Szlama et Rywka FOGIEL sont présents sur Saint-Nazaire entre 1934 et 1935. Szlama est arrivé en France en 1928.
Szlama FOGIEL (de nom vrai nom FOGEL) est né le 4 janvier 1900 à Brzeziny (Pologne) [Père : Benjamin FOGIEL et Mère : Sara KUJAWSKI]. Il est marié à Rywka Laja TUSZINSKA née le 16 janvier 1901 à Brzeziny (Pologne) [Père Moszek TUSZINSKA et Mère : Hinda PORTICAL]. Le couple exerce la profession de tailleur/tailleuse pour hommes avec Dan FOGIEL au 22, place Marceau à Saint-Nazaire qui tient un commerce de confection « Au tailleur de Roubaix ». Le couple réside au 22, rue de l’Amiral Courbet à Saint-Nazaire, Dan FOGIEL résidant lui au 24, rue de l’Amiral Courbet. Le couple n’a pas d’enfants.
[Plusieurs erreurs dans les documents d’archives : Szlama est né le 4 janvier 1900 et non pas le 14 janvier 1900, son épouse Rywka Laja est née le 16 juillet 1901 et non pas le 16 août 1901].
Szlama a 7 frères : Avraham, Ytschak, Yacov, Moshe, Melech, Aaron et Yosef, Szlama étant né juste avant Yosef. Il est l’oncle de Dan Uszer FOGIEL.
En février 1934, il se déplace à Saint-Nazaire et installe un commerce avec son neveu Dan : « Au tailleur de Roubaix » situé au 22, place Marceau à Saint-Nazaire. Il cesse son activité de tailleur d’habits en 1935 à Saint-Nazaire qu’il continue à Paris.
Registre Tribunal de Commerce Saint-Nazaire [ADLA 22U152]
Suite à leur arrivée à Saint-Nazaire, les époux effectuent tous deux une demande de carte d’identité pour étranger, Szlama en janvier 1935 et son épouse en avril de la même année. Ils résident à Saint-Nazaire au 28, rue de l’Amiral Courbet.
Demande de carte d’identité 3 janvier 1935 de Szlama FOGIEL [ADLA 4M664] Demande de carte d’identité 18 avril 1935 de Rywka Laja FOGIEL [ADLA 4M664]
En 1936, Slama et Rywka résident au 146, boulevard Magenta à Paris dans le 10ème arrondissement.
Recensement de population 1936 quartier Saint-Vincent de Paul Paris 10ème arrondissement [Archives de Paris, D2M8 583]
A l’entrée en guerre en septembre 1939, Szlama est engagé volontaire dans un GIPVE (Goupement d’Instruction de Pionniers Volontaires Etrangers) recrutement Seine Central 1er bureau dans la 10ème région Militaire (Oran), cette formation militaire étant intégrée dans la Légion Etrangère.
[Mémoire des Hommes]
[Mémoire des Hommes]
Szlama est arrêté à son domicile suite à la convocation dite du billet vert le 14 mai 1941 et est de suite interné au camp de Beaune-la-Rolande jusqu’au 07 août 1941, date à laquelle il s’évade du camp.
Fiche de Szlama FOGIEL [Fichiers Drancy Adulte F9/5692]
Fiches d’internement de Beaune-la-Rolande de Szlama FOGIEL [Fichier Pithiviers/Beaune AN F9/5755]
Il est de nouveau arrêté en franchissant les Pyrénées pour se rendre en Espagne puis est transféré en Angleterre. Il revient en France après la guerre.
Rywka Laja est arrêtée lors de la rafle dite du Vel d’Hiv, internée dans le camp de Drancy puis déportée sans retour par le convoi numéro 11 du 27 juillet 1942.
Fiche d’internement de Rywka FOGIEL[Fichier Drancy Adulte AN F9/5692]
Liste convoi 11 [CDJC, Mémorial de la Shoah en ligne]
Il effectuera à la fin de la guerre une demande pour obtenir le statut d’Interné Politique ce qu’il obtiendra. Pour son épouse Rywka, il fera de même pour le statut de Déportée Politique.
