Gracia MAZLOUM née LEVY esr réfugiée à La Baule, Villa Les Canetons, avenue des Cormorans entre au moins décembre 1939 et janvier 1940.
Dossier d’étranger de Gracia MAZLOUM [ADLA 2101W672]
Gracia MAZLOUM née LEVY est née en 1874 à Salonique de nationalité grecque. Elle est veuve d’Isaac né le 8 novembre 1872 à Salonique qui décède jeune à l’âge de 38 ans (le 27 juillet 1911) à Paris (15ème arrondissement). Gracia est mère de 5 enfants : Daisy (née en 1899), Henry (né en 1902), Henriette (née en 1906), Rachel (sans date) et Sarah (Solange) née en 1908. En 1926, Henry exerce la profession de chauffeur, Daisy celle de secrétaire et Sarah celle de couturière. En 1931, Henry est commerçant et Daisy, employée de bureau puis en 1936, secrétaire. La famille habite depuis au moins 1911 toujours au même endroit au 27, rue Pérignon dans le 15ème arrondissement à Paris.
Henriette est mariée avec Albert NAAR, distributeur de films, et la famille fréquente La Baule depuis au moins 1935.
En août 1939, la famille NARR vient passer ses vacances à La Baule et réside Villa Les Canetons Allée des Cormorans vraisemblablement avec Gracia, la mère d’Henriette. Suite à l’entrée en guerre début septembre 1939, les vacanciers (ainsi que toutes les colonies de vacances) se retrouvent bloqués en bord de mer.
Gracia effectue une demande de renouvellement de carte d’identité d’étranger le 8 décembre 1939 (présence de plus de trois mois hors de son département d’origine) et rejoint son domicile parisien le 11 janvier 1940.
Dossier d’étranger de Gracia MAZLOUM [ADLA 2101W672]
Gracia est arrêtée le 5 novembre 1942 puis internée à Drancy.
Elle est déportée de Drancy vers Auschwitz 4 jours plus tard par le convoi numéro 44 du 9 novembre 1942 et vu son âge a été gazée dès l’arrivée à Auschwitz.
Liste convoi 44 [CDJC, Mémorial de la Shoah, en ligne]
Son beau-fils Albert NAAR et sa fille Henriette sont arrêtés puis déportés par le convoi 67 du 3 février 1944.
Francine (Brigitte, Lia) naît le 22 juin 1940 à La Baule au pavillon Broca, avenue Pavie. [Père : André (Léopold) né le 18 mars 1904 à Paris (8ème arrondissement) et Mère : Odette KAHN née le 29 octobre 1910 à Paris (16ème arrondissement)]. Elle est la dernière de la fratrie. Son frère ainé Pierre (Emmanuel) est né le 16 mars 1933 à Paris (16ème arrondissement), la deuxième Myriam (Fanny) née le 29 juin 1934 à Paris (même arrondissement) et Antoine (Charles, Joël) est né le 14 septembre 1937 à Paris (même arrondissement).
Pavillon Broca Avenue Pavie/Avenue Isabelle
La famille en août 1939 vient passer ses vacances Villa La Véga avenue des Nébuleuses à La Baule et est annoncée comme tel dans l’hebdomadaire La Mouette du 6 août 1939. Elle est accompagnée par le frère d’André et son épouse, Marcel et Denise BAUR.
de gauche à droite : Myriam, Antoine, André, Pierre, Odette et Francine [CDJC]
Le culte israélite est organisé dans la villa où logent les deux familles BAUR, celle d’André et d’Odette et celle de Marcel et Denise.
La Mouette 05 août 1939 p.4 [ADLA, presse en ligne]
A l’entrée en guerre, André est mobilisé sous le grade de Maréchal des Logis Chef (Il recevra la Croix de Guerre pour la campagne de 1939-1940) et Odette met au monde la petite dernière sans la présence de son mari toujours aux armées le jour de l’arrivée des troupes allemandes à La Baule. La famille a déménagé pour loger Villa Castel Maud boulevard Darlu.
Dans le même temps, Denise BAUR toujours présente à La Baule en juin 1940 exerce la mission de délégué auprès du Comité d’Assistance aux Réfugiés pour le secteur de la presqu’île, celui sur Nantes étant André SEXER. Le CAR créé en juillet 1936 dont le siège se trouve 44, rue de Lisbonne puis en juin 1939 au 60, rue Jouffroy à Paris (13ème arrondissement) subventionné sur dons personnels de ses membres et par le JOINT (American Jewish Distribution Comitee ou JDC) vient en aide aux nombreux réfugiés juifs d’Allemagne ou d’Autriche ou toutes autres nationalités. Louis BAUR, un autre frère d’André, en est un des trésoriers. Ainsi Denise informe le CAR des actions entreprises auprès des personnes dans les communes du littoral dont les familles KOMORNER, WITTKKOSKY, FEINGOLD, AMRAM
La famille rejoint son domicile principal à Paris au 8, rue Alfred Dehodencq, dans le 16e arrondissement (date inconnue).
