 septembre 1942.

Il est déporté le 21 septembre 1942 par le convoi 35 parti du camp de Pithiviers à destination du camp d’Auschwitz où il est déclaré décédé le 25 septembre 1942.

Listes de déportation par ordre alphabétique [ITS Bad Arolsen, en ligne]
Liste convoi 35 Pithiviers-Auschwitz [CDJC, Mémorial de la Shoah, en ligne]

Son frère Paul, est interné à Drancy comme son frère Maurice puis est transféré sur Pithiviers. Il s’évade du train le menant à Pithiviers le 01 septembre 1942 et est rattrapé par la Gendarmerie de Juvisy, est ré-interné à Drancy le 09 septembre 1942 et déporté de Drancy vers Auschwitz par le convoi 34 parti de France le 18 septembre 1942. D’après Rachmill son père : « Nous avons su que mon fils avait tenté de s’évader et que blessé dans sa tentative, il aurait été hospitalisé à l’Hôtel Dieu.« 

Deux Storpersteine (pierre d’achoppement) seront posées et inaugurées devant leur domicile de Fontenay-sous-Bois en leur mémoire.

Aucun d’eux n’est revenu. Rachmill fera les démarches auprès du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre afin de régulariser la situation administrative de ses deux fils.

ABRAMOWICZ Jacques, Hélène, Adjel ; MARCHEWSKI Israël [NR]

Ajdel ABRAMOWICZ vivait maritalement avec Israël MARCHEWSKI (ou MARCHEVSKA) depuis octobre 1938. Adjel est née le 01 septembre 1913 à Kutno, district de Lodz, Pologne et son conjoint le 03 mai 1897 à Pińczów (Pologne). Ils habitent 15 rue des Vignerons à Vincennes. Leur premier enfant, Hélène, 4 ans, est née à Paris (4ème arrondissement) le 09 avril 1938 tandis que Jacques, le cadet, 2 ans, est né à Saint-Nazaire le 04 octobre 1939 à l’Hôpital et c’est Henri ALLANET, directeur économe, qui effectue la déclaration de naissance auprès des services de l’Etat Civil de la Mairie de Saint-Nazaire. Adjel déclare reconnaître Jacques à la mairie de Vincennes un peu plus tard le 17 décembre 1940, commune où ils sont arrivés après 1936.

Adjel est arrivée en France en France le 10 août 1934. Israël est représentant de commerce pour la maison de confection Edelman, 30 rue du Caire à Paris (2ème arrondissement).

Ils ont été arrêtés lors de la rafle dite du Vel’d’Hiv’ du 16 et 17 juillet 1942 puis transférés sur le camp de Pithiviers le 21 juillet 1942. Israël, le père, transféré de Pithiviers à Drancy le 31 juillet 1942 est déporté le jour même de son arrivée à Drancy par le convoi n° 13 de Drancy à Auschwitz du 31 juillet 1942 ; Adjel, la mère est transférée de Pithiviers vers Drancy le 02 août 1942 et déportée le lendemain par le convoi n° 14 de Pithiviers vers Auschwitz le 03 août 1942. Quant aux enfants Hélène et Jacques, ils ont été déportés à priori et selon Serge Klarsfeld dans le Mémorial des Enfants par le convoi n° 20 du 17 août 1942 de Pithiviers vers Auschwitz. Il manque une page dans la liste de déportation. Mais Il semble, d’après les informations dont nous disposons, qu’ils aient tous les deux rejoints Drancy le 25 août 1942 pour être déportés par la suite.

Aucune demande de rectification de statut n’a été effectuée auprès du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre après-guerre. Il faut attendre 2013 pour que les actes de décès soient établis pour transcription à l’état civil.