Jacques et Hélène ABRAMOWICZ [Mémorial des Enfants Juifs Déportés de France ; Serge KLARSFELD]
Ajdel ABRAMOWICZ vivait maritalement avec Israël MARCHEWSKI (ou MARCHEVSKA) depuis octobre 1938. Adjel est née le 01 septembre 1913 à Kutno, district de Lodz, Pologne et son conjoint le 03 mai 1897 à Pińczów (Pologne). Ils habitent 15 rue des Vignerons à Vincennes. Leur premier enfant, Hélène, 4 ans, est née à Paris (4ème arrondissement) le 09 avril 1938 tandis que Jacques, le cadet, 2 ans, est né à Saint-Nazaire le 04 octobre 1939 à l’Hôpital et c’est Henri ALLANET, directeur économe, qui effectue la déclaration de naissance auprès des services de l’Etat Civil de la Mairie de Saint-Nazaire. Adjel déclare reconnaître Jacques à la mairie de Vincennes un peu plus tard le 17 décembre 1940, commune où ils sont arrivés après 1936.
Adjel est arrivée en France en France le 10 août 1934. Israël est représentant de commerce pour la maison de confection Edelman, 30 rue du Caire à Paris (2ème arrondissement).
Ils ont été arrêtés lors de la rafle dite du Vel’d’Hiv’ du 16 et 17 juillet 1942 puis transférés sur le camp de Pithiviers le 21 juillet 1942. Israël, le père, transféré de Pithiviers à Drancy le 31 juillet 1942 est déporté le jour même de son arrivée à Drancy par le convoi n° 13 de Drancy à Auschwitz du 31 juillet 1942 ; Adjel, la mère est transférée de Pithiviers vers Drancy le 02 août 1942 et déportée le lendemain par le convoi n° 14 de Pithiviers vers Auschwitz le 03 août 1942. Quant aux enfants Hélène et Jacques, ils ont été déportés à priori et selon Serge Klarsfeld dans le Mémorial des Enfants par le convoi n° 20 du 17 août 1942 de Pithiviers vers Auschwitz. Il manque une page dans la liste de déportation. Mais Il semble, d’après les informations dont nous disposons, qu’ils aient tous les deux rejoints Drancy le 25 août 1942 pour être déportés par la suite.
Liste convois [CDJC, Memorial de la Shoah, Paris]Fiches d’internement du Camp de Drancy [Archives Nationales F9/5750 et F9/5765]
Aucune demande de rectification de statut n’a été effectuée auprès du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre après-guerre. Il faut attendre 2013 pour que les actes de décès soient établis pour transcription à l’état civil.
Eugène LEVY est né le 31 mars 1860 à Imling (Moselle) [Père : Léopold et Mère LEVY Henriette] et est mariée avec Rosalie BLOCH [Père : Lazare BLOCH, marchand de bestiaux et Mère : Scheinel KAHN] née le 24 juillet 1862 à Mittelbronn (Moselle) et décédée le 29 janvier 1944 à Villefranche-de-Rouergue. Léopold, le père d’Eugène, son frère Salomon ainsi que le père de Rosalie exercent tous trois la profession de marchands de bestiaux .
Acte de naissance d’Eugène LEVY [Archives Municipales d’Imling]Acte de décès de Rosalie BLOCH [Archives Municipales de Villefranche-de-Rouergue]
Eugène et Rosalie sont au moins présents depuis 1880 à Saint-Nazaire. Au moment de sa conscription, Eugène est affecté dans les les services auxiliaires.
En 1919, à l’âge de 59 ans, Eugène LEVY fait l’acquisition d’une voiture, une Léon Bollée type G qu’il remplace en 1920 par une Dodge.
Eugène arrivé à Saint-Nazaire créé un magasin de confection « Maison Modèle » à Saint-Nazaire au 13, rue Villès-Martin. Le commerce sera repris en 1925 par un de ses fils : Armand.