Le rôle d’André BAUR durant la période 1940-1943 :
Fils d’un banquier juif très engagé dans la vie communautaire juive à Paris, il est le neveu du grand rabbin de Paris Julien Weill, mais aussi du secrétaire général du Consistoire de Paris, Albert Manuel et du professeur de médecine Benjamin Weill-Hallé. On lui connait également des liens de parenté avec l’industriel André Citroën et au juriste Raymond Lindon. Lui-même banquier et président de l’Union libérale israélite (synagogue de la rue Copernic à Paris), André Baur est très sensibilisé à l’étude des textes religieux juifs et au militantisme sioniste (il occupait aussi trésorier pour la France du Fonds national juif- Keren Kayemet le Israël).
André Baur est resté à Paris sous l’Occupation avec son épouse et ses quatre enfants, Il noue alors des relations de confiance avec le Comité des Juifs immigrés de la rue Amelot. A la mi-mars 1942, confronté à une demande du SS Dannecker d’assurer le ravitaillement du premier convoi de déportation prévu en France, André Baur proteste dans une lettre adressée à Xavier Vallat daté du 26 mars 1942.
Le 29 mai 1942, il écrit au président de la Croix Rouge française pour lui demander des informations au sujet des Juifs déportés à Auschwitz, afin de leur apporter un soutien « moral et matériel ». Informé de l’imminence de la rafle du Vel d’Hiv, il transmet l’information aux responsables du Consistoire central à Lyon, par l’intermédiaire de son frère vivant en zone sud. Il rencontre alors Marcel Stora et les responsables du Comité Amelot le 13 juillet, les informe de l’imminence de la rafle et leur propose de fournir des documents de protection à leurs employés. André Baur s’est rendu au Vel d’Hiv pendant la rafle des 16 et 17 juillet pour y constater l’état d’abandon des familles raflées.
S’efforçant de faire face aux besoins d’assistance de la population juive de zone nord, il entretient une correspondance régulière et détaillée avec son oncle Albert Manuel, devenu secrétaire général du Consistoire central à Lyon. Au début de 1943, il mène une négociation difficile avec les Allemands pour préserver le personnel étranger de l’UGIF Nord. Il Effectue en février 1943 un voyage de deux semaines en zone sud avec son secrétaire Armand Katz, dans le cadre d’un projet de réorganisation nationale de l’UGIF. Le 28 avril, à Grenoble, il participe à la réunion constitutive du Centre de documentation juive contemporaine (CDJC).
Le 11 juillet 1943, Baur demande à rencontrer Pierre Laval pour s’opposer à la politique brutale menée par le SS Brunner au camp de Drancy. Le 21 juillet, l’évasion de deux internés de Drancy, dont l’un est le cousin d’André Baur, sert de prétexte à Brunner pour arrêter ce dernier. En réalité, c’est son indocilité, manifestée par ses démarches au plus haut niveau des autorités françaises, qui semble est la raison réelle de son arrestation. Malgré des demandes de libération faites en sa faveur par le grand rabbin de France, le président du Consistoire central, le président délégué de l’UGIF, et même par Louis Darquier de Pellepoix, André Baur est déporté vers Auschwitz, par le même convoi que Marcel Stora, Fernand Musnik, le rabbin Elie Bloch et la famille de ce dernier.
André est donc interné comme otage à Drancy le 21 juillet 1943, ce qui est par ailleurs précisé dans les circonstances de l’arrestation dans son dossier de la DAVCC.
Fiche internement Drancy Adultes [AN F9/5678 Recto et Verso
Selon la déclararation de Marcelle KAHN, mère d’Odette, Odette vient prendre des nouvelles à Drancy de son mari. Elle retourne à son domicile escortée et est arrêtée avec ses quatre enfants puis l’ensemble de la famille est internée à Drancy le 10 septembre 1943.
Fichiers Drancy Enfants [AN F9/5742]
Placée en catégorie C4 à Drancy (personnes attendant l’arrivée prochaine de leur famille encore en liberté), la famille est placée en catégorie B (immédiatement déportable) et est déportée par le convoi n° 63 du 17 décembre 1943.
Listes déportation [ITS Bad Arolsen/CDJC, Memorial de la Shoah, en ligne]
Odette 33 ans et ses quatre enfants Pierre 10 ans, Myriam 9 ans, Antoine 6 ans et Francine 3 ans et demi ont été gazés à l’arrivée lors de la sélection sur la rampe d’Auschwitz.
André a été sélectionné pour rentrer dans la partie concentrationnaire d’Auschwitz et est dirigé sur le camp de Monowitz (situé près de l’usine IG Farben). Selon les docteurs HOREAU, HOLITZ et HIRSCH, André a été envoyé à la chambre à gaz en mars 1944. Selon un certain lieutenant BORIS, André BAUR membre de l’UGIF (sans précision de date de naissance) aurait été « exécuté par gaz le 21 janvier 1944« .