LEVY Eugène, Rosalie (NR)

Eugène LEVY est né le 31 mars 1860 à Imling (Moselle) [Père : Léopold et Mère LEVY Henriette] et est mariée avec Rosalie BLOCH [Père : Lazare BLOCH, marchand de bestiaux et Mère : Scheinel KAHN] née le 24 juillet 1862 à Mittelbronn (Moselle) et décédée le 29 janvier 1944 à Villefranche-de-Rouergue. Léopold, le père d’Eugène, son frère Salomon ainsi que le père de Rosalie exercent tous trois la profession de marchands de bestiaux .

Acte de naissance d'Eugène LEVY [Archives Municipales d'Imling]
Acte de naissance d’Eugène LEVY [Archives Municipales d’Imling]
Acte de décès de Rosalie BLOCH [Archives Municipales de Villefranche-de-Rouergue]
Acte de décès de Rosalie BLOCH [Archives Municipales de Villefranche-de-Rouergue]

Eugène et Rosalie sont au moins présents depuis 1880 à Saint-Nazaire. Au moment de sa conscription, Eugène est affecté dans les les services auxiliaires.

En 1919, à l’âge de 59 ans, Eugène LEVY fait l’acquisition d’une voiture, une Léon Bollée type G qu’il remplace en 1920 par une Dodge.

Registre enregistrement Véhicules Préfecture Nantes ADLA 1902S305
Registre enregistrement Véhicules Préfecture Nantes [ADLA 1902S305]
Registre enregistrement Véhicules Préfecture Nantes [ADLA 1902S306]
Registre enregistrement Véhicules Préfecture Nantes [ADLA 1902S306]

Eugène arrivé à Saint-Nazaire créé un magasin de confection « Maison Modèle » à Saint-Nazaire au 13, rue Villès-Martin. Le commerce sera repris en 1925 par un de ses fils : Armand.

Eugène LEVY devant la devanture Maison Modèle (les 4 personnes autour de lui ne sont pas identifiées) in Albert Morinière ; Saint-Nazaire Images d’Autrefois ; Mémoire d’une ville]

Eugène et Rosalie ont eu quatre enfants, tous né à Saint-Nazaire : Armand né le 20 février 1888, Lucien né le 12 mai 1893, Henriette née le 30 mai 1895 et Maurice né le 30 septembre 1896 (décédé à l’âge de quatre mois le 10 février 1897).

Ils ne sont pas recensés sur l’arrondissement de Saint-Nazaire en tant que Juif et ont fui pour passer la ligne démarcation pour résider au moins à partir de 1942 à Toulouse. Eugène et Rosalie n’ont pas été déportés et Rosalie décède le 29 janvier 1944 à Villefranche-de-Rouergue.

LEVY Emile, Henriette, Colette, Claude [NR]

Henriette LEVY est la soeur d’ Armand LEVY et de Léopold, Lucien LEVY, tous nés à Saint-Nazaire.

Henriette LEVY 1936 [ADLA 4M397]
Henriette LEVY 1936 [ADLA 4M397]
Colette LEVY 1936 [ADLA 4M397]
Colette LEVY 1936 [ADLA 4M397]

Henriette LEVY est née le 30 mai 1895 à Saint-Nazaire [Père : Eugène LEVY et Mère : Rosalie BLOCH] et est mariée avec Emile LEVY depuis le 16 mars 1920 à Saint-Nazaire né le 21 décembre 1884 à Rougemont-le-Château (Haut-Rhin).

Acte de naissance d'Henriette LEVY [ADLA, Etat Civil en ligne]
Acte de naissance d’Henriette LEVY [ADLA, Etat Civil en ligne]
Acte de mariage Emile et Henriette LEVY [Archives Municipales de Saint-Nazaire]
Acte de naissance d’Emile LEVY [Archives départementales du Territoire de Belfort, 1E9]

Emile LEVY effectue son service militaire en 1905 et est rappelé à l’activité lors de la mobilisation générale au déclenchement de la guerre de 1914-1918 et affecté dans un régiment d’Infanterie en tant que soldat de 2nde classe. Il sera cité à l’ordre du régiment en 1915 pour « S’est acquitté de ses fonctions d’agent de liaison avec intelligence, zèle et courage des plus soutenus pendant l’attaque des lignes allemandes ». Il obtiendra la Croix de Guerre.

