Né dans une famille d’origine juive le 12 décembre 1904 à Paris (10ème arrondissement), fils de Georges, docteur en médecine, et de Marguerite, née Caen, sans profession, Jean Nathan NETTER devint ingénieur au terme de ses études à l’École Centrale des Arts et Manufactures, promotion 1928. Il est également licencié ès sciences.
![Acte Naissance Jean NETTER [Archives de Paris, 10N350]](https://shoahpresquile.files.wordpress.com/2020/04/netterjeannaissancearchives_ad075ec_10n350_0081.jpg?w=1024)
Il effectue son service militaire en 1928 au 32ème Régiment d’Artillerie puis est affecté à l’Ecole Militaire de Poitiers. Il obtient le grade de lieutenant en 1929 est est affecté à la 188ème Division d’Artillerie puis effectue régulièrement des périodes d’Instruction.
Il est embauché aux Chantiers de Penhoët après son service militaire comme Ingénieur stagiaire le 01 décembre 1930 et est affecté au Bureau d’Etudes dans les départements Chaudières terrestres et Chaudières marines. Nommé ingénieur le 01 janvier 1932, il est affecté plus spécialement au Service des Appareils moteurs et évaporatoires marins et est plus spécialement chargé des questions de chaudières. Il profite le week-end du bord de mer. Il navigue à bord du voilier la « Melpomène » aux régates organisées par le Sport Nautique de Saint-Nazaire. Le 25 juin 1938, il vient au secours d’un régatier naufragé dont le bateau a coulé et recevra par l’Inscription Maritime un diplôme avec mention honorable pour fait de sauvetage.


![[DAVCC 20 P 352]](https://shoahpresquile.files.wordpress.com/2021/08/173affairesaintnazairedavcc20p352.jpg?w=769)
Jean possède le permis de conduire et est l’heureux propriétaire d’une voiture notoirement d’occasion puisqu’il s’agit d’une Ford A (dont la production s’est arrêtée en 1931) avec laquelle il va avoir quelques déboires car victime d’un accident en sortant de chez lui en juillet 1937.
Il est rappelé à l’activité par décret de mobilisation générale le 02 septembre 1939 et affecté au Dépôt du 318ème Régiment d’Artillerie en tant que lieutenant sous les ordres de René ROSS. Il est fait prisonnier de guerre le 24 mai 1940 à Coquelles (Pas-de-Calais). Il est interné en Allemagne à l’Oflag IV D sur le territoire de la commune d’Elsterhorst (Nardt), à 50 km au nord-est de Dresde (n°matricule 3443) puis transféré le 1er octobre 1940 dans l’Oflag XVII A situé en Autriche sur la commune d’Edelbach. Il est dirigé le 17 janvier 1941 sur le Frontstalag 1941 (Châlons-sur-Marne) et sa captivité cesse le 20 janvier 1941. Il reprend son service aux Chantiers de Penhoët en janvier 1941.


Jean NETTER n’est pas recensé en tant que Juif sur l’arrondissement de Saint-Nazaire entre le 27 septembre et le 20 octobre 1940. En revanche il figure sur la liste dactylographiée du recensement des Juifs de l’arrondissement de Saint-Nazaire transmise à la Préfecture Régionale d’Angers sous le numéro 156 (date inconnue) vraisemblablement après le deuxième recensement de juin 1941.
Conformément à l’ordonnance du Militärbefehlshaber in Frankreich (MBF, Commandant militaire allemand en France) du 13 août 1941, il remet son poste de TSF le 27 septembre 1941 au Commissariat Central de Saint-Nazaire.


À la fin de l’année 1940 se forme le réseau Georges-France 31. Jean Netter en fit partie avec le grade de lieutenant comme René ROSS. Il transmit des renseignements sur les chantiers navals bretons et la base sous-marine de Lorient (Morbihan). Ces informations transitent par la zone libre avant de gagner l’Angleterre.
La Police de sécurité et du service de renseignements de la SS (Sipo-SD) l’arrête le 15 janvier 1942 à son domicile au 39 rue du Béarn à Saint-Nazaire. Transféré dans le quartier allemand de la prison de Fresnes, il est interrogé, certainement torturé. Il comparaît le 12 novembre devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Sur son dossier, les Allemands écrivirent « Juif ». Il est condamné à mort pour « espionnage ». Sur l’une des chemises de son dossier, il est indiqué : « Affaire d’espionnage avec courriers venant de la zone libre, plans sur la base sous-marine de Saint-Nazaire, Lorient ». Les Chantiers de Penhoët sous la houlette de son président vont tenter d’intervenir pour commuter sa peine ou obtenir une grâce, sans résultat.
Le 27 novembre 1942 à 16 h 32, il fut passé par les armes au Mont-Valérien le même jour que René ROSS.
Son inhumation eut lieu dans le carré des corps restitués aux familles au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne). Son nom figure sur le Livre d’Or de l’association des Centraliens à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine).
Le réseau Georges-France 31 fut homologué du 1er septembre 1940 au 1er janvier 1943.
Il fut déclaré Mort pour la France le 20 février 1950.
https://maitron.fr/spip.php?article166363, notice NETTER Jean, Nathan par Daniel Grason, version mise en ligne le 8 octobre 2014, dernière modification le 12 mars 2020.
SOURCES : DAVCC, Caen, Boîte 5 / B VIII 3, Liste S 1744 (Notes Thomas Pouty). – F. Marcot (sous la dir.), Dictionnaire historique de la Résistance, R. Laffont, 2006. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Internet CDJC. – Mémorial GenWeb. – État civil, Paris (Xe arr.) et Saint-Nazaire.