Dossier d’André BAUR [DAVCC 21 P 422268]
Les demandes de statuts de déportés politiques seront déposées par Macelle KAHN mère d’Odette après-guerre et des feuilles de témoignage seront déposées auprès de Yad Vashem par des membres de la famille en leur mémoire.
Un mémoire de maîtrise sera rédigé par Laurent TAUPIN sur André BAUR en 1995 à l’Université Panthéon-Sorbonne (Paris 1).
sources : CDJC/Memorial de la Shoah, Paris, France ; Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains, Caen, France ; Archives Nationales, Pierrefitte-sur-Seine, France ; Archives Départementales de Loire-Atlantique, Nantes, France ; ITS Bad Arolsen, Allemagne ; Yad Vashem, Tel Aviv, Israël .
Edith LÖWENSTAMM est réfugiée à La Baule entre le 28 février 1940 et le 20 juin 1940, date à laquelle elle rejoint son domicile en Seine-et-Oise, au Pecq au 101, route de Croisy.
Recensement 1936 LE PECQ
Elle séjourne à La Baule Villa les Bourgeons avenue de l’Hallali et retournera au Pecq entre le 16 et le31 mars 1940.
Le tampon « Juive » est apposé sur son récépissé de demande de carte d’identité à l’automne 1940.
Edith LÖWENSTAMM est la fille d’Alfred LÖWENSTAMM né le 15 janvier 1880 à Třebíč (en allemand Trebitsch) (République Tchèque) et d’Elsa NICHTENHAUSER née le 18 septembre 1891 à Břeclav (en allemand Lundenbourg) (République Tchèque) mariés le 18 novembre 1913 à Vienne. Edith est née le 11 décembre 1914 à Vienne (Autriche) et a par ailleurs un frère Hugo né le 22 avril 1919 à Vienne (Autriche). Alfred exerce la profession dessinateur de mode comme son père et ils habitent au Pecq (Seine-et-Oise) depuis Octobre 1935.
Certificat de naissance d’Alfred LÖWENSTAMM [DAVCC 21 P 480151}
Alfred est arrêté le 20 février 1943 à son domicile au 101, route de Croissy au Pecq (Seine-et-Oise) par la police française puis transféré le jour même sur le camp de Drancy. André CHADELAT, teinturier-blanchisseur au 105 route de Croissy et Samuel DORES au 101 route de Croissy seront témoins de l’arrestation.
Alfred, son père, est déporté par le convoi numéro 49 du 02 mars 1943 de Drancy vers Auschwitz. En l’absence d’informations, il sera déclaré décédé 5 jours après l’arrivée du convoi soit le 7 février 1943.
Edith n’est pas déportée et décède en France, son frère au Chesnay le 20 mars 2013 et leur mère à Paris en 1981. Elsa fera les démarches auprès du Ministère des Anciens Combattants dans les années 50 pour l’obtention du statut de déporté politique.
Lydia BEILIN-LEWKOW (sans date, après 1938) [ADLA 2101W575]
La famille BEILIN-LEWKOW a un lien de parenté avec la famille de Nathan BEILIN du Pouliguen mais nous ignorons lequel. Lydia BEILIN-LEWKOW et sa soeur Eugénie rendent visite à Nathan BEILIN dans sa villa (la villa La Clarté sur la Grande Côte) en 1929 et est réfugiée par ailleurs au Pouliguen en septembre 1939.
Lydia BEILIN-LEWKOW est née le 10 décembre 1906 à Saint-Pétersbourg (Russie) [Père : David BEILIN-LEWKOW né le 6 février 1879 à Balta (Russie) [Père : Abraham et Mère : Sarah LIBERMAN] et Mère : Berthe HALPERINE née le 20 novembre 1887 à Balta (Russie) [Père : Cholom HALPERINE et Mère : Ethel MARGULES]. Lydia a une soeur, Eugénie, née le 1er août 1910 à Saint-Pétersbourg (Russie). La famille a pour nationalité réfugiée d’origine russe.
Eugénie BEILIN-LEWKOW 1929 [ADLA 4M637]
La famille réside au moins depuis 1929 toujours à la même adresse au 49, rue Chardon-Lagache dans le 16ème arrondissement à Paris, quartier d’Auteuil.
Recensement 1936 [Archives Municipales de Paris D2M8642]
En 1935, Eugénie n’habite plus avec ses parents mais réside dans le 16ème arrondissement à Paris, 25, rue de Rémusat.
En 1936, David exerce la profession de négociant.
Lydia et sa mère Ida Sont réfugiées à compter du 7 septembre 1939 au moins jusqu’au 8 juillet 1940 au Pouliguen, rue de la Gare, Villa Les Iris. Elle y font une demande de renouvellement de carte d’identité pour étranger.
