MAZLOUM Gracia (NR)

Gracia MAZLOUM née LEVY esr réfugiée à La Baule, Villa Les Canetons, avenue des Cormorans entre au moins décembre 1939 et janvier 1940.

Dossier d'étranger de Gracia MAZLOUM [ADLA 2101W672]
Dossier d’étranger de Gracia MAZLOUM [ADLA 2101W672]

Gracia MAZLOUM née LEVY est née en 1874 à Salonique de nationalité grecque. Elle est veuve d’Isaac né le 8 novembre 1872 à Salonique qui décède jeune à l’âge de 38 ans (le 27 juillet 1911) à Paris (15ème arrondissement). Gracia est mère de 5 enfants : Daisy (née en 1899), Henry (né en 1902), Henriette (née en 1906), Rachel (sans date) et Sarah (Solange) née en 1908. En 1926, Henry exerce la profession de chauffeur, Daisy celle de secrétaire et Sarah celle de couturière. En 1931, Henry est commerçant et Daisy, employée de bureau puis en 1936, secrétaire. La famille habite depuis au moins 1911 toujours au même endroit au 27, rue Pérignon dans le 15ème arrondissement à Paris.

Henriette est mariée avec Albert NAAR, distributeur de films, et la famille fréquente La Baule depuis au moins 1935.

Arlette (née en 1929), Claudine (née en 1927) et Francis (né en 1934), avec leurs parents, Albert et Henriette NAAR La Baule 1935
source : http://www.grenierdesarah.org/index.php/fr/component/content/article?tmpl=component&id=25
Arlette (née en 1929), Claudine (née en 1927) et Francis (né en 1934), avec leurs parents, Albert et Henriette NAAR née MAZLOUM La Baule 1935
source : http://www.grenierdesarah.org/index.php/fr/component/content/article?tmpl=component&id=25

En août 1939, la famille NARR vient passer ses vacances à La Baule et réside Villa Les Canetons Allée des Cormorans vraisemblablement avec Gracia, la mère d’Henriette. Suite à l’entrée en guerre début septembre 1939, les vacanciers (ainsi que toutes les colonies de vacances) se retrouvent bloqués en bord de mer.

Gracia effectue une demande de renouvellement de carte d’identité d’étranger le 8 décembre 1939 (présence de plus de trois mois hors de son département d’origine) et rejoint son domicile parisien le 11 janvier 1940.

Gracia est arrêtée le 5 novembre 1942 puis internée à Drancy.


Archives Nationales Fiches Préfecture Familial F9/5620
Archives Nationales Fiches Préfecture Familial F9/5620

Elle est déportée de Drancy vers Auschwitz 4 jours plus tard par le convoi numéro 44 du 9 novembre 1942 et vu son âge a été gazée dès l’arrivée à Auschwitz.

Liste convoi 44 [CDJC, Mémorial de la Shoah, en ligne]

Son beau-fils Albert NAAR et sa fille Henriette sont arrêtés puis déportés par le convoi 67 du 3 février 1944.

BAUR André, Odette, Pierre, Myriam, Antoine, Francine (NR)

Francine (Brigitte, Lia) naît le 22 juin 1940 à La Baule au pavillon Broca, avenue Pavie. [Père : André (Léopold) né le 18 mars 1904 à Paris (8ème arrondissement) et Mère : Odette KAHN née le 29 octobre 1910 à Paris (16ème arrondissement)]. Elle est la dernière de la fratrie. Son frère ainé Pierre (Emmanuel) est né le 16 mars 1933 à Paris (16ème arrondissement), la deuxième Myriam (Fanny) née le 29 juin 1934 à Paris (même arrondissement) et Antoine (Charles, Joël) est né le 14 septembre 1937 à Paris (même arrondissement).

Pavillon Broca Avenue Pavie/Avenue Isabelle

La famille en août 1939 vient passer ses vacances Villa La Véga avenue des Nébuleuses à La Baule et est annoncée comme tel dans l’hebdomadaire La Mouette du 6 août 1939. Elle est accompagnée par le frère d’André et son épouse, Marcel et Denise BAUR.

de gauche à droite : Myriam, Antoine, André, Pierre, Odette et Francine [CDJC]

Le culte israélite est organisé dans la villa où logent les deux familles BAUR, celle d’André et d’Odette et celle de Marcel et Denise.