Registre matricule Emile LEVY [Archives Départementales Territoire de Belfort, 1R260]
Registre matricule Emile LEVY [Archives Départementales Territoire de Belfort, 1R260]

En 1920, peu de temps après son mariage, Emile LEVY fait l’acquisition d’une voiture, une Dodge Type 16HP qu’il revend au profit d’un autre véhicule de même marque en 1921.

Registre enregistrement Véhicules Préfecture Nantes [ADLA 1902S306]
Registre enregistrement Véhicules Préfecture Nantes [ADLA 1902S306]
Registre enregistrement Véhicules Préfecture Nantes [ADLA 1902S307]
Registre enregistrement Véhicules Préfecture Nantes [ADLA 1902S307]

Emile et Henriette résident en 1936 au 20, rue Contrescarpe à Nantes où Emile exerce la profession de marchand de tissus et ont deux enfants : Colette née le 12 novembre 1920 à Belfort et Claude né le 10 août 1926 à Nantes.

Recensement 1936 Nantes, 5ème canton 26, rue Contrescarpe [Archives Municipales de Nantes, 1F227]

Le 22 juillet 1940 et bien avant le recensement d’octobre 1940, le Commissariat Central de Police de Nantes dresse une liste des commerçants Juifs présents dans la ville de Nantes. Emile LEVY y apparaît et est donc présent au milieu de l’été. En revanche la famille LEVY n’apparaît pas dans le recensement des Juifs d’octobre 1940.

[Archives Départementales de Loire-Atlantique, 1694W23]

Aucun membre de la famille n’est déportée. Henriette s’occupera après-guerre des actes de disparition, de décès et des mentions Déporté Politique et Mort pour la France pour au moins son frère Armand, sa belle-soeur Marthe et sa nièce Yvonne. Emile décède à la Baule le 21 août 1969 et Henriette décède le 15 décembre 1997.

Registre Délivrance Carte d’Identité, Archives Départementales de Loire-Atlantique, 4M397

Registre Délivrance Carte d'Identité, Archives Départementales de Loire-Atlantique, 4M397

Registre Délivrance Carte d’Identité, Archives Départementales de Loire-Atlantique, 4M397

GRADWOHL Robert, Andrée (NR)

Robert GRADWOHL est né à Saint-Nazaire le 12 juin 1894 [Père : GRADWOHL Meyer Cerf né en 1859 et Mère : VORMS Rosine née en 1859]. Il est issu d’une très vieille famille juive alsacienne installée depuis au moins le milieu du XVIIIème siècle dans le Bas-Rhin. Meyer Cerf, qui a par ailleurs 11 frères et soeurs, exerce la profession d’employé de commerce au moment de la naissance de son fils et réside 3, rue du Dolmen à Saint-Nazaire. Robert a au moins un frère : Marcel né le 13 avril 1892 à Saint-Nazaire. La famille se déplace en Ille-et-Vilaine à Saint-Sevran-sur-Mer au moins peu avant la première guerre mondiale.

Robert, comme son frère Marcel, sont deux anciens combattants de la guerre de 1914-18. Incorporé dès l’entrée en guerre, il combattra dans différents régiments d’infanterie jusqu’en 1919. Son frère, Marcel, sera tué à l’ennemi le 16 juin 1915 dans le Pas-de-Calais.

Il terminera la guerre au grade de caporal et recevra pour ses faits de guerre, la croix de guerre avec étoile de bronze ainsi qu’une citation à l’ordre du régiment.