Dossier d’étranger de Lydia BEILIN-LEWKOW [ADLA 2101W575]
Villa Les Iris, rue de la Gare, Le Pouliguen
Suite aux persécutions à partir de l’été 1940, David, Berthe et Lydia quittent leur domicile pour habiter 31-33 rue Le Marois dans le 16ème arrondissement à Paris. En mars 1941, vraisemblablement pour migrer aux Etats-Unis, ils effectuent une demande de justificatif de naissance auprès de L’Office des Réfugiés Russes à fournir auprès du Consulat des Etats-Unis.
Archives de l’OFPRA, OR136, en ligne
Lydia est arrêtée au domicile de ses parents du 33 rue Le Marois (16ème arrondissement, Paris) lors de la rafle dite du Vélodrome d’Hiver le 16 juillet 1942 mais en est libérée le 17 juillet 1942 (raison inconnue).
Fiche de Lydia BEILIN-LEWKOW [AN, fichiers Prefecture Familial F9/5606]Fiche de Berthe BEILIN-LEWKOW [AN, fichiers Prefecture Familial F9/5606]
David, Berthe et Lydia passent la ligne démarcation et se réfugient dans le Tarn-et-Garonne dans le village de Saint-Antonin rue de l’hôpital où ils logent chez les MAGENUS dans un appartement.
Berthe et Lydia sont arrêtées par la « Gestapo » à leur domicile le 14 juin 1943, David étant momentanément absent. Le maire de la commune, le docteur Bennet, en novembre 1944 décrit les circonstances de l’arrestation. Il précise : « Le même jour, l’appartement a été complètement pillé par la Gestapo, qui a emporté argent, valeurs, bijoux, fourrures, vêtements et linge, literie ainsi que tous les papiers de famille et de commerce. Ce qui a pu rester a fait l’objet d’un dernier prélèvement du Commissaire aux Affaires Juives, (en conséquence Monsieur BEILIN est resté sans ressources avec seulement la petite somme qu’il avait sur lui et dénué de tout vêtement. Il a échappé à la Gestapo par une absence momentanée et ensuite par le soin qu’ont pris de l’avertir [Manque des mots dans la phrase].«
Dossier de Lydia BEILIN-LEWKOW [DAVCC 21 P 422872]
Le même jour, 8 autres personnes d’origine étrangère et de confession israélite sont arrêtées dans la commune.
Dossier de Lydia BEILIN-LEWKOW [DAVCC 21 P 422872]
Berthe et Lydia restent à Saint-Antonin du 14 au 16 juin 1943 puis sont transférées à Toulouse où elles restent jusqu’au 24 juin 1943, date de leur transfert puis internement à Drancy.
Fiches d’internement Drancy de Berthe et Lydia BEILIN-LEWKOW [AN Drancy Adultes F9/5678]
Elles sont toutes les deux déportées par le même convoi, le numéro 57 du 18 juillet 1943 vers Auschwitz-Birkenau. En l’absence d’information, elles ont été déclarées décédées 5 jours après l’arrivée du convoi soit le 23 juillet 1943, les actes de décès ayant été établis en 2011.
Un certificat d’internement sera remis à l’UJRE (Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide) de Montauban le 26 janvier 1945.
Dans les années 50, David entreprend les démarches pour l’obtention du statut de déporté politique pour sa femme et sa fille.
Hersch MENIOUK est réfugié à Saint-Brévin-les-Pins au moins à partir de janvier 1940 jusqu’au 19 avril 1940, date à laquelle il rejoint son domicile parisien au 4, rue de Thorigny dans le 3ème arrondissement à Paris.
Hersch MENIOUK est né en mai 1870 à Loutzk, capitale de l’oblast de Volhynie à l’Ouest de l’Ukraine [Père : Haïm MENIOUK et Mère : Zelda PREMATT] et est marié avec Nesca (ou Nechka ou Neska) ABELMAN. Marié en 1892 à Odessa, le couple a 11 enfants : Jeanne née à Odessa en 1893, Chaïm (Raymond) MENIOUK née à Odessa en 1895 (qui effectuera une demande auprès de l’Office des réfugiés russes pour justifier de sa nationalité), Charles né à Odessa en 1897, Maurice né à Odessa en 1899, Benjamin en 1901 à Odessa, Judas en 1904 à Odessa, Marcel MENIAC né le 13 août 1906 à Varsovie, Jacob MENIOCK né le 10 juillet 1908 à Saint-Denis, Samuel MENIACK né le 27 août 1910 à Saint-Denis (marié depuis le 23 octobre 1941 avec Sara MANCHEL née le 10 janvier 1901 à Żelechów, Paris 17ème), Henriette MENIOCK né le 18 octobre 1911 à Saint-Denis (décédée à 1 an), Anna MENIAC épouse MANCHEL née le 10 mars 1914 à Saint-Denis (mariée depuis le 23 octobre 1941 avec Abram MANCHEL né le 15 novembre 1921 à Żelechów, Paris 17ème). Samuel s’est marié le même jour que sa soeur Anna, Samuel se mariant avec la soeur de l’époux d’Anna et Anna avec le frère de l’épouse de Samuel.