La Mouette 05 août 1939 p.4 [ADLA, presse en ligne]
La Mouette 05 août 1939 p.4 [ADLA, presse en ligne]

A l’entrée en guerre, André est mobilisé sous le grade de Maréchal des Logis Chef (Il recevra la Croix de Guerre pour la campagne de 1939-1940) et Odette met au monde la petite dernière sans la présence de son mari toujours aux armées le jour de l’arrivée des troupes allemandes à La Baule. La famille a déménagé pour loger Villa Castel Maud boulevard Darlu.

Dans le même temps, Denise BAUR toujours présente à La Baule en juin 1940 exerce la mission de délégué auprès du Comité d’Assistance aux Réfugiés pour le secteur de la presqu’île, celui sur Nantes étant André SEXER. Le CAR créé en juillet 1936 dont le siège se trouve 44, rue de Lisbonne puis en juin 1939 au 60, rue Jouffroy à Paris (13ème arrondissement) subventionné sur dons personnels de ses membres et par le JOINT (American Jewish Distribution Comitee ou JDC) vient en aide aux nombreux réfugiés juifs d’Allemagne ou d’Autriche ou toutes autres nationalités. Louis BAUR, un autre frère d’André, en est un des trésoriers. Ainsi Denise informe le CAR des actions entreprises auprès des personnes dans les communes du littoral dont les familles KOMORNER, WITTKKOSKY, FEINGOLD, AMRAM

La famille rejoint son domicile principal à Paris au 8, rue Alfred Dehodencq, dans le 16e arrondissement (date inconnue).

Le rôle d’André BAUR durant la période 1940-1943 :

Fils d’un banquier juif très engagé dans la vie communautaire juive à Paris, il est le neveu du grand rabbin de Paris Julien Weill, mais aussi du secrétaire général du Consistoire de Paris, Albert Manuel et du professeur de médecine Benjamin Weill-Hallé. On lui connait également des liens de parenté avec l’industriel André Citroën et au juriste Raymond Lindon. Lui-même banquier et président de l’Union libérale israélite (synagogue de la rue Copernic à Paris), André Baur est très sensibilisé à l’étude des textes religieux juifs et au militantisme sioniste (il occupait aussi trésorier pour la France du Fonds national juif- Keren Kayemet le Israël).

André Baur est resté à Paris sous l’Occupation avec son épouse et ses quatre enfants, Il noue alors des relations de confiance avec le Comité des Juifs immigrés de la rue Amelot. A la mi-mars 1942, confronté à une demande du SS Dannecker d’assurer le ravitaillement du premier convoi de déportation prévu en France, André Baur proteste dans une lettre adressée à Xavier Vallat daté du 26 mars 1942.

Le 29 mai 1942, il écrit au président de la Croix Rouge française pour lui demander des informations au sujet des Juifs déportés à Auschwitz, afin de leur apporter un soutien « moral et matériel ». Informé de l’imminence de la rafle du Vel d’Hiv, il transmet l’information aux responsables du Consistoire central à Lyon, par l’intermédiaire de son frère vivant en zone sud. Il rencontre alors Marcel Stora et les responsables du Comité Amelot le 13 juillet, les informe de l’imminence de la rafle et leur propose de fournir des documents de protection à leurs employés. André Baur s’est rendu au Vel d’Hiv pendant la rafle des 16 et 17 juillet pour y constater l’état d’abandon des familles raflées.

S’efforçant de faire face aux besoins d’assistance de la population juive de zone nord, il entretient une correspondance régulière et détaillée avec son oncle Albert Manuel, devenu secrétaire général du Consistoire central à Lyon. Au début de 1943, il mène une négociation difficile avec les Allemands pour préserver le personnel étranger de l’UGIF Nord. Il Effectue en février 1943 un voyage de deux semaines en zone sud avec son secrétaire Armand Katz, dans le cadre d’un projet de réorganisation nationale de l’UGIF. Le 28 avril, à Grenoble, il participe à la réunion constitutive du Centre de documentation juive contemporaine (CDJC).

