KANTER Raymonde, [Raymond] [88]

Raymonde KANTER née FRIEDMANN est née le 20 septembre 1917 à Paris (9ème arrondissement) et est mariée sans enfants avec Salomon Raymond KANTER [Père : Maurice FRIEDMANN, tailleur et Mère : Lisa HERSCOVICI].

Acte de naissance de Raymonde FRIEDMANN [Archives Municipales de Paris, 9N171]
Acte de naissance de Raymonde FRIEDMANN [Archives Municipales de Paris, 9N171]
Acte Mariage KANTER-FRIDEMANN [Archives paris, 9M 343]
Acte Mariage KANTER-FRIDEMANN [Archives paris, 9M 343]

Elle se fait recenser auprès de la sous-préfecture de Saint-Nazaire (ou mairie de Pornichet) sous le numéro 88. Elle réside alors 50, avenue de la Gare à Pornichet dans le même lieu que le commerce d’Adèle/Rose MENDELOVICI, « Aux Armes de Bretagne ».

Extrait liste dactylographiée recensement 08 novembre 1940 [ADLA 1694W25]
Extrait liste dactylographiée recensement 08 novembre 1940 [ADLA 1694W25]

Elle est arrêtée puis internée à Drancy en avril 1943 puis déportée par le convoi numéro 80 au départ de Drancy vers Bergen-Belsen le 21 juillet 1944.

Carnet de fouilles Drancy [CDJC, Mémorial d ela Shoah, en ligne]
Carnet de fouilles Drancy [CDJC, Mémorial d ela Shoah, en ligne]

Il est précisé sur le carnet de fouilles de Drancy « Venant d’Austerlitz ». A la fin de 1941, le pillage de l’ensemble des propriétés juives. Baptisée « Möbel Aktion » (opération meuble), consiste à vider les appartements que les Juifs n’habitent plus du fait de leur déportation ou de leur entrée dans la clandestinité. Un nouveau service est créé sous le nom de « Dienststelle Westen » (service ouest). Mis en place au printemps 1942, dirigée par Kurt Von Behr, cette organisation identifie les logements dont les occupants juifs sont absents. Des entreprises de déménagements, réquisitionnées pour l’occasion, en vident ensuite le contenu.
La Dienststelle Westen ne dispose pas d’effectifs suffisants pour trier meubles et objets et les acheminer aux populations civiles allemandes dans les nouveaux territoires de l’Est conquis par l’Allemagne ou aux officiers et personnalités pour les plus belles pièces.

Les meubles spoliés des appartements juifs sont dans leur majorité entreposés sur le site des Entrepôts et Magasins Généraux du 43 quai de la Gare1.

A Drancy, plusieurs catégories de détenus sont temporairement exclues de la déportation. Les femmes de prisonniers de guerre sont en principe protégées par la convention de la Haye et peuvent servir d’otages dans d’éventuelles négociations diplomatiques. X’est le cas de Raymonde dont le mari est prisonnier de guerre.

Le sort des Juifs classés comme « conjoints d’aryens », « demi » ou « quart » de juif n’a lui pas encore été décidé. Les internés qui composent ces trois groupes peuvent donc être loués à la Dienststelle Westen.
Le 1er novembre, 194 juifs de Drancy y sont acheminés pour travailler à la réparation et à la manutention de ce butin.

Ce camp, situé au 43 quai de la Gare, aussi appelé « Austerlitz », du fait de la proximité avec la gare éponyme, comptera jusqu’à 400 détenus. Il sera à son tour évacué, pour Drancy, le 12 août 1944.

Le convoi 80, le dernier parti de Drancy, est en fait divisé en quatre parties et le train est un train de voyageurs. Il concerne les épouses et les enfants de prisonniers de guerre juifs :

  • le 02 mai 1944 : 70 déportés (A)
  • le 03 mai 1944 : 74 déportés (B)
  • le 21 juillet 1944 : 49 déportés (C)
  • le 23 juillet 1944 : 65 déportés (D)

« Il y avait dans ce convoi 177 femmes et 77 enfants plus 14 personnes pour d’autres raisons soit au total 258 déportés auxquels il faut rajouter une enfant née à Bergen-Belsen. Sur les 77 enfants, trois sont décédés et sur les 181 adultes, 19 à notre connaissance sont décédés pendant leur captivité ou peu de temps après.

Le camp de Bergen-Belsen avait été au printemps 1943 et devait servir à détenir des juifs en mesure de servir de monnaie d’échange. De moins de 400 internés au 01 janvier 1944, le camp passe à plus de 4000 internés le 31 juillet 1944. Pourtant le nombre des échangés resta très limité : 358 en juin qui partirent par voie ferrée à Haïfa, 136 détenteurs de passeports sud-américains qui aboutirent en Suisse en janvier 1945 et 317 juifs espagnols qui atteignirent l’ Espagne en février 1944.

Les Juifs de France furent internés dans le plus important des sous-camps de Bergen-Belsen dit  « Le Camp de l’Etoile’ parce que les internés étaient obligés de porter l’étoile jaune et d’ailleurs non sur une défroque mais sur des habits civils. Les adultes étaient astreints au travail obligatoire, surtout au commando de la chaussure. Les conditions d’alimentation pour les différents sous-camps ne sont pas exactement connues.« 

Préface rédigée par Serge KLARSFELD sur le livre d’ Albert BIGIELMAN « J’ai eu douze ans à Bergen Belsen ». Editions Le Manuscrit. Collection :  Témoignages de la Shoah 155 p.
disponible en version numérique à cette adresse : https://books.google.fr/books?id=RmfT0OvEE3sC&pg=PA20&dq=Kanter+raymonde&hl=fr&sa=X&ved=0CB0Q6AEwAGoVChMI3Nmi5Pf2yAIVAzwaCh3YIAwV#v=onepage&q=Kanter%20raymonde&f=false

Un autre convoi le convoi numéro 81 parti de Toulouse le 30 juillet 1944 va faire se diriger les femmes et les enfants vers le camp de Ravensbruck et les hommes vers celui de Buchenwald.

Raymonde KANTER est déportée par le convoi C au départ de Drancy vers Bergen Belsen, celui du 21 juillet 1944. Elle est survivante en 1945.

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