Eugène LEVY devant la devanture Maison Modèle (les 4 personnes autour de lui ne sont pas identifiées) in Albert Morinière ; Saint-Nazaire Images d’Autrefois ; Mémoire d’une ville]
Eugène et Rosalie ont eu quatre enfants, tous né à Saint-Nazaire : Armand né le 20 février 1888, Lucien né le 12 mai 1893, Henriette née le 30 mai 1895 et Maurice né le 30 septembre 1896 (décédé à l’âge de quatre mois le 10 février 1897).
Ils ne sont pas recensés sur l’arrondissement de Saint-Nazaire en tant que Juif et ont fui pour passer la ligne démarcation pour résider au moins à partir de 1942 à Toulouse. Eugène et Rosalie n’ont pas été déportés et Rosalie décède le 29 janvier 1944 à Villefranche-de-Rouergue.
Henriette LEVY est née le 30 mai 1895 à Saint-Nazaire [Père : Eugène LEVY et Mère : Rosalie BLOCH] et est mariée avec Emile LEVY depuis le 16 mars 1920 à Saint-Nazaire avec Emile LEVY né le 21 décembre 1884 à Rougemont-le-Château (Haut-Rhin).
Acte de naissance d’Henriette LEVY [ADLA, Etat Civil en ligne]
Acte de mariage Emile et Henriette LEVY [Archives Municipales de Saint-Nazaire]
Acte de naissance d’Emile LEVY [Archives départementales du Territoire de Belfort, 1E9]
Emile LEVY effectue son service militaire en 1905 et est rappelé à l’activité lors de la mobilisation générale au déclenchement de la guerre de 1914-1918 et affecté dans un régiment d’Infanterie en tant que soldat de 2nde classe. Il sera cité à l’ordre du régiment en 1915 pour « S’est acquitté de ses fonctions d’agent de liaison avec intelligence, zèle et courage des plus soutenus pendant l’attaque des lignes allemandes ». Il obtiendra la Croix de Guerre.
Registre matricule Emile LEVY [Archives Départementales Territoire de Belfort, 1R260]
En 1920, peu de temps après son mariage, Emile LEVY fait l’acquisition d’une voiture, une Dodge Type 16HP qu’il revend au profit d’un autre véhicule de même marque en 1921.
Emile et Henriette résident en 1936 au 20, rue Contrescarpe à Nantes où Emile exerce la profession de marchand de tissus et ont deux enfants : Colette née le 12 novembre 1920 à Belfort et Claude né le 10 août 1926 à Nantes.
Recensement 1936 Nantes, 5ème canton 26, rue Contrescarpe [Archives Municipales de Nantes, 1F227]
Le 22 juillet 1940 et bien avant le recensement de septembre/octobre 1940, le Commissariat Central de Police de Nantes dresse une liste des commerçants Juifs présents dans la ville de Nantes. Emile LEVY y apparaît et est donc présent au milieu de l’été. En revanche la famille LEVY n’apparaît pas dans le recensement de septembre/octobre 1940.
[Archives Départementales de Loire-Atlantique, 1694W23]
Aucun membre de la famille n’est déportée. Henriette s’occupera après-guerre des actes de disparition puis des actes de disparition, de décès et des mentions Déporté Politique et Mort pour la France pour au moins son frère Armand, sa belle-soeur Marthe et sa nièce Yvonne. Emile décède à la Baule le 21 août 1969 et Henriette décède le 15 décembre 1997.
Registre Délivrance Carte d’Identité, Archives Départementales de Loire-Atlantique, 4M397
Registre Délivrance Carte d’Identité, Archives Départementales de Loire-Atlantique, 4M397
Robert GRADWOHL est né à Saint-Nazaire le 12 juin 1894 [Père : GRADWOHL Meyer Cerf né en 1859 et Mère : VORMS Rosine née en 1859]. Il est issu d’une très vieille famille juive alsacienne installée depuis au moins le milieu du XVIIIème siècle dans le Bas-Rhin. Meyer Cerf, qui a par ailleurs 11 frères et soeurs, exerce la profession d’employé de commerce au moment de la naissance de son fils et réside 3, rue du Dolmen à Saint-Nazaire. Robert a au moins un frère : Marcel né le 13 avril 1892 à Saint-Nazaire. La famille se déplace en Ille-et-Vilaine à Saint-Sevran-sur-Mer au moins peu avant la première guerre mondiale.