Le 11 juillet 1943, Baur demande à rencontrer Pierre Laval pour s’opposer à la politique brutale menée par le SS Brunner au camp de Drancy. Le 21 juillet, l’évasion de deux internés de Drancy, dont l’un est le cousin d’André Baur, sert de prétexte à Brunner pour arrêter ce dernier. En réalité, c’est son indocilité, manifestée par ses démarches au plus haut niveau des autorités françaises, qui semble est la raison réelle de son arrestation. Malgré des demandes de libération faites en sa faveur par le grand rabbin de France, le président du Consistoire central, le président délégué de l’UGIF, et même par Louis Darquier de Pellepoix, André Baur est déporté vers Auschwitz, par le même convoi que Marcel Stora, Fernand Musnik, le rabbin Elie Bloch et la famille de ce dernier.

source : https://www.memorialdelashoah.org/archives-et-documentation/quest-ce-que-la-shoah/personnages-cles-de-la-shoah.html?lettre=b

André est donc interné comme otage à Drancy le 21 juillet 1943, ce qui est par ailleurs précisé dans les circonstances de l’arrestation dans son dossier de la DAVCC.

Selon la déclararation de Marcelle KAHN, mère d’Odette, Odette vient prendre des nouvelles à Drancy de son mari. Elle retourne à son domicile escortée et est arrêtée avec ses quatre enfants puis l’ensemble de la famille est internée à Drancy le 10 septembre 1943.

Placée en catégorie C4 à Drancy (personnes attendant l’arrivée prochaine de leur famille encore en liberté), la famille est placée en catégorie B (immédiatement déportable) et est déportée par le convoi n° 63 du 17 décembre 1943.

Odette 33 ans et ses quatre enfants Pierre 10 ans, Myriam 9 ans, Antoine 6 ans et Francine 3 ans et demi ont été gazés à l’arrivée lors de la sélection sur la rampe d’Auschwitz.

André a été sélectionné pour rentrer dans la partie concentrationnaire d’Auschwitz et est dirigé sur le camp de Monowitz (situé près de l’usine IG Farben). Selon les docteurs HOREAU, HOLITZ et HIRSCH, André a été envoyé à la chambre à gaz en mars 1944. Selon un certain lieutenant BORIS, André BAUR membre de l’UGIF (sans précision de date de naissance) aurait été « exécuté par gaz le 21 janvier 1944« .

Les demandes de statuts de déportés politiques seront déposées par Macelle KAHN mère d’Odette après-guerre et des feuilles de témoignage seront déposées auprès de Yad Vashem par des membres de la famille en leur mémoire.

Un mémoire de maîtrise sera rédigé par Laurent TAUPIN sur André BAUR en 1995 à l’Université Panthéon-Sorbonne (Paris 1).

sources : CDJC/Memorial de la Shoah, Paris, France ; Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains, Caen, France ; Archives Nationales, Pierrefitte-sur-Seine, France ; Archives Départementales de Loire-Atlantique, Nantes, France ; ITS Bad Arolsen, Allemagne ; Yad Vashem, Tel Aviv, Israël .

LÖWENSTAMM Edith, [Alfred, Elsa, Hugo] (NR)

Edith LÖWENSTAMM 1940 [ADLA 2101W663]

Edith LÖWENSTAMM est réfugiée à La Baule entre le 28 février 1940 et le 20 juin 1940, date à laquelle elle rejoint son domicile en Seine-et-Oise, au Pecq au 101, route de Croisy.

Recensement 1936 LE PECQ
Recensement 1936 LE PECQ

Elle séjourne à La Baule Villa les Bourgeons avenue de l’Hallali et retournera au Pecq entre le 16 et le31 mars 1940.

Le tampon « Juive » est apposé sur son récépissé de demande de carte d’identité à l’automne 1940.