DAVCC 21 P 458039
DAVCC 21 P 458039

Après la première guerre mondiale, Robert s’établit dans différents arrondissements parisiens et en région parisienne pour finalement élire domicile au moment de son mariage 131, avenue Parmentier à Paris dans le quartier de la Folie-Méricourt dans le 11ème arrondissement. Le couple n’aura pas d’enfant.

Recensement 1936 [Archives de Paris, D2M8]
Recensement 1936 [Archives de Paris, D2M8]

Robert se marie le 02 avril 1935 à Paris (10ème arrondissement) avec Andrée DANHEISSER née le 08 novembre 1904 à Paris (11ème arrondissement). [Père : Félix DANHEISSER et Mère : Rosalie MEYER] Robert exerce la profession de représentant de commerce et Andrée celle de secrétaire au moment de leur mariage.

Robert sera remobilisé en mars 1940 et sera affecté dans un Bataillon d’ouvriers Artillerie puis démobilisé à Toulouse en septembre 1940.

Robert GRADWOHL est arrêté le 20 août 1941 lors de la rafle dite du XIème arrondissement à Paris organisée du 20 août au 24 août 1941 et qui touchera d’autres arrondissements. Elle concerne uniquement les hommes de 18 à 50 ans et provoquera l’arrestation de 4232 personnes dont Robert qui se retrouve interné à compter du 20 ou 21 août 1941 au camp de Drancy jusqu’au 22 juin 1942. Cette rafle marque le changement de destination du camp de Drancy, au départ réquisitionné par les allemands comme Fronstalag (prisonniers de guerre) et qui devient le camp d’internement des Juifs en zone occupée. Il y loge Bloc I, escalier 1, chambre 1 et au Bloc 2, escalier 9.

Fichier Familial Préfecture Police Paris de Robert GRADWOHL[AN F9/5613]

Robert est déporté de la gare de Drancy-Le Bourget par le convoi n°3 du 22 juin 1942 vers Auschwitz-Birkenau et qui arrive en Pologne occupée le 24 juin 1942.

Liste convoi 3 [CDJC, Mémorial de la Shoah, Paris]
Liste convoi 3 [CDJC, Mémorial de la Shoah, Paris]

Robert est rentré dans la partie concentrationnaire de Birkenau et décède 5 jours après l’arrivée du convoi soit le 29 juin 1942.

Death Book of Auschwitz [Yad Vashem, en ligne]
Death Book of Auschwitz [Yad Vashem, en ligne]

Son épouse Andrée n’est pas déportée. Elle s’occupera après-guerre des différentes formalités administratives et obtiendra la mention Mort pour la France pour son mari.

LEVY Lucien, Andrée, Georges [NR]

Lucien et Andrée LEVY (sans date) [DAVCC 21 P 477882]
Lucien et Andrée LEVY (sans date) [DAVCC 21 P 477882]

Léopold est le frère de d’Armand LEVY et d’Henriette LEVY.

Léopold, Lucien LEVY (prénom usuel Lucien) est né à Saint-Nazaire le 12 mai 1893 [Père : Eugène LEVY et Mère : Rosalie BLOCH]. Il est marié depuis le 21 octobre 1932 (Paris, 3ème arrondissement) avec Andrée Elisa HIRTZ née le 13 décembre 1906 à Paris (3ème arrondissement). Le couple a un enfant : Georges né le 02 novembre 1933 à Rennes.

En 1922, à l’âge de 29 ans, Lucien LEVY fait l’acquisition d’une voiture, une Citroën 5 chevaux, type C pour pouvoir exercer son métier, vraisemblablement représentant de commerce.

Registre enregistrement Véhicules Préfecture Nantes [ADLA 1902S307]
Registre enregistrement Véhicules Préfecture Nantes [ADLA 1902S307]

Léopold LEVY exerce la profession de négociant au moment de son mariage et habite au moment de son mariage à Rennes, 2 rue comté de Lanjuinais en 1932 puis 12, place du Palais.

