Leib (prénom usuel Leo) CIZES est né le 05 mai 1904 à Tremblowa (Pologne) (Terebovila en ukrainien, petite ville de l’oblast de Ternopil dans l’ouest de l’Ukraine) [Père : Calel et Mère : Czarna ZINDER].
Leib s’est marié le 25 décembre 1936 à 9h30 du matin à la synagogue de Vienne avec Martha BERGER née le 30 juillet 1911 à Vienne [Père : Alfred et Mère : Hedwig GRÜNBERGER], ville où il vit depuis 1926 et où il réside Schmalzhofgasse n°19 (en 1939).

Leo est représentant de commerce en matériel de peinture et peintre en lettres sur les devantures de magasin. Il est également artiste peintre. Son épouse Martha qui a passé un diplôme en musique au Conservatoire de Vienne est professeur de piano à domicile.

[USHMM, Cizes family papers, 2023.173.1]
La famille est très soudée, Leo et Martha rendant très régulièrement visite à leurs parents. Ils fréquentent assidument la synagogue et sont profondément croyants.
Leib parle allemand, polonais et yiddish tandis que son épouse parle allemand et maîtrise un peu l’anglais et le français en 1939. Le couple n’a pas d’enfant à cette date.
Après l’Anschluss de mars 1938 et l’annexion de l’Autriche au Reich allemand, une vague de violence se déchaine dans tout le pays et en particulier à Vienne à compter du 11 mars 1938 et les Juifs autrichiens sont soumis aux lois et restrictions visant déjà les Juifs d’Allemagne. L’Autriche, comme l’Allemagne, force les Juifs à la migration pour quitter définitivement leur pays en créant la Jüdische Gemeinde Wien, organisme intermédiaire entre l’Etat autrichien et la communauté juive. Cet organisme va enregistrer toutes les demandes de migration de manière très précise. Ainsi Leo et Martha remplissent chacun un dossier, dossier disponible à la Bibliothèque de Tel Aviv et en ligne : https://www.nli.org.il/he/archives/NNL_CAHJP990047700680205171/NLI#$FL75012323
Les époux s’adressent à la Communauté Israélite de Vienne et Leo et Martha remplissent deux dossiers, l’un en novembre 1938 et l’autre en avril 1939. Si le souhait du couple était de partir tous les deux ensemble en novembre 1938, les choses ont évolué et il est prévu que Leo migre en premier vers Cuba tandis que son épouse migre trois mois plus tard aux Etats-Unis. Les deux époux souhaitent au final rejoindre New York, là où réside la tante de Martha : Ruth WEINRIB [et son époux Jack (Jacob)] à St-Albans dans le Queens.
Un billet de passage est réservé pour Martha à bord du paquebot New York de la Hambourg-Amerika Linie en 3ème classe, paquebot partant de Hambourg et faisant escale à Cherbourg. Leo a quant à lui un billet de passage réservé à son nom le 24 avril 1939 sur le paquebot Flandre de la Compagnie Générale Transatlantique au départ de Saint-Nazaire vers La Havane puis Vera Cruz en troisième classe également. Il entre en France à priori le 2 ou 3 mai 1939, va résider dans un hôtel à Nantes, l’Hôtel du Commerce situé place du Commerce puis loge dans un hôtel à Saint-Nazaire et embarque à bord du paquebot de Saint-Nazaire le 16 mai 1939, est refoulé de La Havane le 28 mai, de Vera Cruz le 5 juin puis de La Havane le 8 juin et rentre à Saint-Nazaire le 19 juin 1939.
Leo disposait d’une autorisation de séjour à Cuba qu’il avait payé 500 dollars américains auprès du Ministère de l’Emigration Cubain en la personne de Manuel BENITEZ GONZALEZ. Le président cubain Federico Laredo BRU en pleine campagne électorale souhaite faire le ménage dans son gouvernement eu égard au fait que le ministre de l’émigration avait détourné une partie des fonds (l’USHMM annonce 1 million de dollars) qu’il congédie. Les autorisations de séjour à Cuba récemment délivrées deviennent de ce fait caduques. La compagnie Générale Transatlantique est informée de la situation mais pense que la nouvelle loi d’émigration n’est pas rétroactive, ce qui n’est pas le cas et le paquebot est autorisé à quitter Saint-Nazaire. Les 104 passagers Juifs à bord du Flandre sont interdits de débarquer (sauf 8) et 96 passagers rentrent vers la France. A son arrivée en baie de Cuba pour la dépose des passagers le dimanche 28 mai 1939 au petit matin se trouve en baie de Cuba depuis la veille le paquebot Saint-Louis de la Hambourg Amerika Linie avec 937 passagers à bord parti de Hambourg le 13 mai 1939 qui avait subi le même sort. L’histoire du Saint-Louis et son retour en Europe est très richement documenté à cette adresse : https://encyclopedia.ushmm.org/content/fr/article/voyage-of-the-st-louis
Un exemple d’attestation de dépose des 500 dollars délivré par le gouvernement cubain à la famille FEUCHTWANGER (Fritz, Erna, Gabrielle et Suze) à bord du paquebot Flandre également.
A son arrivée à Cuba le 28 mai 1939, Eugène I MONROE du Jewish Center of Cuba monte à bord du paquebot en tant que délégué à l’immigration pour le centre et Leo lui remet un courrier (non retrouvé) mais appelé EMERGENCY MESSAGE interpellant le groupement juif de son refoulement (et demandant vraisemblablement de l’aide).
A son arrivée en France, ne bénéficiant pas de visa, le commissariat spécial de Saint-Nazaire fait remplir à bord du paquebot un dossier de quatre pages pour une autorisation de séjour en France.




En première page l’état civil de Leo (Leib) avec mention de son père et de sa mère, sa date et lieu de mariage, les langues qu’ils parlent, sa dernière adresse à Vienne. On sait par ailleurs qu’il mesure 1, 68 mètre, qu’il a donc 35 ans, qu’il a les yeux gris-vert et qu’il a le teint mat (du à son séjour en mer). La photo de profil a été prise à bord du paquebot à son arrivée. On apprend en deuxième page sa profession (représentant de commerce), qu’il dispose d’un passeport délivré à Vienne le 20 décembre 1938, qu’il sait lire et écrire, qu’il n’a jamais été condamné. Il ne dispose d’aucune ressource financière ayant dépensé la totalité de son argent dans les frais de passeport, visa de transit pour la France, autorisation de séjour cubain, transport jusqu’en France et billet de passage à bord du paquebot. Il ne connait personne en France et pose ses empreintes digitales en fin de dossier qu’il signe.
A son arrivée à Saint-Nazaire, il est pris en charge par le Comité d’Assistance aux Réfugiés en la personne d’André SEXER, un des moteurs de la communauté juive à Nantes et il est logé ( avec 45 autres personnes) à l’Hôtel des Célibataires dans le quartier de Penhoët. Il va y rester deux jours avant de rejoindre Nantes où il loge à l’Hôtel Santeuil au numéro 8. Le comité d’Assistance aux Réfugiés de Loire-Inférieure reçoit des subsides supplémentaires de la part de la HICEM (HIAS/JCA) via l’American Joint Distribution Committee (Joint). André SEXER et son épouse vont déployer force et énergie pour tenter de trouver des solutions lors de l’accueil des réfugiés du paquebot qui pour la plupart ne parlent pas français. André SEXER était opticien à Nantes et avait repris le magasin de son père Charles SEXER situé dans le Passage Pommeraye tout en en ayant un deuxième avenue Franklin à Nantes.
Les lettres
L’ensemble qui suit s’appuie entre autre sur le fonds conservé dans les archives de l’USHMM à Washington (donation Ruth GENN et Vivian GENN-PITTMAN) depuis novembre 2023. Ce fonds assez hallucinant comprend une soixantaine de croquis, quelques photographies, des documents personnels et la correspondance entre Leo et Martha de 1939 jusqu’en 1941 pour l’essentiel. En tout 124 lettres envoyées et reçues entre les deux époux. L’intégralité de la correspondance se trouve en fin d’article. Elle a été classée par date (la date écrite sur la lettre ou la carte et non la date du tampon d’enveloppe).
Leo et Martha s’emploient à s’écrire une lettre par semaine et comme Leo reste deux ans en France, cela fait en tout à peu près 200 lettres (voir plus car au début, ils s’écrivent une, voir plusieurs fois par jour). Le reste de la correspondance est encore conservé dans la famille dont toutes les autres lettres reçues par Martha de la part de tous les membres de sa famille.
Les lettres se sont entrecroisées : il faut théoriquement une quinzaine de jours pour qu’un courrier postal rejoigne le continent américain ou européen. Hors, nous sommes en période de guerre, et les lettres dans la majorité des cas mettent un à deux mois avant d’arriver à destination.
La trajectoire de Martha
Martha à l’arrivée de son mari à Saint-Nazaire est toujours à Vienne avec ses parents. Elle est informée de la situation et contacte Jacob (prénom usuel Jack) WEINRIB à New York ainsi que son oncle Herman BERGER également présents à New York. Tous font leur possible et s’engagent au besoin à verser la caution de 500 dollars supplémentaire (normalement, Leo en avait déjà versé une). Elle-même a reçu un numéro de quota sur le contingent allemand de la part du consulat américain à Vienne (les numéros de quota sont attribués par nationalité). Elle quitte Vienne par train par la Westbahn et rejoint une amie, Marguerite GALIMIR à Paris avec ses deux valises contenant essentiellement des vêtements pour un poids total de 65 kgs. Il est également prévu 2 malles et 3 valises pour un poids total de 509 kgs qui lui doit transiter plus tard par navire de charge (cargo) d’Europe vers les Etats-Unis. Martha passe par l’agence Schenker and co. de Hambourg qui lui propose de faire passer ses bagages pour des questions de rapidité et de sécurité par Rotterdam.
Marguerite GALIMIR née en 1905 à Vienne a fait partie du quator GALIMIR créé à Vienne en 1927 et est constitué de Marguerite (violoncelliste), de son frère Félix violoniste et premier violon et de ses deux soeurs Adrienne (second violon) et Renée (alto). Ce quator va jouer un rôle de premier plan dans la vie musicale à Vienne et se produira régulièrement en Europe et au Moyen-Orient jusqu'à éditer un certain nombre de disques. Le quatuor donne son dernier concert en novembre 1936 à Paris salle Pleyel puis cesse toute activité en raison des lois antisémites. Marguerite (et son père Mosco) s'exilent à Paris qu'ils quittent pour rejoindre Angers puis Bordeaux. Elle sera aidée à Bordeaux par le consul du Portugal Aristedes de Sousa Mendes qui va délivrer de très, très nombreux visas pour le Portugal, Lisbonne devenant la porte de sortie vers le continent américain. Marguerite GALIMIR (devenue ROLLIN après son mariage) qui a quitté l'Europe en juin 1941 par Lisbonne à bord du paquebot Excalibur vers New York interviendra pour faire reconnaitre Juste parmi les Nations le consul Sousa Mendes. Le site Sousa Mendes Foundation recense l'ensemble des personnes sauvées par pays, paquebot, famille ... et on retrouve une notice concernant Marguerite GALIMIR à cette adresse : https://sousamendesfoundation.org/family/galimir
On se doute que la relation qui unit les deux jeunes femmes tourne autour de l’univers musical. Martha a fait des études de piano et Marguerite est violoncelliste. Toutes deux habitent Vienne. Le 25 août 1939, après avoir rendu visite au siège de la HAPAG (Hambourg-Amerika-Linie) pour régler les modalités du voyage, elle prend le train direction Cherbourg pour embarquer sur un paquebot où elle en profite pour prendre une petite collation au wagon-restaurant où elle y rencontre quelques américains.
Martha est inscrite sur la liste des passagers embarquant à Cherbourg sur le « New York » de la Hambourg Amerika Linie le 18 août 1939 venant de Hambourg puis qui fera escale à Southampton avant de rejoindre New York. Son nom est rayé de la liste des passagers où il est précisé « qu’elle embarquerait plus tard ».
Le 25 août 1939, elle ne peut monter à bord du paquebot et annonce dans un courrier à Leo que le paquebot n’a pas fait escale à Cherbourg et qu’il rentre vers Hambourg. Effectivement, en France, le 25 août 1939, des télégrammes sont envoyés à tous les navires de la marine marchande présents sur toutes les mers du monde leur demandant de rallier un port neutre. On peut supposer que le même genre de télégrammes a été envoyé aux navires des compagnies allemandes car il y a imminence de l’entrée en guerre. Martha envoie un télégramme à Leo pour le prévenir de la déconvenue et rentre à Paris où elle loge à l’Hôtel Victoria, 17, rue de Castellane à Paris (8ème arrondissement) chambre n° 5. Elle retrouve à Paris Marguerite GALIMIR.
Martha est désespérée, complètement perdue, n’a plus d’argent et Leo lui conseille de s’adresser au Comité d’Assistance aux Réfugiés du 60, rue Jouffroy à Paris (17ème arrondissement) pour que celui-ci lui vienne en aide. Ce qui sera le cas. (il s’agit du même comité qui vient en aide à Leo à Nantes). Il est prévu qu’elle rejoigne Leo à Nantes et Leo lui envoie de Nantes des sommes d’argent. Monsieur SEXER leur a préparé une chambre à l’Hôtel Santeuil en vue de son arrivée.
A Paris, elle déménage le 29 août à l’Hôtel Livingstone, 2, rue Livingstone Paris (17ème arrondissement) et dine le soir à la cantine du Comité. A cette même date, Leo est informé qu’il va être transféré à un endroit qu’il ne précise pas à son épouse. Le 09 septembre 1939, il écrit une carte (très mal écrite et visiblement écrite très rapidement pour prévenir Martha qu’avec 19 autres personnes, il est envoyé par train dans un premier temps à La Roche-sur-Yon puis rejoint le camp de La Chaume aux Sables d’Olonne. Les hommes de nationalité allemande et ex-autrichienne (considérés comme ennemis par la France) sont tous internés dans différents camps. Hors Leo est de nationalité polonaise et n’aurait jamais du être interné. Malheureusement, à sa sortie d’Autriche, un tampon précisant qu’il est de nationalité allemande sera apposé sur son passeport ce qui va entraîner son internement.
Martha est arrivée à Nantes mais n’a en fait pas eu le temps de voir son époux. Elle loge à l’Hôtel Santeuil, 8 rue Santeuil à Nantes et y retrouve les passagers du paquebot Flandre. Leo a tout laissé à Nantes, n’emportant avec lui qu’une petite valise et Martha lui envoie aux Sables d’Olonne plusieurs colis de vêtements. Leo précise dans un courrier qu’elle doit cacher les deux étoiles (jaunes) qu’il a dans ses valises et ne doit en parler à personne.
Le 23 septembre 1939, elle est informée qu’elle va être transférée dans un lieu qu’elle ne connaît pas pour l’instant. En fait le 27 septembre 1939, elle est assignée à résidence Châteaubriant, à 80 kms au nord de Nantes et loge à l’Hôtel La Gerbe de Blé à Châteaubriant (toutes les femmes et enfants de nationalité allemande ou ex-autrichienne considérées comme ennemies de la France).
Le 21 octobre 1939, elle reçoit un courrier de New York de Jack WEINRIB qu’un billet de passage lui a été réservé et payé au départ de Bordeaux vers New York. Martha quitte Châteaubriant à cette date en direction de Bordeaux en faisant une halte à La Roche-sur-Yon espérant rencontrer son mari. Elle y dort et y déjeune avec deux sandwichs aux sardines mais le lendemain quitte La Roche-sur-Yon pour Bordeaux sans n’avoir jamais vu son tendre Leo. Elle embarque finalement le 26 octobre 1939 au départ du Verdon (port à côté de Bordeaux) à bord du SS Washington qui arrive à New York le 1er novembre. Sur la liste des passagers du paquebot, elle donne comme personne de référence aux EU, sa tante par mariage Anna WEINRIB résidant 12104 Liberty Avenue à New York.
Martha est arrivée à New York et loge en janvier 1940 chez Jack et Ruth WEINRIB à Saint Albans dans le Queens à New York. Elle dispose de sa propre chambre, a trouvé du travail grâce à Jack et donne par ailleurs des leçons de piano. Jack va trouver chez une de ses connaissances un piano qui lui sera donner gratuitement et installé chez la mère de Jack pour qu’elle puisse s’entraîner.
Martha travaille dans une imprimerie de panneaux publicitaires en tôle de 8h15 à 12h15 et de 12h45 à 17h15 où elle trie et nettoie des plaques publicitaires. Elle gagne 30 cents de l’heure et travaille 42 heures par semaine. Ses cours de piano qu’elle donne lui permettent de compléter son salaire (aux alentours de 2 dollars par semaine).
Elle attache un soin particulier à rembourser son oncle en particulier sur les dépenses liées à son billet de passage de Bordeaux à New York et ne veut en aucun cas être à sa charge. Elle donne dès qu’elle le peut un peu d’argent pour la nourriture et participe à sa manière aux frais d’hébergement.
Son emploi du temps est réglé comme du papier à musique : le lundi soir, elle se rend chez son oncle Hermann et quelquefois le mardi, le mercredi chez Rose MINK, chez Joe le jeudi où elle donne des cours à sa femme Gertrud, et le vendredi elle se rend avec Jack à la synagogue.
Elle se distrait quelquefois en allant voir un film au cinéma au Radio City Hall et assiste quelquefois à des concerts de musique.
Martha communique énormément. A son mari d’abord envoyant au moins une lettre ou carte-lettre une fois par semaine. A tous les membres de sa famille dont sa sœur Mirjam en Palestine. Chaque lettre de Martha à Léo ne manque jamais de mentionner leurs parents respectifs, pour Martha restés à Vienne et pour Leo restés en Pologne. Elle passe énormément de temps à la rédaction de ces courriers recevant par la même occasion un nombre incalculable de lettres. Ces lettres partent par paquebot et mettent à peu près un moins voir plus à arriver en Europe.
Si elle y raconte son quotidien, elles sont aussi l’occasion d’informer Leo de toutes les démarches entreprises pour le faire sortir d’Europe (auprès de la HIAS/JCA, des agences de voyage, des autorités américaines, au consulat à Paris ou à Nantes…) où elle dépense une folle énergie. Elle profite d’ailleurs de ces lettres pour y joindre un petit mot d’un des membres de la famille et également une photo d’elle dès qu’elle le peut. Elle envoie également de l’argent à Leo ainsi que des colis de vêtement. Ainsi en décembre 1940, Martha envoie par colis : deux chemises, deux pantalons, quatre paires de chaussettes, cinq mouchoirs, un haut de pyjama, une chemise de nuit, une écharpe dont elle précise qu’il faudra qu’il la lave. Il y a aussi deux cravates, des chutes de tissu de chemise et trois bobines de fil ainsi qu’une paire de vieux gants en cuir et les deux mouchoirs blancs fournis par Jack.
Profondément croyante et pratiquante, Martha informe Leo des grandes fêtes juives Pourim, Pessah, Roch Hachana, Kippour… auxquelles l’ensemble de la famille participe et s’inquiète auprès de Léo de savoir si lui aussi à pu s’organiser pour ces occasions.
Elle est enfin incroyablement amoureuse de son mari (et inversement) employant souvent de petits mots doux ou des diminutifs affectueux : Mein Burli que l’on peut traduire par Mon petit garçon, Mein theuerstes Leo (mon très cher Leo), Mon chéri (en français dans les lettres)…
En octobre 1940, Martha annonce la mort du père de Leo. La raison de son décès est inconnu.
La trajectoire de Leo
A son arrivée à Nantes, Leo est hébergé à l’Hôtel Santeuil au 8 rue Santeuil à Nantes comme tous les passagers sans argent du paquebot Flandre. Les passagers vont pour certains se lier d’amitié entre eux.
L’internement dans la conserverie AMIEUX et la prison des Sables d’Olonne
L ‘internement des civils ennemis considérés comme suspects n’est pas nouveau. Lors de la 1ère guerre mondiale, ce sont environ 60000 étrangers qui séjournent dans les camps et sur la période 1939-1946, 600000. On compte en novembre 1939, aux alentours de 20000 internés.
Le 26 août 1939, suite à une dépêche émanant du Ministère de la Défense et de la Guerre, informant des mesures à prendre vis à vis des ressortissants mobilisables des puissances ennemies, les autorités militaires décident de diriger les hommes âgés de 17 à 65 ans (17 à 50 ans dans un premier temps puis 65 ans à compter du 15 septembre 1939) sur le Centre de Rassemblement pour Etrangers à La Roche-sur-Yon (Vendée) pour les départements du Finistère, Côtes du Nord (une partie), Loire-Inférieure, Morbihan et Vendée. Pour la Loire-Inférieure, Leo est envoyé au Grand Séminaire aux Couëts à Bouguenais puis un transféré dans une caserne à Nantes, un train avec à bord 19 hommes la même situation que lui quitte la gare le 9 septembre 1939.
Sont rassemblés en même temps que lui des hommes de nationalité allemande dont les réfugiés sarrois et ex-autrichienne mais également des Polonais et Tchécoslovaques. Leo a eu son passeport un tampon indiquant la nationalité allemande lors de son passage au poste-frontière qui de fait provoque son internement. Egalement deux Russes présents dans le camp.
De La Roche-sur-Yon, les hommes sont dirigés vers La Chaume le 25 septembre 1939 à l’Usine Amieux, conserverie en poissons. De là, le 23 octobre 1939, les internés sont transférés à la maison d’arrêt des Sables d’Olonne, désaffectée. Au 30 novembre 1939, le camp accueille 226 personnes ou 230 au 27 novembre 1939 suivant les sources.
Dirigé par le capitaine Thomas et secondé entre autre par le capitaine Guyet commandant la 1ère section des Travailleurs Etrangers aux Sables d’Olonne, les conditions d’internement dans la prison y sont relativement favorables, le dit capitaine veillant au bien-être de ces internés nous dit-on. Joseph Millner de la commission OSE (Oeuvre de Secours aux Enfants) membre de la Commission des Centres de Rassemblement de l’Intercomité des œuvres françaises d’assistance aux réfugiés, effectue une visite au camp de La Chaume le 18 janvier 1940. Il écrit : « …Par contre, j’ai trouvé dans le camp, des gens proprement mis, des cellules chauffées et des visages gais. En comparaison avec d’autres camps, celui des Sables, c’est un « petit hôtel particulier » où les habitants sont bien nourris (le capitaine Thomas et ses collaborateurs se soucient beaucoup pour que la nourriture soit suffisante et saine) ». A été constitué dans le camp un « club des internés ». Joseph Millner complète : « Le club des internés » a produit sur moi une impression réjouissante. Une très grande pièce, aérée, bien claire, chauffée. En entrant, j’ai trouvé une quinzaine environ d’internés en train de lire des journaux, de jouer aux échecs, de causer entre eux ; une certaine gaité régnait dans la pièce. Il faut également ajouter que dans ce camp, les internés ont la possibilité de recevoir leur femme et les membres de leur famille. »
Les internés peuvent recevoir des colis non-alimentaires, bénéficier de permissions de sortie et ont droit à une douche tous les 15 jours dans les Bains-Douches des Sables d’Olonne rue Marcel Garnier. Ils percevront également un uniforme militaire qu’ils ne sont pas obligés de porter dans la prison.
Si le rapport Millner dresse une situation idyllique du camp, un témoignage d’un des internés nous décrit cette fois-ci La Chaume aux Sables d’Olonne ou son annexe de La Roche-sur-Yon comme « un camp de représailles allemand ».

Le 11 septembre 1939, le Préfet de Vendée décide de la constitution d’une unité de travailleurs afin d’être utilisés par la Mairie de la Roche-sur-Yon à creuser 2,5 kms de tranchées en vue de mettre la population yonnaise à l’abri en cas d’alerte. Les 50 hommes désignés sont commandés par le Capitaine Guyet et il semblerait que les 50 hommes désignés soient exclusivement israélites d’après le rapport de visite de Joseph Millner [12]. Ils sont placés sous la surveillance d’une vingtaine de militaires provenant de la caserne Travot à La Roche-sur-Yon.
A Aizenay, ils sont employés dans une usine métallurgique. A Nantes, ils sont employés comme dockers sur le port de Nantes et aux Sables d’Olonne, le Maire sollicite une équipe de 20 travailleurs placés sous la direction des jardiniers de la ville pour effectuer des travaux de reboisement dans la dune aux abords du lac de Tanchet (octobre 1939). Un détachement de 6 hommes fin octobre 1939 est demandé par la mairie des Sables pour un petit travail urgent pendant un ou deux jours pour refaire le chemin n°14 à La Chaume.
Enfin, à La Roche-sur-Yon, en novembre 1939, une ancienne usine de balais abrite 93 internés qui travaillent sur un nouvel aéroport en construction à 8 km de la ville : creusement, nivellement, construction de baraquements…
Un rapport sur l’internement en Vendée émanant de l’American Joint Distribution Committee qui a effectué une visite à la fois à la prison des Sables et au camp de la Roche-sur-Yon décrit la situation du camp : « Les conditions de vie au camp de La Roche sur Yon sont assez désagréables. Il fait très froid et il n’y a pas de possibilité de chauffage. Ceux qui creusent les trous sont insuffisamment équipés.
Le camp étant un camp provisoire, le sergent-chef nous explique que certaines améliorations auraient été apportées si les internés devaient y rester en permanence.
27 novembre 1939 ».
Une libération sous conditions :
Une commission interministérielle de Criblage est créée composée d’un représentant du Ministère de la Défense, du Ministère de la Production Industrielle et du Ministère de l’Intérieur siégeant à Nantes qui examine au cas par cas le devenir des Internés. Cette commission se déplacera une fois aux Sables d’Olonne.
Devant la commission de criblage, des pièces administratives doivent être fournies : deux certificats de loyalisme émanant de personnes vivant en France qui attestent de la loyauté de l’interné envers la France et éventuellement un certificat médical prouvant que l’interné est inapte au travail. Le docteur Heilpern (et qui va jouer le rôle de chef des internés israélites et par ailleurs médecin à bord du paquebot) va d’ailleurs s’employer à en délivrer de très nombreux : « Le docteur Bobinet qui soigne les malades du camp depuis le début s’est rendu compte que les médecins allemands ou autrichiens employés au camp étaient encombrants et de très mauvais conseil pour leur camarade, leur indiquant les symptômes dont il faut se plaindre pour invoquer de graves maladies. A les entendre, les trois-quarts des internés seraient atteints d’angine de poitrine ou de maladies très graves et purement imaginaires. Au point de vue discipline, l’emploi d’un médecin étranger me parait absolument indésirable ». Enfin, le fait de produire une attestation de billet de passage auprès d’une compagnie de navigation pour rejoindre un pays étranger par paquebot est un facteur favorisant la libération.
Leo va écrire à Salomon Grumbach, député du Tarn pour que celui-ci intervienne sur sa libération ce qui n’arrivera pas.
Traduction en anglais :
Leib CIZES Les Sables d’0lonne le 11 janvier 1940
Comité OSE
ParisGentlemen, I have the honor to address your kindness to ask you to support my efforts for my liberation. Since 1926 I have been in Vienna as a Polish citizen by trading. After the German invasion of Austria I could not obtain a Polish passport, due to a Polish decree saying that all Poles living for more than five years abroad, are expatriates. I am therefore, since then, without nationality, and, forced to leave the territory of the Reich, following the persecution of the Jews, I received a German « passport for foreigners », with the mention: « The holder of this passport is not a German national » I was registered at the American Consulate in Vienna, on 1938, but, not being able to wait for the issuance of the visa, in Vienna, I embarked on board the liner « Flanders » for Cuba. As we could not debate, despite the valid permit, we were authorized, on our forced return to Europe, to wait for the American visa in France. After the war broke out, I was interned, although I was neither German nor Austrian. In the meantime, my wife has already arrived in the United States, and, according to letters from the American Consulate in Nantes, my visa will be issued to me very soon. I would like to use the time of my requested freedom to activate my departure and to be able to personally complete all the necessary formalities. I believe that my reasons indicated are plausible, as I am neither German nor Austrian and xnt that as a passenger of « Flandre », I only found myself passing through France. Hoping that you will support my request, please accept, Gentlemen, with my anticipated thanks, the expression of my perfect consideration.
Leib CIZES
My personal dates: C I Z E S, Leib, born in Trembowla-Poland- on 5-ma1 1904. Entered France aboard the liner « Flandre » on June 19, 1939.
A partir de février 1940, le camp se vide et les internés sont envoyés à La Roche-sur-Yon pour examen de situation. Sur les 226 (ou 230) internés de départ, en mars 1940, 47 sont aptes à devenir Prestataires (Civils employés par l’Autorité Militaire). Leo est envoyé dans un premier temps au Mans (Sarthe) le 16 mai 1940 puis envoyé au camp de Meslay-du-Maine (Mayenne) puis envoyé au camp de Saint-Sauveur (près de Bellac, Haute-Vienne) le 25 mai 1940 d’où il est démobilisé.








Il y aura un suicide au camp de La Chaume : Oscar Levy.
Par extraordinaire, on dispose du journal d’un des internés, Paul Amann. Né en 1894 à Prague, naturalisé autrichien, docteur en philosophie et professeur en lycée à Vienne depuis 1908 jusqu’en 1938. Francophile notoire. A traduit une trentaine de livres d’auteurs français de Montherlant à Maupassant en passant par Romain Rolland dont il est un ami intime. Son journal tapuscrit de 108 pages a été annoté de sa main au stylo-plume ce qui laisse supposer que ce journal était destiné à la publication, ce qui ne sera pas le cas. Ecrit en français avec quelques pages tapuscrites et manuscrites en allemand, il décrit avec force détail les conditions de vie dans l’Usine Amieux et dans la prison.
On le sait, les commandants des camps d’internement ne montrent que ce qu’ils veulent bien montrer lors des visites d’inspection et le capitaine Thomas n’a pas failli à la règle. Mais laissons-nous bercer par la douce littérature de Paul qui nous dresse le portrait du commandant du camp : « Cette figure carrée de sexagénaire bilieux de loin rappelle de masque de Clémenceau : la même pâte nantaise et vendéenne mais qui n’aurait pas levée, aucun saillie, visage plat… Des personnes l’ayant connu et fréquenté à La Roche-sur-Yon, bien avant sa résurrection militaire, ne l’ont pas trouvé mauvais homme, plutôt homme de peu… Homme aigri probablement par la médiocrité de son sort, pas très heureux en ménage… Aucune trace de culture, aucun don de la parole, c’est bien la « muette et sèche province » dont parle Balzac…Il y a unanimité au camp : les sous-offs, les soldats le détestent, parmi les détenus, trois cents (en fait 230) qui présentent toute la gamme des variations humaines, infiniment divers en goûts et jugements, il n’y a pas un seul qui, derrière les marques de déférence qu’il doit à ce capitaine, ait simplement la moindre estime pour lui. »
Les conditions d’internement à la conserverie Amieux sont indécentes. Les internés appellent la caserne Amieux « Le Séchoir » car ils sont « hébergés » dans la partie où le poisson est mis à sécher avant d’être mis en conserves donc ouverte à tous vents pour provoquer le plus de courants d’air possible facilitant ainsi le séchage du poisson. Sept robinets d’eau pour 230 hommes, deux minutes pour faire sa toilette et cinq « cabinets » au milieu de la cour. Les internés se lèvent la nuit dans le noir (les lampes de poche ont été confisquées) soit pour se laver après les travaux salissants effectués en ville, soit pour aller aux toilettes. Paul Amann écrit : « Les matins de pluie torrentielle, se laver et se vider le ventre devenait une corvée infernale ». Les internés ont interdiction d’utiliser la seule et unique ampoule qui éclaire les toilettes et de toute façon, les caporaux avaient démonté le commutateur.
Pas mieux pour la prison des Sables d’Olonne en tout cas au départ qui n’est plus utilisée depuis quelque temps déjà. « Dans le second et définitif casernement du camp, à la Prison (pour criminels de droit commun) des Sables d’Olonne, c’était bien pire : deux robinets d’eau le matin et trois cabinets plus nauséabonds encore ; il fallait de nombreuses inspections faites par des médecins ou des officiers supérieurs pour qu’on multiplie par les travaux des maçons et plombiers parmi nous, le nombre des robinets au moins ».

Les deux tiers des internés sont Juifs et de profils très différents : on y trouve 4 médecins, 2 pharmaciens, 13 avocats, 4 dentistes, 15 ingénieurs, 3 architectes, 48 commerçants, 8 professeurs, un relieur, un tapissier, 3 ecclésiastiques, 35 ajusteurs, 2 électriciens, 3 artistes peintres, cordonniers, fourreurs, musiciens, charpentiers, couvreurs, maçons, horlogers….
Leo dans la prison fait office de tailleur et de coiffeur. il raconte dans un de ses courriers que les internés font la queue devant sa cellule pour se faire couper les cheveux. Il échappe aux travaux de terrassement.
Le jeu d’échecs cité dans le rapport Millner en début d’article est l’œuvre de Leo qui l’a fabriqué de ses mains. il est conservé dans les Archives de l’USHMM à Bowie.
A La Roche-sur-Yon, Leo bénéficie d’une journée de repos par semaine, va quelquefois au café et de très rares fois au cinéma. Leo est aidé par le Comité d’Assitance aux Réfugiés, également par la HICEM et où qu’il soit rend compte à Martha de ses démarches administratives pour émigrer.
Le 9 mai 1940, il reçoit un visa d’émigration pour partir ainsi que deux visas de transit pour l’Espagne et le Portugal mais bloqué par l’autorité militaire française, impossible de se rendre pour lui au consulat d’autant qu’il n’a pas de billet de paquebot.
Leo quitte La Roche-sur-Yon pour Le Mans au 15 mai 1940 avec au moins 5 de ses camarades du Flandre : Dawid ROZEN, Natan KOHN, Naftali ENIS-ROSENMAN, Siegmund BAUMGARTEN et Mayer ROSENZWEIG puis est dirigé sur le camp de Meslay-du-Maine en Mayenne où il va rester une quinzaine de jours. Tous ont reçu une convocation à Marseille au consulat des Etats-Unis et après être passé par le camp de Saint-Sauveur près de Bellac (Haute-Vienne) sont démobilisés. Ils rejoignent Marseille début juillet 1940 et Leo et ses camarades vont y rester plus d’un mois. De là ils se dirigent vers Bagnères-de-Luchon et tentent de passer la frontière espagnole. Une nouvelle réglementation introduite en Espagne interdit aux hommes de plus de 40 ans d’y rentrer. Naftali ENIS et Siegmund BAUMGARTEN (plus âgés) arrivent à y rentrer mais Leo, Dawid, Natan et Mayer sont refoulés et rentrent à Luchon. Leo a envisagé de passer la frontière clandestinement car il avait rencontré un espagnol sur le paquebot Flandre avec qui il s’était lié d’amitié (Teodoro ALCANTARA) mais a eu peur de se retrouver dans un camp d’internement en Espagne. Leurs visas sont arrivés à expiration, ils n’ont pas de billet de passage, leurs situations repartent donc de zéro. Ils sont désespérés.
Ils logent à l’hôtel et Leo rassure Martha lui disant qu’il est bien logé pour pas trop cher, qu’il mange bien et qu’ils profitent d’un cadre magnifique dans la montagne où ils font quelques excursions.
Leo va même envisager d’émigrer à Shangaï (où un visa n’est pas nécessaire) par le parcours Suisse-Belgrade-Russie-Chine mais cette possibilité d’émigration est beaucoup trop dangereuse et beaucoup trop chère pour lui. Martha lui déconseille fortement.
Ils quittent l’hôtel et sont hébergés chez une dame très gentille qui par ailleurs leur fait à manger. Pour tenter de gagner de l’argent, Leo effectue des travaux de bricolage chez la dame qui l’héberge ou des travaux de menuiserie. Il réalise également des peintures à l’huile qu’il vend à son hébergeuse ou qu’il expose dans un magasin.
Lorsqu’il est arrivé à Luchon, Leo ne dispose d’aucun vêtement civil, ses deux valises d’origine étant restées à Nantes et il avait jeté le reste lors de sa tentative de passage en Espagne, trouvant sa valise trop lourde. Il va acheter un manteau et bénéficie du vestiaire du comité d’assistance aux réfugiés. Il fait d’ailleurs la liste de ses vêtements à Martha : une chemise claire, une culotte, un imperméable, une chemise bleu-marine, un gilet, deux maillots de corps et trois paires de chaussettes. C’est peu.
Il apprend l’anglais et va écrire quelques lettres dans cette langue. Jack lui a d’ailleurs écrit une lettre dans ce sens l’incitant fortement à la maitriser car il en aura besoin pour une parfaite intégration aux Etats-Unis.
En mars 1941, sa situation administrative auprès du Consulat américain s’améliore. Début avril 1941, il se rend à Marseille.

C’est Heinrich FEUER, un ami du Flandre, qui va lui payer le billet. Au final, il obtient un visa pour les Etats-Unis, part de Marseille à bord d’un paquebot faisant escale à Oran puis Gibraltar puis Casablanca en direction de la Martinique, nous sommes en mai 1941. Le paquebot Winnipeg au large de la Martinique est arraisonné par la marine anglaise et néerlandaise et dirigé sur Trinidad où les 750 passagers sont débarqués. Il loge à Port of Spain dans une famille polonaise. Il reprend un paquebot, le Brazil dont le billet a été en partie payé par Jack et arrive enfin à New York le 16 juin 1941 pour retrouver sa chère et tendre épouse.
Léo n’a jamais retrouvé ses deux valises qu’il avait laissé à Nantes. Les 500 kgs de bagages de Martha expédiés de Vienne à Rotterdam ont été spoliés par les Nazis en février 1943.
A la recherche des parents de Martha
Martha dans tous ses courriers évoque ses parents restés à Vienne qu’elle essaie de faire sortir d’Autriche. Herman, le frère d’Alfred des Etats-Unis entreprend également beaucoup de démarches pour faire sortir Alfred et son épouse Hedwig écrivant au Consulat Américain à Vienne.
Alfred écrit une lettre désespérée en août 1939 demandant de l’aide pour pouvoir migrer.
Cette lettre va être le déclencheur pour Farris Cassell d’écrire un ouvrage sur la vie d’Alfred et Hedwig BERGER, les parents de Martha : The Unsanwered Letter https://www.regnery.com/custom/unanswered-letter/
Alfred BERGER né le 2 juillet 1877 à Vienne est décédé à l’hôpital le 30 avril 1942 à l’âge de 65 ans tandis que son épouse Hedwig née le 5 août 1889 à Vienne est déportée par le convoi 22 de Vienne vers Minsk et Maly-Trostinets en Biélorussie le 26 mai 1942. Elle avait 53 ans. Il n’y a pas de feuille de témoignage déposée à Yad Vashem en son nom.

A la recherche de la famille de Leo
Le 14 novembre 1941, Martha écrit à la HICEM à Lisbonne pour leur demander des recherches au sujet de Moses CIZES, le frère de Leo, son épouse et leurs deux enfants ainsi que de la soeur de Leo marié avec Chaïm HERBST avec un enfant, tous résidant à Trembowla (Galice, Pologne).
La HICEM de Lisbonne transmet l’information, sur les indications de Martha, au Comité d’entraide sociale juif de Varsovie.

YIVO Institute for Jewish Research.
Mozes CIZES est marié avec Fanja et a deux enfants. Chaïm HERBST est marié avec Sabina née CIZES et a une fille Myra.
Moses CIZES né en 1897 est assassiné à une date inconnue. Chaïm HERBST est assassiné en 1942 dans un endroit inconnu.
Fanja, Sabina et Myra vont échapper à la l’assassinat grâce à Wincenty RAJSKI :
En juin 1943, avec la liquidation de la communauté juive de Trembowla, en Galicie orientale, Sabina Herbst, sa fille de cinq ans, Myra, et sa belle-sœur, Fania, se sont échappées du ghetto et ont demandé refuge aux agriculteurs locaux. Après avoir été volés par des nationalistes ukrainiens locaux, ils se sont rendus dans le village de Podhajczyki, où vivait Wincenty Rajski, un ancien client du défunt mari de Sabina Herbst. Rajski, qui était un homme honnête et un fervent catholique, accueillit les trois réfugiés, leur donna à manger et leur permit de se reposer, mais il était réticent à les laisser rester dans sa maison pendant un certain temps. Poussé à la compassion, cependant, par le sort de Sabina et de sa fille, Rajski a décidé de cacher les trois réfugiés dans une grotte dans un champ. Lorsque l’eau de pluie a inondé la grotte, Rajski a transféré les réfugiés dans le grenier de l’étable, où ils se sont cachés pendant une dizaine de mois, jusqu’à ce que la zone soit libérée par l’Armée rouge en mars 1944. Les réfugiés ont donné à Rajski les quelques biens qu’ils avaient réussi à sauver des voleurs, pour l’aider à payer leur entretien, mais Rajski lui-même n’a jamais demandé de paiement. À l’époque, le village était inondé de soldats allemands, en raison de l’avancée du front soviétique et, par conséquent, cacher des Juifs était encore plus dangereux que d’habitude. Après la guerre, Sabina, sa fille et sa belle-sœur ont émigré aux États-Unis tandis que les Rajski ont déménagé dans une région à l’intérieur des nouvelles frontières de la Pologne. Plus tard, les survivants, se souvenant comment Rajski avait risqué sa vie pour les sauver, lui ont envoyé des colis et sont restés en contact avec ses enfants, qui étaient trop jeunes à l’époque pour se rendre compte de ce qui se passait. Le 27 juillet 1995, Yad Vashem a reconnu Wincenty Rajski comme Juste parmi les Nations.
source : https://collections.yadvashem.org/en/righteous/4017100



Leo et Martha auront une fille aux Etats-Unis, Celia née le 14 juillet 1943 à New York. Leo exercera le métier d’artiste-peintre toute sa vie, exposant ses peintures sur les clôtures dans un quartier de New York. Les deux époux sont enterrés au Mount Hebron Cemetery (Flushing, Queens, NY).
1 – Carte du 13 mai 1939 de Martha de Vienne à Leo à Paris[Fichiers 5450 et 5451]
13 Mai 1939
Liebstes Leole !
Gerade kam Deine letzte Karte. Ich bin froh dass alles so gut geht. Wie geht’s mit der Sprache ? Ich möchte so gerne noch mehr wissen. Du weisst alles es ganz genau. Was Du alles sichst od Bu Gesellschaft hast etc. Aber vor Allein Mitzi hole Dir 2 wichtige Briefe ab. Einen im Hotel du Commerce und einen bei der Hauptpost? Überall sind auch jetzt Retourschein deine und im Hotel auch Photos. Das bei der Hauptpost ist wichtig. Jack schreibt sehr herzig. Er ist enttäuscht dass Du noch immer schreibst statt Englisch Marguerites, adresse polnische Dir nochmals. Sie wird sich freuen und Du hättest jemanden Dir gut Paris zeigen zu lassen, wenn Du schon dort hat.
GALIMIR Hotel Newton 11 bis, rue de l’Arcade Paris 8ème
Gestern war ich bei Polar. Du hast gesagt die lichteste Brit. Es will aber nicht die lichteste. Jetzt steht ich da mit dem gewaschenen Hatz. Hoffentlich wird er die lichtest bürsten kommen. Bei vom alles in Wohnung. Du hast mir doch das sein Zugeraten nicht ? Ist das gut ? Ich gehe jetzt in die Stadt und werde mich wahrscheinlich warm auch schweren Herzens entschliessen mir einen Begenn.
Bist wurde nur die Hugp. Marks zu kaufen. Es segnet oft und der möchte ich mir das Jack schonen. Schreibe Dir auch nach Saint-Nazaire. Habe gestern Sabina geschrieben du auch ? Viele tausend Bussi Mädi
Mit meinen guten Gesichten habe ich gute Freude es soll mit weiter immer so bleiben dann Gichts hoffentlich bald fur uns alle eine glückliches freudiges Wiedersehen. Bleibe weiter gesund lasse es Dir stats gut gehen. Grusse Küssen von einer Dich Liebender ?
13 mai 1939
Chère Léole !
Ta dernière carte vient d’arriver. Je suis contente que tout se passe si bien. Comment te débrouilles-tu avec la langue ? J’aimerais en savoir plus. Tu sais tout si bien. Ce que tu vois, ce que tu fais avec ton entreprise, etc. Mais d’abord, Mitzi, va chercher deux lettres importantes pour toi. Une à l’Hôtel du Commerce et une à la poste principale. Il y a des bordereaux de retour partout, et des photos à l’hôtel aussi. Celle de la poste principale est importante. Jack écrit très gentiment. Il est déçu que tu écrives encore en polonais au lieu d’anglais. ? Marguerite sera contente, et tu devrais montrer Paris, puisque tu y es déjà.
GALIMIR Hôtel Newton 11 bis, rue de l’Arcade, Paris 8e
Hier, j’étais au ?. Tu as dit le plus brillant des ?. Mais ça ne veut pas être le plus brillant. Maintenant, me voilà avec le panneau délavé. J’espère qu’il va tout avouer. Tout est dans l’appartement. ?. Tu me l’as conseillé, n’est-ce pas ? Ça te va ? Je vais en ville et je vais probablement, même le cœur lourd, décider de rencontrer ?.
Tu n’achèterais que des marques ?. Ça me fait souvent du bien, et je veux sauver Jack. Je t’écris aussi à Saint-Nazaire. J’ai écrit à Sabina hier, et toi aussi ? Plein de bisous,
Mädi
Illisible signé ?
Je m’amuse beaucoup avec mes beaux visages. Puisse-t-il en être toujours ainsi, et bientôt, j’espère, de joyeuses et heureuses retrouvailles pour nous tous. Prends soin de toi et de ta santé. Salutations, bisous de quelqu’un qui t’aime. Signé : ?


2 – Carte du 14 mai 1939 de Martha de Vienne à Leo Saint-Nazaire [Fichiers 5434 et 5436]
Wien 14 Mai 1939
Mein Liebes,
Heute erhielten wir Deinen letze Brief und Karte. ich freue mich seht mit deinen Berichten und hoffe dass Du inzwischen alles von uns erhalten hast. Den Brieg-f zum Hotel du Commerce und den zu dem jetziges Hotel auch nach Saint-Nazaire habe Dir gestern geschrieben doch. ohne Kabinenümmer. Bei nur hat sich nicht viel ereignet. Heute kann endlich von der Grete Post. Die Anna ist schon wieder geldknapp und muss jede Woche nach Tel Aviv fahren, wo sie für Hotel, Arzt und Medicamente Geld braucht. Sie sendet fur mein Putis ein schönes rotseidenes bemattes Taschentuch aus Palestine. Iche werde es Dir mit dem Dokumenten senden. Kannst ihn eventuell die Antwortkarte senden. Sie sind sich freuen. Oder eine Aussicht, wie Du Willst. Elton by Rechowot, Plugah Beton. Auch Onkel Otto kam Brief. Es und Onkel Joch wünschen Dir recht viel Nasel. Grete hat eine kleine Feier gehab aber nicht so offiziell. Den Versandten gegenüber hat sie und eine ernste Bekanntaschen Morgen werde ich mich erkundigen wohin man Dir schreiben kann und wann Dein Schiff wieder hält. Hoffentlich bekommst Du diese Karte noch. Ich schreibe sie bei der Westbahn danist sie mit dem Mittagszugarbeit. Ich sitze hier stolz in meinen neuen Ballon.
Es hat den Vorteil dass man viel und auch ganzalte Sachen dannette tragen kam. Dein Putsi schreibt dass ihm lange ist. Du sollst immer auf eine gute Zukunft hoffen. Ich bin ja im Gedanken immer bei Dir.
Hattest Du das Zimmer wenn Du pro Nacht bezahlt hattest nicht bei Tag verwenden kommen ? Warst Du bei GALIMIR ? Nachmal sind wir in Kitznig. Alle lassen Dich grüßen Frau Stier hat sich fest nach Die erkundigt. Gestern traf ich Otto Hs Schwager er lasst Dich Russen auch Hirschhom. Viele tausend Beisl und alles gute von Deiner Martha.
Vienne, 14 mai 1939
Ma chèrie,
Nous avons reçu aujourd’hui ta dernière lettre et ta dernière carte. Je suis très content de tes nouvelles et j’espère que tu as bien reçu notre courrier. Je t’ai écrit hier la lettre à l’Hôtel du Commerce et celle à l’hôtel actuel de Saint-Nazaire, mais sans numéro de cabine. Je ne me suis pas beaucoup occupé de moi. Aujourd’hui, je peux enfin recevoir du courrier de Grete. Anna est à nouveau à court d’argent et doit se rendre à Tel-Aviv chaque semaine, où elle a besoin d’argent pour l’hôtel, le médecin et les médicaments. Elle envoie de Palestine un magnifique mouchoir en soie rouge mat pour ?. Je te l’enverrai avec les documents. Pourrais-tu lui envoyer une carte-réponse ? Ils sont ravis. Ou une perspective, comme tu le souhaites. Elton par Rechovot, Plugah Beton. Oncle Otto a également envoyé une lettre. Lui et oncle Jocha te souhaitent bonne chance. Grete a organisé une petite fête, mais pas très officielle. Elle et une connaissance sérieuse ont une relation avec le répartiteur ?. Demain, je saurai où t’écrire et quand ton bateau reviendra. J’espère que tu recevras encore cette carte. Je l’écris à la Westbahn, puis elle sera dans le train de midi. Je suis assis ici, fière, dans mon nouveau ballon.
L’avantage, c’est qu’on peut porter beaucoup de vêtements, même de très vieux vêtements. Ton Poutsi écrit qu’il est long. Tu devrais toujours espérer un bel avenir. Je pense toujours à toi.
Tu n’as pas pu utiliser la chambre pendant la journée alors que tu payais à la nuitée ? Étais-tu avec GALIMIR ? Nous reviendrons à Kitznig. Tout le monde te salue. Mme S? a pris de tes nouvelles. Hier, j’ai rencontré le beau-frère d’Otto H. ; il te laisse aussi aller chez les ?. Des milliers de baisers et tous mes vœux de bonheur de la part de ta Martha.


3- Lettre de mai/juin 1939 de Jack WEINRIB NY à Leo [Fichiers 5347 et 5348]
No date but May/June 1939
My dear Leo,
We have received your too letters today. We were constantly in touch with conditions and have been trying in every way we can. So far we do not know definitely whether you can land or not in Cuba.
However we have informed Dr SASS also the French Line if a bond of 500 dollars will be required for deposit with the Cuban government we shall do so.
You may feel sure that we shall do everything possible for you.
Jack WEINRIB
We have been in touch with your uncle Herman BERGER and everyone here to familiar with the situation.
Aucune date, mais mai/juin 1939
Mon cher Léo,
Nous avons reçu tes deux lettres aujourd’hui. Nous sommes constamment au courant des conditions et faisons tout notre possible. Jusqu’à présent, nous ne savons pas avec certitude si tu peux débarquer ou non à Cuba.
Nous avons toutefois informé le Dr SASS et la Compagnie Générale Transatlantique que si une caution de 500 dollars était exigée auprès du gouvernement cubain, nous la verserions.
Sois assuré que nous ferons tout notre possible pour toi.
Jack WEINRIB
Nous avons pris contact avec ton oncle Herman BERGER et tout le monde pour être au courant de la situation.


4 – Carte du 25 juin 1939 de Martha de Vienne à Leo Nantes [fichiers 5380 et 5381] :
25 Juni 1939
Liebster Burli !
Ich habe zwar schon lange nichts von Dir bekommen doch ich hoffe ich, dass Du gut untergebracht bist. Schreibe mir genau wie es Dir geht.
Mit der heutigen Post erhielt ich die Vorladung zur Untersuchung für den 8 August. Der Sonntag ist und ich gerade keine Retourkarte habe bekommt. Du diesmal uns eine gewöhnliche. Hat Du meinen letzte Brief nach Nantes erhalten ?
Ich fahre jetzt nach Hitzing wo andern alle daranschreiben werden.
Bleibe recht gesund und sei herzlicht gegrüsst und gekiest von Deiner Martha
Illisible
Mutti
Lieber Leo ! Wenn ich denke, was Du alles erlebst hast, seit dam wir und Geschen, wird mir ganz solmischmerlich. Ich wünsche Dir, dass es Die viele Grüsse und Küsse. Deine Mitzi Tante.
Lieber Leo ! Danke Dir viele herzliche Grüsse und wünsche Dir viel Glück darein Tante Mathilde.
[Illisible]
Beste Grussen. Else KOENIG
Auch von mir beste Grüsse zu alles Schöne für die Zukunft. Ihr A. SCHREIN
25 juin 1939
Cher Burli !
Je n’ai pas eu de tes nouvelles depuis un moment, mais j’espère que tu vas bien. Écris-moi exactement comment tu vas.
Avec le courrier d’aujourd’hui, j’ai reçu la convocation pour un examen médical le 8 août. C’est dimanche et je n’ai pas reçu de carte de retour. Tu nous en as envoyé une normale cette fois. As-tu reçu ma dernière lettre pour Nantes ?
Je vais à Hitzing maintenant, où tout le monde écrira.
Prends soin de toi et meilleurs vœux de ta Martha.
Illisible
Maman
Cher Léo ! Quand je pense à tout ce que tu as vécu, je me sens vraiment mal. Je te souhaite le meilleur. Mille bises. Ta tante Mitzi.
Cher Léo ! Merci et je te souhaite beaucoup de succès, tante Mathilde.
[Illisible]
Cordialement, Else KOENIG
Je te souhaite également le meilleur pour l’avenir. Cordialement, A. SCHREIN


5 – Carte du 20 juillet 1939 de Martha de Vienne à Leo Nantes [Fichiers 5353 et 5355] :
20 Juli 1939
Obwohl ich seit Samstag keine Post von Dir habe, will ich doch meinen Stundenplan, Monate und Donnerstag zu schreiben einhalten. Hoffentlich geht es Dir weiter recht gut. Vielleicht kommt heute mit der Nachmittagpost nicht ein Brief von Dir. Gestern erhielten von Onkel Jula und heute von Onkel Otto Nachricht. Sie freuen sich, dass Du Dich benunhst nach Ihnen zu helfen. Was machst Du den ganzen Tag, gehst Du auch baden ?
[Koffer] mit mir nehmen ist nicht praktisch da es schwer ist und ich nicht weiss ob ich einen Träger finde. Benötigst Du irgend eine Kleinigkeit ? Bekommst bald ehrersönn Naschen.
Wir sind am 2 Mai 1938 beim American Konsulat registriert die Nummer gibt aber auch für mich, da ich auf der deutschen Quote bin. Ich hoffe dass Du bald drankommst. Es war auf der K.G. abgeschlagen, dass Rin. Landkarte, de bis 25 Mai registriert sind, bis Februar 1940 darankommen. Da Ihr doch hoffentlich in die besorzugte Guste kommt so kann das ja früher sein.
Gestern ware Olly GRÜMBERGER und Eugen hier. Olly fährt schon nächste Woche nach New York. Rosa ist seit vorigen Dienstag weg. Obwohl wir jede Woche beisammen waren, hat sie mich nicht einmal vorständigt, dass sie wegfährt. Hast Du von Galimir etwas gehört ? Ich werde Marguerite schreiben dass ich nach Paris komme. Schiede mir die Adresse von den K.G. bei er Du warst. Heute kommst Tante Elsa. Vorgestern waren wir bei RUSSO geladen. Alle lasse Dich grüssen. Recht herzlichen Grüsse und Küssen. Deine Martha
Viele herzliche Grüsse JKzme
Auch von mir sehr herzlichte Grüsste 2 Küsse in Meiner liebe Deine Mutti.
20 juillet 1939
Bien que je n’aie pas reçu de courrier de ta part depuis samedi, je tiens à respecter mon programme d’envoi les lundis et jeudis. J’espère que tu vas bien. Il n’y aura peut-être pas de lettre de toi dans le courrier de l’après-midi aujourd’hui. Hier, j’ai reçu un message d’oncle Jula et aujourd’hui d’oncle Otto. Ils sont ravis que tu essaies de les aider. Que fais-tu de la journée ? Vas-tu aussi nager ?
Prendre [une valise] n’est pas pratique, car elle est lourde, et je ne sais pas si je trouverai un porteur. As-tu besoin de petites choses ? Tu recevras bientôt de délicieuses friandises.
Nous nous sommes enregistrés au consulat américain le 2 mai 1938 et les numéros de quota me seront attribués uniquement pour moi car je suis sur le contingent allemand. J’espère que tu recevras le tien bientôt. Il était indiqué sur le KG que les cartes postales enregistrées avant le 25 mai arriveraient avant février 1940. Comme j’espère que tu entres dans la catégorie privilégiée, cela pourrait arriver plus tôt.
Hier, Olly GRÜMBERGER et Eugen étaient ici. Olly part pour New York la semaine prochaine. Rosa est partie depuis mardi dernier. Bien que nous ayons été ensemble chaque semaine, elle ne m’a même pas prévenue de son départ. As-tu des nouvelles de GALIMIR ? J’écrirai à Marguerite pour lui dire que je viens à Paris. Donne-moi l’adresse du K.G. où tu étais. Tante Elsa vient aujourd’hui. Avant-hier, nous étions invités chez Russo. Je t’envoie mes meilleurs vœux. Amitiés et bisous. Ta Martha.
Mes meilleures amitiés, JKzme.
Mes plus chaleureuses salutations également. Deux gros baisers à mon amour, ta Mutti.


6 – Lettre du 25 août 1939 de Martha CIZES de Cherbourg à Leo CIZES Nantes posté le 28 août 1939 [Fichiers 5702, 5703 et 5704] :
25 août 1939
Liebstes Burli
Habe gerads eine Karte an Dich gegeben. Wir sind noch nicht auf dem Schiff. Von den th. Eltern bekam ich ein lieben Brief mit 1 Bild von Evi. Es ist sehr bauge mach Dir. Gebe Gott uns GlÛck fur dem baldiger Wiedesehen.
Habe har gejausnet sind bin dam sisch einige Zeit un Speiserwagen gesessen.
Da liner keinere anderere Möglichkeit. Sende Dir un Brief 50 Fr. fûr Dr Jellinek. Ob die Kisten auf dem Schiff sind, kann ich erstan Bord erfahren.
Tansende junige Küsse Deine Dich sehr liebende Martha
Très cher Burli
Je viens de te donner une carte. Nous ne sommes pas encore sur le bateau. J’ai reçu une jolie lettre de mes parents avec une photo d’Evi. C’est très gentil de leur part. Que Dieu nous accorde la chance pour des retrouvailles rapides.
J’ai pris une collation puis je suis resté assise dans un wagon-restaurant pendant un moment.
Il n’y a pas d’autre option. Je t’envoie une lettre de 50 francs pour le Dr Jellinek. Je ne peux savoir si les malles sont sur le navire qu’une fois à bord.
Bisous jeunes et étincelants. Ta très aimante Martha



7 – Carte du 25 août 1939 de Martha de Paris à Leo Nantes[Fichiers 5421 et 5423] :
Paris 25 August 1939
Mein Theures
Bim gut gefahren und habe auch Zeitreise etwas geschlafen und folgsam gegessen. Habe mir dann ein Auto genommen und bin zu Marguerite gefahren. Ich war jetzt mit Ihr einkaufen und schreibe jetzt bei Ihr im Hotel. Wir gehen daner gemeinsam zur Schiffsgeselleschaft. Ich denke immerfort an Dich mein Theures und alle unsere Theuern. Ich hoffe fort auf Gott und ein Winder. Bis ich bei der Schiffsgesellschaft war schreibe ich weiter. Vielleicht kann Dr S. bald was machen dass wir uns schneller wieder sehen. Ich komme gerade von der HAPAG. Fahre Mittag nach Cherbourg und dann weiter. Das Gepäck bekomme ich auf Kosten der HAPAG zur Bahn und auch die antahlung für nach Cherbourg. Ich wünsche Sir alles Schöne und mich beiden ein baldiges.
Wieder sehen. Viele tausend Küsse Deine Dich innigst liebender Martha
Bei der HAPAG glaubt es man braucht nicht versichen. Wenn es möglich sein, schreibe ich nicht Horten.
Paris, le 25 août 1939
Mon chéri
J’ai fait un bon trajet en train, j’ai aussi dormi un peu et bien mangé. Ensuite, j’ai pris une voiture et je suis allée chez Marguerite. Je suis allée faire des courses avec elle et je lui écris maintenant à son hôtel. Nous irons ensuite ensemble au siège de la compagnie. Je pense tout le temps à toi, mon chéri, et à tous nos chers amis. J’espère toujours que Dieu nous accordera une aide. Je continuerai à t’écrire jusqu’à mon arrivée au siège de la Compagnie. Le Dr S. pourra peut-être arranger quelque chose pour que nous puissions nous revoir bientôt. Je reviens tout juste de la HAPAG. Je pars pour Cherbourg à midi et après, j’enverrai mes bagages à la gare aux frais de la HAPAG, ainsi que le paiement du train pour Cherbourg. Je te souhaite le meilleur et j’espère que tu me reverras bientôt.
À bientôt. Mille bisous, ta très chère Martha.
HAPAG estime qu’une assurance n’est pas nécessaire. ?


8 – Carte du 25 août 1939 de Martha CIZES Paris à Leo CIZES Nantes[Fichiers 5383 et 5385] :
25 August 1939
Mein Theuerstes !
Ich habe Dir wohl erst zu einigen Stunden geschrieben. Da dies aber das Einzige ist, was ich tim kann, um wenigstens so wist Euch meinen Liebsten zu plaudern so schreibe ich wieder. Ich sitze im Sondierung nach Cherbourg. Er wild bald abfahren. Bei meiner Ankunft ins Cherbourg gebe die Karte auf. Wie gerne würde ich mit Dir Putei tauschen. Wenn uns nur der Gott wieder hilft, er hat doch bisher immer noch geholfen. Bitte schreibe mir viel und oft alles ganz ehrlich. Wir fahren gegessen den mirmein Burli gekauft hat. Es ist eine Deutsche mit Mädel und 2 American Damen und 2 Amerikan Herren im Coupé. Die zu Meinen Nichtverstehen können sehr lustig sind. Est is jetzt 2 h. und mein Burli ist sicher gerade nach denn Essen und ruhst sich bravars. Lasse es Dir mir z-eine glickst gut gehen, bleibe gesund und sei unarznt und unnigst geküsst von Deiner Dich Liebender.
Grüsse alle Deine richt herzlich von mir. Ich sehe mir gerade die französische Zeitschrift Versichrechtung und the Welt willst.
Vielleicht gehe ich Kaffer trinken
25 août 1939
Mon chéri !
Je ne t’ai probablement écrit qu’il y a quelques heures. Mais comme c’est le seul moment où je peux au moins discuter avec toi, mon chéri, je te réécris. Je suis en voyage de reconnaissance pour Cherbourg. Il part bientôt. Dès mon arrivée à Cherbourg, je posterai le billet. Comme j’aimerais échanger ma place avec toi. Si seulement Dieu nous aide encore, il nous a toujours aidés jusqu’à présent. Écris-moi souvent et honnêtement. Nous allons dîner chez ?. Il y a une Allemande avec une fille, deux Américaines et deux Américains dans le compartiment. Ils sont très drôles, malgré ce que je ne comprends pas. Il est 14 heures, et mon mari vient probablement de dîner et se repose bien. J’espère que tu vas bien, que tu es en bonne santé et que tu es sain et sauf. Je t’embrasse bien fort de la part de ton épouse bien-aimée.
Envoie mes plus chaleureuses salutations à tous les tiens. Je suis en train de lire le magazine français ? et le Welt.
Je vais peut-être aller prendre un café.


9 – Lettre du 25 août 1939 de Leo de Nantes à Martha [Fichiers 5710 et 5711] :
Nantes 25 August 1939
Mein sehr liebes Martherl !
Ich hoffe dass Du gute Reise gehabt hast und Du liebes Marthere gut angekommen bist. Ich Will auch hoffen mein Liebes dass Du Dich die ganze mutig gehalten hast wie Du mich versprochen hast. Ich sehe in Gedanken das Bild for meinen Augen dass Dich unsere lieben Verwandten von Schiff abholen werden. Es ist zwar heute wahrend meines Schreibens nicht und glich aber ich hoffe es wird so geschehen. Gestern Nachts haben mich noch TENENBAUM, ROSENZWEIG, RIZEN Dawid unbedingt ins Coffee verschleppt auf eine Flache Limonade und so sind wir bis 13h45 dort gewesen um mich einmischen abzulenken. Natürlich war ich mit meinen Gedanken bei Dir ! mein Liebstes. Dan bin ich in mein Zimmer gegangen mit meinen Chawer zu sollafen. Er hat schon geschnarcht. Ich habe lange nicht einschlafen können und immer Dich Bein Coupefenster gaschen und Dir das Händchen gedrückt und dann in Gedanken Deine Reise weiter verfalgt. Leider noch es nur Phantasie. Schade dass ich Dich nach Paris nicht begleiten konnte, um Dir mein Liebes in so manchen behilflich zu sein. Hoffentlich hast Du Dich gleich zu Marguerite gefahren oder hast Du so gemacht mit ich Dich sagte.
Ins Coffee zu gehen inn etwas aus zu ruhen. Mich tut es Leid dass Dich in der Nacht fahren liess. Bitte beschreibe mich genau die Reise dass ich im Bilde bin. Wie war die Schiffsfahrt ? Hast Du nette Kabinen genosinen gehabt ? Ich hoffe die Heerluft wird Dir gut getan haben so wie mich. Wie war es mit der Seckrankheit ? Hast Du Dich Tapfer gehalten wie Du geglaubt hast ? Wie hat Dich die Kost geschmeckt ? Hast Du Dich mein Liebes auch abgelenkt Dich auch unterhalten ? Mich würde es nur freuen. Wenn Du welche Aufnahmen gemacht hast und wenn es Dir nur möglich ist konntest nur welche einsenden oder ich werde sie hoffentlich bald in Kurze sehen können.
Heute hat der H. BAUMGARTEN von FANTL aus Paris eine Karte bekommen und schreibt ihm folgendes. Er hat heute vom Komitee 160 francs bekommen für artöstliche Untersuchung bekommen in bekommt in einigen Tagen das Visum. Berichtet wieder, dass die polnische Quota besonders unterstützt wird und die genige welche ich im April, Mai und Mitte Juni registriert haben kommen in 3 Monaten.
Nantes, le 25 août 1939
Ma très chère Martha !
J’espère que tu as fait bon voyage et que tu es arrivée saine et sauve, ma chère Martha. J’espère aussi, mon amour, que tu as gardé courage jusqu’au bout, comme tu me l’avais promis. Je revois en tête l’image de nos chers parents venant te chercher au bateau. Ce n’est pas encore arrivé aujourd’hui, mais j’espère que ça arrivera. Hier soir, TENENBAUM, ROSENZWEIG, ROZEN Dawid ont insisté pour m’emmener au café boire une limonade, et nous y sommes restés jusqu’à 13 h 45 pour me distraire. Bien sûr, j’étais en pensée avec toi ! Ma chérie. Puis je suis allé dans ma chambre pour dormir avec mon ?. Il ronflait déjà. Je n’ai pas pu m’endormir pendant longtemps et je n’arrêtais pas de haleter à la fenêtre du compartiment, de te serrer la main, puis de poursuivre ton voyage en pensée. Malheureusement, ce n’est encore qu’un fantasme. C’est dommage que je n’aie pas pu t’accompagner à Paris pour t’aider sur tant de choses, ma chèrie. J’espère que tu es allée directement chez Marguerite ou que tu as fait ce que je t’ai dit.
Aller au café, c’est se reposer un peu. Je suis désolé que tu aies dû partir ce soir. Décris-moi le voyage en détail pour que je sois au courant. Comment s’est passée la traversée en bateau ? As-tu une belle cabine ? J’espère que l’air t’a fait du bien, comme à moi. Comment s’est passée la nausée ? As-tu résisté aussi bien que tu le pensais ? As-tu aimé la nourriture ? Ma chérie, as-tu trouvé quelque chose pour te distraire et te divertir ? J’en serais ravi. Si tu as pris des photos, et si possible, pourrais-tu m’en envoyer, ou j’espère pouvoir les voir bientôt.
Aujourd’hui, Monsieur BAUMGARTEN a reçu une carte de Monsieur FANTL à Paris, et il y a écrit : « Il a reçu 160 francs du comité aujourd’hui pour un examen artériel et recevra son visa dans quelques jours. » Il a de nouveau indiqué que le contingent polonais bénéficiait d’un soutien particulier et que les [Visas] des quelques personnes qui ont été enregistrées en avril, mai et mi-juin arriveront dans trois mois. (Suite sur une deuxième lettre datée du 27 août 1939)


10 – Carte du 26 août 1939 de Martha de Paris à Leo Nantes [Fichiers 5366 et 5368] :
Paris, 26 August 1939
Mein Theures
Wie Du aus meinen Telegramm, dass ich vorhin aufgab schon weisst, bin ich wieder in Paris. Wir war bereits auf dem Boot, dass uns zur Hansa bringen sollte, als man mir sagte, dass diese von Cherbourg nach Hambourg zurückgerufen wurde, ebenso Die Bremen. Ich habe ganz angenehme Gesellschaft und warte halt ob. Hoffentlich wird alles irgendwie gut gehen. Für die Amerikan Staatsbürger die dabei waren, es waren sogar hauptsächlich. Amerika wird wahrscheinlich ein Amerikan Dampfer kommen. Letzte Nacht schliefen wir in Ch. auf Kosten HAPAG und jetzt bin ich wieder Hôtel Victoria Paris VIII 17, rue de Castellang Chambre n05. Es ist besser, du schreibst mich zu Marguerite Paris VIII 1, bis rue de l’Arcade. Ich gehe heute zu LEDERER. Wenn ich wenigstens mit Dir sein könnte, doch um ich jetzt hier warten. Morgen beginnt haft wieder Schmorren in der rue de Durance. HAPAG kümmert sich nicht um uns. Bis ich war weiss, schreibe ich wieder. Tausende Küsse Deine Dich Martha
Franzozichen und Englischen komm.
Ich bin Dolmetsch da meine Gesellschaft nicht
Hast Du die 50 francs bekommen ?
Paris, le 26 août 1939
Mon chéri
Comme tu le sais déjà par mon télégramme, je suis de retour à Paris. Nous étions déjà sur le bateau qui devait nous emmener à la Hansa (?) lorsqu’on m’a annoncé son rappel de Cherbourg à Hambourg, tout comme le Bremen. Je suis en très bonne compagnie et j’attends. J’espère que tout se passera bien. Quant aux citoyens américains présents, il y en avait beaucoup. L’Amérique viendra probablement sur un paquebot américain. Hier soir, nous avons dormi à Cherbourg aux frais de la HAPAG, et me voici de retour à l’Hôtel Victoria, Paris VIII, 17, rue de Castellane, chambre n° 5. Il serait préférable que tu m’écrives à Marguerite, Paris VIII, 1, bis, rue de l’Arcade. Je vois les Lederer aujourd’hui. Si seulement je pouvais être avec toi, j’attendrais ici pour l’instant. Demain, la situation recommencera à se dégrader, rue de Durance. La HAPAG ne nous prête aucune attention. Dès que j’en sais plus, je t’écrirai à nouveau. Mille bisous, Martha.
Les français et les anglais viennent.
?.
As-tu reçu les 50 francs ?


11 – Carte du 26 août 1939 de Leo de Nantes à Martha Paris via Marguerite GALIMIR [Fichiers 5387 et 5389] :
Nantes 26 August 1939
Mein Theuerstes !
Soeben erhielt ich während ich an die liebe Eltern eine Karte schrieb Dein Telegram dass Du eben abwarten müsst. Mein Liebstes ! verliere nicht den Kopf und wir müssen jetzt praklisch hand. Hast Du ein bestimmten Termin zu warten ? Wenn nicht, si ruhe Dich einen Tag zuerst aus. Dann gehe zum Comite ersucht um Bahnsperen nach Nantes und ersucht auch dass Deine seitere unterstutsung nach Nantes dirigiert wird. Nehme dir eventuell etwas von den Coupekoffern mi was Du von Kleidern brauchst etc. Sind die Kolis nach Cherbourg angekommen ? Also nachmals mache Dir keine grosse Sorgen. Die Hauptsache ist dass Du hier bist. Du wirst wahrscheinlich mit einen anderen Brief fahren. Sollst Dich nicht zu viel abheben da du geniert Strapalzen gehabt hast. Nachmals Kopf Hach !
Mache alles in Ruhe und nicht anhetzen. Hoffentlich reicht Dich noch diese Karte. Ich weiss nicht Deine Adresse, daher muss ich Fräulein GALLIMIR schon belästigen.
Bitte wenn möglich mich gleich antworten.
Ich schliesse mit herzlichen Grüssen und Küssen Dein Dich liebender.
Leo
Hertzliche Grüsse an Fräulein GALIMIR
Fraulein GALIMIR ! Bitte wenn unmöglich meines Frau gleich auszuhändigen. Besten danken. L.
Nantes, le 26 août 1939
Ma chérie !
Je viens de recevoir ton télégramme alors que j’écrivais une carte à mes chers parents. Tu me disais qu’il fallait attendre. Ma chérie ! Ne perds pas la tête, il faut agir maintenant. As-tu un rendez-vous précis à attendre ? Sinon, repose-toi d’abord une journée. Ensuite, va au Comité et demande la réservation du train jusqu’à Nantes, pour que que ton aide soit acheminée vers Nantes. Prends quelques valises dont tu as besoin, comme des vêtements, etc. Les colis sont-ils arrivés à Cherbourg ? Alors, ne t’inquiète pas trop. L’essentiel est que tu sois là. Tu voyageras probablement avec une autre lettre. Ne te laisse pas emporter, tu as traversé beaucoup d’épreuves. Encore une fois, courage !
Prends les choses avec calme et ne te précipite pas. J’espère que cette carte te suffira. Je ne connais pas ton adresse, je vais donc devoir déranger Mlle GALLIMIR.
Réponds-moi immédiatement si possible.
Je termine par mes chaleureuses salutations et mes baisers. Bien à toi, affectueusement.
Léo
Mes salutations à Mademoiselle GALIMIR
Mademoiselle GALIMIR ! Veuillez la remettre immédiatement à ma femme si possible. Merci beaucoup. L.


12 – Lettre du 27 août 1939 de Leo de Nantes à Martha (suite du 25 août) [Fichiers 5712 à 5715] :
Nantes 27 August 1939
Mein Theuerstes !
Ich schreibe Dich nachmals da ich glaube Dich nicht alles geschrieben zu habe, was ich Dir Sagen sollte. Hoffentlich hat Dich das Fräulein GALIMIR ereicht und Dir meine Karte übergeben konnte. Leider habe ich von Dir keine Adresse.
Ich möchte Dich nachmals raten zum Komitee zu gehen und schilderst Deinem Fall (immer sagen dass Dein Mann von Der « Flandre ») und dass man Deine Unterstützung nach Nantes dirigiert. Erkundige Dich bei der HAPAG ob die Bagage der Passagiere in Cherbourg ausgeladen wurden. Vielleicht kannst Du dort sagen dass Du hier Frankreich bleibst und nicht nach Deutschland zurückkehrst. Weil die Passagiere die Hamburg eingertragen sind haben keine Berechtigung ihre Bagage im Ausland ausladen zu lassen. Bei Dich ist aber ein ganz anderer Fall. Fur Dich nicht abhetzen und mache alles in Rue. Tue Dich nicht abhetzen und mache alles in Rue. Ich bin nur froh dass hier bist und nicht in Hamburg eingestiegen bist hattest. Du nach Gott behüte nach Deutschland zurück müssen. Nehme es nicht mein Liebstes fur will zu Tragisch. Es ist so bestimmt. Du weisst Dich dass es bei mir nach viel sollimmer war und habe die Hoffnung nie aufgegeben wie auch den Kopf nicht verloren.
In Deinen Fall ist noch viel milder Du wirst halt mit mir Beisammensein und eine kurze Zeit antworten müssen. Du wirst halt mit einen anderen Schiff fahren und die Schiffskarte bekommt Du bestimmt von Komitee. Das hat mir der SUSSMAN gestern gesagt. Mache Dir auch nichts daraus von das Komitee fur Dich nur 250 francs. Man nach Nantes dirigiert (wen Du mehr herausbekommen kannst ist selbst verständig besser).
Ich werde schon die Sache schicken. (Denke Dir ich habe jetzt den GOLDHIRSCH gut morgen gesagt hat er mir sogar laut und höflich gedankt).
Ja ! ich wollte Dich sagen dass nicht nach Deutschland Schiffe sind nicht abgegangen sondern auch Franzoze und Englische. Also mein liebstes Fräuli braucht nicht besorgt sein dass Du mit Deinen Mann nach eine kurze Zeit beisammen sein musst. Gehl nicht ? Ich werde mein Schreiben unterbrechen und warten vielleicht bekomme von Dir mein Liebstes inzwischen Nachricht. Grade habe ich von Dir zwei Karten bekommen von 25 26 August. Ich bin Dir sehr Dankbar dass Du so fleissig schreibt und bin froh dass Du so angenehme Geschäft hast. Glaubst Du mein teuerstes dass Du in einigen Tagen fahren wirst kommen ? So gerne ich Dich nach sehen mochte ist mir doch liebes wenn mein Allerliebstes in Sicherheit ist. Hoffentlich komme ich auch bald daran. Ich habe Dich schon einen ziemlich grossen Brief nach vorgestern zur Tante geschrieben sie auch an ihr einen Brief beigeschlossen.
Hoffentlich wirst Du ihn bald mit Gottes Hilfe in America lesen. Gestern habe ich auch an Fräulein GALIMIR für Dich eine Karte geschrieben, hast Du sie bekommen ? Also mein allerliebstes Lumperl Wenn du glaubst dass es nicht udtig ist zu mich zu mich zu kommen so verbringe die einige Tage recht angenehmen ie gut. Erhole Dich gut und denke nicht viel nach weil damit macht man doch nicht besser. ich bin immer mit meinen Gedanken nur bei Dich und verfolge mit Spannung Dein gutes Resultat. Schreibe mich bald was Du erledigt hast. Was Du beim Komitee ausgerichtet hast dass ich über alles informiert bin. Die Keute sind hiere sehr optimistisch und es kommt kein Krieg. Du fragst mich ob ich die 50 francs bekommen habe. Wozu hast Du mir eigentlich die geschickt Du wirst bad die Nesser brauchen können.
Ich lege Dich fur alle Falle wieder bei und wenn Di mehr braucht so schreibe mich schicke ich Dich noch. Du weiss Doch dass Du geht in die Durance. Warum gehst Du nicht zu Zofroig 60 (Metro Wagram). Ich werde inzwischen fleissig den Eltern schreiben und werde in stetze Verbindung sein. Werde marge nie ich etwas nähes weiss sie informieren.
Schon dazu Mein Liebes bei der Durance in Fühlung mit einer Mme KLATULHIN übrigens ich lege Dich hier die adresse von Herrn FANTL bei welche ist in Nähe von Dich und es wird Dich auch hier einen Rat gaben können wegen der Frau KLADSKIN. Betone immer dass Dein Mann von der Flandre » ist. Adresse Hotel : Monthalon 15, rue Monthalon Paris 9. Versuche eventuell ihm anzurufen da er eventuell am Montage abends weg fährt.
Also mein Liebstes ich weiss schon nicht mehr Dich zu schreiben als ich Dir den Erfalg wünsche und viel Gluck. Wenn Du etwas näheres weisst so schreibe mich bald.
Ich schliesse mit herzlichen Grüßen und viele tausende Küsse Dein Dich liebender Leo
Viele herzliche Grusse an Fräulein GALIMIR and am Herrn GALIMIR und wunsche baldige Besserung.
Bester Gruss alles gute Tenenbaum (mit einem n) ich habe gesprochen
Nantes, le 27 août 1939
Ma chérie !
Je t’écris à nouveau car je pense ne pas avoir tout écrit. J’espère que Mlle Galimir est parvenue à te joindre et a pu te remettre ma carte. Malheureusement, je n’ai pas ton adresse.
Je te conseille à nouveau d’aller au comité et d’expliquer ton cas (en précisant toujours que votre mari est à bord du Flandre) et que tu sois dirigée vers Nantes. Vérifie auprès de la HAPAG si les bagages des passagers ont été déchargés à Cherbourg. Tu pourrais peut-être leur dire que tu restes en France et que tu ne retournes pas en Allemagne. Car les passagers enregistrés à Hambourg ne sont pas autorisés à faire décharger leurs bagages à l’étranger. Mais ton cas est tout autre. Ne te précipites pas et ne fais pas tout à la va-vite. Je suis simplement content que tu sois là et que tu n’ai pas embarqué pour Hambourg. Dieu te garde de devoir retourner en Allemagne. Ne le prends pas pour acquis, ma chérie. C’est tellement tragique. Tu sais que pour moi, après tant d’épreuves, c’était comme ça, et je n’ai jamais perdu espoir ni perdu la tête.
Dans ton cas, c’est encore plus clément. Tu devrais simplement rester avec moi et me répondre rapidement. Tu voyageras simplement sur un autre bateau, et le comité te délivrera certainement le billet. SUSSMAN me l’a dit hier. Ne t’inquiétes pas si le comité ne te donne que 250 francs. Il te dirigera vers Nantes (si tu peux en savoir plus, mieux vaut être raisonnable).
Je te l’enverrai. (Imagine que je viens de saluer GOLDHIRSCH, et qu’il m’a même remercié haut et fort.)
Oui ! Je voulais te dire que les paquebots ne sont pas partis pour l’Allemagne, mais aussi pour la France et l’Angleterre. Alors, ma chérie, tu n’as pas à t’inquiéter de devoir rester avec ton mari un court instant. N’est-ce pas ? Je vais interrompre mon écriture et attendre ; peut-être aurai-je de tes nouvelles, ma chèrie, en attendant. Je viens de recevoir deux cartes de ta part, datées des 25 et 26 août. Je te suis très reconnaissant de ton assiduité et je suis ravi que tu ai une si bonne relation. Penses-tu venir, ma chérie, dans quelques jours ? J’aimerais beaucoup te voir, mais je suis heureux que ma chérie soit saine et sauve. J’espère que je m’en occuperai bientôt. Je t’ai déjà écrit une assez longue lettre à ta tante avant-hier, et elle a joint une lettre à elle aussi. J’espère qu’avec l’aide de Dieu, tu le liras bientôt en Amérique. Hier, j’ai aussi écrit une carte à Mlle Galimir. L’as-tu reçue ? Alors, mon cher petit coquin, si tu penses qu’il est inutile de venir me voir, profite bien de ces quelques jours agréables. Repose-toi bien et ne réfléchis pas trop, car cela n’arrange rien. Je pense toujours à toi et je suis tes résultats positifs avec enthousiasme. Écris-moi bientôt pour me raconter ce que tu as accompli. Ce que tu as dit au comité, pour que je sois au courant de tout. Les gens ici sont très optimistes et il n’y a pas de guerre en vue. Tu me demandes si j’ai reçu les 50 francs. Pourquoi me les as-tu envoyés ? Tu en auras certainement besoin. Je te rejoins au cas où, et si tu as besoin de plus, écris-moi et je t’enverrai plus tard. Tu sais, bien sûr, que tu vas à Durance. Pourquoi n’irais-tu pas à Zofroig 60 (métro Wagram ?) En attendant, j’écrirai régulièrement aux parents et resterai en contact permanent. ?.
Ma chérie, je suis en contact avec une certaine Mme KLATULHIN à Durance. Au fait, je joins l’adresse de M. FANTL, qui est près de chez toi, et il pourra te donner quelques conseils concernant Mme KLADSKIN. Précise toujours que ton mari est à bord du Flandre. Adresse de l’hôtel : Monthalon 15, rue Monthalon, Paris 9e. Essayes de l’appeler, car il pourrait partir lundi soir.
Alors, ma chérie, je ne sais que t’écrire, si ce n’est pour te souhaiter bonne chance et succès. Si tu en sais plus, écris-moi vite.
Je termine avec mes chaleureuses salutations et mille baisers. Ton tendre Léo.
Salutations chaleureuses à Mlle GALIMIR et à M. GALIMIR, et je te souhaite le meilleur.
Cordialement, tout le meilleur, Tenenbaum (avec un n). J’ai parlé.




13 – Carte du 27 août 1939 de Martha de Paris à Leo Nantes [fichiers 5364 et 5362] :
27 August 1939
Mein Theuerstes,
Wen heute den gawom Ferg. nicht zuhause. Habe Nachtmittags Deine Karte bekommen und mich riesig gefreut daunt. ich habe nicht gleich geantwortet das ich eigentlich nicht wurste. Ich weiss auch jetzt noch nichts. Werde mich morgen in der Rue Jouffroy beraten. Ich weiss nicht ob ich nicht hier ein Schiff aberaten muss. Ich werde Dir bald wieder schreiben. Die Eltern werden wahrscheinlich unsere Post nicht erhalten. ich darf gar nicht daran denken. Hoffentlich geht es Dir recht gut und bist Du gesund. Heute habe ich vom Komitee eins mit den Bekannten um 1,50 francs ganz gutgegessen. Also wegen Nantes kommen, so gerne ich möchte kann ich Dir leider noch nichts schreiben. Bleibe gesund und sei innigst mannt und geküsst von Deiner Dich Martha
Grusse an alle Nantes
Hoffentlich geht alles gut aus. Herzliche Grusse. Marg. (Marguerite) GALIMIR
27 août 1939
Mon chéri,
Aujourd’hui …?…. J’ai reçu ta carte cet après-midi et j’en étais ravie. Je n’ai pas répondu tout de suite, car je n’étais pas vraiment ?. Je ne sais toujours rien. J’irais voir demain rue Jouffroy. Je ne sais pas si je devrai discuter d’un paquebot ici. Je te réécrirai bientôt. Tes parents ne recevront probablement pas notre courrier. Je n’ose même pas y penser. J’espère que tu vas bien et que tu es en bonne santé. Aujourd’hui, j’ai fait un très bon repas avec des amis du Comité pour 1,50 franc. Alors, pour ce qui est de venir à Nantes, malgré mon envie, je ne peux malheureusement rien t’écrire pour l’instant. Prends bien soin de toi, et je t’embrasse, Martha.
Salutations à tous les Nantais.
J’espère que tout se passera bien. Bien cordialement, Marg. (Marguerite) GALIMIR


14 – Carte du 28 août 1939 de Martha de Paris à Leo Nantes [Fichiers 5358 et 5360] :
28 August 1938 (in fact 1939)
Mein Theures !
Schrieben war ich der Rue Jouffroy Hete schon gern 2 Mal und habe Sind Einers centimes bekommen. Sie pechuen mir das Geld, das ich für die Fahrt nach Nantes bekam so wie wenn ich es für einige Wochen zum Leben bekommen hätte. Ich bekomme erst am 4 sept. wieder. Ich habe nur noch 2 dollars dann weiss ich mir keinen Rat mehr. Von einen Fahrgeld nach Nantes nicht zu seden. Ich bitte Dich daher vielmals mir gleich nach Erhalt des Karte wenn es Dir möglich ist weingstens 50 francs zu senden. Morgen gehe ich in die Durand. Hast Du dich 50 francs am pek om Brief aus Chers erhalten ? Vielleicht kannst Du das Feuerzeug verwerten. Ich weiss nicht das mir alles schief geht. Hast Du von den Eltern Nachricht ? Worm uns nur Gott helfen würde. Heute Vermietag hat ich Herrn FANTL mit Professor POLINGER den Du ja konnst. Er kommt morgen Mittag an mich.
Vielleicht können mir raten. Du hat man eine Menge Geld 2 Kl. Fahrt gemacht und steht dann do. Normalerweise bekommt man 75 Francs par Woche. Ich wüsste auch damit nicht licht auszukommen. Wäre es unmöglich in Nantes daran zu leben ? Wie machen es die anderen ? Bitte lasse bald von Dir hören und sei tausende Male geküsst von Deinen Dich Martha.
Schreibe mich an Marguerite.
28 août 1938 (en fait 1939)
Ma chère !
J’ai déjà écrit deux fois rue Jouffroy et j’ai reçu un centime. On me paie l’argent que j’ai reçu pour le voyage à Nantes comme si je l’avais reçu pour quelques semaines. Je ne le récupérerai que le 4 septembre. Il ne me reste que deux dollars, et après, je suis perdue. Sans parler du billet pour Nantes. Je te prie donc de bien vouloir m’envoyer au moins 50 francs immédiatement après avoir reçu la carte, si tu le peux. Demain, je vais chez Durand. As-tu reçu 50 francs à la Poste dans la lettre de Chers ? Tu pourrais peut-être utiliser le briquet. Je ne comprends pas pourquoi tout va mal. As-tu des nouvelles de tes parents ? Que Dieu nous vienne en aide. Cet après-midi, je rencontre M. Fantl avec le professeur Polinger, que tu connais. Il me recevra demain à midi.
Tu pourrais peut-être me donner un conseil. Tu as dépensé beaucoup d’argent pour un billet de seconde classe et te voilà coincé ici. Normalement, tu gagnes 75 francs par semaine. Je ne saurais pas m’en sortir avec ça non plus. Serait-il impossible de vivre avec ça à Nantes ? Comment font les autres ? Donne-moi de tes nouvelles bientôt, et reçois mille baisers de ta Martha.
Écris-moi à Marguerite.