Robert, comme son frère Marcel, sont deux anciens combattants de la guerre de 1914-18. Incorporé dès l’entrée en guerre, il combattra dans différents régiments d’infanterie jusqu’en 1919. Son frère, Marcel, sera tué à l’ennemi le 16 juin 1915 dans le Pas-de-Calais.
Registre Matricule Robert GRADWOHL [ADIL 1R 2161]
Il terminera la guerre au grade de caporal et recevra pour ses faits de guerre, la croix de guerre avec étoile de bronze ainsi qu’une citation à l’ordre du régiment.
DAVCC 21 P 458039
Après la première guerre mondiale, Robert s’établit dans différents arrondissements parisiens et en région parisienne pour finalement élire domicile au moment de son mariage 131, avenue Parmentier à Paris dans le quartier de la Folie-Méricourt dans le 11ème arrondissement. Le couple n’aura pas d’enfant.
Recensement 1936 [Archives de Paris, D2M8]
Robert se marie le 02 avril 1935 à Paris (10ème arrondissement) avec Andrée DANHEISSER née le 08 novembre 1904 à Paris (11ème arrondissement). [Père : Félix DANHEISSER et Mère : Rosalie MEYER] Robert exerce la profession de représentant de commerce et Andrée celle de secrétaire au moment de leur mariage.
Actes de naissance de Robert GRADWOHL et mariage GRADWOHL/DANHEISSER [ADLA et Archives de Paris, Etat Civil]
Robert sera remobilisé en mars 1940 et sera affecté dans un Bataillon d’ouvriers Artillerie puis démobilisé à Toulouse en septembre 1940.
Robert GRADWOHL est arrêté le 20 août 1941 lors de la rafle dite du XIème arrondissement à Paris organisée du 20 août au 24 août 1941 et qui touchera d’autres arrondissements. Elle concerne uniquement les hommes de 18 à 50 ans et provoquera l’arrestation de 4232 personnes dont Robert qui se retrouve interné à compter du 20 ou 21 août 1941 au camp de Drancy jusqu’au 22 juin 1942. Cette rafle marque le changement de destination du camp de Drancy, au départ réquisitionné par les allemands comme Fronstalag (prisonniers de guerre) et qui devient le camp d’internement des Juifs en zone occupée. Il y loge Bloc I, escalier 1, chambre 1 et au Bloc 2, escalier 9.
Fichier Familial Préfecture Police Paris de Robert GRADWOHL[AN F9/5613]
Fiches d’internement du camp de Drancy [AN F9/5697]
Robert est déporté de la gare de Drancy-Le Bourget par le convoi n°3 du 22 juin 1942 vers Auschwitz-Birkenau et qui arrive en Pologne occupée le 24 juin 1942.
Liste convoi 3 [CDJC, Mémorial de la Shoah, Paris]
Robert est rentré dans la partie concentrationnaire de Birkenau et décède 5 jours après l’arrivée du convoi soit le 29 juin 1942.
Death Book of Auschwitz [Yad Vashem, en ligne]
Son épouse Andrée n’est pas déportée. Elle s’occupera après-guerre des différentes formalités administratives et obtiendra la mention Mort pour la France pour son mari.
Léopold, Lucien LEVY (prénom usuel Lucien) est né à Saint-Nazaire le 12 mai 1893 [Père : Eugène LEVY et Mère : Rosalie BLOCH]. Il est marié depuis le 21 octobre 1932 (Paris, 3ème arrondissement) avec Andrée Elisa HIRTZ née le 13 décembre 1906 à Paris (3ème arrondissement). Le couple a un enfant : Georges né le 02 novembre 1933 à Rennes.