En 1913, Léopold LEVY est appelé à faire son service militaire pour une durée de deux ans mais est ajourné pour « faiblesse ». A l’entrée dans la guerre de 1914-1918, il est incorporé le 16 décembre 1914 au 135ème Régiment d’Infanterie en tant que soldat de 2ème classe puis passe au 13ème Régiment d’Artillerie en 1915 puis au 89ème Régiment d’Artillerie Lourde comme son frère Armand le 16 juin 1917 (les deux frères seront dans le même régiment entre juin 1917 et janvier 1918) puis au 90ème Régiment d’Artillerie Lourde en septembre 1918. Il passe dans les services auxilliaires à l’automne 1918 pour raisons de santé : mauvais état général et bronchite bilatérale puis est réformé définitivement en 1922 pour bronchite chronique généralisée et emphysème pulmonaire.

Registre matricule de Lépold LEVY n°2829 [ADLA 1R1296, en ligne]

Léopold et son épouse Andrée se réfugient à Toulouse au 4, rue Pujol. Ils sont arrêtés par la « Gestapo » à Beaumont-de-Lomagne (Tarn-et-Garonne) le 07 juillet 1943 à la suite d’une perquisition à leur domicile et tentaient de sa sauver puis dirigés sur Toulouse le 08 juillet 1943 puis incarcérés à la prison Saint-Michel. Un rapport, daté du 10 juillet 1943, du SS-Unterscharführer Schiffner de la Sipo-SD de Toulouse, concernant l’arrestation et l’emprisonnement de 14 personnes juives le 08 juillet 1943 à Toulouse fait apparaître les noms de Léopold et Andrée LEVY : « le SS-Unterscharführer Schiffner rapporte pour chacune des 14 personnes des informations personnelles et la raison pour laquelle elle a été arrêtée. La raison principale est « une activité contre le Reich ». Un indicateur fiable lui a communiqué des informations qui ont mené aux arrestations. Les personnes arrêtées ont été emprisonnées à Toulouse.  » http://ressources.memorialdelashoah.org/notice.php?q=id:617344

Il sont transférés sur Drancy le 16 juillet 1943.

Ils déportés par le convoi numéro 58 du 31 juillet 1943 (n° 514 et et n° 542 sur la liste du convoi).

Un arrêté au Journal Officiel numéro 98 du 26 avril 1995, page 6484 a fixé la date du décès d’Andrée à janvier 1944.

Un arrêté au Journal Officiel du 06 septembre 1995, page 13227 a fixé la date du décès de Lucien à1943.

Jean HIRTZ, frère d’Andrée, déposera les demandes pour obtenir le statut de déporté politique et de Mort pour la France pour sa soeur et son beau-frère. Il sera par ailleurs suite à un conseil de famille le tuteur de Georges LEVY devenu orphelin.

MAGNUSZEWSKI [Abram], Ruchla, Joseph, Charlotte (NR)

Charlotte MAGNUSZEWSKI est née à Saint-Nazaire le 09 décembre 1939 à l’Hôpital, boulevard Gambetta. C’est le directeur économe, Jean GUITTON qui effectuera la déclaration de naissance auprès des services d’Etat Civil de la Mairie. [Père : MAGNUSZEWSKI Abraham, Azriel né le 03 novembre 1911 et Mère : ROZENFELD Ruchla née le 16 avril 1905]. Elle a par ailleurs un frère Joseph né le 30 janvier 1934. Abram, Ruchla et Joseph sont nés à Brzeziny, district de Łódź, Pologne et la famille est arrivée en France après 1934. Abram est tailleur et la famille réside en 1939 11, passage du Mont-Cenis dans le 18ème arrondissement à Paris dans le quartier de Clignancourt. En avril 1940, Abraham s’engage dans l’armée française.