Hersh exerce la profession de marchand ambulant en 1940 mais il a exercé différentes autres professions : journalier, cordonnier… et effectue une demande de renouvellement de carte d’identité auprès de la Mairie de Saint-Brévin-les-Pins en janvier 1940.
Hersch MENIOUK est arrêté lors d’une rafle par les services de police de la Préfecture de Police de Paris le 11 février 1943, interné au camp de Drancy [le 15 février 1943 selon le Ministère des Anciens Combattants] puis envoyé sur l’Hôpital Rotschild. Il est « réintégré » sur Drancy le 29 juillet 1943 et déporté deux jours plus tard le 31 juillet 1943 vers Auschwitz par le convoi numéro 58.
Fichier Drancy/adultes [AN F9/5715]
Anna MANCHEL et Marcel MENIAC s’occuperont des démarches d’obtention de statut de déporté politique dans les années 1950, l’acte de décès établi en 2009 précisant qu’il est décédé cinq jours après l’arrivée du convoi soit le 5 août 1943.
Laja CUKIER avec sa fille sont réfugiées à Saint-Nicolas de Redon au moins à partir du 23 juillet 1940.
Laja CUKIER née HUFAJZEN est née le 3 août 1910 à Mogielnica (Pologne) [Père : Jankiel HUFAJZEN et Mère : Malka FUDEM]. Arrivée en France le 25 décembre 1937 par la Belgique, son voyage en autocar ayant été organisé par son père, elle loge dans un hôtel et déménage le 08 janvier 1938 au 90 rue Philippe de Girard dans le quartier de La Chapelle dans le 18ème arrondissement à Paris avec son futur mari Icek CUKIER né le 04 février 1912 à Słupca (Pologne).
Icek effectue une demande de naturalisation en avril 1934. Arrivé en France le 14 février 1929 avec toute sa famille (parents + ses trois soeurs (Rosa, Minla et Golda), il réside dans un premier temps avec ses parents Mendel et Ester à Remiremont (Vosges) avant de résider à partir de 1934 au 110 boulevard de Ménilmontant dans le 20ème arrondissement à Paris jusqu’en 1936 où il réside 22 rue Basfroi dans le 11ème arrondissement. Icek ne sera pas naturalisé (présence en France de moins de 5 ans).
Le couple donne naissance le 06 novembre 1938 à Ester (ou Esther), Malka à Paris (10ème arrondissement).
Extrait Acte de naissance d’Ester CUKIER [DAVCC 21 P 439791]
Icek exerce la profession de livreur à la Maison HERSZHORN 28, rue Saint-Sébastien dans le 11ème arrondissement à Paris (octobre 1939).
Interdite de séjour pour je cite « Entrée clandestinement, sans ressources. Présence sans aucun intérêt. Comme elle n’a fait jusqu’ici aucune démarche en vue de son mariage, il y a lieu de notifier un refus de séjour« , la Préfecture de Police sursoit à l’expulsion en octobre 1939 eu égard au fait qu’elle a déjà un enfant et qu’elle souhaite se marier.
Elle se réfugie au mois de juillet 1940 dans le département de Loire-Inférieure d’abord à Plessé puis à Saint-Nicolas de Redon dans le bourg, enceinte au moment de son arrivée, avec sa petite fille de 19 mois, Ester. Icek Mayer CUKIER est lui mobilisé en 1939 au 6ème Régiment Etranger d’Infanterie et se trouve dans le 3ère Régiment de Marche des Volontaires Etrangers au camp de Barcarès (Pyrénées-Orientales) en janvier 1940.
Mémorial de la Shoah – Fonds UEVACJEA [Memoire des Hommes, en ligne]
Le 23 juillet 1940, elle effectue une demande carte d’identité pour étranger auprès de la mairie de Saint-Nicolas de Redon et quitte Saint-Nicolas de Redon pour rejoindre son domicile : 90, rue Philippe de Girard dans le 18ème arrondissement à Paris.
A son retour à Paris, naît Anna le 19 octobre 1940 dans le 18ème arrondissement.
Dossier d’Anna CUKIER [DAVCC 21 P 439784]
Laja, Ester et Anna sont arrêtées le 04 février 1944. La fiche ci-dessous a servi lors de la rafle dite du Vélodrome d’hiver par les agents de police de la Préfecture de police ou des commissariats les 16 et 17 juillet 1942. La mention dactylographiée RECHERCHE sur la fiche indique que la personne mentionnée n’a pas été trouvée à son domicile lors de la rafle.
D’après la déclaration de madame MACON, ex-concierge de l’immeuble, les responsables de l’arrestation serait la Milice.
Fichier familial Préfecture Police Paris [AN F9/5609]
Les trois membres de la famille arrivent à Drancy le jour même et sont enregistrés dans le camp sous les numéros 13995, 13996 et 13997.
Cahier de mutations Drancy [Archives Nationales]
Fichiers Drancy/Adultes AN F9/5686 et Fichiers Drancy/Enfants AN F9/5743
A son arrivée à Drancy, Laja CUKIER est dépossédée de tous ses biens, à savoir la somme de 4000 francs (vraisemblablement toutes ses économies) et un bracelet montre en métal jaune.