Dossier d'étranger d'Edith LOWENSTAMM [ADLA 2101W663]
Dossier d’Etranger d’Edith LOWENSTAMM [ADLA 2101W663]

Edith LÖWENSTAMM est la fille d’Alfred LÖWENSTAMM né le 15 janvier 1880 à Třebíč (en allemand Trebitsch) (République Tchèque) et d’Elsa NICHTENHAUSER née le 18 septembre 1891 à Břeclav (en allemand Lundenbourg) (République Tchèque) mariés le 18 novembre 1913 à Vienne. Edith est née le 11 décembre 1914 à Vienne (Autriche) et a par ailleurs un frère Hugo né le 22 avril 1919 à Vienne (Autriche). Alfred exerce la profession dessinateur de mode comme son père et ils habitent au Pecq (Seine-et-Oise) depuis Octobre 1935.

Certificat de naissance d'Alfred LÖWENSTAMM 
[DAVCC 21 P 480151}
Certificat de naissance d’Alfred LÖWENSTAMM
[DAVCC 21 P 480151}

Alfred est arrêté le 20 février 1943 à son domicile au 101, route de Croissy au Pecq (Seine-et-Oise) par la police française puis transféré le jour même sur le camp de Drancy. André CHADELAT, teinturier-blanchisseur au 105 route de Croissy et Samuel DORES au 101 route de Croissy seront témoins de l’arrestation.

Alfred, son père, est déporté par le convoi numéro 49 du 02 mars 1943 de Drancy vers Auschwitz. En l’absence d’informations, il sera déclaré décédé 5 jours après l’arrivée du convoi soit le 7 février 1943.

Edith n’est pas déportée et décède en France, son frère au Chesnay le 20 mars 2013 et leur mère à Paris en 1981. Elsa fera les démarches auprès du Ministère des Anciens Combattants dans les années 50 pour l’obtention du statut de déporté politique.

BESSO Joseph, Victoria, Marc, Marize (NR)

Joseph BESSO est né le 21 décembre 1901 à Corfou (Grèce) et est marié avec Victoria BESSO née BESSO née le 16 octobre 1910 à Corfou. Ils ont deux enfants : Marc Ouriel né à Paris vers 1931 et Marize Astrite née vers 1935 à Paris. De nationalité grecque, ils arrivent en France le 1er août 1939 par Marseille provenant d’Egypte avec un visa obtenu auprès du Consulat Général de France au Caire valable six mois jusqu’au 31 décembre 1939.

Joseph BESSO après avoir terminé ses études en Belgique est attaché au siège central de la firme BESSO Frères à Bruxelles [Sabino BESSO né en 1888, Albert BESSO né en 1890, Maurice BESSO né en 1894 et Joseph BESSO né en 1901] d’où elle exporte ses produits manufacturés textiles. A la fondation de la filiale égyptienne en 1928 (ASATRA), il en est l’administrateur-délégué et la filiale se ramifie dans tout le Proche-Orient avec des succursales à Haïfa, Tel-Aviv, Beyrouth et Bagdad. Devant l’activité croissante de cette filiale, la firme BESSO frères fonde au Caire une fabrique de tissage pour manufacturer sur place les articles demandés par le marché local. En 1937 sont construites des usines, les Usines AL KAHIRA employant 240 ouvriers : elles fabriquent des tissus en soie naturelle et artificielle.

Prévenus par Maurice en villégiature à La Baule inquiet de la tournure des évènements en Europe, les trois familles BESSO (Linda et ses trois enfants ; Maurice, son épouse et leurs quatre enfants, Michel, Victoria et leurs deux enfants) vont loger Villa La Brasardière avenue Massenet à compter du 7 septembre 1939. La maison comporte quatre chambres en rez-de-jardin et deux chambres à l’étage.

Villa La Brasardière 1, avenue Massenet La Baule

La famille quitte La Baule à une date inconnue et d’après les indications de Linda dans un de ces courriers rejoint Marseille pour quitter la France. La famille n’a pas été déportée.