Courrier Saint-Nazaire et Région 16 décembre 1939 [ADLA presse en ligne]
Courrier Saint-Nazaire et Région 16 décembre 1939 [ADLA presse en ligne]

La famille est arrêtée à son domicile lors de la rafle dite du Vel d’Hiv des 16 et 17 juillet 1942. Les hommes et femmes célibataires ainsi que les couples sans enfant sont dirigés sur le camp de Drancy tandis que les familles sont dirigées sur les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande.

Abram est déporté par le convoi numéro 6 du 17 juillet 1942 de Pithiviers à Auschwitz tandis que son épouse et les deux enfants sont déportés par le convoi 24 du 26 août 1942 de Pithiviers à Auschwitz.

Un document portant la mention MAGNUSZEWSKI Abram (sans date de naissance), français, existe dans le base de données d’ITS Bad Arolsen [Personal Files (male) – Concentration Camp Mauthausen]. Au 7 avril 1945, Abram est transféré sur le camp de Mathausen sous le matricule 121680 puis le 07 avril 1945 au Block 4 du camp d’Ebensee et est décédé le 09 avril 1945 pour je cite « Myocardite ». .

Abram MAGNUSZEWSKI [ITSBadArolsen 1603857]
JORF n°2121 du 13 septembre 2014
JORF n°2121 du 13 septembre 2014

Les mentions « Mort en déportation » seront apposés sur les actes de décès des enfants en 2014 et, en l’absence d’information, les dates de décès seront fixées 5 jours après le départ du convoi. Ruchla avait 37 ans, Joseph avait 8 ans et Charlotte avait 2 ans et demi.

SPIRO Elisabeth, [Eugène] (NR)

Elisabeth SPIRO est réfugiée à partir du 06 septembre 1939 à l’Hôtel-Pension Hermitage avenue des Evens à Pornichet arrivant de Paris au 31, rue de la Faisanderie (Paris, 16ème arrondissement) accompagnée en même temps de la famille CHAPIRO qui loge au même endroit.

Visas Arrivées/Départs Etrangers [Archives Municipales de Pornichet 2I3]
Visas Arrivées/Départs Etrangers [Archives Municipales de Pornichet 2I3]

Les parents d’Elisabeth, Samuel et Irma SAENGER sont arrivés un peu plus tôt sur la presqu’île et logent à La Baule avenue des Evens dans la villa Les Anémones.

Elisabeth dite Lily qui avait fui l’Allemagne dès 1935 avec son mari Eugen SPIRO (peintre) s’était installée dans un premier temps à Paris puis à partir de 1940 Biarritz puis Sanary-sur-Mer où ils rejoignent nombre d’intellectuels ou artistes allemands ayant fui le régime nazi.

Elisabeth née SAENGER est née à Uccle en Belgique le 01 mai 1898 et a par ailleurs une soeur Magadelene née en 1907 à Berlin. Elisabeth est pianiste de concert comme sa soeur. Irma leur mère est une violoniste virtuose qui avait baigné dans un univers musicial depuis sa plus tendre enfance.

Acte de naissance d'Elisabeth SAENGER [Archives Etat civil, Belgique, en ligne]
Acte de naissance d’Elisabeth SAENGER [Archives Etat civil, Belgique, en ligne]

Elle est mariée avec Eugène SPIRO mais il n’est pas présent en presqu’île en 1939-1940. Eugène SPIRO est né le 18 avril 1874 à Breslau (Allemagne mais actuelle Pologne : Wrocław) et est un illustre et prolifique peintre et graphiste. Formé à lécole des Beaux-Arts de Breslau puis à l’académie des Beaux-Arts de Munich, la famille voyage beaucoup dans de multiples pays d’Europe. Il réalisera entre autre les portraits d’ Elisabeth et de sa soeur. Le couple a un enfant : Peter né le 16 mai 1918 à Berlin.

source : http://daten.digitale-sammlungen.de/~db/bsb00004662/images/index.html?id=00004662&fip=217.237.113.238&no=&seite=130