Carnet de Fouilles Laja CUKIER [CDJC/mémorial de la Shoah, en ligne]
Laja et ses deux filles Ester et Anna sont déportées par le convoi 68 du 10 février 1944.
Liste convoi 68 [Memorial de la Shoah, en ligne]Liste Convoi 68 [CDJC, Memorial de la Shoah, en ligne]
Laja 33 ans, Ether 5 ans et Anna 3 ans et demi ont été exterminées à Auschwitz.
Icek n’a pas été déporté. Affecté dans un régiment étranger rattaché à la Légion Etrangère en 1939/1940, le 6ème REI, dont une partie se dirige sur le Liban, il est présent en 1946 à Beyrouth. C’est de là qu’il écrit au moins deux lettres l’une le 15 août 1946 et l’autre le 30 octobre 1946 et supplie toutes les autorités pour retrouver ses deux filles et son épouse qu’il espère toujours vivantes
Lettre d’Icek-Mayer CUKIER au Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre du 15 août 1946
Dossier d’Anna CUKIER [DAVCC 21 P 439784]
Lettre d’Icek-Mayer CUKIER au Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre du 30 octobre 1946
Dossier de Laja CUKIER [DAVCC 21 P 439798]
Il associe également dans ce courrier sa soeur Golda CUKIER épouse BRAJTERMANN, son beau-frère Isaac BRAJTERMANN, son neveu André BRAJTERMANN et sa deuxième soeur Mindla CUKIER [ZABIZNY] dont le mari a été prisonnier de guerre. Tous ont été déportés de France vers Auschwitz d’où ils ne sont pas revenus.
Icek Mayer déposera des demandes auprès du Ministère des Anciens Combattants et Prisonniers de Guerre pour rectification des actes d’état civil et obtention des statuts de déporté politique après-guerre.
Faiga NAIGARTEN née SZEER est réfugiée au Pouliguen en avril 1940 jusqu’à l’hiver 1940, date à laquelle elle rejoint son domicile parisien.
Faiga est née le 15 juin 1905 à Włocławek (Pologne) et arrive aux alentours du mois d’avril 1940 où elle effectue une demande de renouvellement de carte d’identité pour étranger. Dans l’attente de sa carte, on lui délivre un récépisssé sur le lequel la mention Juive sera apposée. Elle réside au Pouliguen, avenue de Bel-Air, Villa Siroma.
Elle quitte Le Pouliguen le 21 août 1940 pour rejoindre Paris au 3, place Gambetta dans le 20ème arrondissement pour rejoindre (ou avec) son mari David né le 02 mars 1903 à Kalisz de profession tailleur et qui travaille dans la maison Misrahi dans le 2ème arrondissement.
Le couple qui n’a pas d’enfant ne sera pas déporté et sera naturalisé en 1948.
Joseph Michel BESSOVictoria BESSOArchives Départementales de Loire-Atlantique [ADLA 4M919]
Joseph BESSO est né le 21 décembre 1901 à Corfou (Grèce) et est marié avec Victoria BESSO née BESSO née le 16 octobre 1910 à Corfou. Ils ont deux enfants : Marc Ouriel né à Paris vers 1931 et Marize Astrite née vers 1935 à Paris. De nationalité grecque, ils arrivent en France le 1er août 1939 par Marseille provenant d’Egypte avec un visa obtenu auprès du Consulat Général de France au Caire valable six mois jusqu’au 31 décembre 1939.
Joseph BESSO après avoir terminé ses études en Belgique est attaché au siège central de la firme BESSO Frères à Bruxelles [Sabino BESSO né en 1888, Albert BESSO né en 1890, Maurice BESSO né en 1894 et Joseph BESSO né en 1901] d’où elle exporte ses produits manufacturés textiles. A la fondation de la filiale égyptienne en 1928 (ASATRA), il en est l’administrateur-délégué et la filiale se ramifie dans tout le Proche-Orient avec des succursales à Haïfa, Tel-Aviv, Beyrouth et Bagdad. Devant l’activité croissante de cette filiale, la firme BESSO frères fonde au Caire une fabrique de tissage pour manufacturer sur place les articles demandés par le marché local. En 1937 sont construites des usines, les Usines AL KAHIRA employant 240 ouvriers : elles fabriquent des tissus en soie naturelle et artificielle.
Prévenus par Maurice en villégiature à La Baule inquiet de la tournure des évènements en Europe, les trois familles BESSO (Linda et ses trois enfants ; Maurice, son épouse et leurs quatre enfants, Michel, Victoria et leurs deux enfants) vont loger Villa La Brasardière avenue Massenet à compter du 7 septembre 1939. La maison comporte quatre chambres en rez-de-jardin et deux chambres à l’étage.
Villa La Brasardière 1, avenue Massenet La Baule
La famille quitte La Baule à une date inconnue et d’après les indications de Linda dans un de ces courriers rejoint Marseille pour quitter la France. La famille n’a pas été déportée.