Dossier d’étranger de Joseph Michel BESSO [ADLA 4M919]

Dossier d’étranger de Victoria BESSO [ADLA 4M919]

FLEISZMAN Maurice, [Paul] (NR)

La Villa Bel’Aurore située Avenue des Pins a accueilli à un moment Maurice FLEISZMAN. Maurice est né le 16 avril 1921 à Paris (12ème arrondissement) et a par ailleurs un frère prénommé Paul né dans le même arrondissement que lui le 24 octobre 1924. [Père : FLEISZMAN Rachmill, ferblantier né à Jacobstadt (Jēkabpils actuelle Lettonie) en 1878 (Pologne) et Mère : Chana NOWIZKY née le30 janvier 1891 à Dworek (Pologne)]. Paul exerce la profession de fraiseur. Les deux frères résident habituellement à Fontenay-sous-Bois au 1 rue Emile Boutrais et sont naturalisés français sur déclaration de leurs parents [66281X28] depuis le 22 mai 1928.

Maurice n’est ni recensé en tant que Juif dans l’arrondissement de Saint-Nazaire en octobre 1940 ou en juin 1941.

Sa dernière adresse de résidence est à la Villa Belle Aurore, Allée des Pins à La Baule (Loire-Inférieure). Il est interné au camp de Pithiviers le 01 septembre 1942 en provenance du camp de Drancy.

Les deux frères sont arrêtés à Dax au passage de la ligne de démarcation en juillet 1942. Maurice est interné à Drancy à partir du 04 août 1942 puis à Pithiviers du 01 septembre au 20 septembre 1942.

Il est déporté le 21 septembre 1942 par le convoi 35 parti du camp de Pithiviers à destination du camp d’Auschwitz où il est déclaré décédé le 25 septembre 1942.

Listes de déportation par ordre alphabétique [ITS Bad Arolsen, en ligne]
Liste convoi 35 Pithiviers-Auschwitz [CDJC, Mémorial de la Shoah, en ligne]

Son frère Paul, est interné à Drancy comme son frère Maurice puis est transféré sur Pithiviers. Il s’évade du train le menant à Pithiviers le 01 septembre 1942 et est rattrapé par la Gendarmerie de Juvisy, est ré-interné à Drancy le 09 septembre 1942 et déporté de Drancy vers Auschwitz par le convoi 34 parti de France le 18 septembre 1942. D’après Rachmill son père : « Nous avons su que mon fils avait tenté de s’évader et que blessé dans sa tentative, il aurait été hospitalisé à l’Hôtel Dieu.« 

Deux Storpersteine (pierre d’achoppement) seront posées et inaugurées devant leur domicile de Fontenay-sous-Bois en leur mémoire.

Aucun d’eux n’est revenu. Rachmill fera les démarches auprès du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre afin de régulariser la situation administrative de ses deux fils.

MORDUCOVITCH Max, Sophie, [Helen, Anne-Marie] (NR)

Max MORDUCOVITCH [ALDA 4M946]
Max MORDUCOVITCH 1933 [ADLA 4M946]
Max MORDUCOVITCH 1940 [ALDA 4M946]
Max MORDUCOVITCH 1940 [ADLA 4M946]
Sophie MORDUCOVITCH [ALDA 4M946]
Sophie MORDUCOVITCH 1940 [ADLA 4M946]

Sophie et Max MORDUCOVITCH résidant à Paris en 1936 au 3, boulevard Suchet dans le 16ème arrondissement sont réfugiés à La Baule en 1939 Villa Ciléos, allée des Tamaris.

Recensement 1936 [Archives de Paris,D2M8]
Recensement 1936 [Archives de Paris,D2M8]

Max MORDUCOVITCH (prénom : Marcus Adolphovitch mais prénom usuel Max) est né à Petrograd (Saint-Petersbourg) le 05 octobre 1875 [Père : MORDUCOVITCH Adolphe et Mère : ARONSON Helen] et est marié avec Sophie MESS née le 11 février 1885 à Radziłów (à l’Est de la Pologne près de Bialystok) depuis le 17 juin 1902 à Radziłów. Ils effectuent une demande de carte d’identité pour étranger auprès du commissariat de police de La Baule le 28 novembre 1939.