Actes de mariage de Lucien LEVY-Andrée HIRTZ et naissance Andrée HIRTZ [ADLA et Archives de Paris, en ligne]
En 1922, à l’âge de 29 ans, Lucien LEVY fait l’acquisition d’une voiture, une Citroën 5 chevaux, type C pour pouvoir exercer son métier, vraisemblablement représentant de commerce.
Léopold LEVY exerce la profession de négociant au moment de son mariage et habite au moment de son mariage à Rennes, 2 rue comté de Lanjuinais en 1932 puis 12, place du Palais.
En 1913, Léopold LEVY est appelé à faire son service militaire pour une durée de deux ans mais est ajourné pour « faiblesse ». A l’entrée dans la guerre de 1914-1918, il est incorporé le 16 décembre 1914 au 135ème Régiment d’Infanterie en tant que soldat de 2ème classe puis passe au 13ème Régiment d’Artillerie en 1915 puis au 89ème Régiment d’Artillerie Lourde comme son frère Armand le 16 juin 1917 (les deux frères seront dans le même régiment entre juin 1917 et janvier 1918) puis au 90ème Régiment d’Artillerie Lourde en septembre 1918. Il passe dans les services auxilliaires à l’automne 1918 pour raisons de santé : mauvais état général et bronchite bilatérale puis est réformé définitivement en 1922 pour bronchite chronique généralisée et emphysème pulmonaire.
Registre matricule de Lépold LEVY n°2829 [ADLA 1R1296, en ligne]
Léopold et son épouse Andrée se réfugient à Toulouse au 4, rue Pujol. Ils sont arrêtés par la « Gestapo » à Beaumont-de-Lomagne (Tarn-et-Garonne) le 07 juillet 1943 à la suite d’une perquisition à leur domicile et tentaient de sa sauver puis dirigés sur à Toulouse le 08 juillet 1943 et incarcérés à la prison Saint-Michel. Un rapport, daté du 10 juillet 1943, du SS-Unterscharführer Schiffner de la Sipo-SD de Toulouse, concernant l’arrestation et l’emprisonnement de 14 personnes juives le 08 juillet 1943 à Toulouse fait apparaître les noms de Léopold et Andrée LEVY : « le SS-Unterscharführer Schiffner rapporte pour chacune des 14 personnes des informations personnelles et la raison pour laquelle elle a été arrêtée. La raison principale est « une activité contre le Reich ». Un indicateur fiable lui a communiqué des informations qui ont mené aux arrestations. Les personnes arrêtées ont été emprisonnées à Toulouse. » http://ressources.memorialdelashoah.org/notice.php?q=id:617344
Il sont transférés sur Drancy le 16 juillet 1943.
Fiches d’internement du camp de Drancy [AN F9/5711 rt F9/5710]
Ils déportés par le convoi numéro 58 du 31 juillet 1943 (n° 514 et et n° 542 sur la liste du convoi).
Liste convoi 58 [CDJC, Mémorial de la Shoah, en ligne]
Un arrêté au Journal Officiel numéro 98 du 26 avril 1995, page 6484 a fixé la date du décès d’Andrée à janvier 1944.
Un arrêté au Journal Officiel du 06 septembre 1995, page 13227 a fixé la date du décès de Lucien à1943.
Jean HIRTZ, frère d’Andrée déposera les demandes pour obtenir le statut de déporté politique et de Mort pour la France pour sa soeur et son beau-frère. Il sera par ailleurs suite à un conseil de famille le tuteur de Georges LEVY devenu orphelin.
Mercado AMRAM est rajouté de manière manuscrite sur la liste de recensement de septembre/octobre 1940 à une date inconnue vraisemblablement suite au deuxième recensement de juin 1941 sous le numéro 155 et figure sur une liste dactylographiée de recensement des Juifs de l’arrondissement de Saint-Nazaire transmise à la Préfecture Régionale d’Angers sous le numéro 155 (date inconnue).