15 – Carte du 29 août 1939 de Leo de Nantes à Martha à Paris via Marguerite GALIMIR [Fichiers 5425 et 5427] :
Nantes 29 August 1939
Mein Theuerstes
Heute habe ich Dir auf adresse Fräulein GALIMIR einen rek. Brief geschickt, den arte nach ab SÜSSMAN hat schon mit Herr SEXER gesprochen. Hat er ohne weiters zugestimmt Du sollst sofort nach Nantes kommen und wirst an uns angegliedert. Aus Comite brauchst Du nicht mehr schreiben. Der Herr FANTL fährt auch am 30 ab nach Nantes so kannst Di mit ihm fahren. Also mein Liebstes ich wünsche nachmal gute Reise. Um die andere Sachen von HAPAG braucht Dich nicht abhelfen, wir werden alles schriftlich austragen. Schliesse mit herzlichen Grüssen und Küssen Dein Dich liebender Leo
Auf wiedersehen ! Kannst Deine Koffer auf Nantes schicken. Viele Grusse an Fräulein GALIMIR, Prof. und Herr FANTL.
Leo
L. CIZES 8, rue Santeuil
Nantes (Loire-Inférieure)
Nantes, le 29 août 1939
Ma chérie,
Je t’ai envoyé aujourd’hui une lettre recommandée adressée à Mlle Galimir. À l’adresse indiquée par SÜSSMAN, M. Sexer lui a déjà parlé. Il a accepté sans plus attendre. Tu devrais venir à Nantes immédiatement et tu seras rattachée à nous. Tu n’as plus besoin d’écrire de la part du comité. M. FANTL part également pour Nantes le 30, tu pourras donc voyager avec lui. Alors, ma chérie, je te souhaite un bon voyage. Ne te soucies pas des autres démarches de la HAPAG ; nous réglerons tout par écrit. Je termine par mes chaleureuses salutations et mes baisers, ton cher Léo.
Au revoir ! Tu peux envoyer tes valises à Nantes. Meilleurs salutations à Mlle Galimir, au professeur, et à M. Fantl.
Léo
L. CIZES, 8, rue Santeuil
Nantes (Loire-Inférieure)


16 – Carte du 29 août 1939 de Martha de Paris à Leo Nantes [Fichiers 5417 et 5419] :
Paris, 29 August 1939
Mein Theuerstes,
Ich habe Dir wohl erst gestern geschrieben doch ich dies einiges Vergnügen. Ich habe lieder noch immer nichts erledigt. Für 3 Schachtel Zig habe ich Frau AO bekommen von Marguerite Cousin. Margueritte und Vater sind heute wegsfahren.
Kannst mir aber auch einmal an ihre adresse schreiben, ich werde auf jeden Fall limsehen. Ich möchte vor allen wissen, ob Du glaubst, dass och wo Nantes Aufenthalt bekommen kann. Meine Unterstutrung kann ich eventuell auch darthin bekommen. Es ist nur sehr wenig 70-90 per Woche. Glaubst Du dass ish damit dort wohnen und essen kann ? Sprich mal mit Herrn SEXER Margueritte Sorgt mir Frau Poo, as Das ich Fahrt hätte, doch wovon leben ? Ernassignung bekomme ich kein 2 Mal. Heute war Prof. POLLINGER und Herr FANTL Mittag bei mich, doch war ich leider nicht zuhause. Er sagte dass er abends wieder kommt, Arch ist schon 21 h aber wird er nicht mehr kommen. Ich warte auf ihm, wie auf ein Butterbrot. Vielleicht gehe ich morgen zur H. FANTL. Für morgen habe ich wieder Mittagen um 1 franc 50 wahrscheinlich öfter. Wohnung werden mir wechalln. Bitte erkundige Dich und schreibe mir dann gleich. Alles Gute und tausende Küsse. Martha
Geld habe ich bekommen von P.
Grüsse an alle wird f.g.m.
Paris 29 août 1939
Mon chéri,
Je t’ai peut-être écrit hier, mais c’est un réel plaisir. Malheureusement, je n’ai toujours rien fait. J’ai obtenu de Mme AO,un cousin de Marguerite trois paquets de cigarettes. Margueritte et son père sont partis aujourd’hui.
Tu peux aussi m’écrire à son adresse, je vais me renseigner. J’aimerais surtout savoir si tu penses que je pourrais trouver un logement à Nantes. Je pourrais peut-être y trouver ma place aussi. C’est une somme modique, 70 à 90 francs par semaine. Penses-tu que je puisse vivre et manger là-bas avec ça ? Parles-en à M. SEXER. Margueritte. Mme Poo s’inquiète pour moi, j’aurais un moyen de transport, mais comment pourrais-je vivre ? Je n’aurai pas deux fois l’exemption. Aujourd’hui, le professeur POLLINGER et M. FANTL étaient avec moi pour déjeuner, mais malheureusement, je n’étais pas à la maison. Il a dit qu’il reviendrait ce soir, il est déjà 21 h, mais il ne reviendra pas. Je l’attends comme du beurre sur le pain. J’irai peut-être chez Mr FANTL demain. Je déjeune encore demain pour 1 franc 50, probablement plus souvent. Je changerai d’appartement. Renseignes-toi et écris-moi immédiatement. Tous mes vœux et mille bisous. Martha
J’ai bien reçu l’argent de P.
Salutations à tous, cordialement.


17 – Lettre du 29 août 1939 de Leo de Nantes à Martha [Fichiers 5716 et 5717] :
Nantes 29 août 1939
Mein Theuerstes !
Gestern habe ich Deinenrek. Brief aus Cherbourg mit 50 Fr. bekommen; Heute habe ich beide Karten eine vom 27 et 28 bekommen. Mein liebstes wie ich sehe [Illisible] aus Deinen Karten bist Du ganz traurig und in Verlegenheit. Hoffentlich hast Du meinen Brief von 27 août mit 50 Fr. bekommen, wo ich Dir von Aufgang an wie auch in meines Karte schon schreibe, wenn Du keine Aussichten hast bald zu fahren mit einen anderen Schiff so sollst Du sofort nach Nantes kommen.
Es sind sich hier ein Arangement ergehen dass wie hier beide gut leben kömmen. Ich habe heute den H. Süssman schon hernngesucht welder grossen Ginfluss beim H. Sexer hat aber er ist bei Torg beschäftlig sie dass ich ihm arst am Abend ereichen kann.
Es ist fast 100% damit zu rechnen dars Sexer Dich für eine gewisse Zeit an Uns angliedert. Wenn es von Guten Resultat ist so telegraphiete ich Dich sollst sofort kommen. Nach meines ansucht wen Du nicht wichtiges zu erledigen hast soll ist Du gleich nach Nantes kommen. Ich glaube mein diebstes dass du müsst Dich bei der Prefektur melden wegen Auftenhalt. Der H Prof. Polinger wird Dich hier bestimmt lechilflich sein. Ich lasse ihm schon Grüssen und ihm darum sehr ersuche.
Dir mein Liebstes nicht zu grosse Mühe macht. Überlasse dort auch Deine Nantes adresse von Richtigkeit ist Dich zu verständigen. Verunde zu fragen ob es möglich ist dass Du für die Schiffkarte mit Vereist von 20% das Geld bekommen kannten. Wenn nicht so kann man halt auch nichts machen. Mein Liebstes [Illisible] Dich nicht viel sorgen und an uns alle denken, dass wie uns bald alle genieussen freuen werden.
Ich lege an Dich jedenfalls nach 100 Fr bei vielleicht wirst es braüden. Ich lege Dich auch 1 dollar bei für den bekannt heute über 40 Fr. Wenn Du hier bist, bist Du [illisible] mit mir beisammen.
Hier sind die Leute sehr optimistisch, dass ist die [illisible] frage auf guten Wege ohne Krieg losen wird. Sei nicht besorgt mein Theuerstes. Du [illisible] musst wegen die par Netuden bis 4 sept. warten, das werde ich schon hier verlassen zu transferieren. Und bis Du vielleicht nach Kleinigheiten zu erledigen hast so komme für alle Falle nach Nantes ich werde Dich nicht telegraphieren. Verstandlige mich wan ich Dich beim Bahnhof erwarten soll. Ich glaube am besten wäre mittags aus Paris weggefahren. Sei froh mein [illisible] dass du nicht aus Hamburg aus gefahren bistsonst wärst Du heute nach Deutschland. Der [illisible]werde weiter halfen. Verliere nicht den Glauben und Vertrauen.
Also mein Allerliebstes komme sobald es möglich ist Würde die gute Reise. Suche Dich einen guten Platz aus und spräche wo möglich nicht [illisible].
Ich grüsse und küsse Dich viel tausende male
Dein Dich [Illisible] liebender
Leo
Schreibe eine Karte an die Jouffroy dass Du zu Deinen M. nach Nantes fährst oder mache wie zu glaubt [illisible] es günstig ist. Vielleicht ist gümliger wenn [Illisible] Jouffroy nicht abhängig bist dass Du am uns angegliedert bist. Wenn du aber nicht schreibt kann man und immer machen.
Nantes, le 29 août 1939
Ma très chère !
Hier, j’ai reçu ta lettre de Cherbourg avec 50 francs. Aujourd’hui j’ai reçu les deux cartes, une datée du 27 et une du 28. Ma très chère, comme je le vois sur tes cartes [illisible] tu es très triste et embarrassée. J’espère que tu as bien reçu ma lettre du 27 août avec 50 francs, dans laquelle je t’écris dès maintenant, comme dans ma carte précédente, que si tu n’as aucune perspective de partir prochainement sur un autre navire, tu devrais venir à Nantes immédiatement.
Un arrangement a été pris ici pour que l’on puisse tous les deux bien vivre ici. J’ai déjà rendu visite aujourd’hui à M. Süssman, qui a un gros débit de gin chez M. Sexer, mais il est occupé à ? , donc je ne pourrai pas le joindre avant ce soir.
Il est presque certain à 100 % que Sexer te prendra en charge avec nous pendant une certaine période de temps. Si le résultat est bon, je te télégraphierai que tu devra te déplacer immédiatement. D’après ma demande, si tu n’as rien d’important à faire, tu devras venir directement à Nantes. Je pense que mon meilleur conseil est que tu te présentes à la Préfecture en raison de ton séjour ici. Monsieur le professeur Polinger te sera certainement utile ici. Je lui adresse mes salutations et lui demande beaucoup pour cela.
Mon amour, ne te cause pas trop de soucis. Merci de laisser également ton adresse nantaise afin que nous puissions t’informer de son exactitude. J’aimerais savoir s’il est possible pour toi d’obtenir l’argent pour le billet de bateau avec une réduction de 20 %. Sinon, tu ne pourras rien faire. Ma très chère [Illisible] ne t’inquiète pas trop et pense à nous tous, que nous allons tous bientôt profiter les uns des autres.
En tout cas, je te joins 100 Fr, peut-être en auras-tu besoin. Je joins également 1 dollar pour le montant de plus de 40 francs que tu as gagné aujourd’hui. Si tu viens ici, tu seras probablement avec moi.
Ici, les gens sont très optimistes quant au fait que la question [illisible] sera résolue de manière positive, sans guerre. Ne t’inquiète pas, ma très chère. Tu [illisible] dois attendre jusqu’au 4 septembre à cause du [illisible] . attends, je vais être bientôt transférer. Et en attendant que tu aies des petites choses à régler, viens à Nantes au cas où, je ne te télégraphierai pas. Dis-moi quand je dois t’attendre à la gare. Je pense qu’il aurait été préférable de quitter Paris à midi. Sois heureuse, mon [illisible], de ne pas avoir quitté Hambourg, sinon tu serais en Allemagne aujourd’hui. Le [illisible] continuera à aider. Ne perds pas la foi et la confiance.
Alors ma très chère, viens au plus vite. Bon voyage. Choisis une bonne place et, si possible, évite de parler [illisible].
Je te salue et t’embrasse des milliers de fois
Bien à toi [Illisible] affectueux
Leo
Écris une carte à Jouffroy en lui disant que tu vas à Nantes voir votre M. ou fais comme bon te semble. Peut-être serait-il préférable que [Illisible] Jouffroy ne dépende pas de ton affiliation à nous. Mais si tu n’écris pas, tu pourras toujours le faire.


18 – Carte du 30 août 1939 de Martha de Paris à Leo Nantes [fichiers 5405 et 5407] :
Paris 30 August 1939
Mein teuerstes Leole
Meine täglicher Karten dürfest Du bereits haben. Ich will Dir gleich berichten dass ich heute biro und zwar Paris XVII Hotel Livingstone 2, rue Livingstone. Ich gehe morgen nochmal die minderen Hotels nachsehen ob Post dort ist. Heute war ich im Hotel. Man sagte mich er sei schon abgereist. Für Prof. POLLINGER habe einen Brief hinterlassen. E war auch im Hotel (gestern und heute) hat mir aber nichts hinterlassen. Ich hatte ihn riesig gerne gesprochen. Also bei der HAPAG hat man mich noch einige Tage zu warten damit ich dam weiss woran ich bin. Da ich mit Geld auch knapp bin. So warte ich halt noch ein paar Tage. Das Zimmer habe ich jetzt gemeinsam mit der Dame und dem NÄDER für 1 Woche zusammen 40 francs, also für mich 20 francs. Bitte schreibe mir gluan wie es Fir geht. Wisst Du die Wohnung von Prof. POLLINGER ? Schreibe bald und sei innigst immannt sind geküsst von Deine Dich. Martha
Paris, 30 août 1939
Mon cher Léole
Les cartes quotidiennes t’ont été envoyées. Je tiens à t’informer tout de suite que je loge aujourd’hui à l’hôtel Livingstone, 2, rue Livingstone, à Paris XVIIe. Je vérifierai demain si j’ai du courrier dans les hôtels moins chers. J’étais à l’hôtel aujourd’hui. On m’a dit qu’il était déjà parti. J’ai laissé une lettre pour le professeur Pollinger. Il était également à l’hôtel (hier et aujourd’hui), mais ne m’a rien laissé. J’ai beaucoup apprécié parler avec lui. Du coup, à la HAPAG, on m’a dit d’attendre encore quelques jours pour savoir où j’en suis. Comme je suis moi aussi à court d’argent, je vais attendre encore quelques jours. Je partage la chambre avec la dame et NÄDER pour une semaine, pour un total de ? francs, soit ? francs pour moi. Ecris-moi pour me tenir au courant. Sais-tu où habite le professeur Pollinger ? Écris-moi bientôt et sois chaleureusement embrassée par les tiens, Martha


19 – Lettre du 31 août 1939 de Leo à Martha [Fichiers 5718 et 5719] :
31 août 1939
Mein Theurstes,
Ich habe heute Deine 2 Karten von 29-30 bekommen und bin urlau ganz mit meinen Wercen durcheinander. Heute habe ich Dir wieder eine Express-Karte geschickt Du soll sofort nach nantes kommen.
Auf Adresse Galimir habe ich Dir 2 rek. Briefe geschriebt und drin sind 150 frcs und 1 dollar. Leider wie ich sehe geht so verdiedener Brief dass die ungewischen abgereist sind. Also die Briefe kommen wie mit der PostVerstand versichert hort retour à la même adresse. Aber Du hast kein Geld. Ich lege wieder 100 fr. bei und komme sofort nach Nantes. Da fûr Dich der Aufenthaltvertig ist wie auch Kost und Quartier. Alle andere Sachen werden für Dich schriftheit erledig.
Also mein Theuerstes wenn du sogar schon für die Woch bezahlt hast mache Dich daraus vielleicht bekommt etwas [illisible] nicht kann man auch nicht machen. Möglich dass du schon am Wege bist nach Nantes so kommt warscheinlich der Brief retour. Ich habe dir auch die Adresse von H. Pollinger Burau 123 13, rue d’Anjou Paris 8ème. Ich habe ihn auch heute eine karte geschrieben er soll Dich aufsuchen und wenn es Geld hat er soll Dir borgen und ich schicke postsendend retour. Also mein Theurstes beruhige Dich und wurde alles in ruhe.
Schreibe eine Karte zur Hapag und gebe deine Adresse in Nantes bekänt. Wenn Dein Schiff wieder auslaft um Dich rechtseilig zu werstandigen. Wenn Du deine louekoffer wo anders hast wurde Dich keine Mühe und lasse sir dort weiter. Höchsteux wenn Du sie in Paris horst nehme Dich die möligsten Sachen mit. Es Wunder mich sehr dass die Galimers Dir nicht frühes Gesagt haben, dass sir wegfahren. Stelle Dich for was die Dir für Mühe erspart hätten. Aber es ist schon Gestehen und wurde Dich (Illisible]. Ich freue mich dass Du bei mich bist. Die Situation scheint auch gemilder zu sein. Hoffentlich wird alles gut ausfallen.
Mein Liebster ich hbe Dir nicht mehr viel zu schreiben als ich um Dich sehr besorgt bin mich geht es veiters [Illisible] gut.
Ich wünche Dich angenehme Reise habe Dich schon gestern und heute beim Bahnhof erwartet.
Ich grüsse und küss Dich viel male
Dein Dich Liebendes
Leo
31 août 1939
Ma très chère,
J’ai reçu tes deux cartes du 29-30 aujourd’hui et je suis complètement confus quant à mon travail. Aujourd’hui je t’ai envoyé une autre carte express. Tu devrais venir à Nantes immédiatement.
Je t’ai envoyé 2 recommandations à l’adresse de Galimir. Les lettres écrites et à l’intérieur coûtent 150 francs et 1 dollar. Malheureusement, comme je le vois, la lettre a été envoyée mais je l’ai reçue de nouveau. Les lettres arrivent donc par la poste et elles doivent être timbrées sinon « renvoyées à la même adresse ». Mais tu n’as pas d’argent. J’ai remis 100 fr à nouveau et viens à Nantes immédiatement. Parce qu’un séjour est à ta disposition, tout comme le coût et l’hébergement. Toutes les autres choses seront faites pour toi par écrit.
Alors ma chèrie, si tu as déjà payé pour la semaine, fais avec, peut-être que tu n’auras rien [illisible], tu n’y peux rien. Il est possible que tu sois déjà en route pour Nantes, donc la lettre reviendra probablement. Je t’ai également donné l’adresse de H. Pollinger Bureau 123 13, rue d’Anjou Paris 8ème. Je lui ai également écrit une carte aujourd’hui lui disant de venir te voir et que s’il avait de l’argent, il devrait te le prêter et je le lui renverrais par la poste. Alors ma chérie, calme-toi et repose-toi.
Écris une carte à Hapag et indique ton adresse à Nantes lorsque ton navire partira pour t’avertir de manière légale. Si tu as ton [illisible] ailleurs, ne t’inquiète pas et laisse-le là. Si tu passes à Paris, emporte avec toi le plus de choses possible. Je suis très surpris que les Galimir ne t’ai pas dit plus tôt qu’ils partaient. Imagine tous les ennuis qu’ils t’ auraient épargnés. Mais c’est déjà avoué et devenu toi (Illisible). Je suis content que tu sois bientôt avec moi. La situation semble également s’améliorer. J’espère que tout se passera bien.
Mon amour, je n’ai plus grand chose à t’écrire car je suis très inquièt pour toi et je vais toujours [Illusible] bien.
Je te souhaite un agréable voyage. Je t’attendrais à la gare tous les jours.
Je te salue et t’embrasse plusieurs fois.
Ton bien-aimé
Leo


20 – Carte du 31 août 1939 de Leo de Nantes à Martha Paris [Fichiers 5446 et 5448] :
Nantes 31 August 1939
Mein liebe Martherl !
Habe heute von Dich 2 karten von 29 – 30 dich bekommen. Es wundert mich sehr dass Du mich garnicht bestätigt schon weg gefahren sind. Die Briefe wie auch eine express Karte sind nur Marguerite G adressiert. Ich habe hier bei der Post gefragt hat mich der Vorstand gesagt die reck. Briefe kommen automatische retour. Ich möchte Dich jetzt 100 francs schicken aber ich weiss Dich mein Liebes nach ereicht. Vielleicht bist Du schon am Weg nach Nantes? Vielleicht kam Du Dir inzwischen bongen. Mich sehr leid mein Teueres. Mache Dir keine Sorgen es ist schon so bestimmt. Das Wichtigste mein Liebes habe ich Dich auf der Express Karte mitgeteilt. Du sollst sogar nach Nantes kommen. Der Herr SUSMAN und H. SEXER haben für Dich den Aufenthalt erwirkt. Ein schönes Zimmer ist fur uns seit gestern schon vorbereitet und bist an uns fur die nahige Zeit angegliedert? Also meine Liebstes tue Dich nicht abhelsen. Deine alle Erledigung werden von hier aus gehabt. Komme sofort und Wunsche Dir gute Reise. Wenn es geht telegraphiere vom Du kommst. Die adresse von POLLINGER : Leon POLLINGER Bureau 123 13, rue d’Anjou Paris 8ème. Viele herzliche Grüsse und Küssen Dein Dich liebender Leo
Besten Gruss TENENBAUM
Nantes, le 31 août 1939
Ma chère Martherl !
J’ai reçu deux cartes de toi aujourd’hui, datées du 29-30. Je suis très étonnée que tu n’aies pas confirmé mon départ. Les lettres, ainsi qu’une carte express, sont adressées uniquement à Marguerite G. Je me suis renseignée à la poste, et le directeur m’a dit que les lettres sont automatiquement renvoyées. J’aimerais t’envoyer 100 francs maintenant, mais je ne sais pas si tu les as reçus, ma chèrie. Tu es peut-être déjà en route pour Nantes ? Tu es peut-être déjà arrivée. Je suis vraiment désolé, ma chèrie. Ne t’inquiète pas, c’est déjà décidé. Le plus important, ma chèrie, je te l’ai dit sur la carte express. Tu es même censée venir à Nantes. MM. SUSMAN et H. SEXER ont pris des dispositions pour ton hébergement. Une belle chambre nous a été préparée depuis hier, Et tu vas nous rejoindre prochainement ? Alors, ma chèrie, ne t’inquiétes pas. Tous tes déplacements seront priss en charge d’ici. Arrive le plus rapidement possible et te souhaite un bon voyage. Si possible, envoie un télégramme dès ton arrivée. Adresse de Pollinger : Léon Pollinger, Bureau 123, 13 rue d’Anjou, Paris 8e. Bien cordialement, et bisous, ton tendre Léo.
Cordialement, Tenenbaum


21 – Lettre (non datée et incomplète mais septembre 1939 de Leo à Martha [Fichiers 5740 et 5741] :
… zuferlasslich daran. Weiters (es ist eines und nicht meiner seins ein Trost wie Du glaubst) wird doe « Flandre » besonders bevorzugt.
Ich hoffe mein Liebstes wenn es gut geht werden wir uns sehen wie ich mir es ausgerechnet habe. In 3 Monaten. Putsi ! dass wird sehr schon. Was ? Dann werden wir uns selbstvertandlich um die liebe Eltern bemühen.
Nur die Hoffnung nicht aufgeben. Wirst sehen wie sich nach Alles schon und glücklich gestalten wird. Kopf hoch ! Wir müssen Kräfte sammeln. Du Musst Dich besonders gut erholen, wenn ich zu Dir kommen sollst Du gut aussehen wie es mir geht weisst Du ha sehr gut, daher brachst Du inn mich nicht besorgt sein.
Wie fühlst Du Dich bei Tante und bei allen Lieben. Schreibe mich alles genau. Wie geht es mit dem Englisch sprechen ? Ich freue mich dass Du dort gut aufgehaben bist was ich ihnen sehr dankbar bin. Ich lasse herzlich grüßen wie auch den Onkel Herman und alle Lieben.
Hast Du schon sehen die lieben Enkerl der Tante Geschen. Ich weiss fur Dich ist es freudiges Fressen. (entschuldige schon den Ausdruck aber ich leann nicht anders hier als Wienerich). Der polnische WIENER, Familie GORECKI und alle von Hotel Santeuil lassen herzlicht grüssen.
Ich werde erst morgen den lieben Eltern schreiben da ich gerade nach den Mittagmahr sehr schläfrig bin. Du wirst wahrscheinlich aus Cherbourg geschrieben haben. Ich erwarte von Dir auch fur morgen eine Karte. Wie sind die Koffer und die Kolis angekommen ? Ist alles in Ordnung. Du sollst Dich nicht beranken wenn sogar etwas fahlen sollte. Du musst es mich versprechen. Die Hauptsache ist dass wir draußen sind. Alles andere kann man sich mit Gott Hilfe wieder schaffen.
Mit der Kriegstinung wie Du schon gehört haben, wirst ist schort milder und es sind keine Befurchtigungen mehr. Mache Dich gar keine Sorgen.
Also mein Liebes Kleines ich muss schliessen da meine Augen schon zusammen picken. Es soll zwar wahrend ich an Dich schreibe nicht der Fall sein. Aber heute muss ich doch eine Ausnaheren machen.
Ich wünsche Dir mein Liebes alles erdenket Schone und Beste in unserer neuen Heimat.
Es soll sein mit Mosel und Broche. Amen
Ich Gruse und küsse Dich Vieltausend mal Dein Dich liebender Leo
Auf baldiges Wiedersehen
Meschuge auf den ganzen Kopf wie Ehemann sagt Schone Frau TENENBAUM
… fiable. De plus (c’est une chose et ce n’est pas une consolation, comme tu pourrais le penser), le « Flandre » est particulièrement apprécié.
J’espère, ma chérie, que si tout va bien, nous nous reverrons comme prévu. Dans trois mois. Allez ! Ce sera très agréable. Quoi ? Ensuite, bien sûr, nous essaierons de prendre soin de tes chers parents.
Ne perds pas espoir. Tu verras comme tout se passera bien et joyeusement. Courage ! Il faut que nous prenions des forces. Il faut que tu te rétablisses particulièrement bien si je dois venir te voir. Tu as bonne mine, tu sais que je vais très bien, alors ne t’inquiète pas pour moi.
Comment vas-tu avec ta tante et tous tes proches ? Écris-moi tout en détail. Comment se passe ton anglais ? Je suis content que tu ailles bien là-bas, et je t’en suis très reconnaissant. Je t’envoie mes plus sincères salutations, ainsi qu’à ton oncle Herman et à tous tes proches.
As-tu déjà vu les adorables petits-enfants de tante Geschen ? Je sais que c’est une fête joyeuse pour toi. (Pardonnes l’expression, mais je ne peux m’empêcher de lire ici comme un Viennois.) Les polonais : Wiener, la famille GORECKI et toute l’équipe de l’Hôtel Santeuil t’ adressent leurs plus chaleureuses salutations.
Je n’écrirai pas à mes chers parents avant demain, car j’ai très sommeil, surtout après le déjeuner. Tu as probablement écrit de Cherbourg. J’attends aussi une carte de toi demain. Comment sont arrivées les valises et les sacs ? Tout va bien ? Ne t’inquiète pas si quelque chose pâlit. Tu dois me le promettre. L’essentiel est que nous soyons sortis. Tout le reste peut être refait, avec l’aide de Dieu.
Avec la ? de la guerre, comme tu l’as déjà entendu, tu seras bientôt plus douce et tu n’auras plus aucune crainte. Ne t’inquiète pas du tout.
Eh bien, ma chère petite, je dois fermer les yeux car je les plisse déjà. Ça ne devrait pas être le cas pendant que je t’écris. Mais aujourd’hui, je dois faire une exception.
Je te souhaite, ma chérie, tout le meilleur et le meilleur dans notre nouvelle patrie.
Ce sera avec MAsel et Broche. Amen.
Je te salue et t’embrasse mille fois. Ton amour, Léo.
À bientôt.
? Tenenbaum.


22 – Carte du 01 septembre 1939 de Leo de Nantes à Martha Paris [fichiers 5442 et 5444] :
Nantes 1 September 1939
Mein Liebstes
ich schreibe Dich nochmals eine Karte da ich mich erinnert habe an einen gewissen Herrn KLIGER. Die adresse lautet 68 rue Belleville Paris XXème welcher für gede sehr hilfsbereit. Der Herr hat uns bei der Flandre auch sehr viel gehoffen ich lasse ihm er soll Dir auch in manchen beraten. Das ist von der Frau KLÜGER der Sohn welche Du im Park kennengelernt hast mit der Schwieger Packet von den 3 Kleinen Buhen.
Hoffentlich bist Du schon im Besitze meines express Karte und einen recommandé Brief mit PO FF. Wen Du schon am Wege bist dort a besser. Wenn nicht werde Dich an Herrn KLÜGER. Gestern habe ich von dem Eltern eine Karte bekommen und es ist alles in Ordnung. Sie waren am Sonntag in Hitzig und Neukräften.
Viele herzliche Grüsse und küsse Dein Dich liebender Leo
Wegen der anderen Briefe mache Dir keine Sorgen die kommen automatisch retour. Komme sofort nach Nantes.
Leon CIZES 8, rue Santeuil Hôtel Santeuil Nantes (Loire-Inférieure)
Nantes, le 1er septembre 1939
Ma chérie
Je t’écris une autre carte car je me suis souvenue d’un certain M. KLIGER. L’adresse est 68 rue Belleville, Paris 20e, qui a été d’une grande aide pour chacun. Ce monsieur avait également de grands espoirs pour nous du Flandre, et je lui laisse également quelques conseils. Ceci est de Mme KLÜGER, le fils que tu as rencontré au parc, avec le colis de la belle-mère des trois petits garçons.
J’espère que tu as déjà ma carte express et une lettre recommandée avec lettre recommandée. Si tu es déjà en route, c’est mieux. Sinon, je contacterai M. KLÜGER. J’ai reçu une carte de mes parents hier, et tout va bien. Ils étaient en ? et en convalescence dimanche.
Salutations chaleureuses et bisous, ton cher Léo.
Ne t’inquiète pas pour les autres lettres ; elles te seront retournées automatiquement à Nantes immédiatement.
Léon CIZES 8, rue Santeuil Hôtel Santeuil Nantes (Loire-Inférieure)


23 – Carte du 04 septembre 1939 de Marguerite GALIMIR d’Angers à Leo Nantes [Fichiers 5769 et 5770] :
Le 4 septembre
Cher Monsieur Cizes,
Je viens de recevoir votre lettre ce matin seulement. Je garde le contenu car je ne sais pas si vous êtes encore à Nantes. Je me réfère à ma carte de hier et je vous prie de me répondre par retour du courrier.
Bien à vous
Marguerite GALIMIR
GALIMIR Hôtel Continental Angers (Maine-et-Loire)


24 – Carte du 09 septembre 1939 de Leo de Nantes à Martha Nantes [Fichiers 5438 et 5440] :
09 September 1939
Liebe Martha
Wir sind 19 Personen hier am Bahnhof und wir werden geführt nach Sables d’Olonne. Die Behnundung ist nicht schlecht sogar gut. Die Leute sind mit uns sehr freundlich. Bis ich Die bestimmte so sein mich die Badehose schicken und ein Feuerzeug. Wir kommen nicht Zum Mil.. Schreibe Dich möchstens malen. Grüsse und küsse vielemale
Dein Leo
Viele Grüsse an alle
Bitte verständigen Sie FEUCHTWANGER Pornichet Loire-Inférieure Sapinière dass Dr HEILPERN mit geht danker. M.
Bitte grüsst auch dich Meine und reich euch viel M.M. KOHN
Lieber Enis ! Uns geht es gut alles ist gemütlich für Dich ist leider hier nichts, da auf deiner Karte eben Pologne Süsse An alle ?
9 septembre 1939
Chère Martha
Nous sommes 19 à la gare et on nous emmène aux Sables-d’Olonne. Le traitement est correct, voir même bon. Les gens sont très amicaux. En attendant que je me décide, on m’enverra mon maillot de bain et un briquet. Nous n’irons pas à la base militaire. Je t’écrirai bientôt. Bien le bonjour et bisous.
Ton Léo
Bien le bonjour à tous
Veuillez informer FEUCHTWANGER Pornichet Loire-Inférieure Sapinière que le Dr HEILPERN nous accompagne. Merci. M.
Permettez-moi de vous saluer chaleureusement et vous embrasser de tout mon cœur. N.L. KOHN
Cher Enis ! Nous allons bien, tout va bien. Malheureusement, il n’y a rien pour toi ici, puisque ta carte porte la mention « Pologne ». Meilleurs souvenirs


25 – Carte du 12 septembre 1939 de Leo des Sables d’Olonne à Martha Nantes [Fichiers 5429 et 5432] :
12 September 1939
Liebe Martha !
Ich habe Dir schon 2 Karten und einen Brief geschrieben. Hoffentlich hast Du die bekommen. Mir geht hier sehr gut woe auch gesundheitlich. Hoffentlich geht es Dir auch mein Liebes gut und mache Dir um mich keine Sorgen da ich hier sicherlich gut aufgehoben bin. Wir sind hier viele Kameraden wie auch alle von der Flandre. Wir haben hier gute Essen, Suppe, Fleisch, Gemüse aus Wein. Die Arbeit ist hier nicht schwer und sehr oft Pause eingeschaltet. Die Woche ist mit uns sehr gut da wir doch keine sind. Unser Fall die Flandre wird denmächet entschieden werden durch die Kommission.
Wie ist es mit Dir ? Mit dem Aufenthalt ? Hast Du welche Post aus America, Wien Du Gelegenheit hast hin zu fahren sollst nicht lange überlegen. Wir werden uns hoffentlich bald sehen und mache Dir gar keine Sorgen da es uns allen gut geht. Wen Dir möglich schreibe mir französisch wird es nicht lange darein und bitte schicke mich wen es möglich die Badehose 1 Handbuch, den alten Wintermantel und den alten Poulweh schliesse mit herzlichen grüssen und küssen Dein Dich liebender Leo
Viele herzliche Grüsse an alle Bekannte.
Schöne Grüsse an die Mami und alle
12 septembre 1939
Chère Martha !
Je t’ai déjà écrit deux cartes et une lettre. J’espère que tu les as reçues. Je vais très bien ici, et suis en bonne santé. J’espère que tu vas bien aussi, ma chèrie, et ne t’inquiète pas pour moi, je suis sûr d’être entre de bonnes mains. Nous avons beaucoup de camarades ici, tous ceux du Flandre. On y mange bien : soupe, viande, légumes et vin. Le travail ici n’est pas pénible, et les pauses sont fréquentes. La semaine nous convient très bien, car nous ne sommes pas ? . Notre cas du Flandre, sera bientôt jugé par la commission.
Comment vas-tu ? Ton séjour ? As-tu reçu du courrier d’Amérique ? Vienne ? si tu as l’occasion d’y aller, n’hésite pas. Nous espérons nous revoir bientôt, et ne t’inquiète pas du tout, nous allons tous bien. Si possible, écris-moi en français. Ce ne sera pas long. S’il te plaît, envoie-moi le maillot de bain, le manuel, le vieux manteau d’hiver et le vieux ? si possible. Je termine avec mes plus sincères salutations et mes plus sincères bisous, ton cher Léo.
Salutations chaleureuses à tous les amis.
Meilleurs vœux à Maman et à tous.


26 – Carte du 22 septembre 1939 de Leo des Sables d’Olonne à Martha Nantes [Fichiers 5413 et 5415] :
Vendée 22 September 1939
Mein Liebstes,
Ich habe Deine letzte Karte von 14, 17 und 19 September erhalten wie auch das Packet mit Polster wie Mantel etc. bekommen für welches ich Dir sehr danke. Es Feuer mich besonders dass Du Nachricht hast durch Onkel R. und Tante Olga. Ich bin darüber sehr glücklich mir geht es weiter hier gut und bin gesund wie auch alle Kameraden. Wir hoffen dass die Komitee bald zu uns kommt und wird sich mit jeden einselnen Fall beschäftigen, so werden wir bald wieder beisammen sein. Mein Liebstes ! wenn auch die Situation für die Frauen die kannt (da man so verschiedenes spricht) so sei mutig und denke an uns. Die Koffer depaniere bei Bekannten Polische. Meine Uhr, bei SEXER zu Dich brauchst Di nicht nehmen Nehme Dir warme Sachen mit und alles nur nölige. Kaufe Dich eine Decke und etwas zum unberlegen. Dein Polster schicke ich Dich da ich nicht mehr brauche. Mache Dir keine grosse Sorgen wir sind doch hier nur auf der Durchreise und wir sind keine Deutsch so wird unser Fall anders bekannten. Es kann nicht lange dauern. Nur durchhalten mein Liebstes ! Geld brauche ich keines. Heute habe ich eine Bluse meinen Kameraden repariert. Morgen Wasche einen was. Also mein Liebstes mich durchhalten. Es kommen noch fur uns schone Zeiten zum Versohnungsforge. wünsche ich Dir alles Schöne und Beste und allen unseren Lieben. Ich danke allen fur Die Grüsse und erwiedere herzliche dieselben. Ich grüsse und küsse Dich viele Male Dein Dich liebender Leo
Grüsse an Frau FEUER
Das Paket ist heute gekommen
Centre des Travailleurs Etrangers La Chaume Vendée – Faire Suivre
Vendée, 22 septembre 1939
Ma chérie,
J’ai bien reçu tes dernières cartes des 14, 17 et 19 septembre, ainsi que le colis contenant coussins, manteaux, etc., et je t’en remercie vivement. Je suis particulièrement heureux que tu aies eu des nouvelles d’oncle R. et de tante Olga. J’en suis très heureux ; je vais toujours bien ici et je suis en bonne santé, comme tous mes camarades. Nous espérons que le comité viendra bientôt nous voir et examinera chaque cas individuellement, afin que nous nous retrouvions bientôt. Ma Chérie ! Même si la situation des femmes est différente (car les gens parlent si différemment), sois courageuse et penses à nous. Laisse tes valises chez des amis polonais. Tu n’as pas besoin d’emporter ma montre chez SEXER. Prends des vêtements chauds et ne t’inquiéte de rien. Achète-toi une couverture et de quoi t’envelopper. Je t’envoie ton coussin car je n’en ai plus besoin. Ne t’inquiète pas trop, nous sommes de passage et nous ne sommes pas allemands, donc notre situation sera différente. Ça ne peut pas tarder. Tiens bon, mon amour ! Je n’ai pas besoin d’argent. Aujourd’hui, j’ai réparé une chemise pour mon ami. Demain, je ferai une lessive. Alors, mon amour, tiens bon. De beaux jours nous attendent pour nous revoir. Je te souhaite le meilleur et le meilleur à tous nos proches. Je remercie tout le monde pour leurs salutations et te les rend chaleureusement. Mille bises, ton cher Léo.
Salutations à Mme FEUER
Le colis est arrivé aujourd’hui
Centre d’accueil des travailleurs étrangers, La Chaume Vendée – Faire Suivre


27 – Lettre du 23 septembre 1939 de Leo à Martha [Fichiers 5720 et 5721] :
23 September 1939
Mein liebe Martha !
Ich habe Dir gestern eine Karte geschrieben die Antwort auf Deine letzte Karten von 14, 17, &9 September welche mich sehr freuten. Dein Packet von 19 September habe ich bekommen fur welches ich Dir mein Liebstes sehr danke. Den Polster werde ich dir auf Deine adresse dan schicken.
Leider mein Liebstes musst Du Mut fassen und nur durchhalten. Danke mich am uns und alle unsere Lieben. Wenn Du auch hinaus musstes ins Lager, so häufe Dich unterlagst eine warme Danke und etwas zum unterlagen. Dir auch mit Wartersmantel und Kleider wie auch warme Strümpfe imm Dich sogar wenn Die welche hast von mir warme Stutzen.
Mache Dich keine grosse Sorgen da es doch nicht individuell ist. Es hat leider viele Menschen getroffen. Die Koffer depaniere weniglich bei einer gut bekannten polischen Familie oder Französischen Meinen 2 Stern und Uhr kannst Du ohne weiters bei SEXER deponieren nur nicht mit Dich nehmen.
Wie gerade höre werdet ihr nicht interniert sondern infiniert so wie wir in Nantes. Warte uns ob mein Liebes und verliere keine Hoffnung.
Unser Fall wird anders bekanntet. Ja ! Ich glaube Die Koffer kämmtest ambesten bei Familie GALEK depanieren. Alles nähere mein liebes wird Dir der GRUNWALD von mich erzählen, da er mit mich zusammen in Lager war. Sons brauche nichts mein Liebstes als gehe Gott mich sollten baldiges die Freiheit erlangen. Amen.
Nur nicht verzagen Ich werde mich Handschaft halten um nur mit Dir mein Liebes bald beisammen zu sein. Mache es auch wir müssen beweisen durchhalten und alles Schöne kommt fur uns.
Schreibe mich ofter Du weisst wie wir uns gegenseitig freuen zu hören. Keinen Mut verliere mache alles in Ruhe und richtig wie du verstehst.
Ich wunsche Dir alles Gute und Schone und ein baldiges Wiedersehen. Ich Gruse Dich viele male und küsse Dich viele 10000 male Dein dich immer liebender Leo
Vielleicht ist Dir erkannt ob die Frau FEUER und den Bekannten dass Gemisch gemacht hat. Grusse von Herrn FEUER und Herman an Frau FEUER. Grusse an alle Bekannten.
23 septembre 1939
Ma chère Martha !
Je t’ai écrit une carte hier en réponse à tes dernières cartes des 14, 17 et 9 septembre, ce qui m’a fait très plaisir. J’ai bien reçu ton colis du 19 septembre, et je t’en remercie infiniment, ma très chère. Je t’enverrai le coussin à ton adresse.
Malheureusement, ma très chère, il faut que tu prennes courage et t’accroches. Merci à nous et à tous nos proches. Même si tu devais aller au camp, je t’enverrais un chaleureux merci et de quoi te reposer. Je t’enverrai aussi un manteau et des vêtements de ?, ainsi que des bas chauds, et même des chaussettes chaudes de ma part si tu en as.
Ne t’inquiète pas trop, ce n’est pas un problème individuel. Malheureusement, cela a touché beaucoup de monde. Je laisse les valises à une famille polonaise ou française . Tu peux laisser mes deux étoiles et voir avec SEXER sans problème, mais ne les emporte pas.
D’après ce que j’ai entendu, tu ne seras pas internée, mais plutôt incarcérée comme nous l’avons été à Nantes. Attends-moi, ma chérie, et ne perds pas espoir.
Notre cas sera traité différemment. Oui ! Je pense qu’il vaut mieux laisser tes valises à la famille GALEK. GRUNWALD te racontera tout le reste, ma chérie, puisqu’il était au camp avec moi. Sinon, tout ce qu’il me reste à faire, ma chérie, c’est prier Dieu de me bénir et de m’accorder bientôt la liberté. Amen.
Ne désespère pas. Je te tiendrai la main pour être bientôt seule avec toi, mon amour. Fais-le aussi ; nous devons prouver que nous pouvons persévérer, et tout ira bien.
Écris-moi souvent. Tu sais combien nous sommes heureux de nous entendre. Ne perds pas courage ; fais tout calmement et correctement, comme tu le comprends.
Je te souhaite le meilleur, de merveilleux moments et de promptes retrouvailles. Je te salue mille fois et t’embrasse des dizaines de milliers de fois. Ton Leo toujours aimant.
Tu as peut-être remarqué si Mme FEUER et cette connaissance étaient présentes. Salutations de M. FEUER et de HERMANN à Mme FEUER. Salutations à toutes les connaissances.


28 – Carte du 27 septembre 1939 de Leo des Sables d’Olonne à Martha à Châteaubriant [fichiers 5409 et 5411] :
Mein Liebstes,
Gestern erhielt ich Deine letzte Karte von 21 September und alle Deine letzten Karten von 14, 17 und 19 wie auch das Packet per Post wie Herr FEUER, habe alles bekommen für was Ich Dir sehr danke. Es freut mich das der Jack Dir schriebe dass er Dich Shcoffeskarte schickt. Natürlich mein Liebstes sollst Du nicht lange überlegen wenn Du fahren kommst mich fahren. Es ist auch in jeder Einsicht auf für mich besser. Ich würde schon glücklich sein wenn Du dort bist. Du wisst mich sicherlich viele Sorgen ersparen. Ich fühle Dir sehr nicht dass Dir schwer ist ohne mich zu fahren. In diesen Fall kann man leider nicht viel machen. Gott wird um weiter helfen. Gestern schriebe ich an Tante Anna. Habe auch beigefügt dass Du Nachricht hast von Alfred und Hedwig. Der Onkel Herman wird sich gewis sehr freuen. Bleibe mich mein Liebstes wie es Dir geht. Ob fur Duch von SEXER aus weiter gesorgt wird ? Wenn Du etwas Geld brauchst soll ich den Jack schreiben ? Soll ich Dir den Polster schicken ? Ich habe mich Schin etwas besorgt daher brauche ihn nichts so dringend. Mit wenn bist oft beisammen ? Machst Du etwas ? Was hast Du mit den Koffern gemacht ? Hast Du sonst alles nölige bei Dich. Decke gekauft und so weiter. Ich bin gesund und lebe mit den Kameraden in bester Gemeinschaft. Grüsse und küsse viele Male Dein Dich liebender Leo
Grüsse von allen Bekannten
Centre des Travailleurs Etrangers Chaume Vendée
Ma chérie,
Hier, j’ai reçu ta dernière carte du 21 septembre et toutes celles des 14, 17 et 19, ainsi que le colis par la poste, pour Monsieur FEUER. J’ai tout reçu, et je t’en remercie infiniment. Je suis ravi que Jack t’ait écrit pour t’envoyer une carte de ?. Bien sûr, ma très chère, n’hésite pas à venir me rejoindre. C’est mieux pour moi à tous points de vue. Je serais ravie que tu sois là. Tu sais que tu m’as épargné bien des soucis. Je suis vraiment désolé que tu aies du mal à voyager sans moi. Dans ce cas, malheureusement, il n’y a pas grand-chose à faire. Que Dieu m’aide encore. Hier, j’ai écrit à tante Anna. Je vois également que tu as des nouvelles d’Alfred et d’Hedwige. Oncle Herman sera certainement ravi. Tiens-moi au courant, ma chérie, de ton état. Est-ce que SEXER s’occupe toujours de toi ? Si tu as besoin d’argent, dois-je écrire à Jack ? Dois-je t’envoyer le coussin ? Je me suis acheté du ?, donc je n’ai pas besoin de lui de toute urgence. Avec qui passes-tu souvent du temps ? Fais-tu quelque chose ? Qu’as-tu fait de tes valises ? As-tu tout le nécessaire avec toi ? As-tu acheté une couverture, etc. Je suis en bonne santé et je vis en bonne compagnie avec mes amis. Bien le bonjour et bisous, ton tendre Léo.
Salutations à toutes tes connaissances.
Centre des Travailleurs Étrangers Chaume Vendée


29 – Carte du 01 octobre 1939 de Leo des Sables d’Olonne à Martha Châteaubriant [Fichiers 5399 et 5401] :
1 Oktober 1939
Mein Liebstes !
Habe heute Deine letzte Karte von 29 bekommen mit welche ist mich riesig freute, dass es Dich mein Liebstes so gut geht. Ich habe Dir auch am 25 eine Karte geschrieben. Hoffentlich hast Du die bekommen. Du schreibst dass Die Frau FEUER sich gut halt und braw ist wars den Herr FEUER sehr freut mich hörst herzlich grüssen. Interessant dass ich auf Herr FEUER auch mit scheinheitspflege besage Medecine und rasieren.
Es freut mich dass Ihr so nett wohnt. Sollst aber auch Dich gut halten und essen. Und lasse es Dich recht gut gehen. Ich habe auch hier guten Appetit und habe Genügend zu essen. Wir leben hier alle in sehr guter Kameradschaft. Das Gegenteil als in Nantes. Ich hoffe dass wir uns in Kürze sehen werden da sehr für die Sache gearbeitet wird. An Onkel Herman habe ich gestern eine Karte geschrieben und Deine Adresse bekannt gegeben. Ich hoffe dass man Dir eine Karte schicken. Es wäre schon wenn wir noch beisammen fahren könnten und dass unsere alles Lieben nachkommen können. Nur Kopf hoch und keinen Mut verlieren. Wir müssen nur durchhalten und hoffentlich kommt für uns bald das Schöne. Hest Du auch nach Anna beschriebt ? Beste Grüsse von mir Papa an Frau STEINER. Grüsse für Sie CIZES, HERMANN und ? . Heute habe ich Vormittag für Kam. geschneidert Socken Gestapft passieren. Wir helfen uns immer gegenseitig aus. Es schaut sehr herzig aus wie Männer Wäsche waschen und allen Hornarbeiten erledigen. Jeder sagt meine Frau darf natürlich nicht erfahren ob ich alles kann. Mich geht es sonst weiter gut und gesund. Schreibe mich bald auch Briefe kommen an. Ich schreibe nur Post Karten. Sei innigst gegrüsst und geküsst von Deinen Dich liebenden Leo.
Herzliche Grüsse an Frau FEUER und alle Bekannten
1er octobre 1939
Ma chèrie !
J’ai reçu aujourd’hui ta dernière carte du 29, qui m’a fait tellement plaisir de te voir si bien, ma chèrie. Je t’ai également écrit une carte le 25. J’espère que tu l’as bien reçue. Tu as écrit que Mme FEUER se porte bien et se comporte bien. M. FEUER est ravi de tes chaleureuses salutations. Il est intéressant de noter que j’ai également posé des questions à M. FEUER sur les soins capillaires artificiels, les médicaments et le rasage.
Je suis ravi que tu soit bien logée. Mais il faut aussi que tu prennes soin de toi et que tu manges bien. Et que tu profites bien de la vie. J’ai bon appétit ici aussi et je mange à ma faim. Nous vivons tous dans une très bonne camaraderie ici. C’est tout le contraire de Nantes. J’espère que nous nous reverrons bientôt, car nous travaillons beaucoup là-dessus. J’ai écrit une carte à Oncle Herman hier et je lui ai donné ton adresse. J’espère que quelqu’un t’en enverra une. Ce serait bien si nous pouvions continuer à voyager ensemble et que nos proches puissent nous rejoindre. Garde la tête haute et ne te décourage pas. Il faut tenir le coup et j’espère que les bonnes choses nous arriveront bientôt. As-tu aussi écrit à Anna ? Meilleurs vœux de ma part à Papa, à Mme STEINER. Salutations à vous, CIZES, HERMANN et ?. Ce matin, j’ai cousu des chaussettes pour les camarades. Nous nous entraidons toujours. C’est très mignon comme les hommes font la lessive et toutes les corvées. Tout le monde dit que, bien sûr, ma femme ne doit pas découvrir si je peux tout faire. Sinon, je vais bien et je suis en bonne santé. Écris-moi vite ; les lettres arrivent. Je n’écris que des cartes postales. Salutations chaleureuses et bisous de ton tendre Léo.
Meilleurs vœux à Mme FEUER et à tous ses amis.
Leo CIZES Centre des Travailleurs Etrangers La Chaume Vendée Loire-Inférieure


30 – Carte du 09 octobre 1939 de Leo des Sables d’Olonne à Martha Châteaubriant [Fichiers 5403 et 5404] :
Chaume 9 Oktober 1939
Mein Theuerstes !
Habe mich heute Deiner letzte Karte 6 Oktober sehr erfreut, welche ziemlich ausgiebig ist wofür ich Dir auch danke. Bisschen habe ich alle Deine Karten (back den Datums zu schliessen Die Du mich un der vorlebsten Ansichtskarte aufzählst) erhalten. Soeben habe ich auch Deine letzte Karte 5 Oktober welche für mich einbischen räfelich schien und nicht ein wenig ist. Wie ich so die Karte lese über Französische zünvgehs, dachte ich gleich an die GUGGENHEIM aber wie ich so weiter lese, läuft sie noch immer herum.
Also das machte mich schon auf die Beine bis ich vir 4 Beinen las. Ganz herzig. Es freut mich dass es Dir schein Liebstes gut geht und Dich zerstreust. Ich arbeite hier seit eine Woche in der Militär Schneiderei ein seht shönes sonniges Zimmer mit nach 2 Kameraden. Arbeitszeit ist von 8h – 11h, 1/2 2 h – 5 h. Mich interessiert die Arbeit sehr und ich lerne dabei sehr viel. Bis ich wieder zu meinen Weibe komme wird alles schon und gut. Ich werde mir auch das erfurli aussehen ob Du guten Gerchmach hast. ich glaube nach USA werden wir schon Zusammen fahren. Uhr so schöner wird es. Hast Dir den Nantes meine Adresse bekannte gegeben ? Es ist wichtig. Mir geht es sonst gut. Die Sachen grabe ich bekommen. Die Weste trage ich täglier. Grüsse und Küsse Dich vielmals. Dein Dich liebender Leo.
Grüsse an Frau FEUER und alle.
Chaume, le 9 octobre 1939
Ma chérie !
J’ai été très heureux de recevoir aujourd’hui ta dernière carte, datée du 6 octobre, qui est assez complète, et je t’en remercie. J’ai reçu presque toutes tes cartes (y compris les dates que tu m’as indiquées et la carte postale précédente). Je viens de recevoir ta dernière carte, datée du 5 octobre, qui m’a semblé un peu impolie, et ce n’est pas le cas. En lisant la carte sur les Françaises, j’ai immédiatement pensé à GUGGENHEIM, mais en poursuivant ma lecture, je me suis rendu compte qu’elle courait partout.
Eh bien, ça m’a réveillée jusqu’à ce que je lise à propos de quatre pattes ? . Très gentil. Je suis content que tu ailles bien, ma chérie, et que tu passes un bon moment. Je travaille ici depuis une semaine dans l’atelier de couture militaire, dans une très belle pièce ensoleillée avec deux amis. Je travaille de 8 h à 11 h puis de 13h30 à 17 h. Ce travail m’intéresse beaucoup et j’apprends beaucoup. Tout ira bien jusqu’à mon retour auprès de ma femme. Je vais aussi jeter un coup d’œil pour voir si tu as bon goût. Je pense qu’on ira aux États-Unis ensemble. Ce sera plus agréable comme ça. As-tu donné mon adresse à Nantes ? C’est important. Sinon, ça va. Je vais chercher les affaires moi-même. Je porte le gilet tous les jours. Plein de bisous. Ton amour, Léo.
Salutations à Mme FEUER et à tous.


31 – Lettre du 10 octobre 1939 de Jack WEINRIB NY à Martha [Fichier 5701] :
Oct. 10, 1939
Dear Martha,
I have today received advise concerning your inquiry as to whether it would be possible deposit money for Leo in order that he may get his visa at once. This is not so. A deposit of money is only of help if the credit on the affidavit is insufficient. However this is not the case with Leo. He must wait until he can get his visa from the Consul in the regular way. However he must make frequent inquiry from the Jewish Committee. They may help him.
As for you I can only urge that you try to come as quickly as possible. Otherwise your visa will expire and you will have more trouble. Try in every way possible. The Jewish Committee is in the best position to help you. You must keep on asking them until you get help. If there is no other way for you to arrange it let us know by Cale and will pay for the ticket in New York. However you lust find out if space can be arranged for you on a boat, as bookings can not be made in New York now, The United States Lines are the safest.
10 octobre 1939
Chère Martha,
J’ai reçu aujourd’hui un avis concernant votre demande de dépôt d’argent pour Léo afin qu’il puisse obtenir son visa immédiatement. Ce n’est pas le cas. Un dépôt d’argent n’est utile que si le crédit indiqué sur l’affidavit est insuffisant. Cependant, ce n’est pas le cas pour Léo. Il doit attendre d’obtenir son visa auprès du consul par la voie habituelle. Il doit cependant se renseigner régulièrement auprès du Comité juif. Ils pourraient l’aider.
Quant à vous, je ne peux que vous recommander de venir au plus vite. Sinon, votre visa expirera et vous aurez encore plus de problèmes. Faites tout votre possible. Le Comité juif est le mieux placé pour vous aider. Vous devez continuer à les solliciter jusqu’à ce que vous obteniez de l’aide. Si vous ne trouvez pas d’autre solution, faites-le nous savoir par téléphone et nous prendrons en charge le billet à New York. Quelle que soit la manière dont vous souhaitez savoir si une place peut être réservée pour vous sur un bateau, car les réservations ne peuvent pas être effectuées à New York pour le moment, la United States Lines sont les plus sûres.
32 – Lettre des 14 et 15 octobre 1939 de Martha de Châteaubriant à Leo Les Sables d’Olonne [Fichier 5724] :
Châteaubriant, le 14 octobre 1939
Mon chéri,
Ich habe Dir wohl gestern erst geschrieben und beginne heute schon den morgigen Brief, da Ich das auf der anderen Seite Onkel Richard Brief umschreiben werde. Ich hoffe, dass es Dir weiter gut geht was ich auch von [illisible] berichten kamm. Un geht es weiter gut. Ich weiss noch nicht ob qir nach Nantes zuruck fahren werden. Wir machen ein Gisnch woch Liner bleiben zu dürfen da ein Expressbrief kam. Ich dachte schon von meinen Burli. Inswischen war es vons Amerik. Konsulat in Nantes. Sie raten mir nach USA und nach Bordeaux um Schiffkarten zu teregrafieren da mein Visum nicht verlängert sind. Sobald er fähig sein wird deinen Fall in Studieren wird er Dir schreiben bereichmend was fehlen sollte und warm es glaubt dass Du ein Visum bekommen kannst. Da ich noch im Stan war war, legte ich mich wieder aufs Ohr und machte als wäre nichts gewesen. Eigentlich war auch nichts. Denn soviel Kleingeld habe ich nicht vom nach Amerika zu telegrafieren und jetzt warts ich mal was mi dem Buben sein wird. heute schrieb an Prof. Polinger mit der Biette Dir bin Loyalitätszeugnis zu schreiben. Auch an die Hicem habe ich darum geschrieben. Nähst du noch fleissig und bekommst du etwas ? Hast du genug warme Sachen ?
ich bin den gansen Tag mit Briefen und gerwchen in Deutsch und Französisch für andere beschäftigt so dass ich gas nicht zum lernen komme. Ich setze also später oder morgen fort. Bussi. Bestätige meine post immer nach dem Datum, da ich mir dieses immer notiere. Wie hat Dir die Ansichtskarte gefallen ? Burli ist den häuslichen Frieden zu erhalten, verbannst von Fisch und Bett.
15 octobre 1939
Soeben sitze ich bei uns zuhause bei keinen Kartoffeln mit Butter. Als Versprisse ass ich Stinbekäse den ich sehr gerne esse. Heute ich Lüst darauf sonst esse ich mittags im gasthaus. Gestern hatten um 3 frcs Simme Fleisch, Nudeln Salat Afsfel, Brot und Apsfelwein. Nicht teuer nixht waly ? So jetzt habe ich noch Apfel obwohl ich schon zimmlich angefassen bin ! Frau Feuer hat noblese Küche gemacht bin genügt es, der ich täglich im Gasthaus Fleisch esse. Die Sonne scheint wunderbar herein und auf den Brief[illisible]. Ich sende Dir sie mit. Als man mich nach nantes zürucksenden wollt, habe ich an Frau Sexer geschrieben und heute ist Herr Rabinovitch gekommen und saget dass wir wahrschimlich hier bleiben kommen. Sage dies auch Herrn Oberländer. Vergiss nicht, dem seine Frau will dasgleiche machen wie wir. Das Leben ist hierbilliger sonst wäre es mir ja egal wo ich bin, wemmich shon nicht mit Dir sein kann. – Wenn du p.G.w. könnst, dem ist es mich gleich, wo ich bin müss. Glaubst dy dass Du AÜssicht hast oder verheibst Du mir nur sr. ? Wegen mir mache mir Dir keine Sorgen ich bin sehr mutig und argere mich über nichts. Wom uns des l. Gott hilft und bald Frieden werdest lässt, dam bin ich schon sehr Züfrieden. Nür gesünd sollen alle Liben bleiben. Es fallt mis solwes, mich zu konzentrieren da man fort zü mir spricht und seufzt und jammert.
Ich find aber, dass gar keine Ursache verhanden ist uns näturlich, dass wir nicht mit unseren Lieben beisammen sind. Heute um 4 h, kommt Frau Oberländer und noch eine Dame zu uns. So verstreut man sich weingstens. von Mirjam höre ich nicht viel. Sie arbeiten. Herrn Grümo konnte ich leider nicht sehen. Heute kam Herr Ditz der immer auf Wechend lizer ist, werde ich ihm fragen, ober gesehen hat. Frau Selig hat heute den Mantel für ihnen Mann bekommen und wild ihn ungen absenden. Gestern habe ich die Hansschuhe für Herrn Hermann abgeschicht.
Grüsse Herrn Feuer, Hermann, Tenenbaul, Seissmann, Rosenszweig und alle anderen Bekannten von mich, chuss unbekanntesmeine Herrn Herländer. Ich habe schon gar nichts mehr in berichten, aber ich weiss gar nicht, ob du überbringt Gedüld hast soviel zu lesen. Hast du die 2 Postkarten im Brief erhalten ? Schreibe mich so viel wir möglich. Bleibe vos allem recht gesünd und Sei taüsende Male immiget ünwarmt und gehisst von Deiner. Dich sehr liebenden
Martha
Châteaubriant, le 14 octobre 1939
Mon chéri,
Je t’ai écrit hier et je commence déjà aujourd’hui la lettre de demain, car je vais réécrire la lettre de l’oncle Richard de l’autre côté. J’espère que tu continues à aller bien, comme j’ai pu le signaler depuis [illisible]. Et les choses vont toujours bien. Je ne sais pas encore si nous retournerons à Nantes. Nous faisons une ? et sommes autorisés à rester sur le paquebot parce qu’une lettre express est arrivée. Je pensais déjà à mon Burli. Pendant ce temps, j’ai consulté le Consulat américain à Nantes. Ils me conseillent d’aller aux USA et à Bordeaux pour faire télégraphier les billets d’expédition car mon visa n’a pas été prolongé. Une fois qu’il sera en mesure d’étudier ton dossier, il t’écrira en détaillant ce qui manque et s’il pense que tu peux obtenir un visa. Comme j’étais encore dans le ? , je me suis allongé à nouveau et j’ai fait comme si de rien n’était. En fait, il n’y avait rien. Parce que je n’ai pas beaucoup de monnaie pour télégraphier en Amérique et maintenant j’attends de voir ce qui va arriver à Burli. Aujourd’hui j’ai écrit au professeur Polinger et lui ai demandé de t’écrire un certificat de loyalisme. J’ai également écrit à la Hicem à ce sujet. Tu continues à coudre avec diligence et tu arrives à quelque chose ? As-tu suffisamment de vêtements chauds ?
Je passe toute la journée à écrire des lettres et des textes en allemand et en français pour les autres, donc je n’ai pas beaucoup de temps pour étudier. Je continuerai donc plus tard ou demain pour Burli. Je confirme toujours ma lettre par date, car je la note toujours. Comment as-tu aimé ma carte postale ? Burli est destiné à maintenir la paix domestique, ? de Fisch et Bett.
15 octobre 1939
En ce moment, je suis assis à la maison avec des pommes de terre avec du beurre. Pour le goûter, j’ai mangé du fromage que j’apprécie vraiment. Aujourd’hui j’en ai envie, sinon je déjeune au restaurant pour 3 francs. Hier à 15h, Simme a mangé de la viande, des pâtes, de la salade, du pain et du vin de pomme. Pas si cher que ça ? Alors maintenant, j’ai toujours de la pomme même si je suis déjà assez occupé ! Mme Feuer a préparé une cuisine noble et cela me suffit, car je mange de la viande tous les jours au restaurant. Le soleil brille merveilleusement dans et sur la lettre [illisible]. Je te les envoie. Quand ils ont voulu me renvoyer à Nantes, j’ai écrit à Mme Sexer et aujourd’hui M. Rabinovitch est venu et m’a dit que nous resterions probablement ici. Dis-le également à M. Oberländer. N’oubliez pas que sa femme veut faire la même chose que nous. La vie est moins chère ici, sinon je ne me soucierais pas de l’endroit où je suis si je ne peux pas être avec toi. Si vous ? je peux, peu m’importe où je dois être. Penses-tu avoir une vision ou me promets-tu simplement la tienne ? Ne t’inquiètes pas pour moi, je suis très courageuse et je ne m’énerve pas pour rien. Ce que nous avons c’est le ? . Je suis très heureux que Dieu aide et apporte bientôt la paix. Tout amour doit rester sain. J’ai du mal à me concentrer parce que les gens me parlent constamment, soupirent et gémissent.
Mais je pense qu’il n’y a aucune raison pour laquelle nous ne sommes pas avec nos proches. Aujourd’hui à 16 heures, Mme Oberländer et une autre dame sont venues nous voir. ?. Je n’ai pas beaucoup de nouvelles de Mirjam. Ils travaillent. Malheureusement, je n’ai pas pu voir M. Grümo. Aujourd’hui, M. Ditz, qui est toujours en week-end, est venu. Je lui demanderai s’il a vu quelque chose. Mme Selig a reçu le manteau pour son mari aujourd’hui et l’envoie. Hier, j’ai récupéré les gants de M. Hermann.
Salutations à Monsieur Feuer, Hermann, Tenenbaum, Seissmann, Rosenszweig et à toutes mes autres connaissances, et salutations à tous ceux que je ne connais pas, Monsieur Herländer. Je n’ai rien de plus à signaler, mais je ne sais pas tu as la patience de lire autant. As-tu reçu les 2 cartes postales dans la lettre ? Écris-moi autant que possible. Surtout, reste en bonne santé et laisse-toi réchauffer et remonter le moral mille fois par tes amis. je t’aime énormément.
Martha
Note : Mme FEUER = Golda FEUER ; Mme SELIG = Johanna Elvira SELIG née DERFLER ; Mr DITZ = Oskar DITZ ; Mr FEUER = Gershon FEUER ; Mr HERMANN = Heinrich HERMANN ; Mr ROSENZWEIG = Majer ROSENZWEIG
33 – Carte du 16 octobre 1939 de Leo des Sables d’Olonne à Martha Nantes [Fichiers 5484 et 5485] :
Centre des Travailleurs Etrangers La Chaume Vendée à Mme Martha CIZES 8 rue Santeuil Nantes (L.-I.) France carte postée le 16 octobre 1939 aux Sables d’Olonne (Vendée)
Liebe Martha !
Ich habe dir schon einge male geschrieben. Bin G. s.d. gesund und es geht mir gut Essen habe ich genig. Wie geht est dir ? Hast du Post aüsmarica ? Wie ist es mit Deinen Aufenthalt ? Zahlt für dich alas Comis. Wir sind hier alle Bekante und leben alle in guter Kameradenhaft. Werm es Dir möglich ist schricke mir bitte den alten w. Mantel und ein Frotierhandluch. Schribe nicht viel so bekamme leichter due Post.
Ich küsse vielmal. Dein Dich lb. Leo
Grüsse von Fantl Baumgarten Herman Rosenzweig Tenenbaum. Grüsse du meine Eltern wie auch an Sie Hermann. Grüsse v; H. Sax u. Hern Kohn u. alle anderen Bekannten u. Dr Halpern.
Chère Martha !
Je t’ai déjà écrit plusieurs fois. [Illisible] . Je suis en bonne santé et je vais bien. J’ai assez de nourriture. Comment vas-tu ? As-tu reçu du courrier d’Espagne ? Comment s’est passé ton séjour ? Paie pour toi [Illisible]. Nous nous connaissons tous ici et nous vivons tous en bonne camaraderie. Si tu le peux, fais-moi parvenir une vieille blouse blanche et une serviette. Je n’écris pas beaucoup pour recevoir plus facilement le courrier.
Je t’embrasse énormément. Ton amour. Léo.
Salutations de Fantl, Baumgarten, Herman, Rosenzweig, Tenenbaum. Salue mes parents et également ceux d’Hermann. Salutations à H. Sax et M. Kohn et toutes les autres connaissances et le Dr Halpern.
Note : Fantl = Rudolf FANTL, Baugarten = Sigmund BAUMGARTEN ; Hermann = Heinrich HERMANN ; Rosenzweig = Majer ROSENZWEIG, Tenenbaum = ? ; H. Sax = Monsieur SAX = ? ; M. KOHN = Rudolf KOHN ; Dr Halpern = Leopold HEILPERN


34 – Carte du 17 octobre 1939 de Leo des Sables d’Olonne à Martha Châteaubriant [Fichiers 5473 et 5475]
17 octobre 1939,
Mein liebstes Martherl !
Deinen l. Brief von 8 october habe ihr gestern erhalten mit welchen ich mich riesig freute. Haffentlich hast du meine lebste Karte von 13 al bekommen. H. Oberländer hat mich auch Deine Grüsse übermittelt vofür ich Dir danke. Es freut mich ünenollich der Brief von den Alt. Eltern. Sie hanoch immer keine Ahnüng wo wir sind. Has du gerschrieben ? Wie ist es mit deiner Verköstigung und Wohnen ? Du verherlicht mir mein Theuerstes. Ich have gehôrt dass das Komittee nur 10 Fr pro Tag auszahkt und damit müss aus kommen.
So wie Fr. Selig muss mit dem Kinder mit 14 Fr. auskommen. Wie ist es mit Dir ? Schreibe mit bitte genau sonst habe ich keine Ruhe. Vielleicht soll ich die Tante um eine Unterstütsung ? Es soll Dich gar nicht [Illisible].
Du fragst mit wem ich am meinsten beisgmen bin. Mein Schlafnachbar ist vo [Illisible] H. Horvat, links Leo Kahn mit welchen sehr gut bin, Bring, Baumgarten, Fantl, Herman, Feuer.
Bin [Illisible] anderen Schlafgewassen besonders gut, da ich ihnen, da ich ihnen fast allen om Haurschneiden, rasieren reparalug und anderen Pachen behilflich bin. Dagegen stopft in mir jeder Chokolade, Delikatessen und Zigaretten. Ich arbeite übrigens in der Enil. Schneiderei. Wir haben auch ein Polachclub und spiel interné. Wir verbringen sonst gut die zeit.
Wir hoffen trotsdern alle in Kürze weit unseren lieben Frauen in Freiheit bald beisammen die
Hast Du leine adresse dem Amerikanische Consulat in Nantes betangegeben ? Grüsse für den Kuten. Es freut mich dass es der Grete gut geht. Also keine Sorgen mein Liebes der Gott wird uns allen bald helfen. ROSENZWEIG ersucht mich ob Du Nachricht haben kannst von Frau BLAUNER (BLAUMER) und Grüsse auszurichten. ich grüsse und küsse Dich viele tausende Male Dein Dich liebender Leo.
Besten Gruss, alles Gute TENENBAUM
Gruss an Frau SACHS. Scheites Ilse Wolf BAUMGARTEN
Gruss von BRING und HORVAT
Hilfe Grusse AMLAUCH
Ma très chère Marthal ! J’ai bien reçu hier ta dernière lettre du 8 octobre, ce qui m’a fait très plaisir. J’espère que tu as reçu ma dernière carte du 13. Monsieur Oberländer m’a également transmis tes salutations, dont je te remercie. Je suis vraiment heureux de recevoir la lettre de nos vieux parents. Ils n’ont toujours aucune idée d’où nous sommes. As-tu écrit ? Comment sont ta nourriture et ton hébergement ? Tu glorifies ce qui est le plus précieux pour moi. J’ai entendu dire que le comité ne verse que 10 francs par jour et que c’est tout ce qu’il faut pour s’en sortir.
Tout comme Mme Selig doit s’en sortir avec les enfants avec 14 francs. Et toi ? S’il te plaît écris-moi maintenant sinon je ne serais pas rassuré. Peut-être que je devrais demander de l’aide à ma tante ? Ce n’est pas censé t’ [Illisible] du tout.
Tu me demandes avec qui je suis le plus en contact. Mon voisin de couchette est de [Illusible] H. Horvat, à gauche Leo Kohn avec qui je m’entends très bien, Bring, Baumgarten, Fantl, Herman, Feuer.
Je suis particulièrement lié avec les autres personnes avec qui je dors car je peux les aider avec presque tout, y compris se couper les cheveux, se raser, réparer et d’autres choses. D’un autre côté, tout le monde me gave de chocolat, de gourmandises et de cigarettes. Au fait, je travaille [Illisible] à l’atelier de couture. Nous avons également un club polonais et un club des internés. Sinon on passe un bon moment. Néanmoins, nous espérons que nos chères femmes seront bientôt toutes réunies en toute liberté.
As-tu donné ton adresse au consulat américain à Nantes ? Salutations pour les KUTEN. Je suis heureux que Grete se porte bien. Alors ne t’inquiéte pas, ma chèrie, Dieu nous aidera tous bientôt. ROSENZWEIG me demande si Tu pouvais avoir des nouvelles de Mme BLAUNER (BLAUMER) et lui transmettre ses salutations. Je te salue et t’embrasse mille fois, ton cher Léo.
Cordialement, TENENBAUM
Salutations à Mme SACHS. Cordialement, Ilse Wolf BAUMGARTEN
Salutations de BRING et HORVAT
À l’aide, salutations, AMLAUCH
Note = Mme SELIG = Johanna Elvira SELIG ; H. Horvat = Leo HORVAT, Bring = Oskar BRING ; Baumgarten = Sigmund BAUMGARTEN ; Fantl = Rudolph FANTL ; Herman = Heinrich HERMANN ; Feuer = Gershon FEUER


35 – Carte du 17 octobre 1939 de Leo des Sables d’Olonne à Martha Châteaubriant [Fichiers 5374 et 5375]
17 Oktober 1939
Mein Theuerstes !
Heute erhielt ich Deine letzte Karte von 13 welche mich sehr freute. Mir geht est weiter gut und bin gesund. Meine Arbeit ist weiter sehr angenehm so dass och zeit habe für mich und auch andere Kameraden etwas zu tun. Der Brief von Onkel Richard freut mich sehr. Hoffentlich bekäme ich das Loyalstatszeugnis ins. Versuche einmal nach Paris zu SCHENKER zu schreiben ob unsere Sachen doch in Frankreich sind. Oder sind vielleicht andere Weges. Mit dem Übersiedeln nach Nantes oder dort bleiben überlasse ich Dir mein Liebstes. Tue wie es Dir recht ist. Aber ich glaube in Nantes hättest Du vielleicht mehr unterstutsung. Ich arbeite mit einen Elsässer und ein gewisses Engler aus Nantes. Ich trage auch sehr oft die und meine Grüsse Hose habe ich mich sehr gut gerichtet. Grüsse und küsse Dich vielmals. Deine Dich liebender Leo. Grüssen von Herr FANTL.
17 octobre 1939
Ma très chère !
J’ai reçu aujourd’hui ta dernière carte du 13 ?, ce qui m’a fait très plaisir. Je vais toujours bien et suis en bonne santé. Mon travail est toujours très agréable, j’ai donc encore du temps pour moi et pour les autres camarades. Je suis très content de la lettre d’oncle Richard. J’espère recevoir le certificat de loyalisme. Essaie d’écrire à Schenker à Paris pour voir si nos affaires sont finalement en France. Ou peut-être sont-elles sur d’autres chemins. Pour ce qui est de déménager à Nantes ou d’y rester, je te laisse mes ? plus chères. Fais comme tu veux. Mais je pense que tu pourrais avoir plus de soutien à Nantes. Je travaille avec un Alsacien et un certain Engler de Nantes. Je les porte aussi très souvent, et j’ai très bien ajusté mon pantalon. Mille bises et bisous. Ton tendre Léo. Salutations de M. Fantl.


36 – Lettre du 21 octobre 1939 de Jack WEINRIB NY à Martha [Fichier 5700]
Saint-Albans, Oct. 21, 1939
My Dear Martha,
I am happy to write to you that we have bought a ticket for you to come to New York on the first available steamer via the United States Liens. The ticket has been cabled to you and we all hope that you will be able to sail very soon and arrive safely.
We have received your letter of Sept. 21st. We also have a card from Leo dates Sept. 26th. Your Uncle Herman told me that he has a letter from you dates October. 1st. I have your hotel address from that letter.
Every one here is very happy to learn that you can come very soon and we hope that we make arrangement similarly for Leo at an early date.
Good Luck to you.
Jack WEINRIB Anna WEINREB
Saint-Albans, le 21 octobre 1939
Ma chère Martha,
Je suis heureux de vous annoncer que nous avons acheté un billet pour vous permettre de venir à New York sur le premier paquebot disponible via les États-Unis. Le billet vous a été envoyée par câble et nous espérons tous que vous pourrez prendre la mer très bientôt et arriver à bon port.
Nous avons bien reçu votre lettre du 21 septembre. Nous avons également reçu une carte de Leo datée du 26 septembre. Votre oncle Herman m’a dit avoir reçu une lettre de vous datée du 1er octobre. J’ai l’adresse de votre hôtel grâce à cette lettre.
Tout le monde ici est ravi d’apprendre que vous pourrez venir très bientôt et nous espérons que nous prendrons des dispositions similaires pour Leo dans les meilleurs délais.
Bonne chance.
Jack WEINRIB Anna WEINREB
37 – Carte du 25 octobre 1939 de Martha de La Roche-sur-Yon à Leo Sables d’Olonne [Fichiers 5391 et 5392]
25 Oktober 1939
Mon chéri,
Bis seit 10 h. hier und fahre um 2 h. weiter. Hoffentlich komme ich noch zurecht, da ich erst 7 h ankomme. Ich habe an die Schiffsgesellschaft telegrafiert dassich komme, da doch um diese Zeit die Büros schon geschlossen sind. Da ich doch in Bordeaux nicht viel Zeit haben werde schreibe ich Dir auf jeden Fall von hier. Habe gerade 2 Sardinen Brote gegessen und mir 2 fÛr die Reise gestrichen. Kommst den Alten Eltern mal über ausgeben Adresse schreiben, aber nichts von meiner Reise. Ich habe den Spirituskocher/Pfame/Heferl, 1 Flüsse, 1 Feller, 1 Hut und einige Kleinigkeiten von Dir bei Frau FEUER gelassen. Tausende einige Küsse Deiner Dich Martha
Grüsse an alle, habe den Damen geschrieben.
25 octobre 1939
Mon chéri,
Je suis ici depuis 10 heures et je pars à 14 heures. J’espère pouvoir venir, car je n’arriverai qu’à 7 heures. J’ai télégraphié à la compagnie maritime que j’arriverai, car les bureaux sont déjà fermés à cette heure-là. Comme je n’aurai pas beaucoup de temps à Bordeaux, je t’écrirai certainement d’ici. Je viens de manger deux sandwichs aux sardines et j’en ai gardé deux pour le voyage. Pourrais-tu écrire à tes vieux parents ton adresse, mais rien sur mon voyage. J’ai laissé à Mme Feuer le réchaud à alcool, la poêle, le bol à ?, une broche, un chapeau et quelques petites choses de ta part. Plein de bisous, Martha.
Salut à tous, j’ai écrit à ces dames.


38 – Carte du 02 novembre 1939 de Leo des Sables d’Olonne à Martha via Anna WEINRIB NY [Fichiers 5370 et 5372]
2 november 1939
Les Sables d’Olonne
Mein liebstes !
Dein letzten 2 Karten und Brief aus Bordeaux mit den Beilagen Jack habe ich erhalten was mich riesig freute. Heute erwischt ich Dein Telegram dass Du gut angekommen bist. Meine Freude ist unbeschreiblich. Hoffentlich hast auch angenehme Reise gehabt. Ich bin glücklich dass wir uns vorher Geschen haben. Gott gebe wir sollen bald wieder beisammen sein. Das wäre mein hauserster Wunsch. Um mich sollst Du keine Sorgen machen. Du weisst doch meine Liebstes wie es mir geht. Mein Mut durchzuhalten ist im 100% gestiegen nur bald bei Dir zu sein und mit allen unseren Lieben. Ich hoffe Du wirst auch beim Onkel Jack sein von uns Grüsse ausrichten. Alle Bekannten der Flandre lassen Dich schon grüssen. Ich bin froh dass Du so lieben guten Verwandten gekommen bist. Ich lasse alle schon grüssen und danke innigst für alle Hilfe. Allerliebstes ! wünsche ich in der neuen Heimrecht viel Glück. Gott gebt oder sollen immer an mich glücklich beisamen sein und unseren allen Lieben amen. Alle unsere Wunsche seolln in Erfüllung gehen. Schreibe mich genau über alles. Was macht die Tante ? Jack und alle ? Onkel Hermann und Familie ? Passe auf Dich auf uns erhole Dich von Deinen allen Strapazen. H. HANT kann ich leider nicht schreiben. Nur an Angeherige. Sei innigst von mich umarmt und geküsst von Deiner Dich liebender Leo
Leo CIZES Centre des Travailleurs Etrangers Les Sables d’Olonne
2 novembre 1939
Les Sables d’Olonne
Ma très chère !
J’ai bien reçu tes deux dernières cartes et ta lettre de Bordeaux avec celle de Jack ci-joint, ce qui m’a fait tellement plaisir. Aujourd’hui, j’ai reçu ton télégramme m’annonçant que tu es bien arrivé. Ma joie est indescriptible. J’espère que tu as fait bon voyage. Je suis contente que nous nous soyons rencontrées auparavant. Que Dieu te bénisse, nous nous reverrons bientôt. C’est mon souhait le plus cher. Ne t’inquiète pas pour moi. Tu sais, ma très chère, ce que je ressens. Mon courage à persévérer a augmenté de 100 %, rien que pour être bientôt avec toi et tous nos proches. J’espère que tu seras aussi avec oncle Jack. Transmets-lui nos salutations. Tous tes amis de Flandre te saluent. Je suis heureux que ?. Je salue tout le monde et te remercie sincèrement pour toute ton aide. Avec amour ! Je te souhaite bonne chance dans ton nouveau foyer. Que Dieu nous accorde d’être toujours heureux avec moi et tous nos proches. Que tous nos vœux se réalisent. Écris-moi en détail. Comment va ta tante ? Jack et tout le monde ? Oncle Hermann et sa famille ? Prends soin de toi et remets-toi de toutes tes épreuves. Malheureusement, je ne peux pas écrire à H. HANT. Seulement à ma famille. Je t’embrasse chaleureusement, ton tendre Léo.
Léo CIZES Centre des Travailleurs Étrangers Les Sables d’Olonne


39 – Carte du 12 novembre 1939 de Leo des Sables d’Olonne à Martha via Anna WEINRIB NY [fichiers 5395 et 5397] :
12 November 1939
Mein Liebstes !
Ich habe Dir wohl gleich nach Erhalt Deines Telegrams eine Karte geschrieben, schreibe ich Dir wieder inn meiner seit pro Woche 1. Betreiben einzuhalten. Hoffentlich geht es Dir mein Liebstes im Kreise unseres lieben Verwandten gut. Ich bin so froh und glücklich dass Du schon drüben bist. Um mich fällst Dir keine Sorge machen. Du weisst ja wie es mich geht. Mein Wünsch ist mir bald bei Dir zu sein. Ich träume sehr oft von Dir. Ich weiss nicht ob Ost Dir geschrieben von den Eltern bekommen, welder an Dich adressiert war. Sie sind alle wohl auf. Der Hansi singt und laut grüssen. Unsere Sachen sind bei SCHENKER. Vielleicht kannst Du es verlangen ? Der Herr POLLAK fährt bald nach Amerika so wird er Dich bei Onkel Herman anrufen. Es ist auch für uns eine baldige. Das Englische Buch ich leider nicht kriegen. Schade ich könnte lernen Schaffe im Lande auch gut zu lernen. Die Mehrkeit von uns ist versetzt und auch der KOHN. Ich bin jetzt allein mit HORVAT. Wir leben wie Vater und Sohn. Also mein Allertheuerstes lasse es Dich recht gut gehen. Kopf noch ! Gabe Gott dass wir recht bald alle beisammen sind. Ich grüsse und küsse Dich viele Male Dein Dich sehr liebender
Leo
Viele herzliche Grüße an Tante, Jack und alle Lieben
Schreibe mich recht bald. Dein Schreiben ist fur mich ganz Trotz.
Leo CIZES Centre des Travailleurs Les Sables d’Olonne
12 novembre 1939
Ma chérie !
Je t’ai écrit une carte immédiatement après avoir reçu ton télégramme. Je t’écris à nouveau comme d’habitude, comme je le fais depuis une semaine. J’espère que tu vas bien, ma chérie, auprès de nos chers parents. Je suis si heureuse que tu sois déjà là-bas. Tu n’as pas à t’inquiéter pour moi. Tu sais comment je vais. Je souhaite être bientôt avec toi. Je rêve souvent de toi. Je ne sais pas si tu as reçu une lettre de tes parents qui t’était adressée. Ils vont tous bien. Hansi chante et te salue bruyamment. Nos affaires sont chez SCHENKER. Tu pourrais peut-être les demander ? M. POLLAK part bientôt en Amérique, il viendra donc te voir chez l’oncle Herman. C’est ?. Malheureusement, je ne peux pas me procurer le livre d’anglais. C’est dommage que je ne puisse apprendre. J’arrive à bien apprendre à la campagne. La plupart d’entre nous ont été transférés, et KOHN aussi. Je suis seul avec HORVAT maintenant. Nous vivons comme père et fils. Alors, je te souhaite le meilleur, que tu ailles bien. Garde la tête haute ! Que Dieu nous bénisse tous bientôt. Salutations et bisous de ton très affectueux
Léo
Meilleurs salutations à Tante, Jack et à tous tes proches
Écris-moi vite. Ta lettre me soulage beaucoup.
Léo CIZES Centre des Travailleurs Les Sables d’Olonne


40 – Lettre du 22 novembre 1939 de Leo des Sables d’Olonne à Martha via Anna WEINRIB NY [Fichiers 5377 et 5378]
22 Novembre 1939
Leo CIZES Centre des Travailleurs Etrangers Sables d’Olonne
Mein Theuerstes Martha !
Ich hoffe Dich wohlauf und es geht bei gut in der neuen Heimat. Ich warte löglich von Dich Nachrichten und habe leider bis heute von Dir keine Schreiben. Der Zeit angemessen ist damit zu rechnen dass es nicht so rasch geht. Schreibe mich trotzdem mein Liebstes jede Woche. Du wirst mich damit grosse Freude verschaffen. Die Frau SELIG hat mich einen Brief von Onkel HERMAN der sehr liebe ist und eine Karte von der Renée wo auch die Grete daranschreibt zugesendet. Bei mir hat ich leider nichts geändert. Ich wäre schon glücklich bei meinen Weibi zu sein. Hast Du Nachrichten von den Eltern ? Ich bin froh mein Liebes dass Du schon drüben bist und bei so netten Verwandten bist. Bitte schreibe mich genau über alles. Wie Du Dich eingeardnet hast und was Du macht ? Halte Dich Tapfer genau wie ich und der Gott wird uns hoffentlich bald helfen dass wir in Kürze beisammen sind. Ich bin gesund und habe sogar 3 Kg und sehe sehr gut aus. Habe viel Fortschritte im Heraschneiden gemacht, dass ich sogar gedenke aber zu bleiben wie auch Schneiderer.
Bitte schreibe bald mein Liebstes. ich denke fort an Dich. Grüsse und Küsse Dich viele Male Dein Dich liebender Leo
Herzliche Grüsse an die Tante und Kinder so wie Onkel Herman, Tante Lisl, Pepi, Rosa und KÖNIGSBERG
Herzliche Grüsse von Rosenzweig und alle Bekannten.
22 novembre 1939
Léo CIZES Centre des travailleurs étrangers, Sables d’Olonne
Ma très chère Martha !
J’espère que tu vas bien et que tu te portes bien dans ta nouvelle patrie. J’attends de tes nouvelles avec impatience et, malheureusement, je n’ai pas encore reçu de lettres. Vu la situation actuelle, il faut s’attendre à ce que ce soit plus long. Néanmoins, écris-moi, ma très chère, chaque semaine. Tu me feras beaucoup de joie. Mme SELIG m’a envoyé une lettre de l’oncle HERMAN, qui est très gentil, et une carte de Renée, avec Grete également. Malheureusement, rien n’a changé pour moi. Je serais heureux d’être auprès de ma femme. As-tu reçu des nouvelles de tes parents ? Je suis heureux, ma chère, que tu sois déjà là-bas et auprès d’une famille aussi sympathique. Écris-moi en détail. Comment t’installes-tu et que fais-tu ? Reste fort, comme moi, et j’espère que Dieu nous aidera bientôt pour que nous puissions être ensemble. Je suis en bonne santé, j’ai même perdu 3 kg et j’ai une belle apparence. J’ai tellement progressé dans ma perte de poids que j’ai même l’intention de continuer en tant que Tailleur.
Écris-moi vite, mon amour. Je pense toujours à toi. Salutations et bisous, ton cher Léo.
Mes plus sincères condoléances à ta tante et à tes enfants, ainsi qu’à tonton Herman, tante Lisl, Pepi, Rosa et KÖNIGSBERG.
Les plus sincères salutations de Rosenzweig et de tous les connaissances.