Max MORDUCOVITCH exerçait la profession d’agent général pour la Flotte Volontaire Russe. Cette compagnie maritime de la marine marchande russe établissaient des relations commerciales en utilisant des navires marchands en temps de paix mais à l’occasion pouvait transformer ses navires en croiseurs auxilliaires en temps de guerre. Créée en 1878 avec l’appui du Tsarévitch puis de l’empereur Alexandre II, elle acquit des navires au nombre de 7 grâce aux dons qui affluaient de toute la Russie vers Moscou et Saint-Petersbourg, les bénéfices de la compagnie ne servant qu’à l’entretien et à l’accroissement de la flotte. Elle transportait en temps de paix à la fois marchandises et passagers et fut largement subventionnée par le gouvernement russe. Elle avait établi une ligne de choix avec l’Extrême-Orient. Max MORDUCOVITCH s’installa donc à Shangaï au moins avant 1910 et jusqu’en 1920 où vit le jour sa fille : Hélène née le 23 septembre 1912.

Archives de l’OFPRA [OR30]

La famille quitte Schangaï (Chine) à bord de l’Empress of Russia le 18 mars 1920 et qui arrive à Vancouver le 29 mars 1920.

Puis la famille rejoint la France le 9 juin 1920 et réside dans différents lieux à Nice pendant un mois environ. En septembre 1924, la famille réside 3 rue Alberic Magnard dans le 16ème arrondissement. Max Morducovitch qui était donc agent général pour la flotte tsariste en Chine se trouve dépouillé à la Révolution de son avoir en Russie et de sa fonction officielle. Il arrive à sauver une partie de sa fortune et deviendra associé dans une banque qu’il aura créé. En 1925, il effectue une demande de naturalisation qui échoue (Dossier n° 241X25).

Hélène, leur fille, se marie à Paris le 23 octobre 1935 (Paris, 16ème arrondissement) avec Simon LEHMANN mais le couple divorce 4 ans plus tard le 22 novembre 1939. De cette union naîtra une fille : Anne-Marie.

Mariage MORDUCOVITCH/LEHMANN [Archives de Paris, 16M270]
Mariage MORDUCOVITCH/LEHMANN [Archives de Paris, 16M270]

Nous ne savons pas si Hélène et Anne-Marie les accompagnent à La Baule. Sophie et Max quittent La Baule le 02 février 1940 pour se rendre à Cannes dans la Villa Paradis Boulevard d’Italie. Max décède à Cannes le 06 octobre 1940. Nous ignorons ce qui se passe entre l’automne 1940 et la fin de la guerre mais la famille n’a pas été déportée.

Le Figaro 13 octobre 1940
Le Figaro 13 octobre 1940

Dossier d’étranger de Max MORDUCOVITCH [ADLA 4M946]

Dossier d’étranger de Sophie MORDUCOVITCH [ADLA 4M946]

FEIST Lucien (NR)

source : La Baule Sepia

Lucien FEIST est bijoutier-joaillier à La Baule dans les magasins du casino sur l’Esplanade du même nom et habite Paris au 25, avenue Niel dans le 17ème arrondissement. Le commerce ouvrira en 1924 et cessera son activité à La Baule en 1928.

Registre du commerce [ADLA 22U147]

Né le 26 juillet 1882 à Paris (14ème arrondissement), il est le fils de Frédéric FEIST lui-même bijoutier et Brunette SALOMON. En 1914, il est mobilisé pendant la 1ère guerre mondiale au 146ème régiment d’Infanterie de Caen puis détaché à l’Usine REWALD à Boulogne-Billancourt. Il passe au 21ème régiment d’Infanterie Coloniale en 1917 puis est démobilisé en 1919.

Registre Matricule [Archives de Paris, D4R1]

Célibataire, sans enfant, il adopte le 10 mars 1942 Maurice SILVERMAN à Grasse (Alpes- Maritimes) et est présent lors de l’adoption. Son fils adoptif, sera fait prisonnier de guerre en 1940 et interné au Kriegsgefangenen-Mannschafts-Stammlager (Stalag VII A). Lucien FEIST n’a pas été déporté.