Eugène SPIRO, son épouse Elisabeth ainsi que les familles SAENGER et CHAPIRO ont suivi la même filière, celle de Varian FRY à Marseille qui entre août 1940 et l’automne 1941 sauva entre 2 et 4000 Juifs des milieux artistiques ou anonymes (recherche en cours). Les éléments d’information (non consultés) se trouvent aux Archives de la Bibliothèque Nationale Allemande à Francfort dont un affidavit du 30 août 1940 émanant du Emergency Rescue Committee, New York (https://portal.dnb.de/opac.htm?method=showFullRecord&currentResultId=betRef%3D116488271%26any&currentPosition=0)

Elle quitte la France pour rejoindre le Portugal et s’embarquer à bord du SS Thome au départ de Lisbonne le 06 mai 1941 en ayant obtenu un visa via la HICEM de Marseille et qui leur aura par ailleurs réglé le voyage pour rejoindre Baltimore le 18 mai 1941.

Elisabeth SPIRO se remarie avec José CHAPIRO et décède le 23 avril 1990. Eugene SPIRO se remarie avec Lily JACOBY et décède à New-York le 26 septembre 1972. Peter SPIRO, qui deviendra ingénieur, rédigera une biographie en 2010 et en particulier sur la période allemande de l’entre-deux-guerres. il décède en Angleterre en mars 2018.

CHAPIRO Joseph, Miguel, Renate (NR)

Joseph ou José CHAPIRO et ses deux enfants Miguel et Renata-Maria (prénom usuel Renate) sont réfugiés à partir du 06 septembre 1939 à l’Hôtel-Pension Hermitage avenue des Evens à Pornichet arrivant de Paris au 8, avenue Daniel Lesueur (Paris, 7ème arrondissement).

Ils se signalent d’abord en tant qu’étrangers auprès de la mairie de Pornichet puisque tout étranger qui se déplace en France doit se signaler auprès de la mairie ou du commissariat de la commune qu’il quitte et dans laquelle il arrive.

Visas des Etrangers Arrivées/Départs [Archives Municipales de Pornichet [2I3]
Visas des Etrangers Arrivées/Départs [Archives Municipales de Pornichet [2I3]

Joseph, journaliste, écrivain, romancier, traducteur, homme de lettres comme il se définit lui-même est né à Kiev le 19 novembre 1893 d’abord marié avec Adrienne CHAPIRO née JUNGER dont il est divorcé. Miguel, l’aîné de ses enfants est né le 29 janvier 1923 à Dresde et Renate le 26 mai 1930 à Berlin.

La Staat Bibilothek de Berlin conserve une importante documentation sur Joseph CHAPIRO dont une partie de sa correspondance avec Gerhardt HAUPTMANN, auteur dramatique à cette adresse : https://digital.staatsbibliothek-berlin.de/

Joseph CHAPIRO réside successivement en Allemagne, à Berlin, puis à partir de 1933 en Espagne jusqu’au début de la guerre puis à Paris (date probable d’arrivée 1935, recherche en cours). En Espagne, en 1935, Adrienne CHAPIRO réalise l’illustration photographique d’un article consacré aux fêtes de Maïmonide dans lesquelles son mari interviendra. [Moïse MAÏMONIDE est un illustre rabbin du 12ème siècle auteur entre autre de la Mishné Torah, encyclopédie en 14 volumes abordant sous différents thèmes les manières dont les Juifs doivent observer les préceptes religieux dans la vie quotidienne].