41 – Lettre du 26 novembre 1939 de Leo à Martha [Fichiers 5707 et 5708]
26 November 1939
Meine Liebstes !
ich hoffe Dich wohl auf was ich auch von mir berichten kann und sehr unberufen gut aus. Ich sogar einige KG zugenamen. Ja das macht das ruhige Leben. Das Gefühl ist fur mich von grosser Bedentung dass Du mein aller liebstes nicht mehr mit machen musst. Um mich sollst Du Dir gar keine Sorgen machen. Du weisst meiner Kameraden sind wo andres versetzt worden und untergebracht. Ich bin hier als innentberlich geblieben und es geht mir gut. Gestern wahr hier Frau P. zu Besuch und heute kommt sie wieder so gebe ich ihr bei dieser Gelegenheit diesen Brief mit. Ihr Mann und Frau da sie schon das Visum haben werden bald fahren kommen. Rukta, meines Angelegenheit berichte ich Dir folgendes. An 17 November habe ich ein Gesuch gemacht nach Nantes zum Amerikanische Komitee mit der Begründung das meine alle Papiere schon dort sind und das Datum angeben wan ich registriert bin und befindlich hier. Sie mögen mir helfen. Am 21 November bekam ich die folgende Antwort :
Sir, in reply to your letter of November 17, 1939, regarding your immigration visa status, you are advised that the documents which have been submitted in support of your application have been preliminary approved and that a quota number is being requested for you use. When and if an immigration quota number is available the Consulate will again communicate with you.
Kannst Du Dich erinnern ob ich auch meine farbige Karte übergeben habe die Du mir aus W. mitgebracht hast und wie die n° gelautet hat ? Ich glaube es ist hier ein misverstandnis. Vielleicht konntest Du mein Liebstes intervenieren. Dann ist es sehr wichtig das Affidavit auffrichen. Wenn es möglich ist auf mein Carte in New York 3000 dollars eingelegen da ich als meines angehe. Du hast Dich gerettet. Ich glaube fordert fast von jeden solche Beweise. Wenn es nicht möglich ist so mache Dir keine Sorgen. Es wird auch anders gehen.
Deine letzte Karte habe ich mit grosser Freude erhalten. Die ist wohl überhält da sie vom Schiff ist. Ich hoffe aber von Dich bald den ausführlichen Brief bekommen mit welchen ich mit schon sehr freue.
Diese Woche waren auch 2 Herren von der HICEM bei uns in Büro welche mich auch vorgeladen haben und sich alles notiert haben. Sie werden sich wahrscheinlich an die Tante wenden ob sie P. Kurt finanzieren kann. Sie kann ja sorgen dass sie beam. So bekomme ich von ihnen. Ich glaube es wird gehen.
Ich habe Dir mein Liebes 3 Karten von hier geschrieben , hast Du die bekommen ?
Ich schreibe mich nicht dem Schreiben sehr, da Die Frauen schon bald kommen.
Also lein Allerliebstes ich schliesse mit herzlichten grüssen und seht vielen Küssen Dein Dich sehr liebender Leo
Viele herzlichte Grusse an die Tante, Onkel Herman und Familie und alle Verwandten.
Schreibe recht bald
Ich schreibe jede Woche. Mache Du er auch.
26 novembre 1939
Ma chérie !
J’espère que tu es bien informée de ce que je peux te dire sur moi, et je me porte très bien. J’ai même pris quelques kilos. Oui, c’est ce qui rend la vie tranquille. Le sentiment de ne plus avoir à subir ce que je préfère est très important pour moi. Tu ne devrais pas t’inquiéter pour moi. Tu sais, mes camarades ont été transférés et logés ailleurs. Je suis resté ici en tant que citoyen de l’intérieur et je me porte bien. Mme P. était ici hier pour une visite, et elle revient aujourd’hui, alors je lui remets cette lettre à cette occasion. Son mari et sa femme, puisqu’ils ont déjà des visas, arriveront bientôt. Burkta, je vais te raconter ce qui suit concernant mon cas. Le 17 novembre, j’ai déposé une demande auprès du Comité américain de Nantes, précisant que tous mes papiers étaient déjà là et qu’ils indiquaient la date de mon enregistrement et de mon installation ici. S’il te plaît, aides-moi. Le 21 novembre, j’ai reçu la réponse suivante :
Monsieur, en réponse à votre lettre du 17 novembre 1939 concernant votre statut de visa d’immigration, nous vous informons que les documents soumis à l’appui de votre demande ont été approuvés et qu’un numéro de contingent vous est demandé. Dès qu’un numéro de contingent sera disponible, le consulat vous recontactera.
Te souviens-tu si j’ai aussi remis ma carte couleur que tu m’as apportée de W. et quel en était le numéro ? Je pense qu’il y a eu un malentendu. Peut-être pourrais-tu intervenir, ma chèrie. Il est alors très important de mettre à jour la déclaration sous serment. Si possible, mets 3 000 $ sur ma carte à New York, puisque j’agis en tant que mon propre agent. Tu as sauvé ta peau. Je pense que presque tout le monde exige une telle preuve. Si ce n’est pas possible, ne t’inquiète pas. Cela se passera différemment.
J’ai reçu ta dernière carte avec une grande joie. Elle est probablement périmée puisqu’elle provient du navire. Mais j’espère recevoir bientôt ta lettre détaillée, que j’attends avec impatience.
Cette semaine, deux messieurs de HICEM étaient à notre bureau, ils m’ont également convoqué et ont pris des notes. Ils contacteront probablement Tante pour voir si elle peut financer P. Kurt. Elle peut organiser son immigration. C’est ce que j’obtiens d’eux. Je pense que ça va s’arranger.
Je t’ai écrit trois cartes d’ici, mon amour. Les as-tu reçues ?
Je n’écris pas beaucoup, car les femmes arrivent bientôt.
Alors, ma chérie, je termine avec mes plus chaleureuses salutations et plein de bisous. Ton très affectueux Léo.
Sincères salutations à ta tante, ton oncle Herman, ta famille et tous tes proches.
Écris-moi très bientôt.
Je t’écris chaque semaine. Fais-le toi aussi.


42 – Lettre du 02 décembre 1939 de Jack WEINRIB NY à Leo [Fichier 5722]
Saint-Albans L.I. New York December 2, 1939
Dear Leo
Since Martha has been here, I have permitted her to do all the writing for our family, but today Martha has insisted that I write to you. first I can say that Martha is in good health and we feel that she feels very happy since she is here. Second, she would be much happier if you were also here, and she looks forward very anxiously for the day when you will also be here. Third, our whole family is very pleased with Martha. Everything has been very pleasant since she is here, and every one who meets her is very pleased with her.
In my efforts to learn when we may except to see you in America Vice Consul in Nantes and a copy of the letter is enclosed. It may be your interest to write to the Consul yourself.
This week Martha has started on her first job in America. She has worked for four days and has earned her first money here. She has now begun to be a self supporting person and we hope that she may soon be able to earn sufficiently to be able to entirely take care of herself. In addition, today Martha has given her first piano lessons to two children. She was very happy to start her first piano instructions here and it may be possible for her, after a while to have a larger number of pupils so ta-hat she may do the work which she enjoys best. We wish her success. You see the other work does only keeps her busy on Monday Tuesday Wednesday, Thursday and Friday. On Saturday and Sunday, there is no work and Martha has time for other things.
We were not satisfied that Martha did not have sufficient opportunity to play the piano, so we have been fortunate enough to obtain one for her from a lady who was good enough to give it away free. The piano will be brought over to my mother’s house next week and Martha will be able to play it an every opportunity. Up till now Martha had to wait until she came to our house of some other friend where a piano was available for her.
Martha feels very bad that she has had very little mail from you. We are sure that you have written, but that these have not yet arrived. The SS Rotterdam came into New York today. perhaps she shall get some mail on Monday.
Jack
Saint-Albans L.I. New York, le 2 décembre 1939
Cher Léo
Depuis que Martha est ici, je l’ai autorisée à rédiger tous les écrits pour notre famille, mais aujourd’hui, Martha a insisté pour que je t’écrive. Premièrement, je peux te dire que Martha est en bonne santé et que nous la sentons très heureuse depuis qu’elle est ici. Deuxièmement, elle serait bien plus heureuse si tu étais également là, et elle attend avec impatience le jour où tu seras également parmi nous. Troisièmement, toute notre famille est très heureuse de Martha. Tout s’est très bien passé depuis son arrivée, et tous ceux qui la rencontrent sont ravis d’elle.
Dans mes efforts pour savoir quand nous pourrions te voir en Amérique, j’ai écrit au vice-consul à Nantes et tu trouveras ci-joint une copie de la lettre. Tu pourrais peut-être écrire toi-même au consul.
Cette semaine, Martha a commencé son premier emploi en Amérique. Elle a travaillé quatre jours et a gagné son premier salaire ici. Elle est maintenant autonome et nous espérons qu’elle pourra bientôt gagner suffisamment pour subvenir à ses besoins. De plus, Martha a donné aujourd’hui ses premiers cours de piano à deux enfants. Elle était très heureuse de commencer ses premiers cours de piano ici et elle pourrait, avec le temps, avoir plus d’élèves afin de pouvoir se consacrer à son travail préféré. Nous lui souhaitons beaucoup de succès. Tu vois, ses autres activités ne l’occupent que le lundi, le mardi, le mercredi, le jeudi et le vendredi. Le samedi et le dimanche, elle n’a pas de travail et Martha a du temps pour d’autres choses. Nous étions déçus que Martha n’ait pas eu suffisamment d’occasions de jouer du piano. Nous avons donc eu la chance de lui en procurer un auprès d’une dame qui a eu la gentillesse de le lui offrir gratuitement. Le piano sera apporté chez ma mère la semaine prochaine et Martha pourra en jouer dès que possible. Jusqu’à présent, Martha devait attendre de venir chez nous, chez un ami, où un piano était disponible.
Martha regrette beaucoup d’avoir reçu si peu de courrier de ta part. Nous sommes sûrs que tu as écrit, mais que ceux-ci ne sont pas encore arrivés. Le SS Rotterdam est arrivé à New York aujourd’hui. Peut-être recevra-t-elle du courrier lundi.
Jack
43 – Lettre du 02 décembre 1939 de Leo à Martha [Fichiers 5687 à 5689]
2 Dezember 1939
Mein Theuerstes
Wie sehr hat mich gestern Dein so lieben ausführlicher Brief erfreut wie auch alle nette Zuschriften unsere lieben Verwandten. Mein Liebstes, diese Freude komm ich Dir grabscht schildern die ich jetzt habe, dass es Dir bei der Tante und allen Lieben so gut geht und gefälht. Diesen Brief lese x mal und habe noch immer nicht gesund und habe gerade Deine letzte Karte von 8 bekommen. Ich freue mich sehr das es Dir so gut geht und dass Du Dich so gut Englisch verständigen kannst.
Ich könne leider hier diesen Vortischeit nicht machen. Ich glaube aber Du wirst unzwischen Deine Sprache nicht vergessen und wirst mit mich noch Deutsch sprechen wollen. Gestern erhielt ich von Amerikanische Conseul aus Nantes ein Schreiben und soll ihm 4 Passbildes sein Sittenzeugnis und wieviel ich geht besitze in welche Nähe und welcher Form. Ich glaube es ist schon ein gutes Zeichen. Wenn es gut geht, komm ich in 3-4 Wochen mein Visum bekommen.
Wie mochte ich mich schon damit freuen, zu Dich mein Liebes bald kommen zu können. Wie ich sehe von Deiner ersten Karte 30 September und Deinen letzte Brief 5 Oktober dass Du fast die ganze Zeit sie krank warst. Aber es ist jetzt vorbei. Du bist schon drüben. Jetzt passe auf Dich auf, habe keine Sorgen der Gott wird uns allen helfen. Es freut mich dass Du Gelegenheit hast Klavier zu ühen und dass die Verwandten gleich zeitig Freude haben. Ich habe in der Schneideri weniges zu tun, da fast 2 Drittel wo anders versteht würde. Dafür tue ich mehr Hausschneider. Dieses habe gut erlernt dass alle nur vom mich das Haar geschnitten haben wollen. Jede freut sich schon darau zu kommen und sagt sich früher mit einen Tag an. Alles loht mich weil ich auch vielen welche sich nicht leisten können unendgeltlisch mache. Für mich ist aber ein Vorteil.
Von den Eltern bekam ich auch zugleich mit Deinen Brief einen Ausführlichen Brief von 21 November. Sie befinden sich wohl und alles in Ordnung. Der papa wünscht sich bald unter mein Rasiermesser zu kommen wen ich ihm sogar hie und da schneide und die Mutti wird uns Sennetenknoll machen. Sie bemühen sich auch unsere Kisten nach zusenden. Hoffentlich geht es Der Onkel Hugo schreibt, dass die Schwester von Edith gutes und schönes uber Grete berichtet. Sie schildert den Brautigan als einen sehr brauen Menschen. Der Pap betaut mich in Witze hoffentlich brauer als ich. Was sagst Du . Cilli DEMBOWSKI ist nach New York gefahren. Sie wird schon wahrscheinlich gewesen sein. Hast Du SCHMUCKLERS Edith schon aufsucht ?
Ich sende Dich die Adresse wie auch die Adresse von einen Verwandten von Leo KOHN welcher mit mich aus Nantes zugefahren ist. Er hat mich gesagt es kann Dir nur nützen. Vielleicht sind dort Kinder zy Unterrichten ich weiss nicht genau es war in Eile da er auch auf Arbeit versetzt wurde. Die 10 dollars was mich der Jack geschickt hat habe ich nicht bekommen. Möglich das es retour gegangen ist sa mich auch der Consul schreibt. (I wrote you a letter on October 18th Adresse 8, rue Paul Nantes which was returned to me).
Um mich eine mein Liebstes mache Dir keine Sorgen ich bin gesund und es geht mich gut. Nur mochte schon gerne bei Dich sein. Was glaubst Du ? Ich werde wieder gerufen zu einen Haarschnitt.
Jetzt ist 1O h 1/2 abends was bei mich selten vorkommt dass ich so lange aufbleiben (Wie brauche ich bin was ?) aber ich habe meine Zelle elektrisches Licht selber eingeleitet, si konnstes einige Kameraden (Brigegemüsser) die Gelegenheit und ich ihnen meine Gast Freundschaft wo sie sich benachezen.
Das wäre eine Partie für Onkel Herman. Sie sind in trotzdem dass sie sich in diesem Department befunden ausständige Leute. Übrigens ist zeichne sie von meinen Bette-nebich aber es ist ganz gut. Ich mache sehr viele Zeichnungen. Mein alter Sport und die Zeit vergeht mich hier sogar seht rausch, der mann sind sehr viel zeitig ablenkt.
Ich mochte gerne an alle Lieben extra schreiben aber wie Du weisst bin ich doch nicht so der Englischer Sprache mächtig. Bitte richte von mir der Tante Annameinen immigraten Dank für alles Gute was sie uns geholfen hat aus wie auch Jack dass er so nette und gut ist. Ich werde mich hoffentlich bald persönlich bedanken können. Es freut mich schon riesig alle Lieben kommen zu lernen.
Ich versuche doch etwas englisches daran zu schreiben. Wenn hier Fehler sein sollten, bitte mich bei ihnen zu entschuldigen. Bei nächster Gelegenheit schreibe mich bitte wie in welcher Art jeder von den Verwandten ist. Du weisst es doch am besten dass wie immer ? waren.
Wie ist es mit dem Gepack : ist es vielleicht schon angekommen ? Es ware sehr fein. Und wenn es nicht gehen sollte brauchst Du Dir auch keine Sorgen machen. Hilfe alles schaffen. Du weisst ja dass mich beide fleissig sind. Mache Dich nach immer unverwüstlich (Unkraut verdurkt nicht). Ich passe auf mich schon auf Die Tue es aber auch.
Sei herzlicht gegrusst vielmals geküsst von Deinen Dich sehr liebenden.
(adr. COHN) : J. KASTNER 2162 Barnes Avenue Bron New York
(adre. SCHMUCKLER) : c/o MEDNIK Livonia Avenue Brooklyn New York
Beste Grüße fur Onkel Herman Tante Mitzi und Lisl
Hast Dir nach Pol. geschrieben ?
Du hast was von goldhissel erzählt in welcher art war er zu Du so gross ?
2 décembre 1939
Ma très chère
Comme j’ai été ravi par ta lettre charmante et détaillée d’hier, ainsi que par toutes les gentilles lettres de nos chers parents. Ma très chère, je ne peux que te décrire ma joie de voir que tu te portes si bien avec ta tante et tous tes proches. J’ai lu cette lettre plusieurs fois et je ne me sens toujours pas bien, et je viens de recevoir ta dernière carte sur huit. Je suis très heureux que tu ailles si bien et que tu puisses si bien communiquer en anglais. Malheureusement, je ne peux pas faire la même chose ici. Mais je suis sûre que tu n’oublieras pas ta langue d’origine et que tu voudras parler allemand avec moi. Hier, j’ai reçu une lettre du consulat américain à Nantes, me demandant d’envoyer quatre photos d’identité, un certificat de moralité, et d »indiquer combien j’en ai, à quelle distance et sous quelle forme. Je pense que c’est bon signe. Si tout se passe bien, j’obtiendrai mon visa dans 3 à 4 semaines.
Comme j’aurais aimé pouvoir venir bientôt chez toi, mon amour ! Comme je le vois sur ta première carte du 30 septembre et ta dernière lettre du 5 octobre, tu as été malade presque tout le temps. Mais c’est fini maintenant. Tu es déjà là-bas. Prends soin de toi, ne t’inquiète pas, Dieu nous aidera tous. Je suis content que tu puisses t’exercer au piano et que tes proches s’amusent en même temps. Je n’ai pas grand-chose à faire chez le tailleur, car près des deux tiers du travail est fait ailleurs. Je fais plutôt la plupart des coupes à la maison. J’ai bien appris que tout le monde veut se faire couper les cheveux par moi. Tout le monde a hâte de venir et me dit qu’il peut venir un jour plus tôt. Ça vaut le coup, car je le fais gratuitement pour beaucoup de gens qui n’en ont pas les moyens. Mais c’est un avantage pour moi.
En plus de ta lettre, j’ai aussi reçu une lettre détaillée de mes parents datée du 21 novembre. Ils vont bien et tout va bien. Papa espère passer bientôt sous mon rasoir, même si je le coupe par endroits, et maman nous fera un ?. Ils essaient aussi de nous envoyer nos cartons. J’espère que tout se passera bien. Oncle Hugo écrit que la sœur d’Edith a de bons et gentils mots pour Grete. Elle décrit le marié comme quelqu’un de très brun. Papa me raconte des blagues, j’espère plus brunes que moi. Qu’en dis-tu ? Cilli DEMBOWSKI est partie à New York. Elle doit y être déjà. As-tu rendu visite à Edith des SCHMUCKLER ?
Je t’envoie l’adresse, ainsi que celle d’un parent de Léo Kohn, venu avec moi de Nantes. Il m’a dit que cela ne pouvait que t’être utile. Il y a peut-être des enfants qui enseignent là-bas, je ne sais pas exactement ; c’était pressé, car il devait aussi aller travailler. Je n’ai pas reçu les 10 $ que Jack m’a envoyé. Il est possible qu’ils aient été retournés, car le consul m’a également écrit. (Je vous ai écrit une lettre le 18 octobre, au 8, rue Paul Nantes, qui m’a été retournée.)
Ne t’inquiète pas pour moi, mon amour. Je suis en bonne santé et je vais bien. J’aimerais juste être avec toi. Qu’en penses-tu ? On m’appelle pour une autre coupe de cheveux.
Il est maintenant 22h30, ce qui est rare pour moi de rester debout aussi tard (combien de temps dois-je rester debout ?), mais j’ai moi-même allumé la lumière électrique dans ma cellule, pour que certains de mes camarades (membres de la brigade) puissent avoir l’occasion et que je puisse leur montrer mon amitié et mon amitié avec eux.
Ce serait un match pour Oncle Herman. Ce sont des gens exceptionnels, malgré leur spécialité. Au fait, je les dessine depuis mon lit, mais c’est plutôt bien. Je fais beaucoup de dessins. C’est mon sport, et le temps passe vite ici, même si je suis très distrait.
J’aimerais beaucoup t’écrire une lettre spéciale, mais comme tu le sais, je ne parle pas très bien anglais. Transmets mes sincères remerciements à tante Anna pour toute l’aide qu’elle nous a apportée, ainsi qu’à Jack pour sa gentillesse et sa bienveillance. J’espère pouvoir les remercier en personne bientôt. J’ai vraiment hâte de vous rencontrer tous.
Je vais essayer d’écrire quelque chose en anglais. S’il y a des erreurs, excuses-les. Écris-moi dès que possible et dis-moi quel genre de personne est chacun des membres de ta famille. Tu sais mieux que quiconque que nous avons toujours été ?.
Qu’en est-il des valises ? Les as-tu déjà reçues ? Ce serait très gentil. Et si ça ne marche pas, ne t’inquiétes pas. Au retour, je m’occuperai de tout. Tu sais combien nous sommes tous les deux travailleurs. Sois toujours indestructible (les mauvaises herbes ne fanent pas). Je prendrai soin de moi. Fais-en autant.
Salutations chaleureuses et gros bisous de la part de celui qui t’aime Leo.
(adresse : COHN) : J. KASTNER, 2162 Barnes Avenue, Brooklyn, New York
(adresse : SCHMUCKLER) : c/o MEDNIK, Livonia Avenue, Brooklyn, New York
Meilleurs vœux pour oncle Herman, tante Mitzi et Lisl
As-tu écrit en Pologne ?
Tu m’avais parlé de Goldhissel. Qu’est-ce qui le rendait si important à tes yeux ?



44 – Lettre du 06 décembre 1939 de Martha à Leo [Fichier 5723]
Dezember 6, 1939
Mein teures Burli
Ich komm erst heute dass den Brief an Dich zu schreiben. Es ist jetzt 9h30 morgens. Von allem bin ich sehr fusigt von Dir überhaupt keine Nachricht ausser einer Karte vom 2 November habe. Ich hoffe dass Du jedoch gesund bist und Dich wohl huhlst. Ich hoffe dass Du recht bald komm kannst. Sonntag war Frau LEITNER bei mir und sagte dass sie eine Karte von Herrn H. aus La Roche hat. Bist Du mit ihm beisammen ? Schneiderst Du noch ? Ich hatte schon gerne Nachricht. Jerzy ist es 13h15 und ich habe bis 13h45 Mittagspause. Ich arbeite täglich in einen anderen Abteilung und ist die Arbeit nicht schwer strengt die Augen nicht an. Jack hat Dir schon vieles geschrieben. Meine Schuler wollen mich weiter rekommandiert. In der Druckerei (einer grossen Fabrik) sortiere ich und und manchmal arbeite ich bei einer Maschine. Alles geht in Ordnung. Ich komme nur 8h15 zur arbeiten und schliesse 17h15. Dann fahre ich gewöhnlich in einem von Tantes Kindern oder zu Onkel Herman. Es lassen Dich immer alle Russen. Bochegende Aufnahme hat Jack gemacht und zwar in seiner Wohnung auch. Abends von der Spitte einen Leiter aus. Hat mich sehr an Dich erinnert. Auch basteln tut er gern und hat im Souterrain werschiedene Werkseirge. Hoffentlich wirst Du es bald selbst sehen. Ist fur mich Post nach Frankreich gekommen ? Von Mirjam höre ich leider gar nichts. Die Eltern schreiben gut auch mit der Sprache. Die Mutter meiner Schuler behauptet sogar dass och gut spreche. Mein Liebstes diesmal werden wir den 25 Dezember beider kämm gemeinsam verbringen. Ich wünsche Du alles erdenklich Gute, vor allen Gesundheit und dass Wir bald beisammen sein wollen. Ich werde in Gedanken bei Dir sein, mein Burli.
Jack hat an dem Konsul in Nantes geschrieben, lege die Kopie bei.
Schreibe mir genau wie es Dir und alles geht. Seine fleissig Englisch sonst kann man gar nichts anfangen.
Mein Teures nochmals alles Gute und Schöne und tausend Grusse und Küsse von Deiner Dich sehr liebender Martha
Grusse an alle Frauen Deiner Kollegen. Wo sind sie jetzt ?
6 décembre 1939
Mon cher Burli
J’arrive aujourd’hui pour t’écrire cette lettre. Il est 9h30. Je suis très désemparée ; je n’ai pas eu de tes nouvelles, à part une carte datée du 2 novembre. J’espère que tu vas bien et que tu pourras venir très bientôt. Mme LEITNER était avec moi dimanche et m’a dit qu’elle avait une carte de M. H. de La Roche. Es-tu avec lui ? Tu couds encore ? J’avais déjà hâte d’avoir de tes nouvelles. Il est 13h15 et ma pause déjeuner dure jusqu’à 13h45. Je travaille dans un service différent chaque jour, et le travail n’est pas difficile et ne me fatigue pas les yeux. Jack t’a déjà beaucoup écrit. Mes élèves veulent que je sois recommandée. À l’imprimerie (une grande usine), je trie et travaille parfois sur une machine. Tout se passe bien. Je n’arrive au travail qu’à 8h15 et je finis à 17h15. Ensuite, je vais généralement avec l’un des enfants de ma tante ou chez l’oncle Herman. Ils te saluent tous. Jack a pris une magnifique photo, notamment dans son appartement. Le soir, il prenait une échelle de la chambre d’enfant. Elle me faisait beaucoup penser à toi. Il aime aussi bricoler et a plusieurs ateliers au sous-sol. J’espère que tu pourras bientôt le constater par toi-même. Ai-je reçu du courrier en France ? Malheureusement, je n’ai pas de nouvelles de Mirjam. Mes parents m’écrivent et sont en bonne santé. Pour moi, cela va plutôt bien avec la langue. La mère de mon élève prétend même que je parle bien. Mon amour, cette fois, nous passerons le 25 décembre ensemble. Je te souhaite le meilleur, surtout une bonne santé, et que nous soyons bientôt ensemble. Je penserai à toi, mon Burli.
Jack a écrit au consul à Nantes ; je joins la copie.
Écris-moi exactement comment tu vas. Sois assidu en anglais, sinon on ne pourra rien faire.
Mon chéri, encore une fois, tous mes vœux et mille bisous de ta très affectueuse Martha.
Salutations à toutes les épouses de tes collègues. Où sont-elles maintenant ?
45 – Lettre du 09 décembre 1939 de Leo à Martha [Fichiers 5726 et 5727]
9 décembre 1939
Mein lieber !
Habe Dich mit Herrn Pollak die Gelegenheit ein, war zeilen mit [Illisible].
Ich habe nach Bordeaux und Nantes angesucht. Ilc habe eine gunstuge Antwort bekommen und zw. est ist fûr eine grivten numéro schon angeforsterl. Ich müss noch auch 2 papieree verstafen.
Von Fustigministerium in Paris ein [illisible]zeugnis und von Nantes ein Wohnungsnachweis. Ich hoffe es bald zu bekommen. Auch 4 Bildes. Es kann si ung.Fr. und 4 Wochen dauern bis zum Visum.
Ich schreibe sehr in [illisible]. Von dir habe ich den Brief von 5 novembre und die Karte von 8 vie auch die Karte com [illisible] bekommen. Schreibe [illisible] viel. Est ist meinne einziger [Illisible].
Ich freue mich uneuwaldkich dass es dir si gut geht. Dass die Verwandten zu (illisible] vo nett sind. Ich hoffe s;G.w. und vald personlich endanken zu können. Uber die 10 dollars die mich der l. Jorsk geschricht hat, wird due H. Pollak Berschard sagen wie alles uber meine Person.
Wenn es möglich ist auf mein Conta etwas Geld aux alentours de 1000 dollars einzulegen und mit den Auszug [Illisible] per avion wäre sehr günstig. Nür won es möglich ist. Ich bin (Illisible].
Die noch alles erzählen. Von [Illisible] habe ich eine (Illisible] bekommen. Sie sind Gutt und [Illisible] ist alles in Ordnung.
[Illisible]
Viele herzliche Grusse und kusse an alle Lieben Leo
Ma chérie !
J’ai eu l’occasion de parler avec M. Pollak, qui était en relation avec [Illisible].
J’ai postulé pour Bordeaux et Nantes. J’ai reçu une réponse favorable et on m’a affecté un numéro privé. Je dois encore déposer deux papiers.
Une attestation du Ministère des Affaires Etrangères à Paris et un justificatif de domicile de Nantes. J’espère l’avoir bientôt. Également 4 photos. Cela peut être rapide et il faut 4 semaines pour obtenir le visa.
J’écris beaucoup en [illisible]. De toi j’ai reçu la lettre du 5 novembre et la carte du 8 août, ainsi que la carte com [illisible]. Écris [illisible] beaucoup. C’est mon seul [Illisible].
Je suis si heureux que tu ailles bien. Que les proches soient gentils avec (illisible] vo. J’espère que [Illisible] et de pouvoir remercier Vald personnellement. À propos des 10 dollars (illisible].
S’il était possible de mettre de l’argent sur mon compte, comme 1 000 $, puis de l’envoyer par avion, ce serait très bien. Seulement lorsque cela est possible.
[illisible]
Plein de bonnes choses de tout mon coeur, pleins de baisers de ton amour Leo.
Note : Pollak = Moritz POLLAK


46 – Lettres des 14 et 16 décembre 1939 (même enveloppe) de Leo à Martha [Fichiers 5728, 5729, 5730 et 5731]
14 décembre 1939
Meine liebstes kleines Marterl !
Deine latzste Karte von 30 October den Brief von 5 November mit allenausschriften Spechte mich sehr freuten und deine lazte Karte von 8 November habe ich bekommen. Die freute wehte ich empfinde, dass es Dir so gut geht und vor allen dass Du in Sicherheit bist kann ich Dir garnicht schildern? Haffentlich bekommt zu alle meine Briefe und Karten. Ich habe dir schon 3 Karten und 3 Briefen gesondert.
Wenn Du mir etwas wichtiges berichten willst um es nichts macht Luftpost. Weil viele Briefe gehen auf normalen Wege bei Dieser Zeit noch verloren. Ich habe Dir und Durch H. Pollak einen Brief und durch einen Bekannten namens Goldenberg auch einen Brief mitgegeben und jetzt durch Fantl. Zu Schluss wirst du alle auf einmal erhalten. Aber es macht nichts mich wirol es soeben freuen von Dir X Briefe auf einmal zu bekommen.
[illisible] meines Visums, glaube ich dass ich schonziemlich nahe daran bin. Auf Verlangen das Consuls habe ich schon 4 Passbilder und ein Aufenlhaltszeugnis vom Lager eingesendet. Ich hoffe bald in nächster Zeit 2 Littenseugnisse vom Justizministerium und aufenthaltnaschweis von Nantes zu bekommen. Weim ich die Einsender, hoffe ich bald eine Verladung nach Nantes zu bekommen. Hoffentlich wird uns bald der letzte Gott helfen und werden in kürze glücklich beisammen sein. Ich habe dem Consulat mitgeteilt auf einer Anfrage wiwiel ich Geld in Frankreich besitzt, dann ich viel habe um mit die Reisepasen zu bezahlen. Vom Gelde in Amerika habe ich nichts erwähnt. Ich weiss nicht es notwendig ist. Für alle Fälle, wenn est nicht all zu schwer ist auch durch einer Paula einen Auszugschein eines Betrages auf mein Conto einzusenden, kann es immerlim nur mühen. Zugleich eine Vornichtsmasnahme.
Hoffentlich mein liebstes bist du Gesund und lasse es Dir weiter recht gut gehen? Zu Anlass unseres Hochzeitstages (wen es sogar etwas verspätet ist) wünsche ich Dir vom Herzen alles erdenklich Beste. Gott helfe uns alles gute was wir uns selbst wünschen. Wir sollen in Kürze mit allen unseren Lieben beisammen sein. Bis ich konne bekommt Du von Mir dazu sehr vie Bussi. Die kann ich Dir durch nicht mitgeben, da ich sonst eifersüchtig wäre. Also nachmals alles erden Beste mein Liebstes. Ich denke fort an Dich und meine einziger Hoffnung ist bald bei Dir zu sein.
Wir müssen halt hoffen und alles Schöne wird für uns bald kommen mich geht es einstwerl hier gut. Ich muss nicht zur Arbeit aussuchen. Immer bin ich hier der einzige tailleur und Friseur. Ich habe durch den Kapitän eine gute Nähmaschine bekommen. Ich habe uns auch eine Haarschneidemaschine gekauft. In der freien Zeit zeichne ich auch seht viel.
Die Schneiderei und Schuhmacherei befindet sich in einen Zimmer wo wir auch nur zwei schlafen. Ich glaube ich werd auch bald von der Schuhmacherei abspecken. Es kann nicht schaden. Also mache Dir um Dein erfaudschuli keine Sorgen, er weis sich immer zu halfen. Wie immer… Ich habe as hier auch schöne warm. Habe auch eine Gute Warme Decke bekommen. Hast Du whon aus Polen etwas bekommen ? Wer weiss was mit ihnen los ist. Hoffen wir das Beste Host Du auch Nachricht von den Eltern ? Wie ist es mit unseren Küsten ? Einen Brief habe ich aus Wien bekommen. Es ist alles in Ordnung? Der eltern Papa wünscht bald unter seiner Rasierklinge zu kommen und die liebe Mutti möchte uns bald Servietenknödel kochen.
Hörst du was über Grebrl ? Von Renée eine Karte an Dich Adressort ist an mich durch Frau Selig nachgesendet worden.
Die lege ich bis dei wie auch ein Brieferl con Onkel Richard.
Mein Liebes ich bin neugierig wann Du mich über jedem Einzahn Unserer Verwandler genau berichtest und Wachter art. Ich bin so froh und glücklich dass alle zu Dir so natt sind. Zu meinen Weib ist eine Selbstwertstanollichkeit. Passe auf deine Gesundheit auf und schole Dich.
Se freut mich auch dass Du schon so weit in Guglisch bist. Ich lerne hier auch fleissig English und spreche schon einwenig ? Ich habe einen guten Lehrer. Ich hoffe bis ich zu dich komme werden wir uns [illisible] stechen üm es besser zu erlernen. Du sollst mich aber nicht ausforschen wenn ich welsche Fehler mache.
Schreibe mir genau bitte wie du die Zeit verbringt.
Danke un meinen Namen allen lieben Verwandlen die uns geholfen haben und helfen? Ich hoffe mich bald bei der lieben Tante und Jack und alle persönlich bedanken zu kommen. Ich lasse auch Onkel und Tante Berger sehr grüssen und danke fur die mühe. Herzliche grüsse an die l. Lisl, Tante Henie und Kinder, Papi und Königsbergs.
Schliesse mit herzlichten Grüssen und viele Küssen.
Dein Dich sehr liebender.
Leo
Baldiges Wiedersehen !
Ja ! es gibt in etwas solche Bagen n°575 das wirst du bei Hicem erfahren. Das ist für Frauen diesen Männer war [illisible] und Fantl wird dich auch davon erzählen.
Por – Servas
Jetzt habe ich wieder einen Brief vom Consul bekommen und ich werde Dich ihm wörtlich abschrieben.
Monsieur,
Il vous est accusé réception de votre lettre du 11 décembre 1939.
Autant que possible vous êtes censés produire des certificats de résidence couvrant les cinq dernières années ; vos certificats allemands vont jusqu’au 5 décembre 1938. Pour vous donner le plus de chances possible lorsque le Consulat aura un numéro pour vous, il vous est conseillé de demander à chacun de vos répondants aux Etats-Unis de renouveler par lettre au Consulat leur offre de subvenir à vos besoins aussi longtemps qu’il sera utile déclarant le nombre de personnes à la charge de la famille et autres personnes pour lesquelles ils se sont portés garants, en expliquant les raisons de leur vif intérêt dans votre cas, en envoyant des preuves de leur degré de parenté avec vous, et des attestations de notables du fait qu’ils sont citoyens américains (ou bien la preuve de leur entrée légale aux Etats-Unis sur formulaire 575 ainsi que
Ich schliesse diesen französischen die ich Dir dem gleich ins gutlinde übersetzen lasse auf Seite V.
Liebe Frau Cizes !
Gestatte mit einige herzliche Worte um Sie zu richten indem ich Sie bestens Grüsse.
Hoffe dors es Ihnnen dort gut gefällt. Wie wäre es wenn Ihr Herr Leo bald bei Ihnen ? Hoffentlich dauert es nicht lange. Es wird mich freuen Sie bald zu sehen Wünsche Ihnen viel Glück.
Ihr Rosenzweig
Ma chère petite Marthherl !
J’ai été très content de ta dernière carte du 30 octobre et de la lettre du 5 novembre avec toutes les commentaires, et de ta dernière carte du 8 novembre. Je suis si heureux que tu ailles si bien et surtout que tu sois en sécurité et ne peux même pas commencer à te le décrire. J’espère que tout le monde recevra mes lettres et mes cartes. Je t’ai déjà envoyé 3 cartes et 3 lettres séparément. Si tu veux me dire quelque chose d’important, le courrier aérien est parfait. Parce que de nombreuses lettres sont encore perdues par les voies normales à l’heure actuelle. Je t’ai transmis une lettre par l’intermédiaire de H. Pollak et aussi une lettre par l’intermédiaire d’une connaissance nommée Goldenberg et maintenant par l’intermédiaire de Fantl. À la fin, tu les recevra toutes en même temps. Mais ce n’est pas grave, je serai simplement heureux de recevoir X lettres de ta part en même temps.
[illisible] de mon visa, je pense que j’en suis assez proche. A la demande du Consul, j’ai déjà envoyé quatre photos d’identité et un certificat de résidence du camp. J’espère recevoir prochainement deux certificats de maladie du ministère de la Justice et un titre de séjour de Nantes. Si je suis l’expéditeur, j’espère recevoir bientôt un envoi à Nantes. Espérons que dieu nous aidera bientôt et que nous serons bientôt heureux ensemble. J’ai informé le consulat en réponse à une demande de renseignements sur le montant de l’argent que j’ai en France, et j’en ai assez pour payer les titres de transport. Je n’ai rien mentionné à propos de l’argent en Amérique. Je ne sais pas si c’est nécessaire. En tout cas, même si ce n’est pas trop difficile pour quelqu’un comme Paula de m’envoyer un relevé d’un montant sur mon compte, cela ne peut être que difficile. En même temps, une mesure préventive.
J’espère, ma très chère, que tu es en bonne santé et que tu continues à aller bien. A l’occasion de notre anniversaire de mariage (même si c’est un peu tard), je te souhaites du fond du cœur tout le meilleur. Que Dieu nous aide avec toutes les bonnes choses que nous souhaitons pour nous-mêmes. Nous serons bientôt réunis avec tous nos proches. En attendant, tu recevras beaucoup de bisous de ma part. Je préfère ne pas le voir parce que je serais jaloux. Alors encore une fois, tout le meilleur, mon amour. Je continue à penser à toi et mon seul espoir est d’être bientôt avec toi.
Nous devons juste espérer et tout le bien viendra bientôt pour nous. Je vais bien ici pour l’instant. Je n’ai pas à choisir où travailler. Je suis toujours le seul tailleur et coiffeur ici. Le capitaine m’a donné une bonne machine à coudre. Je nous ai aussi acheté une tondeuse à cheveux. Pendant mon temps libre, je dessine aussi beaucoup.
L’atelier de couture et de cordonnerie se trouve dans une pièce où nous ne dormons qu’ à deux. Je pense que je vais bientôt perdre du poids à cause de la cordonnerie aussi. Ça ne peut pas faire de mal. Alors ne t’inquiéte pas pour ton [illisible], il sait toujours comment s’aider lui-même. Comme toujours… J’ai aussi du bon et du chaud ici. J’ai aussi reçu une bonne couverture chaude. As-tu reçu quelque chose de Pologne ? Qui sait ce qui ne va pas chez eux. Espérons le meilleur. As-tu également reçu des nouvelles de tes parents ? J’ai reçu une lettre de Vienne. Est-ce que tout va bien ? Mon père veut bientôt passer sous ma lame de rasoir et ma chère mère veut bientôt nous cuisiner des raviolis en serviette. (Note d’humour faisant référence à des éléments ignorés).
As-tu entendu quelque chose à propos de Grebrl ? Une carte de Renée pour toi m’a été transmise par Mme Selig.
Je t’enverrai ça, ainsi qu’une lettre de l’oncle Richard.
Ma chèrie, je suis curieuse de savoir quand tu me donneras des informations détaillées sur chacune des dents et de l’art de la garde de nos transformateurs. Je suis si heureux et content que tout le monde soit si gentil avec toi. Pour ma femme, c’est un stigmate d’estime de soi. Prends soin de ta santé et éduquez-vous.
Je suis également heureux que vous ayez fait autant de progrès en anglais. J’apprends également l’anglais avec diligence ici et je peux déjà parler un peu. J’ai un bon professeur. J’espère que lorsque j’arriverai chez toi, nous nous serons [illisible] retrouvés pour mieux l’apprendre. Mais tu ne devras pas me poser de questions si je fais des erreurs.
S’il te plaît, écris-moi exactement comment vous passez votre temps.
Merci en mon nom à tous les adorables intermédiaires qui nous ont aidés et continuent de nous aider. J’espère pouvoir bientôt remercier personnellement ma chère tante, Jack et tout le monde. J’adresse également mes salutations à mon oncle et ma tante Berger et vous remercie pour vos efforts. Salutations chaleureuses au l. Lisl, tante Henie et enfants, Papi et Königsberg.
Je termine avec mes plus chaleureuses salutations et beaucoup de bisous.
Bien affectueusement à toi.
Leo
À bientôt !
Oui ! Il existe quelque chose comme le Bagen n°575, vous le découvrirez chez Hicem. C’est pour les femmes ces hommes étaient [illisible] et Fantl vous en parlera aussi.
Por-Servas
J’ai maintenant reçu une autre lettre du Consul et je vais vous la copier mot pour mot.
Monsieur,
Il vous est accusé réception de votre lettre du 11 décembre 1939.
Autant que possible vous êtes censés produire des certificats de résidence couvrant les cinq dernières années ; vos certificats allemands vont jusqu’au 5 décembre 1938. Pour vous donner le plus de chances possible lorsque le Consulat aura un numéro pour vous, il vous est conseillé de demander à chacun de vos répondants aux Etats-Unis de renouveler par lettre au Consulat leur offre de subvenir à vos besoins aussi longtemps qu’il sera utile déclarant le nombre de personnes à la charge de la famille et autres personnes pour lesquelles ils se sont portés garants, en expliquant les raisons de leur vif intérêt dans votre cas, en envoyant des preuves de leur degré de parenté avec vous, et des attestations de notables du fait qu’ils sont citoyens américains (ou bien la preuve de leur entrée légale aux Etats-Unis sur formulaire 575 ainsi que
Je conclus ce texte français, que je vous ferai traduire en allemand, à la page V.
Chère Mme Cizes !
Permettez-moi de vous adresser quelques mots cordiaux et de vous transmettre mes meilleures salutations.
J’espère que vous appréciez votre séjour là-bas. Et si votre Monsieur Léo venait vous rendre visite bientôt ? J’espère que cela ne prendra pas longtemps. Au plaisir de vous revoir bientôt. Je vous souhaite bonne chance.
Votre Rosenzweig




47 – Lettre du 16 décembre 1939 (incomplète) de Martha NY et Leo [Fichier 5709]
New York Dec. 16, 1939
Mein alleeteuerstes,
Ich war so glücklich wie mir die Tante gestern Deine 2 Karten von 12 und 22 November zu Jack brachte, so wie abends geladen waren. Ich hate seit seiner ersten Karte keine Nachricht. Wenn Du mir schon hier wärst. Hast Du meine Post von 5, 8, 15, 19, 22, 26 November und 6 Dezember erhalten ? Mir geht es seht gut, mir die Sorge um alle meine Liebsten ist so gross. Besonders um Eltern, da ja scheinbar alle bis 1.i fort müssen. Est ist furchtbar schwer eine Einreise für sie zu bekommen und mich dazu in Pass as Fall. Es wundert mich dass Du mir Renée Karte nicht senden oder weingstens den Inhalt mitteilst. Weder die Eltern noch ich habe Nachricht von Grete.
Was mein Gepäck betrifft arbeite ich fleissig kostet mich viel Geld. Ich würde das Geld lieber ausgeben mir den Menschen zu helfen. Ich zerbrache mich den Kopf und komme auf keinen grünen Zeveig. Da ich nicht weiss ob Du die andere Post erhalten hast, schreibe ich Dir alles wichtige nochmals. Vir ca. 2 Wochen hat Jack wieder an der Amerikanische Consul geschrieben ind an Dich erinnert Die Verwandten sind alle sehr lieb zu mir besonders Jack und seine Frau Ruth helfen mir wo sie nur können und nehmen mich viel mit wenn sie eingeladen sind. Samstag nach meinen 2 Klavierstunden von 10-12 gebe gehe ich zu Ruth und Klavier. Letzten Samstag abends wach sie eingeladen und ich wollte zuhause bleiben und üben. Plötslich um 1O h kamen sie zurück. Die Dame wo sie waren hat verlangt sie sollen mich holen. Ruth stechte mich sofort in eines ihrer Kleider und ich musste mitkommen. Das Kleid schenkte sie mir dann und noch 2 andere Kleiden die uns sehr gut sassen. Ausonsten ist meine Einteilung von Montag bis Freitag. Ich stehe 3/4 6 h auf sich mich an und wasche mich und umgehe mein Bett. Nehme mir breakfast und Sache mir den Lunch ein und gehe um 3/4 7 h weg. Arbeit-seit ist von 8.15 bis 12.15 h und von 12.45 bis 17.15 h. Abends bin ich Montag bei Onkel Hermann, Dienstag verschieden, Mittwoch bei Rose MINK, Donnerstag bei Joe wo ich seiner Frau Gertrud Unterricht gebe, Freitag bei Jack, gehen wie meistens in der Tempel, Samstag bin ich meistens auch dort und Sonntag ist wieder verschieden. Rose’s Tochter Jane gebe ich auch Unterricht. Meine Arbeit ist ganz angehehm. Die 1 Woche habe ich verschiedene Reclame Karten sortiert und jetzt bin ich meistens in der Metallabteilung wo ich Metalltafehr für Preise reinige sortiere und einiges ache. Die ganze Abteilung macht ungefähr dasselbe. Die Leute sind sehr nett.
Der Chef ist ein guter Rekamter von Jack. Es ist ein grosses Unteruchmen. Bisschen habe ich immer einige Stunden abgesogen bekommen, da ich Wege hatte etc. Ich bekomme 30 cents pro Stunde und normalerweise sind 42 Stunden wöchen gearbeitet. Ausserdem bekomme 2 dollars wochente für meine 2 Schuler. Wenn Du etwas brauchst schreibe mir. Hast Du die 10 dollars von Jack erhalten ? Konntest Du JeL. etwas geben ? Ich mochte nicht gerne senden, wenn es dann nicht ankommt. Das Gespacj wird meiner Meinung ca 100 dollars kosten, was ich Jack kleinweise ab. Man arbeitet hider immer fur solche Sachen. Ausserden braucht ich ein Bestätigung vom Deutschen Konsul, dass ich hier…
New York, 16 décembre 1939
Mon éternel chéri,
J’étais si heureuse quand ma tante m’a apporté hier tes deux cartes des 12 et 22 novembre à Jack, juste au moment où ils étaient invités la veille au soir. Je n’ai plus eu de ses nouvelles depuis sa première carte. J’aimerais que tu sois déjà là. As-tu reçu mes courriers des 5, 8, 15, 19, 22, 26 novembre et 6 décembre ? Je vais très bien, mais je suis très inquiète pour tous mes proches. Surtout mes parents, car apparemment, tout le monde doit partir avant le 1er janvier. C’est terriblement difficile de les faire entrer, et je suis aussi au contrôle des passeports. Je suis étonnée que tu ne m’aies pas envoyé la carte de Renée, ou du moins que tu ne m’aies pas dit ce qu’elle contenait. Ni les parents ni moi n’avons de nouvelles de Grete. Quant à mes bagages, j’y travaille dur ; ça me coûte cher. Je préfère dépenser cet argent pour aider les autres. Je me creuse la tête et je n’arrive pas à trouver une solution. Comme je ne sais pas si tu as reçu l’autre message, je t’écris à nouveau tout ce qui est important. Il y a environ deux semaines, Jack a écrit au consulat américain pour se rappeler de toi. Toute la famille est très gentille avec moi, surtout Jack et sa femme Ruth, qui m’aident autant qu’ils le peuvent et m’emmènent souvent avec eux lorsqu’ils sont invités. Le samedi, après mes deux cours de piano de 10 à 12 heures, je vais chez Ruth pour jouer du piano. Samedi soir dernier, elle était réveillée et je voulais rester à la maison pour m’entraîner. Soudain, à 10 heures, ils sont revenus. La dame qui les gardait a exigé qu’ils viennent me chercher. Ruth m’a immédiatement fait enfiler une de ses robes et j’ai dû l’accompagner. Elle m’a ensuite donné la robe et deux autres qui nous allaient très bien. Sinon, mon emploi du temps est du lundi au vendredi. J »arrive à 16H45, je m’habille pour la nuit, je me lave et je me couche. Je prends mon petit-déjeuner et mon déjeuner et je pars à 6h45. Je travaille de 8h15 à 12h15 et de 12h45 à 17h15. Le soir, je suis chez oncle Hermann le lundi, à plusieurs reprises le mardi, chez Rose Mink le mercredi, chez Joe le jeudi où je donne des cours à sa femme Gertrud, chez Jack le vendredi comme d’habitude, je vais au temple. J’y suis généralement aussi le samedi, et le dimanche, c’est différent. Je donne aussi des cours à Jane, la fille de Rose. Mon travail est très agréable. J’ai passé une semaine à trier diverses cartes publicitaires, et maintenant je travaille principalement au rayon métal, où je nettoie et trie les plaques de prix en métal et fais quelques autres choses. Tout le rayon fait à peu près la même chose. Les gens sont très sympathiques.
Le patron est un bon ami de Jack. C’est un gros travail. J’ai toujours eu quelques heures de libre à cause des déplacements, etc. Je gagne 3O cents de l’heure et je travaille normalement 42 heures par semaine. Je reçois aussi 2 dollars par semaine pour mes deux étudiants. Si tu as besoin de quoi que ce soit, écris-moi. As-tu reçu les 10 dollars de Jack ? Peux-tu donner quelque chose à Jel. ? Je ne veux pas l’envoyer s’il n’arrive pas. Je pense que les bagages coûteront environ 100 dollars, que je rembourse à Jack par petites sommes. On travaille toujours pour ce genre de choses. J’ai aussi besoin d’une confirmation du consul allemand que je suis ici…
48 – Lettre du 17 décembre 1939 de Leo à Martha [Fichiers 5732 et 5733]
17 december 1939
My dear Martha,
I received your letter of November 25 with which I was very glad. Because it was a long time that I nothing received from you. Just I have given a letter by F. for you, and don’t more write. The time was too short he was going from here. but he will tell you about all from me. I hope that during this you habe been seen.
From all yours letters, I see that you are happy in the party of our relatives. I also see on your postcard of 23 November that you spend your time very agreeably with wich I am very glad. I hope we shall be soon together and it be more better.
I gratulate to your first work. Which work do you have in this printing office and who in the holder that you know ? I hope when I shall come to you, you will not have to work anymore.
On your picture what uncle Herman drawed on the postcard I always look for, and I see that you look very well. Excepted when uncle this portrait not exaggerated.
On the day before yesterday I received a letter from our parents. With which I am glad. they are well and in good humor. I am sorry that they nothing we receiving from Myrjam. but I hope she is also well. in the letter were also enclosed aunt Mitzi uncle Arnold aunt Mathilde and family Pollak. Wolfi sensed me also many greetings. they all are very well.
Uncle Arnold and aunt are already to go dislegale in Palestine and parents perhaps too. What do you think about it ? Have you any letter from Mirjam.
I close this letter and I expect soon a letter from you. It is alone my joy getting letters from you and your relation too. I send to you many greetings and kissings in much love. Your Leo wish you a happy good new year !!!
This letter I have written alone and there are surely many mistakes. Don’t laugh at me. I learn now very diligent English and I hope I shall know Englisch soon as you.
I very often write to our parents
Have you done all what I told you by FANTL in matter of my visa ? Withe the consulate of Nantes I am always in connection
Best wishes for a happy new year and many heartiest greetings Franz TENENBAUM
Beste Grüsse ihr Rosenzweig. Habe meine Geschwister ein Schreiben erhalten in dem sie mit von Ihrer Karte mitteilen. Danke Ihnen fur due Freundlichkeit und hoffe mich dort zu vevongieren. Wunsche Ihnen ein glückliches new year.
17 décembre 1939
Ma chère Martha,
J’ai bien reçu ta lettre du 25 novembre, et j’en suis ravi. Cela faisait longtemps que je n’avais plus rien reçu de toi. Je viens de te remettre une lettre de F. et je ne t’écris plus. Le temps était trop court avant qu’il ne parte, mais il te tiendra au courant. J’espère que vous vous êtes vus entre-temps.
D’après toutes tes lettres, je vois que tu es heureuse en famille. Je vois aussi sur ta carte postale du 23 novembre que tu passes du bon temps, ce qui me fait très plaisir. J’espère que nous nous reverrons bientôt et que tout ira mieux.
Je te félicite pour ton premier travail. Quel travail as-tu dans cette imprimerie et qui connais-tu ? J’espère que lorsque je viendrai te voir, tu n’auras plus à travailler.
Sur l’image, je cherche toujours ce que tonton Herman a dessiné sur la carte postale, et je vois que tu as très bonne mine. Sauf que mon oncle n’a pas exagéré ce portrait.
Avant-hier, j’ai reçu une lettre de nos parents. J’en suis ravi. Ils vont bien et sont de bonne humeur. Je regrette qu’ils ne reçoivent rien de Myrjam, mais j’espère qu’elle va bien aussi. La lettre contenait également [des nouvelles] de tante Mitzi, oncle Arnold, tante Mathilde et la famille Pollak. Wolfi m’a également adressé ses salutations. Ils vont tous très bien.
Oncle Arnold et tante sont déjà en route pour la Palestine, et peut-être aussi leurs parents. Qu’en penses-tu ? As-tu une lettre de Mirjam ?
Je termine cette lettre et j’attends bientôt une lettre de toi. C’est avec une immense joie que je reçois des lettres de toi et de tes proches. Je t’adresse mes salutations et mes bisous les plus affectueux. Ton Léo te souhaite une bonne année !
J’ai écrit cette lettre seul et il y a sûrement beaucoup de fautes. Ne te moques pas de moi. J’apprends maintenant l’anglais avec beaucoup d’assiduité et j’espère le connaître aussi bientôt que toi.
J’écris très souvent à nos parents.
As-tu suivi toutes les instructions de FANTL concernant mon visa ? Je suis toujours en contact avec le consulat de Nantes.
Meilleurs vœux pour la nouvelle année et salutations les plus chaleureuses. Franz TENENBAUM
Meilleures salutations de votre ROSENZWEIG. Mes frères et sœurs ont reçu une lettre m’informant de votre carte. Merci pour votre gentillesse et j’espère pouvoir vous rendre visite. Je vous souhaite une bonne année.


49 – Lettre du 17 décembre 1939 de Leo à Jack WEINRIB NY [Fichiers 5734 et 5735]
17 december 1939
My dear Jack,
I received your writing on the postcard of 23 November and I I thank you very much that you are so kindly to my Martha and you help here in every affair. I am also happy that her presence is agreeable to your all and she is feeling in your home as by herself. I also hope till I come to you we shall be good friend. Now I learn English very diligent. I have a good teacher. During the lesson we are speaking English. We are also reading English newspaper. I know it is very necessary for me.
I spend all my time very useful. I practice in tailor, in drawing and in hair dressing. In this business I am alone here. I have together with a shoe-maker an arranged workshop. A very nice sowry room. I am often getting from superiors gifts and doesn’t fail anything. I have also a very agreable relation.
I am sorry that I make you so much troubles in all my case. But I hope soon I will thank you personally. In matter what you sensed me on 19 September is very pretty that I have not received. I beg you to prof this case. Only to save the content. Something seems not to have been right. And before all I thank you for this kindness. I hope soon to get my Visa and therefore I beg you to send the rest of the necessaries papers.
I am healthy and I hope the same of you. I wish you many happiest for the new year and all the best.
Many greetings and good wishes for aunt Anna and the same for your wife.
Your
Leo
Many greetings for Jose (your brother) and his wife. Also for Rosa (your sister) and her husband Dr MINK.
17 décembre 1939
Mon cher Jack,
J’ai bien reçu votre lettre sur la carte postale du 23 novembre et je vous remercie infiniment de votre gentillesse envers ma Martha et de votre aide précieuse dans toutes vos démarches. Je suis également heureux que sa présence vous soit agréable à tous et qu’elle se sente chez vous comme chez elle. J’espère aussi que nous resterons bons amis jusqu’à mon arrivée. J’apprends l’anglais avec beaucoup d’assiduité. J’ai un bon professeur. Pendant les cours, nous parlons anglais et lisons aussi le journal anglais. Je sais que c’est très important pour moi.
Je consacre tout mon temps à être très utile. Je suis tailleur, dessinateur et coiffeur. Dans ce métier, je suis seul ici. J’ai un atelier aménagé avec un cordonnier. Une très belle salle. Je reçois souvent des cadeaux de mes supérieurs et je ne manque de rien. J’ai également des amis très agréables.
Je suis désolé de vous causer autant de soucis. Mais j’espère vous remercier personnellement bientôt. Ce que vous m’avez signalé le 19 septembre est très regrettable, car je ne l’ai pas reçu. Je vous prie de bien vouloir examiner ce dossier, simplement pour en sauvegarder le contenu. Il semble y avoir un problème. Et avant tout, je vous remercie pour votre gentillesse. J’espère obtenir bientôt mon visa et je vous prie donc de bien vouloir m’envoyer les documents nécessaires.
Je suis en bonne santé et j’espère qu’il en est de même pour vous. Je vous souhaite une très bonne année et tous mes vœux de bonheur.
Salutations et meilleurs vœux à tante Anna et à la même chose pour votre épouse.
Bien à vous
Léo
Salutations à José (votre frère) et à sa femme. Et aussi à Rosa (votre sœur) et à son mari, le Dr MINK.


50 – Lettre du 24, 25 et 26 décembre 1939 de Martha NY à Leo [Fichiers 5736 et 5737]
New York Dezember 24, 1939
Mein Allerteuerstes,
Es ist er Vorabend unserer Hochseits Tagen. Ich bin gerade allein zuhause mal denken an mein Liebstes, und alle unseren Feuern in Wien, Polon, Tel Aviv, Prag etc. Es ist mir sehr bange. Gerade stellte ich das Radio ein ind da ist jetzt gerade der Feuern anbei und « Witans Abschied » was Du mein Teures mir immer auf dem Grammophon vorgespielt hast. Erinnert Du dich noch ? Vor 3 Jahren hatten wir wohl auch grosse Sorgen aber es won ja doch wunderschön. Heute hatten wir etwas mehr zu tun, da fur morgen ca. 20 Personen zum Dinner eingeladen. Tante Heina und ganze Misch. Alle Kinder und Onkel von der Tante KOENIGSBERG und Pepi, Rosa, etc. Mir tut das Herz weh, dass mein Burli nicht da ist. Ich habe Niemand gesagt dass wie Hochzeitstag haben. Heute hatte Joe Geburtag und wir waren dort. Alle erkundigen sich immer noch. Davon de, Eltern habe ofter Post. Sie sind hoffentlich weiter gesund. Ich wäre sehr neugierig was Renée und Mirjam schreiben ich nehme jetzt schnell ein Bad und schreibe dann weiter. Es ist um 9h00 Bad ist vorüber, die Tante ist gerade nachhause gekommen, jetzt wird das Schreiben nicht mehr so einfach sein, da sie fort spricht. Hast Du meinen Clipperbrief den ich von einigen Tagen schrieb erhalten ? Ich hätte so gerne wieder Post von dir. Wenn Du etwas spezielles schreiben willst, schreibe es auf einem ? Zettut extra. Es freut mich dass Du mit Herrn HORVAT so gut lebst. Ich lasse ihm bestens grüssen. Was Beruf betrifft mache Dir keine Sorgen wenn mir irgend möglich lerne Englisch. Ich werde Dir übermorgen ein Buch senden. Hast Du viel Freizeit ? Wann glaubst Du herkommen zu können ? Ich ware Schin so froh. Fur die Eltern benutze ich mich sehr, aber habe bisschen leider nichts. Ich werde versicher einstweilers ein eigenes Affidavit auszustellen., damit sie etwas in der Hand hatten.
Mein Chef gibt mir Dienstag eine Bestätigung dass ich bei ihm arbeiten. Von meinen Schülern und Rose MINK habe ich dies schon. Von Grete hatte ich auch so gerne Nachricht. Bei mir hat sich nicht viel gräudert. Im Geschäft sind bei den Schülern ist gottlob alles in Ordnung. Sie machen gute Fortschritten und sind sehr nett zu mir. Mochten mich immer im Lunch (Mittag) einladen und will mich auch weiter empfehlen.
Ersparen kann ich mir nicht viel, da isch mir den Geld für die Kisten ausborgte und wöchentlich abzahle, ebenso habe diese Woche begrussen meine Schiffsharte abzuzahlen und ausserdem hat Onkel Herman und JELINCK zuruckgeszahlt, doch sagt er ihm Kammich als letzten zurückgeben. Ausserdem braucht ich Fahrtgeld und ab und in Kleinigkeiten. Es ist wohl nicht nicht sehr spät doch schlafe ich wie genug, da ich spät nachheize komme und zeitlich aufstehen und es werde bei Jack und bin ich mit Jack und Ruth zu Onkel Herman. Also Gute Nacht. Deine Cousins wollen an Pras. Rot. ein Gesuch machen, dass sie Tage mir zuliebe im Jahre 1940 26-28 Stunden haben sollen. Ich wünsche mir uns neueres Jahre alle Lieben gesund bei mir zu haben.
Dezember 25, 1939
Mein Teures,
Es ist wohl schon 11h Abends aber ich möchte den Brief gerne morgen Abenden. Ausserdem möchte ich weingstens brieflich mit Dir am unseren Hochzeitstage plaudern. Ich denke fort an Dich, mein Liebes. Heute war grosse Gesellschaft wie ich Dir schon schrieb.
Sie gingers so 7h00 fort. Jack und Ruth blieben noch langer. KONIGSBERG wollte einige Zeilen daranschreiben und so hat es oben begonnen. Es hat sich nicht viel ereignet. Ich schrieb heute wieder einen Brief am einen BERGER und gestern an Tante Olga. Wenn ich nur fur die Eltern schon etwas hatte und wenn mein Burli schon hier wäre. Morgen gehts wieder zu Arbeit. Es wird jeder Feiertag und jede Stunde, de ich nicht da tue abgezogen, so dass ich froh bin, wenn Arbeitstag ist ausserdem lenkt es noch etwas da.
So gerne hätte ich ofter Brief von Dir.
26 Dezember 1939
Es ist jetzt 6h30 abends und ich schreibe am Hauptpostamt in New York weiter. Ich wollte Dir schreiben wenn der Gott hilft und mein Beste bald kommt, so soll es wünschten, ob es die zu Fahrkarte bekommt, da das Abzahlen dann nicht so einfach ist. Ausserdem kam es dann eine nicht zu grosse und nicht teuer aber halbwegs gute Fl. Darf. mitbringen, wenn es natürlich mit dem Geld ausgeht, da must enger. viel Geld braucht. Pasf ist hier sehr teuer. Im Geschäft geht’s weiter gut ich arbeite meist mit einer andern Deutschen, die schon 12 Jahre hier ist eine Ehr. Ich weiss nicht ob och Dir schon schrieb dass ich must rote Nägel h.h.
Es ist hier allgemein und aisserdem Sicht man den Schmuten von der Arbeit und der Untergrundbahn nicht so sehr. G_Hast Dir vielleicht zufällig den Eltern zum Hochzeitstag am 5 Dezember gratuliert ? Grete hat am 17 Dezember Geburtstag. Wenn Du willst, kannst Du mal an Jack schreiben und fur mich beilegen, es wird sich sehr freuen und lasse dann natürlich alle Russen. Zum neuen Jahr wünschst Dir mein Teueres alles erdenklich Gute und Schöne. Soll ich Dir Retourmarken senden, oder sonst etwas ? Nächstens schreibe ich wieder mit gewischerlicher Post. Leid tausende hale innigst und geküsst von Deiner Dich sehr liebender Martha
New York, 24 décembre 1939
Mon chéri,
C’est la veille de notre mariage. Je suis seule à la maison en ce moment, pensant à mon chéri et à toutes nos célébrations à Vienne, en Pologne, à Tel-Aviv, à Prague, etc. Je suis très inquiète. Je viens d’allumer la radio, et le concert est en cours, ainsi que « L’Adieu de Witan », que tu me faisais toujours écouter, mon chéri. Te souviens-tu ? Il y a trois ans, nous étions probablement très inquièts aussi, mais c’était quand même merveilleux. Aujourd’hui, nous avons encore un peu de travail, car une vingtaine de personnes sont invitées à dîner demain. Tante Heina et toute la famille. Tous les enfants et les oncles de tante KOENIGSBERG, Pepi, Rosa, etc. J’ai le cœur serré que mon petit frère ne soit pas là. Je n’ai dit à personne que c’était notre anniversaire de mariage. Aujourd’hui, c’était l’anniversaire de Joe, et nous y étions. Tout le monde me pose encore des questions à ce sujet. Je reçois souvent du courrier de mes parents. J’espère qu’ils sont encore en bonne santé. Je suis très curieuse de voir ce que Renée et Mirjam écrivent. Je vais prendre un bain rapide maintenant, puis je continuerai à écrire. Il est 9 h, le bain est terminé, ma tante vient de rentrer, et écrire ne sera pas si facile maintenant qu’elle parle encore. As-tu reçu ma lettre par paquebot que j’ai écrite il y a quelques jours ? J’aimerais beaucoup avoir de tes nouvelles. Si tu souhaites écrire quelque chose de précis, écris-le sur une feuille séparée. Je suis ravie que vous passes un si bon moment avec M. HORVAT. Je lui adresse mes meilleures salutations. Quant à ton travail, ne t’inquiétes pas et apprends l’anglais. Je t’enverrai un livre après-demain. As-tu beaucoup de temps libre ? Quand penses-tu venir ? J’en serai ravie. Je suis très reconnaissante envers les parents, mais malheureusement, je n’ai rien. Je veillerai à rédiger ma propre déclaration sous serment bientôt, afin qu’ils aient quelque chose à portée de main.
Mon patron me confirmera mardi que je travaillerai pour lui. J’ai déjà reçu cette confirmation de mes élèves et de Rose Mink. J’ai également été très heureuse d’avoir des nouvelles de Grete. Je n’ai eu aucun problème majeur. Heureusement, tout se passe bien avec les élèves au travail. Ils progressent bien et sont très gentils avec moi. Ils veulent toujours m’inviter à déjeuner et me recommandent à d’autres.
Je n’arrive pas à économiser beaucoup, car j’ai emprunté de l’argent pour les bagages et je les rembourse chaque semaine. J’ai aussi commencé à rembourser la dette de mon billet de paquebot cette semaine, et Oncle Herman et JELINCK ont aussi remboursé Kammich, mais il dit qu’il le lui rendra en dernier. J’ai aussi besoin de frais de voyage et de petites choses de temps en temps. Il n’est probablement pas très tard, mais je dors suffisamment, car je rentre tard et me lève à l’heure, et il est temps d’aller chez Jack, et je suis avec Jack et Ruth chez Oncle Herman. Alors, bonne nuit. Tes cousins veulent demander à Pras. Rot., pour l’année 1940, d’avoir des journées de 26 à 28 heures. J’espère avoir tous nos proches à mes côtés en bonne santé pour la nouvelle année.
25 décembre 1939
Mon chéri,
Il est probablement déjà 23 heures, mais j’aimerais envoyer la lettre demain soir. J’aimerais aussi au moins t’écrire pour notre anniversaire de mariage. Je pense encore à toi, mon chéri. Il y avait beaucoup de monde aujourd’hui, comme je te l’ai déjà écrit.
Ils sont partis vers 7 heures du matin. Jack et Ruth sont restés plus longtemps. KÖNIGSBERG voulait écrire quelques lignes, et c’est ainsi que tout a commencé. Il ne s’est pas passé grand-chose. J’ai écrit une autre lettre aujourd’hui à BERGER et hier à tante Olga. Si seulement j’avais quelque chose pour mes parents et si mon Burli était déjà là. Demain, je retourne au travail. Chaque jour férié et chaque heure d’absence sont déduits, alors je suis contente que ce soit un jour de travail ; en plus, c’est un peu distrayant.
J’aimerais beaucoup recevoir d’autres lettres de toi.
26 décembre 1939
Il est 18h30 et j’écris encore à la poste principale de New York. Je voulais t’écrire : si Dieu m’aide et que mon Burli arrive bientôt, je demanderai si je peux obtenir un billet, car le payer ne sera pas si facile. J’ai aussi reçu une ?, pas trop grande ni trop chère, mais raisonnablement bonne. J’ai le droit de l’apporter, bien sûr, si je suis à court d’argent, car j’en ai besoin de beaucoup. Les passeports coûtent très cher ici. Les affaires marchent toujours bien ; je travaille principalement avec une autre Allemande qui est ici depuis 12 ans, un ?. Je ne sais pas si je t’ai déjà écrit que j’ai les ongles rouges, h.h.
C’est courant ici, et d’ailleurs, on ne remarque pas tellement la saleté du travail et du métro. As-tu eu l’occasion de féliciter tes parents pour leur anniversaire de mariage le 5 décembre ? L’anniversaire de Grete est le 17 décembre. Si tu veux, tu peux écrire à Jack et me la joindre. Il sera ravi, et ensuite, bien sûr, le remercier infiniment. Pour la nouvelle année, mon chéri, je te souhaite le meilleur. Dois-je t’envoyer des timbres de retour ou autre chose ? Je te réécrirai la prochaine fois, si tu le souhaites. Avec mes plus sincères salutations et mes plus sincères baisers de ta très affectueuse Martha.


51 – Lettre du 30 décembre 1939 et 02 janvier 1940 de Leo à Martha NY [Fichiers 5738 et 5739]
30 Dezember 1939
Mein Theuerstes !
Obwohl ich Dur erst vorgestern geschrieben habe freu ich mich soeben wieder einen Anlas zu haben um Dir mein Liebstes nachmals zu schreiben. Ich habe eben heute Deinen letzte Brief von 15 November bekommen. Es ist zwar schon überhalt, jedoch freut es mich von dir ein Briefe zu lesen. So viel kannst Du mir garnicht schreiben was ich von Dir alles lesen möchte.
Es wundert mich dass Du mich schon ende Dezember schreibt, dass Du von mich noch immer kein Schreiben hast. Ich schreibe Dir jede Woche einmal, und manchmal 2 mal. Dich hoffe ich dass Du inzwischen alle meine Briefe bekommen hast.
Ich glaube von Dir alles bekommen zu haben. Ich hoffe dass Du den FANTL schon gesprochen hast, wie auch den Herrn POLLAK wie auch einen Kamerden namens GOLDENBERG, welchen ich auch einen Brief mitgab. Von ihnen wirst Du gewiss uber mich näheres gehört haben. Ich freue mich dass es Dir mein Theuerstes so gut geht. Gebe Gott dass wir bald beisammen sind. Ich sehne mich sehr nach Die. Hoffentlich wird es nicht mehr so lange dauern. Ich habe jets-zt etwas in der Schneiderei mehr zu tun wie auch im Haarschneiden da fast alle Kameraden von La Roche zurückgekommen sind. Aber auch viel Militärarbeit fur welche ich nichts bekomme. Nicht des Tauvenigen spare ich etwas zusammen. Ich hatte jetzt mehrere ausgaben für diverse Certificate und Photographieren.
Ich hoffe ein Urlaub fur 3 Tage anzusetzen bei welcher Gelegenheit ich zum Consul gehen werde. Wen Du mich die Adresse von H. JELLINCK schicken wirst, wurde ich die Sache erledigen. Es waren so weit ich mich erinnere ROO. Ich heb Dich in meinen liebsten englischen Brief geschrieben dass ich von den Eltern einen Brief bekommen habe. Den habe ich leider nach nicht beantworten können, weil ist jetzt mehr zu tun habe. Wegen der Kisten mache Dich keine Sorgen ob 509 oder 445 kg. Überlassen wir es überhaupt den Schicksale. Wir werden schon mit Gottes Hilfe schon schaffen. Die Hauptsache ist wenn mich beisammen gesund sind Gott gebe wir sollen auch von unseren Lieben und Gutes hören. Bei uns im Lagen wird es immer gemütlicher. Man veraustaltet sehr oft Veraustaltungen. Und jeder wer nur etwas bieten komm macht es. Es sind hier zufällig sehr gute Kräfte.
In der Musik ist hier SELIG Ziehlermonitor eine Grüsse und es ist hier mal sehr lustig. Heute sind fur den Silvester grosse Vorbereitungen.
Ich habe mich Gott gesund. Ich hoffe auch dass selbe von Dir. Nur Mut mein Liebes und das Schone wird hoffentlich bald kommen. Wegen Namen anderes weiss ich Dir nach keine Bescheid zu gehen. Warte halt bis ich komme. Zum anlas des Neuen kommenden Jahres wenn Der Brief auch später kommet, wünsche ich Dir mein allerlischtes alles erdenklich Schöne und Gute. Wir sollen immer nur glücklich sein mit allen unseren Lieben.
Schliesse mit vielen innigen Grüßen und Küssen Dein Dich sehr liebender Leo
Viele herzliche Grusse and die Tante, Jack und alle Lieben
2 Januar 1940
Gestern habe ich einen Tagersurlaub bekommen mit ROSENZWEIG, BAUMGARTEN, KOHN in Ort. wir waren in Kino, Coffee und spazieren. Was sagst Diu dazu ? Silvester haben wir bei uns in Sanatorium gefeiert. Es war sehr schon. Nächster habe ich Dein Bildchen geküsst und Dich viel Gutes und Schone gewünscht. Ich hoffe nach dem bald bei meinen Weibe zu sein. Was sagst Du dazu ? Horst Du was dagegen ?
Grusse von ROSENZWEIG, TENENBAUM, BAUMGARTEN und alle andere
30 décembre 1939
Ma très chère !
Bien que je ne t’aie écrit qu’avant-hier, je suis heureux d’avoir à nouveau l’occasion de t’écrire, ma chérie. Je viens de recevoir ta dernière lettre du 15 novembre aujourd’hui. Ça fait un moment, mais je suis toujours heureux de lire une lettre de toi. Tu ne peux pas m’écrire autant que je voudrais te lire.
Je suis surpris que tu m’écrives fin décembre et que tu n’aies toujours pas reçu de lettre de moi. Je t’écris une fois par semaine, et parfois deux. J’espère que tu as déjà reçu toutes mes lettres.
Je crois avoir tout reçu de toi. J’espère que tu as déjà parlé à FANTL, ainsi qu’à M. POLLAK et à un ami nommé GOLDENBERG, à qui j’ai également donné une lettre. Ils t’ont certainement donné de mes nouvelles. Je suis heureux que tu ailles si bien, ma chérie. Que Dieu nous bénisse, nous nous reverrons bientôt. Tu me manques beaucoup. J’espère que ça ne sera plus trop long. Je suis un peu plus occupé à la couture et à la coiffure, depuis que presque tous mes camarades de La Roche sont rentrés. Mais je fais aussi beaucoup de travail militaire pour lequel je ne suis pas payé. Je n’économise pas beaucoup. J’ai eu plusieurs dépenses pour divers certificats et des photos.
J’espère pouvoir prendre trois jours de vacances, pendant lesquels j’irai voir le Consul. Si tu pouvais m’envoyer l’adresse de Monsieur JELLINCK, je m’en chargerais. Si je me souviens bien, c’était ROO. Je t’ai écrit dans ma lettre anglaise préférée que j’avais reçu une lettre de mes parents. Malheureusement, je n’ai pas encore pu y répondre, car je suis plus occupé. Ne t’inquiétes pas pour les cartons, qu’ils pèsent 509 ou 445 kg. Laissons faire le destin. On se débrouillera, avec l’aide de Dieu. L’essentiel est que nous soyons tous en bonne santé, Dieu nous le veuille et que nous recevions aussi de bonnes nouvelles de nos proches. La vie devient de plus en plus conviviale ici dans le camp. Nous organisons très souvent des événements. Et quiconque a quelque chose à offrir vient. Il y a, par hasard, des gens très bien ici.
En musique, SELIG est le chef d’orchestre, et c’est très amusant ici. Aujourd’hui, il y a de grands préparatifs pour le réveillon du Nouvel An.
Que Dieu me bénisse. J’espère la même chose pour toi. Courage, ma chérie, et j’espère que de bonnes choses arriveront bientôt. Je ne sais rien de ton nom ni de quoi que ce soit d’autre. Attend juste mon arrivée. À l’occasion du Nouvel An qui approche, même si la lettre arrive plus tard, je te souhaite tout le meilleur, tout le meilleur imaginable. Nous devrions toujours être heureux avec tous ceux que nous aimons.
Je termine avec de sincères salutations et des baisers, ton très affectueux Léo.
Salutations chaleureuses à tante, Jack, et toute mon affection.
2 janvier 1940
Hier, j’ai eu une journée de permission avec ROSENZWEIG, BAUMGARTEN et KOHN en ville. Nous sommes allés au cinéma, prendre un café et nous promener. Qu’en penses-tu ? Nous avons fêté le Nouvel An à notre sanatorium. C’était très agréable. Le lendemain, j’ai embrassé ta photo et je t’ai souhaité tout le meilleur. J’espère être bientôt auprès de ma femme. Qu’en penses-tu ? As-tu quelque chose contre ?
Salutations de ROSENZWEIG, TENENBAUM, BAUMGARTEN, et tous les autres


52 – Lettre du 10 janvier 1940 de Leo à Martha NY [Fichiers 5277 et 5278]
10 Januar 1940
Mein Liebste Martharl !
ich habe Dir wohl vorige Woche einige Clipper Brief geschrieben und ich hoffe Du dürfst ihr schon bekommen haben.
Ich habe inzwischen Deine letzte Karte von 8 Januar erhalten mit welcher ich mich freute. Es freut mich dass Du con Eltern regelmässig Post bekommst. Ich muss mich aber sehr wünder dass Du in einigen Deiner letzten Breifzimmer erwähnst dass ich schon am Wege nach Amerika sei.
Gebe G. dass es wie auschmechsten wahr wäre. Also mein liebsten mich kommen jetzt zum wichtigen zweck meines heutigen Schreibens. Ich war auf 2 1/2 Tage in Nantes auf Urlaub, Wass Dir schon bekannt ist. Ich habe dort Personen vorgesprochen und der Washington Consul erklärte mir meine alle nötigen Papiere seien in Ordnung und ich habe nur zu warten. Jetzt weiss ich nicht, hast du den Brief von FANTL erhalten ? Hast Du die alle Consuls Wünsche erledigt, welche ich Dir alle und Briefe FANTL’S mit geteilt habe, und auf Grund Deines Erledigung seien meine Papiere in Ordnung ? Du schreibst mich davon garnichts.
Ingegen erhielt der HERMANN von FANTL einen Brief und schreibt auch von Dir. Er hätte Dir geschrieben und gabst ihm bis heute keine Antwort. Ich kann das garnicht glauben. Du hättest doch sicherlich Interesse von mich zu hören. Ich kenne aber Deine gute Aufmerksamkeit und Genauigkeit zu gut. Es dürfte hier und diesen Falle ein Irrtum sein. Also mein Liebstes ich schreibe nämlich sehr in Eire, da es handelt sich mir folgendes. HERMAN erhielt heute vom Consulat Bordeaux mit der Vorladung eu Untersuchung. Er ist am 25 Mai registriert, daher ist meine Angelegenheit nach früher fälliger, also es ist folgendes man kam über Washington meine Papiere nach Bordeaux verlangen und beilegen diese Copie des Briefes welche ich Dir beilegen. Und das bitte mache auf dem schnellsten Wege, wenn es Dir nur möglich ist, Du tust mich sehr leid dass ich Dich mein Miebestes mit so vielen Sorgen und mühe belaste. Ich sehr aber wenn es weiter vom Nantes abhänge müsste ich noch sehr lange warten. Hoffentlich geht es Dich gut und bist gesund. Was ich auch von mich behaupten kann. Bin weiter bei meine Arbeit und lerne auch wieder Englisch. Ich habe den Eltern vorige Woche einen Brief geschrieben. Hoffentlich sind sie gesund und es ist alles in Ordnung.
Copy des Brief vom Consulat Nantes
File n° 811.11
FEW/3122T
American Consulate – Nantes – France – February 1, 1940
Mr Leib CIZES
Centre des Travailleurs Etrangers
Les Sables d’Olonne – Vendée
Sir
In compliance with your oral request of January 27, 1940, you are advised the the Consulate’s records show that your immigration visa case has been preliminarily approved.
There fore, when a quota number becomes available for your use you will be issued on immigration visa provided that on formal application you are found to be eligible to receive such a visa.
Since you have a priority on the Polish waiting list as of May 2, 1938 it is believed that your turn will be reached within the next few months.
Very truly yours. Jack E. COCKE American Vice Consul
Also Ich hopfe dass dieser Brief sehr günstig sei. Wenn Du glaubst etwas günstiges zu unternehmen so mache es bitte aber sehr rauch. Also mein Liebstes ich schlisse mit vielen herzlichen Grüssen und Küssen. Dein dicht sehr Liebender
Leo
Vielen herzlichen Grüsse am Tante, Ruth, Jack und alle Lieben Wie.
Ja Die Papiere lasse doch nicht nach B. transferieren sondern mache nur im Gesuch. Auch der Jack soll nach B. schreiben. Ich habe sehen auch ein Gesuch gemacht.
Ma chère Martha !
Je t’ai écrit une lettre envoyée par paquebot la semaine dernière, et j’espère que tu l’as déjà reçue. J’ai reçu ta dernière carte du 8 janvier, et j’en suis ravi. Je suis content que tu reçoives régulièrement du courrier de tes parents. Mais je suis très surpris que tu aies mentionné dans certaines de tes dernières lettres que je suis déjà en route pour l’Amérique.
J’admets ? , que cela semble aussi vrai que cela paraît. Alors, ma chèrie, permets-moi d’en venir à l’objet important de ma lettre d’aujourd’hui. J’étais en permission à Nantes pendant deux jours et demi, comme tu le sais déjà. J’ai parlé à des gens là-bas, et le consul américain m’a dit que tous les papiers nécessaires étaient en règle et que je n’avais plus qu’à attendre. Je ne sais pas si tu as reçu la lettre de FANTL. As-tu satisfait à toutes les demandes du consul, dont je t’ai fait part, ainsi qu’à celles de Fantl, et mes papiers sont-ils en règle après ta réponse ? Tu ne m’a rien écrit à ce sujet.
D’autre part, HERMANN a reçu une lettre de FANTL et a également écrit de ta part. Il t’a écrit, mais tu n’as pas encore répondu. Je n’arrive pas à y croire. Tu serais certainement intéressé(e) d’avoir de mes nouvelles. Mais je ne connais que trop bien ton attention et ta précision. Il pourrait y avoir une erreur ici et dans ce cas, aussi, ma chérie, je t’écris très instamment, car mon affaire est la suivante. HERMAN a reçu aujourd’hui une convocation du consulat de Bordeaux pour enquête. Elle est enregistrée le 25 mai, donc mon affaire est attendue plus tôt et est donc la suivante : quelqu’un est venu à Bordeaux via Washington pour demander mes papiers et joindre cette copie de la lettre, que je te joins. Et je te prie de le faire le plus rapidement possible, si possible. Je suis sincèrement désolé(e) de t’imposer autant de soucis, et je fais de mon mieux. Je suis sincèrement désolé(e), mais si cela continue à dépendre de Nantes, je devrais attendre très longtemps. J’espère que tu vas bien et que tu es en bonne santé. Je peux en dire autant de moi. Je continue mon travail et je réapprends l’anglais. J’ai écrit une lettre à tes parents la semaine dernière. J’espère qu’ils sont en bonne santé et que tout va bien.
Copie du courrier du Consulat de Nantes
Dossier n° 811.11
FEW/3122T
Consulat américain – Nantes – France – 1er février 1940
M. Leib CIZES
Centre des Travailleurs Étrangers
Les Sables d’Olonne – Vendée
Monsieur
Conformément à votre demande orale du 27 janvier 1940, nous vous informons que les archives du Consulat indiquent que votre demande de visa d’immigration a été approuvée à titre préliminaire.
Par conséquent, dès qu’un numéro de contingent sera disponible, un visa d’immigration vous sera délivré, à condition que votre demande officielle soit jugée recevable.
Etant prioritaire sur la liste d’attente polonaise depuis le 2 mai 1938, nous pensons que votre tour viendra dans les prochains mois.
Sincèrement. Jack E. COCKE American Vice Consul
J’espère que cette lettre te sera très utile. Si tu penses pouvoir faire quelque chose d’utile, faits-le très vite. Alors, ma très chère, je termine par de chaleureuses salutations et de gros bisous. Bien à toi, très affectueusement.
Léo
Mes plus chaleureuses salutations à tante, Ruth, Jack et tous les êtres chers.
Oui, je ne fais pas transférer les papiers à B., mais seulement dans la demande. Jack devrait également écrire à B. J’ai également fait une demande.