LEVY Joseph, Renée [95]

Joseph LEVY s’est fait recenser entre le 27 septembre et le 20 octobre 1940 en tant que Juif sous le numéro 095 auprès de la sous-préfecture de Saint-Nazaire. Il exerçait la profession de marchand forain en bonneterie sur les marchés du Pouliguen et de La Turballe depuis mars 1939, profession qu’il lui sera interdite d’exercer (à compter du 1er juillet 1941, interdiction à un juif d’être voyageur de commerce, marchand ambulant, vendeur de billets de la Loterie Nationale, etc..).

Liste dactylographiée du recensement [ADLA 1694W25]

Joseph LEVY est né à Ixelles (Belgique) le 06 octobre 1910 [Père : David LEVY, négociant née à Constantinople et Mère : Marie-Jeanne COLLEYE]. Il est marié avec Renée [Père : Théophile LEVY et Mère : LEBRAS Marie-Louise] née le 17 juin 1914 à Saint-Nazaire. Les grands-parents paternels de Joseph sont Juifs mais ses grands parents-maternels ne le sont pas. Il a donc moins de trois grands-parents juifs et il sera rayé de la liste de recensement le 15 avril 1942 et échappera à la déportation.

source : https://search.arch.be/fr/rechercher-des-archives/resultats/inventaris/rabscan/eadid/BE-A0541_006757_006696_DUT/inventarisnr/IRS-13-029886436/level/file/scan-index/6/foto/541_9999_999_2359031_000_0_0006

Le père de Joseph, Nissim David, de profession de courtier en bijouterie en 1927 puis brocanteur en 1927 au moment de sa demande de naturalisation, est arrivé en France le 24 août 1919, Joseph ayant alors 9 ans. Joseph a par ailleurs 4 frères et soeurs. En 1924, Nissim effectue une demande d’admission à domicile, un préalable à la naturalisation pour laquelle il dépose une demande en 1927 qui lui sera accordée. Sa naturalisation fera l’objet d’une enquête de la part de la commission de dénaturalisation en octobre 1943 qui ne donnera pas suite. Joseph est donc français par naturalisation de son père. Nissim David, le père de Joseph décède à l’âge de 46 ans à l’hôpital de Saint-Nazaire le 26 juillet 1930.

Table Alphabétique des Décès de l’Enregistrement [ADLA 3Q27/37]

Ses deux frères résidant à Libourne ne sont pas déclarés comme juifs et de ce fait une demande d’enquête est demandée pour savoir si Joseph LEVY, lui, s’est bien déclaré.
S’il est vrai qu’il s’est bien déclaré comme tel, il ne l’est pas eu égard au statut des juifs du 03 octobre 1940 et du 02 juin 1941.

ADLA 1694W23

Un courrier de la sous-préfecture au préfet de Nantes du 11 janvier 1941 précise la situation de Joseph LEVY. Il sera rayé de la liste de recensement le 15 avril 1942 et échappera à la déportation.

Son épouse Renée est incarcérée à la prison Lafayette par jugement du Tribunal de guerre de Nantes du 1er septembre 1942 à quatre mois de prison du 24 août au 24 décembre 1942. elle est libérée de la prison le 16 décembre 1942. Le motif d’incarcération n’est pas précisé. le couple réside alors Villa Ker Michel à La Baule.

Registre Ecrou Passagers Prison Nantes [ADLA 1305W54]

Il continuera d’exercer sa profession jusqu’en 1958 en presqu’île.

Registre du Commerce

Contrôle de statut des Juifs [ADLA 1694W21]

CAHEN Pierre, Jeanne [25]

