
Wolf BOROWSKI est né le 16 avril 1904 à Varsovie (Pologne) et est arrivé en France en février 1924. Il est marié depuis le 28 juin 1928 (Paris, 10ème arrondissement) avec Frajda (prénom usuel Fanny) KLAPISCH née KURCTAG née le 30 décembre 1907 à Kolo (Pologne). Le couple a trois enfants : Jacques Simon (prénom usuel Jacques) , Michel et Maxime né à La Baule à la fin de l’été ou au début de l’automne 1940.
![Acte de mariage [Archives de Paris, 10M412]](https://shoahpresquile.files.wordpress.com/2019/08/borowskimariagead075ec_10m412_0013.jpg)
Peu de temps après son arrivée en France, Wolf BOROWSKI s’installe en tant que fourreur dans un commerce à Paris au 40 rue d’Enghien à Paris (10ème arrondissement). Son père exploitait le même type de commerce à Varsovie. La marchandise provient des marchés de pelleterie de Londres et Wolf BOROWSKI importe les peaux brutes pour créer des modèles de fourrure (manteau, jacquettes…).
Le 03 septembre 1939, la famille se réfugie à La Baule et Wolf va louer un commerce au 35, avenue de la Gare à La Baule à Monsieur Godin, propriétaire également du Royal Océan à La Baule.
En mars 1940, Wolf BOROWSKI effectue une demande de carte d’identité pour étranger pour le département de Loire-Inférieure mais cette demande malgré un avis favorable de la Préfecture va lui être refusée par la Chambre de Commerce. Son commerce n’a pu donc ouvrir que de septembre 1939 à avril 1940.
Entre le 27 septembre et le 20 octobre 1940, Wolf BOROWSKI se déclare en tant que Juif auprès de la sous-préfecture de Saint-Nazaire (ou commissariat de la Baule) sous le numéro 132.

Obéissant à la 2ème ordonnance allemande du MBF, Wolf déclare son entreprise comme israélite auprès de la sous-préfecture de Loire Inférieure le 31 octobre 1940, déclaration transmise à la Préfecture le 11 novembre 1940. Sauf que Wolf commet une erreur sur cette déclaration déclarant le chiffre d’affaires de son magasin à Paris (qui est en plus fermé).
Déclaration d’entreprise juive [ADLA 1694W23]
Les procédures d’aryanisation débutent au tout décembre 1940 et suite à la déclaration de Wolf BOROWSKI, les autorités préfectorales tentent de vendre un commerce qui n’existe plus.
![Dossier d'aryanisation Wolf BOROWSKI [Archives Nationales, AJ38/4600 dossier n°9563]](https://shoahpresquile.files.wordpress.com/2019/08/12boro29101941.jpg)
La famille BOROWSKI quitte La Baule pour Paris au 40, rue d’Enghien Paris (10ème arrondissement) le 25 novembre 1940.
Contrôle de déplacement des israélites [ADLA 1694W25]
La famille rentre à la Baule (date inconnue) et se réinstalle au 35, avenue de la Gare.
Alors qu’une rafle se prépare à La Baule en juillet 1942, M. Henri Gillot, commissaire de Police qui connaît bien les Borowski, vient prévenir Wolf et lui conseille de partir aussitôt avec sa famille. Pour les aider, le commissaire Gillot les met en rapport avec le docteur Malécot, qui se propose d’emmener la famille Borowski jusqu’à Angers.
L’aîné des enfants, Jacques, se trouve à Paris chez son oncle et c’est Fanny BOROWSKI qui l’enlève de l’école juive Lucien de Hirsch (Paris) où il avait été placé avant que les enfants de l’école ne soient déportés.
Le commissaire Gillot avait, en 1934, épousé en Algérie – où il était en fonction – une femme juive, la mère de ses enfants.
Le docteur Malécot était bien connu des gendarmes puisque durant les 50 ans de son activité médicale, il donnera gratuitement des soins aux militaires de la gendarmerie et à leurs familles tant à Fresné-sur-Loire qu’à La Baule.
La nuit même, le docteur Malécot transporte en ambulance, Wolf Borowski, son épouse et les deux enfants les plus jeunes, âgés de 2 ans et 5 ans.
Ils passent les barrages de Saint-Nazaire et de Nantes sans encombres. En effet, l’ambulance transporte Wolf, grand malade alité dont la tête est bandée, et Michel qui a le bras plâtré.
Ils arrivent ainsi à Angers. Le docteur Malécot les conduit à la gare et les installe dans un train pour rejoindre la zone non occupée, via Lyon. Ils arriveront à Eaux-les-Bains (Creuse) où ils sont accueillis par des amis de la famille et resteront cachés jusqu’à la fin de la guerre.
Après la Libération, Wolf Borowski revient avec sa famille à La Baule. Il peut récupérer son commerce de fourrures.
Naturellement, les Borowski revoie le commissaire Gillot, qui avait pris sa retraite, et le docteur Malécot, élu maire-adjoint de La Baule-Escoublac de 1945 à 1959.
En 1957, Michel doit se présenter au conseil de révision pour faire son service militaire et être envoyé en Algérie. Le docteur Malécot, chef de service du conseil de révision, l’examine et déclare qu’il n’est pas bon pour le service…
En 1959, lors de ses obsèques, pris en charge par la commune, le docteur Dubois, sénateur-maire de La Baule, dira du docteur Malécot : » Son attitude pendant l’occupation fut toute de dignité et d’espoir. Ouvertement il faisait part à tous de ses certitudes et il engagea plus d’une fois sa responsabilité pour tenter de secourir nos compatriotes menacés par l’occupant « .
Le docteur Dubois ajoutera : » Il est mort pauvre comme bien des hommes qui tout au long de leur vie ont plus donné d’eux-même que besogné pour leur propre compte. À ce titre aussi, il mérite et notre longue affection et notre souvenir qui ne sauraient être un instant affaiblis par l’adieu que nous lui portons « .
Les descendants du docteur Malécot et du commissaire Gillot recevront la médaille de « Juste parmi les Nations » en janvier 2010.
source : https://yadvashem-france.org/les-justes-parmi-les-nations/les-justes-de-france/dossier-11480/
Dossier Police de Sûreté dit Fonds de Moscou de Wolf BOROWSKI [Archives Nationales, 19940434/0502]
Il s’agit de mon oncle et ma Tante Fanny Borowski qui était la 1/2 soeur de mon père Joseph Klapisch