53 – Lettre du 11 janvier 1940 de Leo à Martha [Fichiers 5282 à 5284]
11 Januar 1940,
Mein Theuersters,
ich war schon sehr ungeduldig, dass ich von dir schon lange kein Schreiben bekommen habe. Der vorletzte Brief war von 26 november. Gestern erhielt ich deine zwei Klipperbriefe von 16 und 24 dezember, mit welche ich mich riesig freute. Den Brief von 6 und 12 dezember habe ich noch nicht bekommen. Du hast mir wahrscheinlich meheres wichtiges mitgeteilt. Hoffentlich werden die mich nachgesundet, wie auch das Buch. Unser Lager wird, nämlich bis zum 25 januar aufgeläst. Die Mehrheit alteres heute würde frei klassen. Austrian ab 48 Jahre, Deutsche ab 55 Jahre, alle anderen werden in verliedene Kategorien eingeteilt. Für die französische Armee, Fremden Légion und Amerika-Fahrer. Ich komme wahrscheinlich mit allen Amerikanern nach Bordeaux. Wir werden wahrscheinlich Tagesurlaute haben und sonst andere Bequemlichkeiten.
Was mein betrifft hängt es nur von den Papieren ab Die ich Dir mit FANTL mitgegeben habe beschrieben in einen Briefe. Für alle Fälle schreibe ich Dir nachmals 1 für wieviel die Verwandten schon garantiert haben 2 Welcher Interesse sie haben meiner Hinfahrt 3 Verwandtschaftsgrad 5 Bestätigung der Behörden dass sie sind Amerika Staatsbürger sind 6 Die letzten Pleuerquittungen La Baule Nantes Auszug ihres Verwegen Jack WEINRIB, Anna WEINRIB Dr Salomon MINK, Rose C. MINK 7 Wenn die Verwandten noch keine Amerika Staatsbürger mögen sie den Bogen 575 erledigen 8 Dein legaler Eintritt auf Formular 575 beweisen.
Ich hoffe dass FANTL Dir den Brief übergeben hat, beiliegend die Karte von Renée und ein Brief von Onkel Richard. Dass ich nicht vergesse Dir zu schreiben heute habe ich endlich die 400 Francs bekommen. Wenn ich die Adresse von JELLINRK gehabt hatte hätte ich das erledigt. Ich werde es aber den Onkel Herman schon in New York zurückzahlen. Wegen Schiffskarte mache Dir keine Sorgen ich werde die wahrscheinlich die HICEM bekommen.
Wegen abzahlen Deiner Schulden mache Dich auch keine grosse Sorgen. Ich werde in Kürze abzahlen. Wenn Du so maucher braucht sollst es Dir Gönners und nichts sollst Dir abgehen lassen. Es mochte mit sehr Leid tun wenn die Arbeit für vielleicht schwer wäre.
Ich weiss Du bist sehr fleissig, aber Du sollst Dich nicht zu viel anstrengen. Wir werden schon mit Gottes Hilfe schaffen und ein Neues schönes Leben beginnen.
Hoffentlich alle unsere Kisten in Ordnung. Du schreibst mich dass Du dich das Geld für diesen Zweck aushargst und späten schreibst Du mich dass Du musst eine Bestätigung eisenden dass Du Dich in New York befindest. Ist mich eben ? Sind die Kisten schon angekommen oder kommen sie erst. mich retour-marken nachgesunden. Danke ich sehr (Du bist für immer die Güte selbst) aber ich brauche würklich nicht. Ich habe mich schon außer was ich noch alles kaufe zu essen und rauchen und andere Kleinigkeiten PO dollars erspart. Jetzt weisst Du alles meine Liebes. Ich habe jetzt es gut gehabt. Bin mit der Eherganten und mit Wache sehr gut und habe immer der Vorzug. Sie laden mich sehr oft zu ihnen ein auf ein Coffee und Stecken mich noch volle Socken mit Äpfel und Bananen.
Hoffentlich geht es mich im Nünchsten Sagen bis zu Abwertung meines Visums genau so gut. Viele Waren in La Roche und mauche sind noch heute und müssten schwer bei der Kälte und Regen arbeiten. Fur mich ist es ein Glück dass ich so verschieden Berufe ausüben kan. Ich führe bis jetzt allein die Schneideri. Einer ist seit zwei Monaten schon und der andere musste nach La Roche gehen. Letzten habe ich mehr zu tun gehabt, so dass ich wenig Englisch lernen konnte. Ich glaube aber das ich einwenig schon bin. Ich hoffe jedoch im Saude es bald zu erlernen. Ich weiss es ist sehr wichtig. So oft ich Zeit habe lerne ich einwenig. Hast Du von mich meinen Englischer Brief den ich an Jack Adressen habe bekommen. Auch an Onkel Herman habe ich Englisch geschrieben.
Die hatte ich zu anlas des Neuen Jahres geschrieben und Dir mein Liebstes die besten Wünsche. Du sollst nur immer glücklich sein. Gott gebe uns die Schönste und Gute. Wir sollen seht bald beisammen glücklich sein und gutes von unseren Sichern hören.
Passe auf Dich auf. Du sollst Dich nicht sehr austrengen bei Deiner Arbeit. Wenn ich schon bei Dich nur wäre. Es freut mich dass der Jack und Ruth zu Dir so liebe sind mit alle lieben Verwandten. Ich bin ihnen dafür sehr dankebar. Gerade höre ich dass das Lager der Amerika Fahrer soll nach La Roche verlegt werden. Wir werden aber privilegiert.
Hast du inzwischen was von Grete bekommen ? an von den Eltern ? Ich habe noch leider den Eltern nicht geantwortet da ich jetzt etwas mehr zu tun habe. Iche werde aber bald schreiben.
Die Frau SAX hat mir von der Frau FEUER den Spir. Kacher 2 Feuerzeuge 2 paar Sachen und dieses Flugpostpapier. Was noch hat Sue . Der Herr FEUER ist schon zu Hause auch HORVAT. Wachste Woche kommen eine Menge frei.
Hast du noch Polen geschrieben ? Wenn ich von Ihnen wenigstens etas hatte. Wenn Du schreiben kannst, frage die Sabina an, wo von mich in New York eine Tante (von Vater die Schwester) wohnt ? Möchte ihr ein paar Zeilen schreiben. Also mein Liebstes ich werde jetzt schliessen mit vielen herzlichen Grüssen und sehr vielen Küssen. Dein Dich sehr treu liebender.
Leo
Viele herzliche Grüsse an Jack, Ruth, Tante und andre Kinder.
Herzliche Grüsse an Onkel Herman und Familie. Grüsse an Familie KÖNIGSBERG, R. ZUNDER, Pepi und Tante Henia
11 janvier 1940
Ma très chère,
j’étais déjà très impatient, car je n’avais pas reçu de lettre de ta part depuis longtemps. Ta dernière lettre datait du 26 novembre. Hier, j’ai reçu tes deux lettres par paquebot, des 16 et 24 décembre, ce qui m’a fait énormément plaisir. Les lettres des 6 et 12 décembre, en revanche, ne me sont pas encore parvenues. Tu m’y avais probablement communiqué plusieurs choses importantes. J’espère qu’elles me seront renvoyées, ainsi que le livre.
Notre camp sera en effet dissous d’ici le 25 janvier. La majorité des plus âgés sera libérée aujourd’hui : les Autrichiens à partir de 48 ans, les Allemands à partir de 55 ans. Tous les autres seront répartis en différentes catégories : pour l’armée française, pour la Légion étrangère et pour ceux qui partent en Amérique. Je vais probablement aller avec tous les Américains à Bordeaux. Nous aurons sans doute des permissions journalières ainsi que d’autres facilités. Quoi qu’il en soit, il ne s’agit que des papiers que je t’avais déjà notés par écrit dans un livre. Dans tous les cas, je te les réécris :
En ce qui me concerne, cela ne dépend que des papiers que je t’ai remis avec FANTL, décrits dans une lettre. Dans tous les cas, je t’écris à nouveau : 1 – pour combien les proches ont déjà garanti 2- quel intérêt ils ont dans mon voyage 3 – degré de parenté 5 confirmation des autorités qu’ils sont citoyens américains 6 – les derniers reçus de crédit La Baule Nantes extrait de leur compte Jack WEINRIB, Anna WEINRIB Dr Salomon MINK, Rose C. MINK 7 – si les proches ne sont pas encore citoyens américains ils doivent remplir le formulaire 575 8 – prouver ton entrée légale sur le formulaire 575.
J’espère que Fantl t’a donné la lettre. Ci-joint la carte de Renée et une lettre d’oncle Richard. Pour ne pas oublier de t’écrire, j’ai enfin reçu les 400 francs aujourd’hui. Si j’avais eu l’adresse de JELLINEK, je l’aurais fait. Mais je rembourserai oncle Herman à New York. Ne t’inquiète pas pour le billet de bateau, je l’obtiendrai probablement auprès de la HICEM. Ne t’inquiétes pas trop non plus pour le remboursement de nos dettes. Je les rembourserai bientôt. Si tu en as tant besoin, je t’en serai reconnaissant et je ?. Je suis vraiment désolé si le travail est trop difficile pour toi. Je sais que tu es très travailleuse, mais ne te force pas trop. Avec l’aide de Dieu, nous réussirons et commencerons une nouvelle vie merveilleuse.
J’espère que toutes nos caisses sont en ordre. Tu m’écris que tu gardes l’argent pour ça, puis tu m’écris que tu dois fournir une confirmation de ta présence à New York. Suis-je ? Les caisses sont-elles arrivées, ou arrivent-elles encore ? Ils m’ont envoyé des timbres de retour. Merci beaucoup (tu es toujours d’une gentillesse incarnée), mais je n’en ai vraiment pas besoin. J’ai déjà économisé des dollars de la Poste, en plus de tout ce que j’achète pour manger, fumer et autres petites choses. Maintenant tu sais tout, ma chèrie. Je suis bien loti. Je suis en très bons termes avec ? et avec les gardiens, et j’ai toujours un avantage. Ils m’invitent souvent à prendre un café et me remplissent les chaussettes de pommes et de bananes.
J’espère que je me porterai aussi bien prochainement, jusqu’à ce que mon visa soit révoqué. Beaucoup de gens sont encore à La Roche et ? aujourd’hui et doivent travailler dur dans le froid et la pluie. J’ai la chance de pouvoir exercer autant de métiers différents. Je suis actuellement le seul tailleur. L’un est ici depuis deux mois et l’autre a dû partir à La Roche. Ces derniers temps, j’ai été plus occupé, donc je n’ai pas pu apprendre beaucoup d’anglais. Mais je pense que j’en ai déjà un peu. J’espère l’apprendre bientôt à ? . Je sais que c’est très important. J’apprends un peu dès que j’ai le temps. As-tu reçu ma lettre en anglais que j’ai adressée à Jack ? J’ai aussi écrit en anglais à Oncle Herman.
J’ai écrit pour la nouvelle année et je te souhaite, ma chèrie, tout le meilleur. Que tu sois toujours heureuse. Que Dieu nous accorde les plus beaux et le plus gentils de nos vœux. Nous serons bientôt heureux ensemble et nous aurons de belles nouvelles de nos proches.
Prends soin de toi. Ne te surmène pas avec ton travail. Si seulement j’étais avec toi ! Je suis heureux que Jack et Ruth soient si gentils avec toi, ainsi qu’avec tous tes proches. Je leur en suis très reconnaissant. Je viens d’apprendre que le camp des pilotes américains va être transféré à La Roche. Mais nous aurons un accès privilégié.
As-tu eu des nouvelles de Grete ? De tes parents ? Malheureusement, je ne leur ai pas encore répondu, car j’ai encore un peu de travail. Je leur écrirai bientôt, cependant.
Mme SAX m’a donné le couteau à spirale, deux briquets, deux autres objets et ce papier de la poste aérienne de Mme FEUER. M. FEUER est déjà rentré, tout comme HORVAT. Beaucoup de gens ont un jour de congé la semaine prochaine.
As-tu déjà écrit en Pologne ? J’aimerais au moins avoir de leurs nouvelles. Si tu peux écrire, demande à Sabina où vit une de mes tantes (la sœur de mon père) à New York. J’aimerais lui écrire quelques mots. Alors, ma très chère, je termine par de chaleureuses salutations et de nombreux baisers. Bien à toi, très fidèlement et affectueusement.
Léo
Mes plus chaleureuses salutations à Jack, Ruth, tante et aux enfants.
Mes plus chaleureuses salutations à oncle Herman et à sa famille. Salutations à la famille KÖNIGSBERG, R. ZUNDER, Pepi et tante Henia.



54 – Lettre du 22 janvier 1940 de Jack WEINRIB NY et Martha CIZES NY à Leo [Fichier 5775]
Saint-Albans January 22, 1940
My dear Leo
We have received your letters which you wrote and very much interested in your great improvement in English. We know that you are pleased with it also because of the enthusiasm wich you write. You will bevery grateful for your knowledge of English because it will make it much easier for you when you are here. In addition to your letters, I have received a letter from the American Consul at Nantes. He wrote to me in answer to my letter and told me it might be possible for you to get your visa soon and also advised me concerning the additional documents which we ought to submit in your behalf. I have consulted with my lawyer on this and he has advised that we make this as complete as possible in order that you may get the visa at the earliest possible date. There is a great amount of work in order to get these documents together and it shall take about a week to do this. However, you may be sure that this work is a pleasure if only it will serve our purpose in helping you.
As to Martha, she has become a real New Yorker, even to acquiring their bad habits. The people of New York have a reputation of working very fast, doing many things in each day, traveling about very much, and not going to bed until very late. Martha does all these things, or at least most of them. She travels all around the city and very seldom gets lost. I have arranged with the city time keeper to add two hours to each day for her, making 26 hours in all, because each day is too short for the many things Martha wants to do. I have also arranged with the Police to find her whenever she should get lost so that she may be directed back to her home. So far there has been no need for this. In spite of these difficulties, Martha has found some opportunity to play the piano, and has improved a bit (a very little bit) since she came here.
Martha tells us that you do not have much ambition to write but we do not believe her. From your last letters we believe that you like to write very much, especially English, so keep up, the practice will do you good. We shall expect very much from you when you are here. With best wishes from our whole family.
Jack and Ruth
Für alle Aufschriften danke ich vielmals und werde versuchen die Grüsse an einige Angeliwige wireder weiter zu geben. Es ist für mich schwer. Vor allen ais Zeitmangel, Anrufe und Karten erledige ich meistens in meinen Mittagszeit. Du schreibst wird werden gerneins am Englisch lernen. Mit Die fange ich mir aber nichts mehr zu. Du lässt Dir nicht gerne von mir auasbessen. Zu Abssehshung ubus iedle ich wieder einmal. Ich wäre schon froh wenn wir beide ein bescheidenes, aber immerhin ein Heim hätten.
Nochmals alles, alles Gute und innigstes Küsse Deine Dich Martha
Die Prager senden Dir Glucksvomachen zum Hochzeitstag und viel.
Mon cher Léo, nous avons bien reçu vos lettres et sommes très intéressés par vos progrès en anglais. Nous savons que vous en êtes satisfait, notamment grâce à l’enthousiasme avec lequel vous écrivez. Vous serez très reconnaissant de votre maîtrise de l’anglais, car cela vous facilitera grandement la vie ici. Outre vos lettres, j’ai reçu une lettre du consul américain à Nantes. Il m’a répondu que vous pourriez obtenir votre visa prochainement et m’a également conseillé sur les documents supplémentaires à fournir en votre nom. J’ai consulté mon avocat à ce sujet, qui nous a conseillé de finaliser ce dossier au maximum afin que vous puissiez obtenir votre visa dans les meilleurs délais. La préparation de ces documents représente un travail considérable et prendra environ une semaine. Soyez assuré que ce sera un plaisir si cela nous permet de vous aider.
Quant à Martha, elle est devenue une vraie New-Yorkaise, au point d’en avoir pris leurs mauvaises habitudes. Les New-Yorkais ont la réputation de travailler très vite, d’accomplir beaucoup de choses chaque jour, de voyager beaucoup et de ne se coucher que très tard. Martha fait tout cela, ou du moins la plupart d’entre eux. Elle se déplace dans toute la ville et se perd très rarement. J’ai convenu avec le responsable des horloges de la ville d’ajouter deux heures à chaque journée pour elle, soit 26 heures au total, car chaque journée est trop courte pour les nombreuses activités que Martha souhaite accomplir. J’ai également pris des dispositions avec la police pour qu’elle la retrouve chaque fois qu’elle se perd afin de pouvoir la ramener chez elle. Jusqu’à présent, cela n’a pas été nécessaire. Malgré ces difficultés, Martha a trouvé l’occasion de jouer du piano et a fait quelques progrès (très légers) depuis son arrivée ici.
Martha nous dit que vous n’avez pas beaucoup d’ambition d’écrire, mais nous ne la croyons pas. D’après vos dernières lettres, nous avons constaté que vous aimez beaucoup écrire, surtout en anglais. Continuez donc, cela vous fera du bien. Nous espérons beaucoup de vous lors de votre prochaine visite. Avec nos meilleurs vœux de toute notre famille.
Jack et Ruth
Merci beaucoup pour tous tes messages, et j’essaierai de transmettre à nouveau tes salutations à quelques anges. C’est difficile pour moi. Surtout par manque de temps ; je passe généralement des appels et des cartes pendant ma pause déjeuner. Tu m’écris qu’on aimerait apprendre l’anglais. Mais je n »évoquerais plus le sujet. Tu n’aimes pas que je te corrige. Je m’en remettrai bientôt. Je serais heureuse si nous avions tous les deux un foyer modeste, mais au moins un foyer.
Encore une fois, tous mes meilleurs baisers, Martha.
Les Pragois te souhaitent un joyeux anniversaire de mariage et te souhaitent beaucoup d’amour.
55 – Lettre du 29 janvier 1940 de Leo à Martha NY [Fichiers 5273 et 5274]
29 Januar 1940
Meine Teuer Martha !
Dein liebes Briefe (Clipper) von 16 Januar erhielt ihr schon noch 24 Januar mit welchen ich mich riesig freute. Besonders die Nachricht aus Polen dass sie alle gesund sind. Ich danke Dir sehr mein Liebstes dass Du gleich auf diesen weschen Wege mich verständigt hast. Du schreibst mir dass Du von Herr POLLAK 2 Briefe erhalten hast. Es wundert mich aber dass Du den FANTL noch bis zu diesen Tage nicht gesprochen hast. Ihm gab ich einen Brief mit von sehr grosser Wichtigkeit. Mit den allen Wünschen des Nantes Consuls. Bin aber schon überseingt dass Du ihm schon bekommen hast. Du er am 16 Januar erst mit seinen diversen Aufträgen begonnen hat. Die Frau ROTHBART würde auch am 16 Januar angerufen. Du schreibst mich dass du hoffst dass ich mein Visum bekommen habe und ungeduldig bist.
Mein Liebstes ! Du kannst Dir kann verstehen wie ich ungeduldig bin. Ich möchte schon gerne beu Dich sein um Dich bald innarmen zu können. Es ist mein Wünsch. Es war schon hich am 26 Januar aber ich war nicht hier. Nicht erstrecken. ich war in Nantes für 2 1/2 Tage urlaub. Ich werde Dir dann beschreiben wie ich zu den Urlaub gekommen bist. Ich freue mich sehr dass Du von den Eltern Post bekommst und das endlich von der Grete eine Karte gekommen ist. Ich habe leider nicht Ihre Adresse. Bitte schicke sie mich. Ich möchte Ihr gerne schreiben.
Sei nicht gesagt mein liebstes, hoffentlich ist sie weiter gesund. Sie ist halt schreibfaul, weil sie scheinbar verlacht ist. Es ist doch bei vielen Meisten der selbe Fall. Wie ich dir nicht in Nantes sagte über das Verhältnis früher zur Sabina und jetzt Folglich müsst Du auch die Grete verstehen. Ich weiss sie ist sicherlich sehr glücklich.
Wenn Du nach Istamboul schreibst so lasse von mich herzlicht grüssen. Hast Du die 2 Schüler bekommen ? Wenn ja, wünsche ich Dir viel Glück. ich wäre überhaupt dafür wenn Du nähere Schüler hast, so lasse die Früherei stehen (eigentlich sie kann ja weiter gehen, da ich Deinen Chef nichts Schlechtes wünschen möchte. Aber Du mein lieber Kind sollst Dich nicht so plagen. Ich denke fort an Dich und zerbreche mich den Kopf wie Du endlich Dich nicht so plagen sollst.
Wenn ich nur schon bei Dir wäre. Ich schaue immer auf dir Uhr (welche leider seit gestern in Nantes stehen ulieh) und bin immer in Gedanken bei Dir. Ich sehe wie Du so zeitlich aufstehst, arbeitest, nach Hause fährt, in die Schule gehst… Du schreibst dass Du nicht so brav Bist und for Mitternacht nicht schlafen gehst. Du sollst vielleicht doch nicht nach dieser Arbeit so lange aufbleiben, schon wegen Deiner Augen. Kannst Du doch nicht gut aussehen. Ich gehe immer so gegen 10 h. schlafen und schlafe manchmal sogar bis 9 h. in meinen Schneiderei. Jeder beneidet mich um mein Zimmer, welches ich jetzt allein habe, da der Schuhmacher fort ist. Wie fühlst Du Dich jetzt in der Wohnung bei Ruth und Jack ? Ich bin dessen überhaupt das auch gut. Weil bei solchen guten Menschen wie Sie sind. Kann ich mir nicht anders vorstehen. Ich freue mich schon bis ich sie kennen lerne werde. Bitte richte von mir die herzlichten Grüsse aus. Ich möchte Ihnen gerne mehr schreiben und meinen Gefühlen nach, wie ich sie liebe gewonnen habe und danke an sie sehr oft wie an eigene gute Geschwister. Aber ich kan mich leider in Englisch noch nicht so andrücken wie ich es möchte. Meine Gefühle sind genau so das es garnicht durchgelassen wird. Ich lasse Sie sehr herzlichst Grüssen. Ich war beim Consul in Nantes und sagte mich meine Papiere sind schon alle in Ordnung. Ich muss hakt geduldig sein bis die Quoten Nummer kommen. Also ich hoffe es kam nicht mehr lange dauern. Ich muss lachen wenn am schnellsten. Aber mache Dir trotzdem keine Sorgen. Hoffentlich werden wir uns bald sehen. Ich lasse auch den Onkel Herman, Tante Mitzi und Lisel. Ich schliesse mit herzlichen Grüssen und vielen Küssen. Dein dich sehr liebender.
Leo
Baldiges Wiedersehen
Herzliche Grüsse und beste Wünsche TENENBAUM ROSENZWEIG
29 janvier 1940
Ma chère Martha !
Ta chère lettre (Clipper) du 16 janvier est arrivée le 24 janvier, ce qui m’a fait très plaisir. Surtout les nouvelles de Pologne annonçant que tout le monde est en bonne santé. Merci beaucoup, ma très chère, de m’avoir contactée immédiatement de cette manière. Tu m’écris que tu as reçu deux lettres de M. POLLAK. Je suis cependant étonné que tu n’ai pas encore parlé à FANTL. Je lui ai remis une lettre très importante, lui exprimant tous les vœux de bonheur du consul de Nantes. Mais je suis déjà assuré que tu l’as déjà reçue. Il n’a commencé ses différentes missions que le 16 janvier. Mme ROTHBART a également été appelée le 16 janvier. Tu m’écris que tu espères que j’ai reçu mon visa et que tu es impatiente.
Ma chérie ! Tu comprends mon impatience. J’aimerais tellement être avec toi pour te serrer dans mes bras bientôt. C’est mon souhait. C’était déjà le 26 janvier, mais je n’étais pas là. Pas pour prolonger. J’étais à Nantes pour deux jours et demi de congés. Je te raconterai ensuite comment j’y suis arrivé. Je suis très heureux que tu reçoives du courrier de tes parents et qu’une carte de Grete soit enfin arrivée. Malheureusement, je n’ai pas son adresse. S’il te plaît, envoie-la-moi. J’aimerais lui écrire.
Ne me dis pas, ma chérie, j’espère qu’elle est encore en bonne santé. Elle est trop paresseuse pour écrire parce qu’on se moque d’elle. C’est pareil pour la plupart des gens. Comme je ne t’ai pas parlé à Nantes de sa relation avec Sabina, ni avant ni maintenant, tu dois comprendre Grete aussi. Je sais qu’elle est très heureuse.
Si tu écris à Istanbul, transmets-moi mes plus chaleureuses salutations. As-tu reçu les deux élèves ? Si oui, je te souhaite bonne chance. ?. Mais toi, mon enfant chéri, ne te tourmente pas. Je pense sans cesse à toi et je me creuse la tête pour trouver un moyen d’arrêter enfin de te tourmenter autant.
Si seulement j’étais avec toi ! Je regarde sans cesse ton horloge (qui, malheureusement, est à Nantes depuis hier) et je pense toujours à toi. Je te vois te lever si tôt, aller au travail, rentrer à la maison, aller à l’école… Tu écris que tu n’es pas très douée et que tu ne te couches pas avant minuit. Tu ne devrais peut-être pas veiller si tard après tout ce travail, ne serait-ce qu’à cause de tes yeux. Tu ne peux pas être ? . Je me couche toujours vers 10 h et parfois même jusqu’à 9 h dans ma boutique de tailleur. Tout le monde m’envie pour la chambre que j’ai pour moi seul depuis que le cordonnier est parti. Comment te sens-tu maintenant dans l’appartement avec Ruth et Jack ? Ça me va aussi. Parce qu’avec des gens aussi bien que toi, je ne peux pas imaginer qu’il en soit autrement. J’ai hâte de te revoir. Transmets leur mes plus sincères salutations. J’aimerais t’écrire davantage et t’exprimer mes sentiments sur la façon dont j’ai gagné ton amour, et je te remercie très souvent, comme je remercie mes chers frères et sœurs. Malheureusement, je ne peux pas m’exprimer en anglais comme je le voudrais. Mes sentiments sont tels que je n’y parviendrai pas du tout. Je t’adresse mes plus sincères salutations. J’étais au Consulat à Nantes et on m’a dit que mes papiers étaient en règle. Il me faut juste être patient jusqu’à ce que le quota soit atteint. J’espère donc que cela ne prendra pas trop de temps. Je dois ? si c’est le plus vite possible. Mais ne t’inquiétes pas, j’espère qu’on se reverra bientôt. J’envoie également mes meilleures salutations à oncle Herman, tante Mitzi et Lisel. Je termine avec mes plus sincères salutations et plein de bisous. Bien à toi, ton très affectueux. Léo
À bientôt
Cordialement et meilleurs salutations,
TENENBAUM ROSENZWEIG


56 – Lettre du 12 février 1940 de Martha NY à Leo [Fichiers 5269 à 5272]
New York February 12, 1940
Mein Teuerstes,
Heute erhielt ich Deinen goldigen Brief vom 11 January. Wie immer freute ich mich rissig damit Dass die Eltern Leute für sind, freut mich, weniger was mit den andern ist.
Hoffentlich ist mein Burli gut untergebracht Deine Papiere sind alle seit mehr als einer Woche. und hoffentlich bald keine Konsul. Von FANTL habe alles bekommen. Dass Du Jacks Geld bekommen hast, ist gut. Wenn Du es nicht brauchst ist bringe es mit. Ich weiss nur nicht, ob es erlaubt ist, mehr als Frau A.O. bei sich zu haben. JELLINEK wurde gesandt, hoffentlich hat er es bald, da er bekommt, er ist frei, er warauch im Camp.
Diese Woch kann ein Brief vom Kom. ob die Tante die Schiffe zahlen kann, im aut warteten das nicht. Solltest Du er nicht bekommen könne, telegraphiere. Ich Scheib auch an Frau SEXER sie möge Dir helfen. Was mich betrifft, mach Dir keine Sorgen. Ich wäre sehr zufrieden, wenn ich nicht die gessen Sorgen alle unsere Lieben hätte. Von den Eltern werden letzte Brief von ca. 2 Monaten geschrieben. Von Grete habe nur 1 Karte von der ich Dir schon schrieb erhalten. Ich träumte diese Nacht von ihr und träume leider immer, dass sie krank ist. Hoffentlich ist sie immer gesunder. Gebe Gott. Das CSR ist es leider jetzt auch viel schlechter. Främmtes auch von Onkel. Ich denke fast an alle, so dass ich dann träume. Aus Polen haben wir seit dem Kabel nichts, doch hoffe ich dass sie weiter alright sind. Dir Burli lobst mich viel zu mehr in Deinen Briefen und in Wirklichkeit bin ich gar nicht so gut, Du hast halt meine schlechten Leiten schon vergessen. Was die Arbeit mit dem 4. Schüler da hier Feiertag ist und ich nicht in Geschäft war. Alle Schüler möchten Samstag früh Stunde nehmen, was natürlich Unmöglich ist. So habe ich eine Stunde am Sonntag.
Ich habe hier und in Deutschland alles bei SCHENKER veranlasst. Hier habe ein Depot von 45 erlegt, was is Jack schon abbezahlt habe. Ausserdem musst ich beweisen, dass ich mich legal für ständig hier wieder gelassen habe. Emerdem arbeite ich auch, dass die Fahrkarte an die Eltern ausbezahlt werden soll. Musste auch meine Legalität bereisen und meine Unbedenklichkeit einsenden. Auch der Tante habe bereits 32 abbezahlt. Aber Su siehst, ich mache Fritschitte. Ich lasse mir auch nichts abgehen. Ich habe noch immer meine alte Krankheit zu waschen und werde click und rund.
Wie weit die Sache mit den Kisten hält, weiss ich noch nicht. Aber ich habe doch alle meine Liebsten in Europe, soll ich mich darüber kränken ? Mein Burli muss ja besonders ysassam und tüchtig sein, wenn er schon so seich ist. Hoffentlich geht es Dir im neuen Lager auch recht gut, auch mit Deiner gesetzten.
Dass, Du fleissig Englisch lernst ist sehr gut und ich freue mich, dass Du bischen drin bist. Ich bin sicher Du wist es bald erkennen. Sehr kränke ich mich, dass ich für Die Eltern nichts finden kann. Deine Briefe an Jack und Onkel Herman haben wir erhalten. Es lassen Dich alle viemals grüssen und hoffen Dich bald zu sehen. Freue mich dass Du an unseren Hochzeitstag noch nicht vergessen hast, obwohl wir schon so attr Ehehroppel sind. Deine Wünsche habe ich natürlich erhalten. ich wohne seit vorgestern bei Jack und habe ein sehr nettes Zimmer. Dein Freund der Hund und ich schlafen ebendig. Jack, Ruth, Ruth Bruder und sein Sohn im Stock. Sie sind sehr lieb zu mir. Jack lernst Klavier und nimmt es sehr ernst. Mein Burli lässt in den Briefen halbe Sätze uns, so dass ich uns oft meine schönen Kopf verbrechen muss. So weiss ich zum Beispiel nicht, ob Frau SACHS Dur Frau FEUER Sachen…
New York, 12 février 1940
Mon très cher,
J’ai reçu aujourd’hui ta charmante lettre du 11 janvier. Comme toujours, j’en ai été ravie. Je suis contente que des personnes âgées soient avec toi , moins pour ce qui arrive aux autres.
J’espère que mon petit Burli va bien. Tous tes papiers sont là depuis plus d’une semaine, et j’espère qu’il n’y aura pas de consul de sitôt. J’ai tout reçu de Fantl. Heureusement que tu as l’argent de Jack. Si tu n’en as pas besoin, prends-le. Je ne sais juste pas si on a le droit d’avoir plus que Mme A.O. avec toi. JELLINEK (le papiers pour) a été envoyé ; j’espère qu’il l’aura bientôt, quand ‘il l’aura. Il sera libre, il était au camp aussi. Une lettre du commandant peut arriver cette semaine, demandant si Tante peut payer les bateaux. Ils ne t’ont pas attendu. Si tu ne peux pas l’avoir, télégraphie. J’écris aussi à Mme Sexer pour lui demander de t’aider. Quant à moi, ne t’inquiète pas. Je serais très heureuse de ne pas avoir à m’inquiéter pour tous nos proches. La dernière lettre des parents date d’il y a environ deux mois. Je n’ai reçu qu’une seule carte de Grete, dont je t’ai déjà parlé. J’ai rêvé d’elle la nuit dernière et, malheureusement, je rêve toujours qu’elle est malade. J’espère qu’elle ira de mieux en mieux. Dieu le veuille. Malheureusement, en Tchécoslovaquie, c’est bien pire maintenant. ?. Je pense à presque tout le monde, alors je rêve. Nous n’avons pas eu de nouvelles par télégramme de Pologne, mais j’espère qu’ils vont bien. Mon Burli, tu me fais beaucoup trop d’éloges dans tes lettres, mais en réalité, je ne suis pas si douée que ça. Tu as déjà oublié mon mauvais comportement. Quant au travail avec la quatrième élève, comme c’est un jour férié ici et que je n’étais pas au travail, tous les élèves veulent avoir cours samedi matin, ce qui est évidemment impossible. Du coup, j’ai cours dimanche. J’ai tout arrangé avec SCHENKER ici et en Allemagne. J’ai versé un acompte de 45 dollars, que j’ai déjà remboursé. J’ai aussi dû prouver que je m’installais légalement ici de façon permanente. Je travaille aussi pour que ? soit versée à mes parents. J’ai aussi dû prouver ma légalité et fournir un certificat de bonne conduite. J’ai déjà remboursé 32 dollars à ma tante. Mais vois-tu, je vais bien. Je ne laisse rien passer. J’ai encore mon ancienne maladie à gérer, et je deviens ronde et potelée. Je ne sais pas combien de temps durera cette histoire de caisses (valises). Mais j’ai tous mes proches en Europe, dois-je m’en inquiéter ? Mon petit Burli doit être particulièrement intelligent et efficace pour être si paresseux. J’espère que vous aussi, vous vous en sortez bien dans votre nouveau camp.
C’est très bien que tu apprennes l’anglais avec assiduité, et je suis contente que tu commences à le maîtriser. Je suis sûre que tu le verras bientôt. Je suis très déçu de ne rien trouver pour tes parents. Nous avons bien reçu tes lettres à Jack et à ton oncle Herman. Ils te souhaitent tous leurs meilleurs vœux et espèrent te revoir bientôt. Je suis contente que tu n’aies pas oublié notre anniversaire de mariage, même si nous sommes déjà de si beaux couples mariés. Bien sûr, j’ai bien reçu tes meilleurs vœux. Je vis avec Jack depuis avant-hier et j’ai une très belle chambre. Ton ami, le chien, et moi dormons en ce moment. Jack, Ruth, le frère de Ruth et son fils sont à l’étage. Ils sont très gentils avec moi. Jack apprend le piano et le prend très au sérieux. Mon petit Burli laisse des demi-phrases dans ses lettres, alors je dois souvent me creuser la tête. Par exemple, je ne sais pas si Mme SACHS parle des affaires de Mme FEUER…
Manque la suite




57 – Lettre du 18 février 1940 de Leo à Martha NY [Fichiers 5264 à 5266]
February 18, 1940
My dear Martha girlie !
Yesterday I received your two letters of January 22 and February 5. I was very glad to learn that you are in good health and Jack Ruth too. In every letter you write me that you are expecting me soon. I want it too. But I think that I have wait still a few months. The Consul told me personally that my papers are proved already and I shall soon get my Visa. Let us hope the best. During the time I have to take service as Prestataires in the French Army it means working for us. But my immigration will not be delayed by it. And all my friends too. I am working as a tailor at La Roche. But I have work all the day and it’s a pity that I haven’t a spare hour to learn Englisch. I hope at all what I know not to forget. The working time is till to 5 h. and afterwards we are free and we can wherever to go. We are living very far from the town and there is no electric light and we go only to coffee.
Sunday we are all the day free and at this opportunity I write to you. Today I am staying at La Roche. First I took a good bath after I had dinner and then I went to coffee where I am writing to you. At 8 o’clock we must return to our barracks, at 9 o’clock we go to bed. I am not in so bad habits like you so late go to bed. Why do you this ? I think that it no good agrees with you. Now I see that my presence was better for you. I shall myself write to the police of USA in order to take care of you. I see that Jack writes only about is but he doesn’t under table anything against it. did you get the letter by Clipper of February 8th ? I write you very often. I am curious if the catitry of my father belong to Germany or to Russia. I have very sorrows about it. We have hope the best.
I should like to write to my aunt in Jewish language but I don’t know if it will be allowed. Nevertheless I shall try to write her.
As to my passeport I don’t truble about it. I am also enough warm. I have 3 blankets and many things too. from Mrs FEUER I get back at all the things. But I wouldn’t find in my suit case my match of silver and also my universal-tool. Did you take with you ? Let us hope soon to take the rest of my things myself to America.
I am healthy on I hope to come soon to you.
Many kisses your truly
Leo
18 février 1940
Ma chère Martha !
J’ai reçu hier tes deux lettres du 22 janvier et du 5 février. J’ai été ravi d’apprendre que tu es en bonne santé, ainsi que Jack et Ruth. Dans chacune de tes lettres, tu m’écris que tu m’attends bientôt. Je le souhaite aussi. Mais je pense devoir encore attendre quelques mois. Le consul m’a dit personnellement que mes papiers sont déjà en règle et que j’obtiendrai bientôt mon visa. Espérons le meilleur. Pendant mon service militaire comme Prestataires dans l’armée française, cela signifie travailler pour eux. Mais mon immigration ne sera pas retardée pour autant. Et tous mes amis aussi. Je travaille comme tailleur à La Roche. Mais je travaille toute la journée et c’est dommage de ne pas avoir une heure de libre pour apprendre l’anglais. J’espère ne rien oublier de ce que je sais. Je travaille jusqu’à 17 heures, après quoi nous sommes libres et nous pouvons aller où nous voulons. Nous habitons très loin de la ville et il n’y a pas d’électricité et nous allons seulement prendre un café.
Dimanche, nous sommes libres toute la journée et je profite de l’occasion pour t’écrire. Aujourd’hui, je suis à La Roche. J’ai d’abord pris un bon bain après avoir dîné, puis je suis allé au café où je t’écris. À 20 heures, nous devons rentrer à notre caserne et à 21 heures, nous nous couchons. Je n’ai pas d’aussi mauvaises habitudes que toi, donc je me couche tard. Pourquoi fais-tu cela ? Je pense que cela ne vous convient pas. Maintenant, je vois que ma présence était meilleure pour toi. J’écrirai moi-même à la police des États-Unis afin qu’elle prenne soin de toi. Je vois que Jack n’écrit que sur ce sujet, mais il ne s’y oppose pas. As-tu reçu la lettre par paquebot du 8 février ? Je t’écris très souvent. Je me demande si la patrie de mon père appartient à l’Allemagne ou à la Russie. J’en suis très peiné. Nous espérons le meilleur. J’aimerais écrire à ma tante en hébreu, mais je ne sais pas si ce sera autorisé. Néanmoins, je vais essayer de lui écrire.
Quant à mon passeport, je ne m’en soucie pas. J’ai bien chaud. J’ai trois couvertures et plein d’autres choses. J’ai reçu plein de choses de Mme FEUER. Mais je ne trouves pas dans ma valise mon briquet en argent ni mon outil universel. Les as-tu emportés avec toi ? J’espère pouvoir bientôt emporter moi-même le reste de mes affaires en Amérique.
Je suis en bonne santé et j’espère revenir bientôt te voir.
Grosses bises, ton serviteur.
Léo



58 – Lettre du 22 février 1940 de Martha NY à Leo [Fichiers 5260 à 5263]
Saint-Albans February 22, 1940
My chéri
Although I received no news from you, since your letter from January 12, I hope very much that you are alright. I don’t know your new address ans therefore I am writing to your old address. Three weeks ago, we sent your papers and we all hope that they are in France already and you will get your Visas now. I would like to have you here as soon as possible. Do you believe this ?
I just read what Jack wrote to you? He is joking, he has no work for you until now, but we shall find something. He only has to fix some of his suits and so he says he will leave it for you.
How is everything with you ? Are you working and what are you doing all day ? Last night I have been in Rose’s house where I gave her daughter Jane a lesson. Afterwards we sent to Joe where Jack and Ruth were waiting for me. We came home at about one o’clock. Today was a holiday, Washington’s Birthday and so I slept until 9 h. That is an exception. Most times I get up at 6 o’clock and on Saturday and Sunday at 8 o’clock. I have to give 3 piano lessons now and he is very ambitious.
For two weeks I am living in Jack’s house. I am feeling very good here. I have a nice room and all are very nice. I have breakfast and Supper in the house and I take sandwiches along for Lunch. In the business everything is alright and it seems to me as if. I would be there for a very long time already. In fact it will be three months next week. From my parents and Mirjam I got no news, what makes me very sorry. Mast week Mrs WOLKENBERG came and brought me greetings. I am sorry, she only spoke to Papa on the telephone. She says they are alright. Hanna is still working sometimes. Mrs FISCHER is living with them. I wrote to Adrienne GALIMIR and Jack called her up, last Sunday and she promised to look at for a sponsor for my parents. Jack and Ruth have been in Boston at the engagement of a cousin last week.
I will write to Felix too. it is very hard, to get letters from Germany now, and the mast was from December 29. To Mirjams 20th birthday I sent her 3 dollars. Renée lost her position in conssequence of the war. Mr and Mis Adita GALIMIR are in Biarritz. A few days ago, I had a meeting with SCHMUCKLERS. They are alright they only are worrying about their relations in V. Friday defined a dress which Ruth game me several weeks ago and than I went for a walk with the dog. Now I am sitting and writing to any sweetheart, my aunt and my parents. I have the intention to go to bed early, because tomorrow is wiorking day again.
I close with very much love, many good wishes and hoping and longing to see very, very soon. Yours Martha
Saint-Albans, 22 février 1940
Mon chéri
Bien que je n’aie reçu aucune nouvelle de toi depuis ta lettre du 12 janvier, j’espère sincèrement que tu vas bien. Je ne connais pas ta nouvelle adresse, c’est pourquoi je t’écris à ton ancienne adresse. Il y a trois semaines, nous t’avons envoyé tes papiers et nous espérons tous qu’ils sont déjà en France et que tu vas obtenir tes visas. J’aimerais que tu sois ici au plus vite. Tu me crois ?
Je viens de lire ce que Jack t’a écrit. Il plaisante, il n’a pas de travail pour toi pour l’instant, mais on va trouver quelque chose. Il doit juste raccommoder quelques costumes, alors il dit qu’il te les laissera.
Comment ça va ? Travaillez-vous et que faites-vous toute la journée ? Hier soir, j’étais chez Rose où j’ai donné une leçon à sa fille Jane. Ensuite, nous sommes allés chez Joe où Jack et Ruth m’attendaient. Nous sommes rentrés vers 13 h. Aujourd’hui, c’était un jour férié, l’anniversaire de Washington, et j’ai donc dormi jusqu’à 9 h. C’est une exception. La plupart du temps, je me lève à 6 h et samedi et dimanche à 8 h. Je dois donner trois leçons de piano en ce moment, et il est très ambitieux.
Je vis chez Jack depuis deux semaines. Je m’y sens très bien. J’ai une belle chambre et tout le monde est très gentil. Je prends le petit-déjeuner et le dîner à la maison et j’emporte des sandwichs pour le déjeuner. Au travail, tout va bien et j’ai l’impression que je vais y rester très longtemps. En fait, cela fera trois mois la semaine prochaine. Je n’ai aucune nouvelle de mes parents et de Mirjam, ce qui me désole profondément. La semaine dernière, Mme WOLKENBERG est venue me saluer. Je suis désolée, elle n’a parlé qu’à papa au téléphone. Elle dit qu’ils vont bien. Hanna travaille encore de temps en temps. Mme FISCHER vit avec eux. J’ai écrit à Adrienne GALIMIR et Jack l’a appelée dimanche dernier. Elle m’a promis de chercher une aide pour mes parents. Jack et Ruth étaient à Boston pour les fiançailles d’un cousin la semaine dernière.
J’écrirai aussi à Félix. C’est très difficile de recevoir des lettres d’Allemagne en ce moment, et le courrier date du 29 décembre. Pour les 20 ans de Mirjam, je lui ai envoyé 3 dollars. Renée a perdu son poste à cause de la guerre. M. et Mme Adita GALIMIR sont à Biarritz. Il y a quelques jours, j’ai eu un rendez-vous avec SCHMUCKLERS. Ils vont bien, ils se soucient seulement de leurs relations à V. Vendredi, j’ai choisi une robe que Ruth m’avait achetée il y a quelques semaines, puis je suis allée promener le chien. Maintenant, je suis assise et j’écris à ma tante et à mes parents. J’ai l’intention de me coucher tôt, car demain, c’est à nouveau le travail. Je termine avec beaucoup d’amour, beaucoup de bons vœux et l’espoir et le désir de te revoir très, très bientôt.
Ta Martha.




59 – Lettre du 19 mars 1940 de Leo à Luchon à Martha NY [Fichiers 5255 à 5259]
Luchon 19 march 1940
My dear Martha !
Today I received your letter from February 23 and I am aways glad to hear about you. This time I must wonder you write me that you don’t received any letters from me. I write to you in time and again. The last letters I wrote to you they are 24 February and 10 March and hope you had must received them. Don’t have so many sorrows my dear Martha I am always well and the day in which I will receive the visa will come very soon/ As to my engage I let to settle them. There are many people who have received their luggages and H. FEUER too. For I al not trusting as HICEM who promised to settle and pay for it. Sorrying and doing are two things. There are already 3 months ago, and every day very costly. I din’t know what will happen tomorrow. Nevertheless I know my purse will be get empty account this setting.
But I think it is also necessary. Meanwhile I have a little money for the living and I always reach from the Comite. Till I shall need for the Visa I hope perhaps to get it from the Comite too. On the other way which I wrote you to send anything is impossible now. If there will be opportunity of needing if I shall inform you. But I suppose I shall not be needing of it as to my friends are they doing the same as I. They thank for the greatings and send you many greatings too. It is very kind of ASHER to relief you in this case. The family ASHER as heard are a great capacity at HIAS. Don’t sorrow so about it. I have not yet received the pareel. It must be last as suppose. But you could ask it. Did you sent it in priority ? In the last week I was working with my friends in the field. There was a food eating. I wrote you in the last letter that I requested for the Visa de Sortie. According this I received a convocation to the next town in order to represent in this case for the commissaire. There are questions I have to answer and then he will send my papers to Washington and there it will be decided. As you see is it not so simple. But they are many cases now. Now may dear Martha don’t lose the patience. The will come to an end. Did you received the letter of 24 February with the news lawyer. I have chosen for you. Are you always gathering then ? I suppose it is no sens to ask for the money at the HIAS which you had paid for the card, but you had better please to send me another certificate one which I had lost at Marseille. Is the card you have paid by American Express always valid? It is only this certificate I need. I heard all the cards are sold till Juni. One have to show to the consul they paid card. about the spends on money don’t have so many sorrows. When I Shall come to you we will settle all this. When it will happer something I shall inform you. I hope you will be able to arrange something for the parents. Did you received some news from them. Many regards for them and for all our people.
Yesterday I was at Commissariat Special about matter of Visa de Sortie. He asked me for the dates etc. He was very polite and promised to settle it favorable. He stalled everything I told him. I hope to reach it in a short time if it will be possible. Heinrich FEUER already received it certainly he has a valid Austrian passport. Dawid was refused in this case because he has a Polish passport. A friend of mine who has the same passeport as I received it. In this case I am at six and seven. When I should get the Visas, I will go to Marseille. You can hardly imagine how I an andeavouring in this matter. The HICEM and Consulate at Marseille are very slowly. Therefore my dearest all takes a long time. But don’t we lose the patience. Let us hope the best. Today I received the letter inclosed from Jack aunt and all the family are so kind to you. It pleased me that you are exercising at piano now. So often I listen somewhere the play of piano I am always feeling heart pain, and I imagine to see you seating at ours. But I Hope my dear girlie that all our wishes will be released in a shirt time.
I was very glad to hear from you about Myrjam and her husband. I asked you already about aunt Freida. Did you received some news ? Now my dear Martha I close with many kisses in much love your Leo
Many greatings for Jack and Ruth and the best wishes.
Leo
Luchon, 19 mars 1940
Ma chère Martha !
J’ai reçu aujourd’hui ta lettre du 23 février et je suis toujours ravie d’avoir de tes nouvelles. Cette fois, je m’étonne que tu m’écrives que tu n’as reçu aucune lettre de moi. Je t’écris sans cesse. Mes dernières lettres datent du 24 février et du 10 mars, et j’espère que tu les as bien reçues. Ne sois pas si triste, ma chère Martha. Je vais toujours bien et le jour où je recevrai le visa viendra très bientôt. Quant à mes engagements, je les ai réglés. Beaucoup de gens ont reçu leurs bagages, et H. FEUER aussi. Car je n’ai aucune confiance en la HICEM qui a promis de régler et de payer. S’excuser et agir sont deux choses différentes. Cela fait déjà trois mois, et chaque jour est très coûteux. Je ne sais pas ce qui se passera demain. Néanmoins, je sais que mon portefeuille sera vide avec ce paramètre. Mais je pense que c’est aussi nécessaire. En attendant, j’ai un peu d’argent pour vivre et je sollicite toujours le Comité. En attendant, j’espère pouvoir l’obtenir également auprès du Comité. Par ailleurs, je t’ai écrit pour que tu ne m’envoies quoi que ce soit. Si j’en ai besoin, je t’en informerai. Mais je suppose que je n’en aurai pas besoin, car mes amis font la même chose que moi. Ils te remercient pour tes salutations et t’adressent également leurs plus sincères salutations. C’est très aimable de la part d’ASHER de t’aider dans cette affaire. La famille ASHER, comme je l’ai entendu dire, est très compétente à la HIAS. Ne t’en fais pas trop. Je n’ai pas encore reçu le visa. Il doit être en dernier, comme je le suppose. Mais tu peux leur réclamer. L’as-tu envoyé en prioritaire ? La semaine dernière, je travaillais dans les champs avec mes amis. Il y avait un repas. Je t’ai écrit dans ma dernière lettre que je demandais le visa de sortie. Suite à cela, j’ai reçu une convocation pour la ville voisine afin de me présenter au commissaire dans cette affaire. Il y a des questions auxquelles je dois répondre, puis il enverra mes papiers à Washington, où la décision sera prise. Comme tu le vois, ce n’est pas si simple. Mais les cas sont nombreux maintenant. Chère Martha, ne perds pas patience. Cela prendra fin. As-tu reçu la lettre du 24 février avec l’avocat que j’ai choisi pour toi ? Vous vous retrouvez donc toujours ? Je suppose qu’il est inutile de demander l’argent que tu as payé pour la carte à la HIAS, mais tu ferais mieux de m’envoyer un autre certificat, celui que j’ai perdu à Marseille. La carte que tu as payée par American Express est-elle toujours valable ? Je n’ai besoin que de ce certificat. J’ai entendu dire que toutes les cartes sont vendues jusqu’en juin. Il faut montrer au consul la carte payée. Concernant les dépenses, je n’ai pas trop de soucis. Quand je viendrai te voir, nous réglerons tout cela. Si quelque chose se produit, je te tiendrai au courant. J’espère que tu pourras arranger quelque chose pour les parents. As-tu eu de leurs nouvelles ? Plein de bonne chose pour eux et pour tout le monde.
Hier, j’étais au Commissariat spécial pour une question de visa de sortie. Il m’a demandé les dates, etc. Il a été très poli et m’a promis une solution favorable. Il a retenu tout ce que je lui ai dit. J’espère y parvenir rapidement, si possible. Heinrich FEUER l’a déjà reçu ; il possède certainement un passeport autrichien valide. Dawid a été refusé dans ce cas car il possède un passeport polonais. Un ami à moi, qui possède le même passeport que moi, l’a reçu. J’en suis à six et sept. Quand j’aurai obtenu les visas, j’irai à Marseille. Tu peux difficilement imaginer à quel point je suis en difficulté dans cette affaire. Le HICEM et le consulat de Marseille sont très lents. C’est pourquoi, ma chèrie, cela prend beaucoup de temps. Mais ne perds pas patience. Espérons le meilleur. J’ai reçu aujourd’hui la lettre ci-jointe de la tante Jack et toute la famille est si gentille avec toi. Je suis ravi que tu t’exerces au piano maintenant. J’écoute si souvent quelque part jouer du piano que j’ai toujours mal au cœur, et j’imagine te voir assis à notre table. Mais j’espère, ma chère petite, que tous nos vœux se réaliseront en un rien de temps.
J’ai été ravie d’avoir de tes nouvelles, de Myrjam et de son mari. Je t’ai déjà demandé des nouvelles de tante Frieda. As-tu eu des nouvelles ? Ma chère Martha, je termine avec de gros bisous et beaucoup d’affection de ton Léo.
Meilleures salutations à Jack et Ruth et tous mes vœux de bonheur.
Léo





60 – Lettre du 24 et 26 mars 1940 de Martha NY à Leo aux Sables d’Olonne [Fichiers 5248 à 5251]
Saint-Albans March 24, 40
Mon chéri,
I am awful sorry that we don(t received any news from you since your letter from February first. Only hope that you are in good health may dear and every thing is alright. If you would only come soon. I don’t understand, that it takes such a long time for you to come here. Rosa ZINDERS husband came past week, but he lives with his relations. She intends to take an apartment. I thing, when you will come, we look out for a room. How do feel and what are you doing ? I am going to telle you that I did last week. On Monday I had a piano lesson. Tuesday I was in Oncle Herman house. Wednesday I was home. Thursday I met SCHMUCKLERS. We always met a his firm and have supper together. We eat in en automatically. Usually people eat and go. We always have a long chat together. Afterwards I went to Joes house where Jack and Ruth were waiting for me. On Friday I was at service in the Tempel. They intend to build a new synagogue. For this reason we had a show last night. It was very nice and would have been much nicer, when I would have had my Kutzibombe near me. Yesterday afternoon we have been in your aunt Heina’s house. She always is very nice. She wanted to give me anything and so she gore a pair of nice stockings into my pocket bock. She still is very young but grand mother. Has twi sweet grandchildren. Her husband is very nice too. Then we went to Pepi and Rosa. Last week I had a postcard fromm Otto HIRSCHHOM sister and Family POLLACK who come a short time ago and one card from a cousin and her husband of Miss ROSENBERG. I will try to meet them. Felix GALIMIR asked some of his friend for an affidavit for my parents but was not successfully. I really don’t know what to do helping them. It is so bad. Tomorrow I will go to see oncle Herman and family. Lisl had two fashion shows last week. It was in my business time, so I couldn’t go there. Thursday we believe that Joe and his wife will come to see us.
26 March
It is Monday already and my Lunchtime now. I am eating an apple and writing to you. I think I am going to finish this letter in German. I hope very much to have you here to Pessach, but if it shouldn’t be I wish you at any case the best in the world. Du sollst immer gesund und glücklich sein und bald sei. Deinen Frauli kommen. Ich muss nur aufhören und werde abends bei der Hauptpost schliessen, da der Clipper morgen bruh geht.
Mein Programm hat sich geändert. Onkel Herman schrieb mir ins Geschäft, dass ich morgen kommen soll, da H. Schwester zu ihnen kommt. Sie hat glaube ich die Eltern gesprochen.
Ich bin jetzt bei der Post und hoffe wenn ich nachhause komme ein langes liebes Briefe von dir vorzufinden.
Schliesse mit Grüssen und Küssen.
Deine Dich sehr liebende
Martha
Hatte einen Brief von deiner Freundin Herta, sie arbeitet nacht in einem Spital als Pellegrin oder evas ähnliches. Erna WEINSTEIN ist in Englischer rechiratet.
Saint-Albans, 21 mars 1940
Mon chéri,
Je suis vraiment désolée que nous n’ayons pas eu de tes nouvelles depuis ta lettre du 1er février. J’espère seulement que tu es en bonne santé, mon chéri, et que tout va bien. Si seulement tu pouvais venir bientôt. Je ne comprends pas que tu mettes autant de temps à venir. Le mari de Rosa ZINDER est arrivé la semaine dernière, mais il vit chez sa famille. Elle a l’intention de prendre un appartement. Je pense que, quand tu viendras, nous chercherons une chambre. Comment te sens-tu et que fais-tu ? Je vais te dire ce que j’ai fait la semaine dernière. Lundi, j’ai eu une leçon de piano. Mardi, j’étais chez Oncle Herman. Mercredi, j’étais à la maison. Jeudi, j’ai rencontré les SCHMUCKLER. Nous avons visité son entreprise et avons dine ensemble. Nous avons été dans un Automat. Habituellement, les gens mangent et partent. Nous avons toujours une longue conversation ensemble.Ensuite, je suis allée chez Joe, où Jack et Ruth m’attendaient. Vendredi, j’étais à l’office au Temple. Ils prévoient de construire une nouvelle synagogue. C’est pourquoi nous avons eu un spectacle hier soir. C’était très agréable, et cela aurait été encore plus agréable si j’avais eu mon Kutzibombe près de moi. Hier après-midi, nous étions chez ta tante Heina. Elle est toujours très gentille. Elle voulait me donner n’importe quoi, alors elle a glissé une paire de jolis bas dans mon sac à main. Elle est encore très jeune, mais grand-mère. Elle a deux adorables petits-enfants. Son mari est très gentil aussi. Ensuite, nous sommes allées chez Pepi et Rosa. La semaine dernière, j’ai reçu une carte postale d’Otto HIRSCHHOM, de sa sœur et de la famille POLLACK, venus récemment, ainsi qu’une carte d’une cousine et de son mari, de Mlle ROSENBERG.Je vais essayer de les rencontrer. Félix GALIMIR a demandé à certains de ses amis une déclaration sous serment pour mes parents, mais sans succès. Je ne sais vraiment pas quoi faire pour les aider. C’est tellement grave. Demain, j’irai voir oncle Herman et sa famille. Lisl a organisé deux défilés de mode la semaine dernière. C’était pendant mes heures de travail, donc je n’ai pas pu y aller. Jeudi, nous pensons que Joe et sa femme viendront nous voir.
26 mars
C’est déjà lundi et c’est l’heure de déjeuner. Je mange une pomme et je t’écris. Je pense que je vais terminer cette lettre en allemand. J’espère vraiment te voir à Pessah, mais si ce n’est pas le cas, je te souhaite tout le meilleur du monde. Je te souhaite une bonne santé et un bonheur absolus, et que tu reviennes bientôt chez ta petite femme. Je dois juste m’arrêter à la poste ce soir, car le paquebot part demain.
Mon emploi du temps a changé. Oncle Herman m’a écrit au magasin pour que je vienne demain, car la sœur de H. vient leur rendre visite. Je crois qu’elle a parlé aux parents.
Je suis à la poste en ce moment et j’espère trouver une longue lettre affectueuse de toi à mon retour.
Je termine par des salutations et des baisers.
Ton aimée
Martha
J’ai reçu une lettre de ton amie Herta ; elle travaille de nuit à l’hôpital comme pharmacienne ou quelque chose comme ça. Erna WEINSTEIN est enregistrée en anglais.




61 – Lettre du 24 mars 1940 de Ruth et Jack WEINRIB NY à Leo [Fichier 5252]
My Dear Leo
On Oct 15/39 I wrote a letter to Martha at Chateaubriand and I found out later that she never received the letter because she left for America before the lettre was received. I have the feeling somehow that this letter will suffer the same fate. We here have decided, for no Good reason, that you will arrive in New York on April 9th at 6:30 o’clock in the evening. So for we have no word from you. When you can got your visa so perhaps our decision as in the time of your arrival was premature. You may be sure that everything here is ready for your arrival, especially Martha. Everyone here is well including Mother, your Aunt Anna, she is now out of the hospital and her broken leg will be well soon. Today is Purim and Martha has eaten so many « Haman tashchen » that she will not be able to eat any more for a week. We invited Martha to come to hear the « Magillah » but Martha refused saying that you will be able to give her a big « Magillah » when you arrive in America. We lass no more news and send you all our best wisher.
Ruth and Jack Weinrib
Mon cher Léo
Le 15 octobre 1939, j’ai écrit une lettre à Martha à Châteaubriand et j’ai appris plus tard qu’elle ne l’avait jamais reçue, car elle était partie pour l’Amérique avant. J’ai le sentiment que cette lettre subira le même sort. Nous avons décidé, sans raison valable, que tu arriverais à New York le 9 avril à 18h30. Nous n’avons donc aucune nouvelle de toi. Quant à la date de ton arrivée, notre décision était peut-être prématurée. Sois sûr que tout est prêt ici pour ton arrivée, surtout Martha. Tout le monde va bien, y compris maman et ta tante Anna. Elle est sortie de l’hôpital et sa jambe cassée sera bientôt guérie. Aujourd’hui, c’est Pourim et Martha a mangé tellement de « Haman tashchen » qu’elle ne pourra plus rien manger avant une semaine. Nous a invité Martha à venir écouter le « Magillah », mais Martha a refusé, prétextant que vous pourriez lui offrir un grand « Magillah » à votre arrivée en Amérique. Nous n’avons plus de nouvelles et t’adressons nos meilleurs vœux.
Ruth et Jack Weinrib
62 – Lettre du 26 mars 1940 de Leo de La Roche-sur-Yon à Martha NY [Fichiers 5246 à 5247]
La Roche 26 Marz 1940
Mein Liebstes,
Hoffe Dich im Besitze meines Clipper Briefes den ich am 10 Marz weggeschickt. Inzwischen bekam ich von Dir am nächsten Tag wie ich vom Urlaub zurückkam. Deinen lezte Brief mit normaler Post vom 22 Februar und einem per Clipper vom 29 Februar.
Du kannst Dich wohl denken wie ich mich freute. Habe deshalb nicht gleich geantwortet, weil ich einige Tage warten wollte um Dir einer Clipper Brief zu schreiben. Nachdem ich heute von Dir wieder einen Clipper Brief bekam von 18 MArz mit welchen ich mich riesig freute. Ich will also keine grosse Schulden anhäufen lassen (weil ich mich schon fürchte…) Tue ich es heute mein Liebstes und Dir gleich antworten. Leider kann ich Dir nach immer nichts konkretes mitteilen bezüglich meines Visums. Wie ich Dir schon Schriebe muss ich nicht sehr kurze Zeit warten. An den Tage welchen ich ins Lager zurück gefahren bin, habe ich noch einen Sprung zum Consul gemacht. Es war zu mir sehr hofl. meine Akten herausgenommen und sagte mich ich soll mich gedulden. Er erwartet jeden Tag Quoten NuMMern und ich sei von den angeforderten an der achten Stelle. Also ich hoffe mit der nächsten « De Grasse » ungefähr Mitte Mai fahren zu kommen. Mich ist schon bestimmt immer in Mai zu reisen wie Dir schon bekannt ist. Also mein Theuerstes, die Zeit geht sehr rauch und der Mensch hält alles Durch. Hoffentlich kommt für jetzt die Schöne Zeit. Es tut mir sehr leid dass ich mit Dir diesen Pesah wahrscheinlich, schon aus technischen Gründen nicht beisammen sein kann. Im Gedanken bin ich aber mich bei Dir, da die Pesach-Tage für uns die Schönsten waren. Dafür wird uns der schöne Jahre schenken.
Ich bin hier in La Roche gut aufgehaben und hau froh sein das ich nicht beim fr. Mil. bin wie man mich nehmen wollte. Habe hier ein schönes Leere mit einem Wart es ist ein Sanatorium gegen früher. Vor allen freie Menschen und nicht mehr unter Bewachung. Von mehreren Kameraden sind die Frauen hergezogen und mahnen und haben hier in der Nähe sehr billig. Vorige Woche habe ich die Frau OBERLANDER komengelern welche Dich herzlicht grüssen lässt. Hoffentlich werde ich mit Dir mein Mädi auch bald beisammen sein und auch bald die Eltern. Ja wäre Du an die Eltern schreibst vergesse nicht bitte Sie sollen Dir die Manuskripte mit Schreibmaschine von meiner Maler Lehrzeit einsenden. Und was ist mit der Tante Frieda… Weisst Du überhaupt die adresse in England. Das war ich bei Gurs habe ist eben für den politischen. Ich habe noch nach nicht veranlasst, wie ich höre macht die HICEM Schwierigkeiten. Also warten wir noch die Kurse Zeit. Bade dass Du keine Verbindung bekommen kannst mit Sabina. Ich hätte so gerne die Adresse von der Tante (Vaters Schwester) erfahren. Versuche einmal durch Rote Kreuz zu schreiben? Heute oder morgen erde ich an die Grete schreiben. Wann Du schreibst, lasse Sie von mir herzlichtes Grüssen wie auch die ?.
Es freut mich mein Liebes dass Du Dich gesund und muntes fühlst. Dass Du dich wirst brauchst Du keine Angst zu haben. Ich weiss Du Lumperl – ist übertrieben und übrigens mir wird es nicht unsympathisch sein. Die gerne möchte ich schon bei Dir sei.
Auch spielen möchte ich Dich hören wie ich es immer tat. Mochte auch wenn ich Zeit haben werde einwenig spielen lernen. Dann werden wir Jack ich zusammen mit 2 Finger etwas spielen können. Bitte richte von an Ruth-Jack die besten Grüsse aus. For Jack wemer Dich wiegt soll er Dein Gewicht in 10 bis 14 Tagen voraus das Du jetzt schon mehr als 310 Kilos haben wirst.
Was wäre für Arbeit die er für mich hätte ? Wie ich höre finden Männer in Army schwerer Arbeit als Trauen. Aber ich mache mich trotzdem keine Grosse Sorgen. Wenn ich nur schon bei Dir wäre. Wie geht es den Onkel Herman und Familie. Was macht Lisl ? führt die weiter ihr Geschäft ? Wie geht es den KONIGSBERG und Frau. Was haben Die SCHMUCKLERS erzählt . Die Juli lasse ich schön grüssen. Kommt mit Ihr hie und da zusammen kommen. Sie hat Dich lange ins Herzgeschlassen und Dich mit immer gehabst.
Ich lasse sonst alle Bekannten herzhohl Grüssen. Besonders herzliche Grüsse an die Tante Anna. Werde ich nächstens daran schreiben.
Schliesse mit herzlichen Grüssen, umarme Dich und küsse Dich unnigst. Dein dich sehr sehr liebender.
Leo
Auf baldiges Wiederschen !!!
La Roche, 26 mars 1940
Ma chérie,
J’espère que tu es en possession de ma lettre du paquebot, que je t’ai envoyée le 10 mars. Entre-temps, j’ai reçu ta dernière lettre le lendemain de mon retour de congés. C’était ta dernière lettre par courrier ordinaire, datée du 22 février, et une autre par paquebot, datée du 29 février.
Tu imagines sans doute ma joie. C’est pourquoi je n’ai pas répondu tout de suite, car je voulais attendre quelques jours pour t’écrire une lettre par paquebot. Après avoir reçu une autre lettre par paquebot de toi aujourd’hui, datée du 18 mars, pour laquelle j’étais incroyablement heureux. Je ne veux donc pas accumuler de dettes importantes (car j’ai déjà peur…), je vais le faire aujourd’hui, ma chérie, et te répondre immédiatement. Malheureusement, je ne peux toujours rien te dire de concret concernant mon visa. Comme je t’ai déjà écrit, je n’aurai pas à attendre très longtemps. Le jour de mon retour au camp, je suis passée voir le consul. Il a été très gentil avec moi. Il a sorti mes dossiers et m’a dit d’être patient. Il attend des quotas chaque jour, et je suis huitième parmi ceux demandés. J’espère donc pouvoir voyager sur le prochain « De Grasse » vers la mi-mai. Comme tu le sais, je suis toujours déterminé à voyager en mai. Alors, ma chèrie, le temps passe vite et on endure tout. J’espère que les beaux jours arriveront. Je suis vraiment désolé de ne pas pouvoir être avec toi pour Pessah, pour des raisons techniques. Mais je pense à toi, car les jours de Pessah ont été les meilleurs pour nous. En retour, le Seigneur nous accordera de nombreuses années de bonheur.
Je passe un bon moment ici à La Roche et je suis content de ne pas être dans l’armée comme on voulait m’y mettre. J’ai un joli logement, vide, avec un gardien, c’est un ancien sanatorium. D’abord, des gens libres, et non plus sous surveillance. Les épouses de plusieurs camarades ont déménagé ici et font leur devoir, et elles ont des logements très bon marché à proximité. La semaine dernière, j’ai rencontré Mme Oberlander, qui t’adresse ses plus chaleureuses salutations. J’espère que nous serons bientôt ensemble, ainsi que mes parents. Oui, si tu écris à mes parents, n’oublies pas de leur demander de t’envoyer les manuscrits dactylographiés de mon apprentissage de peinture. Et tante Frieda… Connais-tu seulement son adresse en Angleterre ? C’est ce que j’ai reçu de Gurs, c’est pour les politiques. Je n’ai pas encore donné suite, mais j’ai entendu dire que HICEM avait des problèmes. On attendra donc le moment venu. C’est dommage que tu n’ais pas de relation avec Sabina. J’aimerais beaucoup connaître l’adresse de ma tante (la sœur de mon père). Essaie d’écrire par l’intermédiaire de la Croix-Rouge ? .J’écrirai à Grete aujourd’hui ou demain. Quand tu lui écriras, tu lui transmettras mes plus chaleureuses salutations, ainsi que ?.
Je suis content, ma chèrie, que tu te sentes en bonne santé. Tu n’as pas à t’inquiéter de ton rétablissement. Je sais, mein Lumperl, c’est exagéré et, au fait, ça ne me dérange pas. J’aimerais vraiment être avec toi.
J’aimerais aussi t’entendre jouer comme je l’ai toujours fait. J’aimerais aussi apprendre à jouer un peu quand j’aurai le temps. Comme ça, Jack et moi pourrons jouer quelque chose ensemble avec deux doigts. Transmets mes salutations à Ruth-Jack. Quant à Jack, qui te pèse, il devrait prédire ton poids dans 10 à 14 jours, car tu pèses déjà plus de 310 kilos.
Quel genre de travail me donnerait-il ? J’ai entendu dire que les hommes dans l’armée trouvent le travail plus difficile que le mariage. Mais je ne m’inquiète pas trop. Si seulement j’étais déjà avec toi. Comment vont l’oncle Herman et sa famille ? Que fait Lisl ? Gère-t-elle toujours son entreprise ? Comment vont les KÖNIGSBERG et leurs épouses ? Qu’ont dit les SCHMUCKLERS ? Je transmets mes meilleures salutations à ? . Rencontre-la de temps en temps. Elle te porte dans son cœur depuis longtemps et t’a toujours aimé.
J’adresse mes plus chaleureuses salutations à toutes mes connaissances. Je salue particulièrement tante Anna. Je lui écrirai bientôt.
Je termine par mes plus chaleureuses salutations, un gros câlin et un gros bisou. Bien à toi.
Léo
À bientôt !!!


63 – Lettre du 10 avril 1940 de Leo de La Roche-sur-Yon à Martha NY [Fichiers 5244 à 5245]
La Roche 10 April 1940
Mein liebes Mädi !
Heute erfreute ich mich wieder mit Deinem letzte Briefere von 2 April. Ich freue mich dass Du gesund bist und auch mal lustig bist. Wie freute mich die Nachricht von der Sabina. Leider ist es mir nicht gerlässig bin zu schreiben. Schreibe ihnen bitte wie es mir geht und wo ich bin und helfe bald zu Dir zu kommen. Ich lasse Sie herzlicht grüßen wie auch den Vater, Moses und Familie und wünsche Ihnen alles Beste. Es freut mich dass Du gute Nachrichten von der lieben Gretl hast und dass sie bald heiraten wird. Es soll nur mit Masel sein. Ich werde Ihr wahrscheinlich dieser Tage schreiben, obwohl ich derzeit sehr schreibfaul bin. Ich weiss selbst nicht warm. Ich lerne auch sehr wenig Englisch. Am Abend wird man in dieser grossen Ehawruse unwürkirlsch immer abgelenkt und gestorbt. Mein Englisch Lehrer hat jetzt auch keine Zeit, da seine Frau in der Nähe wohnt so kommt er Dach lieber mit ihr zusammen was ich sehr gut verstehe. Es war nach der einige was mich zu lernen gejagt hat. Bei mich meine Lumperl deshalb nicht böse und macht Dir darüber auch keine Sorgen. Dein Burli wird es um Lande bald erlernen. Rosenzweig hat uns schon seit einigen Tagen verlassen und bekommt morgen sein Visum. Er ist am 25 Marz 1938 registriert. Wir waren überal beisammen dass et mich jetzt direkt fehlt. Er ist ein sehr guter Kamerad. Du wunderst Dich das Herman früher fahren konnte. Es ist ehen sein Glück, dass seine Papiere in Paris und nicht in Nantes waren. Ich glaube in Nantes geht es nicht mit hascheren Dingen zu. Es ist jetzt wieder ein neuer Consul dort. Wenn es Dir möglich ist in Paris beim General Consulat zu unterviennieres. Schreibe es wundert Dich dass Dein Mann obwohl er am 2 May 1938 registriert, kannt mal immer nicht daran, wo aus Paris schon Leute die am 15 May 1938 registriert ihr Visum bekommen haben. Also in sehr hofl. Form. ich werde auch schreiben.
Ich hoffe aber trotz dem sehr bald darau zu kommen. Wenn ich nicht ende Mai be Dir bin so werde ich im Juni fahren kömmen.
Von den Eltern erhielt ich vorgestern einen sehr netten Brief. Sie sind gesund und würden sich sehr freuen mit uns bald beisammen sein zu kommen. Teilten mich auch mit dass die Gretl bald heiraten wird. Sie lernen fleissig Englisch mehr als ich. Den Papa scheint gut gelaunt zu sein. Bis sol komme werde ich vielleicht durch jemanden Zum Affidavit helfen kommen. Frage die Sabina um die Adresse der Tante Sara Sperling New York.
Es möchte mich sehr freuen so liebe wie meinige. Der Papa schreibt mich auch er hat schon die Bewilligung für unsere Sachen bekommen und sie waren schon am Wege zu Dir. Hoffentlich kommt es gut am. Der am mich beigelegter Brief von der Tante war nicht in Couv. Von aber mit Rehsende entfernt. Schade. Ja ich wollte dir sagen dass es sehr günstig wäre wenn HICEM dem guten Willen zeigt und wonigstens mit 25-50 dollars berteirt fur die Schiffskarte. Sie geben sich sogar sehr viel Mühe und helfen sogar zu Visum. Für ROSENZWEIG hat sein Schwester der HICEM für die ganze Karte geschickt. Die haben ihn aus in 3 Tagen bekam er würklich die Vorladung zum Consulat.
Ich glaube die Karte hatte damit zu tun. KOHN est vielleicht auch dieser Meinung. Oder es ist von uns eine Girbildrig. Ich überlasse es Dur und mache halt was Du verstehst und die Verwandten. Mein Weibi ist and gerscheit genug. Diesmal schreibe ich am Ruth Jack nicht daran, sie sollen uns deshalbe nicht wäre sein.
Ich lasse sie herzlicht Grüssen wie auch die Tante und alle Lieben.
Herzliche Grüsse am Onkel Herman, Tante Mitzi und Liesl.
Dir mein Liebes sende ich viele herzliche Grüsse und sehr viele einige Küsse. Dein Dich sehr liebender
Leo
(Welchen endlich bald so fur uns zu kommen wird)
Herzliche Grüsse und alles Gute Tenenbaum
La Roche, 10 avril 1940
Ma chère Mädi !
Aujourd’hui, j’ai encore été ravi de ta dernière lettre du 2 avril. Je suis content que tu sois en bonne santé et parfois joyeuse. J’étais si heureux d’avoir des nouvelles de Sabina. Malheureusement, je ne peux pas écrire. Écris-leur de mes nouvelles et de l’endroit où je suis, et aide-les à te joindre rapidement. Je leur adresse mes plus chaleureuses salutations, ainsi qu’à ton père, Moses et à ta famille, et je leur souhaite le meilleur. Je suis heureux que tu aies de bonnes nouvelles de ma chère Gretl et qu’elle se marie bientôt. C’est seulement par hasard. Je lui écrirai probablement un de ces jours, même si je suis très paresseux pour écrire en ce moment. Je ne sais pas quoi faire moi-même. J’apprends aussi très peu l’anglais. Le soir, on est toujours distrait et on s’ennuie dans cette grande maison. Mon professeur d’anglais n’a pas le temps non plus en ce moment, car sa femme habite à proximité, alors il préfère passer du temps avec elle, ce que je comprends très bien. Au bout d’un moment, j’ai eu envie d’apprendre quelque chose. Ne m’en veux pas, ma petite Burli, et ne t’inquiète pas non plus. Ton frère l’apprendra bientôt en faisant le tour du pays. Rosenzweig nous a quittés il y a quelques jours et recevra son visa demain. Il est enregistré le 25 mars 1938. Nous étions partout ensemble, alors il me manque terriblement maintenant. C’est un très bon ami. Tu es surprise qu’Herman ait pu partir plus tôt. C’est une chance qu’il ait ses papiers à Paris et non à Nantes. Je ne pense pas que les choses soient trop compliquées à Nantes. Il y a un nouveau consul maintenant. Si tu peux, rends-toi au consulat général à Paris. Écris-moi que tu es surprise que ton mari, bien qu’enregistré le 2 mai 1938, ne sache toujours pas où les Parisiens enregistrés le 15 mai 1938 ont déjà reçu leur visa. Alors, très poliment. Je t’écrirai aussi.
J’ai reçu une très gentille lettre de mes parents avant-hier. Ils sont en bonne santé et seraient ravis de nous rejoindre bientôt. Ils m’ont aussi annoncé que Gretl allait bientôt se marier. Ils apprennent l’anglais avec assiduité, plus que moi. Papa semble de bonne humeur. Peut-être que quelqu’un pourrait m’aider avec la déclaration sous serment d’ici là. Demande à Sabina l’adresse de tante Sara SPERLING à New York.
Je serais très heureux que tu sois aussi ? que la mienne. Papa m’a également écrit pour me dire qu’il avait déjà reçu l’autorisation pour nos affaires et qu’elles étaient déjà en route. J’espère que tout arrivera à bon port. La lettre de ma tante que j’ai jointe n’était pas à ?, mais à proximité de ?. Quel dommage. Oui, je voulais te dire que ce serait très utile si la HICEM faisait preuve de bonne volonté et contribuait au moins de 25 à 50 dollars pour le billet de bateau. Ils font beaucoup d’efforts et aident même pour les visas. Pour Rosenzweig, sa sœur a envoyé la carte complète à la HICEM. Ils l’ont fait sortir et, trois jours plus tard, il a reçu une convocation au consulat. Je pense que la carte y est pour quelque chose. Peut-être que Kohn le pense aussi. Ou alors c’est une photo de nous, ?. Je te laisse faire et je fais ce que toi et ta famille comprenez. Ma femme est assez intelligente. Cette fois, je n’écris pas à Ruth Jack, donc ils ne devraient pas être avec nous.
Je lui adresse mes plus chaleureuses salutations, ainsi qu’à ma tante et à tous mes proches.
Mes plus chaleureuses salutations à oncle Herman, tante Mitzi et Liesl.
À toi, ma chèrie, je t’envoie mes plus chaleureuses salutations et plein de bisous. Ton très affectueux
Léo
(Qui viendra enfin nous chercher bientôt)
Mes plus chaleureuses salutations et tous mes meilleurs vœux, Tenenbaum


64 – Lettre du 11 avril 1940 de Martha NY à Leo [Fichiers 5241 à 5242]
Saint-Albans April 11, 1940
Mein teures Burli,
Mit grosser Freude hat dein letzte Brief von 26 Marz erhalten. Sehr gefreut habe mich mit Herr HERMANNS Anruf. Ich war so aufgeregt, dass ich eine Fieberblase bekam. Gestern hat es mich bei Onkel Hermann angerufen und Samstag wenn seine Frau nach New York kommen wird, werden wir eine Zusammen kommt verfreden. Damm muss er mir nicht ganz genau berichten. An den Eltern habe Post. Doch bin ich immer sehr traurig, da ich niemand finden kam. Ich werde sich wigstens Dich mein Teures bald hier haben. Ich werde es kann glauben, wenn es weit sein wird. Jack hat auch wieder ein Schreiben von Deinen Cousine dass die Papiere in Ordnung sind. Mit dem selben Schiff wie HERMANN, kam auch Herr JELLINEK und Familie. hast Du Dich für LEDERERS interessiert ? Ich bin sehr froh, dass er Dir soweit gut geht. Welche Frauen sind dem in eurer Nähe. Lasse Frau OBERLANDER für Grüsse danken und erwiedere selbe aufs Herzlichste. Habe ich Dich nicht Deine Matermannskripte schon seinerzeit eingesandt ? Dr MOLLERS Adresse habe ich bereits und ihm auch schon wegen Tante Frieda geschrieben. Hast Du denn Deins weg gegeben ? Das wäre schade aber kranke Dich nicht, da kam schon halt nichts machen. Hier wäre dies günstiger. Was machen eigentlich TENENBAUM und SUSSMAN. Hast Du Frau GUGGENHEIM und unseren Herrn FLANDRE geschon ? Dass wir von der Sabina eine Karte hatten schrieb ich Dir bereits. Habe im die Adresse von Vaerts Schwester angefragt. Mirjam dürfte dermächst heiraten, ich habe ihr auf jeden Fall schon einen Gratulations Brief geschrieben und im unseren und Eltern Nansen ein paar Geschichten. Auch Onkel Hermann hat ihr 5 geschickt Gott soll geben, dass alles gut geht. Ich bin so froh dass sue so gesund ist. Jack ärgert sich dass ich so viele Briefe schreibe und so viele Besuche mache und für seine Klavierstunden keine Zeit habe. Übrigens ist auch er fast wie Zuhause.
Für mein Buch werde ich schon Zeit haben. Jacks Arbeit betrifft sagt er im Scherz immer wenn etwas zu richten ist, er lass für Dich. in Wirklichkeit ist er selbst auch Seher geschickt. Wegen Arbeit werden wir schon sehen. Erst komme mal hier. Beil Onkel Hermann ist alles in Ordnung. Liserl ist sehr fleissig. Sie lassen Dich jedes mal herzlicht grüssen. KONIGSBERGS geht es ganz gut. Ebenst SCHMUCKLERS. Besonders gut scheint es den beiden TOBINETZ zu gehen. Sonntag war ich mit SCHMUCKLERS und Heini im Kino uns sogenannten « Radio City » bei einem wunderbares Film « Rebekka ». Ich warte schon mit Sehnsucht wist Dir mein Teures auszugehen. Der Tante geht es schon besser. Ich wohne noch bei Jack und habe jetzt darauf bestanden eine Kleinigkeit zu bezahlen.
Werde ca R in der Woche geben. Wenn Du Feuerzeuge hast kannst Du versuchen dort an den Mann zu bringen? Mein Liebes scheinbar werden wir Deinen Geburtstag auch nichts gemeinsam verbringen kömmen. Diesen feiern wir aber sobald Du kommst. Wie gehts mit Englisch. Eugen ist schon hier. Eigentlich bin ich bei ENGENS, HIRSCHLOSSZ Schwester, Onkel Hermann und FISCHERS für kommende Woche eingeladen. Habe mir den Amerikanische Sommerhut gekauft. Etwas versucht aber ganz herzig SCHMUCKLER hat Aufnahmen gemacht. Wenn sie gut werden sende ich sie Dir ein. Bei mir ist alles in Ordnung nur zum Schlafen habe ich nicht viel Zeit. Wenn Du kommst, werden wir viel schlafen, einverstanden ? Also mein Kleines, vor Pessach und vor Allens zu Deinen Geburtstag alles erdenklich Gute und Schöne. Gesundheit und alles was Du wünscht. Wenn Du an die Eltern schreibst, kannst Du für die Onkeln beilegen. Dass Tante Mathilde bei den Eltern wohnt dürftest Du ja wissen. Ich mache mir Sorge wegen der Mutti dusberzügl. Mutti kocht auch für Sie. Aber mein Burli bleibe gesund schreibe bald und sei innigst mannt und geküsst von Deinen Dich seht liebenden.
Martha
Saint-Albans, le 11 avril 1940
Mon cher Burli,
J’ai reçu ta dernière lettre du 26 mars avec une grande joie. J’étais très heureux de l’appel de M. Hermann. J’étais tellement excité que j’en ai attrapé un bouton de fièvre. Hier, oncle Hermann m’a appelé, et samedi, quand sa femme viendra à New York, nous organiserons une rencontre. Il n’a pas besoin de me donner de détails précis. J’ai du courrier pour mes parents. Mais je suis encore très triste de n’avoir trouvé personne. J’espère te voir bientôt, mon chéri. Je pourrai y croire quand ce sera loin. Jack a aussi une autre lettre de ta cousine disant que les papiers sont en règle. M. JELLINEK et sa famille sont également arrivés sur le même bateau qu’HERMANN. Étiez-vous intéressé par LEDERER ? Je suis très content qu’il se porte bien jusqu’à présent. Quelles femmes y a-t-il près de chez vous ? Je tiens à remercier Mme OBERLANDER pour ses salutations et à lui les rendre très cordialement. Ne t’ai-je pas déjà envoyé tes certificats de baptême ? J’ai déjà l’adresse du Dr MOLER et je lui ai écrit au sujet de tante Frieda. As-tu donné le tien ? Ce serait dommage, mais ne tombe pas malade, on ne pourrait rien faire. Ce serait moins cher ici. Que font TENENBAUM et SUSSMAN au juste ? Avez-vous eu des nouvelles de Mme GUGGENHEIM et de notre Monsieur Flandre ? Je t’ai déjà dit que nous avons reçu une carte de Sabina. Je lui ai demandé l’adresse de la sœur de ?. Mirjam doit bientôt se marier ; en tout cas, je lui ai déjà écrit une lettre de félicitations et quelques histoires pour nous et ?. Oncle Hermann lui en a aussi envoyé cinq. Dieu veuille que tout se passe bien. Je suis si heureuse qu’elle soit en si bonne santé. Jack est contrarié que j’écrive autant de lettres et que je fasse autant de visites et que je n’aie pas le temps pour ses cours de piano. D’ailleurs, il se sent presque chez lui aussi. J’aurai le temps de lire mon livre. Quant au travail de Jack, il dit en plaisantant qu’il te le laissera dès qu’il aura besoin d’être réparé. En réalité, il est lui-même ? . On verra pour le travail. D’abord, viens ici. Tout va bien avec oncle Hermann. Liserl est très travailleuse. Ils te saluent chaleureusement à chaque fois. Les KÖNIGSBERG se portent plutôt bien. Les SCHMUCKLER aussi. Les deux TOBINETZ semblent particulièrement bien se porter. Dimanche, je suis allée au cinéma avec les SCHMUCKLER et Heini, voir le film à « Radio City », « Rebekka ». J’attends déjà avec impatience ta sortie, mon chèri. Ma tante va déjà mieux. Je vis toujours chez Jack et j’ai insisté pour payer un petit quelque chose. Je distribuerai environ ? par semaine. Si tu as des briquets, pourrais-tu essayer de les vendre là-bas ? Mon chèri, on dirait qu’on ne pourra pas fêter ton anniversaire ensemble. Mais on le fêtera dès ton arrivée. Comment va ton anglais ? Eugen est déjà là. En fait, je suis invitée chez les ENGEN, la sœur de HIRSCHLOSSZ, Oncle Hermann et les FISCHER pour la semaine prochaine. J’ai acheté le chapeau d’été américain. C’est un peu un essai, mais SCHMUCKLER a pris quelques photos. Si elles sont bonnes, je te les enverrai. Tout va bien, je n’ai juste pas beaucoup de temps pour dormir. Si tu viens, on dormira beaucoup, d’accord ? Alors, mon « petit », avant Pessah et surtout pour ton anniversaire, je te souhaite tout le meilleur et le bonheur imaginables. Bonne santé et tout ce que tu désires. Si tu écris à tes parents, tu peux inclure un mot pour tes oncles. Tu sais sans doute que tante Mathilde vit chez ses parents. Je m’inquiète pour maman. Maman cuisine aussi pour elle. Mais mein Burli, prends soin de toi. Écris-moi vite et sois accueilli chaleureusement et embrassé par les tiens, qui t’aiment beaucoup.
Martha