Liste recensement Juifs de l’arrondissement de Saint-Nazaire [ADLA 1694W25]
Liste recensement des Juifs de l’arrondissement de Saint-Nazaire [ADML 37W10]
Mercao AMRAM est né le 03 septembre 1904 à Constantinople de nationalité turque, célibataire. [Père : Yuda AMRAM et Mère : Sarah CHOUCRAN]. Il réside à Saint-Nazaire au 1, rue de Savenay.
Arrivé par Marseille à l’âge de 10 ans le 05 juin 1914 avec ses parents, la famille est installée à Paris. En 1941, sa mère est âgée de 68 ans, ses frères et soeurs sont domiciliés à Paris, un de ses frères est ouvrier aux chantiers de Penhoët et un autre frère est prisonnier de guerre.
En 1931, vivent 7 rue Edmond Rostand à Champigny-sur-Marne Youda (né en 1862), Sarah née en 1862), Mercado (né en 1904), Dauba (née en 1911) et Sarah (née en 1912). Youda, le père de Mercado, est rabbin.
Recensement 1931 Champigny-sur-Marne [Archives Départementales du Val-de-Marne D2M8-482 vue 199]
En 1936, on retrouve toujours la famille AMRAM au 7, rue Edmond Rostand à Champigny, Jouda et Sarah, Mercado, célibataire (né en 1904), Nissim, célibataire (né en 1900) et Léon (né en 1930 à Paris XIIIème arrondissement). Mercado exerce la profession de marchand forain tandis que son frère Nissm exerce la profession de chauffeur de taxi pour le compte d’une entreprise de taxi (Mercier-Perreux).
Recensement 1936 Champigny-sur-Marne [Archives Départementales de la Marne D2M8 732]
A l’entrée en guerre en septembre 1939, Mercado est engagé volontaire et est affecté sous le numéro matricule 16909 au Dépôt d’Artillerie n°18 de la 1ère Région Militaire (Seine).
Engagés Volontaires 1939-1940 [Mémoire des hommes, en ligne]
Le 20 mars 1941, il effectue à Paris une demande de renouvellement de carte d’identité de commerçant.
A partir du 19 juin 1941 et jusqu’en octobre 1941 à Saint-Nazaire, il est recruté par l’armée allemande en tant que travailleur auxilliaire comme manoeuvre.
[ADLA 2101W565]
Les Autorités Allemandes imposent un deuxième recensement des Juifs et l’Etat Français promulgue une nouveau statut des Juifs le 02 juin 1941, loi parue au Journal officiel de la République Française le 14 juin 1941. Les Juifs ont jusqu’au 20 août 1941 pour déposer leur déclaration soit en mairie, commissariat de police, préfecture ou sous-préfecture. La lettre J en rouge apparaît sur la nouvelle carte d’identité de Mercado.
[ADLA 2101W565]
Il quitte l’arrondissement de Saint-Nazaire entre le 26 octobre et le 25 novembre 1941 à destination de Paris.
Contrôle de déplacement des étrangers [ADLA 1803W106]
Charlotte MAGNUSZEWSKI est née à Saint-Nazaire le 09 décembre 1939 à l’Hôpital, boulevard Gambetta. C’est le directeur économe, Jean GUITTON qui effectuera la déclaration de naissance auprès des services d’Etat Civil de la Mairie. [Père : MAGNUSZEWSKI Abraham, Azriel né le 03 novembre 1911 et Mère : ROZENFELD Ruchla née le 16 avril 1905]. Elle a par ailleurs un frère Joseph né le 30 janvier 1934. Abram, Ruchla et Joseph sont nés à Brzeziny, district de Łódź, Pologne et la famille est arrivée en France après 1934. Abram est tailleur et la famille réside en 1939 11, passage du Mont-Cenis dans le 18ème arrondissement à Paris dans le quartier de Clignancourt. En avril 1940, Abraham s’engage dans l’armée française.
Courrier Saint-Nazaire et Région 16 décembre 1939 [ADLA presse en ligne]
La famille est arrêtée à son domicile lors de la rafle dite du Vel d’Hiv des 16 et 17 juillet 1942. Les hommes et femmes célibataires ainsi que les couples sans enfant sont dirigés sur le camp de Drancy tandis que les familles sont dirigées sur les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande.