Dossier d’étranger de Joseph Michel BESSO [ADLA 4M919]
Jacob RAVITSKY est arrêté le 15 juillet 1942 à Guenrouët alors âgé de 53 ans et déporté le 20 juillet 1942 par le convoi numéro 8 d’Angers vers Auschwitz.
Jankel Jacob Moïse RAVITSKY (prénom usuel Jacob) est arrivé en France en mai 1912 à l’âge de 24 ans. Jacob est né à Bytyn (actuelle Bielorussie) le 15 novembre 1888 et s’était marié peu de temps avant son arrivée en France le 18 mars 1912 à Slonim avec Bassé (prénom usuel Berthe) GOUROVSKY de laquelle il divorce le 30 avril 1925 [Père : Lazare GOUROVSKY et Mère : Malka SCHWONIM]. Deux enfants vont naître de cette union : Lazare né le 5 avril 1913 à Paris (14ème arrondissement) et Emilie Léa née le 27 février 1919 également à Paris (12ème arrondissement) déclarés français le 3 février 1926.
Dans l’incapacité de fournir un acte de mariage lors de la déclaration des enfants en tant que français en 1926, les époux rédigent devant un juge paix un acte de notoriété.
En 1913, Jacob réside au 35 rue Fontaine dans le 14ème arrondissement à Paris, exerce la profession de bijoutier (comme son frère Gerson) tandis que son épouse Berthe exerce celle de corsetière. En 1919, la famille réside à Montmorency (actuel Val d’Oise), rue des Berceaux, Jacob exerce la profession de caoutchoutier (il est propriétaire d’une usine de caoutchouc) tandis que Berthe n’exerce plus de profession.
Au moins à partir de 1926, Jacob réside avec sa nouvelle épouse au 76 rue Notre-Dame de Nazareth dans le 3ème arrondissement à Paris.
Recensement Population 1926 Arts et Metiers 3ème arrondissement [Archives de Paris D2M8_225_0477]
Jacob exerce la profession de chemisier. Il est propriétaire d’une usine à Sotteville-lès-Rouen qui emploie 250 ouvriers et ouvrières et est également propriétaire d’au moins un magasin de onfection à Paris.
Papier à en_tête de l’entreprise RAVITSKY [Archives Nationales Dossier 23351X25 BB/11/9062]
Jacob effectue une demande naturalisation en 1925 et obtient la nationalité française en 1926 [Dossier 23351X25, BB/11/9062].
Divorcée de son époux le 30 avril 1925, Berthe, sa première épouse effectue une demande de naturalisation en 1928 qu’elle obtient. On y apprend que Berthe à une soeur vivant à Paris au 26 rue Blanche (3ème arrondissement), Véra, marié avec Vladimir PECKER et qu’elle a par ailleurs un frère adoptif Naoum qui lui vit à Moscou. Elle réside depuis octobre 1925 au 45, rue Claude Bernard à Paris (5ème arrondissement). La garde de Emilie-Léa lui a été confiée tandis que Lazare est à la charge de Jacob. Par trois fois, en 1944, des tentatives de dénaturalisation vont avoir lieu à son encontre sans succès. Emile-Léa qui exerçait la profession de dentiste et qui habite avec sa mère au 5, square Albin Cachot à Paris (13ème arrondissement) est interdite d’exercer par arrêté du 2 juillet 1942 mais est relevée de cette interdiction en janvier 1943 (raison inconnue). Berthe a fui à partir de l’été 1942 (vraisemblablement en zone sud).
La nouvelle épouse avec qui Jacob vit se nomme Yvonne BOSSARD, employée de commerce, avec qui il se marie le 17 décembre 1927 à la mairie du 3ème arrondissement. L’un des témoins du mariage est son frère Gerson RAVITSKY, horloger-bijoutier au 64 rue de Pigalle dans le 9ème arrondissement à Paris.
Acte de mariage RAVITSKY/BOSSARD [Archives de Paris, en ligne]
Le père d’Yvonne, son épouse, avait acheté une ferme à Guenrouët et c’est dans cet endroit que le couple vient se réfugier. (Date d’arrivée dans la commune inconnue). L’entreprise RAVITSKY est mise sous séquestre au tout début de l’année 1941 et un administrateur provisoire est nommé afin de liquider l’entreprise.
Jacob est arrêté le 15 juillet 1942 parce que Juif aux environs de Guenrouët. Jacob n’était pas recensé sur l’arrondissement de Saint-Nazaire et était de fait inconnu des services administratifs et/ou de police tant français qu’allemands.