65 – Lettre du 27 avril 1940 de Martha NY à Leo [Fichiers 5548 à 5549]
Saint-Albans, April 27, 1940
Mein Theuerstes,
Bekomme leider schon lange keine Post von meinen Burli. Gerade jetzt warte ich schon sehr ungeduldig, da ich immer hoffe, dass mein Liebes, vielleicht schon das Visum hat und recht bald kommt. Ich werde es gar nicht glauben kömmen, wenn Du hier sein wirst. Es ist Samstag Abend. Ich bin allein zuhause und erledige meine Korrespondenz. Ruth und Jack sind im Kino hiden, mich ein Hatte 1 keine Lust und 2 wollte mir einiges erledigen.
Vormittag habe Jack im Garten geholfen. Nach dem Lunch habe bischen Klavier geribt und dann mit den Briefen begonnen. Habe hier unterbrochen da ich mir eine Sprühhung machte. Meine Verdauung ist nicht auf des Höhe. Mache Dir aber keine Sorgen. Hast Du meinen letzten Brief mit Foto vom 19 April erhalten ? Vorige Woche war ich bei Eugens. Haben ein sehr hübsches Zimmer mit Kochnische und Fliesswasser 6.50 dollars in der Woche. Es sind so ganze Reihen von Rooming Hausern. (Einsehne Zimmer mit Kochnische manchmal auch Bad). So etwas stelle ich mir fur uns eventuell auch vor. Olly ist als Modistin angestellt und Eugen als Retruscher. Er scheint jedoch nur einige Stunden täglich zu arbeiten. Ich weiss nicht, ob ich Dir schon schrieb, dass POLLAKS (Otto HIRSCHHOM Schwester) hier sind.
Ich habe sie vor kurzem wieder besucht. Sie sind sehr nette Leute. Morgen fahre ich nach den Klavierstunden nach New York. Vielleicht nimmt mich der Vater meiner Schuler mit dem Autr. mit. Wahrscheinlich gehe ich dann mit Onkel Herman zu einen Freikonzert. Während ich schreibe ist ins Radio eine Liszt Rhapsodie. Die Arusenlettern habe leider seit Monaten kein Radio mehr. Für die Eltern habe leider letzten Brief, habe die Adresse kein Postamt in lite und nichts richtig geschrieben und gerade da habe ich für Frau GALEK beigelegt. ich habe jedoch gleich an Das Postamt La Roche geschrieben und Deine nicht Adresse mitgeteilt.
Was gibt es bei Dir mein Kleines ? Nähst Du noch fleissig ? Soll ich Dir irgend etwas senden ? Wie sind Deine Kleider etc ? Was sehr schlecht ist, bring gar nicht mit, uns was eventuel noch zu Arbeit zu tragen ist. Man zieht sich hier für gewöhnlich in Geschäft um. Meinen alten Zerbrochenen Schirm bringe nicht mit. Sind die Koffer nicht in Santeuil ? Was hast Du zu Passah gemacht ? Hoffentlich recht schön verbracht. Ich habe in Gedanken auf Euer alles Wohl getrunken. Aber ich vergesse ganz, dass mein Putzi auch Englisch spricht. Pessah is here Passover.
For the first Leder, I was invited in your aunt Heina’s house. She is always very nice. Jack and Ruth habe been there too and your aunts, daughters Ruth, Cipi and their husbands and babies. We had a very nice evening. The next day we were home and Jack and his brother in law and nephew gave the seder. Wednesday I gave a piano basset. Thursday I was with family oncle Hermann. Usually I go to the service in the synagogue on Friday night, but last night I was very tired and prefered to stay home. I took a good bath and went to bed. This morning I slept long. Ruth brought me a new housedress, a kind of apron for the business. She had it very cheep. I pay it of course. I pay a little bit for living now. Not much and I feel better when I am not always a guest. There is not much new to write. Your Aunt Anna is still in Florida and getting along pretty well. Now I am longing for a long letter for you. I would be so happy to have you soon. I wish you good health and luck. Many regards and very much love. Yours.
Martha
My dear Leo, you are impatient be expected of Martha and yours beloved uncle Herman
Falls der longe Brief nicht angekommen sein sollte lege auf jeden Fall ein paar Zeilen bei Aunt Mitsi Cousin Lisl
Saint-Albans, 27 avril 1940
Mon chéri,
Malheureusement, je n’ai reçu aucun courrier de mon Burli depuis longtemps. Pour l’instant, j’attends avec impatience, espérant que mon amour aura peut-être déjà son visa et sera bientôt là. Je n’y croirai pas tant que tu ne seras pas là. C’est samedi soir. Je suis seule à la maison, en train de rattraper mon retard dans ma correspondance. Ruth et Jack sont au cinéma 1 – je n’étais pas d’humeur et 2 – je voulais régler quelques petites choses pour moi. Ce matin, j’ai aidé Jack au jardin. Après le déjeuner, j’ai travaillé un peu le piano, puis j’ai commencé mes lettres. Je me suis arrêtée ici parce que j’avais un petit creux. Ma digestion n’est pas au point. Mais ne t’inquiétes pas. As-tu reçu ma dernière lettre avec photo du 19 avril ? La semaine dernière, j’étais chez Eugen. Ils ont une très belle chambre avec kitchenette et eau courante, 6,50 $ par semaine. Il y a des rangées entières de maisons avec chambres (des chambres individuelles avec kitchenette, parfois aussi une salle de bain). J’imagine quelque chose de similaire pour nous aussi. Olly est modiste et Eugen est retoucheur. Cependant, il ne semble travailler que quelques heures par jour. Je ne sais pas si je t’ai déjà écrit que les Pollak (la sœur d’Otto Hirschhom) sont ici. Je leur ai rendu visite récemment. Ce sont des gens très sympathiques. Demain, après mes cours de piano, je pars pour New York. Le père de mon élève m’emmènera peut-être avec lui. J’irai probablement à un concert gratuit avec l’oncle Herman. Pendant que j’écris, une Rhapsodie de Liszt passe à la radio. Malheureusement, je n’ai plus de radio depuis des mois. J’ai malheureusement reçu en retour la dernière lettre pour mes parents. Je n’ai pas écrit correctement l’adresse postale dans la bonne langue. Je l’ai joint pour Mme GALEK. Cependant, j’ai écrit directement au bureau de poste de La Roche et j’ai donné ton adresse.
Qu’est-ce qui t’arrive, mon petit ? Tu couds toujours avec assiduité ? Dois-je t’envoyer quelque chose ? Comment sont tes vêtements, etc. ? Le pire, c’est que tu n’emportes rien avec toi, rien que tu puisses encore porter pour aller travailler. Ici, les gens se changent généralement au magasin. Je n’emporte pas mon vieux parapluie cassé. Tes valises ne sont pas à Santeuil ? Qu’as-tu fait pour Pessah ? J’espère que tu as passé un bon moment. En pensant à vous tous, j’ai bu un verre. Mais j’avais complètement oublié que mon petit garçon parle aussi anglais. Pessah, c’est ici Pessover.
Pour le premier Leder, j’ai été invitée chez ta tante Heina. Elle est toujours très gentille. Jack et Ruth y étaient aussi, ainsi que tes tantes, Ruth et Cipi, leurs maris et leurs bébés. Nous avons passé une très bonne soirée. Le lendemain, nous étions à la maison et Jack, son beau-frère et son neveu ont donné le Seder. Mercredi, j’ai joué du piano. Jeudi, j’étais chez l’oncle de la famille, Hermann. D’habitude, je vais à l’office à la synagogue le vendredi soir, mais hier soir, j’étais très fatiguée et j’ai préféré rester à la maison. J’ai pris un bon bain et je me suis couchée. Ce matin, j’ai dormi longtemps. Ruth m’a apporté une nouvelle robe de chambre, une sorte de tablier pour le travail. Elle l’avait à un prix très abordable. Je la paie, bien sûr. Je paie un peu pour vivre maintenant. Pas beaucoup, et je me sens mieux quand je ne suis pas toujours invité. Il n’y a pas grand-chose de nouveau à écrire. Ta tante Anna est toujours en Floride et se porte plutôt bien. Maintenant, j’ai hâte de t’écrire une longue lettre. Je serais si heureuse de te revoir bientôt. Je te souhaite bonne santé et bonheur. Amitiés et beaucoup d’affection. Bien à toi.
Martha
Mon cher Léo, tu es impatiemment attendu par Martha et ton oncle bien-aimé Herman.
Si la longue lettre n’est pas arrivée, laisse quelques lignes à tante Mitsi et cousine Lisl


66 – Lettre du 23, 25, 29, 30 avril et 09 mai 1940 de Leo à La Roche-sur-Yon à Martha NY [Fichiers 5234 à 5240]
Auf der Seite IV ganz unterlesen rasch ! sehr wichtig !
La Roche-sur-Yon 23 April 1940
Mein Theures Madi,
Habe Dir wohl am 14 April einen Clipper Brief geschrieben den Du wahrscheinlich schon erkönnen hast. Ich muss Dir mein Liebstes heute wieder einen schreiben wen ich ihn sogar etwas später wegblicke bis ich vielleicht schon etwas kankreten habe. Aber du hast mich gestern und heute sehr angenehm überfallen und zu mit drei Briefen. Einen von 9 Marz Zweiten Clipper 24 Mars in Les Sables so lange lag und den letzten Clipper von 11 April.
Also 2 Briefe sind schon längst überhält aber es macht nichts mein Lumperl Ich freue mich mit jeder Deiner Zeile. Ich habe Dir leider nicht viel zu berichten als ich gesund bin und alles weitere ist bein alten. Ich werde halt den Briefen der Reihe nachgehen um Dir welche Fragen zu beantworten. Deine Englischen Brief von 24 Marz habe ich sehr leicht gelesen ohne im Wörterbuch nachsehen zu müssen. Leider habe ich jetzt wenig Geduld weiter Englisch zu lernen. Es tut mich sehr Seid mein 2 Weibe, dass ist mit Dir nicht Pesah feiern kann aber in Gedanken bin ich mit Dir. Herr SACHS brachte mir von seiner Frau 3 Mazes die sie mich geschickt hat und so habe darüber mit Andacht die Brache gemacht Eier-zwischel und Patée so wie zu Hause mit Mazes gegessen. Sonst essen wir wie alle Tage. Leider kann man halt nichts machen. So nächsten Feiertag werden wir alle zusammen feiern in Freuden.
Von lieben Jack ist es sehr nett dass er geglaubt hate ist könne am 1 April 6:30. Sein auserwählte Tag hat sich schon im Brief beilegen können, wenn Du so viel gebachen hast. Ich werde ihn nächster Purim dafür alle wegfrersen. In diesem Brief habe ich erst leider erfahren dass die Tante diesen schrecklichen Unfal gehabst hat. Bin darüber sehr traurig aber erfahre ich im letzten Brief dass es ihr schon besser geht. Wünsche ihr mir eine recht baldige Besserung.
Wie ist es geschehen ? Ich habe mich aber gewundert dass Du nicht wieder in Tantes Wohnung bist. Ich werde ihr extra schreiben.
Kommst Du mit Frau FINDER zusammen. Ich lasse herzlicht grüssen. Meine Koffer stehen nach immer in Hôtel. Mein schone Koffer ist schon wieder voll, da ich den Winter Mantel bineingelegt habe und andre Sachen und Trage jetzt Täglich meine Pump-Hase und Weste. Sonntag wenn ich urlaube habe siche ich mein dunkl gr. sport Sacko. Viele haben Uniform bekommen aber ich habe mich um die schäbige Soules nicht gerissen.
An Frau LEDERER werde ich schreiben. Ich freue mich dass mein Putzerl eine moderne Frisur und ein herzigen Hutl hat und du bist dazu ein herziges Lumperl. Benütze alles gesucht und in Freuden. Mich scheint Du wirst mit mich garnicht ausgehen wollen. Was glaubst Du ? Sind schon Die Kisten angekommen ?
Brief von 11 April Antwort
Sehr erfreut hast Du mich mit diesen Brief. Ich hoffe das Du den Herman schon gesprochen hast und vor Freude Dir endlich die Fieberblase verschwunden ist. Was Hal er Dir von Deinen schlimmers Buben erzählt ? Es freut mich dass Du von den Eltern Nachrichten hast. In La Roche wohnt die Frau SELIG. Frau Oberländer, Frau BIBER, die Frau meines Englischen Lehrers, eine Frau SELIGMAN, Frau SCHEIN und einige Dir unbekannten.
Herr SACHS hat für mich an Colonel ein Liberationsgesuch gemacht und an Kriegsministerim, was jetzt da es zümlich lange dauert. Rosenzweig wüsste trotz seiner Visums ins Lager zurück da seine Liberation nach nicht erledigt ist. Meine Matermanskripte sind in Wien geblieben. Du hast eben vergessen einszusenden. TENENBAUM ist mit mir ein Cantonnement. Süssman ist bereits bei Militär . Frau GUGGENHEIM und ihren Sohn habe ich nicht geschen.
An die Mirjam habe ich bereits in hebräisch geschrieben hoffentlich kannst es an. Für alle Fälle mein Liebes kannt auch meinen Namen gratulieren. Es soll nur sein mit Masah. Siehst Du mein Liebes wie man nicht immer schwarz malen. Ich meine wegen Ihrer gesmolheit. Mein Putzerl ist sehr nett und brau dass sie daran denkt und der Schwester hie und da etwas schickt. Warum nimmst Du Dir keine Zeit für Jacks Klaviere Stunde ? Warte bis ich keine bekannst Du Petsch. Halt ! ich gebe keine Petsch, da Du mir weiter schreibt dass Du für mir Dir mehr Zeit nehmen wirst. Dafür bekommst Du von mich mehr Putsi. Einverstanden ? Fur die Grüsse der Familie Onkel Herman danke und erwiedere diesselben aufs herzlichste. Mit was beschäftigt sich. Königsberg ? Kommt Isak auch ? Es freut mich dass Du schöne Filme siehst und Dich gut Unterhalts. Wie freue ich mich mit Dir schon auszugehen. Ich lasse Schmucklers und Tubinetz herzlichst grüssen. Für Deine gutherzige Wunsche zu meinen Geburtstage danke. Gebe dass wir alle gesund und in Freuden in Kürze beisammen sein sollen. Warum hast Du nicht im Briefe schreibt ? Wie hast Du Pesah verbracht ? Mache Dir keine Sorgen wegen der erfutt diesbezüglich. Hoffentlich vertragen sie viel jetzt gut. Hoffentlich kommen heute Schluss. Ich schreibe vom Bette es ist 10h1/2 und werde schlafen.
Gute nacht mein Süsses viele Bussi.
25 April
Gestern und heute habe ich Dir wieder nichts zu berichten. Gestern hat mir der Herr SACHS das Liberations-Gesuch auf seine Schreibmaschine gemacht wie auch an die HICEM geschrieben. Heute schriebe ich es weg. Heute machte ich meinen Stuhendienst habe ausgekehrt in mich in Ruhe, da alles weg ist bei der Arbeit den zweiten Frühstuck gemacht und mit Rosenzweig zusammen gegessen. Er ist zu Hause geblieben weil er sich die Hand wehgetan hat während er in Nantes auf Urlaub war. Iche habe mein Nähzeug am Fisch aufgelegt so wie wenn ich bei der Schneiderer wäre und habe mich inzwischen ein schönen Malkasten was mich ziemlich gut gelingt. Jetzt muss ich Pellurs machen der die Kameraden bald zum Mittagessen kommen Per-Servus.
29 April
bis heute hat sich noch immer nichts für interesantes ereignet. Gestern am Sonntag habe ich meinen eintägigen Urlaub gehabt. Habe gehabst ims Coffee gegangen bin dam ins Kino gegangen da bei uns die Luft viel angenehmen ist als in der Stadt. SELIG hat im freien musiziert in Landbuchen und Mädels haben getauft. Heute habe ich durch Frau SACHS einen Brief vom Consul bekommen. Er schreibt dass es Quota Numero kommen und ich vin an 11ter Stelle. Die Sache kommt mir nicht kacher var. Ich habe heute meinen Sergenten ersucht er soll mich für morgen einen Urlaub geben war er wahrscheinlich machen wird, so fahre ich dann nach Nantes und gehe mit Frau SACHS zum Consul. Die Frau SACHS ist zu mich sehr nett, sie ist mich immer sehr gefällig. Der Herr SACHS ist zu mich genau so. Übers Nantes Resultat werde ich Dir schreiben. Also bleibe einstweilen gesund Per-Servus.
30 april
Heute kann ich Dich was freudiges mitteilen. Ich habe die Vorladung bekamen für den Schiffskarte.
9 Mai 1940
Werde jetzt die HICEM schreiben wegen. Bin sehr aufgeregt. Viele viele Bussi Dein Dich sehr liebendes
Leo
Ich will Dir doch mein Liebstes noch ein par Zeilen obwohl der Brief schon zienclich schwer ist. Heute gehe ich mit BAUMGARTEN zur Post nach la Roche verschiedene Papiere erledigen so wie im Mil-Rürre. Vom Lager bekamen 3 Personen das Visum – resp. Verladung. Ich meine Wenigkeit fur 9 Mai BAUMGARTEN 10 Mai KOHN Natan fur 8 Mai. ROSENZWEIG ist noch immer hier und wartet auf die Befreiung. Wir bekommen sie wahr scheinlicht alle zugleich. Wir werden auch alle zugleich fahren. Ich werde Dir noch genau schreiben was ich mit HICEM und alle div. Stellen erledigt habe.
Also nochmals umarme ich Dich in vieler Liebe
Deine Burli
Lis vite la page IV jusqu’au bout ! Très important !
La Roche-sur-Yon, 23 avril 1940
Ma chère Madi,
Je t’ai écrit une lettre au paquebot le 14 avril, que tu as probablement lue. Je dois t’en écrire une autre aujourd’hui, ma chèrie, même si je la lis un peu plus tard, en attendant d’avoir peut-être quelque chose de concret. Mais tu m’as agréablement surpris hier et aujourd’hui avec trois lettres. Une du 9 mars, la deuxième du paquebot du 24 mars, qui est restée si longtemps aux Sables, et la dernière du 11 avril.
Deux lettres sont en retard, mais peu importe, ma Lumperl. Je suis satisfait de chacune de tes lignes. Malheureusement, je n’ai pas grand-chose à te dire, car je vais à peu près bien et tout le reste est pareil. Je vais simplement parcourir les lettres afin de répondre à tes questions. J’ai lu ta lettre en anglais du 24 mars très facilement, sans avoir à consulter le dictionnaire. Malheureusement, je n’ai pas beaucoup de patience pour continuer à apprendre l’anglais. Je suis vraiment désolé, ma petite épouse, de ne pas pouvoir célébrer Pessah avec toi, mais mes pensées t’accompagnent. M. SACHS m’a apporté trois Matzah que sa femme m’a envoyées et j’ai donc fait avec ferveur le ?, des sandwichs aux œufs et du pâté, comme si nous mangions avec les Matsah à la maison. Sinon, nous mangeons comme tous les autres jours. Malheureusement, nous ne pouvons rien faire. Alors, les prochaines vacances, nous les fêterons tous ensemble dans la joie.
C’est très gentil de la part de ce cher Jack d’avoir pensé à venir le 1er avril à 6h30. Le jour qu’il a choisi est déjà indiqué dans la lettre, si tu as tant cuisiné. Je mangerai tout pour Pourim. Malheureusement, je n’ai appris que par cette lettre que ma tante a eu ce terrible accident. J’en suis très triste, mais j’ai appris par la dernière lettre qu’elle va déjà mieux. Je lui souhaite un prompt rétablissement. Comment est-ce arrivé ? J’ai été surpris que tu ne sois pas logée chez ta tante. Je lui écrirai séparément.
Tu viens avec Mme FINDER ? Tu lui souhaites mes plus sincères remerciements. J’ai toujours ma valise à l’hôtel. Ma belle valise est déjà pleine, car j’ai rangé mon manteau d’hiver et tout le reste, et maintenant je porte mes souliers et mon gilet tous les jours. Le dimanche, quand je suis en congé, je porte ma grande veste de sport sombre. Beaucoup de gens ont des uniformes, mais je n’étais pas fan des ? miteux.
J’écrirai à Mme LEDERER. Je suis content que ma petite Putzerl ait une coiffure moderne et un joli petit chapeau, et que tu sois une jolie petite coquine qui va avec. Utilise tout avec soin et joie. J’ai l’impression que tu ne voudras même pas sortir avec moi. Qu’en penses-tu ? Les cartons sont arrivés ?
Réponse à ta lettre du 11 avril.
Cette lettre m’a fait très plaisir. J’espère que tu as déjà parlé à Herman et que ton bouton de fièvre a enfin disparu avec joie. ? Je suis content que tu aies eu des nouvelles de ses parents. Mme SELIG habite à La Roche. Mme OBERLÄNDER, Mme BIBER, la femme de mon professeur d’anglais, une certaine Mme SELIGMAN, Mme SCHEIN et quelques autres que tu ne connais pas.
Monsieur SACHS a déposé une demande de libération auprès du colonel en mon nom et auprès du ministère de la Guerre, ce qui prend un certain temps. ROSENZWEIG devrait retourner au camp malgré son visa, sa libération n’étant pas encore achevée. Mes certificats de naissance sont restés à Vienne. Tu as simplement oublié de les envoyer. TENENBAUM est dans le même cantonnement que moi. SÜSSMAN est déjà dans l’armée. Je n’ai pas vu Mme GUGGENHEIM et son fils.
J’ai déjà écrit à Mirjam en hébreu, j’espère qu’elle l’aura reçue. Au cas où, ma chèrie, tu peux aussi me féliciter pour mon prénom. Ce devrait être uniquement avec Masah. Tu vois, ma chère, on ne peut pas toujours se faire une image sombre. Je veux dire, à cause de sa gentillesse. Ma Putzerl est très gentille et a besoin qu’elle pense à envoyer quelque chose à sa sœur de temps en temps. Pourquoi ne prends-tu pas le temps pour la leçon de piano de Jack ? ?. Arrête ! Je ne te donne pas de bêtises parce que tu continues à m’écrire que tu me consacreras plus de temps. En retour, tu recevras encore plus de bêtises de ma part. D’accord ? Merci pour les salutations de la famille, oncle Herman, et je te les rends chaleureusement. Que fait Königsberg ? Isak vient aussi ? Je suis content que tu vois de bons films et que tu t’amuses bien. J’ai hâte de sortir avec toi. Mes plus chaleureuses salutations aux Schmuckler et à Tubinetz. Merci pour tes gentils vœux d’anniversaire. Je te souhaite de bientôt être tous ensemble, en bonne santé et heureux. Pourquoi n’as-tu pas écrit une lettre ? Comment as-tu passé Pessah ? Ne t’inquiète pas pour la nourriture. J’espère qu’ils vont bien maintenant. J’espère que ce sera fini aujourd’hui. Je t’écris depuis mon lit ; il est 22h30 et je vais me coucher.
Bonne nuit, ma douce, plein de bisous.
25 avril
Hier et aujourd’hui encore, je n’ai rien de plus à te dire. Hier, M. SACHS a tapé la demande de libération pour moi et l’a également envoyée à la HICEM. Aujourd’hui, je l’ai écrite. Aujourd’hui, j’ai fait mon service de bureau, balayé et pris un peu de repos, puisque tout le monde est parti. J’ai préparé un deuxième petit-déjeuner au travail et je l’ai mangé avec Rosenzweig. Il est resté à la maison car il s’est blessé à la main pendant sa permission à Nantes. J’ai accroché mon nécessaire à couture au crochet, comme chez le tailleur, et en attendant, j’ai une belle boîte de peinture, et je m’en sors plutôt bien. Maintenant, il faut que je fasse des épuchures, car les camarades viennent bientôt déjeuner. Au revoir.
29 avril
Jusqu’à présent, rien d’intéressant ne s’est produit. Hier, dimanche, j’ai eu ma journée de repos. Je suis allée au café, puis au cinéma, car l’air est bien plus agréable ici qu’en ville. SELIG a joué de la musique en plein air dans la ? , et des filles ont été baptisées. Aujourd’hui, j’ai reçu une lettre du consul par l’intermédiaire de Mme Sachs. Il m’a écrit qu’il y aurait un quota et que je suis à la 11ème place. Ça ne me semble pas trop grave. Aujourd’hui, j’ai demandé à mon sergent de me donner un congé pour demain, ce qu’il fera probablement. Je vais donc aller à Nantes et accompagner Mme SACHS chez le consul. Mme SACHS est très gentille avec moi, elle est toujours très arrangeante. M. SACHS est pareil. Je vous écrirai pour te parler des résultats de Nantes. En attendant, prends soin de vous. Au revoir.
30 avril
Aujourd’hui, j’ai une bonne nouvelle pour toi. J’ai reçu la convocation pour le billet de passage du paquebot.
9 mai 1940
Je vais écrire à la HICEM. Je suis très heureux. Plein de bisous, bien affectueusement.
Léo
J’ai encore envie de t’écrire quelques lignes, mon amour, même si la lettre est assez lourde. Aujourd’hui, je vais avec BAUMGARTEN au bureau de poste de La Roche pour régler quelques formalités administratives, comme au ?. Trois personnes du camp ont reçu leur visa – ou plutôt leur possibilité d’embarquer. Moi, BAUMGARTEN pour le 9 mai, KOHN pour le 10 mai et Natan pour le 8 mai. ROSENZWEIG est toujours là, attendant la libération. Nous la recevrons probablement tous en même temps. Nous partirons tous en même temps aussi. Je t’écrirai en détail sur ce que j’ai fait avec la HICEM et tous les autres organismes.
Alors, encore une fois, je t’embrasse avec beaucoup d’amour.
Ton Burli







67 – Lettre du 05 et 07 mai 1940 de Martha NY à Leo La Roche-sur-Yon [Fichiers 5229 à 5233]
Saint-Albans, May 5 1940
Mein Feurstes,
Dein letzte Briefe, welches ich erhielt war von 10 April und bündigt glaube ich ca 15 April. Ich möchte mich mehr freuerig, wenn Du schon endlich hier wärest. Heute ist meines Burlis Geburtstag und ich denke besonders viel an ihm. Wir haben auf Dein Wohl getrunken. Meinen Brief zu Deiner Geburtstag dürften Du ja bereits haben. jedenfalls noch alles erdenklich Gute mein Liebstes. Ich hoffe, dass wir Deinen Geburtstag bald wenn auch verspätet gerneins am fern kömmen. Jack war so lieb zu veranlassen, dass durch einer Congressmann an die Konsulate Paris Nantes geschrieben wird oder wurde. Was die 25-50 für die HICEM betrifft halten wir alle nichts davon. Wenn ich und ein bisschen glauben könnte, dass dies hilft, würde ich es für Dich machen. Ich glaube jedoch, dass unser Notpfernig damit Aufgänge und gar kam Unterschied, sondern, dass Sie dam durch Rest auch verlangen würden. Solltest Du jedoch die ganze Karte wollen, so telegraphiere. An die Sabina und alle anderen werde morgen schreiben. Ich schreibe ihnen öfter. Dass Du so schreibfaul bist, ist ja sehr verdächtig. Du Schlimmer ! Oder bist Du so müde ? Englisch war sehr wichtig, dass Du fleissig lernst. Du hast mit noch immer nicht geschrieben, wer Dein Lehrer ist. Freue mich für Rosenzweig, dass er sein Visum bekommen hat. Früher dachten wir immer, dass es besser ist, die Papiers in Nantes zu haben. Kann Di Sefer nicht bisschen helfen. Dass ein neuer Konsul ist, wussten wir, da sie schon 2 oder 3 Mal schrieben, dass DeinePapiere in Ordnung seien. So werde ich heute nicht schliessen, da vielleicht noch Nachricht zu wischen kommt. Heute war ich viel in Garte,. Wir haben einen kleinen beim Haus. Habe mich vom bleuen Stoffkleid die Unterärmel abgeschnitten, also Hälbärmel mit Manschetten gemacht. Abends machten wir einen Besuch und jetzt will ich ein bischen mit Die und andern. Gestern waren Onkel Hermann und Tante Mitzi hier. Dieser Tage hatte 2 mal Post von den Eltern aus Prag, mit suissern Bild von Evi und einen Brief von Willy. Es würde sich freuen von Dir zu hören und lässt Dich grüssen. Den Eltern ist sehr lange, dass Onkel Arnold und Tante Mitzi wegfahren. Möglich, dass sie sehen fort sind. Mutti tut mir sehr leid, sie dürfte es nicht leicht haben mit Tante F. und ich kann keine Hilfe senden. Ich weiss nicht, bin ich so ungerchicht, oder so ein Pechvogel, dass meine Manschuli nicht kommen will und ich für die Eltern nichts finden kann. Die Eltern schreiben ganz gut Englisch. Bei Sabina habe ich schon um Tante Adresse gefragt. Wenn Du Frau Spira siehst, kannst Du ihr ruhig sagen, dass ich ihr sehr dankbar wäre, wenn sie ihnen Sohne dies bezüglich schreiben würde, oder mir seine Adresse geben. Sie hat immer gesagt, sie weiss nicht wie sie sich, bei eins revanchieren soll, dies darfst Du ihr natürlich nicht sagen, grüsse sie uns von mir. Die Kisten sind wohl unterwegs, doch weiss ich, nicht näheres. Es ist bald Muttertag, vielleicht kannst Di Mutti ein paar Zeilen schreiben. Mutti zu langen Jahren, wüftest Du jetzt auch bald Jahrzehnt haben. Vergiss nicht daran. Um leid, dass Tantes Brief nicht im Kuvert war. Du kannst ihr jedoch schreiben.
7 mai 1940
Post kam noch immer nichts von Dir und ich warte so auf jute Nachricht. Schreibe Die jedenfalls die Telefonnummer von Jacks Wohnung : Vigilant (gestrichen Wistschelent) 4-7943. Hoffe jedoch dass mir Deine Ankunft rechtzeitig wissen werden so dass mir Dich keine Schiff erwarten geschrieben. Auch Jack hat daran geschrieben. Heute hatte ich von Rose, die bei der Tante in Miami ist einen Brief. Der Tante geht as schon besser. Heute nach dem Geschäft hatte eine Klavierstunde. Jetzt bin ich allein und schreibe an mein Burli. Morgen gehe ich am Geschäft zu Familie Onkel Herman und Donnerstag treffe ich mich mit Schmucklers. Freitag ist wieder Tempel und so geht es Klavier spiele jetzt leider nicht so viel, da ich durch die verschiedenen Sorgen nicht so recht in Laune bin. Wenn nur Du wenigstens schon hier wärst. Wenn Du irgend etwas, was Dir wirklich helfen kann brauchst, telegrafiere sofort. Bei Rosenzweig, glaube ich nicht, dass es mit der Karte zu tun hat da er doch im März registriert ist. Wird er mich verständigen wenn er kommt ?
Was machen alle Bekannten in Nantes ? Was gibt es bei GALEK ? Hast Du mal an LEDERER geschrieben, wo sie sind und wie es ihnen geht 37 oder 57 rue Victor Massé Paris XXème. Wenn es Dir leicht möglich ist, könntest Du bei Frau ROSENFELD, 10 rue Saulnier Paris XXème aufragen als Mann vom Martha CIZES ob Frau Erna LÖWENTHAL mit Inge zu ihrem Manne fahren konnte und wie ihr Adressen lautet. Du kannst schreiben das ich die Frau bin, die mit ihnen auf der « Hansa » reisen sollte und mit ihnen gewohnt hat. Die haben nämlich auch meinen Schirm davon schreibe aber nichts, enrähne nur, dass ich schon in New York bin? Bitte sei mir nicht böse mein Liebes, dass ich Dich bemühe. Adita und Vater sind in Biarritz an die Werde ich selbst mal schreiben. Sonst gibt es nichts Neues zu berichten. Bleibe mir recht gesund, gebe gut auf Dich Acht und komme recht zu Deiner Dich sehr liebenden, sich schon schnenden, Dich trausende Male innigste küssenden.
Martha
TENENBAUMS grase erwiedere ich herzlicht.
Bitte liebe die Machen auf.
Saint-Albans, 5 mai 1940
Mon chéri ,
Ta dernière lettre, que j’ai reçue, était datée du 10 avril et datée, je crois, du 15 avril environ. Je serais plus heureuse si tu étais enfin là. Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de mon Burli, et je pense particulièrement à lui. Nous avons trinqué à ta santé. Tu as probablement déjà reçu ma lettre pour ton anniversaire. En tout cas, je te souhaite bonne chance, mon chèri. J’espère que nous pourrons fêter ton anniversaire bientôt, même si c’est un peu tard. Jack a eu la gentillesse de faire en sorte qu’un député écrive au consulat de Paris et de Nantes. Quant aux 25-50 pour le HICEM, nous n’y accordons pas beaucoup d’importance. Si j’avais la moindre conviction que cela aiderait, je le ferais pour toi. Je crois cependant que notre argent de réserve ne suffit plus et qu »ils exigeront aussi le reste. Cependant, si tu voulais la carte entière, télégraphie-moi. J’écrirai à Sabina et à tous les autres demain. Je leur écris souvent. C’est très suspect que tu sois si paresseux pour écrire. Espèce de canaille ! Ou es-tu simplement si fatigué ? L’anglais était très important, et tu étudies dur. Tu ne m’as toujours pas écrit qui est ton professeur. Je suis content pour Rosenzweig qu’il ait obtenu son visa. Nous avons toujours pensé qu’il était préférable d’avoir les papiers à Nantes. Monsieur Sexer peut-il t’aider un peu ? Nous savions qu’il y avait un nouveau consul car ils nous ont écrit deux ou trois fois pour dire que tes papiers étaient en règle. Je ne terminerai donc pas aujourd’hui, car il y a peut-être encore des nouvelles à annoncer. J’ai beaucoup passé la journée au jardin. Nous en avons un petit près de la maison. J’ai coupé les manches de ma robe bleue pour en faire des demi-manches avec des poignets. ? . Oncle Hermann et tante Mitzi étaient là hier. J’ai récemment reçu deux courriers de mes parents à Prague, avec une photo suisse d’Evi et une lettre de Willy. Il serait ravi d’avoir de tes nouvelles et t’adresse ses salutations. Cela fait longtemps qu’oncle Arnold et tante Mitzi sont partis. Ils sont peut-être déjà partis. Je suis vraiment désolée pour maman ; elle doit avoir des difficultés avec tante F., et je ne peux pas lui envoyer d’aide.
Je ne sais pas si je suis si mal informée ou si malchanceuse que ma mère ne veuille pas venir et que je ne trouve rien pour mes parents. Mes parents écrivent assez bien anglais. J’ai déjà demandé l’adresse de ma tante à Sabina.
Si tu vois Mme Spira, tu pourras lui dire que je lui serais très reconnaissante d’écrire à son fils à ce sujet ou de me donner son adresse. Elle a toujours dit qu’elle ne savait pas comment lui rendre la pareille, ce que tu ne peux évidemment pas lui dire. Transmets-lui mes salutations. Les cartons sont probablement en route, mais je n’ai pas plus de détails. La fête des Mères approche, alors tu pourrais peut-être écrire quelques mots à maman. ?. N’oublie pas ça. Je suis désolé que la lettre de ta tante n’était pas dans l’enveloppe. Tu peux quand même lui écrire.
7 mai 1940
Toujours pas de message de ta part, et j’attends une bonne nouvelle. Quoi qu’il en soit, je t’écris le numéro de téléphone de l’appartement de Jack : Vigilant ( Wistschelent) 4-7943. J’espère cependant que tu me préviendras de ton arrivée à temps pour qu’aucun bateau ne t’attende. Jack m’a également écrit. Aujourd’hui, j’ai reçu une lettre de Rose, qui est chez sa tante à Miami. Ma tante se sent déjà mieux. Aujourd’hui, après le travail, j’ai pris un cours de piano.
Maintenant, je suis seule et j’écris à mon petit Burli. Demain, je vais voir la famille d’Oncle Herman au magasin, et jeudi, je retrouve les Schmuckler. Vendredi, c’est de nouveau le Temple, et ça me va bien. Malheureusement, je ne joue pas beaucoup de piano en ce moment, car je ne suis pas de très bonne humeur à cause de divers soucis. Si seulement tu étais déjà là ! Si tu as vraiment besoin d’aide, télégraphie immédiatement. Pour Rosenzweig, je ne pense pas que cela ait un rapport avec la carte, puisqu’il a été enregistré en mars. Me préviendra-t-il à son arrivée ?
Que font toutes vos connaissances à Nantes ? Que se passe-t-il avec GALEK ? As-tu écrit à LEDERER pour savoir où ils sont et comment ils vont au 37 ou 57 rue Victor Massé, Paris XXe siècle ? Si c’est plus facile pour toi, tu pourrais demander à Mme ROSENFELD, 10 rue Saulnier, Paris XXe siècle, en tant que mari de Martha CIZES, si Mme Erna LÖWENTHAL a pu voyager avec Inge pour voir son mari, et quelle est son adresse. Tu peux écrire que je suis la femme qui devait voyager avec eux sur le « Hansa » et que j’ai vécu avec eux. Ils ont aussi mon parapluie, mais je n’écrirai rien à ce sujet, je mentionnerai simplement que je suis déjà à New York. Ne m’en veux pas, mon chèri. Adita et son père sont à Biarritz. Je leur écrirai moi-même. Sinon, rien de nouveau à signaler. Portes-toi bien, prends bien soin de toi et arrive aussi vite que possible auprèsès de ta bien -aimée qui prend déjà soin de toi et t’embrasse tendrement à maintes reprises.
Martha
Je t’ adresse mes salutations les plus chaleureuses.
?.





68 – Lettre du 15 mai 1940 de Leo et Naftali ENIS Le Mans à Martha NY [Fichiers 5227 et 5228]
Le Mans, 15 mai 1940
Mein Theueres !
Gestern erhielt ich Deinen letzten Brief den Du An meinen Geburtstage geschrieben hast. Ich danke Dir sehr für Deine gute Wünsche die von Deinen guten Herzen kommen. Gebe G. mich sollen mit allen unseren Lieben bald in Freuden beisammen sein. Ich habe auch Deine Briefe einen von 19 April und 27 April bekommen. Mit Deinem letztet Photo machtest Du mich viel Freude und habe es immer vor mich.
Es freut mich dass Du so gut une herzig aussichst. Du bist mich mein Liebstes nicht dass ich Dir erst jetzt Deine letzte Briefe beantworte.
Hoffentlich bist Du sehen im Betilse meines Briefes den ich Dir ende April schickte. Der ist so ziemlich ausführlich und zu Schluss endektest Du ja für uns das freudigste meine Convocation. Nur Du mein Liebes kannst Dir meine Freude vorstellen.
Ich hatte auch sehr viel Hetzerei. Ich kann Dir alles garnicht schreiben alles restliche mündlich. Erstens die Schwierigkeit un einen Urlande zu bekommen. Am 9 Mai erhielt ich das Visum. Ich habe sofort um meine Befreiung ausgesucht was jetzt sehr schwer geht da es einen ganz anderen Weg machen muss als bis jetzt. Ich war deshalb mit Kohn und Baumgarten wir machen alle zugleich dies selben Wege in Paris auch bei HICEM. Leider bei beiden Stellen bis jetzt keinen Erfolg. Die HICEM hat uns ganz abgelehnt. Was wir uns abgeleht haben bei den vielen Wegen werde ich Dir hoffentlich bald in Freunden erzählen. Liberation zu erreichen ist mich dämm möglich bis man auch die Schiffskarte besitzt. Jetzt kannst Du Dir danken wenn ich nicht dieses Schiff erreiche mit welchen Dr HELPERN und BRING fahren muss ich nach 6 Wochen warten.
Bei der jetzigen Situation ist kein Reason zu warten. Ich habe sehr lange gezögert ob ich uni die Schiffskarte telegrafieren soll. Ich weiss Du plagst Dich so viel und anserden die Sorgen. Die HICEM kann uns nichts Momentum helfen. Wen wir früher gekommen wären befar sie mit diesem Schiff abgerchlassen haben, hätten wir vielleicht eine halbe Karte bekommen. Sie sagten uns sie kommen uns eine ermässigte Karte statt 157 dollars um 110 dollars verschaffen. Wir handelten viel herinn und bleiben bei der Meinny as geht um 60 dollars. Wir sind dämm zu Nantes gefahren und nach vielen hieruntelegraphieren New-York Nantes Paris musste ich den Jack telegraphieren im 110 dollars bei HICEM New York einzuzahlen um wir für dieses Schiff die Karten bekommen sonst ist es mit einer Liberation unmöglich.
Rosenzweig wird wahrnleinlich mit uns zugleich frei. Inzwinden haben wir unsere adresse anders Camp des Prestataires Le Mans können wir unter Englischen Komando. Wie es dort mit der Libération zugeht weiss ich nicht. Gebe Gott dass ich bald freu wäre. Diesen Brief will ich mit Herr Bring mitgeben, aber ich will hoffen mit Gottes Hilfe den selber mit zu nehmen Es häng jetzt nur von der Liberation ab. . Nach den gestrigen Telegramme Jack wenn er für mich die 110 dollars bei HICEM eingeht dürften wir dann nach einen Telephongersprach Mme SEXER mit HICEM Paris unsere Karte für dieses Schiff schon haben. Die Hetseren die wir hatten und uns vielleicht nach geforstet kann ich Dir garnicht schildern. Gebe nur Gott mich sollen bald geholfen werden. Von den Eltern erhielt ich gestern einen Brief von 29 April wohlauf die Reise Onkel Arnolds scheint wieder verschoben zu sein.
Schreibe Dir nächstens einen ausführlichen Brief oder schon alles mündlich. Lein Urlaub ist aus, und muss derweil ins neue Lager zurück. Ich schliesse mit vielen herzlichen Grüssen und Küssen Dein Dich sehr liebender.
Leo
Ich gehe nachmals heute zum General, vielleicht kann ich Dir schon freud mitteilen.
Le Mans, 15 mai 1940
Ma chèrie !
J’ai reçu hier ta dernière lettre, écrite pour mon anniversaire. Merci beaucoup pour tes vœux, qui viennent du fond du cœur. Que G. et tous nos proches soient bientôt réunis dans la joie. J’ai également reçu tes lettres des 19 et 27 avril. Ta dernière photo m’a fait beaucoup de joie, et je la garde toujours en mémoire.
Je suis ravi que tu aies si bonne mine. Tu es ma chérie ?, il n’est donc pas surprenant que je ne réponde que maintenant à ta dernière lettre. J’espère que tu as lu la partie de ma lettre que je t’ai envoyée fin avril. Elle est très détaillée, et à la fin, tu as découvert le plus beau moment pour nous : ma convocation. Toi seule, ma chèrie, peux imaginer ma joie.
J’ai aussi dû faire beaucoup de démarches. Je ne peux pas tout vous écrire, tout le reste se fait oralement. Tout d’abord, la difficulté d’obtenir un passeport. J’ai reçu le visa le 9 mai. J’ai immédiatement demandé mon exemption, ce qui est très difficile maintenant, car je dois emprunter un itinéraire complètement différent. Je suis donc parti avec Kohn et Baumgarten ; nous prenons tous le même itinéraire à Paris, en même temps, y compris par la HICEM. Malheureusement, aucun succès pour l’instant. La HICEM nous a complètement rejetés. Nous avons épuisé toutes les voies possibles. Je ne peux obtenir la libération tant que je n’ai pas mon billet de bateau. Tu dois bien penser qui si je ne monte pas dans le paquebot sur lequel partent le Dr HELPERN et BRING, je dois attendre six semaines.
Dans la situation actuelle, il n’y a aucune raison d’attendre. J’ai longtemps hésité à envoyer le billet de bateau par télégramme. Je sais que tu es dans une situation difficile et que tu t’inquiétes beaucoup. HICEM ne peut absolument pas nous aider. Si nous étions venus plus tôt, avant leur départ avec ce navire, nous aurions peut-être obtenu un demi-billet. Ils nous ont dit qu’ils pouvaient nous obtenir un billet à prix réduit pour 110 $ au lieu de 157 $. Nous avons beaucoup marchandé et sommes restés chez le marchand, ce qui nous a coûté environ 60 $. Nous sommes ensuite allés à Nantes, et après de nombreux télégrammes de New York à Nantes et à Paris, j’ai dû télégraphier à Jack pour qu’il dépose 110 $ à HICEM à New York afin que nous puissions obtenir les billets pour ce navire ; sinon, la libération est impossible.
Rosenzweig sera probablement libéré en même temps que nous. Entre-temps, nous avons une autre adresse. Camp des Prestataires, nous pouvons aller au Mans sous commandement anglais. J’ignore comment se déroule la libération là-bas. Dieu veuille que je sois bientôt heureux. Je veux remettre cette lettre à M. Bring, mais j’espère, avec l’aide de Dieu, pouvoir l’emporter. Tout dépend maintenant de la libération. D’après le télégramme de Jack d’hier, s’il dépose les 110 $ à HICEM pour moi, nous devrions déjà avoir notre billet pour ce navire après une conversation téléphonique avec Mme SEXER et HICEM à Paris. Je ne peux même pas commencer à décrire les problèmes que nous avons rencontrés et ceux qui nous attendent peut-être. Je prie seulement pour que Dieu m’aide bientôt. Hier, j’ai reçu une lettre de mes parents, datée du 29 avril, disant qu’ils allaient bien. Le voyage d’oncle Arnold semble avoir été une nouvelle fois reporté.
Je t’écrirai une lettre détaillée la prochaine fois, ou peut-être te raconterai-je tout de vive voix. Mes vacances sont terminées et je dois retourner à mon nouveau camp entre-temps. Je termine par de chaleureuses salutations et de très affectueux baisers.
Léo
Je vais voir le général plus tard dans la journée, peut-être pourrai-je déjà partager un peu de joie avec toi.


69 – Lettre du 27 mai 1940 de Leo et Naftali ENIS Meslay-du-Maine à Martha NY [Fichiers 5223 et 5224]
Martha CIZES C/O WEINRIB
188-24 114th Avenue
Saint-Albans New York
Meslay du Maine 27 Mai 1940
Meine Liebe Martha !
Endlich kommt heute dazu Dir zu schreiben. Ich hier 14 Tagen gehindert dadurch weil ich nicht meinen fixen Ort nicht hatte. Am 30 Mai werden wir noch scheinlich Meslay wieder wechseln und endlich werde ich Dir eine fixe adresse angeben können. Für alle Fälle schreibe auf fie folgende adresse : 313ème Compagnie des Prestataires 1ère section Meslay-du-Maine – Mayenne
Von hier wird mich jede Post nachgesundet. Ich glaubte schon bestimmt dass wir am 25 May beisammen sein werden. Leider ist es auf die jetzige Situation zurückzuführen zu fahren, dass unsere Liberation jetzt uns von Kriegsministerium abhängig ist. Die haben leider jetzt andere Sorgen. Stehe Dir vor uns zuckfute ist. Aber mein liebes Marterl Kopf hach !, es wird mit gottes Hilfe werden. Ich habe Dir einen Brief mit Herr BRING mitgegeben. Hast Du ihn bekommen ? Sei nicht darüber traurig. Viele Menschen müssen an andere schlimmere Dinge glauben. Gebe mich Gott dass wir bald in Frieden und Gesundheit zusammen kommen. Das ist lein einsiger Wunsch. Vielleicht wenn sich die Lage bessern sellte komme ich mit dem nächsten Dämpfer. Also nicht verzagen und weiter hoffen. Wir sind wieder gemustert worden und machen den Prestationsdienst. Es wird exerziert und dann in Fabriken und zur Landarbeit verteilt. Ich habe bis jetzt schon verschiedene Gesuche gemacht und muss halt wie alle andere Amerikafahrer abwarten. Heute habe ich an die HICEM geschrieben um eines Berläligung meiner bezahlten Schiffkarte. Es tut mich furchnar leid dass ich Dich eine so viel Geld telegraphieren müsste. Wir standen vor mit unseren Einberufungen und die HICEM in Paris machte uns Haftungen dass wir schon mit dem nächsten Dampfer fahren und kann uns leider nicht finanzieren. Kohn, Baumgarten und ich haben unsere Verwandten uns Geld telegraphiert und alles gemeinsam unternommen und leider gemeinsam liner. Mein liebes ! mache Dir darüber keine Sorgen. Du müsst nicht gleich abzahlen. Ich werde hoffentlich in Kürze selber abzahlen und mein liebes Frauli nicht in Schulden plürzere werde. Leider habe ich was ich an Geld besitzt für Visa und verschiedene Spesen angebracht habe. Kränke Dich nicht darüber Dir nicht so oft per Clipper werde schreiben kömmen. Ich werde halt öfter versuchen durch Enis Dir zu schreiben da er so liebenswürdig war und mich das angehalten hat. Hast du Nachrichten vin den lieben Eltern ? Bitte entschuldige mich dass ist schwer auf dem letzten Brief nicht antworten konnte. Ich lasse herzlicht grüssen. Herzlichte Grüsse an Ruth und Jack wie auch an liebe Tante Anna. Wie geht es Ihr gesundheitlich ? Grüsse an Onkel Herman und Familie. Also meine Liebes, wenn ich wissen werde meine bestimmte Abfahrt so telegraphiere ich Dir. Gebe Gott dass wir endlich bald zu saüren sein werden. Ich wäre schon sehr glücklich. Schliesse mit herzlichsten Grüssen und vielen Küssen. Dein Dich liebender.
Leo
Liebe Frau Cizes !
Dieses Schreiben erhielt ich von Leo mit Der Bible Ihnen Pesselbe zü übersenden? Er schreibt mit sehr oft und bin ich über alles orientiert. Es geht ihn nicht schlecht ist zusammen mit Rosenzweig, Baumgarten und Kohn alle besitzen. Das amerikanische Visum und Schiffkarten müssen Die nicht Worten bis Die Bewilligung zur Russia so erteilt nicht. Vom hiesigen Komitee sowie HICEM haben sehen mehund Deswegen interveniert aber bus jetzt ohne Erfolg – Ihr telegraphieren und Des hiesige Komitee habe ich gelesen und Den der eingeschickt es konntets sich hier nicht mit welchen Schiffen fahren soll, Schiffskarte mir um Das Sortie de France.
Viele Grüsse
Enis
Martha CIZES C/O WEINRIB
188-24 114th Avenue
Saint-Albans New York
Meslay du Maine 27 Mai 1940
Ma très chère Martha,
J’ai enfin trouvé le temps de t’écrire aujourd’hui. Je suis bloqué ici depuis deux semaines, sans adresse fixe. Nous allons probablement quitter Meslay le 30 mai, et je pourrai enfin te donner une adresse définitive. Au cas où, écris-moi à l’adresse suivante : 313e Compagnie des Prestataires, 1re section, Meslay-du-Maine – Mayenne.
Chaque courrier me parvient d’ici. J’étais certain que nous serions réunis le 25 mai. Malheureusement, en raison de la situation actuelle, notre libération dépend désormais du ministère de la Guerre. Ils ont malheureusement d’autres soucis. ?. Mais ma chère Martha, avec l’aide de Dieu, cela se fera. Je t’ai donné une lettre de M. Bring. L’as-tu reçue ? Ne t’inquiètes pas. Beaucoup de gens doivent croire à des choses bien pires. Que Dieu nous accorde de bientôt être réunis en paix et en bonne santé. Ce n’est pas mon seul souhait. Peut-être que lorsque la situation s’améliorera, je reviendrai avec le ? . Alors ne désespère pas et garde espoir. Nous avons été de nouveau rassemblés (internés) et effectuons notre service militaire. Il y aura des exercices, puis nous serons affectés à des usines et à des travaux agricoles. J’ai déjà formulé diverses demandes et, comme tous les autres voyageurs se rendant en Amérique, je vais devoir attendre. Aujourd’hui, j’ai écrit à HICEM pour demander le remboursement de mon billet de bateau. Je suis vraiment désolé d’avoir du t’envoyer autant d’argent. Nous étions sur le point d’être mobilisés, et le HICEM de Paris nous a rendus responsables du fait que nous étions déjà sur le prochain paquebot, mais malheureusement, ils n’ont pas pu nous financer. Kohn, Baumgarten et moi avons demandé à nos proches de nous envoyer de l’argent par câble, et nous avons tout fait ensemble, et malheureusement, nous étions sur le paquebot ensemble. Ma chèrie ! Ne t’inquiétes pas. Tu n’ai pas obligée de payer tout de suite. J’espère que je le ferai moi-même bientôt et que je ne laisserai pas ma chère épouse endettée. Malheureusement, j’ai dépensé mon argent en visas et en diverses dépenses. Ne t’inquiétes pas ; je ne pourrai pas t’écrire aussi souvent par paquebot. J’espère pouvoir bientôt rembourser moi-même et ne pas noyer ma chère épouse sous les dettes. J’essaierai simplement de t’écrire plus souvent par l’intermédiaire d’Enis, car il a été si gentil et cela m’a encouragé. As-tu des nouvelles de nos chers parents ? Excuses-moi de ne pas pouvoir répondre à la dernière lettre. Je t’ adresse mes plus chaleureuses salutations. Amitiés à Ruth et Jack, ainsi qu’à ma chère tante Anna. Comment va-t-elle ? Salutations à oncle Herman et à sa famille. Alors, ma chèrie, quand je saurai définitivement mon départ, je te télégraphierai. Que Dieu nous fasse enfin nous retrouver bientôt. J’en serai très heureux. Je termine avec mes plus chaleureuses salutations et plein de baisers. Avec tout mon amour, Leo.
Chère Madame Cizes !
J’ai reçu cette lettre de Léo avec la Bible au moment de Pessah. Il m’écrit très souvent et je suis tenu au courant de tout. Cela va plutôt bien et nous sommes tous ensemble avec Rosenzweig, Baumgarten et Kohn qui l’ont tous. Ils n’ont pas besoin du visa américain ni des billets de bateau tant que le permis pour la ? n’est pas délivré. Le comité local et la HICEM ont vu plusieurs personnes intervenir, mais c’est pourquoi ils interviennent maintenant, mais en vain. Vous télégraphiez, et j’ai lu les instructions du comité local et je leur ai transmis celles qu’il m’a envoyées, dont il n’a pas été possible de déterminer ici, concernant les navires à utiliser pour la Sortie de France.
Cordialement,
Enis


70 – Lettre (supplément) circa juillet 1940 de Leo et Naftali ENIS à Martha NY [Fichiers 5225 et 5226]
Martha Cizes c/o Weirib
188-24 114 avenue
Saint-Albans L.S. New York
Meine liebe Martha,
Ich habe so üngefähr von 8 Juli telegrafisch geinemsam mit Natan Kohn und Rosenzweig an Euch ein Lebenszeichen gegeben. Wir hallenerfahren dass Telegramme nicht abgegangen sind. So schreibe ich Dir ein Clipper Brief von N. Kohn. Wir befinden uns in Marseille gesund. Wir sind demotiviert und hoffentlich werden wir bald Gelegenheit haben abzureisen. Ich muss inzwischen bei Cook eine Bezahlung auf eine Schoffkarte erlegen und auf Grund dieses bekommen ich das Portugiesische Durchreisevisum bis Lisbonne und über das Restliche werde ich Euch telegraphiert verständigen.
Ich hoffe dass wir in nächster Zeit das Visa de Sortie bekommen. Wenn Du mir schreiben wirst : Leo Cizes Marseille Poste Restante.
Sonst habe Momentum nichts zu bercihten. Bei dieser Gelegenheit denke ich auch an Deinem Geburtstag Lieber Martha und wünsche Die das erdenklich Beste. Gebe Gott auf ein baldiges Wiedersehen. Schliesse mit herzlichen Grüssen und Küssen. Dein Dich Liebender Leo
Viele Grüsse an alle Lieben
Einstein bin ich nicht in Geldverlegenheit haben wir nach gute Freunde.
Hoffentlich wird Gott helfen bald mit Glück besamen sein.
Martha Cizes c/o Weirib
188-24 114 avenue
Saint-Albans L.S. New York
Ma chère Martha,
Je t’ai envoyé un message par câble vers le 8 juillet, avec Nathan Kohn et Rosenzweig. Nous avons appris qu’aucun télégramme n’avait été envoyé. Je t’écris donc une lettre rapide de N. Kohn. Nous sommes en bonne santé à Marseille. Nous sommes démotivés et espérons avoir bientôt l’occasion de partir. En attendant, je dois payer Cook pour un billet de passage, et grâce à cela, j’obtiendrai le visa de transit portugais pour Lisbonne. Je t’informerai de la suite par câble.
J’espère que nous aurons bientôt le visa. Si tu m’écris : Léo, Cizes, Marseille, Poste Restante.
Sinon, je n’ai rien d’autre à te dire. Je profite également de cette occasion pour penser à ton anniversaire, chère Martha, et te souhaiter le meilleur. Que Dieu nous bénisse et te revoie bientôt. Je termine par des salutations chaleureuses et des baisers. Ton cher Léo.
Salutations à tous mes proches.
Pour l’instant, je n’ai pas de difficultés financières ; nous avons de bons amis.
J’espère que Dieu nous accordera bientôt la chance.


71 – Lettre du 09 juillet 1940 de Martha NY à Leo [Fichiers 5481 et 5482]
Saint-Albans, July 9, 1940
My sweet little Leoboy,
I was so happy, when Mrs WEISS called me up yesterday in business. I went to see her right after work and was very glad to read a few lines from you. I was so worrying all the time and broke my head, how to come in connection with you. I asked the HICEM and the Red Cross without success. Now we all break our heads how to send money to you. Jack, Mrs WEISS, uncle Herman, everybody try to find out, what we could do. Till now, we only could get information, what we can not do and nothing what is possible. HICEM in Marseille does not exist anymore, they told us. But anyhow will some patience we shall find a way. In the meantime I send you 2 reply coupons today and may be in a few days again.
Are you in connection with Mr Chaskel En ? He could give you something. Mr Eister’s brother is in Portugal and if possible he could help you. I would settle everything.
I only hope that you are in perfect health my dearest and that you have food and lodging. Write me about everything truly phase. At any rate, O write following address to you. You will remember your friend from the « Flandre » Teodoro ALCANTARA, Mintaner, Num. 32, Barcelona, Espana. An JANKNER werde schreiben, dass ROSENZWEIG bei Euch ist. Concerning your transportation we could not find out yet. We will keep on trying and inform you as soon as we know what to do.
If you should be able to find out any possibility for your transportation or for sending money, write immediately to us. If I only would have you here already I have no patience any more. From my parents, I have good news, they are waiting impatiently for a cable, that you arrived here. My parents had a letter from Sabina. They are alright. the same I had a letter from Mirjam. She is not yet married. Here everything goes alright. Tante is back in New York and waiting for you. Saturday and Sunday I went to the Beach (Ocean) with Tante, Jack and Ruth. I was bathing for the first time since 1937. It was very nice but you my Kutzibombi were nit here and so the pleasure was only half. Let us hope we shall go together in a short time. I am thinking whether you are in good health and condition. When I only would be with you to know how you are.
I am in connection with Mrs WEISS and who of us will get any informations, will get in touch with the other. We believe that in one or two weeks many things will be organized and we shall do what will be possible to do.
Now my dear take good care of yourself and you health. Thousand kisses.
I close with much love and best wishes.
Yours Martha
Saint-Albans, le 9 juillet 1940
Mon cher petit Léoboy,
J’étais si heureuse lorsque Mme Weiss m’a appelé hier au travail. Je suis allée la voir juste après le travail et j’ai été ravie de lire quelques lignes de toi. Je me suis tellement inquiétée tout le temps que je me demandais comment te contacter. J’ai contacté la HICEM et la Croix-Rouge, sans succès. Maintenant, nous nous demandons tous comment t’envoyer de l’argent. Jack, Mme Weiss, oncle Herman, tout le monde essaye de savoir ce que nous pourrions faire. Jusqu’à présent, nous n’avons pu obtenir que des informations sur ce que nous ne pouvons pas faire et rien sur ce qui est possible. La HICEM de Marseille n’existe plus, nous a-t-on dit. Mais avec un peu de patience, nous trouverons une solution. En attendant, je t’envoie deux coupons-réponses aujourd’hui et peut-être dans quelques jours.
Es-tu en relation avec M. Chaskel En ? Il pourrait te donner quelque chose. Le frère de M. Eister est au Portugal et, si possible, il pourrait t’aider. Je réglerais tout.
J’espère seulement que tu es en parfaite santé, mon chéri, et que tu as le gîte et le couvert. Écris-moi tout ce qui va vraiment bien. Quoi qu’il en soit, je t’écris l’adresse suivante. Tu te souviendras de ton ami du « Flandre », Teodoro ALCANTARA, Mintaner, Num. 32, Barcelone, Espagne. J’écrirai à JANKNER pour faire savoir que ROSENZWEIG est avec toi. Concernant ton transport, nous n’avons pas encore pu obtenir de précisions. Nous poursuivrons nos efforts et te tiendrons informé dès que nous saurons quoi faire.
Si tu trouves une solution pour ton transport ou pour envoyer de l’argent, écris-moi immédiatement. Si seulement je pouvais t’avoir ici, je n’ai plus aucune patience. J’ai de bonnes nouvelles de mes parents : ils attendent avec impatience un télégramme annonçant ton arrivée. Mes parents ont reçu une lettre de Sabina. Ils vont bien. J’ai également reçu une lettre de Mirjam. Elle n’est pas encore mariée. Ici, tout va bien. Tante est de retour à New York et t’attend. Samedi et dimanche, je suis allée à la plage (océan) avec Tante, Jack et Ruth. Je me suis baignée pour la première fois depuis 1937. C’était très agréable, mais toi, mon Kutzibombi, tu n’étais pas là, le plaisir n’était donc que mitigé. Espérons que nous serons bientôt ensemble. Je me demande si tu es en bonne santé et en bonne forme. Si seulement j’étais avec toi, pour savoir comment tu vas.
Je suis en contact avec Mme Weiss et si nous recevons des informations, nous nous contacterons mutuellement. Nous pensons que d’ici une ou deux semaines, beaucoup de choses seront organisées et nous ferons tout notre possible.
Maintenant, mon chéri, prends bien soin de toi et de ta santé. Mille bisous.
Je termine avec beaucoup d’affection et mes meilleurs vœux.
Bien à toi, Martha.


72 – Lettre du 11 juillet 1940 de Martha NY à Leo à Saint-Sauveur puis transférée à Marseille [Fichiers 5215, 5216, 5217 et 5218]
Saint-Albans July 11, 1940
My sweet Leole,
Although I wrote to you two days ago I feel the wich to write again. In case you shouldn’t have received my letter from July 9, I am going to write you the address from your friend in Spain again : Teodora Alcantara Muntaner, Number 32 – Barcelona – Espana.
This time I send you a few coupon de response again. That will reach for an air mail letter. it is the only thing I can send you right now. We try to find out how we could send some money to you. HICEM is supposed to not exist any more. Tomorrow morning, I will go to the Committee. May be they shall tell me anything. I can’t tell you, how much, I worry about you. If I only could help anyhow. Mr JELLINEK was so nice to write to his niece. Her husband is French and American We hope she will be able to send you a few dollars.
I would like so much to have a few lines from you. Everybody sends you regards Familie oncle Herman, Jack, Ruth, Tante, Joe’s family and Mincks. The same Engens and Schmucklers. Tomorrow I am going to Fischer’s. I saw that post finish is a 11h30 in the morning so I will be able to write to you, what they will tell me at the HIAS (Committee). I start to work later tomorrow and work longer. That is an excepted. And I use this occasion to go to the HIAS. If I only could find out, what I could do for you.
There is nothing new. So I will close for today and continue tomorrow morning.
Good night the. Mrs Enis send me your letter.
12 July 1940
Couldn’t find out anything, have to come in Sunday again. Have courage, everything will turn out well.
With much love and thousand kisses
Yours
Martha
Saint-Albans, 11 juillet 1940
Ma chère Léo,
Bien que je t’aie écrit il y a deux jours, j’ai envie de t’écrire à nouveau. Au cas où tu n’aurais pas reçu ma lettre du 9 juillet, je vais te retranscrire l’adresse de ton ami en Espagne : Teodora Alcantara – Muntaner, numéro 32 – Barcelone – Espagne.
Cette fois, je t’envoie quelques coupons-réponses. Ils te parviendront par avion. C’est la seule chose que je puisse t’envoyer pour le moment. Nous essayons de trouver comment t’envoyer de l’argent. La HICEM est censé avoir disparu. Demain matin, j’irai au Comité. Peut-être qu’ils me diront quelque chose. Je ne peux pas te dire à quel point je m’inquiète pour toi. Si seulement je pouvais t’aider. M. JELLINEK a eu la gentillesse d’écrire à sa nièce. Son mari est franco-américain. Nous espérons qu’elle pourra t’envoyer quelques dollars.
J’aimerais tellement avoir quelques mots de toi. Tout le monde t’adresse ses salutations : oncle Herman, Jack, Ruth, Tante, la famille de Joe et les Minck. Engen et Schmuckler également. Demain, je vais chez les Fischer. J’ai vu que la levée du courrier est à 11 h 30 du matin, je pourrai donc t’écrire ce qu’on me dira à la HIAS (Comité). Je commence à travailler plus tard demain et je travaille plus longtemps. C’est une exception. Et j’en profite pour aller à la HIAS. Si seulement je pouvais savoir ce que je pourrais faire pour toi !
Il n’y a rien de nouveau. Je termine donc aujourd’hui et je reprendrai demain matin.
Bonne nuit. Madame Enis m’a transmis une lettre de toi.
12 juillet 1940
Je n’ai rien trouvé, je dois revenir dimanche. Courage, tout ira bien.
Avec beaucoup d’amour et mille baisers
Bien à toi
Martha




73 – Lettre du 22 juillet 1940 de Martha NY à Leo à Saint-Sauveur puis transférée à Marseille [Fichiers 5219, 5220, 5221 et 5222]
New York July 22, 1940
My sweet little Boy,
Hope you allright, although I have no news from you since this few lines on Mr Eisl letter. I wrote twice to you and sent you reply coupons and Jack sent you EO. I am always thinking at you and would love to see you soon.
You must excuse that I am writing with pencil, but U have no ink. From my parents and Mirjam I had good news thanks God. They all send you their regards, the same Jack and Ruth, who are on vacation now, for two weeks. There fore I task a room in New York with J. family, very nice people and nice room and not expensive 2,50 dollars weekly. On weekend I will go to Saint-Albans but during the week is it more convenient for me to stay in New York than all alone out there.
Tomorrow I shall be in oncle Herman’s house they already ask for you. aunt Mitzi met Dr Halpern who said how nice my husband is and how everybody likes him. I knew this before.
On Thursday, I am going to see Grünbergers.
I don’t live far from them now, on Broadway. My adresse is still Saint-Albans, they will send my mail to me.
What are you doing my dear, are you in good health ? Here is it awful list. yesterday my pupils father took me ti the Beach, where we have a locker (Cabine).
There is not much news. Aunt Anna, Joe and everybody asks for you. May be this week, I shall go to all Aunt Heina and next week I may meet Schmucklers.
I am still in the printing establishment and have two pupils now, because it is summer.
Do you have any idea, how to come to your wife . Do you live on the same place as the end of . I don’t think that Mrs Weiss has any news from her brother.
Now my sweet I don’t know what to write any more. I would prefer to talk to you and I am longing for mail from you.
I classe with good wishes and all my love and kisses
Yours
Martha
New York, 22 juillet 1940
Mon cher petit garçon,
J’espère que tu vas bien, même si je n’ai plus de tes nouvelles depuis ces quelques lignes concernant la lettre de M. Eisl. Je t’ai écrit deux fois et t’ai envoyé des coupons-réponses, et Jack t’a envoyé des EO. Je pense toujours à toi et j’aimerais te voir bientôt.
Excuses-moi si j’écris au crayon, mais je n’ai plus d’encre. De la part de mes parents et de Mirjam, j’ai eu de bonnes nouvelles, Dieu merci. Ils te saluent tous, Jack et Ruth, qui sont en vacances pour deux semaines. Je loue donc une chambre à New York chez la famille J., des gens très sympathiques, une belle chambre et pas chère : 2,50 dollars par semaine. Ce week-end, j’irai à Saint-Albans, mais en semaine, il est plus pratique pour moi de rester à New York que toute seule.
Demain, je serai chez oncle Herman ; ils demandent toujours après toi. Tante Mitzi a rencontré le Dr Halpern (en fait le Docteur Heilpern à bord sur la paquebot Flandre) qui a dit combien mon mari est gentil et que tout le monde l’apprécie. Je le savais déjà.
Jeudi, je vais voir les Grünberger.
Je n’habite pas très loin d’eux, sur Broadway. Mon adresse est toujours Saint-Albans, ils m’enverront mon courrier.
Que fais-tu, mon chèri ? Es-tu en bonne santé ? Hier, le père de mon élève m’a emmenée à la plage, où nous avons une cabine.
Il n’y a pas beaucoup de nouvelles. Tante Anna, Joe et tout le monde demandent de tes nouvelles. Peut-être que cette semaine, j’irai chez Tante Heina et la semaine prochaine, je rencontrerai les Schmuckler.
Je suis toujours à l’imprimerie et j’ai deux élèves, car c’est l’été.
As-tu une idée pour rejoindre ta femme ? Habites-tu au même endroit que le bout de ?. Je ne pense pas que Mme Weiss ait de nouvelles de son frère.
Maintenant, mon doux, je ne sais plus quoi écrire. Je préférerais te parler et j’attends avec impatience ton courrier.
Je t’adresse mes meilleurs vœux, toute mon affection et mes baisers.
Bien à toi.
Martha




74 – Lettre du 27 juillet 1940 de Martha NY à Leo [Fichiers 5204 et 5205]
Saint-Albans July 27, 1940
My little Leoboy,
I am writing and writing and venerable get any answer, but I still hope to get any news from you. I am waiting for that, like for water and that means something in this heat. It is very hot, but I don’t lind it so much especially when I am out in St. Albans. Here it is like in the country.
During the week I still sleep in New York and Saturday, Sunday I am here. I think next Sunday Weinribs will come back and then I am coming out every night again. The people, when I live in New York are very nice, often to nice. I like to be alone once in a while and they never let me go to bed and invite to seat in their rooms, with the view of the river. They offer me fruit and such things although. I always have fruit un the house myself.
I wrote to you on Monday on Tuesday. I was in uncle Herman house, Wednesday I taste in a bath and watched the children at the same time. The girl is 10 and the boy 3 1/2. Every time, when I Went out, he retarder to cry and on the end, he wanted me to sleep in his bed. he must have a good opinion of me and besides his bed is not longer than I me. Thisday I was invited at Engens and I only have to walk for about 15 minutes home.
Friday I was in uncle Herman house and Saturday Sunday I am in St Albans give two lessons, write to my boy and may parents and sew a little bit. I do many of this things in the garden, to enjoy the fresh air I don’t have un New York. I am all above, but I feel very good like this. Only that I have no mail from you makes me feeling bad. I don’t even now, if you have my letters with coupons de response and the money we sent to you. If you only would be there. Do you have clothes and underwear to change ? Where are your suicases ? Don’t worry about anything, just come as soon as you find any possibility. Did you write to your friend Teodoro ALCANTARA Umtaser Number 32 Barcelona Espana ?
I don’t know where and how you live and would like to know everything. It is Sunday already, I only started this letter yersterday. In a few hours I am going to New York again.
Tomorrow I may go to Aunt Heina, Tuesday I probably will meet Schmuckler who always write to me, that they want to meet me. Wednesday I am invited in uncles house and Thursday in Engens? I made a few pictures. When I will see, if you receive my letters I am going to send you some.
My people don’t let me go to sleep anyway, so I make my visites as long as I stay in New York. From my parents, I have news. Thanks God, they are in good health. They only are longing for a cable, that my dear husband arrived there and I would love to send, such a cable. The same Jack ordered, I have to call him, right away when I have news that you come. I may to go to the HICEM again, if they have some information. They want a certification, y-that the money was not used for you. Can you get this ? Or don’t you think the HICEM over there will give you a ticket, in case there will be a steamer ? It is hard to write here in the garden. I hope you can read it.
I am sorry to have us news from Mirjaerls since May and from Sabina since April. But we learned to have patience. It does not help if we don’t have it. I will write to Miss WEISS again, if she has some news from her brother. I had a letter from Tante Anny, IGLAN and FELLNER, PREMIDKE. Herr FELLNER start ca. two months agp and one weck before Miss GRUBERG. Moses FELLNER die marry to Saktima. RATH is engaged to be married. Erna is married in Englisher Martha Golda is going to have a baby. the same Gretl story. They live together without husband in England. Miss ROSENBERG wrote and sends you her regards. I will finish this letter in New York to see if there should be a letter from you. That would be a holly day for me. I am disappointed to find no mail. may ne tonight. Thousands kisses and much love.
Martha
Saint-Albans, 27 juillet 1940
Mon ? petit Leoboy,
J’écris sans cesse et je n’obtiens aucune réponse, mais j’espère toujours avoir de tes nouvelles. J’attends ça avec impatience, comme de l’eau, et ça a son importance avec cette chaleur. Il fait très chaud, mais je n’en ai pas trop envie, surtout quand je suis à Saint-Albans. Ici, c’est comme à la campagne.
En semaine, je dors encore à New York et samedi et dimanche, je suis ici. Je pense que dimanche prochain, Weinribs reviendra, et ensuite je sortirais tous les soirs. Les gens, quand je vis à New York, sont très gentils, souvent trop gentils. J’aime être seule de temps en temps et ils ne me laissent jamais aller me coucher et m’invitent à m’asseoir dans leur chambre, avec vue sur le fleuve. Ils m’offrent des fruits et ce genre de choses. J’en ai toujours à la maison.
Je t’ai écrit lundi et mardi. J’étais chez l’oncle Herman Mercredi, je prenais un bain et je gardais les enfants en même temps. La fille a 10 ans et le garçon 3 ans et demi. Chaque fois que je sortais, il pleurait et, à la fin, il voulait que je dorme dans son lit. Il doit avoir une bonne opinion de moi, et d’ailleurs, son lit n’est pas plus grand que moi. Aujourd’hui, j’étais invitée chez les Engens et je n’ai qu’un quart d’heure de marche pour rentrer. Vendredi, j’étais chez l’oncle Herman et samedi et dimanche, je suis à St Albans pour donner deux cours, écrire à mon homme et à ses parents et coudre un peu. Je fais beaucoup de ces choses dans le jardin, pour profiter de l’air frais que je n’ai pas à New York. Je suis un peu seule, mais je me sens très bien comme ça. Le seul fait de ne pas avoir de courrier de ta part me fait mal. Je ne sais même pas maintenant, si tu as mes lettres avec les coupons de réponse et l’argent que nous t’avons envoyé. Si seulement tu pouvais être là. As-tu des vêtements et des sous-vêtements pour te changer ? Où sont vos valises ? Ne t’inquiètes de rien, viens dès que tu en as la possibilité. As-vous écrit à ton ami Teodoro ALCANTARA , Numéro 32 Barcelone Espagne ?
Je ne sais pas où ni comment tu vis et j’aimerais tout savoir. C’est déjà dimanche, j’ai commencé cette lettre hier. Dans quelques heures, je retourne à New York.
Demain, j’irai peut-être chez tante Heina, mardi, je rencontrerai probablement Schmuckler, qui m’écrit toujours pour me dire qu’il veut me rencontrer. Mercredi, je suis invitée chez mon oncle et jeudi chez les Engen. J’ai pris quelques photos. Si tu reçois mes lettres, je t’en enverrai.
De toute façon, les gens ne me laissent pas dormir, alors je fais mes visites tant que je reste à New York. J’ai des nouvelles de mes parents. Dieu merci, ils sont en bonne santé. Ils attendent avec impatience un télégramme, celui de mon cher mari, arrivé là-bas, et que j’aimerais beaucoup lui envoyer. Jack m’a ordonné de l’appeler dès que j’aurai des nouvelles de ton arrivée. Je retournerai peut-être voir le HICEM, s’ils ont des informations. Ils veulent une attestation prouvant que l’argent n’a pas été utilisé pour ton usage personnel. Peux-tu l’obtenir ? Ou ne penses-tu pas que le HICEM, là-bas, tedonnera un billet, au cas où il y aurait un paquebot ? C’est difficile d’écrire ici, dans le jardin. J’espère que tu pourras la lire.
Je suis désolée de ne pas avoir de nouvelles des Mirjam depuis mai et de Sabina depuis avril. Mais nous avons appris à être patients. Cela ne sert à rien de ne pas les avoir. J’écrirai à nouveau à Mlle WEISS, si elle a des nouvelles de son frère. J’ai reçu une lettre de Tante Anny, IGLAN et FELLNER, PREMIDKE. Herr FELLNER est décédé Il y a deux mois et une semaine auparavant, Mlle GRUBERG a annoncé le décès de Moses FELLNER, marié à ?. RATH est fiancé. Erna est mariée en Angleterre. Martha Golda va avoir un bébé. Même histoire avec Gretl. Elles vivent ensemble sans mari en Angleterre. Mlle ROSENBERG m’a écrit et te salue. Je terminerai cette lettre à New York pour voir si j’en reçois une de toi. Ce serait un jour férié pour moi. Je suis déçu de ne pas trouver de courrier. Peut-être ce soir. Mille bisous et beaucoup d’amour.
Martha


75 – Lettre du 28 juillet 1940 de Leo de Marseille à Martha NY [Fichiers 5188 et 5189]
Marseille 28 juillet 1940
Mein liebstes Martherl !
Mit grosser Freude erhielt ich Deine 2 letzte Brief vm 9 und 11 July die mich aus Saint-Sauveur nachgesendet werden. ich wartete mit der Antwort bis ich etwas näheres über mich schreiben konnte. Vorige Wache schrieb ich Dir in Kahus Brief daran. Hoffentlich hast Dir in Kahns Brief daran. Hoffentlich hast Dir es bekommen.
Ich danke Dir mein Lieber für die Retourclaims die sorgfältig in impas fueten Briefen ankommen zu ! Schreibe die adresse nur die Block-Schrift. Das C. wird sehr oft vermechselt mit S. Was meiner Reise betrifft ist folgendes. Ich mich auf Deine Antwort per Clipper je schneller desto besser ! Ich muss
Eine Schiffskarte bekomme ich das Spanisch und Portugiesische Visum. Natürlich muss ich für den zwek meine E.A. dollar aufwenden die ich bereits habe. A propos hast du schon der Frau JANKNER die 25 dollars beglichen ? Erledige es, da sie es ernigene braucht. Mir geht g.s.d. gut due Hauptsache ist gesund. Richte der Familie KASTNER von mir Grüsse aus Natan geht es auch gut, er ist genau in der selben Lage wie ich. Er ist sehr ungeduldig und erwartet von seiner Familie einige zeilare. es würde ich genau so freuen wie ich. Mit Enis wie ich fast täglich beisammen. Er besucht sich im uns sehr leider kann er uns material nicht helfen. Obwohl er ein viergewöhnlich Kamerad ist. Frau und Herr SAX auch Oberländen sind hier. Meine Koffer sind noch in Nantes.
Ich kaufte mir einen Übertrag Auszug grau wilder mich sehr gut passt. Vielleicht urid es mich möglich sein die Koffer aus Nantes zu bekommen schreibe mich Poste Restante Place Colbert.
Vorgestern schrieb ich an die Eltern dir es schon erlaubt ist. Es wird mich sehr freuen von Ihnen zu hören. Hoffentlich mein Liebes werden wir bald beisammen sein. Bist Du nach auf mich einwenig neugierig ?
Es freut mich dass die Tante Anna schon gesund zurück ist lasse herzlichst grüssen wie auch den Jack und Ruth und die ganze Familie wie auch Onkel Herman und Familie. Aus welden Grund Matte Greterl noch nicht geheiratet.
Hoffentlich gehtes sehr gut und ist gesund.
Wenn es Dir möglich ist lege mir von meinen photo Bildern in einen Clipper. Brief bei da ich es nach zum Visum brauche. Ich hoffe es kann sorgfältig an. Der Jack könnte mich auch einmal extra schreiben und mir von seinen Aufnahmen ein Foro beilegt. Was schreibt sonst Greterl ? Es freut mich das mit Du Sabina in Kontakt bist. Also mein Liebes Ich schliesse mit herzlichen Grüssen und sehr vielen Küssen. Dein Dischl. Leo.
Bitte sofort antworten.
Clipper müss nicht rek. sein
Marseille, le 28 juillet 1940
Ma très chère Martha !
J’ai été ravi de recevoir tes deux dernières lettres, datées des 9 et 11 juillet, qui m’ont été transmises de Saint-Sauveur. J’ai attendu de pouvoir te répondre pour en savoir plus sur moi. La veille, je t’en avais parlé dans la lettre aux Kahn. J’espère que tu l’as lue dans celle des Kahn. J’espère que tu l’as reçue.
Merci, ma chèrie, pour les demandes de retour qui arrivent soigneusement, en lettres épaisses et impassibles ! Ecris l’adresse en lettres majuscules uniquement. Le « C » est souvent confondu avec le « S. ». En ce qui concerne mon voyage, voici ce qui suit.
J’attends la réponse pour le paquebot avec impatience ; le plus tôt sera le mieux ! J’ai besoin d’un billet de bateau pour obtenir les visas espagnol et portugais. Bien sûr, je devrai utiliser les dollars E.A. dont je dispose déjà pour cela. Au fait, as-tu déjà payé les 25 $ à Mme JANKNER ? Fais-le, elle en a un besoin urgent. Heureusement, je vais bien, l’essentiel est qu’elle soit en bonne santé. Salue la famille KASTNER de ma part. Natan va bien aussi ; il est exactement dans la même situation que moi. Il est très impatient et attend quelques nouvelles de sa famille. J’en serais tout aussi heureux. Enis et moi sommes ensemble presque tous les jours. Il nous rend visite, mais malheureusement, il ne peut pas nous aider matériellement, même s’il est un ami fidèle. M. et Mme SAX sont également là. Mes valises sont toujours à Nantes.
J’ai acheté un manteau vert gris qui me va très bien. Je pourrai peut-être récupérer les valises à Nantes. Écris-moi à Poste Restante Place Colbert.
Avant-hier, j’ai écrit à mes parents, et tu peux également le faire. Je serai ravi d’avoir de tes nouvelles. J’espère, ma chèrie, que nous nous reverrons bientôt. Ça t’intéresse ?
Je suis heureux que tante Anna soit déjà rentrée saine et sauve. Je t’adresse mes plus chaleureuses salutations, ainsi qu’à Jack et Ruth et à toute la famille, ainsi qu’à Oncle Herman et à toute la famille. Pour une raison que j’ignore, Matte Greterl n’est pas encore mariée.
J’espère que tu vas bien et que tu es en bonne santé.
Si possible, merci de joindre quelques-unes de mes photos à une lettre du paquebot, car j’en ai besoin pour mon visa. J’espère qu’elle sera envoyée avec soin. Jack pourrait aussi m’écrire séparément et joindre une de ses photos. Que dit Greterl d’autre ? Je suis ravie que tu sois en contact avec Sabina. Alors, mon amour, je termine avec mes chaleureuses salutations et plein de bisous. À bientôt. Leo.
Réponds rapidement.
Le paquebot n’a pas besoin d’être enregistré.