Riches d’internement du camp de Pithiviers [AN F9/5746 et F9/5713]
Abram est déporté par le convoi numéro 6 du 17 juillet 1942 de Pithiviers à Auschwitz tandis que son épouse et les deux enfants sont déportés par le convoi 24 du 26 août 1942 de Pithiviers à Auschwitz.
Liste convois 6 et 24 [CDJC, Mémorial de la Shoah, en ligne]
Un document portant la mention MAGNUSZEWSKI Abram (sans date de naissance), français, existe dans le base de données d’ITS Bad Arolsen [Personal Files (male) – Concentration Camp Mauthausen]. Au 7 avril 1945, Abram est transféré sur le camp de Mathausen sous le matricule 121680 puis le 07 avril 1945 au Block 4 du camp d’Ebensee et est décédé le 09 avril 1945 pour je cite « Myocardite ». .
Abram MAGNUSZEWSKI [ITSBadArolsen 1603857]JORF n°2121 du 13 septembre 2014
Les mentions « Mort en déportation » seront apposés sur les actes de décès des enfants en 2014 et, en l’absence d’information, les dates de décès seront fixées 5 jours après le départ du convoi. Ruchla avait 37 ans, Joseph avait 8 ans et Charlotte avait 2 ans et demi.
Né dans une famille d’origine juive le 12 décembre 1904 à Paris (10ème arrondissement), fils de Georges, docteur en médecine, et de Marguerite, née Caen, sans profession, Jean Nathan NETTER devint ingénieur au terme de ses études à l’École Centrale des Arts et Manufactures, promotion 1928. Il est également licencié ès sciences.
Acte Naissance Jean NETTER [Archives de Paris, 10N350]
Il effectue son service militaire en 1928 au 32ème Régiment d’Artillerie puis est affecté à l’Ecole Militaire de Poitiers. Il obtient le grade de lieutenant en 1929 est est affecté à la 188ème Division d’Artillerie puis effectue régulièrement des périodes d’Instruction.
Il est embauché aux Chantiers de Penhoët après son service militaire comme Ingénieur stagiaire le 01 décembre 1930 et est affecté au Bureau d’Etudes dans les départements Chaudières terrestres et Chaudières marines. Nommé ingénieur le 01 janvier 1932, il est affecté plus spécialement au Service des Appareils moteurs et évaporatoires marins et est plus spécialement chargé des questions de chaudières. Il profite le week-end du bord de mer. Il navigue à bord du voilier la « Melpomène » aux régates organisées par le Sport Nautique de Saint-Nazaire. Le 25 juin 1938, il vient au secours d’un régatier naufragé dont le bateau a coulé et recevra par l’Inscription Maritime un diplôme avec mention honorable pour fait de sauvetage.
Courrier de Saint-Nazaire et Région 02 juillet 1938Courrier de Saint-Nazaire et Région 17 décembre 1938
[DAVCC 20 P 352]
Jean possède le permis de conduire et est l’heureux propriétaire d’une voiture notoirement d’occasion puisqu’il s’agit d’une Ford A (dont la production s’est arrêtée en 1931) avec laquelle il va avoir quelques déboires car victime d’un accident en sortant de chez lui en juillet 1937.
Courrier de Saint-Nazaire et Région 03 juillet 1937 p.2
Il est rappelé à l’activité par décret de mobilisation générale le 02 septembre 1939 et affecté au Dépôt du 318ème Régiment d’Artillerie en tant que lieutenant sous les ordres de René ROSS. Il est fait prisonnier de guerre le 24 mai 1940 à Coquelles (Pas-de-Calais). Il est interné en Allemagne à l’Oflag IV D sur le territoire de la commune d’Elsterhorst (Nardt), à 50 km au nord-est de Dresde (n°matricule 3443) puis transféré le 1er octobre 1940 dans l’Oflag XVII A situé en Autriche sur la commune d’Edelbach. Il est dirigé le 17 janvier 1941 sur le Frontstalag 1941 (Châlons-sur-Marne) et sa captivité cesse le 20 janvier 1941. Il reprend son service aux Chantiers de Penhoët en janvier 1941.