Pierre CAHEN est né le 30 mai 1889 à Nancy [Père : Jules Hayem CAHEN, inspecteur général de la compagnie d’assurances « Le Soleil » et Mère : Berthe BERNARD]. Il est marié depuis le 31 octobre 1935 [Paris, 16ème arrondissement] avec Jeanne Emilienne FAUCHARD [Père : Vital Aldéric FAUCHARD, agriculteur et Mère : Marie-Augustine PAUMARD] née le 10 janvier 1900 à Saint-Georges-le-Fléchard (Mayenne). Un des témoins du mariage est Jules BERNARD, résidant 150, rue de l’Université à Paris, lui-même membre du Conseil d’Administration des Forges et Aciéries du Nord et de l’Est dite Forges de Trignac et vice-président des Forges. Pierre CAHEN exerce la profession d’Ingénieur tandis que Jules BERNARD exerce la profession d’Industriel, tous deux étant Chevaliers de la Légion d’Honneur et décorés de la Croix de Guerre. Nous ne connaissons pas la date d’arrivée de Pierre CAHEN et de son épouse en presqu’île mais il est probable que Pierre CAHEN rejoint son collègue Jules BERNARD.

Actes d’Etat Civil de Pierre CAHEN et de Jeanne FAUCHARD (naissance, mariage) [Archives Départementales et Archives de la Ville de Paris]

Pierre CAHEN qui est étudiant au moment de son incorporation à l’ Ecole Centrale des Arts et Manufactures (Paris, 3ème arrondissement) sera engagé volontaire (sans autre précision).

Registre Matricule Pierre CAHEN [AD54, 1R1408]
Registre Matricule Pierre CAHEN [AD54, 1R1408]

Entre le 27 septembre et le 20 octobre 1940, Pierre CAHEN se fait recenser en tant que Juif auprès de la sous-préfecture de Saint-Nazaire (ou mairie de La Baule) sous le numéro 25. Il occupe alors la profession de Directeur du Groupement Industriel d’Armement et réside à La Baule, avenue du Limousin.

Liste dactylographiée du recensement [ADLA 1694W25]
Liste dactylographiée du recensement [ADLA 1694W25]

Nous n’avons que peu d’informations les concernant et ils n’ont à priori pas été déportés.

GRAND Maria, Maurice ; TONDOWSKI Josette (NR)

Maria GRAND est réfugiée à La Baule avec ses deux enfants (date et lieu inconnus).

Maria GRAND née CHRAËBER est née à Paris dans le 4ème arrondissement. [Père : Ménassé CHRAËBER, marchand et Mère : Rosalie GRJEBECK, modiste]. Elle s’est mariée une première fois avec Abraham TONDOWSKI le 10 septembre 1925 mais divorce 4 ans plus tard le 11 juillet 1929. De cette union va naître une petite fille Josette TONDOWSKI née le 06 juin 1927 (Paris, 4ème arrondissement).

Elle se remarie 4 ans plus tard le 13 juillet 1933 (Paris, 4ème arrondissement) avec Marcel GRAND né le 11 avril 1908 (Paris, 16ème arrondissement) [Père : Jean Cyrille GRAND, facteur des Postes et Mère : Charlotte Zulma DOLINCOURT, blanchisseuse]. Le couple habite alors rue Saint-Paul, Marcel exerçant la profession de coiffeur et Maria celle de vendeuse. Le couple va avoir un enfant : Maurice né le 25 mai 1935 (Paris, 4ème arrondissement).

Maria, Josette et Maurice se réfugient à La Baule et ne sont pas recensés dans l’arrondissement de Saint-Nazaire à l’automne 1940. Le 08 juillet 1942, la Préfecture de Police de Paris, Direction des étrangers et des affaires juives, 3ème bureau, envoie un courrier à la Préfecture de Loire-Inférieure. Marcel resté à Paris va se présenter le 04 juin 1942 au commissariat de son arrondissement pour récupérer les étoiles jaunes pour lui et pour toute la famille, les deux enfants ayant plus de six ans et déclarent qu’à ce moment-là le reste de la famille habite La Baule. L’information est transmise un mois après aux autorités préfectorales et ce juste avant les grandes rafles de la mi-juillet 1942 pour je cite « A toutes fins utiles » CQFD

Contrôle statut des Juifs [ADLA 1694W21]
Contrôle statut des Juifs [ADLA 1694W21]

Nous ignorons ce qui s’est passé entre 1942 et la fin de la guerre. Marcel décède en 1967, son épouse Maria en 1996 et les deux enfants n’ont pas été déportés.