76 – Lettre du 30 juillet 1940 de Leo de Marseille à Martha NY [Fichiers 5191, 5192, 5193 et 5194]
Marseille 30 July 1940
Mein Liebstes Marterl !
Mit grosser Freude erhielt ich nach vorige Woche Deine letzte 2 briefe von 9 und 11 July die mich aus Saint-Sauveur nachgesendet wurden. Ich wartete bis heute mit der Antwort üm Dir etwas näheres über meiner Abreise zu schreiben. Ich schriebe schon an Dich den 3ten Brief bezüglich dies und noch immer Dich nicht wegschicken konnte weil die Pläne und Aussichten von Tag zu Tag zu anderten. Die Aussichten aus technischen Gründen auf meine gesunken Momenlam aber bei die aüsländer Gessetze dieser Tage in Kraft treten. Wir haben bis jetzt alles Mögliche Unternahmen und geht alles schieb. Ich hoffe aber in Küsse auf ein günstigere Ausgang. Für alle Falle wäre günstig fur die eingezahlte Schiffkarte bei der HICEM sich das Geld zurückzahlen lassen und bei COOK öder American express Einsahlen ab Lisbonne und Bahnkarte ab Marseille. Welche Geschäft durch günstige ist. Es komm auch nür eine Anzahlung sein, weil ein ich nie vor Ende August nach nicht in Lisbonne sein werde so läuft mein Visum ob eigentlich am 9 September.
Oder wenn Ihr bis dato die ganze Karte muss mann auch gefast sein auf Verläst von 10%. Ich hoffe aber wahrscheinlich bis dahin in Lisbonne zu sein. In Geldmangel bin ich einstweilen nicht richtig ist wenn Ihr die Schiffskarten Anzahlung oder ganz bezahlte Karte mich durch das bestimmte Reise Büro eine Berhäligung einsenden.
Für die 8 Retourmachen danke ich Dich sehr mein Liebes. Mein Werbi hat sich doch nicht geändert und noch immer für alles.
Vorgenstern schrieb ich auch die liebe Eltern, da es schon erlaubt ist.
Es würde mich sehr freuen von Ihnen etwas zu hören. Hoffentlich mein Liebes werden alle beisammen sein. Es ist aber auch möglich dass Du auf mich nicht so neugierig Bist. Ist as wahr ?
Meine Koffer habe ich noch leider in Nantes. Ich kaufte mich aber aberweil einen grauen Ûbertr. Anzug für 120 francs, eine Mipie, welcher sehr gut past. Ich bin noch auf der Suche nach Schuhen, da mich die Soldatenschuhe zu schwer sind.
ich hoffe es wird mich doch möglich sein die Koffer aus Nantes zu bekommen. Mit Enis las m hin ich fast täglich zusammen.
Obwohl er ein eusergewohnlich gutes Kamerad ist kannte uns leider nicht material helfen. Herr und Frau SACHS und ÖBERLANDER sind hier.
Es freut mich dass die Tante Anna schon gesund zurück ist. Ich lasse Sie herzlicht Grüssen wie auch den Jack und Ruth und die ganze Familie wie auch dein Onkel Herman und Familie.
Es freut mich mein Liebes dass Di Möglichkeit hast zu baden.
Lasse Dir nichts abgelten, mich wird as sehr freuen wenn Du an mich Denkt.
Aus welchen Grund hatte Greterl noch nicht geheiratet ? Hoffentlich geht es Ihr gut und ist gesund.
Schreibe meine Adresse bitte in bBlockschrift weil das C. wird oft verwechselt in ein A oder E. Es freut mich dass Du mit der Sabina in Kontakt bist und ich danke dich auch dafür. Es tut mich leid dass ich Dich so viel Mühe und Sorgen verschaffe. Ich bin aber nicht das einzige Eingluck skincch.
Ich hoffe aber für ein schönes und gutes Ende. Wenn etwas neues eintreten sollte ich Dir im nächsten Brief gleist wieder machen werde. Also mein Liebes, mache Dir keine Sorgen. Ich danke G. dass ich hier gesund bin. Bis wir beisammen sein werden, werden wir uns alles restliche mündlich anstanden. Wenn der Mensch will kann es alles überwinden. Nur der Wille und Mut. Schliesse einstweilen und grüssen und Küssen
Dein Dichl. Leo
Bitte den beiliegenden Brief von KOHN an I. KASTNER einzusenden 2152 Barnes avenue Bronx und den nächsten Brief MAJERS und JANKNER.
Es wâre auch günstig mit ihnen gemeinsam zu besprechen und handeln.
Viele Grüsse an SCHMUCKLERS und alle Bekannten.
Grüsse von MAJER, KOHN und ENIS
Neue Adresse ist Poste Restante Marseille place Colbert
Marseille, le 30 juillet 1940
Mon cher Marterl !
C’est avec une grande joie que j’ai reçu la semaine dernière tes deux dernières lettres, datées des 9 et 11 juillet, qui m’ont été transmises de Saint-Sauveur. J’ai attendu aujourd’hui pour te répondre et te donner plus de détails sur mon départ. Je t’ai déjà écrit la troisième lettre à ce sujet et je n’ai toujours pas pu te l’envoyer, car les projets et les perspectives changent de jour en jour. Les perspectives ? pour des raisons techniques deviennent obsolètes à mon avis, mais les lois étrangères entrent en vigueur ces jours-ci. Nous avons tout essayé jusqu’à présent, et tout se passe bien. Mais j’espère une meilleure issue. Au cas où, le mieux serait de récupérer auprès de la HICEM l’argent du billet de bateau, de payer depuis Lisbonne par l’agence COOK ou American Express, et de prendre un billet de train depuis Marseille. C’est une excellente affaire. Ce ne serait qu’un acompte, car je ne serai pas à Lisbonne avant fin août ; mon visa expire donc le 9 septembre.
Ou si tu as déjà payé la totalité du billet, tu bénéficiera également d’une réduction de 10 %. J’espère toutefois être à Lisbonne d’ici là. Je suis à court d’argent en ce moment, il serait donc déconseillé de m’envoyer une confirmation de l’acompte du billet de bateau ou du billet entièrement payé par l’intermédiaire de l’agence de voyages concernée.
Merci beaucoup pour les 8 retours, ma chèrie. Ma Werbi n’a pas changé et s’adapte toujours pour tout.
Avant-hier, j’ai aussi écrit à mes chers parents, puisque c’est maintenant autorisé.
Je serais très heureux d’avoir de tes nouvelles. J’espère, ma chèrie, que tout le monde sera réuni. Mais il est aussi possible que tu ne sois pas si curieuse à mon sujet. Est-ce vrai ?
Malheureusement, j’ai encore mes valises à Nantes. Cependant, je me suis acheté un pardessus gris pour 120 francs, un costume mi-long qui me va très bien. Je cherche encore des chaussures, car celles de soldat sont trop lourdes pour moi.
J’espère qu’il me sera possible de récupérer les valises à Nantes. Je suis avec Enis presque tous les jours. Bien qu’il soit un ami exceptionnel, il n’a malheureusement pas pu nous aider matériellement. M. et Mme SACHS et ÖBERLANDER sont ici.
Je suis heureux que tante Anna soit déjà de retour saine et sauve. Je lui adresse mes plus chaleureuses salutations, ainsi qu’à Jack, Ruth et toute la famille, ainsi qu’à ton oncle Herman et à toute la famille.
Je suis heureux, ma chèrie, que tu aies l’occasion de nager.
Ne te fais aucun souci ; je serai très heureux si tu penses à moi.
Pourquoi Greterl n’est-elle pas encore mariée ? J’espère qu’elle va bien et qu’elle est en bonne santé.
Ecris à mon adresse en lettres majuscules, car le C est souvent confondu avec un A ou un E. Je suis heureux que tu sois en contact avec Sabina et je t’en remercie. Je suis désolé de te causer tant de soucis. Mais je ne suis pas le seul malchanceux.
Mais j’espère une fin heureuse. S’il se passe quelque chose de nouveau, je te le ferai savoir dans ma prochaine lettre. Alors, ma chère, ne t’inquiète pas. Je remercie G. de me voir en bonne santé. En attendant, nous discuterons de tout le reste verbalement. Si on est volontaire, on peut tout surmonter. Seulement la volonté et le courage. Pour l’instant, je termine par des salutations et des bisous.
Ton Dichl. Leo
Envoie la lettre ci-jointe de Kohn à I. Kastner, 2152 Barnes Avenue, Bronx, et la lettre suivante à Majers et Jankner.
Il serait également bénéfique de discuter et d’agir ensemble.
Bienvenue aux Schmuckler et à tous les amis.
Salutations de Majer, Kohn et Enis
Nouvelle adresse : Poste Restante Marseille, Place Colbert




77 – Lettre du 17 août et 20 août 1940 de Martha NY à Leo [Fichiers 5206 et 5207]
St Albans, Aug. 17, 1940
Mein teures Burli,
Habe wohl erst vor einigen Tagen geschrieben, will aber heute wieder einen Brief aufangen obwohl Jack immer sagt, das du früher hier sein wirst, als der Brief dort Alleweil ! Wie steht es mit deiner Sache ? Heute war Herrn ROSENZWEIGs Bruder hier. Ich sagte ihm, was wir machten und riet ihm dasselbe zu tun. Hatte gerne von Such Nachricht am liebsten ein besonders gutes Kabel. Die Eltern warten auch immer auf ein Kabel besügl. Deiner Ankunft. Ich schreibt ihnen wenn sie Bücher brauchen, um Deine zu schreiben. Dir sende sie aber nur, wenn est wenig kostet und Dir nicht fehlt. Hast Du genügend zu essen etc ? Kannst Du eine Bestätigung von Komitee senden lassen, dass das Geld nicht für Deine Transportation verwandet wurde ?
Heute ist Samstag, Jack und Ruth sind nicht zuhause. Ich ging nachmittag nach langen Zögern ins Kino, war aber nicht zu sehr begeistert. Hat nur 15 cents gekostet. Dann fütterte unser Thunblerl (mein spezieller Freund) und machte eine Spaziergang mit ihm. Jetzt schrieb ich gerade an Fräulein ROSENBERG keines Burlis Brief werde vielleicht noch 1-2 Tage behalten, ob Nachricht kommt.
Jetzt gehe ein paar Sachen auswaschen. Good night für heute also. Es ist jetzt Sonntag Nachmittag 3/4 4 h. Hatte Vormittag eine Stunde. Dann machte das Essen für Ruthls BENDER und Neffen und nachler kurzte zur Abwechslung ein Kleid. Jetzt sitze ich im Garten und schreibe an mein Manschuli. Es fällt nicht besuders gut aus da ich auf dem Kino und einer Pappendeckel unterlage schreibe. Da aber die Luft in der Fabrik weniger gut ist, will ich so viel wie möglich ist. Etwas später gehe dir Sachen, die ich gestern waschtl, auszugehen. Dann wieder Nachtmahlzeit und so geht es. Wir geht es alles Bekannten ? Haben sie irgend welche Möglichkeiten ? Was ist eigentlich mit Baumgarten ? Wo sind Selig, Goreckys etc ? Was machst Du dem ganzen Tag ? Gehst Du baden ? Dein Woche war ich nicht sehrsimmen die ich niemand habe mich mitznehmen. Es ist nämlich zu weit ohne Auto. Ruth und Jack sind über Weekend bei Freunden. Martha Apfel hat ein Baby. Mit Engels und Schmucklers werde diese Woche wieder mal zusammen kommen. Dienstag bin ich bei Familie Onkel Herman. Ich weiss nicht; ob ich Dir schriebt, dass Frau WOLKENBERG und Dr JELLINEK und Frau hier sind. Jellineks sind übrigens reisend. Frau Onkel Hermann und alte andere erkundigen sich immer nach Dir und lassen grüssen. Ebenso alle Freunde und Verwandten. Ich weiss nicht, ob ich Dir mitteilte, dass die Eltern um endlich meine seinerzeitige Fahrkarte ausbezahlt bekamen. Es hat genug Schreibereien gekostet. Heute werde an die Eltern schreiben und heute oder morgen to Sabina. Vim werde schliessen und warte ein bis zwei Tage ob Post kommt.
Aug. 20, 1940
Leider kam seit dem Brief von 30 July nichts, was mich sehr leid ist. Es ist jetzt 11h30. um 11h vom Onkel Herman nachhause und fand einen reisenden Brief von Willy ver. Gestern hatte 2 briefe von den Altern und einen von Onkel Otto. Alle lassen Dich grüssen. Die Eltern waren überglücklich mit Deinem letzten Brief, der gerade zu Muttis PPurseltag ankam. Sie können Dir doch nicht direkt schreiben, daher sende Dir, den für Dich bestimmten Teil ein.
Anbei eine Kopie eines Briefes den Jack vor einigen Tagen schrieb.
Ich warte mit Schusircht auf gute Nachricht. Hoffentlich hältst Du mich nicht wieder zum.
Viele immigete Grüsse und Küsse Deine dich liebender
Martha
I am to see you here very soon and I will be happy when you come
Jack
Je t’ai écrit qu’il y a quelques jours, mais j’ai envie de reprendre une autre lettre aujourd’hui, même si Jack dit toujours que tu seras là avant que la lettre n’arrive. Toujours ! Comment ça va de ton côté ? Le frère de M. Rosenzweig était là aujourd’hui. Je lui ai expliqué ce que nous faisions et je lui ai conseillé de faire de même. Il aimerai avoir de nouvelles et recevoir un télégramme. Tes parents attendent toujours un télégramme confirmant ton arrivée. Je leur écrirai s’ils ont besoin de livres pour écrire le tien. Mais je ne te les enverrai que s’ils sont bon marché et qu’ils ne te manquent pas. As-tu assez de nourriture, etc. ? Peux-tu obtenir une confirmation du Comité que l’argent n’a pas servi à ton transport ?
Aujourd’hui, c’est samedi, Jack et Ruth ne sont pas là. Après beaucoup d’hésitations, je suis allée au cinéma cet après-midi, mais je n’ai pas été très impressionnée. Ça ne m’a coûté que 15 centimes. Ensuite, j’ai nourri notre Thunblerl (mon amie spéciale) et je l’ai emmené en promenade. Je suis en train d’écrire une lettre à Mlle Rosenberg. Je la garderai probablement encore un jour ou deux pour voir si j’ai de tes nouvelles.
Maintenant, je vais faire quelques lessives. Bonne nuit pour aujourd’hui. Nous sommes le dimanche et il est 16h45. J’ai me suis reposée une heure. Ensuite, j’ai préparé le dîner pour Ruthl Bender et ses neveux, puis j’ai raccourci une robe pour changer. Maintenant, je suis assise dans le jardin à écrire sur mon carnet. Ça ne se passe pas très bien, car j’écris sur un carton. Mais comme l’air de l’usine n’est pas très bon, je veux en faire le plus possible. Un peu plus tard, je vais sortir faire les lessives d’hier. Ensuite, c’est le dîner, et ainsi de suite. Comment vont nos amis ? Ont-ils le choix ? Que se passe-t-il pour Baumgarten ? Où sont les Selig, les Gorecky, etc. ? Que fais-tu de la journée ? Vas-tu nager ? Je n’ai pas été très occupée cette semaine, car je n’ai personne pour m’emmener. C’est trop loin sans voiture. Ruth et Jack sont chez des amis pour le week-end. Martha Apfel a un bébé. Je retrouve les Engel et les Schmuckler cette semaine. Mardi, je suis chez la famille d’Oncle Herman. Je ne sais pas si je t’ai écrit que Mme Wolkenberg, le Dr Jellinek et sa femme sont là. Les Jellinek sont en voyage, d’ailleurs. La femme d’Oncle Hermann et d’autres personnes âgées demandent toujours de tes nouvelles et te saluent. Il en va de même pour tous mes amis et ma famille. Je ne sais pas si je t’ai dit que mes parents ont enfin reçu l’argent pour mon ancien billet. J’ai assez écrit. J’écrirai à mes parents aujourd’hui et à Sabina aujourd’hui ou demain. Je vais terminer et attendre un jour ou deux pour savoir si je reçois du courrier.
20 août 1940
Malheureusement, rien n’est arrivé depuis la lettre du 30 juillet, et j’en suis profondément désolé. Il est 11 h 30. Je suis rentré de chez l’oncle Herman à 11H00 et j’ai trouvé une lettre de Willy Ver. Hier, j’ai reçu deux lettres des parents et une de l’oncle Otto. Tous mes vœux. Tes parents étaient ravis de ta dernière lettre, arrivée juste à temps pour l’anniversaire de maman. Ils ne peuvent pas t’écrire directement, alors je t’envoie la partie qui t’est destinée.
Ci-joint une copie d’une lettre que Jack a écrite il y a quelques jours.
J’attends de bonnes nouvelles avec impatience. J’espère que tu ne me retiendras pas encore.
Bonnes salutations et bisous, ta tendre
Martha
J’ai hâte de te revoir très bientôt et je serai heureux de ton arrivée.
Jack


78 – Lettre du 25 et 27 août 1940 de Martha NY à Leo [Fichiers 5208 et 5209]
St Albans Aug. 25, 1940
Mein Teuerstes,
Leider kam diese Woch wieder keine Nachricht von Dir. Heute Kam ein Clipper, so hoffe, dass vielleicht morgen etwas ankommt. Wie geht es Dir mein Burli, bekommst Du meine wöchentlichen Briefen und Retourmarken ? Wie steht es mit Deinen Visum ? Ich müsste es gerne etwas mehr von Dir. Vor einigen Tagen kam Brief von Herrn KASTNER, er machte ungefähr das Gleiche wie wir. Ich antwortete ihm heute. Du kannst Dir kämm vorstellen, wie sehr sich die Eltern mit Deinen Schreiben freuten. Wegen Deiner Matermannster ipte mache Dir keine Sorgen. Ich glaube kann, dass Du sie hier beristigen wirst. Selbstständig wirst Du osserst nicht sein und in Untermelnüngen wird lan Dir Auleitungen geben. Und was weiss man vielleicht kommst Du in Schuh – oder Glas – Fabrik oder Gott weiss was. Nicht schaden kann, wenn Du alle Arten von Zeichmungers übst. Eventuell versiche auch einige für Reclame zeichmen zu machen. Wir zum Beispiel als Reklame für Shcuhpaste, Lebensmittel, Bächer, etc. Ich weiss ja nicht, aber ich spekuliere halt immer bissel auf meiner Chef. Vielleicht gibts was Besserer. Komme nur mal her und zerblich über nichts anderes den Kopf. Wenn Du irgend eine neue Möglichkeit weisst, Telegramm Denke nicht Angeld, wir werden alles abarbeiten. Wermes nur einen Sinn hat. Bei jeden Schiff werden wir weiss und bei jeden Clipper erwarten wie schusüchtigst. Post Jeden Abend wenn ich hereinkomme, hoffe ich auf gute Nachricht oder Kabel von Lisbonne zumindest.
Aug. 27, 1940
Ich wartete bis heute und wieder kann nichts von Dir. Gestern hatte von Schöberl Karte. Es geht ihnen gut und heute kann von den Eltern Brief von 14 July. Es geht auch ihnen gottlob gut. Von Willy hatte Brief. Er gibt Klasierunterricht. Auch von Tante Olga und Onkel Otto hatte Post.
Willy sowie alle hoffen und wünschen dass wir bald beisammen sein und grüssen Dich herzlich. Heute sollte Schmucklers treffen, Asch haben wir irgend eine Irrtum gemacht und uns nicht getroffen. So kann ich wenigstens zeitlich nachheize um den Brief zu beanden. Nur weiss ich schon wirkich nicht mehr, was zu schreiben, da ich überhaupt keine Antworten auf meine Fragen bekomme und keine Fragen zu beantworten habe.
Du schlimmes Putzi schreibst Deinen Frauli ja sehrn überhaupt nicht mehr. Im letzten Brief sandte Dir auch einen Brief von den Eltern, ein paar Zeilen von Onkel Hermann und eine Copie eines Briefes, den Jack nach Washington schriebt. Sabina schreibt sir würde gerne ein paar Zeilen von Dir sehen. Vielleicht kommst Du mich ein paar Zeilen für sie beilegen und ich gebe es ihr. Die Karte ist vom 24 Juni.
Onkel Arnold und Tante Mitzi sind noch immer aus Spund zu Ernstl zu gehen. Beim Onkel Hermann sind alte gesund ebenst alle Weinribs und anderen Verwandten. Alle lassen Dich grüssen.
Bei mir geht es gut, nur selme ich mich sehr nach Dir. Donnerstag bin ich wieder bei Onkel Herman. Montag ist hier Feiertag, werde ich 3 Tage frei sein, bis auf eine Klavierstunde. Jetzt werde ich daran gehen mich um Schuler umzüschen. Was machst Du und wie beschäftigst Du Dich ? Wie geht es alle Bekannten ? Mit wenn wohnst Du ? Hast Du Aussicht Sex Gal. ist ? Hoffe doch endlich bald Nachricht von Dir zu erhalten. Bleibe immer fesch und mutig.
Bleibe gesund und gekiest von Deiner Doch sehr liebenden grüssen.
Martha
Kannst Du diese Retourmarken brauchen ?
St Albans, le 25 août 1940
Mon chéri,
Malheureusement, je n’ai pas eu de tes nouvelles cette semaine. Un paquebot est arrivé aujourd’hui, alors j’espère que quelque chose arrivera demain. Comment vas-tu, mon Burli ? Reçois-tu mes lettres hebdomadaires et mes timbres de retour ? Comment est ton visa ? J’aimerais avoir de tes nouvelles. Il y a quelques jours, j’ai reçu une lettre de M. KASTNER ; il a fait à peu près la même chose que nous. Je lui ai répondu aujourd’hui. Tu peux difficilement imaginer à quel point tes parents ont été ravis de tes lettres. Ne t’inquiète pas pour tes talents maternels. Je pense que tu pourras les suivre ici. Tu ne seras certainement pas i?. Et qui sait, peut-être finiras-tu dans une usine de chaussures ou de verre, ou Dieu sait quoi ? Ça ne te ferait pas de mal de t’exercer à toutes sortes de dessins. Peut-être que je ferai aussi des dessins publicitaires. Par exemple, nous faisons de la publicité pour des cirages, des épiceries, des boulangeries, etc. Je ne sais pas, mais je spécule toujours un peu sur mon patron. Il y a peut-être mieux. Arrive ici et ne te soucie de rien d’autre. Si tu as connaissance d’une nouvelle possibilité, envoies un télégramme. Ne penses pas à un acompte, nous examinerons tout. C’est logique. Nous serons sur chaque navire et attendrons comme des fous chaque paquebot. Chaque soir, en arrivant, j’espère recevoir de bonnes nouvelles ou au moins un télégramme de Lisbonne.
27 août 1940
J’ai attendu jusqu’à aujourd’hui, et encore une fois, je n’ai pas eu de tes nouvelles. Hier, j’ai reçu une carte des Scheberl. Ils vont bien, et aujourd’hui, j’ai reçu une lettre de mes parents datée du 14 juillet. Ils vont bien aussi, Dieu merci. J’ai reçu une lettre de Willy. Il donne des cours de piano. J’ai aussi reçu du courrier de tante Olga et d’oncle Otto.
Willy et tout le monde espèrent que nous nous reverrons bientôt et t’adressent leurs plus chaleureuses salutations. Je devais voir les Schmuckler aujourd’hui, mais nous avons fait une erreur et ne nous sommes pas rencontrés. Comme ça, je peux au moins gagner du temps pour terminer la lettre. Mais je ne sais vraiment plus quoi écrire, car je n’ai reçu aucune réponse à mes questions et je n’en ai aucune à répondre.
Espèce de coquin, tu n’écris plus du tout à ta maîtresse. Dans ta dernière lettre, je t’ai aussi envoyé une lettre de tes parents, quelques lignes d’oncle Hermann et une copie d’une lettre de Jack à Washington. Sabina m’écrit qu’elle aimerait recevoir quelques lignes de toi. Tu pourrais peut-être en joindre quelques-unes pour elle, et je les lui donnerai. La carte est datée du 24 juin.
Oncle Arnold et tante Mitzi continuent de se rendre chez Ernstl. Oncle Hermann est en bonne santé, tout comme les Weinrib et les autres membres de la famille. Tous te salue.
Je vais bien, mais tu me manques vraiment. Je serai de retour chez Oncle Herman jeudi. Lundi est férié ici, donc je serai en congé pendant trois jours, sauf pour un cours de piano. Maintenant, je vais m’occuper de mes élèves. Que fais-tu et comment t’occupes-tu ? Comment vont tes connaissances ? Avec qui vis-tu ? As-tu des projets avec Sexer, Gal. etc ? J’espère avoir enfin de tes nouvelles bientôt. Sois toujours courageux et ?.
Prends soin de toi et sois béni par tes proches. Amitiés affectueuses.
Martha
Peux-tu utiliser ces timbres de retour ?


79 – Lettre du 27 août 1940 de Leo et Mayer ROSENZWEIG Luchon à Martha NY [Fichiers 5195, 5196, 5197 et 5198]
Luchon 27 August 1940
Mein Liebstes !
Endlich komme richtig dazu Dir zu schreiben was ich nicht mehr zurück halte. Ich hatte Dir schon seit den 28 July bis 7 August drei Briefe geschrieben und leider sandte ich die nicht ab und noch immer in meinen Besitze sind da diese Briefe durch verschiedene Unternehmungen. Ändernungen und Ereignissen nicht mehr aktuell werden.
Ich ärgere mich sehr dass ich Dich so lange mit Antwort warten bis. Also mein Liebstes wie du liest ist as nicht mein Verschulden ? Ich wollte Dir immer schon endlich etwas konkreteres mitteilen.
Leider mein Liebstes waren alle meine Bermühlingen bis jetzt erfolglos. Ich komme immer um einen Tag zu spät. Ich habe schon alle meine Visa Spanische-Portuguenisch auch endlich Visa de Sortie bekommen. Wir 5 an der Grenze : Enis, Baumgarten, Kohn, Rozen, ich. Hier liess man uns durch Leider leisten uns die Span nicht durch äuser Enis und Baumgarten da von einen Tag woher ist in Spanien eine neue Verordnung das Männer unter 40 Jahren nicht litnein und himans dürfen. Mir kannst Dir halt vorstellen wie uns zu mute ist. Mein Liebes wir dürfen aber trotz den nicht den Kopf hängen lassen und keinen Mut verlieren.
Wir wissen nicht für was das gut ist… Wir müssen weiter hoffen dass sich eine Gelegenheit ergeben wird und wir werden mit Gotte Hilfe bald zusammen kommen. Ich verliere nicht den Glauben ! Gott hat mir viel geholfen da ich schon in grosser Gefahr war und bin gerettet.
Naheres kann Dir Enis berichten wenn er durchkommt ? Wir sind alle gesund und trotzdem bei guter Laune. Dein Manschuli lasst mich nicht unterkriegen. Wir wohnen zu viert in einen Hotel. Rosenzweig, Kohn, Dawid und meine Wenigkeit.
Es ist ein liebliches Stadtleben ein Enrart am Fusse der Pyrénneen. Wir leben hier sehr gut und billig. Die Zimmer kommen auf jeden 2-4 francs täglich schön und sauber. Das Essen ist für uns genau so billig. Leider habe ich für Reisen etwas mehr Geld angebracht. Weldes ich mich auch für div. Visen geborgt habe. Rosenzweig und Enis wird Dir darüber mitteilen. Deine letzte Brief vom 22 August habe ich noch meiner Abreise aus mars erhalten. Ich danke Dir für Deine Reply Coupons.
Es tut mich sehr Leid dass der Jack sich so bemüht und mir eine Photo beigelegt hat in diesen Briefe. Leider habe ich es nicht vor gefunden. Möglich dass es noch in Saint-Sauveur verloren gegangen ist. Am 14 August erhielt ich vie Verständigung von Amerikanische Export Liner über meine eingezahlte Schiffskarte. Welche Freud ich damit hatte kann ich Dir garnicht schildern. Vor allem danke ich den Jack dafür sehr wie auch Dich liebes Lümperl wenn es auch bis jetzt kamen Erfalg hatte hoffe ich es doch in Kürze ausgenutzten. Wenn ich so weit bin hoffe ich die Schiffskarte nicht zu gebrauchen weil ich mich bemühen werde die von der H. zu bekommen aber formhalber brauche ich sie.
Shade dass meine Post nach Lisbonne dirigieren liess. Könner unser Lisbonne R.R. schreiben mich herzen senden. Ich tire esaüch. Also Adresse ist Luchon-Bagnères Poste Restante.
Mein Liebes sorge nicht ich bin hier gut aufgehoben und habe einstweilen zum leben.
Ich bekomme als demobilisichter Unterschätzung.
Es freut mich dass von den Eltern gute Nachrichten fast wie auch von der Mirjam. In Marseille habe ich Familie SAX und Familie Oberländer getroffen. Meine Koffer sind noch in Nantes. Leider ist schwer zu bekommen. Ich kaufte mich einen übertraute grauen Anzug welder mich gut part besser als die Uniform.
Hoffentlich mein Liebes werden wir doch bald beisammen sein. Bist Du noch auf mich einwenig neugierig ? Es freut mich dass die Tante Anna Wohn gesund ist. Ich lasse herzlicht Grüssen wie auch den Jack und Ruth und die ganze Familie wie auch Onkel Herman und Greterl noch nicht geheiratet ? Hoffentlich geht es schreibe ich noch an das Amerikanische Consulat wegen Verlängerung das visas da es Lange dauert. test Ich muss halt wieder warten und neuen Mut fassen.
Tue es Auer mein Liebes. Auf meinen 11 Tägigen March hast nur Du mich in Gedanken begleitet in meiner Reihe und das hat mich erhalten. Also wir müssen weiter hoffen. Es freut mich dass Du mit Sabina in Kontakt bist.
Vor 14 Tagen versuchte ich den Eltern nach Wien zu schreiben.
Schliesse mit herzlichen Grüssen und vielen Küssen Dein Dich sehr liebenden Leo
Bitte sofort antworten
Beiliegender Brief an KASTNER : 2162 Barnes Avenue Bronx New York
Grüsse von ROSENZWEIG an JANKNER anrichten.
Liebe Frau Cizes !
Herzliche Grüsse von Rosenzweig. Bitte meine Schwester JANKNER zu verständigen das ist gesund bin und ich alles durchhalten werde. Danken Ihnen für die Gefall und gefeit und hoffe noch immer mich zu bedanken.
Grüsse
Luchon, le 27 août 1940
Ma chèrie !
J’ai enfin pris le temps de t’écrire. Je t’avais déjà écrit trois lettres entre le 28 juillet et le 7 août, mais je ne les ai malheureusement pas envoyées, et ces lettres sont toujours en ma possession, car elles ont été volées lors de diverses opérations. Les changements et événements ne sont plus d’actualité.
Je suis très contrarié d’avoir dû attendre si longtemps pour te répondre. Alors, ma chèrie, comme tu peux le lire, n’est-ce pas ma faute ? J’ai toujours voulu te dire enfin quelque chose de plus concret.
Malheureusement, ma chèrie, toutes mes démarches sont restées vaines jusqu’à présent. J’ai toujours un jour de retard. J’ai déjà reçu tous mes visas hispano-portugais, y compris mon visa de sortie. Nous étions cinq à la frontière : Enis, Baumgarten, Kohn, Rozen et moi. Ils nous ont laissés passer. Malheureusement, les Espagnols ne nous ont pas laissés passer, sauf Enis et Baumgarten, car une nouvelle réglementation a été introduite en Espagne interdisant l’entrée en vigueur des lois aux hommes de moins de 40 ans. Tu peux imaginer ce que nous ressentons. Ma chèrie, mais malgré cela, nous ne devons pas baisser les bras et nous décourager.
Nous ne savons pas à quoi cela sert… Nous devons continuer à espérer qu’une opportunité se présentera et, avec l’aide de Dieu, nous serons réunis bientôt.
Enis peut-il te donner plus de détails s’il parvient à te joindre ? Nous sommes tous en bonne santé et toujours de bonne humeur. Ton Manschuli ne me laisse pas tomber. Nous logeons tous les quatre à l’hôtel : Rosenzweig, Kohn, Dawid et moi-même.
C’est une ville agréable, un endroit charmant au pied des Pyrénées. Nous vivons très bien et à moindre coût ici. Les chambres coûtent 2 à 4 francs par jour, elles sont propres et agréables. La nourriture est tout aussi bon marché pour nous. Malheureusement, j’ai dépensé un peu plus d’argent pour voyager. J’ai aussi emprunté de l’argent pour divers visas. Rosenzweig et Enis te tiendront au courant. J’ai reçu ta dernière lettre du 22 août avant mon départ de Mars. Merci pour tes coupons-réponse.
Je suis vraiment désolé que Jack ait pris tant de mal et ait joint une photo à cette lettre. Malheureusement, je ne l’ai pas retrouvée. Il est possible qu’elle se soit perdue à Saint-Sauveur. Le 14 août, j’ai reçu une notification d’American Export Liner concernant mon billet de bateau payé. Les mots me manquent pour exprimer ma satisfaction. Je tiens avant tout à remercier chaleureusement Jack, ainsi que toi, cher Lümperl. Même si cela n’a pas encore été un succès, j’espère pouvoir l’utiliser bientôt. J’espère alors ne plus avoir besoin du billet, car j’essaierai d’en obtenir un auprès de H., mais j’en ai besoin pour les formalités.
Je suis sûr que mon courrier était destiné à Lisbonne. Notre R.R. de Lisbonne peut-il m’écrire et me l’envoyer ? J’en ai besoin. L’adresse est Luchon-Bagnères Poste Restante.
Ma chérie, ne t’inquiète pas, je suis entre de bonnes mains ici et j’ai un endroit où vivre pour le moment.
En tant que démobilisé, on me sous-estime.
Je suis heureux d’apprendre de bonnes nouvelles de mes parents, ainsi que de Mirjam. À Marseille, j’ai rencontré la famille Sax et la famille Oberländer. Mes valises sont toujours à Nantes. Malheureusement, elles sont difficiles à trouver. Je me suis acheté un costume gris qui me va mieux que l’uniforme.
J’espère, ma chérie, qu’on se retrouvera bientôt. Tu es toujours curieuse de me connaître ? Je suis contente que tante Anna soit en bonne santé. Je transmets mes plus chaleureuses salutations, ainsi qu’à Jack, Ruth et toute la famille, ainsi qu’à Oncle Herman et Greterl. J’espère que ça va s’arranger. J’écrirai au consulat américain pour prolonger le visa, car c’est long. Il ne me reste plus qu’à attendre et à rassembler mon courage.
Il ne me reste plus qu’à patienter et à rassembler mon courage.
Fais-le, ma chère. Pendant mes 11 jours de mars, tu as été la seule à m’accompagner par la pensée, et cela m’a soutenu. Alors, il faut garder espoir. Je suis heureux que tu sois en contact avec Sabina.
Il y a deux semaines, j’ai essayé d’écrire à ses parents à Vienne.
En terminant, avec mes plus chaleureuses salutations et plein de bisous, ton très affectueux Leo
Réponds rapidement.
Adresse de KASTNER : 2162 Barnes Avenue, Bronx, New York
Salutations de ROSENZWEIG à JANKNER.
Chère Madame Cizes !
Mes chaleureuses salutations de Rosenzweig. Veuillez informer ma sœur JANKNER que je suis en bonne santé et que je supporterai tout. Merci pour votre gentillesse et votre soutien, et j’espère continuer à vous remercier.
Cordialement Mayer




80 – Lettre du 05 et 06 septembre 1940 de Martha NY à Leo [Fichiers 5199 et 5200]
Saint-Albans, September 5th 1940
Mein teures Leoputzi,
Seit Deinen letzte Brieg von 30 July habe ich leider gar keine Post vom Dir Mein Liebes. Viel lieber wäre mir ja, wenn Du anstatt eines Briefes kämmst. Bekommst Du alle meine Briefe, ich schreibe jede Woche ?
Ich hoffe immer, dass Du doch noch diese oder nächste Woche kommst.
Ich weiss schon gar nicht mehr was ich Dir schreiben soll, weil sich alle meine Gedanken nur auf eine eidere Promlet konzentrieren, wann Du kommst ?
Schreibe mir doch wenigstens so oft wie möglich, über alles. Hoffentlich seid Ihr alle gesund. Dass ich von du Sabina eine Karte hatte, schrieb ich Dir ja bereits. Es geht ihnen gut.
Bei mir ist immer dasselbe, Fabrik Stunden und Sorgen um meine Lieben. Letzten Sonntag war ich bei SCHMUCKLERS und sprachen wir viel von Dir. Montag war ich bei des Welbansetellung da Feiertag war. Wir schön wäre es prenn voir gemeinsameren könnten.. Samstag war ich bei Familie Onkel Herman und dann bei Engens. Alle sind gesund und lassen Dich grüssen. Prof. ROSENBERG (Fräulein Elsas Bruder) hat mir geschrieben, dass es hier ist und so werden wir mit ihm und seiner Frau zusammen kommen.
Schliessclich ist er Musiker und man kann nie wissen. Fräulein Elsa auf dem Hausch altspraten den seine Gattin hatte.
Jack, Ruth und Tante waren bei einer Hochzeit in Boston vor sie Adrienne besuchten. Sie gaben gleich einen Brief für mich mit.
Ich komme es nicht scheinbar schon ganz vergessen hast. Nicht wahr ?
Diesen Brief Freude ich aber erst morgen, vielleicht kommt doch etwas.
Hier sind alle wohlauf und ungeduldig Dich zu sehen. Auch die Eltern könnendes nicht erwarten uns vereint zu wissen. Aber Schluss für heute. Auf jeden Fall werde ich morgen fortsetzen.
Ist es licht möglich ein Marseille nach Lisbonneper Schiff zu kommen. Ich glaube es ja selbstkamm.
September 6 1940
Mein Burli, Endlich kam heute Dein letzte Brief vom 27 August und danke Dir vielmals für Dein Bilder. Ich habe es fast wahrend von mir. So glücklich ich war, Du Post zu haben, so traurig macht es mich, dass es wieder schiefging. Heute kämm ein Schiff vielleicht wärest Du schon darauf gerseren. Du sollst mir wenigstens öfter schreiben, ich warte doch schusüchtig darauf.
Herrn KOHNS Brief gab ich sie wie er ist, erfahrt in ein Kouvert und morgen trimmt ihre Jacks Schwager nach New York mit, da dies rascher geht. An JANKNER schreibe ich auch noch heute. Vor 2 Wochen war Herrn ROSENZWEIG Brudeslises und sagte ich ihm was wir unternahmen. Wenn ENIS kommt, werde ich trachten ihm so schnell wie möglich zu sehen? Ich bin mit seiner Frau in Korrespondenz.
Du schreibst, Du bist mit Dawid beisammen. Ich freue mich, dass er gesund ist. Hast Du Deinen Freund in Spain geschrieben, vielleicht kann es Dich einladen, oder garantieren ?
Ich bin so ferh dass Du mein Liebes est mutig bist, halte Dich so gut Du kommst. Es muss ja mal anders werden und dam werden wir sehr glücklich sein. Wegen der Briefe nach Lisbonne zu schreiben hat hier nicht sehr viel Sim. Es gerügt wenn Du schreibst und am Besten schreibe auch an das Postamt in Marseille. Mirgräre die Hauptsache wenn Du schon endlich kämmst. Du Dümmerl fragt ob ich noch neugierig bin. Weisst Du die Neupierde ist mir schon längst vergangen, aber dich Schmaucht ist geblieben. Hoffentlich sind wir bald beisammen.
Ich bin froh, dass Di wenigstens gut wohnstund ist. Deine grauen scheint sehr hübsch zu sein. Hast Du Schuhe und Wäseld ? Ich kann Dir garnicht schreiben, was ich fühle, ich werde es Du lieber in Freuden erzählten.
Vielleicht sind Jack auch einpaar Zeilen beilegen. Sie sind gerade bei .
Ich wollte nicht mit , um an Dich schreibt zu kommen. Ich weiss nicht, welches beigehgte Foto, Du mich gefunden hast. Die 25 dollars haben mir durch Die Amerikanische Express Company gesandt. Hast Du es nicht erhalten ? Wenn Du die Karte bekommst ist gut, wenn nicht, so mache was schneller geht. Veigers nicht, Dich, um die Verlängerung des Visas zu bemühen. Hoffe immer weiter, kommen wie auf jeden Fall zusammen. Entweder hier wenn es sein muss bei Dir.
Alle lassen Dich grüssen Dir Eltern freuten sich riesig mit Deinen Brief.
Gib gut acht auf Dich, bleibe gesünd, und sei innigste ünamt und geküsst.
Von Deiner Dich ihr Liebenden.
Martha
Saint-Albans, le 5 septembre 1940
Mon cher Leoputzi,
Malheureusement, depuis ta dernière lettre du 30 juillet, je n’ai reçu aucun courrier de toi, mon chéri. Je préférerais de loin que tu viennes plutôt qu’une lettre. Reçois-tu toutes mes lettres ? Je t’écris chaque semaine.
J’espère toujours que tu viendras cette semaine ou la semaine prochaine.
Je ne sais même plus quoi t’écrire, car toutes mes pensées sont concentrées sur une seule question : Quand viendras-tu ?
Écris-moi au moins aussi souvent que possible, pour tout. J’espère que vous allez tous bien. Je t’ai déjà dit que j’ai reçu une carte de Sabina. Ils vont bien.
C’est toujours pareil pour moi : les horaires d’usine et les soucis pour mes proches. Dimanche dernier, j’étais chez les Schmuckler et nous avons beaucoup parlé de toi. Lundi, j’étais à l’Aide Sociale, car c’était un jour férié. J’aurais aimé te revoir plus souvent. Samedi, j’étais chez la famille d’Oncle Herman, puis chez les Engen. Tout le monde va bien et te salue. Le professeur Rosenberg (le frère de Mlle Elsa) m’a écrit qu’il était là, alors nous le rencontrerons avec sa femme.
Après tout, c’est un musicien, et on ne sait jamais. Mademoiselle Elsa jouait dans la maison de sa femme.
Jack, Ruth et tante étaient à un mariage à Boston avant de rendre visite à Adrienne. Ils m’ont donné une lettre tout de suite.
Je n’arrive pas à la récupérer ; tu as déjà complètement oublié. N’est-ce pas ?
Je t’enverrai cette lettre demain ; peut-être que quelque chose arrivera.
Tout le monde ici va bien et a hâte de te voir. Tes parents ont hâte de nous voir ensemble aussi. Mais ça suffit pour aujourd’hui. Bref, je continuerai demain.
Est-il possible de prendre un bateau de Marseille à Lisbonne ? Je pense que c’est évident.
6 septembre 1940
Mon Burli, Ta dernière lettre du 27 août est enfin arrivée aujourd’hui, et merci beaucoup pour ta photo. Je l’ai reçue presque tout le temps. J’étais ravie de recevoir ton courrier, mais je suis triste ?. Un bateau arrive aujourd’hui, et peut-être l’attends-tu déjà. Tu devrais au moins m’écrire plus souvent ; je l’attends avec impatience.
J’ai donné la lettre de M. Kohn telle quelle, je l’ai mise dans une enveloppe, et demain le beau-frère de Jack viendra avec moi à New York, car ce sera plus rapide. J’écris encore à JANKNER aujourd’hui. Il y a deux semaines, M. Rosenzweig était chez son frère, et je lui ai expliqué ce que nous faisions. Si Enis vient, j’essaierai de le voir dès que possible. Je suis en correspondance avec sa femme.
Tu dis que tu es avec David. Je suis content qu’il soit en bonne santé. As-tu écrit à ton ami en Espagne ? Peut-être pourrait-il t’inviter, ou te fournir des garanties ?
Je suis si loin de toi, mon amour, tu es si courageux, tiens bon du mieux que tu peux. Les choses doivent bien changer un jour, et nous en serons très heureux. Écrire à Lisbonne juste pour écrire n’a pas beaucoup de sens ici. Ce serait apprécié que tu écrives, et il vaut mieux écrire aussi à la poste de Marseille. L’essentiel est que tu reviennes enfin. Petite bête, tu me demandes si je suis toujours curieuse. Tu sais, la nouveauté est passée depuis longtemps, mais la fumée est toujours là. J’espère que nous serons bientôt ensemble. Je suis contente que tu aies au moins une vie heureuse. Tes cheveux gris sont très jolis. As-tu des chaussures et des vêtements ? Je ne peux même pas t’écrire ce que je ressens ; je préfère te le dire avec joie.
Jack joint peut-être quelques lignes. Elles sont actuellement à…
Je ne voulais pas venir avec… pour t’écrire. Je ne sais pas quelle photo tu m’as trouvée. Les 25 $ m’ont été envoyés par la compagnie American Express. Tu ne les as pas reçus ? Si tu reçois la carte, tant mieux, sinon, fais vite. N’hésite pas à prendre contact pour prolonger ton visa. J’espère qu’on se verra de toute façon. Ici ou avec toi si nécessaire.
Tout le monde te salue. Tes parents ont été ravis de ta lettre.
Prends bien soin de toi, reste en bonne santé, et sois chaleureusement accueillie et embrassée.
De la part de tes proches.
Martha


81 – Lettre du 07 septembre 1940 de Leo de Marseille à Martha NY [Fichiers 5210, 5211, 5212, 5213 et 5214]
Marseille 7.8.1940
Mein liebstes Martherl,
Deinen Brief von 22 August bekam ich aus Bellac nach gesendet. Wie es mich heute brauche ich Dir garnicht schreiben. ich danke Dir sehr für die 2 reply coupons die verwende ich nicht, eil ich die sonnte für Lisbonne was ich hoffe ungefähr dort zu sein in 14 Tagen. ich habe bis gestern das spanische und portuganische Visum bekommen. Heute habe ich wegen Visa de Sortie eingereicht und bekomme es erst in 14 Tagen. Bei Cook habe ich 1000 francs für eine Schiffskarte eingezahlt. Wenn Due trotzdem eine ganze Karte für mich eingezahlt hast und eine Bahnkarte werde für mich sehr wichlig ist ob spanischen grenze oder ob Marseille ich keine Fahrten habe, bitte mich auf dem schnellstern Wege zu verständigen. Ja es tut mir sehr leid dass der Jack sich so Gemüht hat und mir ein Bild beilegt hat. Leider waren nicht im Briefe von 22 August wie Du mir schreibt. Möglich dass es nach Saint-Sauveur verloren gegangen ist. Hischer direkt kann es nicht passieren. Ja und schreibe nicht auf so durchlegen papier es tört mich keine Lesen. Ein kleines Bilden könnte ich brauchen. Wenn ich die Bestätigung habe dass für mich die Schiffskarte eingezahlt ist so kann ich mich bei Cook die Anzahlung zurück holen, was auserhalle Frankreich nicht mehr möglich ist. Unter dieser Klausel wurde mir die Restätigung ausgefolgt. Es freut mich dass Du gute Nachrichten von den Eltern und Mirjam hast. ich habe von den Eltern noch keine Antwort. Mir gest es hier soweit gut und bin gesund. Ich warte noch mit Gehnsucht bald zu Dir meine liebes zu kommen. Du könntest hue und da für Frau Weiss kommen und sich mit ihr in so mausten beraten. Ihr Brüder sagte mich dass sie sehr tichlig ist und hat Ideen.
Obwohl ich Dir am 27 September einen Brief schriebe, warte ich auf keine Antwort ob da ich mit Dir einwenig plaüdern möchte. Seit Deinen Brief der von 22 Juli datiert es bekammt ich von Dir keine einsiges Schreiben. Darüber bin ich nicht so unruhig da ihr die jetztige Verhältreise gut könne aber gerne mochte doch von Dir Brieferl haben. Nach bis von 14 Tagen hoffte ich und freute mich bald mit Dir mein Liebes zusammen zu sein. Ich habe alles unternommen und kommt Pech dazwischen. Wie ich sehe verfalgt es mich. Warum weiss ich nicht. Unser einer ist leider dass gute nicht gekannt. Du kannst Dir halt denken wie mur zu mube ist. Ich glaube die letzt beste Chance ist mir jetzt unterbinden auf zwei unwidenst vie längere Zeit von Dir zu kommen. Erstens ist mir das Visum abgelaufen und man muss die Prozedur von Nansen beginnen und ein neues Affidavit ausstellen (sie ich gehört habe) zweitens weiss ich b-nicht obwohl wieder in Lager kommen. Aber ich wurde nichts daraus da ich es gewöhnt bin.
Ich verehre trotz dem nicht dem den Mut ich worde wahrscheinlich erst nach dem Kriege kommen. Es sind vielleicht andere Wege über welche man treute fahren hau. Es ist die Schweiz-Belgrad-Russland-China, aber kostet viel Geld. Aber ich sage Dir ehrlich nachdem ich schon so viel Geld gekostet habe ich nicht das Heiz mich für so viel Gelg aufwenden zu lassen. Mache Dich keine Sorgen mein Liebes, ich werde schon zurückhalten. Ich lebe derweil in Luchon ein schönes ruhiges Städtchen. Ich wohne und esse hier sehr billig. Wir machen past täglich Ausflüge in den Pyrenäen.
Enis und Baumgarten werden schon in USA sein. Für mich wäre jetzt besser wan ich schar über 40 Jahre alt wäre, so konnte ich schon bei Dir sein. Es tut mir sehr leid dass ich das Photo von Jack uns Briefe von 22 July nicht bekam wie Du mir schriebst. Möglich wann ich es damals gehabt hätte, hätte ich es besser ausnützen können. Ich will mich aber keines Vorwürfmachen das es keines Visum hat. Es wird mir nicht ärgeres als mit ander gestehen, wir müssen halt hoffen.
Sei so liebe und schreibe nach Lisbonne an die Post und veranlasse diese Post die für mich aus Marseille ankam retour zu schicken nach Bagnères-de-Luchon Poste Restante.
Was machst Dir sonst mein Liebes ? Schreibe mich jetzt fleissig es wird jetzt meine einzige Freude sein mit Dich wenigstens Brieflich zu können. Hast Du von den Eltern Post ? Und Mirjam ? Was macht die Tante : ichnasse ich herzlich grüssen und danke für alles was sie mich bis jetzt getan hat. Wie auch den Jack und Ruth. Ich bin Ihnen sehr dankbar für die Güte. Hoffentlich werde ich mich einmal persönlich bedanken können. Viele herzlich Grusse an Onkel Herman in Familie. Wie geht es Ihnen ? Grüsse an Schmucklers und Tobinetz und alle andere Bakeante. Zu Anlass des des könenten Neuen Jahres Wünsche Dir mein Liebstes alles erdenklich Gute und schone Gebe Gott wir Solen bald beisammen sein. Wie auch mit allen unseren Lieben Schliesse mit herzlichen Grüssen und vielen Küssen Dein Dich sehr liebender.
Leo
Marseille, le 7 août 1940 (en fait septembre)
Ma très chère Martha,
J’ai bien reçu ta lettre du 22 août de Bellac. Vu mon état actuel, je n’ai même pas besoin de t’écrire. Merci beaucoup pour les deux coupons-réponse. Je ne les utiliserai pas, car je les utiliserai pour Lisbonne, où j’espère être dans environ 14 jours. J’ai reçu les visas espagnol et portugais hier. J’ai fait une demande de visa de sortie aujourd’hui et je ne le recevrai que dans 14 jours. J’ai payé 1 000 francs chez Cook pour un billet de bateau. Si tu as quand même payé un billet complet pour moi, et qu’un billet de train est très important pour moi, que ce soit pour la frontière espagnole ou pour Marseille, je n’ai pas de billet de voyage, merci de me contacter au plus vite. Oui, je suis vraiment désolé que Jack se soit donné tant de mal et ait joint une photo. Malheureusement, la lettre du 22 août, telle que tu l’as écrite, ne figurait pas dans la lettre. Il est possible qu’elle se soit perdue après Saint-Sauveur. Ça ne peut pas arriver directement ici. Et n’écris pas sur un papier comme ça ; ça ne me gêne pas de le lire. Une petite photo me ferait plaisir. Si j’ai la confirmation que le billet de bateau a été payé, je pourrai récupérer ma caution auprès de Cook, ce qui n’est plus possible hors de France. La confirmation m’a été délivrée conformément à cette clause. Je suis heureux que tu aies reçu de bonnes nouvelles de tes parents et de Mirjam. Je n’ai pas encore reçu de réponse de tes parents. Je vais à peu près bien jusqu’à présent et je suis à peu près en bonne santé. J’ai hâte de venir te voir bientôt, ma chèrie. Tu pourrais aller de temps en temps voir Mme Weiss et la consulter sur ces sujets. Ses frères m’ont dit qu’elle était très intelligente et qu’elle avait des idées.
Bien que je t’aie écrit une lettre le 27 septembre, je n’attends toujours pas de réponse pour te demander si je souhaite discuter avec toi. Je n’ai pas reçu une seule lettre de toi depuis celle du 22 juillet. Je ne m’inquiète pas trop, car vous avez une bonne relation, mais j’aimerais quand même recevoir une lettre de toi. Dans deux semaines, j’espère et j’ai hâte de te retrouver bientôt, mon amour. J’ai fait tout ce que j’ai pu, et la malchance m’en empêche. À mon avis, je perds la tête. Je ne sais pas pourquoi. Malheureusement, aucun de nous n’a connu le bien. Tu peux imaginer ce que je ressens. Je pense que la meilleure dernière chance est de m’empêcher de te voir pendant très longtemps. Premièrement, mon visa a expiré et ils doivent lancer la procédure Nansen et établir une nouvelle déclaration sous serment (d’après ce que j’ai entendu), et deuxièmement, je ne sais pas si je serai renvoyé au camp. Mais cela ne me dérangerait pas, j’y suis habitué. Malgré cela, je n’admire pas le courage dont je n’aurais probablement fait preuve qu’après la guerre. On aurait peut-être pu emprunter d’autres itinéraires. Suisse-Belgrade-Russie-Chine, mais cela coûte cher. Mais je peux te dire honnêtement qu’après avoir déjà dépensé autant d’argent, je n’ai plus le courage d’en dépenser autant. Ne t’inquiétes pas, ma chèrie, je vais m’en sortir. J’habite actuellement à Luchon, une belle ville tranquille. J’y vis et je mange très bon marché. Nous faisons des excursions quotidiennes dans les Pyrénées.
Enis et Baumgarten seront déjà aux États-Unis. J’aurais mieux fait d’avoir largement plus de 40 ans, comme ça j’aurais pu être avec toi. Je suis vraiment désolé de ne pas avoir reçu la photo de Jack et les lettres du 22 juillet, comme tu me l’a écrit. Si je les avais eues à l’époque, j’aurais peut-être pu en faire meilleur usage. Mais je ne veux pas me reprocher de ne pas avoir de visa. Ce ne sera pas pire pour moi qu’avec n’importe qui d’autre ; il faut juste espérer.
S’il te plaît, aies la gentillesse d’écrire à la poste de Lisbonne et de demander que ce courrier qui m’est arrivé de Marseille soit renvoyé à Bagnères-de-Luchon Poste Restante.
Que fais-tu d’autre, ma chèrie ? Écris-moi avec rapidité maintenant ; ce sera ma seule joie de pouvoir t’écrire au moins après avoir reçu une lettre. As-tu reçu du courrier de tes parents ? Et de Mirjam ? Comment va ta tante ? Je lui adresse mes plus chaleureuses salutations et tu la remercie pour tout ce qu’elle a fait pour moi jusqu’à présent. Ainsi qu’à Jack et Ruth. Je leur suis très reconnaissant pour leur gentillesse. J’espère pouvoir vous remercier en personne un jour. Sincères salutations à oncle Herman et à toute la famille. Comment vas-tu ? Salutations aux Schmuckler, aux Tobinetz et à tous les autres connaissances. À l’occasion de la Bonne Année, je te souhaite, ma chérie, tous mes vœux de bonheur. Que Dieu nous fasse nous revoir bientôt. Comme à tous nos proches, je termine par des salutations chaleureuses et de nombreux baisers. Bien à toi, très affectueusement.
Léo





82 – Lettre du 12 septembre 1940 de Martha NY à Leo [Fichiers 5201, 5202 et 5203]
Saint-Albans September 12th 1940
Mein Feurstes,
Dein Briefe von 27 August habe ich bereits beantwortet.
Jetzt warte ich wieder soll Ungeduld auf den nächsten. Ich kann Dir nicht sagen, wie mir Stimmte ist, dass wer so getrennt sind.
Noch habe ich Sorge ist Du genug warm und genug zu essen hast. Hast Du essen Mantel ? Hast Du die 20 dollars durch die Amerikanische Expresse Company erhalten ? Schriebe eventual nach Marseille.
Von den Eltern hatte Brief vom 29 August. Sie warten ungeduldigauf. Dein Herkommen Mutti träumte sogar nur einen Kabel, dass Deine Aukmift meldet. Allerweil ! Nichts würde sehr lieber als dies mitzuteilen. Von der Sabina habe eine Karte vom 24 Juni.
Von den Badenern einen Brief 21 Juni. Alle fragen nach Dir und lassen Dich grüssen. Die Sabina schreibt, das sie gesund sind und mochte auch schon gerne ein Telegramm, guten Inhalts haben. Wir ist es mit der Verlängerung Deines Visums ? Der Jack hat schon vor einigen Wochen nach Washington angesucht.
Diese Woche, mache es ein Gesuch an das Spanische Consulat. Wenn du schon endlich Glück hättest. Heute schreibe noch, obwohl es schon 1/2 11 h ist, an Sabina, und erde Grüssen Dir schreiben.
An Frau Enis schrieb, licht sogleich von de Ankunft ihres Mannes.
Zu verständigen Du schreibst etwas von Herr KASTNER hat einen Brief von einen gersissen Herrn ASHER bezüglich R.O.O. für alle 5.
Wie ist die Sache genau 3 Gestern hatte Post von Dr JÖM und Frau aus Kanada. Auch Tante Frieda ist bei schwer. Du ist nicht bei Onkel Herman. Ich war übrigens auch Dienstag dort und lassen Dich grüssen. Sie sind sehr nett, mir könnten sie jetzt bezirgten Eltern etwas mithelfendes sir jedoch bis jetzt nicht wollen. Ich weiss wenn es umgekehrt wäre würde sich der Papa. Erwähne aber nichts in Deinen Briefen, auch nicht, wenn zu den Eltern schreibst. Lernst Du bisschen Englisch ?
Die Eltern sind sehr fleissig. Papa Schreibt wermer bald herksummt, wird es besser als seine Ankerten kömen. Wo, schwimmen die Enkerln ? Manchmal tut es mir leid, dass ich kein Kind habe, oberwohl er natürlich auch nicht einfach wäre. Aber es wäre etwas von meinen Burli.
Ich arbeite jetzt beinahe 10 Monate in der Fabrik und gehe jetzt daran meinen Schülerkreis zu vergrössern. Schön wäre wenn wir zu den Feiertage beisammen sein könnten. Es könnte auf keiner Fall schaden, wenn Du alle Arten von Zeichnen über würdest. Buchstaben, Reclame etc Malerlmanüskripte sorge nicht. Wenn Du wohin kommt zeigt, man Dir schon. Ich habe ja keine Ehrung, ob mit meinem Chef, etwas zu machen sein wird, aber mit guten Zeichen Kemtwissen, hat man Chancen. Sprache ist natürlich auch wichtig. Das Wichtigste ist jedoch Gesundheit und Herkommen.
ich schrieb Dir seinerzeit, dass ich mir im neues Augenglas kaufte. Wir ich Betamt bin, habe ich es in 2 Wochen verloren. Wir aber der Dümme Gluck hat, Gand es jemand und schrieb an den Optiker, dessen Adresse darauf war und Samstag fahre ich nach Brooklyn Innes zu holen. Vielleicht besuche ich dann gleich Tante Heina und Rosa Z. Abends sind wir bei Rose MINK eingeladen. Sonntag dürfte ich bei Engels sein. Erkundigen sich sehr nach Dir. Montag Abend gehe ich Herrn und Frau Prof. ROSENBERG besuchen.
Von den Pragern, kommen gottlob güte Berichte. Onkel Hugo arbeitet nicht, Onkel Otto gibt Unterricht in Chemie und Onkel Jula arbeitet für die K.G.. Das baby ist sehr süss Ja übrigens. Sabina schreibt, dass sie gottob ihr Auskommen haben.
Was machst Du Feures den ganzes Tag ? Bleibe nur fesch und mumter und putzig wie immer.
Warm kirjamerl noch nicht heiratete, weiss ich nicht. Gott weiss wo es jetzt ist. Ich habe seit kitte kau keine Nachricht. Es erhält jedoch Niemand Post von dort.
Willst Du, dass Ich besingt. Deiner Koffer nach V. schreibe und an wen ? Was ist mit meschugge auf dem ganzen Köpf und mit Süssmal ? Grüsse mir alle Deine Freunde.
Ich werde jetzt schliessen. Vielleicht schreibt Jack noch ein paar Zeilen. Er ist jetzt nicht zuhause. Könntest mal an Tante, Jack und Ruth, in englisch im paar Zeilen beilegen.
Bleibe gesund und sei innigst unnasmt und geküsst von Deiner Dich sehr liebenden.
Martha
Die Mesüsse habe immer bei mir.
Saint-Albans, 12 septembre 1940
Ma chérie,
J’ai déjà répondu à ta lettre du 27 août.
Maintenant, j’attends la prochaine avec impatience. Je ne peux pas te dire à quel point c’est dur d’être si séparés.
Je me demande encore si tu as assez chaud et à manger. As-tu un manteau ? As-tu reçu les 20 dollars de l’American Express Company. Écris à Marseille, par exemple.
J’ai reçu une lettre de mes parents datée du 29 août. Ils attendent avec impatience ton arrivée. Maman a même rêvé d’un télégramme annonçant ton arrivée. Bref ! Je serais ravie de partager ceci. J’ai reçu une carte de Sabina datée du 24 juin.
Une lettre des BADENER, le 21 juin. Tous demande de tes nouvelles et t’embrasse. Sabina écrit qu’ils sont en bonne santé et aimerait également un télégramme bien rédigé. Qu’en est-il de la prolongation de ton visa ? Jack a déjà contacté Washington il y a quelques semaines. Cette semaine, j’ai fait une demande au consulat d’Espagne. Si tu as enfin un peu de chance. Il est parti ce soir, il était 11 h 30 samedi. Sabina te salue bien.
La femme de Enis m’a écrit de l’arrivée prochaine de son mari. Pour t’informer, tu as écrit quelque chose à M. KASTNER, il a reçu une lettre d’un certain M. ASHER, concernant le R.O.O. pour tous les 5.
Quel est le problème exactement ? Hier, j’ai reçu un courrier du Dr JÖM et de sa femme du Canada. Tante Frieda est ? . ? avec Oncle Herman. Au fait, j’étais là mardi aussi avec lui et il te salue. Ils sont très gentils, ils pourraient maintenant aider un peu mes parents mais jusqu’à présent ils n’ont pas voulu. Je sais que si c’était l’inverse, Papa le ferait. Mais n’en parle pas dans tes lettres, même pas à tes parents. Apprends-tu un peu d’anglais ?
Mes parents sont très travailleurs. Papa écrit : « Si je viens bientôt, ce sera mieux que ses ? » Où nagent les petits-enfants ? Parfois, je regrette de ne pas avoir d’enfant, même si, bien sûr, ce ne serait pas facile non plus. Mais ce serait quelque chose de mon Burli.
Je travaille à l’usine depuis presque dix mois et je m’efforce d’élargir mon cercle d’élèves. Ce serait bien si on pouvait passer les vacances ensemble. Ça ne te ferait pas de mal si tu apprenais toutes sortes de dessins. Lettres, publicité, etc. Ne t’inquiète pas pour les manuscrits. Quand tu seras quelque part, on te montrera. Je n’ai pas l’honneur de dire si ça marchera avec mon patron, mais avec une bonne connaissance des signes, tu as une chance. La langue est importante, bien sûr. Mais le plus important, c’est la santé et les antécédents.
Je t’ai écrit à l’époque que j’achetais de nouvelles lunettes. Quand je suis devenu fonctionnaire, je les ai perdues en deux semaines. Mais par chance, quelqu’un l’a remarqué et a écrit à l’opticien dont l’adresse était indiquée, et samedi, je vais à Brooklyn les chercher. J’irai peut-être voir tante Heina et Rosa Z. Nous sommes invitées chez Rose MINK ce soir. Dimanche, je devrais être chez Engels. Ils sont très intéressés par toi. Lundi soir, je vais rendre visite à M. et Mme le Professeur Rosenberg.
Heureusement, les PRAGER nous font part de bonnes nouvelles. Oncle Hugo ne travaille pas, Oncle Otto enseigne la chimie et Oncle Jula travaille au K.G. Le bébé est adorable. Oui, au fait, Sabina écrit que, Dieu merci, ils gagnent bien leur vie.
Que fais-tu de tes journées, mon adoré ? Reste sage, ? , et mignon comme toujours.
Je ne sais pas si Mirjam ne s’est pas encore mariée. Dieu sait où elle est maintenant. Je n’ai plus de nouvelles d’elle. Personne ne reçoit de courrier de là-bas, par contre.
Veux-tu que j’écrive au sujet de ta valise, et à qui ? Et le désordre dans ta tête et le point sensible ? Passe le bonjour à tous tes amis.
Je termine maintenant. Jack pourrait peut-être écrire quelques lignes. Il n’est pas à la maison en ce moment. Pourrais-tu écrire quelques lignes en anglais pour tante Jack et Ruth.
Porte-toi bien et sois chaleureusement embrassé et profondément béni par les tiens, qui t’aiment beaucoup.
Martha
J’emporte toujours la mezouza avec moi.



83 – Lettre du 17 septembre 1940 de Martha NY à Leo [Fichiers 5183 et 5184]
Saint-Albans September 17, 1940
Mein Teuerstes,
Diemal warte ich nicht so lange und schreibe schon heute, damit Du den Brief von der Feiertagen bekommt.
Ich wünsche Die mein Liebstes alles erdenklich Gute und Schöne vor allem bleiberechtsgesünd und unter komme bald.
In Deinen schon ungeduldig wartenden Frauli.
Bete Dir alles Gute ausund faste gut. Ich schreibe auch in Deinen Namen an Sabina und alle Lieben? Sei nicht traurig Burli, und danke ein bisschen an mich. Ich werde viel an Dich denken.
Ware ich diesmal schon mit Dir beisammen gewesen.
Hier gibt est nicht viel in Geschäft ist jetzt Saison. Hoffentlich wird es auch mit Klavier gut werden. Heute kann ein Brief von der Amerika Express Company, dass Du die EO nicht angenommen hast. Stimmt dies und hat dieseinen bestimmten Gründ ? Ich weiss jetzt nicht, soll ich es zurück verlangen, oder nochmals senden. Schreibe mir bitte darüber. Schreibe überhaupt so oft Du kannst. Dein Bilder habe ich immer bei mir. Ich möchte den Brief baldigst absenden und habe leider nur 1 Retourmarke. Nächstens mehr. Hingegen werde Dir wieder mal ein Bild von mir beilegen.
Samstag waren wir bei Rose MINK, die eine und Wohnung hat eingeladen. Sonntag war ich bei Engels und gestern bei Herrn ROSENBERG (Fräulein Elses BENDER) Morgen gebe eine Stunde und Donnerstag gehe zum Onkel Herman.
Ich lege sogar 2 Bilder bei Auf dem 2 ist rücherwärts.
Tante Anna und Jack und Ruth auf ihrer Stummerfriser.
Nachste Woche komme ich wieder int SCHMICKLERS zusammen. Ich mache alles immer am Abend nach dem Geschäft, wenn ich thurdies in New York bin.
Gerade sagt mir Jack, er kann das Negativ des 2 Bildes nicht finden und sendet daher die Kopie im nächsten Brief. Er schreibt gerade auch in paar Zeilen fürDich. Alle fragen immer nach Dir und lassen Dich grüssen.
Beabsichtigst Du dort zu bleiben, oder geht Ihr wieder nach Marseille ? Hast Du etwas von Enis gehört ? Wir steht es mit der Verlagerung das Visums ? Hast Du ging warm ?
Vor Mirjamerl hate leider seit Mai keine Post. Hoffentlich sind sie alle gesund. Bitte Burli richte Deinen lieben Freunde meine besten Wünsche anlässlich der Feiertage aus.
Hoffentlich werden uns alle noch recht schöne Zeiten kommen und hoffentlich bald. Hast Du von Deinen Koffern gehört ?
Gibt es keine Möglichkeit nach Lisbonne zu kommen, wenn man Schiffskarte hat ?
Ende nächste Woche schreibe ich wieder. Bleibe gesund und sei sichmals und umigst warmst om Denen Dich sehr liebenden.
Martha
Saint-Albans, le 17 septembre 1940
Mon chéri,
Cette fois, je n’attendrai pas si longtemps et je t’écris aujourd’hui pour que tu reçoives la lettre au moment des jours de fête.
Je te souhaite, mon très chèr, tout le meilleur et le plus beau des vœux, et surtout une bonne santé et un prompt retour.
À ta femme qui t’attend déjà avec impatience.
Je prie pour toi et je jeûne bien. J’écris aussi de ta part à Sabina et à tous tes proches. Ne sois pas triste, Burli, et remercie-moi un peu. Je penserai beaucoup à toi.
J’aurais aimé être avec toi cette fois-ci.
Il n’y a pas beaucoup d’activité ici ; c’est la saison en ce moment. J’espère que tout ira bien pour le piano aussi. Aujourd’hui, j’ai reçu une lettre de la America Express Company disant que tu n’as pas accepté la demande. Est-ce vrai, et y a-t-il une raison précise ? Je ne sais pas si je dois la demander en retour ou la renvoyer. Merci de m’en informer. En général, écris-moi aussi souvent que possible. J’ai toujours tes photos avec moi. Je veux envoyer la lettre au plus vite, mais malheureusement, je n’ai qu’un seul timbre de retour. Plus bientôt. Cependant, je joins une autre photo de moi pour toi.
Samedi, nous étions chez Rose MINK, qui nous avait invités dans son appartement. Dimanche, j’étais chez Engels, et hier chez M. ROSENBERG (Mlle Elses BENDER). Demain, je donnerai un cours, et jeudi, je vais voir l’oncle Herman.
Je joins même deux photos. La deuxième est de derrière.
Tante Anna, Jack et Ruth chez leur coiffeur.
La semaine prochaine, je retourne chez les SCHMUCKLER. Je fais toujours tout le soir après le travail quand je suis à New York le jeudi.
Jack vient de me dire qu’il ne trouve pas le négatif de la deuxième photo, alors il m’envoie la copie dans sa prochaine lettre. Il vient aussi de t’écrire quelques lignes. Tout le monde demande de tes nouvelles et te salue.
Prévois-tu de rester là-bas ou de retourner à Marseille ? As-tu eu des nouvelles d’Enis ? Où en est ton transfert de visa ? As-tu assez chaud ?
Malheureusement, je n’ai pas reçu de courrier des Mirjam depuis mai. J’espère qu’ils vont tous bien. Burli, transmets mes meilleurs vœux de séjour à tes chers amis.
J’espère que nous passerons tous de merveilleux moments, et bientôt, j’espère. As-tu eu des nouvelles de tes valises ?
N’y a-t-il aucun moyen d’aller à Lisbonne si tu as un billet de bateau ?
Je te répondrai à la fin de la semaine prochaine. Prends soin de toi et sois chaleureuse et accueillante envers ceux qui t’aiment tant.
Martha


84 – Lettre du 20 septembre 1940 de Leo à Luchon à Martha NY [Fichiers 5180, 5181 et 5182]
Luchon 20 september 1940
Mein Liebes Mädi !
Gestern erhielt ist Deinen letzte Brief Datum 17 August mit fehlen ich mich riesig freute besonders nad von den Altern Eltern das Brieferl und Onkel Herman und alle Zundrieften so Wie Jack und Liserls freuen mich ich. Ich schriebe Dir am 14 September einen C Diener Brief. Du wirst ihn inschwinten wahrscheiblist bekommen. Was mit meiner Einreise ist kam ich Dir mein Liebes noch nicht konkretes mitteilen. Ich versuche verschiedenes. Ob mich das Gelingen wird ist noch fraglich. Hoffen wir das Beste. Mein Visum wie alte andere transit Visa sind mir abgelaufen.
Ich habe an das Amerika Consulat geschrieben üm Verlängerung. Hoffentlich machen sie mir keine Schwierigkeiten. Inpewischen muss man traut Leben zu hoffen. Sol bin trotzdem der alte Optimist geblieben. Bon diesen Betrag was ich mir angehört habe, von selchen ich Dir sehen schrieb, habe hier slämend billig. Unsere Wirlin kocht für uns und rechnet nur Brenn material für ein schöner Zimmer mit fliegendes Wasser und sehr sauber rechnet sie ins pro Tag 5 francs.
Sie hat mit uns demobilisation Unit leid.
Heute nacht sie uns Leber mit Kartoffeln.
Wir machen sehr opt Ausflüge in die schöne Pyrénéen. Bei dieser Gelegenheit haben wir Nüsse, Bromber etc. Baden gehen wir nicht aber dafür viel Sonnenbäder. Wegen der Bestätigung vom Komitee kann ich Dir mich mitteilen, dass ich vom Ihnen keinen Pfennig erhalten haben. Ersten in Marseille war bis jetzt niemand ist auch keines da. Ja ich danke de Jack für den Brief den an Mr BARRY geschrieben hat er hat es halt vorängeschein es recht Seilg mit der Verlängerung meiner Visa begehrn.
Ja bei dieser Gelegenheit erledige mich die Gesuche an Frau ASHER member of the Joint 5008 Greenwood avenue Chicago. Mein Gesuch ünter n°38 KASTNER unter n°45 JANKNER n°31 verlaäudige sie ebenfalls.
Es tut mich sehr leid dass ich Dich so viel Mühe verschaffe, aber was würde ich für main Weibi nicht tim ? Hoffentlich komme ich habe zu Die und merde Dich die Ganze Mühe ersparen. Es tut mich leid dass das Photo vom lieben Jack nicht ankam. Du könntest bei Gelegenheit ein Photo in kleinen Format beilegen.
Du schreibst mich vom Marthas baby. Wo ist sie ? Ich lese herzlicht gratulieren.
Am die Eltern kann ist noch nicht schreiben. Wie ist schon die Sabina die Adresse meines Tante (Vaters Schwester) mitgeteilt ? Mit was benhäptipt mich KÖNIGSBERG. Kannst ihm mitteilen dass der Herr PENNER auch in herrschen wohnt. Seine Frau ist nach in Amsterdam. Es ist nämlich ein Bekannter von ihm. Wom Dir bei Tante Henia bist so richte auch von mich Grüsse aus wie an Pepi/Rose KÖNIGSBERG in alle Bekannte. Vielleicht gelingt es mich über Casablanca zu fahren. In Afrika, was ich noch nicht.Sie sind umstände und nehmen mich als Bürgermeister auf.
Einwenig braun bin ich von der Turing und werde mich noch ainbischen austreichen lassen so bin ich einer von ihnen. Vielleicht werde ich durch die Moderne Welte also Mensch gelten… Dann machen wir es alle.
Was mit BAUMGARTEN ist habe ich Dich schon geschrieben, dass er und Enis das Glück gehabt haben dass man sir durchlief. Sie wurden schon bei ihren Frauen sein. Sie versprachen mich ubrügens Dir zu schreiben? Ich musste lachen als Du mir schriebt. ich soll Dich nicht wieder zum Nassen halten.
Leider musste ich es jetzt wieder morden. Du wüsstest wohl nicht dass Du so einen schlechten ManSchubi hast, aber ich hoffe er wird sich endlich bessern da ihn keine andre Frau morgtrotz der interessanten grauen Häschen wie mich viele Sorgen. Es Sicht aber Dabei nicht schlecht aus. Also mein liebes Weibi, sei um mich überragt. Ich habe auch hinschwinden am verschiedener leschen gelernt.
Wasche waschen und Socken stopfen etc. es kom auch nicht schaden. Natürlich bis ich zu Dir kommen werde, werde wir wahrscheinlich alles verlernt haben, aber einer guten Kaffee mache ich nach immer Vorliebe.
Es wundert mich dass Du mich schon lange keinen Brief von mich bestätig.
Ich schreibe sert oft.
Viele herzlichte Grüsse und Küsse.
Dein Dich liebender.
Leo
Herzliche Grüsse an die Tante Anna, JAch und Ruth. Werde nächstens extra schreiben.
Ma chère Mädi !
Hier, j’ai reçu ta dernière lettre, datée du 17 août. J’étais si heureux de la recevoir, surtout celle de mes parents, et oncle Herman et tous les autres, comme Jack et Liserls, m’ont particulièrement rendu heureux. Je t’ai écrit une lettre par retour le 14 septembre. Tu la recevras probablement bientôt. Je n’ai pas encore pu te donner de détails concrets concernant mes papiers de visa, ma chèrie. J’essaie différentes choses. Je ne sais pas encore si j’y parviendrai. Espérons que tout se passera bien. Mon visa, comme mes autres visas de transit, a expiré.
J’ai écrit au consulat américain pour demander une prolongation. J’espère qu’ils ne me causeront pas d’ennuis. Autrement dit, il faut garder espoir. Néanmoins, je suis resté optimiste comme avant. Comparé aux sommes que j’ai entendues et dont je t’ai parlé, je suis logé ici à un prix dérisoire. La femme qui nous héberge nous fait la cuisine et ne nous facture que le combustible pour une belle chambre avec eau chaude et propreté irréprochable : 5 francs par jour.
Elle est avec nous au centre de démobilisation.
Ce soir, elle nous prépare du foie avec des pommes de terre.
Nous faisons de très belles excursions dans les magnifiques Pyrénées. Nous mangeons des noix, des mûres, etc. à cette occasion. Nous n’irons pas nager, mais nous prendrons beaucoup de soleil. Grâce à la confirmation du comité, je peux te dire que je n’ai pas reçu un centime d’eux. Premièrement, personne n’est encore allé à Marseille, et il n’y en a pas non plus. Je remercie Jack pour la lettre qu’il a écrite à M. BARRY. Il semble avoir fait de son mieux pour prolonger mon visa.
Oui, je saisis cette occasion pour adresser mes demandes à Mme ASHER, membre du Joint, 5008 Greenwood Avenue, Chicago. Elle a également transmis mes demandes sous les numéros 38 – KASTNER sous le numéro 45 – JANKNER sous le numéro 31.
Je suis vraiment désolé de te causer autant d’ennuis, mais que ne ferais-je pas pour ma femme ? J’espère pouvoir bientôt te rejoindre et t’épargner tous ces ennuis. Je suis désolé que la photo de mon cher Jack ne soit pas arrivée. Tu pourrais joindre une photo plus petite quand tu en auras l’occasion.
Tu m’écrivez au sujet du bébé de Martha. Où est-elle ? Je leur adresse mes plus sincères félicitations.
Je ne peux pas encore écrire aux parents. Comment Sabina m’a-t-elle donné l’adresse de ma tante (la sœur de mon père) ? Avec quoi KÖNIGSBERG m’accueille-t-il ? Pouvez-vous lui dire que M. PENNER vit également à Berlin. Sa femme est à Amsterdam. C’est une de ses connaissances. Pendant que vous êtes avec tante Henia, transmettez mes salutations, ainsi que celles de Pepi/Rosa KÖNIGSBERG, à toutes ses connaissances. Je pourrais peut-être passer par Casablanca. En Afrique, ce que je n’ai pas encore fait. Ce sont les circonstances et l’autorisation du maire qui me le diront.
Je suis un peu ?, et je l?, alors je serai l’un d’eux. Peut-être que le monde moderne me rendra humain… Alors nous le ferons tous.
Quant à Baumgarten, je t’ai déjà écrit qu’Enis et lui avaient eu la chance d’être innocentés. Ils étaient probablement déjà avec leurs femmes. Au fait, ils avaient promis de t’écrire ? J’ai bien ri quand tu m’as écrit. Je ne devrais pas t’empêcher de refaire l’idiot.
Malheureusement, j’ai dû ?. Tu ne te doutes probablement pas que tu as un si mauvais mari, mais j’espère qu’il finira par s’améliorer, car aucune autre femme ne l’inquiétera demain, malgré les intéressantes petites lapines grises qui tournent autour de moi. Mais ça n’a pas l’air mal. Alors, ma chère épouse, prends garde à moi. J’ai aussi appris à m’éloigner de diverses tentations.
Laver les vêtements et repriser les chaussettes, etc., ne fera pas de mal non plus. Bien sûr, quand j’arriverai chez toi, nous aurons probablement tout oublié, mais j’apprécie toujours de me préparer un bon café.
Je suis étonné que tu n’aies pas eu de mes nouvelles depuis longtemps.
Je t’écris très souvent.
Salutations chaleureuses et bisous.
Ton amour.
Léo
Mes plus sincères salutations à tante Anna, Jach et Ruth. Je t’écrirai séparément la prochaine fois.



85 – Lettres du 28 Septembre et 1er octobre 1940 de Martha NY à Leo Luchon [Fichiers 5176, 5177, 5178 et 5179]
St Albans, Sept 28, 1940
Mein Feueres,
Wieder seil lange keine Nachricht von Dir obwohl es seher darauf warte. Ich bitte Dich schreibe mir öfter. Heute habe für Dich mein Feures eine Mitteilung. Hatte vorgestern einen Brief von der letzte Rause, sie mir untteilt dass Mirjamerl am 28 August geheiratet hat. Ich bin sehr glücklich darüber, bessuden da Reise schreibt, dass die ? sehr glücklich sind. Di Hochzeit war us Tel Aviv Mittag waren dir seiden Renies Gäste, dam hat sie einige Freunde eingeladen und 4,5 5 th die Feraung. Sie schreibt es wurden Aufnahmen in allen Stellungen gemacht (woinbes wir sehr gelacht haben). So werdinger Eterser leben. Von Mirjamerl selbst, habe ich leider noch keinen Brief. Rewel war in Vertretung Brantmama. Von den Altern Eltern habe Post. Sie sind gottlob gesund, nur wüschten sie schon gerne, dass wir beisammen wären und ist immer natürlich lange.
Die l. Hitziger fuhreur am 3 September zum l. Ernstl, auf demselben Wege wie er und Rathsprechers einen tag später nach Shangai. Erstens machen mir Onkel und Tante Sorge und zweitens sind die Alten Eltern jetzt noch mehr allen. Son Kabinett wohnt Tante Mathilde und Schlafzimmer ein altes Geschwisterpaar, die früher bei Onkel Arnold wohnten. Schaben die Eltern jetzt Schlaf und Speisezimmer Möbll und Speisezimmer. Was kann man machen. Sabina schrieb auch an die Eltern. Sie sind gesund und Ch. und Mos. haben Posten. Die Kleine macht ihren viel Freude.
Mein Burli, die ganze Zeit denkisch, wenn ich Dich uns bei mir hätte. Ist das Schicksal nicht grausam ? Das 2 Mal, dass ich die Feiertage ohne Dich verbringen muss und ohne die Eltern und alle Lieben.
Der Clipper geht wohl erst in einigen Tagen, doch beginne ich heute, da Samstag ist und ich mehr Zeit habe. Ich schreibe im Garten und der Hund sitzt bei mir. Et ist gerade verlicht und macht ganz ?, weil er alle paar Münzen sir seiner Fremden soll. ich kann es ihm jedoels nicht über nehmen.
Vorigen Sonntag waren Engen und Olly bei mir. Dienstag war ich bei Rose MINK und Donnerstag war ich mit Felmenchlers kersamen.
Dass Martha WIENER im Baby hat, schreit Sir bereits? Engels wollten, dan ich morgen mit ihnen in New York ins Kino gehe. Es ist jedoch schönes Wetter und da ich doch täglich in New York bin, zische ich an mich auzufantensen aussendem habe ich Vormittag einen Schüler. Damstill ich mir meine Sachen für die Feiertage letschen herrichten Rosch Haschana arbeite ich natürlich nicht. So habe dich dann 4 freie Tage. Eine Art Urlaut war um das Geld, dass mir dadurch abgezogen wird tut mir leid. Ha übrigens die 20 von seinerzeit kamen mit der Begründung, dann Du sie, nicht angenommen hast zurück. Vom veranlassten mir, dass mann sir Dir wieder zusendet.
Herr BAUMGARTEN hat Herrn KASTNER aufgesucht. Herr ENIS schreibt nicht hier zu dem. Seine Frau hätte mich sicher verständigt. Du wirst also wahrscheinliebs eine Vertsäntigning sicher von der Amerika Expresse Coupons erhalten.
Das ist Nummer 1 und Nummer 2 las jols einer Zeitung, dass von dem liresigen Kommittee jemand zur HIAS-ICA in Lisbonne und Marseille fährt um bei der Ausweise behilflich zu sein. Wende Dich so schnell wie möglich an beide Orte. Ich kann Dir nur sagen, mein Feuer’, dass alles was nur irgend möglich ist, für Dich hier getan wurde. Von Washington wurden wir verständigt dass Du um die Verlängerung des Visums ansuchen musst. Ich nehme an dass Du Dich an das Amerika Konsulat in Marseille bereits gewendet hast, auch diese müssen Deine Papiere anfordern. Bleib immer mutig, es muss ja doch besser werden.
Ich werde um schliessen. Vielleicht kommt bis zum Clipper gute Nachricht von Dir. Dam kommet ich gleich in diesem Brief antworten.
Oktober 1st, 1940
Mein Feurer, Leider kann bisher nichts, doch, will ich den Brief unzegenfrüh absenden. Lieber wäre mir, wenn Du statt eines Briefes kämest. Ist vielleicht eine Flugserbindung mit Lisbonne möglich ? Die juden Gemeinde von Saint-Albans war so gut mir eine Freikarte für die Feiertage zu geben welcher sonst 5 kostet. ich werde also fleissig für Dich und alle Lieben better, was ich ja ününstericher mache. Heute war bei Minks, wo ich der Kleinen Unterrichtgat und dämm bei Onkel Herman. Es ist daher schon und ich have da morgen Abend Rosch Haschanah ist, noch vieles für mich herzurichten. Bete Dir alles gute aus vergiss nicht zu Maskir zu gehen, oder zuhause zu sagen. Ich muss leider schlissen. Noch alles gutes und viele einige Grüsse und Küsse Deine sich sehende Dich sehr liebende.
Martha
Grüsse an allen Bekannten.
St Albans, 28 septembre 1940
Mon Chéri,
Cela fait longtemps que je n’ai pas eu de tes nouvelles, même si je l’attendais avec impatience. Je te demande de m’écrire plus souvent. Aujourd’hui, mon Amour, j’ai un message pour toi. Avant-hier, j’ai reçu une lettre de la dernière mariée, qui m’annonçait que les Mirjam s’étaient mariée le 28 août. J’en suis très heureuse, d’autant plus que la mariée écrit qu’ils sont très heureux. Le mariage a eu lieu à Tel Aviv. À midi, les invités de ? étaient là ; elle a invité des amis et a célébré le mariage. Elle écrit que les photos ont été prises dans toutes les positions (ce qui nous a bien fait rire). C’est ainsi que vivent les ? . Malheureusement, je n’ai pas encore reçu de lettre de Mirjam elle-même. ? remplaçait ? . J’ai du courrier de mes parents. Heureusement, ils sont en bonne santé, mais ils aimeraient que nous soyons ensemble, et c’est toujours long, bien sûr.
Le 3 septembre, L. Hitziger se rendit chez L. Ernstl, par le même itinéraire que celui qu’il avait emprunté avec le président du conseil pour se rendre à Shanghai le lendemain. Premièrement, je m’inquiète pour mon oncle et ma tante et deuxièmement, mes parents sont désormais encore plus importants pour tout le monde. Tante Mathilde vit dans le placard, et un frère et une sœur âgés, qui vivaient autrefois avec l’oncle Arnold, partagent la chambre. Les parents sont-ils en train de démolir les meubles de la chambre et de la salle à manger ? Que faire ? Sabina a également écrit aux parents. Ils sont en bonne santé, et Ch. et Mos. ont un travail. Le petit leur apporte beaucoup de joie.
Mon chéri, je n’arrête pas de penser à toi. Le destin n’est-il pas cruel ? C’est la deuxième fois que je dois passer les fêtes sans toi, sans mes parents et tous mes proches.
La tondeuse ne fonctionnera probablement pas pendant quelques jours, mais je commence aujourd’hui, car c’est samedi et j’ai plus de temps. J’écris dans le jardin, et le chien est assis avec moi. Il vient de partir et se comporte comme un monstre, car il doit donner des choses à ces inconnus tout le temps. Mais je ne peux pas le supporter.
Dimanche dernier, Engen et Olly étaient avec moi. Mardi, j’étais avec Rose Mina, et jeudi, avec les Felmenchler. Martha, qui a eu son bébé, ? Ils voulaient que j’aille au cinéma avec eux à New York demain. Cependant, il fait beau, et comme je suis à New York tous les jours, j’essaie de me préparer. De plus, j’ai un élève ce matin. Je prépare mes affaires pour les congés, je ne travaille évidemment pas à Roch Hachana. J’ai donc quatre jours de congé. J’étais un peu pressé par l’argent qui m’a été prélevé, je suis désolé. Au fait, les 20 dollars de l’époque sont revenus avec l’explication que tu ne les pas acceptés. Ils ont fait en sorte qu’ils me soient renvoyés.
M. BAUMGARTEN a rendu visite à M. KASTNER. M. ENIS n’écrit pas ici à son sujet. Sa femme m’en aurait certainement informé. Tu obtiendras donc probablement un remplacement grâce aux coupons American Express. C’est le point numéro 1 et le point numéro 2. J’ai lu dans un journal qu’un membre du comité des affaires étrangères se rend à la HIAS-ICA à Lisbonne et à Marseille pour vous aider avec les cartes d’identité. Contacte ces deux endroits dès que possible. Je peux seulement te dire, mon chéri, que tout a été fait pour toi ici. Nous avons été informés par Washington que vous devez demander une prolongation de visa. Je suppose que tu as déjà contacté le consulat américain à Marseille ; ils doivent également demander tes documents. Sois toujours courageux ; la situation doit s’améliorer.
Je termine enfin. Peut-être as-tu de bonnes nouvelles à ton embarquement sur un paquebot. J’y répondrai dans cette lettre.
1er octobre 1940
Mon chéri, Malheureusement, rien ne peut encore être fait, mais je tiens à t’envoyer cette lettre immédiatement. Je préférerais que tu viennes plutôt que de m’envoyer une lettre. Y aurait-il une correspondance par avion pour Lisbonne ? La communauté juive de Saint-Albans a eu la gentillesse de m’offrir un billet gratuit pour les vacances, qui coûte normalement 5 dollars. Je vais donc m’occuper de toi et de tous tes proches, ce que je fais assez cruellement. Aujourd’hui, j’étais chez les Minks, où j’ai donné une leçon à la petite, puis chez l’oncle Herman. C’est déjà fini, et comme demain soir c’est Roch Hachana, j’ai encore beaucoup de choses à préparer. Je te souhaite le meilleur, et n’oublie pas d’aller à ? ou ?. Malheureusement, je dois terminer. Tous mes vœux de bonheur et plein de bisous, à toi, avec beaucoup d’affection.
Martha
Salutations à tous les amis.




