Albert BROUDO est né le 15 août 1901 à Salonique (Grèce) [Père : BROUDO David et mère : VEISSID Lucie]. Il est marié avec Esther BROUDO née ALLALOUF [Père : ALLALOUF Jacob et Mère : Alegra NAHOUM] née le 04 juillet 1901 à Salonique (Grèce) au Temple de la rue Buffault dans le 9ème arrondissement (comme son frère Salomon) le 20 mars 1927.
La famille BROUDO, d’origine grecque, vit à Salonique et toute la famille (très importante) exerce des métiers autour de la confection. En 1917, le grand incendie de Salonique réduit à néant toutes les années de travail et une partie de la famille se retrouve sur le port. Par prudence, Lucie Broudo avait caché des objets de valeur dans le puits de sa maison et était retournée dans la maison pour les récupérer.
Lucie Broudo prend la décision de s’expatrier avec une partie de la famille et choisit la France, terre d’accueil pour beaucoup d’étrangers, et arrive en France dans les années 20. Le reste de la famille suivra en 1921. La famille Broudo décide de rebondir et veut donner à ses enfants toutes les chances de réussir. Ils entament tous des études supérieures et exerceront quasiment tous une profession autour de l’odontologie : pour les uns chirurgiens-dentistes, pour les autres prothésistes dentaires… Les études terminées dans le Nord de la France (là où ils sont arrivés), les Broudo exercent leur profession de dentistes à Paris.
Albert BROUDO exerce la profession de mécanicien dentaire et habite à Montreuil-sous-Bois au 260, rue de Paris. Le couple n’a pas d’enfant. La quasi-totalité de la famille BROUDO arrive à Pornichet le 06 septembre 1939 et s’installe Villa Edouard, rue du Moulin à Pornichet le lendemain (07 septembre 1939). Salomon, un des frères, y est déjà présent exerçant la profession de marchand ambulant en attractions foraines depuis déjà quelques années et c’est sans doute la raison de leur venue en presqu’île.
![Registre d’enregistrement des visas d’arrivée et de départ délivrés aux étrangers 1938-1942 [Archives Municipales de Pornichet – Police, 2I3]](https://shoahpresquile.files.wordpress.com/2019/01/registre-d_enregistrement-des-visas-d_arrivée-et-de-départ-délivrés-aux-étrangers-1938-1942-archives-municipales-de-pornichet-–-police.jpg)
![Enregistrement des dossiers de demandes de cartes d'identité d'étranger [Archives Municipales Pornichet 2I2]](https://shoahpresquile.files.wordpress.com/2019/01/03-1939juilletnovembre.jpg)
Albert et Esther quittent Pornichet le 31 décembre 1939 et s’installent au Pouliguen « Villa Colette » 16, rue du commerce le 01 janvier 1940. La maison est divisée en deux dans le sens de la longueur et Albert et Esther occupent la partie droite de la maison habituellement réservée pour les locations de vacances. Ils iront rejoindre un peu plus tard Léon rue de la gare au Pouliguen. Esther effectue une demande de renouvellement de carte d’identité de non-travailleur à la mairie de Pornichet le 06 novembre 1939, carte qui lui sera délivrée le 05 juillet 1940.

Albert BROUDO se fait recenser à mairie du Pouliguen ou à la sous-préfecture de Saint-Nazaire en tant que Juif entre le 27 septembre et le 20 octobre 1940 sous le numréo 6.
![Extrait liste dactylographiée recensement 08 novembre 1940 [ADLA 1694W25]](https://shoahpresquile.files.wordpress.com/2019/01/broudoalbertrecensement.jpg)
Albert et Esther ont quitté Le Pouliguen (date inconnue) et sont arrêtés à leur domicile au 260, rue de Paris à Montreuil par la police française et allemande et internés à Drancy. Ils sont déportés tous les deux par le convoi numéro 44 au départ de Drancy vers Auschwitz le 09 novembre 1942.
Fiche BROUDO Albert et Esther [Fichiers Préfecture Police Paris Familial F9/5608]
Fiche BROUDO Esther [Fichiers Préfecture Police Paris Individuel Adulte F9/5636]
Fichiers internement camp de Drancy [Archives Nationales]
Listes Drancy [CDJC, Mémorial de la Shoah, en ligne]
Selon le témoignage d’une descendante très proche de la famille Broudo, Albert est sélectionné à Kosel (Pendant la Seconde guerre mondiale, certains trains de la déportation des Juifs vers Auschwitz s’arrêtaient à Kosel, où une partie des hommes du convoi étaient sélectionnés pour le travail dans les camps satellites du complexe d’Auchwitz). Albert est dirigé vers le camp de Blechhammer (Blachownia, Pologne). Puis il passe deux ans à Ottmut. Puis il est transféré à Gross Rosen où il sera assassiné (camp de concentration Ouest de Wroclaw, Pologne) pieds et jambes gelés en février 1945 à coups de manche de pioche par un garde nazi. Esther, en l’absence d’informations, est déclarée décédée 5 jours après la date de départ du convoi.
Témoignages concernant Albert et Esther BROUDO [Yad Vashem, en ligne]
Henri BROUDO, frère d’Albert, s’adressera au Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre afin de régulariser l’état civil de son frère et d’obtenir le statut de déporté politique.
Dossier d’étranger Esther BROUDO [ADLA 4M931]