La famille n’est pas présente au moment du recensement de septembre/octobre 1940 et les familles CHAPIRO, SPIRO et SAENGER ont suivi la même filière, celle de Varian FRY à Marseille qui entre août 1940 et l’automne 1941 sauva entre 2 et 4000 Juifs des milieux artistiques ou anonymes (recherche en cours). Les éléments d’information (non consultés) se trouvent aux Archives de la Bibliothèque Nationale Allemande à Francfort dont un affidavit du 30 août 1940 émanant du Emergency Rescue Committee, New York (https://portal.dnb.de/opac.htm?method=simpleSearch&cqlMode=true&reset=true&referrerPosition=0&referrerResultId=idn%3D118616250%26any&query=idn%3D116488271)

La famille quitte définitivement l’Europe par Lisbonne en prenant le paquebot SS THOME le 06 mai 1941 et qui arrive à Baltimore le 18 mai 1941. Ils avaient obtenu leurs visas auprès du Consulat des Etats-Unis à Lisbonne le 04 avril 1941. C’est son ex-épouse Adrienne, restée à Lisbonne, qui lui sert de référence à l’entrée aux Etats-Unis.

Présents également à Pornichet au même moment, dans le même logement à Pornichet et sur le paquebot Elisabeth SPIRO qui deviendra sa future épouse.

Joseph CHAPIRO décède à New-York en 1962. Sa fille Renate décède en 1946 ou 1948 à New-York. Miguel après des études au MIT obtient un doctorat au département d’ingénierie acoustique à Harvard.

Il est considéré comme l’un des pères fondateurs d’un domaine appelé acoustique structurale, qui traite de l’interaction des milieux fluides et des structures élastiques vibrantes. Il a ensuite cofondé Cambridge Acoustical Associates, une firme de consultants bien connue qui a effectué des travaux révolutionnaires pour l’US Navy et le programme spatial de la NASA, entre autres. Un des points forts de sa carrière a été de développer un système de surveillance du carburant pour un environnement en apesanteur sur les missiles Atlas de la NASA en 1960-61. Avec son collègue de la CAA, Klaus Kleinschmidt, Miguel a également inventé un bloc de maçonnerie insonorisant et porteur qui pourrait être produit en série et qui a été utilisé dans de nombreux sites industriels et projets de travaux publics à travers le monde. En 1972, il est co-auteur, avec David Feit, du premier manuel dans son domaine, Sound, Structure and their Interaction, qui reste en usage aujourd’hui… Il décède le 04 avril 2012 source : notice nécrologique de Miguel CHAPIRO

LICHTMACHER Gabriel, Aneta, Rosine (NR)

La famille LICHTMACHER est réfugiée à Pornichet depuis le 04 septembre 1939 à la villa Adriana et repart à Paris le 10 septembre 1939 où elle réside 2, square Blanchet dans le 12ème arrondissement.

Recensement 1936 [Archives de Paris, 2M8]
Recensement 1936 [Archives de Paris, 2M8, en ligne]

Gabriel LICHTMACHER est né le 17 août 1897 à ? (Russie) [Père : Jossel LICHTMACHER et Mère : Feiga REIZE] et est marié depuis le 02 septembre 1926 à Paris (3ème arrondissement) avec Berthe DAVID née le 10 mars 1904 à Paris (4ème arrondissement) [Père : Leib DAVID et Mère : Aneta dite Annette ROSENTHAL]. Au moment de son mariage en 1926, il exerce la profession d’imprimeur puis devient représentant de commerce dans l’imprimerie de Monsieur Marcu LUPU 117 rue de Turenne, témoin par ailleurs de son mariage. Gabriel et Berthe ont un enfant : Rosine née le 17 janvier 1934.

Ils se sont mariés religieusement le lendemain à la synagogue Nazareth dans le 3ème arrondissement à Paris.

L'Univers Israélite 03 Septembre 1926 [BNF, Gallica en ligne]
L’Univers Israélite 03 Septembre 1926 [BNF, Gallica en ligne]

Aucun membre de la famille ne sera déporté. Gabriel qui a fait une demande de naturalisation en 1947 sera naturalisé par décret publié au Journal Officiel du 02 mai 1948.

Leib et Annette DAVID, les parents de Berthe, seront déportés par le convoi numéro 48 du 13 février 1943 de Drancy à Auschwitz. Ils ont été gazés à leur arrivée à l’âge respectivement de 68 et 65 ans.