86 – Lettres du 28 et 29 septembre 1940 de Leo à Luchon à Martha NY [Fichiers 5172, 5173, 5174 et 5175]
Bagnères de Luchon 28 September 1940
Mein liebstes Werbi !
Du kannst Dir garnicht vorstellen wie ich mich freute, als ich gestern mir die 2 Briefe von meinen Allerliebsten Pupi abhalte. Wie ich und alle as merken ist mein liebes Putsi-Werbi das fleißigste im schreiben aber auch sonst… das habe ich schon früher gewusst.
Diesmal stellst Du mir so viele Fragen, dass ich das Bedürfnis habe Dir systematisch zu beantworten.
Ich wäre schon glücklich vom ist meinen Putsi mündlich beantworten könnte Leider kann man derweil nichts machen. als noch weiter mutig und Tapfer sein. Unser Schönes kommt nach ! und um so schöner wird es. Eines kann ich Dir sagen. So gerne ich Dich bei mir hätte, bin ich sehr froh das Du in Am Bist und nicht hier vor einigen Monaten hier warst. Als ich das Leiden und anderer Frauen und Kinder mit Schmerz aussah linderte mich der Gedanke, dass Der nicht mitleidest. In Solchen Situationen ist doch jeder leider egoistisch. Schluss damit und Komme zu den Antworten der Fragen während ich glaube mit meinen Miebsten Weibo-Putsi zu sprechen. Aleweit ! könnte ich Dir schon alles mündlich erzählen.
Wegen mein Kommen kann ich Dich mitteilen dass es leider nicht so rasch ? kann? Angekommen meines abglaufenen Visums. Ist hier die Hauptstrade Visa de Sortie zu bekommen. Leider sind die hiesigen Beamten und andere Steilen an dem nicht selbständig. Ich habe schon lange darum Eingericht und noch immer keine Antwort. Vielleicht werde ich noch das Glück haben und es mir bewilligen.
Ich schlafe nicht und vermute auserdem ? .
Sei darüber mein Liebstes nicht traurig und mache Dir keine Sorgen. Dein Burli ist trotzdem immer erfutif, hier gut aufgehoben und immer bei Guten Humor und hat eine einzige Sehnsucht nach seine lieben Weibi.
Deine letzte Briefe glaube ich fast alle zu bekommen. Hicher sogar sehr ? gestern Deine 2 briefe von 6 September und 12 September. Ja dass ich nicht vergesse. Ich weiss sogar dass mein Weibi am 12 September Chocolade gegessen hat, auf einer Seite des Briefes hat ein ? gepickt. Du kannst Dir halt denken mit welchen Genus ich das aufgefressen liebe, es war nicht viel aber mich lange daran benschest. Ich schreibe Dir fast jede Woche oder 10 Tage. Bekommst Du nicht alle meine Briefe ? Wir sind alle hier gesund. Du kannst Dir mein Liebes vorstellen bei Guter Luft 800 m höhe täglich Ausflüge und der Apetit ist gross und zum Apetit schaffen wir es auch billig. Unser Hausfrau derart zu uns nett dass sie bei uns und mützlich. Wir bringen ihr oft Brombeer aus dem Wald. Ich habe ihr in 2 Hotelzimmer. Fenster scheihen eingefast und verkittet. Sor mache bei ihnen Schwiegersohn welder Fischler ist seit gestern Austreicharbeit.
Er wird mich bestimmt gut zahlen. Es sind Angel und keine Menschen. Natürlich mein Martha-Engerl ist mich lieber. Ich werde in den nächsten Tagen allocasion bekommen 10 francs täglich. Auch gut. Wir haben so viel Obst dass jeder Täglich fast 8-10 Apfel ist. Wir leben hier alle 5 in sehr güterenger Gemeinschaft.
Am Abend nach dem Essen, nach Zeitung lesen und vor Spapieren gehen fangen wir an zu rechnen was der Tag gehastet hat. Stellt sich heraus jeden Zwischen, 6-8 francs täglich. atterdisch Randen und andere Kleinigkeiten sind nicht dabei.
Sie rufen mich sehen jetzt ich natürlich essen also das Nachtmal war nicht sch-hlecht. In der Suppe bestehend aus Kartoffeln und etwas Grünzeig war sogar für jeden ein stückchen Fleisch. Nachher näturlch wieder Apfel und sogar nachher ein stückchen Käse. Wir sind alles immer sat. Die chauverim schleppen mich eben zum spazieren gehen. Man geht hier gewöhnlich zum Bahnhof und immer wird ein anderer als Schlitz abgeholt ein breiter Schulen ? und abgedrückt. Dan gehen wir gewöhnlich am corso oder Park spazieren. Also par serwus.
29 septembre
Heute im 9 Uhr bin ich zum Tischler gegangen und eine Austrich Arbeit brendet an welcher ist 8 Stunden seit vorgestern mit Unterbrechen gearbeitet habe da es trohnen muss und hat er mir 30 francs in die Taube gesteht. Nicht schlecht.
Dann bin ich zum Comite gegangen weldes seit ein Waschen existiert und habe bekommen es eine Tricot lange mit Leibchen zusammen und paar weisse warme Strümpfe. Nach dem Mittagmahl gehen wir gewöhnlich zur post. Mein liebes Puste ich muss Dir sagen Du bist ein goldenes Engerl. Ich habe mich eben um die Zeit dem liebes Brieferl von 17 September abgeholt. Du weisst garnicht welche Freude ich hatte and mit Deinen Bildern. Du schaust sehr für uns. Wie gerne mischle ich schon bei Dir sein. Was ? so ein alter Burli. Ich fühle mich aber trotzdem sehr jung. Wie gerne uns beide nach ? Es was doch ? . Ich hoffe es kommen auch für uns nach Zeiten. Ich Danke Dir für die festen Wünsche zum evenen Jahre welche Du mir so herzig ausdruckt. Ich wünsche Dir noch mehr schönes und beste Gatt Gebe wir Solen bald beisammen sein und mit allen unseren Lichen. Das wäre mein bester Wünsch.
Mit dem Gelde von Amerika ist ihr komisch. Er hat mich nicht verständigt daher wusste ich nichts davon.
Du schreibt mich in Deinen letzte Brief folgendes ich lege Sir Reply Coupons zu Jack sendet Dir und ich glaubte es wäre im Brief gewesen daher vermutete ich es sei verschwunden. In zwischen bin ist gefahren. Jetzt hat ich die Sade aufgehört. Geld wurde ich doch nicht zurück schicken da ist es immer branden ? .
Natürlich wenn es original wäre hatte ich das doppelte.
Wegen Verlängerung des Visums schrieb ich an das Marseille Consulat schon 2 mal jedoch keine Antwort.
Hoffentlich werden sie mich bald antworten und ich inzwischen due Situation ändert. Wegen oder Koffer aus weiss ich nicht was ich Dir raten soll ob es überhaupt nützen wird. Erstens ist es mit grosse Kosten Verbunken. Da es höchstens über Russland gehen müsste, weil kein einziger Postverkehr von der venpierten Zone in die nicht venpierten Zone existiert. Bitte kannst Dich erkundigen eventuell was es kosten müsste und ab es überhaupt möglich ist? Und vielleicht in meinen Namen so wie wenn schon in Amerika wäre.
Also 4 Koffer einen Coupé Koffer den kennst Du einem zweiten grün übersager den ist selbst gemacht habe une 2 kleine HandKoffer. Überal mit ? Verschen. Die sind in einem Keller des Hotels l’Heronnière rue de l’Héronnière 15 Nantes. Die Mme wie sie Heist weiss ich nicht.
Du schreibst mich dass Du nicht jede Wade schreibst obwohl ich hätte an Dich vergessen? Du bist en kleines Dimmerl. So ein goldenes Putsi kann man doch nicht vergessen. Was glaubst Du ? Dein Bildchen habe ich auch fort wahrend vor mir und gab Dir immer am ? won ich Dich etwas frage willst Du mich nicht antworten scheinbar weil Du so mit der Gartenspritze beschäftigt bist. Von Marseille nach Lisbonne gehen keine Schiffe. Es nützt auch nicht wenn sogar drei Schiffskarten hat. Jetzt muss man warten bis man Visa de Sortie bekommt. Ich wollte schon schwarz gehen und war schon seht nahe daran, aber es kann mich auch in Spanien ein Lager drohen und daran habe ich schon genug gehabt. Das mich der Spanier einlädt is nicht möglich. Was ich an Kleidern habe. Den lichten Auszug meine Pimphase, Regenmantel, ein dunkelblauer Hemd, ein wollenes Leibchen, 2 Unterhasen, 3 paar Trümpfe und das heutige Geschenk vom Comite und drei Ferdentüscher und sonst nichts. Das restliere warf ich auf meinen Marsch samt Krak. Koffer weg weil es mich zi schwer war? Dir mein Liebes keine Sorgen
Bagnères de Luchon, le 28 septembre 1940
Ma très chère Werbi !
Tu n’imagines pas ma joie lorsque j’ai reçu hier les deux lettres de ma très cher Putsi. Comme je le constate, et comme tout le monde, ma chère Putsi-Werbi est la plus assidue pour écrire, mais aussi pour d’autres choses… Je le savais déjà.
Cette fois, tu me poses tellement de questions que je ressens le besoin d’y répondre systématiquement.
Je serais ravi de pouvoir répondre verbalement aux questions de ma Putsi. Malheureusement, tu ne peux rien faire d’autre en attendant que de continuer à faire preuve de courage. Les belles choses arriveront ! Et ce sera d’autant plus beau. Je peux te dire une chose. J’aimerais beaucoup t’avoir avec moi, mais je suis très heureux que tu sois en Amérique et non ici il y a quelques mois. Quand j’ai vu la souffrance des autres femmes et des enfants en souffrance, l’idée que tu ne compatisses pas m’a apaisée. Dans des situations comme celle-ci, tout le monde est malheureusement égoïste. Ça suffit, et je répondrai aux questions pendant que je pense parler à mon Putsi Weibo préféré. Bientôt ! Je pourrais tout te dire oralement.
Concernant mon arrivée, je peux te dire que malheureusement, le traitement de ma demande ne peut pas être aussi rapide. Mon visa expiré est arrivé. C’est la principale voie d’obtention d’un visa de sortie. Malheureusement, les autorités locales et les autres services ne sont pas indépendants. J’ai déposé ma demande il y a longtemps et je n’ai toujours pas reçu de réponse. Peut-être aurai-je encore de la chance et l’obtiendrai-je.
Je ne dors pas, et je soupçonne aussi…
Ne sois pas triste, mon amour, et ne t’inquiète pas. Ton Burli est toujours heureux, entre de bonnes mains, toujours de bonne humeur, et il ne rêve que de sa femme bien-aimée Weibi.
Je crois avoir reçu presque toutes tes dernières lettres. J’ai même reçu vos tes lettres hier, celles du 6 et du 12 septembre. Alors je ne les oublierai pas. Je sais même que ma femme a mangé du chocolat le 12 septembre ; il y avait un « ? » sur le côté de la lettre. Tu imagines comme j’ai pris plaisir à la dévorer. Ce n’était pas grand-chose, mais je l’ai savouré longtemps.
Je t’écris presque toutes les semaines ou tous les dix jours. Tu ne reçois pas toutes mes lettres ? Nous sommes tous en bonne santé ici. Tu imagines, ma chèrie, avec l’air frais à 800 mètres d’altitude, des excursions quotidiennes et un appétit généreux, et on peut satisfaire cet appétit à moindre coût. Notre propriétaire est si gentille avec nous qu’elle est très accueillante. Nous lui apportons souvent des mûres de la forêt. J’ai encadré et scellé les fenêtres de deux chambres d’hôtel pour elle. Son gendre, Welder FISCHLER, s’occupe de la peinture depuis hier.
Il me paiera certainement bien. Ce sont des anges, pas des gens. Bien sûr, je préfère mon ange Martha. Je recevrai une allocation de 10 francs par jour pendant les prochains jours. C’est bien aussi. Nous avons tellement de fruits que chacun reçoit environ 8 à 10 pommes par jour. Nous vivons tous les cinq ici dans une communauté très unie.
Le soir, après le dîner, après avoir lu le journal et fait les courses, nous commençons à compter nos dépenses de la journée. Il s’avère que nous recevons 6 à 8 francs par jour, tous les jours. Les betteraves et autres petits produits ne sont pas inclus.
Ils m’appellent maintenant pour manger maintenant, bien sûr, donc le dîner n’était pas mauvais. Dans la soupe, composée de pommes de terre et de légumes verts, il y avait même un morceau de viande pour chacun. Ensuite, bien sûr, encore une pomme, et même un morceau de fromage. On est toujours rassasiés. Les ? m’entraînent en promenade. Ici, on va généralement à la gare, et on prend toujours quelqu’un d’autre comme une ? – une école plus large – et on l’emmène. Ensuite, on va généralement se promener le long du Corso ou au parc. ? .
29 septembre
Aujourd’hui à 9 h, je suis allé chez le menuisier pour un travail de peinture sur lequel je travaille depuis 8 heures depuis avant-hier, avec des pauses pour le séchage, et il m’a donné 30 francs par pièce. Pas mal.
Ensuite, je suis allé au comité, et il existe depuis sa création un vestiaire, et j’ai reçu un long tricot avec un corsage et une paire de chaussettes blanches chaudes. Après le déjeuner, nous allons généralement à la poste. Ma chère Putsi, je dois te dire que tu es un ange en or. Je viens de recevoir la jolie lettre du 17 septembre à peu près à la même heure. Tu n’imagines pas à quel point j’ai été heureux en voyant tes photos. Tu nous ressembles tellement. Comme j’aime être avec toi. Quoi ? Un si vieux garçon. Mais je me sens encore très jeune. Comme j’aime penser à nous deux ? C’était vrai, n’est-ce pas ? J’espère que ce moment viendra pour nous aussi. Merci pour les vœux sincères que tu m’as si gentiment adressés pour le 50e anniversaire. Puissions-nous bientôt être ensemble et avec tout notre amour. Ce serait mon meilleur souhait.
Elle est bizarre à propos de l’argent des États-Unis. Il ne m’a pas contacté, donc je n’étais pas au courant.
Tu m’as écrit ceci dans votre dernière lettre : Je joins les coupons-réponses que Jack t’a envoyés. Je pensais qu’ils étaient dans la lettre, donc j’ai supposé qu’ils avaient disparu. Entre-temps, j’ai pris la route. Maintenant, j’ai arrêté la ?. Je ne renverrais pas l’argent, puisqu’il est toujours marqué ?
J’ai déjà écrit deux fois au consulat de Marseille pour prolonger mon visa, mais je n’ai pas reçu de réponse.
J’espère qu’ils me répondront bientôt et que je ferai en sorte que la situation change d’ici là. Je ne sais pas quel conseil te donner, ni même s’il sera utile. Tout d’abord, c’est très cher. Il faudrait passer par la Russie au maximum, car il n’y a pas de service postal entre la zone autorisée et la zone non autorisée. Pourrais-tu te renseigner sur le coût et la faisabilité ? Et peut-être, serais-je déjà bientôt en Amérique.
Donc, quatre valises : une petite valise, que tu connais, et une deuxième valise verte que j’ai fabriquée moi-même. J’ai deux petites valises cabine. Je les emmène partout avec moi. Je les donne. Elles sont dans la cave de l’hôtel l’Héronnière, rue de l’Héronnière, 15, à Nantes. Je ne connais pas le nom de la dame.
Tu m’écris que tu n’écris pas tous les jours, et que je t’ai oublié ? Tu es un peu bête. On n’oublie pas un Putsi aussi doré. Qu’en penses-tu ? J’ai ta photo tout le temps devant moi et je te la donnais toujours ? Chaque fois que je te demande quelque chose, tu refuses de me répondre, apparemment trop occupé avec le ? . Il n’y a pas de bateau de Marseille à Lisbonne. Ça ne sert à rien, même avec trois billets de bateau. Maintenant, il faut attendre d’avoir un visa de sortie. Je voulais partir clandestinement et j’ai failli le faire, mais je pourrais aussi être menacé d’un camp en Espagne et j’en ai assez. Il est impossible que l’Espagnol m’invite. Mes vêtements : ma chemise claire, ma culotte, un imperméable, une chemise bleu marine, un gilet en laine, deux maillots de corps, trois paires de chaussettes, le cadeau du jour du comité et trois plumeaux, et rien d’autre. J’ai jeté le reste pendant ma marche, avec ma valise. Je l’ai jeté parce qu’il était trop lourd pour moi. Ne t’inquiète pas, ma chèrie.




87 – Lettre du 02 octobre 1940 de Leo de Luchon à Martha NY [Fichiers 5170 et 5171]
Luchon de Bagnères 2 octobre 1940
Mein sehr lieber Marterl !
Vorgestern erhielt ist Deinen letzte Brief vom 19 Oktober.
Deine Datum bleibt bei mir in einiges Erinnerung einer führ sehr traurigen Nachricht über das Ahleben meines geblieben Vaters. Wie mir zu Mute ist brauche ich Dir nicht schreiben. Ich erinnere mich nur als wir von Frembache wegfuhren sagte er mir weinend. Wer weiss ob wir uns nach sehen werden ? Ich tröstete sehr darauf 22 nicht küsste. Liebes Putsi ich danke Dir dass du mit mich so mitfühlet und ich weiss es geht Dir auch sehr nahe.
Da ich mein l. Fragil sehr gut kenne. Ich danke Dir auch für das Bildchen mit welchen Du mir viel Freude machtest. Ich werde es versuchen in Ölfarben zu machen obwohl es imdentlich ist. Diese Ölfarben kaufte mich die Hausfrau die ich ihr ein Bild schon malte. Wir verdanken ihr sehr viel und sind wir auch deshalb viel behilflich. Wegen auzichen mein Liebes mache Dir keine Sorgen. Ich habe warme Sachen wir sind sehr oft bei ihr in der Küche oder ein Speiresaal und verbringen die Abende beim ?. Die 20 habe ich erhalten wie ich Dir sehen schrieb im letzten und ich danke Dir dafür sehr. Ich komme damit 2 Monat und Half insgesamt habe nach für 3 Monate zu leben es sind 1000 francs. Es tut mich nur sehr Leid dass ich so viel Geld haste und mein armes Mädi für mich so viel zum Abzahlen hat. Aber ich hoffe bis ich endlich zu Dich komme werde ich alles erledigen. Aleweil. Hast Du den 9 seidigen Brief bekommen und einen in Englisch geschrieben.
Ich kann mich schon Ziemlich Englisch verständigen.
Shade mein Liebes dass ist so Schwierigkerten habe von Dir zu kommen. Von dieses Komitee was Du mich Schreiber in Mars. Weis ich und ich habe hin geschrieben wegen meines Angelegenheit auf was herauf ich von Consulat in Marseille einen Fragen (Formular) Bekannten habe. Also es rührt sich schon etwas. Auf anderen Wegen ist unmöglich zu kommen. Es ist gerade ein Brief von Enis aus Cuba gekommen. Seine Frau sind zu ihm gefahren. Er hatte dort grosse Schwierigkeiten und hastete viel Geld. In Cuba werden sind ohne weiters verlängert. Mein Liebes heute erhieltich Deinen Letzte Brief von 10 Oktober? Interessanterweise ist der nach im 4 Tage später gekommen als der Brief von 19 Oktober. Sei nicht traurig darüber dass mein Kommen so schwer ist. Wir müssen halt viel Mut und Geduld aufbringen. Ich Dir und es tut Leid dass Du Angelegenheit ASCHER erledigt.
Das eineisige Komitee hat mich aufgelöst und bekannte Maher keine Unterslutsung. Ich lege Dich die GR Coupons bei. Hier ist nicht einmal mehr Miesem der. Hoffentlich hast du mein Liebes alles Gute ausgebeten. FANTL ist noch mit seinen Gütligen Visum weg An meinen Freund nach Barcelona werd schreiben. Er kann mich aber auch nichts helfen. Von Baumgarten ist nicht verdunkelt dass es nicht besucht hat. Ich habe ihn viele Gefahligkerten gemacht. So sind Menschen. Ich habe von ihm auch erwartet. Also mein Liebes bleibe auch Tapfel und mutig so wie ich es mache. Hoffentlich wird alles gute schöne zurückkehren. Ich umarme Dich und küsse Dich vielmals Dein Dich liebendes. Viele herzliche Grüsse an Jack Ruth Tante und ganze Familie. Grusse von meinen Freunde.
Leo
Luchon de Bagnères, le 2 octobre 1940
Mon très cher Marterl !
J’ai reçu avant-hier ta dernière lettre, datée du 19 octobre.
Cette date me reste gravée dans la mémoire, comme une bien triste nouvelle du décès de mon père. Je n’ai pas besoin de te dire ce que je ressens. Je me souviens seulement qu’en quittant Frembache, il m’a dit en pleurant : « Qui sait si nous nous reverrons ? » Je l’en ai beaucoup consolé, mais je ne l’ai pas embrassé. Cher Putsi, je te remercie de ta compassion pour moi, et je sais que cela te touche profondément aussi.
Car je connais très bien ma chère Putsi. Je te remercie aussi pour le petit tableau, qui m’a fait tant de joie. J’essaierai de le faire à l’huile, même s’il est authentique. La dame qui nous héberge, que j’avais déjà peinte pour elle, m’a acheté ces huiles. Nous lui devons beaucoup et sommes donc très serviables. Ne t’inquiète pas pour ça, ma chérie. J’ai des vêtements chauds, nous sommes souvent dans sa cuisine ou sa salle à manger et passons les soirées avec elle. J’ai reçu les 20 francs, comme je te l’ai écrit la semaine dernière, et je t’en remercie infiniment. Je peux m’en sortir pendant deux mois et demi, et au total, j’ai de quoi vivre pendant trois mois, soit 1 000 francs. Je regrette vraiment d’avoir autant d’argent et que ma pauvre fille ait tant à me payer. Mais j’espère avoir tout réglé avant de te rejoindre. Au fait, as-tu reçu la lettre du 9 et en as-tu écrit une en anglais ?
Je parle déjà assez bien anglais. Dommage, ma chèrie, j’ai tellement de mal à te contacter. Je connais ce comité pour lequel tu m’as donné un contact à Marseille, et je leur ai écrit à propos de mon cas, pour lequel j’ai reçu une demande (formulaire) du consulat de Marseille. Donc, les choses ne bougent déjà. Impossible d’entrer par d’autres moyens. Je viens de recevoir une lettre d’Enis à Cuba. Sa femme est allée le voir. Il avait de grandes difficultés là-bas et avait besoin de beaucoup d’argent. À Cuba, leurs visas ont été prolongés sans plus attendre. Ma chèrie, j’ai reçu aujourd’hui ta dernière lettre du 10 octobre ? Il est intéressant de noter qu’elle est arrivée quatre jours plus tard que celle du 19 octobre. Ne sois pas triste que mon arrivée soit si difficile. Il nous faut juste beaucoup de courage et de patience. Je te remercie et je suis désolé que tu aies à gérer l’affaire ASCHER.
Le comité m’a dissous et a déclaré ne plus soutenir personne. Je joins les coupons GR pour toi. Il n’y a même plus un seul ? ici. J’espère que tu m’as souhaité le meilleur, mon amour. FANTL est toujours absent avec son visa valide. J’écrirai à mon ami à Barcelone. Mais il ne peut pas m’aider non plus. Baumgarten n’a pas été informé de son absence. J’ai commis beaucoup d’erreurs pour lui. C’est ainsi que les gens sont. J’attendais la même chose de lui. Alors, mon amour, reste courageuse comme je le suis. J’espère que tout le bien reviendra. Je te serre dans mes bras et t’embrasse souvent, toi qui m’aimes. Salutations chaleureuses à Jack Ruth, à ta tante et à toute la famille. Salutations de mes amis.
Leo


88 – Lettre du 10 et 11 octobre 1940 de Martha NY à Leo Luchon [Fichiers 5166, 5167, 5168 et 5169]
NY Okt 10, 1940
Mein Feuerstes
Am 1 Tag Rosch Haschana erhielt ich Deine beiden letzen Briefe von 12 und 20 September. Einesteils war ich natürlich ganz glücklich. Anderseits kränkt esmich, dass es ist schwer für Dich ist zu mir zu kommen.
Wie steht es mit Casablanca ? Kannst Du dem durch Mittelmeer fahren ? Mir leuchtet eine Flug Verbindung mit Lisbonne mehr ein. Kann auch nicht viel mehr lessten. Erkundige Dich. Was Asher betrifft wird erledigt werden. Ich möchte gerne alles abzahlen, wenn es nur endlich Helfer würde. Es besteht die HIAS-ICA (HICEM) in Marseille. Mann sollte es uns auch erst nicht sagen. Wir ich aber die 110 Zurückverlangte, hiers es dass HICEM evacuierte und sie dort aufsagen müssen. Interessiere Dich auch dafür.
Bekommt Du keine Unterstützung mehr ? Hast Du unsere 20 erhalten ? Wende Dich du die am Express Company in Marseille.
Mir ist sehr leid, das Du die Wr Returmarker nicht verwenden kannst. Sende Sie mir bitte ein, ich kann sie verwanden. Die letzte Eltern seinden mir obwohl ich immer schreibe, ich bin löse, wenn sie sieder. Ich wundere mich, dass man siegerade dort nicht. Dass Majamerl am 28 August heiratete schreib ich Dir bereits. Leider habe ich von ihr keine Post von Renée. Wie hat mein kleines Putzi die Feuertage verbracht ? Habt Ihr einen Tempel ? Wahrscheinlich, nicht.
Ich war beide Tage im Tempel und habe viel an Dich gedacht und für Dich gebetet. Ich war immer mit Weinrebs Unter uns gesagt, war ich vielleicht die einsige, die alle Gebete mitgelesen hat, Hebräisch und Englisch. Nachmittag hatten wir Besuch oder habe ich gelesen, Einem guten Englisch Roman, den Ich schon seit Wochen lest, der ich selten Zeit habe.
Samstag war Tante und Sonntag Rose und Familie bei uns.
So hatte ich 4 Urlaubstage. Nur das Geld geht mir ab.
Yom Kippour ist Samstag, da verliere ich nur 2 Stunden, um die ich Freitag früher nachhause gehe. Gretel komte ich schon länger nichts senden. Meine ? ist aus abends weiter.
11 October 1940
Wieder Simchtime Guten hatte Brief von Mr KASTNER. Er glaubt so wie mir, dass ernenem der Papiere momentan kann sind hat und Ihr, wenn es nötig ist, vom Konsul auständigt werdet. Dies sagte mir ein Rechtzamvalt. Er glaubt, dass es in der heutigen Zeit nicht notwendig sein wird. Wie war es mit FANTL ? eine Wertur ist sehr brat aus Washington mir verständigt, dass Du dort um Verbärs genug aussuchen müsst. Immerhin kam Jacks Brief an Mr BARRY nicht schaden. Martha und Baby sind in England.
Mr ZALANER Adress ist Erwin ZALANDER Zurich 6, Somegstrasse 61 II. Schreibe vorsichtig, um ihn nicht zu erschrecken. Sabina hat mir noch nicht Tantes adresse geschrieben. Von BAUMGARTEN hörte nur, dass es bei KASTNER war. Was Deine graüser Härchen betrifft mache Dir keine Sorgen, ich habe auch genug. Du schlimmer willst alst nür zu mir, weil Dich keine andere Frau mag. Hoffentlich müsst Du Deine Kochkünste nicht vergessen. Über Russland zu fahren ist kolossal unstandlich und teuer aber wie immer Du kommen kannst, komme. Galimirs sind in Biarritz.
Hast Du Deinen Freund nach Barcelona schrieben ? (Armer Herr SEXER). Bleibe nur recht gesund und Transfer und denkemauches Mal an misch. Grüsse alle Bekannten.
Viele herzliche Grüsse und Küsse Deine Dich
Sehr sehr liebende Martha
Diese Briefe an KASTNER und BRING habe übergeben.
NY, 10 octobre 1940
Mon chéri
Le premier jour de Roch Hachana, j’ai reçu tes deux dernières lettres, datées des 12 et 20 septembre. D’un côté, j’étais, bien sûr, très heureuse. De l’autre, cela me peine que tu aies du mal à venir me voir.
Qu’en est-il de Casablanca ? Peux-tu traverser la Méditerranée ? Une correspondance aérienne pour Lisbonne me semble plus logique. Je ne peux pas en dire plus. Renseignes-toi. Quant à Asher, on s’en occupera. J’aimerais bien tout rembourser si seulement les secours arrivaient enfin. Il y a la HIAS-ICA (HICEM) à Marseille. Ils ne nous ont pas prévenus au début. Mais quand j’ai demandé des renseignements sur le retour du 110, il s’est avéré que le HICEM était en train de les évacuer et qu’ils ont dû s’arrêter là. Ça devrait aussi t’intéresser.
Tu ne reçois plus d’assistance ? As-tu reçu notre lettre du 20 ? Tu dois contacter la Express Company à Marseille.
Je suis vraiment désolée que tu ne puisses pas utiliser les lettres de retrour. Envoie-les moi, je peux les utiliser. Je t’ai déjà dit que Mirjam s’est mariée le 28 août. Malheureusement, je n’ai reçu aucun courrier d’elle ni de Renée. Comment mon petit Putzi a-t-il passé les jours de fête ? Y-a-t-il un temple ? Probablement pas.
J’étais au temple (synagogue) les deux jours, j’ai beaucoup pensé à toi et j’ai prié pour toi. J’étais toujours avec les Weinrebs. J’étais peut-être la seule à lire toutes les prières, en hébreu et en anglais. L’après-midi, nous avons eu de la visite et j’ai lu un bon roman anglais que je lis depuis des semaines, et pour lequel j’ai rarement le temps.
Ma tante était avec nous samedi, et Rose et sa famille étaient avec nous dimanche.
J’ai donc eu quatre jours de congé. Il me manque juste de l’argent.
Kippour est samedi, donc je ne perds que deux heures, et je rentre tôt vendredi. Je n’ai pas pu envoyer de message à Gretel depuis un moment. Mon temps de ? est prolongé à partir du soir.
11 octobre 1940
Une autre bonne lettre de M. KASTNER. Il pense, comme moi, que quelqu’un peut actuellement obtenir les papiers et que tu seras contacté par le consul si nécessaire. Un avocat me l’a dit. Il pense que ce ne sera plus nécessaire de nos jours. Et FANTL ? Un excellent avocat de Washington m’a informé qu’il fallait chercher une bonne affaire là-bas. Au moins, la lettre de Jack à M. Barry n’a pas fait de mal. Martha et le bébé sont en Angleterre.
L’adresse de M. ZALANER est Erwin ZALANER, Zurich 6, Somegstrasse 61 II. Écris avec soin pour ne pas l’effrayer. Sabina ne m’a pas encore écrit l’adresse de sa tante. J’ai seulement entendu dire par BAUMGARTEN que c’était chez KASTNER. Quant à tes cheveux gris, ne t’inquiétes pas ; j’en ai assez. J’espère que tu n’oublieras pas tes talents de cuisinier. Voyager via la Russie est incroyablement peu pratique et coûteux, mais quel que soit ton moyen de transport, viens. Les Galimir sont à Biarritz.
As-tu écrit à ton ami de Barcelone ? (Pauvre Monsieur SEXER). Prends soin de toi et pense à moi. Salutations à tous tes amis.
Salutations chaleureuses et bisous, bien à toi.
Très affectueuse Martha.
J’ai remis les lettres à KASTNER de BRING.




89 – Lettre du 12 et 13 octobre 1940 de Leo Luchon à Martha NY [Fichiers 5185 et 5186]
Bagnères de Luchon, 12 octobre 1940
Meine Feueres Marterl
Obwohl ich Dir am 27 August einen Brief schrieb warte ich nicht auf Antwort, da ich mit Dir jelandern möchte. Seit Deinen Letzte Brief von 22 Juli datiert ich von Dich kein einziges Schreiben. Darüber bin ich nicht so unruhig da ich jetzige Verhältnisse gut kenne. Aber gerne möchte doch von ein Brieferl haben. Das ist noch mein einziger. Nach bis 14 Tagen, hoffte ich und freute nuch bald mit Dir mein Lieber zusammen zu sein. Ich habe alles unternommen und immer kommt Pech dazwischen. Wie ich sehe verfulpt es mich sehr. Warum weiss nicht. Unser einem ist leider das Gute nicht gegönnt. Ich bin Trotzdom nicht pessimisttisch geworden. Du kannst Dir aber vorstellen wie wir zu mute ist. Ich glaube es ist mir jetzt eine gute Chance wieder einmal unterlunden gemindert für längere Zeit zu Dir zu kommen. Ich habe viel Geld angebracht für Visen und Reise sparen und jeyzy sind mir bereits alle Visen abgelaufen. Man muss jetzt die Frageduch von namen beginnen. Da hast Du mein Liebes wieder eine Aufgabe, ein neues Affidavit ausstellen (wie ich gehört habe) und zweimal nach Marseille zum Amerika Consulat zu schreiben wie auch durch eine amerikanische Persönlichkeit sowie Notar oder Senator bestätigen lassen, dass ich für eine feinchtiche erfahrt. Dritte Macht nicht gearbeitet habe. Ich weiss noch nicht bestimmt ich werd-de Dir genau darüber noch schreiben. Ich werde trotzdem versuche früher heraus zu kommen, wie mich Sach aus Marseille schreibt.
Ich werde versuchen aus Casablanca nach Portugal zu kommen und wenn es möglich dort abwarten. Noch eine Möglichkeit gibt es über die Schweiz – Belgrad – Russia – China aber es kostet viel Geld. Aber ich sage Dich ehrlich, nachdem ich schon so viel Geld gelesstet habe, habe ich nicht das Herp mehr für mich so viel Geld aufzuwenden zu lassen.
Mache Dir aber keine Sorgen mein Liebes ich werde trotzdem alles mögliche unternehmen. ENIS und BAUMGARTEN haben das Glück gehabt dass sie über 40 Jahre alt sind. Es tut mir sehr leid, dass ich das Photo vom Jack nicht bekomme habe wie Du mich in Brief vom 22 July mitteilst.
Sei so lieb und Schreibe nach Lisbonne an die Post und veranlasse die Post die aus Marseille nach kann retour zu schicken nach Bagnères de Luchon – Haute-Garonne Poste Restante. Was machst du sonst mein Liebes ? Schreibe mich fleissig est wird jetzt meine einige Freunde sein.
Hast Du von den Eltern und Post und von Mirjamels ?
Was mach die Tante, Jack und Ruth ? Ich lasse sie alle recht herzlich grüssen und danke für alles was sie mir bis jetzt geholfen haben. Hoffentlich, werde ich mich einmal persönlich bedanken können.
Viele herzliche Grüsse an Onkel Herman und Familie. Grüsse an SCHMUCKLERS, FABINETZ und alle Bekannte.
Dir mein Teuerstes ! wünsche zum kommenden Neuen Jahr alles erdenklich Schöne und Beste !!!
Gebe Gott dass wir bald beisammen sein sollen !!! wie auch mit allen unseren Lichen.
Schliesse mit herzlichen Grüssen und vielen Küssen sein Dich sehr liebender.
Leo
13 Oktober
Grade halte mir Deinen lieben Brief von 25 August der mir aus Marseille nachgesendet wurde. Mit grosser Freude lese ich dir den Juni zweiten male wie das Brieferl von Jack. Es freute mich sehr dass die Eltern von uns den Brief erhalten haben. Jetzt ist leider nicht möglich zu schreiben. Schicke mir bitte die Adresse des Herr ZALAN da ich die nicht mehr habe. Es freut mich auch dass Du von des 2 Sabines Post hast. Du fragst was ich werde ! Wir wohnen hier 5 in einen Hôtel zusammen in 3 Zimmer. ROSENZWEIG mit mir in ein Zimmer, Doktor FEUER mit Dawid in ein Zimmer und KOHN ein kleines Mansarde. Wir machen täglich Ausflüge in die Pyrenäen es ist hier Wunderschein und wir lieben sehr billig. Diesen Brief mit der Copie des Jacks nach Washington erhielt ich nicht der wird vielleicht in Lisbonne sein. Ich lasse Jack und Ruth Beispiel grüssen und danke für alles. Meine Lichen aus Nantes zu erhalten ist jetzt schwer. Herr SEXER habe ich vor 2 Monaten in Marseille getroffen. Gal. weiss ich nicht.
Also mein Liebes wenn etwas Neues bei mich emtretet oder ich brauche etwas werde ist Telegraf.
Retuarmarken habe genug. Die aus W. werdenlich nicht angenommen.
Viele Küsse Dein Dich
Leo
Bitte Zetterl den Herr BRING zu übergeben affidavit für alle Fastl erneiners lassen Trauverdüren meine Papiere aus Nantes nach Marseille
Bagnères de Luchon, 12 octobre 1940
Mon chère Matherl !
Bien que je t’aie écrit une lettre le 27 août, je n’attends pas de réponse car je souhaite te parler. Je n’ai pas reçu une seule lettre de toi depuis ta dernière lettre du 22 juillet. Cela ne m’inquiète pas trop, car je connais bien la situation actuelle. Mais j’aimerais quand même recevoir une lettre de toi. C’est ma seule pour l’instant. Après 14 jours, j’espérais et j’avais hâte d’être bientôt avec toi, ma chèrie. J’ai tout essayé, et la malchance me rattrape toujours. À mon avis, c’est très frustrant. Je ne sais pas pourquoi. Malheureusement, aucun de nous n’a eu la chance de réussir. Je ne suis pas devenu pessimiste par défi. Mais tu ne peux imaginer ce que je ressens. Je pense que c’est une bonne occasion pour moi de revenir vers toi, certes avec moins d’argent, mais pour une période plus longue. J’ai dépensé beaucoup d’argent pour les visas et les voyages, et maintenant tous mes visas sont déjà expirés. Tu dois reprendre le questionnaire depuis le début. Ma chèrie, tu as une autre tâche : rédiger une nouvelle déclaration sous serment (d’après ce que j’ai entendu dire), écrire deux fois au consulat américain à Marseille et faire confirmer par un citoyen américain, un notaire ou un sénateur, que je suis admissible. Le troisième point n’a pas encore fonctionné. Je n’en suis pas encore sûr, mais je t’en parlerai en détail. J’essaierai quand même de partir plus tôt, comme me l’écrit SACH depuis Marseille.
J’essaierai de rejoindre le Portugal depuis Casablanca et, si possible, d’y attendre. Il existe une autre option via la Suisse, Belgrade, la Russie et la Chine, mais c’est très cher. Mais pour être honnête, après avoir dépensé autant d’argent, je n’ai pas le cœur à en dépenser davantage pour moi.
Mais ne t’inquiète pas, ma chèrie, je ferai tout mon possible. ENIS et BAUMGARTEN ont la chance d’avoir plus de 40 ans. Je suis vraiment désolé de ne pas avoir reçu la photo de Jack, comme tu me l’as dit dans ta lettre du 22 juillet.
S’il te plaît, aie l’amabilité d’écrire à la poste de Lisbonne pour faire renvoyer le courrier de Marseille à Bagnères-de-Luchon – Haute-Garonne Poste Restante. Que fais-tu d’autre, ma chèrie ? Écris-moi avec diligence ; je vais pouvoir me faire des amis maintenant.
As-tu reçu du courrier de tes parents et des Mirjam ?
Comment vont tante, Jack et Ruth ? Je leur adresse mes plus sincères salutations et les remercie pour tout ce qu’ils m’ont apporté jusqu’à présent. J’espère pouvoir vous remercier en personne un jour.
Mes plus chaleureuses salutations à Oncle Herman et à sa famille. Salutations aux SCHMUCKLER, à FABINETZ et à tous nos amis.
Ma chérie ! Je te souhaite le meilleur et le plus merveilleux pour la nouvelle année !
Que Dieu nous accorde d’être bientôt réunis ! Et de retrouver tous nos proches.
Je termine avec mes chaleureuses salutations et de nombreux bisous, sincèrement à toi.
Léo
13 octobre
Je tiens justement ta jolie lettre du 25 août qui m’a été envoyée de Marseille. C’est avec une grande joie que je l’ai relue en juin, ainsi que celle de Jack. J’étais ravie que nos parents l’aient reçue. Malheureusement, il n’est pas possible de t’écrire maintenant. Merci de ma transmettre l’adresse de M. Zalan, car je ne l’ai plus. Je suis également ravie que tu aies reçu du courrier de Sabine. Tu me demandes ce que je vais faire ! Nous vivons tous les cinq dans un hôtel, dans trois chambres. Rosenzweig est dans une chambre avec moi, le Dr Feuer dans une chambre avec Dawid, et Kohn dans une petite mansarde. Nous faisons des excursions quotidiennes dans les Pyrénées ; c’est merveilleux ici, et nous faisons des courses à très bon marché. Je n’ai pas reçu cette lettre avec la copie de Jack à Washington ; elle est peut-être à Lisbonne. Je salue Jack et Ruth, et je vous remercie pour tout. J’ai du mal à recevoir mes lettres de Nantes en ce moment. J’ai rencontré M. SEXER il y a deux mois à Marseille. Je nen sais pas plus.
Alors, ma chèrie, si j’ai du nouveau ou si j’ai besoin de quelque chose, envoie-le-moi par télégraphe.
J’ai assez de timbres de retour. Ceux de W. ne seront pas acceptés.
Grosses bises,
Léo
Merci de remettre à M. BRING un mot, une attestation sur l’honneur pour ? , et envoyez mes papiers de Nantes à Marseille.


90 – Lettre du 12 octobre 1940 de Leo Luchon à Sabina [Fichiers 5187]
Bagnères de Luchon Poste Restante Haute-Garonne 12 3 Oktober 1940
Meine Liebstes !
Ich versuchte schon oft an Puch zu schreiben, scheinbar ist es nicht angekommen. Liebe Sabina ! Du kannst Dich kauen die Freude vorstellen als ich von Puch hörte.
über mich werdet Ihr schon alles gehört haben. Ich bin gesund und ich hoffe vielleicht bald mit der l. Martha beisammen zu sein. Lieber Vater ich wünsche Dich alles Gute. Dein Leibernich. Wie geht as Dich l. CHAIM und l. MOSES ? Grüsse und küsse Puch alle Puch
Leo
Bagnères de Luchon Poste Restante Haute-Garonne 12 3 octobre 1940
Ma très chère !
J’ai essayé d’écrire à ? à plusieurs reprises, mais apparemment je n’ai jamais réussi. Chère Sabina ! Imagine ma joie quand j’ai eu des nouvelles de ?.
Tu as sans doute entendu parler de moi. Je suis en bonne santé et j’espère bientôt retrouver Martha. Cher Père, je te souhaite le meilleur. Ton ?. Comment allez-vous, Haïm et Moses ? Salutations et bisous, ?, tout ?
Léo
91 – Lettre du 14 octobre 1940 de la HICEM Marseille à Leo Luchon [Fichiers 5780 et 5782]
Marseille, le 14 octobre 1940
HICEM Monsieur CANTOR BP Colbert 823 Marseille
à Monsieur Leib CIZES Poste Restante Bagnères-de-LUCHON
Monsieur,
Nous avons bien reçu votre lettre du 24 septembre dont le contenu a eu toute notre attention.
Nous regrettons de vous faire savoir que l’aide n’est pas de notre ressort ; nous avons donc signalé votre cas au Comité d’Assistance aux Réfugiés, qui se mettra en relation avec vous.
Nous avons de plus, écrit à votre femme à New York, pour la mettre au courant de votre situation et pour lui demander de vous faire parvenir de l’argent.
Veuiller agréer, Monsieur, m’assurance de nos sentiments distingués. CHAPIRO



92 – Lettre du 18 octobre 1940 de Leo Luchon à Martha NY [Fichiers 5160 et 5161]
Bagnères de Luchon
Oktober 18th 1940
My sweet heart Martha
Today I have received your lettre from sept. 28 th. I am astonished that you received so four letters from me. I write you very often about every week. As to the news from Mirjam I was very glad to learn it. Please express her my best wishes. It is a pity but I have no possibility to write her. It is also very good that Hitzinger’s family could get over to Ernstl. Don’t make you too many sorrous about our parents. One day all will came for them to the best. Meanwhile it is the same situation for a lot of people we know. One has only to wait one must not lose the hope. I was very glad to hear from you about my family . Did you revive the letters in which I included a small letter for them ? and one for Mr Bring ? Yesterday I have received from the American Expedition and they asked me to what adress they have to send me the money. It’s not from Marseille what you wrote me, but from Nice. I hope to get it in the next days. Many thanks to Jack for it. I am sorry that you leave so many troubles about me.
With this sun I have enough for two and half month. We have arranged here our story very glad and cheap.
But let us hope that I shall come to you very soon and I shall be able to gain all this money you have spent for me. I have written to our Committee in Marseille and I reynerteal they may help me to prolongate my visa. Now I am anxious what answer I shall get.
To the consul in Marseille I wrote twice and I did get any answer till now. It is very kind that you sent me the reply coupons but those of German origines, I can not use it. If you want I shall send them back to you. There is no air communication from France to Lisbonne. The holidays I spent rather agreable in the society of my friend. I made myself a very nice chess and we play often in the free evening. It pleased me you are telling me in your letter to not forget our masks and you pray for me and our all family. I always know you are the sweatest wife for me. I do it too and I pray always for your healthing. It is pity that you are so far for me. How would it be fine when we were together already. You can imagine how glad I would be soon to come to you.
We have enough to eat here and I am already a cook. I should like to stay here as long till I can get over to you. I get somme line a small support from the committee of this place. I learn now English every day at Kohn. He needs also a lot of words but for me he knows enough. He said me that till in three months, I shall be able to make with him conversation for his pleasure. Tell me what about you ? How are feeling now ? How is our aunt with her . It is mer better surdy. Many greetings for her. Have you given the letter to Jack and Ruth ? I include in the letter of 30 th September ? Also many greatings for them and Minks and Josef and his family. Many greatings for Onkel Herman’s family. I finish with much love and many kisses your always
Leo
My friend Heinrich FEUER would ask you to his parents. Their address : I. FEUER 10 Dizenfaflstrasse Tel Aviv.
He has written to them several times and did not receive any answer. Please write them that he is well. He is living with me and his address is the same as mine. Perhaps they could write to you and you would be so kind to send us this letter. For the parts he will pay to me.
Many many kisses
Your Leo
Bagnères de Luchon
18 octobre 1940
Ma chère Martha
J’ai reçu aujourd’hui ta lettre du 28 septembre. Je suis étonné que tu aies reçu autant de lettres de ma part. Je t’écris très souvent, presque toutes les semaines. Quant aux nouvelles de Mirjam, j’ai été très heureux de les apprendre. Transmets-lui mes meilleurs vœux. C’est dommage, mais je n’ai pas la possibilité de lui écrire. C’est également très bien que la famille Hitzinger ait pu rejoindre ? .
Ne t’inquiétes pas trop pour nos parents. Un jour, tout ira bien pour eux. En attendant, c’est la même chose pour beaucoup de gens que nous connaissons. Il suffit d’attendre, il ne faut pas perdre espoir. J’ai été très heureux d’avoir des nouvelles concernant ma famille. As-tu récupéré les lettres dans lesquelles j’ai inclus une petite lettre pour eux ? Et une pour M. Bring ? J’ai reçu hier un courrier de l’expédition américaine, qui m’a demandé à quelle adresse ils devaient m’envoyer l’argent. Ce n’est pas de Marseille mais de Nice. J’espère le recevoir dans les prochains jours. Un grand merci à Jack. Je suis désolé de te causer autant de soucis.
Avec ce soleil, j’en ai assez pour deux mois et demi. Nous avons organisé notre séjour ici avec beaucoup de plaisir et à moindre coût.
Mais espérons que je viendrai te voir très bientôt et que je pourrai récupérer tout l’argent que tu as dépensé pour moi. J’ai écrit à notre comité à Marseille et je me demande s’ils pourraient m’aider à prolonger mon visa. J’attends maintenant avec impatience la réponse.
J’ai écrit deux fois au consul de Marseille et je n’ai reçu aucune réponse jusqu’à présent. C’est très aimable de m’avoir envoyé les coupons-réponses, mais ceux-ci sont d’origine allemande et ne me sont pas utiles.
Si tu le veux, je te les renverrai. Il n’y a pas de liaison aérienne entre la France et Lisbonne. J’ai passé des vacances plutôt agréables en compagnie de mon ami. Je me suis fabriqué un très beau jeu d’échecs et nous jouons souvent pendant nos soirées libres. Je suis ravi que tu me dises dans ta lettre de ne pas oublier nos ? et que tu pries pour moi et toute notre famille. Je sais que tu es la femme la plus dévouée à mes yeux. Je le fais aussi et je prie toujours pour ta santé. C’est dommage que tu sois si loin de moi. Comment cela serait-il si nous étions déjà ensemble ? Tu peux imaginer comme je serais heureux de te revoir bientôt.
Nous avons assez à manger ici et je suis déjà cuisinier. J’aimerais rester ici jusqu’à ce que je puisse venir tevoir. Je reçois un petit soutien du comité ici. J’apprends maintenant l’anglais tous les jours à KOHN. Il a aussi besoin de beaucoup de mots, mais pour moi, il en sait assez. Il m’a dit que d’ici trois mois, je pourrai discuter avec lui pour son plaisir. Dis-moi, et toi ? Comment vas-tu maintenant ? Comment va notre tante avec elle ? . Elle va mieux maintenant. Mille salutations pour elle. As-tu donné la lettre à Jack et Ruth ? Je l’ai joins à celle du 30 septembre ? Je leur adresse également mes salutations, ainsi qu’à Minks, Josef et sa famille. Mille salutations à la famille d’Oncle Herman. Je termine avec beaucoup d’affection et de gros bisous.
Léo
Mon ami Heinrich FEUER te demande de contacter ses parents. Leur adresse : I. FEUER, 10 Dizenfaflstrasse, Tel Aviv.
Il leur a écrit plusieurs fois sans recevoir de réponse. S’il te plaît, écris-leur qu’il va bien. Il vit avec moi et son adresse est la même que la mienne. Ils pourraient peut-être t’écrire et tu aurais la gentillesse de nous envoyer cette lettre. Il me paiera les frais.
Plein, plein de bisous.
Ton Léo


93 – Lettre du 19 Octobre 1940 de Martha NY à Leo Luchon [Fichiers 5162, 5163, 5164 et 5165]
St Albans, New York Okt, 19, 1940
Mein Teuerstes,
Leider habe ich wieder sehr lange nichts von Dir erhalten. Ich will aber trostdun mit dem morgigen Clipper etwas für Dich senden.
Von den Eltern hatte ich gerade Eren Yom Kippour Post. Sie sind gesund und wünschen nur immerfast, wir mögen sehen vereint sind.
Der Yom Kippour habe angenehmen verbracht und war den gansen Tag im . Wie hast Du meine Liebes die Feiertage verbracht ?
Sonntag waren wir Tante Anna besuchen, wo auch Tante Heina mit Mann und einer Tochter und Mann und Kind waren. Ich habe Deine Grüsse übermittelt und erwidern sir selbe herzlichst. Von Sabina und Greterl habe leider nichts, doch hoffe ich, dass es allen gut geht.
Bei mir hat sich nicht viel ereignet. Meinen Sonntags Schüler habe ich jetzt am Montag und so bin ich Samstag und Sonntag frei. Dienstag war ich bei Eingens und lassen sie kürzlich grüssen.
Ich habe bei ihm beiliegendes Bild aus dem Gruppenbild heraus vergrössen lassen. Ich denke das e Dich freuers wird.
Werde ihm das Bild von Deiner Mutter (Tante hat eines) auch geben und eine Copie machen lassen.
Mein Burli, will Dir heute etwas schreiben. Ich weiss doch, ich hab ein so goldiges und oemünsfliger Puter und Du weisst, wie lieb ich Dich habe. Du weisst doch, der letzte Vater war schon so lange krank und es war sehet schwer für alle.
Mein Feures, Du sollst nicht traurig sein, aber Du weisst so wie wir alle, dass es seine Erlösung für ihr war. Besonders in der heutigen Zeit, weiss man wie, was er sich erspart hat. Ich hoffe Du bist mir nicht böse dass ich erst heute schreibe. Ich hoffe jedoch meiner, dass Du bald hier bist und es Dir hier zu sagen. Ich will aber, dass du noch Kadisch sagen kannst und so habe ich mich heute, so schwer es mich fällt entschlossen es Du zu schreiben. Wir leid mir um den Altern Vater ist, muss ich Dir nicht erst schreiben. Es ist am 4 April (25 Adar) gestorben. Auch Sabina schreibt es war das Boste für den gotticel. Vater um müssen nicht mehr leiden.
Möchte so gerne bei Dir sein um Dich zu trösten hoffentlich sind bald beisammen. Was ist mit Casablanca oder Flugzeug ? Wie geht es Deinen Freunden ? Grüsse bitte alle von mir. Wie habt Ihr die Jom Foisim verbracht ?
Wenn für Deine letzte Geschwister beilegen willst, werde ich es gerne weitersenden. Die letzte Beitage habe ich nicht geschickt, da Du an den Vater schreibt.
Hast Du genug zum Anziehen, es wird hier schon halt ? Fahre jetzt zu Onkel Herman und werde dort fertig schreiben. Jack kommt auch hier, wir wollen versuchen für die Eltern etwas zu machen, wohl es jetzt fast aus geschlossen ist, von dort ein Visum zu erhalten. Leider. Ich muss jetzt eilen und schreibe dann weiter. Bin bereits bei Fam. Onkel Herman. Leider habe ich eine adresse von der HIAS-ICA zuhause vergessend. Werde sir Dir im einigen Tagen schreiben. Hoffentlich konntest Du sir schon selbst ausfudig machen. Sie schreiben mich (ich schreibt im Juli ohne genaue adresse) dass sie sobald sie von Dir Nachricht haben, helfen werden. Also versuche halt auf jeden Fall.
Bitte schreibe mir bald und viel. Hast Du 20 erhalten ? Bleibe fesch und wünster und sei innigst und geküsst von Deiner Dich sehr sehr liebenden.
Martha
Licher Leo ! Der schwere Verlust den Die erlitten hast geht mir sehr nahe, bitte die Versicherung meiner aufrichtegeten Feilname zutreten. Ich hoffe Di bist gesund und es nicht ein Wiedersehen Hersterbel Lisl.
St Albans, New York, 19 octobre 1940
Mon chèri,
Malheureusement, je n’ai pas eu de tes nouvelles depuis très longtemps. Mais je t’enverrai un petit mot de réconfort par le paquebot de demain.
Je viens de recevoir une lettre de tes parents à l’occasion d’Erev Yom Kippour. Ils sont en bonne santé et souhaitent que nous soyons réunis pour toujours.
J’ai passé un agréable Yom Kippour et j’étais de bonne humeur toute la journée. Comment as-tu passé les fêtes, mon amour ?
Dimanche, nous avons rendu visite à tante Anna, où tante Heina, son mari et sa fille, ainsi que son mari et son enfant, étaient également présents. Je lui ai transmis tes salutations et ils vous les adressent chaleureusement en retour. Malheureusement, je n’ai pas eu de nouvelles de Sabina et Greterl, mais j’espère que tout le monde va bien.
Il ne s’est pas passé grand-chose pour moi. J’ai mon élève du dimanche lundi, donc j’ai samedi et dimanche de libres. J’étais chez les Eingens mardi, et ils m’ont récemment envoyé leurs salutations.
Je lui ai demandé d’agrandir la photo ci-jointe de la photo de groupe. Je pense que tu seras content. Je lui donnerai aussi la photo de ta mère (ma tante en a une) et je lui demanderai d’en faire une copie.
Mon chéri, je veux t’écrire quelque chose aujourd’hui. Je sais que j’ai une ? si douce et affectueuse, et tu sais combien je t’aime. Tu sais, mon père était malade depuis si longtemps, et c’était si difficile pour tout le monde.
Mon chèri, tu ne devrais pas être triste, mais tu sais, comme nous tous, que c’était son salut pour lui. Surtout en ces temps difficiles, on sait combien il s’est épargné. J’espère que tu ne m’en veux pas de t’avoir écrit si tard aujourd’hui. Mais j’espère que tu seras bientôt là pour te le dire. Mais je veux que tu puisses toujours dire le Kadish et donc aujourd’hui, aussi difficile que cela soit pour moi, j’ai décidé de te l’écrire. Je suis tellement désolée pour ton père vieillissant que je n’ai pas besoin de t’écrire. Il est décédé le 4 avril (25 Adar). Sabina écrit aussi que c’était la meilleure chose pour son parrain pour qu’il n’ait plus à souffrir.
J’aimerais être avec toi pour te réconforter. J’espère qu’on sera bientôt ensemble. Et Casablanca ou l’avion ? Comment vont tes amis ? Passe le bonjour à tous. Comment as-tu passé Yom Foisim ?
Si tu souhaites en inclure un pour votre dernier frère ou sœur, je me ferai un plaisir de te le transmettre. Je n’ai pas envoyé le dernier, car tu écris à ton père.
As-tu assez de vêtements ? Il commence déjà à faire chaud ici ? Je vais chez Oncle Herman et je finirai d’écrire là-bas. Jack vient aussi, nous voulons essayer de faire quelque chose pour ses parents, même s’il est presque impossible d’obtenir un visa de là-bas pour le moment. Malheureusement, je dois me dépêcher et continuer à écrire plus tard. Je suis déjà chez la famille d’Oncle Herman. Malheureusement, j’ai oublié l’adresse de HIAS-ICA à la maison. Je t’écrirai dans quelques jours. J’espère que tu as pu te renseigner par toi-même. Ils m’ont écrit (je leur ai écrit en juillet sans adresse précise) qu’ils t’aideraient dès qu’ils auraient de tes nouvelles. Alors, n’hésite pas à essayer.
Écrivez-moi vite et souvent. Avez-tu reçu celle du 20 ? Porte-toi bien et reçois mes plus chaleureux baisers de la part de ta bien-aimée.
Martha
Licher Leo ! La grande perte que tu as subie m’affecte profondément. Accepte mes sincères condoléances de ma part. J’espère que tu vas bien et que nous ne nous reverrons bientôt.




94 – Lettres du 27 octobre 1940 de Martha NY à Leo [Fichiers 4754 à 4756]
Saint-Albans Okt, 27, 1940
Mein teuerstes Burli,
Mit sehr grosses Freude erhielt ich Dein letzte Schreiben von 28 November. Besonders, da es in unberufen guter Laune geschrieben ist.
Ich bin sehr froh dass Du meine Briefe erhältst und verhält nismässig schnell. Wenn Du mir schon endlich kommen könntest, dass wir alles besprechen und gemeinsam erleben könnten. Gestern erhielt ich letzte Brief von Herrn ENIS aus Habana. Werde ihm heute oder morgen antworten. Er hofft bald herzukommen. Ich bin Frau ENIS weidi, dass ihr Gatte schon übern Wasser ist. Aber wir dürfen die Hoffnung nicht aufgeben. Dein englische Brief war sehr gut. Hast Du ihn ganz allein geschrieben ? Es freut mich, dass Du wieder lernst. Auch das Du Gelegenheit zum haben und Austreichen sowie Basteln hast. Dies lenkt Dich gewiss ab. Wie gerne möchte ich Dich ablenken. Was das Kind betrifft, sorge nicht. Ich weiss selbst, dass es noch schwerer wäre. Denn ich könnte entweder nicht arbeiten, oder müsste es in ein Tagesheim geben. Heute ist es ein Jahr, dass och mich eingeschifft habe und am 24 was es 1 Jahr, dass ich mein hucki gesehen habe. Mein hucki fragt, wie es sich bei mir ausartet. Du Afferl muss es denn ausarten ? Dass Du mir in jeder Hinsicht fehlest, brauche ich Dir doch nicht zu schreiben. Wenn ich kann war ich durch den Klimawechsel bischen aus der Ordnung. Die Tante dachte, es mag ein Baby sein. Ich wusste ich erklären, dass wir uns, bei unserer letzten Zusammen kunft ins Gesellschaft befanden. Also unmöglich, sir lachte dann selbst. Das Geld ist schon lange wieder abgegangen, d.h. wir haben verfugt dass es an Deine neue Adresse geht. Ich danke auch lieber weniger aber sicher, als verloren gehen. Ich mache es riesig gerne, doch will ich sicher sein, dass Du es erhältst. Was Du wegen Koffer schreibst, ginge natürlich mir in meinen Namen da ja Dein Hiersein bestätigt sein müsste. Wenn es sehr viel kostet, hat es mehr Primm hiereinzukaufen, ausserdem hätte ich lieber, wenn Du die Kleider dort hättest. Hier has Wintermantel 2 Hüte, 2 Paar Schuhe, Sachen, Wasche, Krawatten, Schlafröcke, Taschentücher, Smoking dhl. graue Hose alten grauen Anzug, leider keine besseren Anzüge. Ich dachte Du wirst sie brauchen.
Ich weiss, ich hätte viel dort mitgemacht, doch wäre ich gerne mit Dir beisammen, nur warten dann due Geldfragen noch viel schwieriger.
Es ist überbringen möglich dass mich mein Chef freiwillig eine kleine Aufberserung gibt. Ich habe eine Annonce für Klavierunterricht in eine Zeitung gegeben, die fur 600 j. Familien in St. Albans geht.
Moment an habe ich 3 Schuler. Montag, Dienstag, Mittwoch abends, so dass ich momentan Samstag, Sonntag ganz frei bin. Ware schon wenn, ich sie mit Dir verbringen könnte. Koirgens konnten heute SCHMUCKLERS zum 1 Hal zu sich. Ich erwarte sie jede Minute.
ENIS und BRING senden Grüsse. Alle Beilagen expediere ich, immer sofort. Streichst Du fleissig an . Es ist gut ausserdem verdienst Du gleichzeitig bischen dass befriedigst Dich sicher auch bischen.
An Frau ROTHSTEIN habe ich geschrieben. Weisst Du was, Nurla versuche nicht immer so viele Worte auszulassen, manchmal weiss ich dann den Sinn nicht genau. Wenn Du Z.B. schreibst, Ich habe lieb « So weiss ich dann nicht wen » (Das ist nur ein Scherz).
SCHMUCKLERS waren hier und war es ganz nett. Sie haben ein paar Zeilen für Dich geschrieben. Ich hoffe nur, dass Du es lesen kannst.
Wenn nicht, versäumst Du nicht viel. Er spricht immer noch genug. Schreibe mir bald wieder und genau, was Du immer machst, so kann ich leichter mitleben. Machen Deine Kameraden etwas. Kannst Du weiter bei dem FISCHLER anstreichen ? Ich bin froh dass Du 10 tägl. erhalten wirst. Ist dies vom Komitee ? Ja richtig die Adresse von wo sie mir zusagten Dir behilflich zu sein. Monsieur CANTOR Boite Postale Colbert 823 Marseille. Sie wünschen Die Briefe ohne andere Adresse oder Bezeichnung.
Ich hat übrigens Jack an den Konsul in Marseille zu schreiben? Sie sind bei einer Hochzeit. Ich nehme an, dass Jack es unsigen machen wird. Der Clipper geht übermorgen. Ich warte auch noch mit dem Aufgeben dieses Briefes. Wir versuchen wirklich alles war mir denkbar ist. Wenn Du nur schon endlich hier wärest.
Habe Brief von den letzte Pragem. Dir Eltern und alle Venvandten küssen Dich herzlich. Auch von Herrn SCHREIER und Trude NEIMAR habe ich Briefe. Sie ist Pflegerin. Hat einen Kurs im ROTSCHLID Spital gemacht und ist jetzt privat beschäftigt.
Ja die Adresse die ich Dir angab, ist die HIAS-ICA (HICEM) schreibe dich aber nicht. Kannst Dich auf deren Brief von 12 September den sie an mich schrieben berufen. Vergiss nicht die Reply Coupons, die Du nicht verwanden kannst zurücksenden.
Es ist spät und ich möchte noch einen Brief an die Eltern beginnen. Morgen habe ich einen Schuler dann gebe ich Jack Unterricht. Dienstag dürfte ich Roses Tochter eine Stunde geben. Mittwoch wieder eine Schülerin. Donnerstag gehe ich zu Onkel Hermann und weekend bin ich meistens zuhause. Nächstens gehe ich vielleicht zu Herrn KASTNER da wir verschiedenes besprechen wollen, auch wegen ASHER. SCHMUCKLER spricht noch immer so, wie wenn ich froh sein müsste einen Mann zu haben. Er glaubt sicher nicht, dass wir uns so gerne haben. Unter uns gesagt, wenn ich suchen würde, fände ich. Glaubst Du nicht ? Dabei erinnere mich immer, wie oft er mich eingeladen hat und auch jetzt schreiben sie gleich wenn wir eine Weile nicht Zusammen waren. Wie denkt mein Burli darüber ? Vielleicht kannst Du fur ihm beilegen und so schreiben dass es richt dass auch dir an mir liegt. Ich mache dies sonst nicht. Aber es ist manchmal schon abstossend.
Bleibe gesund und lustig und sei feunigst und geküsst von Deiner Dich sehr liebender Martha.
Grüsse von allen Weinribs.
Saint-Albans, 27 octobre 1940
Mon chèr Burli,
J’ai reçu ta dernière lettre du 28 novembre avec une grande joie. Surtout qu’elle était écrite de si bonne humeur.
Je suis très heureuse que tu reçoives mes lettres, et ce, relativement rapidement. Si seulement tu pouvais enfin venir me voir, nous pourrions discuter de tout et vivre des expériences ensemble. Hier, j’ai reçu ma dernière lettre de M. Enis de La Havane. Je lui répondrai aujourd’hui ou demain. Il espère venir bientôt. Je suis en contact avec Mme Enis, mais je sais que son mari est déjà sur l’eau. Mais il ne faut pas perdre espoir. Ta lettre en anglais était très bien. L’as-tu écrite tout seul ? Je suis heureuse que tu aies repris tes études. Et que tu aies la possibilité de t’amuser, de colorier et de bricoler. C’est sûrement une distraction. Comme j’aimerais te distraire. Quant à l’enfant, ne t’inquiète pas. Je sais moi-même que ce serait encore plus difficile. Parce que soit je ne pourrais pas travailler, soit je devrais le placer en crèche. Aujourd’hui, cela fait un an que je suis monté à bord du navire et le 24, cela faisait un an que je n’avais pas vu mon ? . Mon « petit singe » me demande comment ça va. « Petit singe », est-ce que ça doit ? Inutile de te dire que tu me manques terriblement. Si je peux me permettre, le changement de climat m’a un peu perturbée. Ma tante pensait que c’était peut-être un bébé. Je savais que je devais lui expliquer quand nous étions ensemble la dernière fois que nous nous sommes vues. Impossible, dit-elle en riant. L’argent a disparu depuis longtemps, autrement dit, nous avons convenu qu’il serait envoyé à ta nouvelle adresse. Je préfère t’en envoyer un peu, mais en toute sécurité, plutôt que de le perdre. Je suis ravie de le faire, mais je veux être sûre que tu le reçoives. Ce que tu écris à propos de la valise est, bien sûr, de ma part, car ta présence doit être confirmée. Si c’est cher, c’est plus cher de l’acheter ici, et de plus, je préférerais que tu aies les vêtements là-bas. Voici un manteau d’hiver, deux chapeaux, deux paires de chaussures, des vêtements, des sous-vêtements, des cravates, des robes de chambre, des mouchoirs, un smoking, un pantalon gris, un vieux costume gris, malheureusement, pas de meilleur costume. Je pense que tu en auras besoin.
Je sais que j’ai fait beaucoup là-bas, mais j’aimerais être avec toi, mais les questions d’argent seraient alors encore plus difficiles.
Il est possible que mon patron me donne un petit coup de pouce. J’ai publié une annonce pour des cours de piano dans un journal destiné aux familles de St. Albans, vieilles de 600 ans.
En ce moment, j’ai trois élèves. Lundi, mardi et mercredi soirs, donc je suis complètement libre samedi et dimanche. Ce serait bien si je pouvais les passer avec toi. Les Schmuckler ont pu venir à leur première ? aujourd’hui. Je les attends d’une minute à l’autre.
ENIS et BRING te salue. J’envoie tous les documents ci-joints, toujours immédiatement. Vérifies-les attentivement. C’est bien, et tu gagnes un peu en même temps, ce qui te satisfait certainement un peu aussi.
J’ai écrit à Mme ROTHSTEIN. Tu sais quoi, Burli, essayes de ne pas omettre trop de mots ; parfois, je n’en comprends pas bien le sens. Par exemple, quand tu écris : « Je t’aime, alors je ne sais pas qui » (c’est juste une blague).
Les SCHMUCKLER étaient là et c’était très gentil. Ils ont écrit quelques lignes pour toi. J’espère juste que tu pourras les lire.
Sinon, tu ne manques pas grand-chose. Il parle encore beaucoup. Écris-moi bientôt et dis-moi exactement ce que vous faites d’habitude, afin que je puisse suivre. Tes camarades font-ils quelque chose ? Peux-tu continuer à te renseigner auprès de FISCHLER ? Je suis contente que vous receviez 10 francs par jour. Est-ce que cela vient du comité ? Oui, c’est bien l’adresse à partir de laquelle ils ont promis de t’aider. Monsieur CANTOR, Bureau de Poste Colbert, 823 Marseille. Tu souhaites recevoir les lettres sans autre adresse ni désignation.
Au fait, Jack a-t-il écrit au consul de Marseille ? Ils sont à un mariage. Je suppose que Jack le fera pour nous. Le paquebot part après-demain. J’attends aussi de poster cette lettre. On essaie vraiment tout ce qui me vient à l’esprit. Si seulement tu étais enfin là.
J’ai reçu une lettre de Prague. Je t’adresse mes plus sincères condoléances de la part de tes parents et de toute ta famille. J’ai également des lettres de M. Schreier et de Trude Neimar. Elle est infirmière. Elle a suivi une formation à l’hôpital Rotschlid et travaille maintenant dans le privé.
Oui, l’adresse que je t’ai donnée est HIAS-ICA (HICEM), mais ne leur écris pas. Tu pourras te référer à leur lettre du 12 septembre. N’oubliez pas de retourner les coupons-réponses inutilisés.
Il est tard, et je veux commencer une lettre aux parents. Demain, j’ai un élève, alors je donnerai une leçon à Jack. Mardi, je donnerai une leçon à la fille de Rose. Mercredi, un autre élève. Jeudi, je vais chez l’oncle Hermann, et je suis surtout à la maison le week-end. La prochaine fois, j’irai peut-être chez M. KASTNER, car nous voulons discuter de plusieurs choses, notamment d’ASHER. SCHMUCKLER continue de parler comme si je devais être heureuse d’avoir un mari. Il ne croit certainement pas que nous nous aimions autant. Entre nous, si je cherchais, je le trouverais. Tu ne trouves pas ? Je me souviens toujours combien il m’invitait, et maintenant, ils écrivent tout de suite si on n’est pas ensemble depuis un moment. Qu’en pense mon Burli ? Tu pourrais peut-être lui joindre ça et lui écrire pour qu’il ait l’air de tenir à moi aussi. Je ne fais pas ça d’habitude. Mais parfois, c’est vraiment répugnant. Reste en bonne santé et joyeux, et sois bien au chaud et embrassée par ta très affectueuse Martha.
Salutations de tous les WEINRIB.




95 – Lettres du 14 novembre 1940 (et 15 novembre) de Leo Luchon à Martha NY [Fichiers 5147, 5148]
Bagnères de Luchon, 14 XI 1940
Mein theures Martherl !
Heute erhielt ich mit grosser Freunde Deinen latzte Brief von 27 Oktober. Verhaltnismanig auch ziemlich rasch, wo Briefe von anderen aufgehalten und zinsuriert werden. Wenn ich schon bei Dir mein Liebes wäre alles nach schneller und schöner. Es ist leider schon über ein Jahr dass wir so getreud sind und noch immer keine Möglichkeit zusammen zu kommen was mich sehr traurig macht. Wir dörfers aber nicht den Altert aufgeben und hoffen dass unser Wunch wird bal erfüllt werden und wir nach seldne Glückliche Jahre zusammen erleben werden. Momentam warte ich was mir der Consul antworden wird. Also mein latzte Mäde pass auf ! Visa werden jetzt wieder vom den Consulat ernenert. Das habe autentisch erfahren. Ich muss noch warten weil meine papiere aus Nantes kommen müssen. Bis ich das Visum habe hoffe ich einen Guten Weg zu haben.
Jetzt ist eine neue Sache ingwischen eingetreten. Es besteht eine Möglichkeit meine jetslige Heimatguständgheit zu erlangen üm welde ich bereits schon eingereicht. Sollte es keine Grünstige Folgen haben kann ich es noch inner bei bewilligung ablehnen. Aber ich glaube es kann nür mein Weg erleichtern. Was glaubst du ? Rosengw (Rosenzweig) und Feuer haben das gleide gemacht.
Wir können nach darûber nachdenken. Inzuwinscher mein Liebes mache Dir um Mich keine Sorgen. Ich lenke mich hier sher gut ab. Den gansen Tag bin ich beschäflig Frühslück, Zimer machen, Küchendiesnt, Mittagen mandmal machen oder Auflüge (eine herliche gegend) englisch lernen, ? und da beim Fischler.
Am Abend bleiben wir alle 5 die männer Familie schach oder Karten spielend, sprachen oder bei der Wirtin beim Radio und so etwas du kannst Dir halt mein Liebes das vorstellen licht ? Hoffentlich wird Die auf Deine annonce Erfalg haben, obwohl ich einerseitz nicht möchte dass Du Dich ûberaustreugst.
Du schreibst mir vom Resuche Schmuchlers und ich danke für das herogliefen-Schrift-Brieferl, waldes ich mit grosser Mühe lesen kante.
Es ist eines Teils angenehm mit allen b¨Bekannten zusammen zu kömmen.
Aber wie ich aus Deinen Aüserungen schliesse ist er nach immes der alter Müsmacher und Schwälser was ünangenehm wirkt. Lasse Dich mich zu viel ein. Er hat schon so eine Natur und sucht immer gegen Reaktione wenn Du ihm auf das nicht einfällst und ihm diese gewünchte gegen Reaktion nicht leisten würdes so ist er damit geschlagen. Ich habe sei Wasen (Krankheit) schon längst psychologinch auf diese Weise endeck und diese Waffe gegen ihm (Ignorierung) erfunden.
Um so mehr musst Du mein Liebes diese Sicherheit beherschen, dir Du weisst unser gegenseitiges Verhältnis. ? Ich nur mit dir glücklich werden konnte weil Du für mich alles Rist. Gebe gatt wir sollen nur wieder zusammen kommeb und andere weidige welche Dich/? Lümperl besitzen wolten können und zu sehen und beiun Weid belibers. Ich bin nuch froh dass mein Putzi mich durch so lieb hat. Also vermüftif sein. In diesem Falle verkleide alles im Hümor mit gebührendes Sicherheit. Schade das Papier dafür keine Sorgen ich wrde mich debruillen. Es tut mich Seid dass Du für mich so viel aufwenden musst und Dich für Deine schlimmes Burli den Kopf verdrehen müsst. Es freut mich dass Du regelmässig Post von den Pragern bekommst und alles in Ordnung ist. Ich danke den Eltern für die Küsse und Verwandten und ich schiche Ihnen das fünffache und lasse herzlich grüssen.
Ich wuchte Diz letztens noch 1 Schein da der Brief zu schwer was.
Sende Dir jetzt 3 reply compans. Hier werden sie nicht angenömen.
Es ost jetzt schon spät und gehe ins Bett ohne meine Putzi leider. Gute Nacht, morgen wieder.
15 XI
Ich war heute bei der Post und jeden tag gibt es keine Briefe. Heute kam ein Brief von H. SACHS schreibt er hat sich bei HICEM erkundigstwegen aus. Es ist folgendes 1. Das affidavit muss erneuert werden und auf neues DAtum es kostet nur 1 dollar zweitens besorge ùir auch ein Affidavid morality von einer bekantes Personlichkeit owner Staatsbürger dass ich politisch einwand. Aber bitte rauch hendeln un keine Zeit zu verlieren. Die HICEM ist im Marseille wieder in Kraft getreten und vehandet alle ausreise formalilälen zuerndplieren. Also mein Liebes ich hoffe zu dich bald kommen zu können. Nache eine Gute mitteilung. Ich werde wahtsereinlich meine Koffer bekommen. Ich habe schau voraulast. Also mein Liebes nur hoffen und keinen Mnt verlieren. Du weisst was Du zu machen hast. Affidavit ernenern auf neues Datum und direcht an das consulat Marseille zu schlichen. Meine papiere habe ich aus Nantes wird ? aufgefordet. Du kommst aber trotsdem auch nach Nantes mir das schreiben. And dieses moral affidavit nach Marseille schicken und mich von allen eine Copie schlicken. Schliesse mit vielen unüngen Kïssen Dein Dich sehr liebendes.
Leo auf baldiges Wiedersehen
Ich man kann schon zu meinen Gerschwister so ? werde daher morgen schreiben.
? lasse Schmucklen Grüssen werden ihnen, nächstens auch aus Brickerl beilegen mochte diesen Brief nach ?
Bagnères de Luchon, le 14 novembre 1940
Ma chère Martha !
J’ai reçu aujourd’hui avec une grande joie ta dernière lettre du 27 octobre. Relativement vite, vu que les autres lettres sont retenues à cause des taxes. Si j’étais avec toi, ma chère, tout irait plus vite et mieux. Malheureusement, cela fait plus d’un an que nous ne sommes plus aussi proche, et il n’y a toujours aucune chance que nous soyons ensemble, ce qui me rend très triste. Mais nous ne pouvons pas renoncer à vieillir et espérons que notre souhait se réalisera bientôt et que nous vivrons de nombreuses années heureuses ensemble. J’attends actuellement la réponse du consul. Alors, ma chère, sois prudente ! Le consulat renouvelle actuellement les visas. On me le dit depuis un moment. J’ai bien entendu ça. Je dois encore attendre, car mes papiers doivent venir de Nantes. D’ici à ce que j’obtienne le visa, j’espère y arriver prochainement. Il existe une possibilité d’obtenir mon dernier acte de naissance actuel, que j’ai déjà envoyé. Si cela n’entraîne pas de conséquences négatives, je peux toujours le rejeter s’il est approuvé. Mais je pense que cela ne peut que me faciliter la tâche. Qu’en penses-tu ? Rosenzweig et Feuer ont fait la même chose.
On y réfléchira plus tard.?, ma chère, ne t’inquiète pas pour moi. Je suis très bien distrait ici. Je suis occupé toute la journée : je prépare le petit-déjeuner, je range la chambre, je fais la cuisine, parfois je prépare le déjeuner, je pars en excursion (la région est magnifique), j’apprends l’anglais et je suis chez le poissonnier.
Le soir, nous restons tous les cinq, les hommes et la famille, pour jouer aux échecs ou aux cartes, discuter ou écouter la radio avec la propriétaire, etc. Imagines, ma chère. J’espère que ton annonce aura du succès, même si, d’un autre côté, je ne veux pas que tu t’engages trop.
Tu m’écris au sujet des recherches de Schmuchler, et je te remercie pour cette lettre héroïque, que j’ai beaucoup de mal à lire.
D’un côté, c’est agréable de retrouver toutes mes connaissances.
Mais d’après tes commentaires, il reste ce vieux râleur et bavard, ce qui est désagréable. Il est tellement enclin à réagir et cherche toujours une réaction. Si tu n’y penses pas et ne lui donnez pas la réaction souhaitée, il est condamné. J’ai découvert sa nature (maladie) psychologiquement il y a longtemps et j’ai inventé cette arme contre lui (en l’ignorant).
D’autant plus, ma chèrie, que tu dois nous protéger, car tu connais notre relation mutuelle. Je ne peux qu’être heureux avec toi, car tu es tout pour moi. ??? Je suis content que mon Putzi m’aime toujours autant. Alors, sois raisonnable. Dans ce cas, cachez tout sous le signe de l’humour et de la sécurité. Je ne peux qu’être heureux avec toi, car tu es tout pour moi. J’aimerais que nous puissions nous revoir et que d’autres personnes qui voulaient t’avoir, toi ou ton ?, puissent te voir et t’aimer. Je suis aussi heureuse que mon Putzi m’aime toujours autant. Alors sois raisonnable.?. Dommage pour le papier, ne t’inquiète pas, je le détruirais. Je suis désolé que tu doives dépenser autant pour moi et que tu doives t’inquiéter pour ton horrible petit garçon. Je suis contente que tu reçoives du courrier régulier des Praguois et que tout aille bien. Je remercie tes parents pour les bisous et la famille, et je t’en renvoie cinq fois plus et je t’adresse mes plus chaleureuses salutations.
J’ai récemment dû payer une surtaxe car la lettre était trop lourde.
Je t’envoie maintenant trois lettres de réponse. Elles ne seront pas acceptées ici.
Il est déjà tard, et je vais me coucher sans ma femme, malheureusement. Bonne nuit, à demain.
15 XI
J’étais à la poste aujourd’hui, et chaque jour, je n’ai pas de lettres. J’ai reçu aujourd’hui une lettre de H. Sachs, qui m’a écrit qu’il s’était renseigné auprès de l’HICEM à ce sujet. La lettre est la suivante :
1. L’attestation doit être renouvelée et datée. Elle ne coûte que 1 $. les deux. Je dois également obtenir une attestation de moralité d’une personne connue, un citoyen, politiquement incontestable. Mais s’il te plaît, agis vite et ne perds pas de temps. La HICEM est à nouveau opérationnelle à Marseille et met en place toutes les formalités de sortie. Eh bien, ma chèrie, j’espère pouvoir venir bientôt. Bonne nouvelle, je vais probablement recevoir ma valise. Je l’attendais avec impatience.
Alors, ma chèrie, garde espoir et ne gaspille pas d’argent. Tu sais ce qu’il te reste à faire. Modifie la déclaration sous serment et envoie-la directement au consulat de Marseille. J’ai demandé mes papiers à Nantes. Mais tu peux continuer à m’écrire à Nantes. Et envoie cette déclaration morale à Marseille et envoie-moi une copie de celle de chacun. Je termine avec plein de doux baisers, et les tiens que je reçois affectueusement.
Léo, à bientôt.
Je peux déjà écrire à mes frères et sœurs, alors je leur écrirai demain.
Je leur transmettrai mes meilleurs vœux, et je joindrai bientôt cette lettre de ?


96 – Lettres du 20 et 21 novembre 1940 (incomplète) de Martha NY à Leo [Fichiers 5150 et 5151]
Bei mir gibt es nicht viel Neues, wie immer. Samstag überraschen sollte ich Hern und Frau KATZ. Sie freuten sich sehr und wir verbrachten einige sehr gemütliche Stunden und sprachen viel von Dir und allen Lieben.
Freitag vorher war ich in Tempel. Sonntag war ich zuhause. Ein Cousin Jacks mit Familie kam zu Besuch. Du hast übrigens ein Cousin NamensHEIGER hier (von der Tante die in Polen starb ein Sohn). ich habe jedoch nicht das Vergingen gehabt ihn bisher kenne zu kenen. Es soll sehr nett sein. Heute habe ich eine Stunde. Donnerstag dürfte ich SCHMUCKLERS treffen. Wahrscheinlich gehen wir in ein Kino. Donnerstag ist hier nämlich Feiertag.
Wir haben jetzt den gleichen Gehalt und arbeiten nur 40 Stunden wöchentlich. Also 8h30-17h. So muss och in der Frühe und am Abend nicht weilen. Ansonsten ist alles das Gleiche. Nur mein Burli hätte ich so riesig gerne bei mir. Wie geht es Deinen Kameraden ?
Diesmal werde Dir eine Copie die ich von dem Fals, dass Tante Anna von Deiner viel Hutter hat, machen liess, senden.
In letzte Zeit, habe ich etwas often Klavier geübt. Jack nimmt weiter Unterricht und machte ganz gute Fortschritte. Er hat wirklich ganz besondere Lust und Fleiss fur Musik. Werde Dir auch bald Klavier Unterricht geben.
Fur heute schliesse ich vielleicht kommt inzwischen ein Brief von Dir. Gute Nacht also Teures.
21 Novembre 1940
Da ich heute nicht mit SCHMUCKLER in New York zusammen komme und der Clipper auf Sonntag verschoben wurde, Freude ich heute den Brief an mein Teures. Gestern erhielt ich ein Brief von Mirjam. Es ist wohl vom 29 August bin jedoch sehr glücklich damit besonders da sie glücklich ist. Werde ihr Leute schreiben und Deine Glück wünsche übermitteln.
Gester Mosche und Renée bitten mich, Dir deren aufrichtiges Beileid zu übermitteln. Es tut ihnen sehr leid, dass Die Deinen Vater verloren hast. Eternst natürlich die ersten die es mir untgetribt haben.
Heute abends gehen wir zu Joe da sie uns heute verständigten dass sie auf immer nach dem Westen übersiedeln und war schon Sonntag. Dies ist ungefähr so Weit, wie von Wien nach Istanbul. Ich kann es gar nicht begreifen, wie jemand des Mutter Geschwister, Heimat und Gutes Link hat alles weggeben kann. Es wird sogar weniger verdienen aber mehr frei und staatlich angestellt sein. Fur mich wäre es das Höchste alle unsere Lieben hier zu haben. Aber schlesslich jeder ist seines Glückes Schmidt. Grete schreibt dass Renée wie eine Mutter zu ihr ist. Als Hochzeitsgeschenk hat sie ihr Wäsche und Schleier gekauft. Sie wohnen in Sheron wo sie sich ein Zimmer (wahrschemlich in seinen Händchen) sehr nett eingerichtet haben. Viele Gratulanten kamen mit Blumen und sie verehrten Bonbons und Kuchen da sie ja keine Tafel machten. In einer Woche haben sie alles erledigt das sie wie Mirjam schreibt nicht mehr länger auf bessere Zeiten warten wollten.
Ich glaube es war das Beste was sie tun könnten. Mosche schreibt Hebräisch werde es morgen unseren Rabbi zeigen. Heute schreibe an Sabina und Grete und werde Deine Grüsse und wünsche übermitteln. Meine Korrespondenz ist unbeschreiblich gross.
Werde mich erkundigen ob man zu Dir Pakete senden kann. Eventuell möchte Dir etwas Wasche senden.
Heute dürfte ein Clipper kommen und wartich mit dem Aufgeben bis morgen, da ich auf Post von Dir und den Eltern warte. Good Bye for today then.
Leider kann nichts.
viele tausende innigst Küsse Deine Dich sehr liebendes Martha.
Comme toujours, il n’y a pas grand-chose de nouveau pour moi. Samedi, je devais faire une surprise à M. et Mme KATZ. Ils étaient très heureux, et nous avons passé quelques heures très agréables à beaucoup parler de toi et de tous tes proches.
Le vendredi précédent, j’étais au Temple. Dimanche, j’étais à la maison. Un cousin de Jack est venu me rendre visite avec sa famille. Au fait, tu as un cousin nommé HEIGER ici (un fils de ta tante décédée en Pologne). Cependant, je n’ai pas encore eu le plaisir de le connaître. C’est censé être très agréable. Aujourd’hui, j’ai une heure. Jeudi, je dois retrouver SCHMUCKLER. Nous irons probablement au cinéma. Jeudi est férié ici.
Nous avons maintenant le même salaire et ne travaillons que 40 heures par semaine. Donc, de 8 h 30 à 17 h. Je n’ai donc pas besoin d’être là le matin ou le soir. Sinon, tout est pareil. J’aimerais tellement avoir mon Burli avec moi. Comment vont tes amis ?
Cette fois, je t’envoie une copie que j’ai faite, indiquant que tante Anna a beaucoup de ? de toi.
Ces derniers temps, je m’entraîne assez souvent au piano. Jack continue de prendre des cours et fait de bons progrès. Il a une passion et une assiduité particulières pour la musique. Je te donnerai bientôt des cours de piano aussi.
Je termine pour aujourd’hui ; je recevrai peut-être une lettre de toi en attendant. Bonne nuit, mon chéri.
21 novembre 1940
Comme je ne peux pas rencontrer SCHMUCKLER à New York aujourd’hui, et que le départ du paquebot a été reporté à dimanche, j’envoie cette lettre à mon bien-aimé. Hier, j’ai reçu une lettre de Mirjam. Elle est probablement datée du 29 août, mais j’en suis très heureux, d’autant plus qu’elle est heureuse. Je lui écrirai pour lui transmettre mes meilleurs vœux.
Hier, Moshe et Renée m’ont demandé de te présenter leurs sincères condoléances. Ils sont profondément désolés que tu aies perdu ton père. Ils ont bien sûr été les premiers à me l’annoncer.
Ce soir, nous allons chez Joe, car ils nous ont annoncé aujourd’hui leur départ définitif pour l’Ouest, et c’était déjà dimanche. C’est à peu près aussi loin que Vienne et Istanbul. Je ne comprends pas comment quelqu’un dont la mère, les frères et sœurs, la maison et les biens ont tout abandonné peut les donner. Ils gagneront même moins, mais seront plus libres et employés par l’État. Pour moi, le plus beau serait d’avoir tous nos proches ici. Mais au final, chacun son bonheur. Grete écrit que Renée est comme une mère pour elle. En cadeau de mariage, elle lui a acheté de la lingerie et un voile. Ils vivent à Sheron, où ils ont magnifiquement meublé une chambre (probablement de ses mains). De nombreux sympathisants sont venus avec des fleurs et ils ont adoré les bonbons et les gâteaux, faute de table. En une semaine, ils avaient tout fait, comme l’écrit Mirjam, pour ne plus vouloir attendre des jours meilleurs.
Je pense que c’était la meilleure chose qu’ils pouvaient faire. Moshe écrit en hébreu ; je le montrerai à notre rabbin demain. Aujourd’hui, j’écris à Sabina et Grete pour leur transmettre tes salutations et tes meilleurs vœux. Ma correspondance est indescriptible.
Je vais me renseigner pour savoir si des colis peuvent t’être envoyés. Je pourrais t’envoyer du linge.
Un paquebot devrait arriver aujourd’hui, et j’attendrai demain pour le poster, car j’attends du courrier de toi et de tes parents. Au revoir pour aujourd’hui alors.
Malheureusement, rien n’est arrivé.
Mille baisers sincères, ta très affectueuse Martha.