[DAVCC 21 P 266 536]
Jean NETTER n’est pas recensé en tant que Juif sur l’arrondissement de Saint-Nazaire entre le 27 septembre et le 20 octobre 1940. En revanche il figure sur la liste dactylographiée du recensement des Juifs de l’arrondissement de Saint-Nazaire transmise à la Préfecture Régionale d’Angers sous le numéro 156 (date inconnue) vraisemblablement après le deuxième recensement de juin 1941.
Liste dactylographiée des Juifs de l’arrondissement de Saint-Nazaire [ADML 37W10]
Conformément à l’ordonnance du Militärbefehlshaber in Frankreich (MBF, Commandant militaire allemand en France) du 13 août 1941, il remet son poste de TSF le 27 septembre 1941 au Commissariat Central de Saint-Nazaire.
[ADLA 1694W20 et ADLA 1694W24]
À la fin de l’année 1940 se forme le réseau Georges-France 31. Jean Netter en fit partie avec le grade de lieutenant comme René ROSS. Il transmit des renseignements sur les chantiers navals bretons et la base sous-marine de Lorient (Morbihan). Ces informations transitent par la zone libre avant de gagner l’Angleterre. La Police de sécurité et du service de renseignements de la SS (Sipo-SD) l’arrête le 15 janvier 1942 à son domicile au 39 rue du Béarn à Saint-Nazaire. Transféré dans le quartier allemand de la prison de Fresnes, il est interrogé, certainement torturé. Il comparaît le 12 novembre devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Sur son dossier, les Allemands écrivirent « Juif ». Il est condamné à mort pour « espionnage ». Sur l’une des chemises de son dossier, il est indiqué : « Affaire d’espionnage avec courriers venant de la zone libre, plans sur la base sous-marine de Saint-Nazaire, Lorient ». Les Chantiers de Penhoët sous la houlette de son président vont tenter d’intervenir pour commuter sa peine ou obtenir une grâce, sans résultat.
Le 27 novembre 1942 à 16 h 32, il fut passé par les armes au Mont-Valérien le même jour que René ROSS. Son inhumation eut lieu dans le carré des corps restitués aux familles au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne). Son nom figure sur le Livre d’Or de l’association des Centraliens à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine). Le réseau Georges-France 31 fut homologué du 1er septembre 1940 au 1er janvier 1943. Il fut déclaré Mort pour la France le 20 février 1950.
Acte décès Jean NETTER 21 octobre 1944 [AMSN 1W63]
Liste des nazairiens fusillés 25 octobre 1944 [AMSN 1W63]
https://maitron.fr/spip.php?article166363, notice NETTER Jean, Nathan par Daniel Grason, version mise en ligne le 8 octobre 2014, dernière modification le 12 mars 2020.
SOURCES : DAVCC, Caen, Boîte 5 / B VIII 3, Liste S 1744 (Notes Thomas Pouty). – F. Marcot (sous la dir.), Dictionnaire historique de la Résistance, R. Laffont, 2006. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Internet CDJC. – Mémorial GenWeb. – État civil, Paris (Xe arr.) et Saint-Nazaire.
Blanche ALEXANDER née HAUSER est la mère d’Yvonne ROSS. Née à Toulon le 19 mars 1867, elle suit la famille ROSS à Calais puis à Saint-Nazaire où elle réside avec toute la famille au 10 place des Halles.
Acte de Naissance de Blanche ALEXANDER [Archives Départementales de l’Hérault, 7E146]
Entre le 27 septembre et le 20 octobre 1940, elle se fait recenser auprès de la sous-préfecture de Saint-Nazaire sous le numéro 120.
Recensement arrondissement de Saint-Nazaire [ADLA 1694W25]
Blanche ALEXANDER décède à Angers le 26 novembre 1945.