Photographies de Mordehaï FRANCO 1933, 1935, 1937 [ADLA 4M665]
Photographies de Perla FRANCO 1934, 1936, 1938 [ADLA 4M665]
Mordehaï FRANCO est né à Constinople en 1905 [Père : Nissim FRANCO et Mère : BROUDO Doudou]. Perla FRANCO est née FRESCO née le 01 juillet 1906 à Constantinople. [Père : Haïm FRESCO et Mère : BAROUCH Rose]. Le couple a une enfant : Denise née le 22 avril 1927 à Paris (12ème arrondissement).
Mordehaï FRANCO arrive de Constantinople en 1925 avec son épouse Perla. Ils s’étaient mariés à Constantinople auparavant et à Paris naît leur seule et unique enfant en 1927 : Denise. Puis ils et se dirigent vers Saint-Nazaire dans un premier temps pour tenter de rejoindre le Vénézuela, la majorité des Franco ayant émigré vers ce pays. La ligne de la Compagnie Générale Transatlantique permettait de se diriger vers les pays d’Amérique du Sud, le frère de Mordehaï était déjà présent à Caracas. Mordehaï ne s’entend pas avec son frère du Vénézuela mais tente de renouer le contact pour émigrer. Il laisse Perla à Saint-Nazaire, se rend à Caracas. Là-bas, les relations familiales sont difficiles et Mordehaï rentre à Saint-Nazaire.
La famille s’installe en tant que marchand forain à partir de 1933 où elle vend sur les marchés des articles de bonneterie/lainages. La famille réside dans un premier temps au 44, rue d’Anjou puis déménage au 15, rue du Prieuré à Saint-Nazaire.

Denise, scolarisée à l’école Michelet à Saint-Nazaire, passe son certificat d’études en juin 1939 qu’elle obtient brillamment avec notamment un 20 en dictée. (Ligne 5 sur registre)


Entre le 27 septembre et le 20 octobre 1940, Perla FRANCO se déplace à la sous-préfecture de Saint-Nazaire pour se déclarer en temps que Juif sous le numéro 129.

Mordehaï ne se déclare pas en tant que chef de famille. L’ordonnance allemande du 27 septembre 1940 prévoit qu’est considéré comme Juif toute personne qui a au moins trois grands-parents juifs ou si l’épouse est juive, deux grands-parents.

Mordehaï va effectuer des démarches pour prouver qu’il a moins de deux grand-parents juifs et va se présenter à la Kreiskommandantur à Saint-Nazaire avec les documents nécessaires. Il obtiendra satisfaction ce qui explique que son nom n’apparaisse pas sur la liste de recensement mais uniquement celui de son épouse.

Dans le même temps il déclare son entreprise auprès des services de la sous-préfecture de Saint-Nazaire le 11 novembre 1940.



Les scellés ont été apposés le 03 décembre 1940 sur la pièce servant au stockage des marchandises mais eu égard à la déclaration de Mordehaï à la sous préfecture, ceux-ci sont levés trois semaines plus tard le 23 décembre 1940. Il sera rayé de la liste des commerçants israëlites.
La famille décide de quitter Saint-Nazaire, sommée de quitter de la zone cotière interdite quitte Saint-Nazaaire au début de l’année 1942.

Mordehaï et Perla FRANCO avaient un ami qui était leur fournisseur en bonneterie à Paris, grossiste, Jacques SOLOMONOFF, originaire de Bulgarie, de la ville de Roussé (ou Ruse) sur le Danube à la frontière de la Roumanie.
Jacques SOLOMONOFF est marié avec Amy (ou Emmy) une fille de l’Assistance Publique de confession protestante. Ils n’ont pas d’enfants et habitaient Levallois-Perret, villa Chaptal et ils décident d’héberger le couple Franco et leur fille Denise de 1941/1942 à 1944. La famille Franco va donc rester plus de deux ans à Paris cachée dans une cave, la cave de la villa. Par prudence, ils ne sortent que la nuit. Il semble que la famille FRANCO sur Saint-Nazaire ait été prévenue d’éventuelles arrestations par une personne d’où leur départ de Saint-Nazaire avant les arrestations de juillet 1942.
En 1948, Jacques SOLOMONOFF dont la situation financière s’est nettement améliorée à la fois en tant que grossiste et propriétaire d’une boutique dans le Sentier reçoit son neveu, Jacques (Isaac) MELAMED [Melamed veut dire professeur, maître d’école en hébreu]. Celui-ci, qui ne connaît pas la langue française et qui parle le ladino communique aisément avec la famille Franco, elle-même parlant le ladino Il deviendra le futur mari de Denise.
Peu de temps auparavant, une partie de la famille MELAMED était partie faire la guerre aux Anglais en Israël, passant par Chypre puis la Palestine. Jacques MELAMAED quant à lui part vers l’Italie avec 15 dollars en poche. Il va y rester six mois avant de pouvoir émigrer vers la France. Jacques SOLOMONOFF réussit à lui faire obtenir un visa comme réfugié politique et l’avait inscrit comme étudiant à HEC à Paris où il va rester une année.
A la fin de la guerre, la famille (Franco et Perla) est relogée à Pornichet en attendant que la ville de Saint-Nazaire se reconstruise et s’occupe d’un magasins de vêtements professionnels « Chez Marcel », magasin au départ situé en face des Halles de Saint-Nazaire puis avenue de la République à Saint-Nazaire et qui continue aujourd’hui à vendre le même type de vêtements.
Denise et Jacques s’installe également à Pornichet et Jacques va tenir un commerce sur Saint-Nazaire : « France-Mailles », 88, avenue de la République. Mordehai et Perla habite avenue Edouard Vaillant et Jean-Jacques et Denise habitent Villa « Kromn Na » avenue Louise à Pornichet. Le commerce « France-Mailles » sera tenu de 1953 à 1984. La vendeuse s’appelle Yvette Samzun (mariée à Yvon Samzun) et le fils d’Yvette, David, n’est autre que le maire de Saint-Nazaire.


Collection particulière
Mordehai et Perla ainsi que Denise et Jacques continuent à faire les marchés, l’installation de deux boutiques étant pour eux l’aboutissement d’une vie professionnelle.
Mordehaï et Perla FRANCO sont naturalisés français le 15 avril 1949 (dossier de naturalisation 2862X49) et notifiés de leur nouvelle nationalité le 19 mai 1950.
Les deux époux décèdent d’un accident domestique dans leur appartement en 1958 au retour d’une compétition de billard, grande passion de Mordehaï FRANCO. Ils sont enterrés au cimetière juif de Pantin (division 58).

[La photo de 1,50 m par 0,80 cm trônait dans le Grand Café à Saint-Nazaire. Lors de la réhabilitation du lieu, la photo a été récupérée par la famille]
Collection particulière

Pornichet, années 50, collection particulière

Pornichet, collection particulière

collection particulère

collection particulère

Pornichet, collection particulière

à droite, Jean-Jacques et sa mère Denise FRANCO
collection particulière

collection particulière

Collection particulière

Collection particulière


Collection particulière

Collection particulière

Collection particulière

Collection particulière

Collection particulière

collection particulière

Collection particulière

Collection particulière