Photographies de Georges COHEN (Hyères, France) et Lucie COHEN (Paris) [Yad Vashem, en ligne]


Georges COHEN est né le 15 novembre 1903 à Paris (18ème arrondissement). [Père : Simon COHEN et Mère : Hélène LEVY]. Son épouse Lucie (dite Louise ou Louta) COHEN née AMAR [Père : Sabetaï AMAR et Mère : Malca SASSOM] est quant à elle née le 05 septembre 1912 à Salonique (Grèce). Ils se sont mariés le 17 mars 1938 à Paris (10ème arrondissement). Ils n’ont pas d’enfant. Au moment de leur mariage, les parents de Georges résident à Londres.

En 1939, le couple réside à Champigny-sur-Marne, Cité du Jardin puis le couple arrive à Pornichet (date d’arrivée inconnue). Salomon exerce la profession de préparateur en pharmacie à la Pharmacie Blaise située avenue de la Gare à Pornichet. Son épouse Lucie va monter un petit commerce de modiste en mars 1940 en face de la pharmacie au 37, avenue de la Gare qu’elle va appeler Lucyrene (Lucie est son prénom et Irène est le prénom de sa soeur).

Elle y travaille seule et y fabrique des chapeaux qu’elle propose à la vente dans son magasin au rez-de-chaussée, les deux époux habitant à l’étage.
Conformément à la 1ère ordonnance allemande, Georges se déclare à la sous-préfecture de Saint-Nazaire (ou mairie de Pornichet) entre le 27 septembre et le 20 octobre 1940 sous le numéro 44.

Lucie déclare son entreprise comme « Juive » auprès de la sous-préfecture de Saint-Nazaire dans le cadre des procédures d’aryanisation au 11 novembre 1940. Les scellés sont apposés sur son commerce le 04 décembre 1940 et un administrateur provisoire est nommé : Gabriel HERVOUËT, arbitre de commerce à Saint-Nazaire qui se charge de la vente du commerce. Celle-ci est réalisée en moins de six mois et c’est son voisin, Monsieur Vincent PONCET au 39, avenue de la Gare qui rachète le commerce. Lucie COHEN n’a donc plus de ressources pour vivre et va toucher 2000 francs du produit de la vente comme subsides, le reste du produit de la vente étant versé sur un compte bloqué à la Caisse des Dépôts et Consignations. Son époux, Georges COHEN peut continuer à travailler mais ne doit plus « être en contact avec la population aryenne« , ne peut donc plus délivrer les ordonnances et se trouve reclus dans l’arrière-boutique.
L’ordonnance du 13 août 1941 obligea les Juifs à rendre leur poste de TSF et Georges COHEN ramène son poste de TSF le 26 septembre 1941 auprès de la KreisKommandantur 502 à Saint-Nazaire.
Ordonnance allemande du 13 août 1941 et remise des postes TSF [ADLA 1694W20 et 1694W24]



Georges COHEN et son épouse Lucie sont arrêtés dans la nuit du 14 au 15 juillet 1942 à leur domicile par la police allemande, dirigés sur Saint-Nazaire, Nantes puis Angers au Grand Séminaire.
Liste d’arrestations Loire-Inférieure [ADLA 1694W25]
Théophile LEVY, l’oncle de Georges, apprenant l’arrestation, envoie un courrier auprès de l’ambassade de France à Berne et apprend donc l’arrestation de ses neveu et nièce sans précisions.




Les époux sont déportés par le convoi numéro 8 d’Angers à Auschwitz le 20 juillet 1942. Le train de déportés arrive à Auschwitz-Birkenau le 23 juillet et les deux époux sont sélectionnés sur la Judenrampe pour rentrer dans le camp.
Georges COHEN décède le 22 août 1942 à 20h40, un mois après son arrivée, il avait 38 ans. Pas de date pour Lucie qui a été exterminée à Auschwitz à l’âge de 30 ans.
Pierre COHEN, le frère de Georges, sans nouvelles depuis 1942 et dans l’espoir de les retrouver vivants, envoie un télégramme en 1945 de Londres à la préfecture de Loire-Inférieure. Le rapport de gendarmerie précise les circonstances de l’arrestation.





Pierre COHEN témoignera sur le site de Yad Vashem en mémoire de son frère et de sa belle-soeur et la famille fera graver leur noms sur le caveau familial à Londres.

Irène LANGER 20, rue de Gramont Paris (2ème arrondissement), la soeur de Lucie, entreprendra les démarches auprès du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre afin d’obtenir les certificats de disparitions et actes de décès.