Liste incomplète Arrestations août 1942 [ADLA 1694W25]
Témoignage de Joseph Ruaud à propos de l’arrestation de Jacob : La ferme de la Justice, en Guenrouët, fut achetée par Jacob Moïse Ravitsky. Étant juif, il se cachait sous le nom de Jacques Bossard, Bossard étant le nom de sa compagne. Je crois qu’il avait une usine de textile dans la région de Rouen. Le jour où les Allemands sont venus le chercher, ma sœur Titine et Paulette ont entendu des « Au secours ». C’était Madame Bossard, femme de Jacob Moïse Ravitsky, qui appelait au secours, car les Allemands voulaient l’amener à la place de son mari. Elle demanda donc à Titine et Paulette de dire à son mari qui se cachait au Bois de Bougard de se rendre. Elles allèrent donc au Bois de Bougard trouver M. Ravitsky, qui avisé de la situation mis pour la première fois une étoile jaune et dit cette phrase : « Adieu, mes demoiselles, vous ne me reverrez jamais !« Source AJPN
Jacob RAVITSKY est transféré sur le Grand Séminaire à Angers le 18 juillet 1942 puis déporté par le convoi numéro 8 d’Angers à Auschwitz le 20 juillet 1942.
Liste convoi 8 Angers-Auschwitz juillet 1942 [ITS Bad Arolsen, en ligne]
Jacob RAVITSKY a été sélectionné à l’arrivée du train pour rentrer dans la partie concentrationnaire d’Auschwitz. Il reçoit à son arrivée le numéro matricule 51314. Un document au Musée d’Etat d’Auschwitz atteste de sa présence et en particulier de son passage dans le block 20 d’Auschwitz 1, le Stamm Lager. http://base.auschwitz.org/wiezien.php?lang=en&ok=osoba&id_osoba=188536. Le block 20 est l' »infirmerie du camp » et les documents retrouvés permettent de connaître sa date d’enregistrement entre le 18 septembre 1942 et le 19 mars 1943.
Il enverra au moins un courrier à sa femme Yvonne RAVITSKY (Chez Monsieur Joseph CHATELIER à Guenrouët) au 08 mars 1943 qui lui enverra 14 courriers jusqu’au 5 octobre 1943.
CDJC 22 P 3074_0139
Ce document est issu des archives du Service 36 de l’UGIF. Les courriers envoyés par des détenus des camps de concentration (majoritairement Auschwitz et ses satellites), ont été envoyés à l’UGIF qui avait à charge de les enregistrer avant de les faire suivre à leurs destinataires. Dans ce fonds se trouve le fichier de suivi des courriers ainsi que les courriers qui n’ont pu être remis. (CDJC, en ligne)
Par ailleurs, le Ministère de la Justice à Paris qui avait instruit le dossier de naturalisation en 1926/1927 est également informé par la belle-soeur de Jacob, Mme SALMON ou SALOMON née BOSSARD demeurant à Aubervilliers 144, rue du Bateau de la demande de celle-ci d’un certificat de nationalité en mai 1943 pour je cite « son beau-frère interné (Haute-Silésie)«
Note sur jacob RAVITSKY [Archives Nationales Dossier de naturalisation n° 23351X25 BB/11/9062]
Jacob RAVITSKY est décédé à Auschwitz (date inconnue).
Lazaze RAVITSKY, le fils de Jacob, entrera dans un réseau de Résistance sous le pseudonyme de Fontaines et sera décoré par décret publié au Journal Officiel de la République le 13 juillet 1947 de la médaille de la Résistance Française.
L’épouse de Jacob, Jeanne, se rendra au Ministère des Anciens Combattants. Un certificat lui sera remis le 25 avril 1945 attestant de la déportation de son mari.
François ACHILLE-DELMAS transfère la moitié de ses malades de la maison de santé d’Ivry à la pension Les Charmettes avenue Flornoy à Pornichet peu après l’entrée en guerre de la France avec l’Allemagne soit le 10 septembre 1939. Parmi eux se trouve Elda SCHOULZ née MODIANO née le 23 mai 1884 à Salonique, de nationalité italienne, déjà hospitalisée depuis 12 ans dans la clinique. Elda est la fille de Vittoria (ou Victoria) MODIANO, présente également à Pornichet puis à La Baule, déportée par le convoi 8 , faisant partie des 15 femmes descendues à Drancy le 20 juillet 1942 et décédée à l’hôpital Rotschild en 1944.
Elda SCHOULZ n’est pas recensée en tant que Juif sur l’arrondissement de Saint-Nazaire comme sa mère bien qu’elle soit présente à la Pension Les Charmettes devenue clinique au moins jusqu’en janvier 1942. L’intensité des persécutions antisémites dans la logique de « purification de la race aryenne » pousse les Autorités allemandes et de facto françaises à rechercher tous les Juifs y compris les malades mentaux qu’il faut également déporter. Le maire de Pornichet renvoie ainsi un courrier au Préfet de Loire-Inférieure fin novembre 1941 répondant à sa demande de savoir si Elda SCHOULZ est de confession israélite. Son dossier d’étranger sera marqué de la lettre J (Pour Juif).
Dossier d’étranger d’Elda SCHOULZ [ADLA 2101W720]
Elda SCHOULZ n’a, à notre connaissance, pas été déportée.