97 – Lettres du 01 et 03 décembre 1940 de Martha NY à Leo [Fichiers 5152 et 5153]
Saint-Albans Dez 1, 1940
Mein teuerstes Buri,
Gestern erhielt ich nach längerer Zeit wieder mal ein Schreiben (2 November) von Dir, vorüber ich, wie Du Dir denken kannst, ganz glücklich war, Wenn Du auch nichts Neues und für uns Gümstigs mitteilet. So gerne hatte ich Dich schon hier. Manchmal mache ich mir Vorwürfe, dass ich Dir dem Tod des Vaters mitteilte, dann aber denke ich mir wieder, classes meine Pflicht war. Gestern kam ein Brief den ich Dir seinerzeit nach Marseille schrieb, der dann nach Lisbonne ging sind zuletzt wieder zukam. Es waren 2 Briefe von Jack darin. Ich glaube er wird diesmal wieder daran schreiben. Deine Beilagen für Sabina und Onkel Herman werde ich übergeben. Replik Coupons habe ich nur einen vorgefunden nicht 6, wie Du schreibst.
Ich freue mich dass Du Gelegenheit zwein Malen hast, dass lenkt Dich gewiss bischen ab. Was hast Du Deiner Wirtin gemalt ? Bitte grüsse in unbekannterweise von mir. ich lasse ihr danken, dass sie so gut zu Dir ist. A propos ist sie hübsch und jung, oder hat sie eine Tochter ? Wenn ja, so bin ich auch nicht eifersüchtig. Ich kenne ja seins Manschuss.
Ich glaube alle Deine letzte Briefe erhalten zu haben. Fein, dass Du in Englisch gute Fortschritte machst. Lege mal ein paar englisch Zeiler für Tante Anna bei. Joe ist schon in Minneapolis. Seine Familie ist momentan noch hier. Hat sich wegen Deines Visums etwas gerührt. Ich weiss nicht, ob man wieder ein Affidavit senden soll, da es doch im April geschickt wurde. Ich kenne mich schon gar nicht mehr aus Enis hat mir mitgeteilt dass es an Euch geschrieben hat. Hier hörte ich dass das Ausreisen in Frankreich etwas erleichtert wird. Über seine Schwierigkeiten hat mir Enis nicht geschrieben, nur dass seine Frau und Tochter dort waren. Ich bin ihm noch Antwort schuldig. Du kannst Dir meine Korrespondenz nicht vorstellen. Herrn Kolens Braut trägt bei mir an, was ich Bräutigam dort macht und wie es wohnt und kbt. Sie sagt, er schreibt ihr viel, aber nichts darüber. Ich kann nicht verstehen, was Du besüglen Angelegenheit ASCHER schreibst, da Du ununders 2 Worterausgelassen hast. Ich konnte es noch nicht erledigen. Ich verstehe nicht, willst Du, dass ich es erledige oder nicht ? Bitte schreibe mir gleich darüber. Deine Freunde grüsse bitte herzlich von mir. Lassen Dich alle grüssen und erkundigen sich, nach Dir auch.
Bin sehr froh, dass Du nicht kalt hast. Wie ist das Klima dort, regen es viel. Hier ist schon ziemlich Winter. Es hat schon einige hale geschneit. Hier in Saint-Albans bleibt der Schnee sogar eine Weile liegen. In der Stadt natürlich nicht. Die Gümmischuhe, die Du mir Seiner Zeit häuftest sind schon gerissen, werde wir wahrscheinlich diese Woche ein Parr kaufen.
Mein Liebes gestern sandte ich ein Packet für Dich ab. Hoffentlich bekommst Du es auch. Ich versuchte auf jeden Fall. Ich suchte einige Deiner Eltern Sachen ais. Es sind 2 Hemden, 2 Hosen, 4 Paar Socken, 5 Taschentücher, 1 Pyjamalisse, 1 Nachthemd, 1 Schal (den Du aber erst waschen sollst) eventuell alles, das ist Naphtalin Einsein gab. Ausserdem sind 2 Krawatten und Stückchen Hemdstoff und 3 Stropfrollen darin. Jack gab mir 1 paar alte Lederhandschuhe und die 2 weissen Seibchen die darin sind. Dam ist noch ein Stück für Dich von mir zum Hochzeitstag. Rennkte es gesund und sorge Dich nicht, dass Du mir nichts gestern kannst. Das Einzige was ich Dir kannst, ist herzukommen oder unundestens zu schreiben. Dies sind meine einwigens Winache. Dam habe ich noch viele Gute Wünsche auf dem Herren, von allen, dass Du gesund und glücklich bist. ich muss jetzt schliessen und werde smorgen fortsetzen. Vielleicht kommt mittlerweile Post. Diese Woch hatte ich endlich Post von den Altern. Sie lassen Dich ganz besonders herzlich herzlich grüssen und küssen.
3 dezember
Heute war ich bei Onkel Herman. Sie freuten sich sehr mit Deinen letzte Brief und schreiben bald an Dich. Heute legt Jack ein paar Zeilen bei. Post ist leider heute gar keine. Heute habe ich die Übersetzung eines Brief des Mosche bekommen. Er scrchrieb sehr lieb und lässt Dich grüssen und wünschst Dir alles Beste. Morgen habe eine Stunde und Donnerstag dürften mich mit SCHMUCKLERS treffen. Freitag ist wieder Tempel und so geht es immer. Klavier spiel ich selten, bin nicht in der richitigen Larme. Schreibe mir oft, es macht mich so glücklich. Den Eltern habe ein Fresspacherl zu kommen lassen. Bleibe gesund Teures und geküsst von Deiner Dich sehr liebendes.
Martha
Saint-Albans, 1er décembre 1940
Mon très cher Burli,
Hier, après une longue attente, j’ai reçu une autre lettre de toi (2 novembre), qui, comme tu peux l’imaginer, m’a fait très plaisir, même si tu ne nous as rien appris de nouveau ni de positif. J’ai toujours aimé en recevoir ici. Parfois, je me reproche de t’avoir annoncé la mort de ton père, mais je me dis que c’était mon devoir. Hier, une lettre que je t’avais écrite à Marseille est arrivée, puis est partie à Lisbonne, et est finalement arrivée à nouveau. Il y avait deux lettres de Jack dedans. Je pense qu’il les écrira à nouveau cette fois. Je te remets tes mots ci-joints pour Sabina et Oncle Herman. Je n’ai trouvé qu’une seule copie de coupon, et non six, comme tu l’as écrit.
Je suis contente que tu aies l’occasion de peindre deux fois ; ça te distraira sûrement un peu. Qu’as-tu peint pour ta logeuse ? S’il te plaît, passe-lui le bonjour de ma part, même si je ne la connais pas. Je la remercie de sa gentillesse. Au fait, est-elle jolie et jeune, ou a-t-elle une fille ? Si oui, je ne suis pas jalouse non plus. Je connais son nom.
Je crois avoir reçu toutes vos dernières lettres. Je suis ravie que tu fasses de bons progrès en anglais. Merci de joindre quelques lignes d’anglais pour tante Anna. Joe est déjà à Minneapolis. Sa famille est encore ici pour le moment. Ils ont un peu hésité au sujet de ton visa. Je ne sais pas si je dois envoyer une autre déclaration sous serment, car elle a été envoyée en avril. Je ne m’y retrouve plus. Enis m’a dit qu’il t’avait écrit. J’ai entendu dire ici que quitter le pays en France est un peu plus facile. Enis ne m’a pas écrit au sujet de ses difficultés, seulement que sa femme et sa fille étaient là-bas. Je lui dois toujours une réponse. Tu n’imagines pas ma correspondance. La fiancée de M. Kolen me demande ce que mon fiancé fait là-bas, comment ça se passe et comment est la vie. Elle dit qu’il lui écrit beaucoup, mais rien à ce sujet. Je ne comprends pas ce que tu écris à propos de l’affaire ASHER, car tu as oublié deux mots. Je n’ai pas encore réussi à le faire. Je ne comprends pas. Veux-tu que je le fasse ou non ? Écris-moi rapidement. Transmets mes salutations à tes amis. Tout le monde ici te salue et demande de tes nouvelles.
Je suis bien contente que tu n’aies pas froid. Quel est le climat là-bas ? Pleut-il beaucoup ? C’est déjà assez hivernal ici. Il a déjà neigé plusieurs fois. Ici, à Saint-Albans, la neige reste même un moment. Pas en ville, bien sûr. Les chaussures en caoutchouc que tu as accumulées avec moi au fil des ans sont déjà déchirées, alors j’en achèterai probablement une paire cette semaine.
Mon chéri, hier, je t’ai envoyé un colis. J’espère que tu le recevras aussi. J’ai fait de mon mieux. J’ai cherché des affaires de tes parents. Il y a deux chemises, deux pantalons, quatre paires de chaussettes, cinq mouchoirs, un haut de pyjama, une chemise de nuit, une écharpe (que tu devrais laver d’abord), peut-être tout ce qui était en naphtaline. Il y a aussi deux cravates, des chutes de tissu de chemise et trois bobines de fil. Jack m’a donné une paire de vieux gants en cuir et les deux mouchoirs blancs qui s’y trouvent. Voici un autre cadeau de ma part pour ton anniversaire de mariage. Prends soin de toi et ne t’inquiète pas si tu n’as rien reçu de moi hier. La seule chose que je puisse faire pour toi, c’est de venir ici ou de t’écrire immédiatement. Ce sont mes vœux éternels. J’adresse à tous mes vœux de bonheur et de santé au Seigneur. Je dois terminer maintenant et je continuerai demain. Tu auras peut-être déjà reçu le courrier. Cette semaine, j’ai enfin reçu une lettre des parents. Ils t’envoient leurs plus chaleureuses salutations et leurs bisous.
3 décembre
J’étais chez l’oncle Herman aujourd’hui. Ils ont été ravis de ta dernière lettre et t’écriront bientôt. Jack t’envoie quelques lignes aujourd’hui. Malheureusement, pas de courrier aujourd’hui. J’ai reçu la traduction d’une lettre de Moshe. Il m’a écrit très gentiment et te salue chaleureusement. J’ai un cours demain, et jeudi, je dois retrouver les SCHMUCKLER. Vendredi, c’est à nouveau le Temple, et c’est toujours pareil. Je joue rarement du piano ; je ne suis pas d’humeur. Ecris-moi souvent, ça me fait tellement plaisir. J’ai envoyé un petit ? à mes parents. Prends soin de toi, mon amour, et je t’embrasse, très affectueusement.
Martha


98 – Lettres du 03 décembre 1940 de Leo à Martha NY [Fichier 5154]
3 XII 1940
Meine liebste Martha !
Ich habe schon seht lange von Dir keine Post und gut seit Deinen Brief von 27 Oktober welchen ich am 15 November gleich nach Erhalt beantwortel habe. Es ist jetzt klar dass sämtliche Briefe aufgehalten werden durch die div. Zensuren ?. Ich hoffe mein Liebes Du bis Gesund waas ich auch von mich berichten kann. Hast du von mich den zugliechen Brief bekommen ? und den Brief von 15 XI in weschlen ich auch für Schmucklers beigefügt habe ? Möglich dass ein Brief von Dir verschwunden ist im welcher as durch meine Schuld gerschehen ist, weil ich Disgerdrieben habe Du könntest etwas beilegen. Also mache es nicht. Es ist doch nicht sicher. Ich habe einssweil nach für 2,5 Monate zu leben. Ich bekomme auch von einem com. 150 Francs in monates ist üngefangnis die hälfte was ich braüche. TEST Unsere Haüsfrau ist weiter so gut zu uns. Wir hachen dort und haben dort alle Rehwemlichkeiten. Ich habe ihr ein Bild gewalt mit welchn sie sehr begeistert ist. Ich habe ein anderes gemalt eine Landschaft nach der Nalus vom Balkan aus sehr schön und ist in einem Geschäfte in der Auslage ? verkaufen. Vielleicht wird es gehen, so werde ich es weiters machen. Wie geht as Dir Liebstes ? Es freut mich dass Dein chef dich aufbesserung gibt.
Horst du auch Erfolg auf deine Anonce gahabt ?
Es wundert mich dass der lestzte Jack mich auf mein englisch. Brieferl nicht geauswortet hat. Wie geht es der tante Anna. Kommst du jetzt so sellen ? und warüm ? Warum bist überhaupt von dort ausgegengen ? Ist sie ? fur Dich ? Ich bin zu viel nerigierig. Du ? Putzerk dass ich uber Dich alles wüssen mochte. Hast du Port von dem Hast ? im Brief von 15 novembre die 5 replycoupons bekommen ?
3 décembre 1940
Ma très chère Martha !
Je n’ai pas eu de tes nouvelles depuis longtemps, et pas depuis ta lettre du 27 octobre, à laquelle j’ai répondu immédiatement après l’avoir reçue le 15 novembre. Il est désormais clair que toutes les lettres sont retenues par les différents organisme de censure. J’espère, ma chèrie, que tu vas bien et que je peux aussi te donner de mes nouvelles. As-tu reçu ma lettre d’accompagnement ? et la lettre du 15 novembre dans laquelle j’ai également joint pour les Schmucklers ? Il est possible qu’une lettre de toi ait disparu, et que ce soit ma faute, car j’étais au volant (?). Tu pourrais y inclure quelque chose. Alors ne le fais pas. Ce n’est pas sûr. Il me reste deux mois et demi d’argent de côté pour subvenir à mes besoins. Je reçois également 150 francs par mois d’une entreprise, ce qui représente la moitié de ce dont j’ai besoin.
Notre propriétaire est toujours aussi gentille avec nous. Nous y cuisinons et nous y passons de bons moments. Je lui ai offert un tableau qui l’enthousiasme beaucoup. J’en ai peint un autre, un très beau paysage des Balkans, et il est exposé dans une boutique. Peut-être que ça marchera ; je continuerai. Comment vas-tu, mon amour ? Je suis content que ton patron te propose un emploi.
As-tu aussi eu du succès avec ton annonce ?
Je suis étonné que Jack n’ait pas répondu à ma lettre en anglais. Comment va tante Anna ? Tu viens si tôt ? Et pourquoi ? Pourquoi es-tu partiz ? Est-ce pour toi ? Je suis trop nerveux. Et toi ? ? , j’aimerais tout savoir de toi. As-tu eu des nouvelles du chapeau ? As-tu reçu les 5 coupons-réponses de la lettre du 15 novembre ?
99 – Lettres du 11 décembre 1940 de Herman BERGER à Leo [Fichier 5146]
215 West 88th Street – New York, 11. Dec. 1940.
Lieber Leo !
Sooft von Dir irgendeine Nachricht kommt freuen wir uns sehr ; aber nicht so wie wir uns freuen würden, wenn Du schone selbst da wärest. Ich danke Dir für die lieben Zeilen an uns und hoffen dass es Dir weiter so gut als es unter diesen Umstaänden möglich ist.
Bleibe nur gesind und tapfer ; Du wirst sicher bald hierherkommen können und dannwird die Zeit der Prüfung vorüber sein. Esgrüsst Dich herzlich dein Onkel.
Herman
Lieber Leo !
[Illisible]
Motzi und Lübl
215 West 88th Street – New York, le 11 décembre 1940.
Cher Léo !
Chaque fois que nous avons de tes nouvelles, nous sommes très heureux, mais pas autant que si tu étais là en personne. Je te remercie pour tes gentils mots et j’espère que tout continuera à se passer aussi bien que possible pour toi malgré les circonstances.
Reste fort et courageux ; tu pourras sûrement venir bientôt, et alors l’épreuve sera terminée. Salutations chaleureuses de ton oncle.
Herman
Cher Léo !
[Illisible]
Mitzi et Lübl
100 – Lettres du 12 décembre 1940 de Martha NY à Leo [Fichier 5157, 5158 et 5159]
Dez, 12, 1940
My little dear Darling,
Montag erhielt mit froher Freude dein letzte Brieferl 14 November. Hast Du irgend selche Nachricht vom Konsulat ? Ich heune mich da nicht ganz aus, was Du ? erneuerndes Datums des Affidavits für 1 dollar schreibst.
Entvoeder brauchst Du alles neu oder nichts Wasman Dir da von 1 dollar erzählt stimmt natürlich nichts. Jedenfalls gehe ich Sonntag nach New York zum Komitee ? mich über verschiedenes zu erkenndigen. Ich verstehe nicht warum das Affidavit nichts mehr giltig sein sollte da es doch im April erneuert wurde. Ich kann leider während der Woche nicht vom Geschäft fort, so muss ich bis Sonntag warten. Gerade sagt mir Jack, dass er es schon im Jänner sandte. Ich werde mit ihm darüber sprechen und Dir noch in diesem Brief schreiben.
Wie war dies mit der Angelegenheit Asher gemeint ?
Du schreibst, es ist Dir leid, dass ich es erledigt habe. Ich konnte es jedisch noch nicht erledigen. Soll ich es um Zahlen oder nicht ?
Glaubst Du, dass Du ein neues Affidavit brauchst , wenn Du schon das Visum hattest. Es ist nämlich viel muständlicher als man dort glaubt. Besonders, da Du doch so viele Garanten hast. Aber was nötig ist, wird natürlich gemacht werden. Wie ist es mit der Zuständigkeit glaubst Du, dass es gut ist ? Ich kann dies natürlich hier nicht beurteilend.
Vielleicht kommt man dann schwerer fort. Aber vor Allemagnen kommt es mich nicht sehr Wahnschein ich vor.
Nam zu Dir gezersönlich. Es freut mich riesig, dass du G.s.D. gesinnt bist und Dich angenehmen beschäftigst und auch hie und da beim Fischler bist. Die Abende verbringt Ich gewiss sehr gut und gernütlich. Ruhe Dich gut aus und sammle Kraft für hier.
Schüler habe ich jetzt im Ganzen nur 3 Zahlende, vielleicht wird es mehr werden. Jack und Ruth lernen jetzt beide.
Deinen Brief habe ich Schumchlers geschickt. Mein Burli versucht mit Schmuckler zuerklären. Ich kenne ihn doch ziemlich gut. Er hat sich sehr gebessert und ist zu Edith scheinbar seht gut. Nur damals habe ich mich Fischers geärgert, wie es seine dummen Ausserungen machte. Wenn ich jedoch ohne Woche nicht von mir hören lasse, schreiben sie gleich dass sie mit nur Zusammen kommen wollen. Gersohnlich treffen wir uns bei seinem Geschäft und gehen gemeinsam essen. Könnte öfter mit ihnen auch ausgehen, doch sparen sie nicht und ich kamm mir das nicht so oft leisten und stehe mir auch nicht so dainur. Wenn ich nur Dich schon hier hätte. Mein Bulli schreibt sehr goldig über unser gegenseitiges Verhältnis. Ich weiss ja, dass Du mich lieb hast, genau wie ich Dich. Über das Komitee mache Dir keine Sorgen? Wenn du besucht werde ich Dir immer senden und es immer gegenschvie aufbringen.
Bekommt Ihr nichts vom Komitee ? Deine Grüsse und Küsse habe ich den Alterne Eltern übermittelt. Ich hatte 2 Briefe in den letzten 10 Tagen. Sie sind g.s.d. gesund und fragen immer nach Dir und senden Dir einige Küsse. Ebenso Tante Mathilde und Mirjam und Mosche.
Vorgestern war ich beim Onkel Herman und heute erlischt ich einsjsaar Zeilen, dieser mir für Dich einsandte und die ich Seilege. Ich werde jetzt vielleicht mit dem Onkel, nach dem Besuch bei ihm, in einen Englisch Kurs gehen. Ich weiss nicht, viel Sinn hat. Auf keinen Fall kann es schaden. Hast Du das Bild Deiner Mutter erhalten ?
Deine Reply Coupons habe ich bekommen und Zeilereise schon verwertet. Den t. Eltern geht es gottlob soweit gut. Die Kachbam wie auch Frau Weikl. eis scheinen nett zu ? und zu helfen. Ich habe Zum Herchzeitstag ein Passpacherl senden lassen. Hoffentlich bekommen sie es, wie auch Du Dein Päckchen. Leider muss ich ebenso wie Du allein ins Bett. Da ist mir dam immer am wiersten lange.
Wenn Du Deine Koffer erhalten würdest, wäre sehr fein, aber seiner wäre, wenn Du Visum und Ausreise erhalten würdest.
Jack sagt mir gerade, dass, was rüstig sein wird, gemacht werden wird. Er hat immer Tage ang zu schreiben, da er immer alles für alle macht, sonst würde es Monate darum.
Bei mir gibt es nicht Neues. Habe mir einen billigen hübschon Hut gekauft und ein Paar gümminschuhe Ruths Cousine hat mir wieder zwei schöne Kleider geschicht.
Grimes Wollstoffklind und eine Weinrstes Seidenklud. Beide passen sehr gut. R und J sind weiter sehr lieb zu mir, doch denke ich daran, bei Gelegenheit mich nach einem billigen Zimmer hier in der Nähe muzusehen. Ich kann doch können wir dam gleich für uns sein. Ich eile nicht wenn ich halt etwas günstiges finde. Man hat ein besseres Gefühl wenn man unabhängig ist.
Letzten Sonntag war ich bei Fischers, lassen Dich sehr herzlich grüssen. Sie arbeiten alle etwas und haben eine prette Wohnung.
Montag hatte ich ein Stunde und auchMittwoch und heute schrieb ich an mein Burli. Viel lieber würde ich mit Dir plaudern.
Wir geht die Warterei schon auf die Nerven, aber was kann man machen. Hörst von allen Bekannten ?
Steibe recht gesund und sei herzimmigst macht und geküsst von Deiner Dich sehr liebenden.
Martha
Schreibe mir Englisch oder Französisch. Hast Du viel Franz gelernt ? Grüsse an Deine Freunde.
12 décembre 1940
Ma chère petite chérie,
J’ai reçu avec joie ta dernière lettre, du 14 novembre, lundi. As-tu eu des nouvelles du consulat ? Je ne comprends pas bien ce que tu écris à propos du renouvellement de l’affidavit pour 1 dollar.
As-tu besoin de quelque chose ou pas. Ce qu’on t’a dit à propos de 1 dollar est, bien sûr, faux. Quoi qu’il en soit, je vais à New York dimanche pour la commission afin de me renseigner sur diverses choses. Je ne comprends pas pourquoi l’affidavit ne serait plus valide puisqu’il a été renouvelé en avril. Malheureusement, je ne peux pas quitter le bureau en semaine, je vais donc devoir attendre dimanche. Jack vient de me dire qu’il l’a envoyé en janvier. Je vais lui en parler et te l’écrire dans cette lettre.
Que voulais-tu dire par l’affaire Asher ?
Tu écris que tu regrettes que je m’en sois occupé. Je n’ai pas encore pu m’en occuper. Dois-je payer ou pas ?
Penses-tu avoir besoin d’une nouvelle déclaration sous serment si tu as déjà un visa ? C’est en fait beaucoup plus compliqué qu’on ne le pense, surtout avec autant de garants. Mais tout ce qui est nécessaire sera fait, bien sûr. Qu’en est-il de la juridiction ? Penses-tu que ce soit une bonne idée ? Je ne peux pas en juger ici, bien sûr.
Ce sera peut-être plus difficile de s’en sortir. Mais, en général, cela ne me semble pas si fou.
Personnellement, je suis ravi que tu te sentes bien et que tu t’occupes, allant même jusqu’à passer chez Fischler de temps en temps. Je suis sûr que tu passes une très agréable soirée. Repose-toi bien et reprends des forces pour la suite.
Je n’ai que trois élèves payants au total pour le moment, peut-être qu’il y en aura plus. Jack et Ruth étudient tous les deux en ce moment.
J’ai envoyé ta lettre à Schumchler. Mon frère essaie de l’expliquer à Schmuckler. Je le connais plutôt bien. Il a beaucoup progressé et semble être très gentil avec Edith. Mais à l’époque, les remarques stupides de Fischer m’agaçaient. Mais comme je n’ai pas de nouvelles pendant une semaine, ils écrivent aussitôt qu’ils veulent juste se voir. Gersohn et moi, on se retrouve à son magasin et on mange ensemble. Je pourrais sortir plus souvent avec eux, mais ils n’économisent pas, et je n’en ai pas les moyens, et je n’en ai pas vraiment envie. Si seulement tu étais déjà là ! Mon frère écrit avec beaucoup de douceur sur notre relation. Je sais que tu m’aimes, tout comme je t’aime. Tu ne t’inquiètes pas pour le comité. Quand tu viendras me voir, je t’enverrai toujours un message et je te le rappellerai toujours.
Tu n’as rien reçu du comité ? J’ai transmis tes salutations et tes bisous à tes parents. J’ai reçu deux lettres ces dix derniers jours. Heureusement, ils sont en bonne santé et continuent de prendre de tes nouvelles et de t’embrasser. Tante Mathilde, Mirjam et Moshe également.
Avant-hier, j’étais chez oncle Herman, et aujourd’hui je t’envoie quelques lignes qu’il m’a envoyées pour toi, et que je garde. J’irai peut-être à un cours d’anglais avec mon oncle après lui avoir rendu visite. Je ne sais pas si c’est très logique. Ça ne peut pas faire de mal. As-tu reçu la photo de ta mère ?
J’ai reçu tes coupons-réponses et je les ai déjà utilisés. Heureusement, mes parents vont bien pour l’instant. La caissière et Mme Weikl semblent gentilles et disposées à aider. J’ai reçu un colis pour mon passeport pour mon anniversaire. J’espère qu’ils le recevront, comme tu as reçu le tien. Malheureusement, je dois me coucher seule, comme toi. C’est toujours le pire moment pour moi.
Si tu reçois tes valises, ce serait très bien, mais ce serait encore mieux si tu recevais un visa et que tu sois autorisé à quitter le pays.
Jack me dit que tout ce qui est à faire sera fait. Il passe ses journées à écrire, car il fait toujours tout pour tout le monde ; sinon, ça prendrait des mois.
Rien de nouveau pour moi. Je me suis acheté un joli chapeau bon marché et une paire de chaussures en caoutchouc. La cousine de Ruth m’a confectionné deux autres belles robes. Robe en laine Grimes et robe en soie Weinrstes. Les deux sont parfaites. R et J sont toujours très gentils avec moi, mais je pense chercher une chambre pas chère à proximité dès que j’en aurai l’occasion. Je peux, on peux, être seuls maintenant. Je ne suis pas pressée si je trouve quelque chose de bien. Je ne me précipite pas si je trouve quelque chose de bon marché. C’est plus agréable d’être indépendant.
Dimanche dernier, j’étais chez les Fischer ; ils t’adressent leurs plus chaleureuses salutations. Ils travaillent tous les deux temps partiel et ont un bel appartement.
J’ai eu un cours lundi et aussi mercredi et aujourd’hui j’écris à mon Burli. Je préférerais discuter avec toi.
L’attente m’énerve vraiment, mais que faire ? As-tu des nouvelles de tous tes amis ?
Reste en bonne santé et reçois mes plus sincères baisers et le réconfort de mon amour.
Martha
Écris-moi en anglais ou en français. As-tu appris beaucoup de français ? Salutations à tes amis.



101 – Lettres du 12 décembre 1940 de Leo à Martha NY [Fichier 5155 et 5156]
12 Dezember 1940
Mein Liebes Weibi !
Du kommst Dir garnicht vorstellen wie ich mich freute die Post-Beamtim durch Kahn sagen liess dass für mich ? Briefe sind nach dazu von meinen Lumpi. Es war schon gast ein ganzes Monat ? ich vom Dir nichts erhalt. Also ein Brief von 7 November und 18 November. Es gerchicht jetzt ihr oft ? Briefe so lange durch die Zensur zurückgehalten werden. Ich habe Dir Einswinden am 15 November geschrieben werden Du wahrscheinlich schon erhalten hast. Du schreibst mir dass Du meinen Englisch Brief nicht bekommen hast. Es wundert mich sehr da Du mich schreibt dass Du zu Feuers schreiben wirst werden Wünsch war aber in deinen Briefe. Kahns erfurter soll ich keine Sorgen machen über ihren Sohn. Da ist gut aufgehoben genau wie wir. Bei uns hat sich einstweil nichts geändert.
Wir warten nach immer auf unsere Visa ! Du fragst mich was zu mache ? Leider kömmen wie mit abgelaufen Visas nichts unternahmen. Der Enis stellt sich das seht leicht war, dazu war er nach der ? Feigling. Ein Glück dass er über 40 Jahr ist.
Jetzt haben wir eine Gute Gelegenheit für ? natürlich ausgestortet mit Visas bis ?. Leider haben wir jetzt keine visas. Bis isch das Visum bekommt habe ich nicht ? überall ist ein Hacherl dabei. Eintwal geht es mich ? gut möchte Dir auch etwas Freudiges mitteilen. Ich bekomme ? 2/3 von Comite ? ich brauche. Da ist ja sehr gut. Häre schneiden ? ist nicht mehr ? meinen Kameraden und das trägt nichts. Ich male sehr fleissig und bim ? Im warmen Zimmer. Wegen meines Kopfer aus ? habe ich veranlasst. Hoffentlich werde ich gluck haben. Derweil hebe ich es warm. Hier ist das Klimat auch sehr angeuchen. Bin auch ? gesund Gehe auf Dich acht meine Liebes Du sollst Dich nicht erkälten. Gesundheit ist bei uns sehr michtig. Ich danke Dich auch mein Liebes für das Bild meiner ? Mutter ; ich wende es versuchen zu machen. Es freut mich dass Deine Shüler ? machen. Jack scheint ? zu machen. Schön wäre es wenn ich auch bei Dich lernen könnte Fürs intermitente Beileid von Perl. Wünsche ich herzlicht. Grüsse von mich herzlicht Übermitte den lieben Eltern auch von mich herzliche Grüsse und viel Küsse. Schön wäre as wenn wir bald alle zusammen wären. Ich habe das Englisch lernen einwenig ? durch Die Malerei. Kahn sagt die muse hat mich gelaust. Ich werde mich aber wieder dazu nahmen. Ich versuche jetzt auch von Dich ein ? zu machen. Wie geht es Dir meine liebes Lippi ? Was machst Du immer? Wenn Du mit Schmucklers zusankommst lasse Dich nicht dem ? verdrehen. Du weiss dass ich nur mein Lumperl gerne habe. Wenn ich Schon bald bei Dir wäre. Hässt Du etwas über Onkel Arnold über Die Prager und andere Lichen. Richte von mir allen herzliche Grüsse aus. Viele Grüsse am Jack-Ruth, tante Anna und allen Lieben. Auf dem cousin Stefan kann ich mich nicht recht gut erinnern obwohl der Wohne mich sehr bekannt belingt.
Schliesse mit herzlicher Grüssen und vielen ? Küssen Dein Dich sehr liebender. Leo
Ich warte noch diesen Brief vielleicht kommt nach etwas. Habe bis jetzt auf ? gewartet 15 Dezember leider nichts.
Ma chère épouse !
Tu ne peux pas imaginer ma joie quand le facteur a demandé à Kahn de me dire ça. J’ai des lettres de mon Lumpi. Ça fait un mois maintenant, et je n’ai rien reçu de toi. Donc une lettre du 7 novembre et du 18 novembre. Il arrive souvent maintenant que les lettres soient retenues par la censure. Je t’ai écrit le 15 novembre et tu l’as probablement déjà reçu. Tu m’écris que tu n’as pas reçu ma lettre en anglais. Je suis très surpris que tu n’as pas écrit aux Feuer. Mais ta lettre disait que les Kahn ? ne devait pas s’inquiéter pour leur fils. Tu es entre de bonnes mains là-bas, tout comme nous. Pour le moment, rien n’a changé pour nous.
On attend toujours nos visas ! Tu me demandes quoi faire ? Malheureusement, on ne fait rien pour les visas expirés. Enis imagine que c’était très facile, et après tout, c’était un inconscient. Heureusement qu’il a plus de 40 ans.
Maintenant, nous avons une bonne opportunité pour… bien sûr, avec des visas jusqu’à… Malheureusement, nous n’avons pas de visas pour le moment. Tant que je n’aurai pas de visa, je n’aurai pas… il y a des embuches partout. Je me sens bien et j’aimerais partager une bonne nouvelle avec toi. J’obtiens les 2/3 du Comité ? dont j’ai besoin. C’est très bien. Se couper les cheveux ? Ce n’est plus possible ? mes camarades, et ça n’arrange rien. Je peins avec beaucoup d’assiduité et je suis dans une pièce chauffée. À cause de mon mal de tête, j’ai pris mes dispositions. J’espère avoir de la chance. En attendant, je me tiens bien au chaud. Le climat ici est très agréable. Je suis en bonne santé aussi. Prends soin de toi, mon amour, pour ne pas attraper froid. La santé est très importante pour nous. Merci aussi, ma chèrie, pour la photo de ma mère ; j’essaierai de la prendre. Je suis contente que tes élèves progressent. Jack semble progresser. Ce serait bien si je pouvais aussi étudier avec toi. Pour les ? . Mes plus chaleureuses salutations. J’envoie également mes plus chaleureuses salutations et plein de bisous à tes chers parents. Ce serait formidable si nous pouvions tous nous retrouver bientôt.
J’ai appris un peu d’anglais grâce à la peinture. Kohn dit que la muse m’a inspirée. J’essaie aussi de t’écrire une lettre. Comment vas-tu, ma chère Lippi ? Que fais-tu d’habitude ? Quand tu arrives avec les Schmuckler, ne te laisse pas tromper par le « ? ». Tu sais que je n’aime que ma petite Lumperl. Si j’étais bientôt avec toi, aurais-tu des nouvelles de l’oncle Arnold, de la famille Prager et d’autres personnes ? Transmets mes plus chaleureuses salutations à tous. Mille salutations à Jack-Ruth, tante Anna et à tous mes chers. Je ne me souviens plus très bien de mon cousin Stefan, même s’il me semble très familier.
Je termine par tes chaleureuses salutations et plein de bisous « ? », ton très affectueux Léo.
J’attends toujours cette lettre ; peut-être arrivera-t-elle bientôt. J’ai attendu le « ? » jusqu’à maintenant, le 15 décembre, malheureusement, rien.


102 – Lettre du 20 et 25 décembre 1940 de Martha et Jack WEINRIB NY à Leo [Fichiers 5279 à 5281]
Dezember 20, 1940
Mein Teuerstes,
Seit Deinen letzte Brief von 14 November habe ich leider nichts erhalten. Heute kam ein Clipper, so hoffe ich, dass vielleicht unsrigen etwas kommt. Von dem Eltern hatte ich zufällig auch von 14 November Post. Sie sind gesund. Bekommen auch ab und zu Besuch Du Mutti gelagt sich sehr. Sie haben im Zimmer ein altes Geschwisterpaar und im Kabinet Tante Mathilde als Untermieter. Muttisteht um 6 h auf hoch für alle etc etc. Beim Onkel Herman, war ich letzten Sonntag, da ich in New York beim Kom. war. Jack arbeitet schon fleissig an Deinen Papieren. Hoffentlich wird alles schnell und gut erledigt werden. Gestern war ich bei Tante Heina, die Dich herzlich grüssen lässt.
Ich werde wahrscheinlich durch sie eine Schülerin haben und war im selben Haus, so dass ich oft mit ihr beisammen sein werde. ich habe sie und ihren kann sehr gerne. Heute blieb ich, obwohl Freitag ist Tempel. Zuhause. Erstens wollte ich diesen Brief beginnen und zweitens bin ich etwas müde, da ich öfter spät nachhause kam.
Im Geschäft machen dir Mädeln in unseres Abteilung eine kleine Weilmachtsmascherei. Jeder gibt 25 cents dazu. Ausserdens bekommt natürlich die Vorlady (das ist eine Art Abteilungsleiterin) von uns und wir von ihr Geschincke. Dann haben die Mädeln besprochen, dass wir uns gegenseitig Kleinighisten kaufen. Ich würde lieber das Geld an Dich senden. Aber kann ich mich nicht ausschliessen. 2. ist es eine kleine Abwechslung und 3. stelle ich mir vor, dass jedes etwas praktisches, Wie Toilette Artikel etc… kaufen wird, was ich dann ganz gut verwendere kämm. Morgen besorge ich einiges und berichte Dir dann darüber. Wie geht es bei Dir, Burli ?
Ich hörte beim Kom., dass viele kommen, wie Mirjam es machte. Ich kann Dir jedoch da nicht darem seden. Für heute werde ich schliessen und setze Morgen fast. Good night for today.
25 Dezember 1940
Wartete bis heute ohne jedseh etwas von Dir zu halten. Morgen geht der Clipper und, es will ich Brief senden. Heute ist 4 Jahre, dass zi verheiratet wird. Wir haben wirklich nicht viel von unserer Ehe und Liche. Wir missen halt sehr viel Geduld auffingen. Jack schreibt gerade an Deinen Affidavit. Wie steht die Sache dort ? Glaubst Du endlich kommen zu können ? Jack hofft überhaupt durch einen Bekannten vielleicht etwas mehr für Dich zu erreichen. Et besucht sich sehr. Wie geht es Deinen Freunden ? Im Falle Ihr irgendwie nach Portugal kommen sollst wäre gut, wenn Ihr kabelt. ich würde gerne Alle verständigen wenn Ihr es gemeins am machen solltet. Für momentan hoffe ich, dass Du etwas. Weder von Grete noch von Sabina habe ich Post auch von Tante Olga kam schon lange nichts. Von Karl Yed kam Brief, den ich seinen Eltern gebe. Gestern hatten wir eine kleine Pascherei im Geschäft.
Ich kaufte kleine Nähzeuge in Lederetnis und habe 2 hübsche Silber hoscherln bekommen. Heute ist Chanukah beginn. Vielleicht werden wir ins Kino gehen. Was macht Ihr heute ?
Hier ist Weinachten und 1 Tag-Zum Glück, denn wir bekommen nicht bezahlt. Meine heutige Schülerin einnent Freitag Stunde, so dass ich ganz frei bin. In der Früh habe ich lange geschlafe, dann bischen aufgesammt und jetzt schreibe ich an mein liebes Afferl. Ich muss Dir gestehen, dass ich schon kann weiss, war ich Dir schreiben soll. ich mache immer ungefähr dasselbe. Arbeit, Stunden, Briefe schreiben, und es vergeht die Zeit. Hie und da nähen. Ich habe mir jetzt in einen Arbeitsmantel neue Teile eingesetzt.
Ich habe mich schon bischen wegen Zimmer ungesehen. Wenn Dir hier wärest, wüsste ich schon, aber für mich allein waren sie alle zu teuer. Aber ich eile nicht, wenn ich zufällig etwas find, kann ich es immer noch nehmen. Zum Onkel Herman geh wahrscheinlich an Weekend, vielleicht auch zu GRÜNBERGER. Alle fragen immer Bach Dir und lassen herzlich grüssen.
Hast Du das Foto von Deiner gottseel. Mutter erhalten. Tante Anna hat mich mir eines ersucht und auch Tante Heina.
Heute have ich vor, bischen Klavier zu üben. Ich komme nicht viel dazu. Samstag waren wir bei Jacks Cousin eingeladen und habe ich sehr viel vorgespielt und dankt aus Publikum gehabt. Dies sind Cousins B Seitz.
Mein Liebes ich schliesse uns und hoffe nur, dass es Dir gut geht und Du bald herkommen wirst.
Bleibe gesund und sei innigtmannt und geküsst von Deine Dich sehr liebender
Martha
Grüsse an Deine Freunde. Muss wieder mal mit KASTNER wo Verbindung treten.
Hast du Sas Packet erhalten ? Ware sehr froh darüber.
Saint Albans, Dec 25 1940
My dear Leo,
This time I must say that I am very much dissappointed in you. First, I expected that by this time you would be here and Martha would not have to spend so many hours writing letters to you. She could use all the time thus saved in writing by playing the piano. Second, even if you have not been able to come, you would at least be able to write English. So far almost all of your letters are in German. I would expect you to write everything in English, even your letters to Martha. Then she would answer you the same way and your English experience would be two-fold. Martha has become very proficient in English. I believe that she does it better than German.
Besides if you are to be a success in all of the things which we hope for you when you come here you must be expert at English as soon as you come here. We are all very busy here and do not have much time to teach you and it will all be to disadvantage if you do not take my advise/So ! beginning with your next letter and all letters that follow, everything in English !!! Today I am very busy writing affidavits for you and we hope that these may be the ones which will be the cause to enable you to come.
Otherwaise we send you greetings and best wishes.
Jack WEINRIB
An excuse that you have no patience to study or write in English will not be acceptable. You must do as we ask.
20 décembre 1940
Mon chéri,
Malheureusement, je n’ai rien reçu depuis ta dernière lettre du 14 novembre. Un paquebot est arrivé aujourd’hui, alors j’espère que nous recevrons peut-être quelque chose. J’ai aussi reçu du courrier de mes parents le 14 novembre. Ils sont en bonne santé. Ils reçoivent recevons aussi des visites de temps en temps, Maman est très contrariée. Ils ont un frère et une sœur aînés dans leur chambre, et tante Mathilde reste dans le bureau. Maman se lève à 6 heures du matin pour tout le monde, etc., etc. J’étais chez l’oncle Herman dimanche dernier, alors que j’étais à New York. Jack travaille déjà dur sur tes papiers. J’espère que tout sera vite et bien fait. Hier, j’étais chez tante Heina, qui te transmet ses plus chaleureuses salutations.
J’aurai probablement une élève grâce à elle, et ce sera dans la même maison, donc je serai souvent avec elle. Je l’apprécie beaucoup, elle et ses compétences. Aujourd’hui, je suis restée à la maison, même si c’est le vendredi la journée au Temple. D’abord, je voulais commencer cette lettre, et ensuite, je suis un peu fatigué, car je rentre souvent tard. Au magasin, les filles de notre rayon font une petite démonstration de force. Chacune donne 25 centimes. Bien sûr, la dame d’accueil (une sorte de responsable de rayon) reçoit aussi des cadeaux de notre part, et nous en recevons aussi. Ensuite, les filles ont discuté de l’achat de petites choses les unes aux autres. Je préférerais t’envoyer l’argent. Mais je ne peux pas m’exclure. 2. C’est un peu de monnaie, et 3. J’imagine que tout le monde achètera quelque chose de pratique, comme des produits de toilette, etc., que je mettrai ensuite à profit. J’achèterai des choses demain et je te dirai comment ça se passe. Comment vas-tu, Burli ? J’ai entendu dire à la conférence que beaucoup de personnes viendraient, comme Mirjam. Cependant, je ne peux pas ?. Je termine aujourd’hui et je te dis au revoir et à demain. Bonne nuit pour aujourd’hui.
25 décembre 1940
J’ai attendu jusqu’à aujourd’hui sans rien te dire. Le Clipper part demain, et je veux t’envoyer une lettre. Aujourd’hui, cela fait quatre ans que nous sommes mariés. Notre mariage et nos vies ne nous ont pas vraiment plu. Il nous faut juste beaucoup de patience. Jack rédige actuellement ta déclaration sous serment. Comment ça se passe là-bas ? Penses-tu pouvoir enfin venir ? Jack espère obtenir quelque chose de plus pour toi grâce à une connaissance. Ils se rendent souvent visite. Comment vont tes amis ? Si tu finis par venir au Portugal, ce serait bien que tu puisses envoyer un câble. J’aimerais que tout le monde sache si vous pouvez le faire ensemble. Pour l’instant, j’espère que tu as des nouvelles. Je n’ai reçu aucun courrier de Grete ou de Sabina, et rien de tante Olga depuis longtemps. J’ai reçu une lettre de Karl Yed, que je remets à ses parents. Hier, il y a eu une petite fête au magasin. J’ai acheté des petits nécessaires à couture en cuir et deux jolies pantoufles argentées. Aujourd’hui, c’est le début de Hanoucca. On ira peut-être au cinéma. Que fais-tu aujourd’hui ? C’est Noël et c’est un jour de congé, heureusement, car on n’est pas payés. Mon élève a cours vendredi, donc je suis complètement libre. J’ai fait la grasse matinée ce matin, puis j’ai rattrapé un peu de retard, et maintenant j’écris à mon cher petit ? . Je dois avouer que je sais déjà quoi t’écrire. Je fais toujours à peu près la même chose. Travail, cours, lettres, et le temps passe vite. Couture par-ci par-là. Je viens d’ajouter quelques nouvelles pièces à ma veste de travail.
Je cherche des chambres depuis un moment. Si tu étais là, je la prendrai, mais elles étaient toutes trop chères pour moi seule. Mais je ne suis pas pressée, si je trouve quelque chose, je peux toujours le prendre. J’irai probablement chez l’oncle Herman ce week-end, peut-être aussi chez les GRÜNBERGER. Tout le monde me pose toujours des questions sur toi et te salue chaleureusement.
As-tu reçu la photo de ? ? Tante Anna m’en a demandé une, et tante Heina aussi.
Aujourd’hui, je compte m’entraîner un peu au piano. Je n’ai pas beaucoup de temps. Samedi, nous étions invités chez le cousin de Jack, j’ai beaucoup joué et le public m’a remercié. Ce sont les cousins de Oncle WEINRIB.
Mon chéri, je termine et j’espère seulement que tu vas bien et que tu seras bientôt de retour.
Reste en bonne santé et je te salue chaleureusement et t’embrasse chaleureusement de ta très affectueuse
Martha.
Salutations à tes amis. Je dois reprendre contact avec KASTNER.
As-tu reçu ton colis ? J’en étais très contente.
Saint Albans, 25 décembre 1940
Mon cher Léo,
Cette fois, je dois dire que je suis très déçu par toi. Premièrement, je pensais que tu serais là et que Martha n’aurait pas à passer autant d’heures à t’écrire. Elle pourrait utiliser tout le temps ainsi gagné en t’écrivant à jouer du piano. Deuxièmement, même si tu n’as pas pu venir, tu pourrais au moins écrire en anglais. Jusqu’à présent, presque toutes tes lettres sont en allemand. Je m’attends à ce que tu écrives tout en anglais, même celles que tu adresses à Martha. Elle te répondrait alors de la même manière et ton expérience de l’anglais serait double. Martha maîtrise parfaitement l’anglais. Je crois qu’elle le fait mieux qu’en allemand.
De plus, si tu veux réussir dans tous les domaines que nous espérons pour toi à ton arrivée ici, tu dois maîtriser l’anglais dès ton arrivée. Nous sommes tous très occupés ici et n’avons pas beaucoup de temps pour te l’enseigner, et tout sera désavantageux si tu ne suis pas mes conseils. Alors ! À partir de ta prochaine lettre et de toutes celles qui suivront, tout sera en anglais ! Aujourd’hui, je suis très occupé à rédiger des déclarations sous serment pour toi et nous espérons que ce seront celles qui te permettront de venir.
Sinon, nous t’adressons nos salutations et nos meilleurs vœux.
Jack WEINRIB
Un prétexte comme quoi tu n’as pas la patience d’étudier ou d’écrire en anglais ne sera pas acceptable. Tu dois faire ce que nous te demandons.



103 – Lettres du 28 décembre 1940 de Leo de Luchon à Martha NY [Fichiers 5144, 5145]
Luchon 28 décembre 1940
Vorgesten erhielt ich Deinen latzte Brief von 4 Dezember mit welchen ich mich sehr freue. Die Briefe gehen jetzt langer als sonst. Ihr kommt aber durch an Anliebesten möchte ich schon bei Dir sein. Leider es nicht so qie man es sich unündt. So ist jetzt eine Elrichterüng auszureisen avec ich glaübe ich komme leider wieder nicht in Betracht. Ich habe wohl eingereicht um Visa de sortie. Vieleicht wird sich bald wieder was ergeben. Bis dahin müssen wir nür duchhalten und keine Hoffnung verlieren und alles Schöne wird wald zu uns kommen. Mache Dir keine Vorwürfe von den Mitteilung Ûber den Tod meines A. Vaters. Wie für mich die Nachricht war ich Dir garbicht schreiben. Uber schlierrlich hätte ich doch es einmal erfahren müssen. Es wäre für mich nach Traürigen gewesen es sehr sehr spät zu erfahren und noch dazu von vielleicht gantremde Menschen. Also liebes Putzi denke nicht nach und lasse überhaupt vendere Sorgen aus. Es wird a schliesslich nicht basser. Im gegentheit Du fragst mich was ich der Wirlin gemacht habe. Ein grosseres Bild darstelland einen Haffen mit mehreren Schiffen und menschen im Haland. Ein zweites Bild kleiner von Balkonoms nach der Naturgemat. Jetzt habe ich ein seht schönig Bild gemacht eine Composition eine Stepenlandschaft bei Sonnenorufgang.
Alle sind begeistert. Das gebe ich in ein Garschäft zu verkaufen.
Nach Deinen Photo habe ich auch ein Bildchen gemacht. Es ist mir nicht Gange gut gelungen. Der ? habe ist grüne ausgerichtet. Brauch kamst auch nicht eifersüchtig sein.
Sie ist leider 5ème Jahre alt. Sie hat ein Nichte unsere bei mich Deicheren lernt die wohl 17 Jahre ist aber nebich miss. Keiner glaubt uns 5 dass mich hier so ? leben. Aber wir lenken uns sehr gut oder u vorbringen sogar ? zeit sehr angenehmen.
Da mein liebes Dummerl Du fragt mich wegen aucher natürlich habe ich Dich ersucht zu erlagen. Ich bin ichen deshalle bringlich siekist worden. Leider mein Liebes stürpe ich dich in Schulden. Aber ich hoffe bis ich komme Dich Wieder haraüsreissen werde.
Mein lastzte Lumperl ist ? Dir vilemals fur Deine guten Wunche zu Hochzeitstag. Ich habe dich schon im voriger Briefe meine Wünche gesendet. Also mochunges alles schöne und Gute und was mein Lumperl sich wügucht soll in Erfüllung kommen. Warum macht du dich wieder ausgaben mit dem Pocket. Die alle Sachen werde ich mahl gut braüchen kömmen und ich danke dir sehr dafür. Hoffentlich werde ich as bald bekommen. Es tut mir nur feid das du so viel Ausgaben hast. Gerne hätte ich Dir was ? Hachzeitstag gekauft. Aber die Zeitem werden noch wieder kommen. Also ? ich nochmals meinen Lumpi alles schöne und Beste Das Jahr 1941 ? uns viel Glück bringen. dass wir bald beisam sind mit unseren Lieben amen.
Luchon le 28 décembre 1940
J’ai reçu avant-hier ta dernière lettre du 4 décembre, ce dont je suis très heureux. Les lettres prennent plus de temps que d’habitude. Mais tu y arriveras. J’aimerais être avec toi en ce moment. Malheureusement, ce n’est pas comme on pourrait l’imaginer. Donc maintenant il y a une difficulté pour quitter le pays et je pense que malheureusement je ne suis plus éligible. J’ai demandé un visa de sortie. Peut-être que cela va changer quelque chose. Jusqu’à ce que je l’obtienne, il nous suffit de tenir bon et de ne pas perdre espoir, et tout ce qui est beau viendra à nous. Ne te lamente pas pour la nouvelle de la mort de mon père. Quant à moi, le message était que je ne t’avais pas écrit du tout. Bien sûr, j’aurais dû le découvrir à un moment donné. Cela aurait été triste pour moi de l’apprendre très, très tard, et de la part de personnes peut-être très étranges. Alors cher Putzi, ne réfléchis pas et ne t’inquiète pas du tout. Après tout, ça ne peut pas être plus grave. En fait, vous me demandez ce que j’ai fait au ?. Le dessin le plus grand représente un port avec plusieurs navires et personnes dans le port. Le deuxième dessin des balcons plus petits dans un paysage naturel. J’ai maintenant fait un très beau dessin, une composition d’un paysage de steppe au coucher du soleil.
Tout le monde est intéressé. Je l’emmène dans un garage pour le vendre.
Après ta photo j’ai aussi pris une photo. Ça ne s’est pas bien passé pour moi. Le vert est habituel, et tu ne devrais pas être jaloux. Malheureusement, elle a 5 ans. Elle a une nièce qui étudie avec moi, qui a 17 ans, mais ce n’est pas son prénom. Personne ne nous croit, nous cinq, quand on dit qu’on vit ici comme ça. Mais on se débrouille très bien, et on dit même qu’on passe un très bon moment.
Puisque, ma chère tête de linotte, tu me demandes de ses nouvelles, bien sûr que je t’ai demandé de succomber. Je suis donc devenu assez fier. Malheureusement, ma chère, je te plonge dans les dettes. Mais j’espère pouvoir te sauver à nouveau d’ici mon retour. Mon dernier mot ? Merci beaucoup pour tes vœux pour notre anniversaire de mariage. Je t’ai déjà envoyé mes meilleurs vœux dans ma précédente lettre. Que tout ce qui est beau et bon se réalise, et que tous les vœux de a petite espiègle se réalisent. Pourquoi dépenses-tu encore autant d’argent que tu as dans ta poche ? J’aurai certainement besoin de tout ça un jour, et merci beaucoup. J’espère les avoir bientôt. Je suis juste désolé que tu dépenses autant.
Mais des temps meilleurs reviendront. Alors, une fois de plus, je souhaite à mon Lumpi tous mes vœux de bonheur pour l’année 1941. Puisse-t-elle nous apporter beaucoup de bonheur, afin que nous puissions bientôt retrouver nos proches.


104 – Lettre du 05, 6 et 10 janvier 1941 de Martha NY à Leo [Fichiers 5310 à 5312]
January, 5th 1941
My dearest little boy,
Since your letter fron December 28 th I didn’t hear from you, but I hope, that with the next clipper any good news will come. From my parents I didn’t habe any thing for a long time. From Mirjam I received 2 letters from October and November. Thanks God they are well. He is working on his farm, planting different vegetables as carottes, tomatoes, spinach, potatoes, etc… They have their little home nice and they always buy a few thongs for themselves and for the kitchen. Mirjam cooks for 2 more men and makes a little extra money that way. Now the runtime starts and in that time all their friends will come to the house. Otherwise, it would be very dull when it rains. Yesterday I had a letter from Aunt Olga and children. They are alright, but write different things about Uncle R. I can’t believe everything, or it would be terrible anayway it hurts me very much.
To Mrs ASHER I sent P.O. and she answered me in a lovely way, that if it is hard for me to pay it, so I shouldn’t I worry and do it at any time and in any amount. I think it is very nice. of course I am going to settle it as good as shall be able.
Otherwise there is nothing new. I guess. I wrote to you, that I have two more pupils, two very nice girls. On Saturday I went to see Oncle Herman and family. From Willy I have mail pretty often, but neither his, nor Aunt Fegas letters I can show to oncle Herman, so he doesn’t know, that I get news from them. Aunt Anna is fine I usually see her on Friday night in Jack’s house. I have very little time, so I can’t go to see her often, besides she is not always home. Jack and Ruth are fine and so is Rose and Joe, from him we got good news. He rented a little house in Montgomery (Alabama) and is employed in a hospital. Montgomery is in the south of USA and very warm.
Tonight I had a piano lesson after work. Then I played a little with the piano. Suddenly I remembered, that the Clipper leaves on Friday and I have to mail the letter tomorrow. I probably will finish it in my lunch time tomorrow. I just was nasching (That is not English) nuts.
Today and yesterday I made bad experiences. Yesterday when I came to work I discovered that a mouse eat a piece of cake I saved from the ay before. It was wrapped into 6 paperbags and today they even made a hole in my teabag and eat from I usually cook tea for Limel and for that I al<ays have some tea there. Tomorrow I am going to take a metal box along (from Maggi) to post the mice. I continue tomorrow good night then.
January 6, 1941
Nothing new today so far. During my meat I am writing to you. Jack asked for the permissions to send you E.O. a few days ago. I hope he will get it this week, then he will send it to you.
How is your painting going on ? How are your friends ? Tonight I have my pupil so I should go home for supper mater. I want to play a little bit the piano and then fix different things. Because tomorrow is Friday and I intend to go to the synagogue. I am glad that your hostess is so nice to you. Today I might write to the post office. I guess I forgot your private address at home. My parents send you many regards. I never have time to wait for their letters. They are still very nice to me. I didn’t do anything yet for a room for me. I only do it, when I find something reasonable.
Do you have everything you need ? Did you receive the parcel ? You could write a Kluge. letter for Aunt Anna. But take yourself time and make it carefully on a good English. You can if you want anything any more and I hope to get mail from you soon.
I close with many kisses and all my love.
Yours Martha
January 10, 1941
The Clipper didn’t leave last Friday. Therefore I wrote the letter hours again. In the meantime I received your nice letter from January 14 th. I was very glad to get good news from you. I am happy that you are in good health and so am I.
Sometimes it is very cold, but not in the house and in the street I am good and warm dressed. As far as I can see you all had a nice New Year. I did not feel like going out and was practicing at the piano. Asher I wrote to you before. We sent a certificate of morality but I probably will get another one too. Your letter I shall give to Aunt Anna. Concerning your suitcases I don’t know what to say. I shall ask Jack, what he means. I don’t know, nether you will get it on the end. Jack sent you EO a few days ago. I prefer to give you the money that way. I don’t even have much time to go and see people. If it must be, I always will manage of course. Saturday I was in New York and at Oncle Herman house. They send you many regards. I hope to getting good news from you soon. I heard they give Visa de Sortie in France. Remain in good health and be kissed from your loving Martha.
5 janvier 1941
Mon cher petit garçon,
Depuis ta lettre du 28 décembre, je n’ai plus eu de tes nouvelles, mais j’espère qu’avec le prochain paquebot, de bonnes nouvelles viendront. Je n’ai rien reçu de mes parents depuis longtemps. J’ai reçu deux lettres de Mirjam, d’octobre et de novembre. Dieu merci, ils vont bien. Il travaille à la ferme, cultivant divers légumes comme des carottes, des tomates, des épinards, des pommes de terre, etc. Ils ont une jolie petite maison et achètent toujours quelques vêtements pour eux et pour la cuisine. Mirjam cuisine pour deux autres hommes et gagne ainsi un peu d’argent. Maintenant, la saison des pluies commence et tous leurs amis viendront à la maison. Sinon, ce serait très ennuyeux quand il pleuvrait. Hier, j’ai reçu une lettre de tante Olga et des enfants. Ils vont bien, mais ils écrivent des choses différentes sur l’oncle R. Je ne peux pas tout croire, sinon ce serait terrible, ça me fait très mal.
J’ai envoyé un courrier postal à Mme ASHER et elle m’a répondu aimablement que si j’avais du mal à payer, je ne devais pas m’inquiéter et que je le ferais quand je le voudrais et quel que soit le montant. Je trouve cela très gentil. Bien sûr, je vais régler ça du mieux que je peux. Sinon, rien de nouveau, je suppose. Je t’ai écrit que j’ai deux autres élèves, deux filles très gentilles. Samedi, je suis allée voir oncle Herman et sa famille. Je reçois souvent du courrier de Willy, mais je ne peux montrer ni les siennes ni celles de tante Fegas à oncle Herman, donc il ne sait pas que j’ai de leurs nouvelles. Tante Anna va bien et je la vois généralement le vendredi soir chez Jack. J’ai très peu de temps, donc je ne peux pas aller la voir souvent, et puis elle n’est pas toujours à la maison. Jack et Ruth vont bien, ainsi que Rose et Joe. Il nous a donné de bonnes nouvelles. Il a loué une petite maison à Montgomery (Alabama) et travaille dans un hôpital. Montgomery est dans le sud des États-Unis et il fait très chaud.
Ce soir, j’ai eu un cours de piano après le travail. Puis j’ai joué un peu du piano. Soudain, je me suis souvenu que le paquebot partait vendredi et que je devais poster la lettre demain. Je la finirai probablement à l’heure du déjeuner. J’étais juste en train de devenir folle.
Aujourd’hui et hier, j’ai fait de mauvaises expériences. Hier, en arrivant au travail, j’ai découvert qu’une souris avait mangé un morceau de gâteau que j’avais gardé la veille. Il était emballé dans six sacs en papier et aujourd’hui, ils ont même fait un trou dans mon sachet de thé et l’ont mangé. Je prépare habituellement du thé pour Limel, et pour ça, j’en prends toujours. Demain, j’emporte une boîte en métal (de chez Maggi) pour piéger les souris. Je continue demain. Bonne nuit alors.
6 janvier 1941
Rien de nouveau aujourd’hui pour l’instant. Pendant mon repas, je t’écris. Jack m’a demandé la permission de t’envoyer des E.O. il y a quelques jours. J’espère qu’il les recevra cette semaine, puis il te les enverra.
Comment va ta peinture ? Comment vont tes amis ? Ce soir, j’ai mon élève, alors je devrais rentrer dîner. J’aimerais jouer un peu de piano et ensuite arranger d’autres choses. Demain, c’est vendredi et j’ai l’intention d’aller à la synagogue. Je suis contente que ton hôtesse soit si gentille avec toi. Aujourd’hui, je pourrais écrire à la poste. Je crois que j’ai oublié ton adresse personnelle. Mes parents te saluent chaleureusement. Je n’ai jamais le temps d’attendre leurs lettres. Ils sont toujours très gentils avec moi. Je n’ai encore rien fait pour me trouver une chambre. Je ne le fais que lorsque je trouve une chambre raisonnable.
As-tu tout ce qu’il vous faut ? As-tu reçu le colis ? Tu pourrais écrire une lettre à Klug. pour tante Anna. Mais prends ton temps et écris-la soigneusement dans un bon anglais. Tu peux le faire si tu as besoin de quelque chose de plus. J’espère recevoir du courrier de ta part bientôt.
Je termine avec plein de bisous et toute mon amour.
Bien à toi, Martha.



105 – Lettre du 14 janvier 1941 de Leo de Lucon à Martha NY [Fichiers 5275 et 5276]
Bagnères de Luchon 14 Januar 1940 (1941)
Mein Theures !
Obwohl es schon jedenlich lange dass ich von Dir nichts erhalten habe als Deinen lieben Brief von 1 Dezember den ich am 26 Dezember bekommen habe, habe ich das Bedürfnis mit meiner Lumperl brieflich zu jalaudern. Wie ich sehe schreibst Du nicht mehr so opt. Ich kann mich vorstellen Deine Lieben Post so bis Du bei mir entschuldigt ich mochte aber Jack gerne von Dir öfter hören. Du kannst Dir vorstellen wie ich mich immer freue wenn von Dir eine Brief kommt. Erstens mein Theueres möchte ich gerne wissen mir Du den Dezember übertrücht hast.
Hoffentlich warst Di nicht krank. Ich habe von die Größe Kälte in New York gehört. Wir geht es Dir in der Arbeit. Das Du fleissig bist weiss ich. Hast Du noch welche Stunden bekommen ? Hast Du inzwischen Post bekommen von den lieben Eltern, Grete und von meinen Leuten ? Bei mir hat nichts genaudertals ich noch immer meine erneutes Visum erworte. KOHN hat von der HICEM einen Brief bekommen in welchen, sie ihm mitteilt dass seine Papiere aus Washington und Marseille gekommen sind und er soll sofort aus Amerika ein Certificate morality anfordern über welches ich Dir schon schrieb. Es soll von einer beirantes Personlichkeit in Amerika ausgestellt sein und bestätigt dass ich Politisch einwandfrei bin. Also da ist ja sehr wichtig. Mein Liebes hast Du es für mich schon gemacht ? Ich habe eingereicht um Visa de Sortie? Aber glaube kämm ob ich es bekomme. Ich schriebe Dich aber von eines anderen Möglichkeit. Da muss ich aber so ähnlich wie mit ASHER veranlassen lassen, wenn es nur möglich ist. Das kommst aber wahrscheinlich in März in frage. Du wirst lachen wenn ich in Luchon getroffen habe. Vielleicht erinnerst Du Dich als wir in Monch Leichen waren auf den Herren welches gesagt hat er wollte mir nicht die Seide für den Smoking verkaufen. Ich werde Dir nächstens die Adresse seines Frau schicken. Sie wird die Stelle ASCHERS vertreten. Wenn es in Betracht kommen soll ist vorher zu schritten Hand. Ich komme dan mit ihm zusammen. Silvester habe ch leider ohne mein Putsi verbracht. Habe sehr viel and Dich gedacht. Wir waren aber bei einer Familie eingeladen und es wahr sehr nett, kann man sich schon schaffen.
Den nächstens Sontag hat unsere Hausfrau als Dank für das Tailor welsches ich ihr zu Neujahr geschenkt habe ein gutes mittag mahl für uns veranstaltet und wir müssten dafür viel trinken. Es war sehr nett. An den selben Abend waren wir bei einer anderen Familie eingeladen wo für uns alle waren in der überzahl Gute Pirogen vorbereitet.
Wir haben uns hier gute Freunde geschafft. Das Packet welches Du mir geschickt hast ist noch immer nicht angekommen.
Ich bien schin sehr weingierig. Hoffentlich hat es Dich nicht viel Mühe gemacht. Meine Koffer aus Nantes habe ich noch immer nicht bekommen. Es geht nicht so leicht wie man sich es verstellt.
Von BAUMGARTEN ist ein Brief gekommen et schreibt er war 14 Tage in New York ? Er soll Dir geschrieben haben und von Dir keine Antwort bekommen. Du hast nichts versäumt.
Mit ASHER ist mich sehr unaugenehm dass dur ein mir verständis Deiner seit noch nicht erledigt wurde. Mein liebes wie konnte ich das erledigen. Leider. Von Comité bekomm ich schon monatlich 200 francs also drittel was ich brauche also eine grosse Entlastung Weiss du mich mein Putsi in Monate 3 Dollars schicken kommtest könne ich gut aus. Ich fürchte mich wie lange wird man schicken können. Ich verbringe die Zeit hier gut und lenke mich gut ab.
Ich möchte Dich die Adresse dieser Frau schicken aber leider habe ich ihr heute nicht getroffen. Kleine Betr. könntest ihr ohne Sicherstellung anvertrauen auf dieser Weise habe ich die doppelte Freude. Schreibe mich genau mein Liebes wie es Dich geht und was Du immer machst. Mit meinen Englisch lernen habe jetzt leider aufgehört da wir fast den ganzen Tag untern in Spaseisaal verbringen mich wahrend der kalten Tage und da wird man zu viel abgelenkt. Lerne aber dabei viel französisch da man gezwungen ist zu sprechen. Alos mein Liebes ich weiss sonst nichts Dir zu berichten als ich Dich herzlichst Grüsse und vielmals küsse Dein sehr liebender Leo
Grüsse an Tante, Jack, Ruth und alle bekannten
Ja auf den Name STEIGER erinnre ich mich schon? Es ist wahrscheinlich der Sohn der Tante BEHAR die bei uns ins Trembowla gestorben ist.
Grad enable ich deinen Brief von 12 Dezember erhalten wie auch von Onkel Herman welchen ich danke herzlich grüssen mit ASHER bitte erledigen.
Bagnères de Luchon, 14 janvier 1940 (1941)
Ma chérie !
Bien qu’il y ait longtemps que je n’ai plus de tes nouvelles, hormis ta charmante lettre du 1er décembre, reçue le 26 décembre, j’éprouve le besoin de bavarder avec ma petite Lumperl. Je vois que tu n’écris plus très bien. J’imagine tes charmantes lettres ?, mais j’aimerais avoir de tes nouvelles plus souvent. Tu peux imaginer comme je suis toujours heureux quand je reçois une lettre de toi. Tout d’abord, ma chèrie, j’aimerais savoir comment tu as réussi à survivre à décembre. J’espère que tu n’étais pas malade. J’ai entendu parler du froid extrême à New York. Comment vas-tu au travail ? Je sais que tu travailles dur. As-tu eu des heures supplémentaires ? As-tu reçu du courrier de tes chers parents, de Grete et de ma famille ? Je n’ai encore rien reçu, si ce n’est le renouvellement de mon visa. KOHN a reçu une lettre de la HICEM l’informant que ses papiers étaient arrivés de Washington et de Marseille et qu’il devait immédiatement demander un certificat de moralité aux États-Unis, dont je t’ai déjà parlé. Il doit être délivré par une personne autorisée aux États-Unis et attester de mon irréprochabilité politique. C’est très important. Ma chèrie, l’as-tu déjà fait pour moi ? J’ai demandé un visa de sortie, mais je ne suis pas sûr de l’obtenir. Je t’écris cependant pour te proposer une autre option. Je dois organiser une opération similaire à celle qui s’est déroulée avec ASHER, si possible. Cela sera probablement en mars. Tu riras quand je te retrouverai à Luchon. Tu te souviens peut-être de notre passage à ? et du monsieur qui m’a dit qu’il ne voulait pas me vendre la soie de son smoking. Je t’enverrai bientôt l’adresse de sa femme. Elle se présentera à ASHER. Si cela doit être envisagé, des démarches doivent être effectuées au préalable. Je le rencontrerai à ce moment-là. Malheureusement, j’ai passé le réveillon du Nouvel An sans ma Putsi. J’ai beaucoup pensé à toi. Mais nous étions invités chez une famille et c’était très agréable.
Le dimanche suivant, notre hôtesse nous a préparé un délicieux déjeuner en remerciement du tailleur que je lui avais offert pour le Nouvel An, et nous avons beaucoup bu. C’était très agréable. Le soir même, nous avons été invités chez une autre famille, où ils nous ont préparé une grande quantité de délicieux ?. On s’est fait de bons amis. Le colis que tu m’as envoyé n’est toujours pas arrivé.
Je suis déjà très gourmand. J’espère que ça ne t’a pas trop gêné. Je n’ai toujours pas reçu mes valises de Nantes. Ce n’est pas aussi simple que tu le penses.
J’ai reçu une lettre de BAUMGARTEN, disant qu’il était à New York pour 14 jours. Il t’aurait écrit et n’aurait pas reçu de réponse. Tu n’as rien manqué.
Je suis très gêné par ASHER, car ta demande de résolution de ta situation n’a pas encore aboutie. Ma chèrie, comment pourrais-je y parvenir ? Malheureusement. Je reçois déjà 200 francs par mois du comité, soit un tiers de ce dont j’ai besoin, donc c’est un grand soulagement. Saurais-tu si tu pouvais m’envoyer mon argent pour 3 dollars par mois ? Je m’en sortirais très bien. Je m’inquiète de savoir combien de temps il me sera possible de l’envoyer. Je passe un bon moment ici et je m’amuse bien à me distraire. J’aimerais t’envoyer l’adresse de cette femme, mais malheureusement je ne l’ai pas rencontrée aujourd’hui. Tu pourrais me confier un petit message sans garantie, ce qui me ferait doublement plaisir. Écris-moi, ma chèrie, pour me dire exactement comment tu vas et ce que tu fais. Malheureusement, j’ai arrêté d’apprendre l’anglais car nous passons presque toute la journée en bas au ? pendant les journées froides, ? Mais j’apprends beaucoup de français parce que je suis obligé de parler. Alors, ma chèrie, je ne sais pas quoi te dire d’autre que de t’envoyer mes plus chaleureuses salutations et plein de bisous. Ton très affectueux Léo.
Salutations à tante, Jack, Ruth et à tous tes amis.
Oui, je me souviens du nom STEIGER. C’est probablement le fils de tante BEHAR, décédée dans notre Trembowla.
Je viens de recevoir ta lettre du 12 décembre, ainsi que celle d’oncle Herman, que je remercie. Amitiés, ainsi qu’à ASHER.


106 – Lettre du 01 février 1941 de Leo de Luchon à Martha NY [Fichiers 5306 à 5309]
Luchon, 1er Februar 1941
Gestern erhielt ich von Dir deinen letzte Brief von 5 Januar 19141 mit welchen ich mich sehr Freude. Genau so freute mich das Briefen von den Eltern. Es ist jetzt möglich direkt hin zu schreiben so werde ich es gleich tun. Ich freue mich dass Sie Wohlauf sind und ist alles so graulich soweit in Ordnung und dass Sie von der übrigens Verwandten gute Nachrichten haben.
Ich würde schon gerne Gud alle sehen. Hoffentlich wird einmal unser Wunsch in Erfühlung gehen. Liebes Lumpi ich freue mich sehr dass Dir Dich hie und da unterhältst.
Schlichlich ist man doch nur Meusel so soll mann sich nicht alles abgehen lassen. Bis ich zu meinen Mädi komme werden wie alles schöne nachholen. Du schreibst mir du sandtest für mich Papiere ab und ich danke Dir dafür. Aber was sind es für Papiere ? Ist es das morality Zeugnis und Affidavit ? Wie geht es der Ruth ? Hoffentlich ist sie schon gesund. Mein Lumperl wie hast Du den Dezember verbrach ? Hoffentlich Bist Du gesund. Bei uns ist bereits der Winter vorbei. Es ist ein wunderbares Klima. Hier gehen die Leute schon weiss. Ich habe gestern für die HICEM und Consulat Formulare wieder ausgestellt. Angeblich soll es schon viel erleichtert sein. Es sind immer Neue Aussichten und immer hofft man und so vergeht schon langsam die Zeit. Ich bin noch froh dass es so ist. Anderen Leuten geht as sogar schlimmer. Wir sind gut aufgehaben und hat ich sonst nichts geändert. Wir lanken uns hier sehr gut ob. Ich male weiter und mache Fortschritte in Landschafts Malerei nach der Natur. Leider kaufen die Leute hier nichts. Ich werde es halt mitnehmen bis in fahren werde können. Mit meinen Koffern ist noch immer nicht los. Dem Cousin STEIGER lasse herzlicht Grüssen und danke ihm dass er so nett zu Dir ist und Dir Naten brachte. Jetzt mein Liebes komme ich wieder zurück einige Fragen zu beantworten aus Deinen letzte Brief von 12 Dezember. Ich habe gerade einen Brief an Dich am 16 Januar schon vertigschrieben gehabt und vor dem Zweg schicken gerade Deinen bekommen. Kannst Dich halt danken wie ich mich freute und konnte Dich mir am Raud bestätigen den Erhalt. Du schreibst mich dass das Affidavit im April erneuert wurde. Daran main Liebling habe ich bereits vergessen. Aber es hat damit nicht zu tun wem einmal das Visum hatte muss man doch immer das Affidavit erneuern und es ist ein Jahr gültig.
Das morality affidavit ist aber auch sehr wichtig. Dir ist nicht klar mit Ascher dass ich Dir schreibe dass mich Leid tut. Also gemeint ist es tut mich Leid dass Du für mich so viel auf wenden musst. Schreibe ich den so undeutlich ? Du sollst doch Dein Burli einwenig verstehen. Ich meine es gefällt mich auch nicht ? Ich danke den Jack dass er sich so Immer mich besucht trotzdem dass er vielseitig beschaftligt ist.
Mein liebes Putzi Du schreibst mich eben gekauften Hut und Gumischuhe und von den 2 Kleidern. Di weisst wie ich mich darüber freue. Du sollst alles gesund und im Freuden benützen gebe Gott. Ich soll Dich bald wieder alles kaufen können.
Du schreibst mich Du mochtest Dich ein Zimmer suchen. Ich weiss nicht wie ich Dich raten soll. Ich glaube Du bisst mit Ihnen besser aufgehaben als wen Du allein wärest. Du schreibst doch mich einmal dass Du beselbessen hat Ihnen zu zahlen. Ich weiss nicht ob Di wo anders es begnemer haben wirst. Ich glaube es würde auch viel befreuden. Wegen Post sein mache Dir nichts daraus. Schliesslich bist Du in der Familie. Bitte, höchstens Du hast andere Gründe so will ich Dir mein Liebes nicht viel dreinreden. Ich würde mir für oft Gedanken machen. Wenn man so allein ist man hat sonst niemanden. Und Gott behüte wenn man einmal krank ist oder sonst, was kann ich niemand im Dich kümmern. Ich verlass mich halt auf mein Mädi. halt wie Du as für am besten hältst. Wenn ich zu meinen Weibi und komme, so suchen wir uns etwas passendes. Früher danke ich für die Grüsse und erwiedere die selben aufs herlichte.
Wir bekommen von Comite schon ob heilte 8 francs täglich. Es ist aber für uns ein Glück dass wir 5 zusammen wirtschaften und brauchen also nur einen kleinen Insat. so ziches 3 dollars im Monate.
Ja ich habe Dir geschrieben wegen den Herren von meiner Smocking Leide. Wenn es notwendig sein sollte so ist es nicht durch seine Frau zu erledigen. Sonder ch telegraphiere Dich wo und in welchen Bank und wieviel auszuzählen ist wegen der Schiffskarte. Dort wiss ? Du auch genaue Auskunft haben. Du schreibst mich dass die Marterei geht Dich auf die Nerven. Mein Teueres sei nicht so gleich verzweifelt. Du musst Dich halt zusammennehmen und alles nir von den Guten Seite nehmen. Tuhstes nur fur uns. Also so mutig und deduldig. Alles Schone kommt bald. Ich nehme mich auf zusammen. Eben weil ich nur an Dich denke.
Es freut mich das Du regelmässige Post hast von allen Lieben. Wie geht es dein Tante und allen Verwandten. Der Ruth wünsche ich. Ish hoffe dass sie schon gesund ist. Gute Erhohung. Viele herzliche Grüsse und Küsse von mir zu übermitteln. Herzliche Grüsse und Küsse am Familie Onkel Herman. Grüsse für alle Bekannten.
Schliesse mein Liebes mit vielen innigen Grüssen bleibe stets gesund und mutig. Küsse Dich viele male Deine Dich sehr liebender Leo
Auf ein baldiges Wiedersehen.
Grüsse fur Geschwisters TUBINETZ
Luchon, le 1er février 1941
J’ai reçu hier ta dernière lettre, datée du 5 janvier 1941, et j’en suis très heureux. J’étais tout aussi heureux de recevoir une lettre de tes parents. Il est maintenant possible d’écrire directement, alors je m’y mets tout de suite. Je suis content que tu ailles bien et que tout aille bien, et que tu aies d’ailleurs reçu de bonnes nouvelles de tes parents.
J’aimerais beaucoup les voir tous. J’espère que notre souhait se réalisera un jour. Cher Lumpi, je suis très heureux que tu gardes contact avec moi de temps en temps.
J’aimerais vraiment voir tout le monde. J’espère que notre souhait se réalisera un jour. Chère Lumpi, je suis très heureux que tu me parles de temps en temps. Après tout, tu n’es qu’une Meusel, alors ne rate rien. On se rattrapera quand je retrouverai Mädi. Tu m’as écrit pour me dire que tu avais envoyé des papiers pour moi, et je t’en remercie. Mais de quel genre de papiers s’agit-il ? S’agit-il du certificat de moralité et de l’attestation ? Comment va Ruth ? J’espère qu’elle va bien. Ma petite Lumperl, comment as-tu passé décembre ? J’espère que tu vas bien. L’hiver est déjà terminé ici. Le climat est magnifique. Les gens ici ?. Hier, j’ai rempli à nouveau les formulaires pour la HICEM et le consulat. Apparemment, les choses sont déjà beaucoup plus faciles. Il y a toujours de nouvelles perspectives et on garde espoir, et le temps passe lentement. Je suis toujours content que ce soit comme ça. D’autres personnes sont encore plus mal loties. Nous sommes de bonne humeur, et je n’ai rien changé d’autre. On s’entend très bien ici. Je continue à peindre et je progresse dans la peinture de paysages d’après nature. Malheureusement, les gens ici n’achètent rien. Je vais juste le garder avec moi jusqu’à mon départ. Je ne suis toujours pas parti avec mes valises. Mes plus chaleureuses salutations à cousin Steiger et merci à lui pour sa gentillesse et pour t’avoir amené ? . Maintenant, ma chèrie, je reviens pour répondre à quelques questions de ta dernière lettre du 12 décembre. Je venais de t’écrire une lettre le 16 janvier et je venais de recevoir la tienne avant de l’envoyer. Je te remercie pour la joie qu’elle m’a procurée, et j’ai pu confirmer sa réception le jour même. Tu m’as écrit que l’affidavit avait été renouvelé en avril. J’avais déjà oublié ça, mon truc préféré. Mais ça n’a rien à voir. Une fois qu’on a un visa, il faut toujours renouveler l’affidavit, et il est valable un an. La déclaration de moralité est aussi très importante. Tu ne te rends pas compte, avec Ascher, que je t’écris pour te présenter mes excuses. Ce que je veux dire, c’est : « Je suis désolé que tu doives faire tant d’efforts pour moi. » Est-ce que je l’écris de manière si confuse ? Tu es censée comprendre un peu ton Burli, non ? Enfin, je n’aime pas ça non plus. Je remercie Jack de toujours s’occuper de moi, même s’il est très occupé. Ma chère Putzi, tu m’as écrit au sujet du chapeau et des chaussures en caoutchouc que tu viens d’acheter, ainsi que des deux robes. Tu sais combien j’en suis heureux. Que Dieu te fasse profiter de tout cela sainement et avec bonheur. J’espère pouvoir bientôt tout t’acheter à nouveau.
Tu m’écris que tu voudrais trouver une chambre. Je ne sais pas comment te conseiller. Je pense que tu es mieux avec eux que si tu étais seule. Écris-moi simplement que tu dois les payer toi-même. Je ne sais pas si ce sera plus facile ailleurs. Je pense que ce serait un grand plaisir. Ne t’inquiète pas pour le courrier. Après tout, tu fais partie de la famille. S’il te plaît, à moins que tu n’aies d’autres raisons, je ne veux pas intervenir, ma chèrie. Je m’inquiéterais souvent. Quand tu es si seule, tu n’as personne d’autre. Et Dieu t’en garde, si tu tombes malade ou quoi que ce soit, personne ne pourra s’occuper de toi. Je compte juste sur ma Mädi. Fais ce que tu penses être le mieux. Lorsque nous nous retrouverons, nous cherchons une solution adaptée. Je les remercie de leur accueil et leur rends la pareille.
Nous recevons déjà environ 8 francs par jour du comité. Heureusement, nous travaillons tous les cinq ensemble, ce qui nous permet de ne recevoir qu’une petite allocation, environ 3 dollars par mois.
Oui, je t’ai écrit au sujet des messieurs de mon commerce de fume-cigarettes. Si nécessaire, ce ne devrait pas être sa femme qui s’en occupe. Je te télégraphierai plutôt où et à quelle banque, et combien payer le billet de bateau. Tu sais où ? Tu peux y trouver des informations précises aussi. Tu m’écris que l’attente te tape sur les nerfs. Ma chèrie, ne désespère pas si vite. Il faut juste te ressaisir et voir le bon côté des choses. Tu fais ça pour nous. Alors sois courageuse et patiente. Tout viendra bientôt. Je me ressaisis. Justement parce que je ne pense qu’à toi.
Je suis heureux que tu reçoives régulièrement du courrier de tous tes proches. Comment vont ta tante et tous tes proches ? Je souhaite un bon rétablissement à Ruth. J’espère qu’elle va déjà mieux. Bon rétablissement. Je lui envoie mes plus chaleureuses salutations et de gros bisous. Mes plus chaleureuses salutations et de gros bisous à tonton Herman et à sa famille. Salutations à toutes tes connaissances.
Ma très chère, je t’envoie mes plus sincères salutations. Que tu sois toujours en bonne santé et courageuse. Gros bisous, ton très affectueux Léo.
À bientôt.
Salutations aux frères et sœurs TUBINETZ.




107 – Lettre du 05 février 1941 de Martha NY à Leo [Fichiers 5776 et 5777]
New York February 5, 1941
My dear Kutsibombi,
I received your letter from December 30 and I am really very happy, that you are in good health and everything is alright. To get all your papers again took a certain time as usually. So Jack send them past week and I hope when you will have this letter, you will also have the invitation to the American Consul. May be sooner and then it would not take such a long time any more, until you can comme over. We all would be very happy if you would come soon, especially your bad girl.
I received the letters of your friends. I don’t know anything of Mr Go. and to Mr POLLAK and FANTL I wrote. Mrs P. answered that in a few week she will have her own apartment and then I should come to see her and FANTL wrote me once a card with his address. I wrote to him, he should inform me, where I can meet him and I have us answer. I have not much time, but I will try to call him or to visit him, because I am very anxious to hear about you.
Did you get you excepted vacances, to go to the consul in N. ? I am very glad that you had a nice New Year’s evening and you went to the movies etc… You must excuse my hand writing I am writing, lying on the bed and it is not to early anymore too. As far as can see, you are very busy, let us hope the best for here in this matter. Concerning Mr JELLINCK is everything settled, and I will settle it with my uncle. You are not supposed to do that now. Tonight I write a letter to SCHENKER, Hamb.. I am always very busy with my boxes. I can’t imagine that I could get finished with all my letters. I never have time enough for all what must be done.
It is nice that you have a little bit of amusements. M. SELIG has got his accordion ? How is his family and how are all my lady friends ? Look out to get, the address of the friends brother in New York. May be, he could be of soure help for my parents. If I only would know what to do for them ? I would do every work. I am so unhappy that I can’t find any possibility. Concerning your papers, Jack did the most of it, but when you will write don’t only thank him, because his mother wants to be the balbuste, do you understand ?
On Monday, I suppose she will go to Miami and I am going to move to Jack’s house. I still make my usual visits and yesterday I was in my uncle’s house and for a short time in the natural museum. In the evening I met Ruth and Jack in Rose’s house and they took me house by car. I like this much better than to go by train and to change twice. How is your English ? Who is your teacher ? Who ever it may be, give him my regards and thanks. For your camarades greetings best thanks. A few days ago, I had a postcard from Mrs LEITNER and one from Mrs ENIS, she is very sorry, that her husband and you can’t come soon.
My business is alright and I have the prospect for more pupils. Wouldn’t be so bad. Even Jack is interested to learn to play the piano. Funny isn’t it ? If I shall make musicians of the family. From my parents I didn’t receive news for several weeks. Is is not easy now. did you hear from Marguerite GALIMIR ? How are your friends in Nantes ? I am going to write to Mrs SEXER. How is Mrs FEUER, OBERLÄNDER, SELIG and all ? What did you under take concerning your passport ? M. F wrote to me, that he had no time to take his suitcases along. I don’t know why but anyway, try to have everything ready. Is your coat warm enough ? Your dark blue suitcase ist not in the best condition, but never mind Mrs FEUER has one alcohol lays and a few dishes and your hat. If possible being it with you. For the yellow star, don’t give to easy to see. I was ak for it. I didn’t understand and so I said no. We shall say to your relations you had with you. Let us hope you will be able to say it soon. I can’t wait for that day. From my and your sister, I didn’t hear since the cable, but I am sure they are in good health. Take good care of you and come very soon.
With all my love and many kisses yours very truly Martha
In the steamer you will need a little bit of usually tax for the stewards 50-75 cents for each,, to be sure, to have a few dollars. Would p-Prof. POLLINGER be able to help you with that.I beg you write as soon as possible a Yuvisch letter to your aunt
New York, le 5 février 1941
Mon cher Kutsibombi,
J’ai bien reçu ta lettre du 30 décembre et je suis vraiment ravie que tu sois en bonne santé et que tout aille bien. Récupérer tous tes papiers a pris un certain temps, comme d’habitude. Jack les a donc envoyés la semaine dernière et j’espère que lorsque tu recevras cette lettre, tu auras aussi l’invitation au consul américain. Peut-être plus tôt, et ainsi, cela ne tarderait plus autant. Nous serions tous très heureux de ta venue prochaine, surtout ta « bad girl ».
J’ai reçu les lettres de tes amis. Je ne sais rien de M. Go. J’ai écrit à M. POLLAK et à FANTL. Mme P. m’a répondu que dans quelques semaines, elle aurait son propre appartement et que je viendrais ensuite la voir. FANTL m’a écrit une fois une carte avec son adresse. Je lui ai écrit pour qu’il m’indique où je peux le rencontrer et je lui répondrai. Je n’ai pas beaucoup de temps, mais je vais essayer de l’appeler ou de lui rendre visite, car j’ai très hâte d’avoir de tes nouvelles.
As-tu obtenu ton congé pour aller chez le consul à N. [Nantes ?] ? Je suis ravie que tu aies passé une agréable soirée de Nouvel An et que tu sois allé au cinéma, etc. Excuses mon écriture. J’écris, allongée sur le lit, et il n’est plus trop tôt. À ce que je vois, tu es très occupé, espérons que tout ira bien. Concernant M. Jellinck, tout est réglé ? Je vais régler cela avec mon oncle. Tu n’es pas censé le faire maintenant. Ce soir, j’écris une lettre à Schenker, Hamb. Je suis toujours très occupée avec mes cartons [colis, bagages]. Je n’arrive pas à croire que je puisse finir toutes mes lettres. Je n’ai jamais assez de temps pour tout ce qui doit être fait.
C’est sympa que tu aies un peu de distractions. M. SELIG a son accordéon ? Comment va sa famille et toutes mes amies ? Essaie d’obtenir l’adresse du frère de l’ami à New York. Il pourrait peut-être être d’une grande aide pour mes parents. Si seulement je savais quoi faire pour eux ? Je ferais tout mon possible. Je suis si malheureuse que je ne vois aucune possibilité. Concernant tes papiers, Jack s’en est occupé au maximum, mais quand tu m’écriras, ne te contente pas de le remercier, car sa mère veut être la « balbuste », tu comprends ?
Lundi, je suppose qu’elle ira à Miami et que je vais emménager chez Jack. Je continue mes visites habituelles et hier, j’étais chez mon oncle et, brièvement, au Museum d’Histoire Naturelle. Le soir, j’ai retrouvé Ruth et Jack chez Rose et ils m’ont ramenée en voiture. Je préfère de loin cela au train et aux changements de train. Comment est ton anglais ? Qui est ton professeur ? Quel qu’il soit, transmets-lui mes salutations et mes remerciements. Pour tes salutations amicales, merci beaucoup. Il y a quelques jours, j’ai reçu une carte postale de Mme LEITNER et une de Mme ENIS. Elle est vraiment désolée que son mari et toi ne puissiez pas venir bientôt.
Mes affaires vont bien et j’ai des perspectives d’avoir d’autres élèves. Ce ne serait pas si mal. Même Jack aimerait apprendre le piano. C’est drôle, non ? Si je fais des musiciens dans la famille… De mes parents, je n’ai pas eu de nouvelles depuis plusieurs semaines. Ce n’est pas facile maintenant. As-tu eu des nouvelles de Marguerite GALIMIR ? Comment vont tes amis à Nantes ? Je vais écrire à Mme SEXER. Comment vont Mme FEUER, OBERLÄNDER, SELIG et les autres ? Qu’as-tu fait concernant votre passeport ? M. F. m’a écrit qu’il n’avait pas le temps d’emporter ses valises. Je ne sais pas pourquoi, mais essaies quand même de tout préparer. Ton manteau est-il assez chaud ? Ta valise bleu marine n’est pas en très bon état, mais tant pis, Mme FEUER a un verre d’alcool, quelques assiettes et ton chapeau. Si possible, emportes-le avec toi. Pour l’étoile jaune, ne la laisse pas trop visible. J’en avais marre. Je n’ai pas compris, alors j’ai dit non. Nous dirons à tes relations que tu l’avais avec toi. Espérons que tu pourras le dire bientôt. J’ai hâte d’être à ce jour. De ma sœur et de ta sœur, je n’ai pas eu de nouvelles depuis le télégramme, mais je suis sûre qu’elles sont en bonne santé. Prends bien soin de toi et à très bientôt. Avec tout mon amour et de nombreux baisers, très sincèrement, Martha.
Sur le paquebot, tu auras besoin d’un peu de taxe pour les stewards : 50 à 75 cents par personne, bien sûr, pour avoir quelques dollars. Le professeur POLLINGER pourrait-il t’aider ?
Je te prie d’écrire dès que possible une lettre en hébreu à ta tante.


108 – Lettre du 10 février 1941 de Jack WEINRIB NY à Leo [Fichiers 5313, 5314 et 5316]
February 10, 1941
My dear Leo
It is now almost two years since we habe been writing to you in anticipation of your coming to America. Yet after all this time you are no nearer then when you started. However I must stay that I have always been sure that you are coming here and at no time have we lost our courage. I have the feeling that any day you will write to us saying that you are on your way here. I want you to know that we are and nice do everything in our power to help and hasten your coming. Right now I am now confident than ever. Even at this very moment you may have your Visa and be on your way. I am confident and the encouraging word will come at any moment. Meanwhile keep us your study of English because you will need it when you are here and you will have to make up for much last time.
Jack WEINRIB
10 février 1941
Mon cher Léo
Cela fait presque deux ans que nous t’écrivons en prévision de ton arrivée en Amérique. Pourtant, après tout ce temps, tu n’es pas plus près qu’au départ. Cependant, je tiens à t’assurer que j’ai toujours été certain que tu viendrais ici et que nous n’avons jamais perdu courage. J’ai le sentiment que tu nous écriras un jour pour nous dire que tu es en route. Saches que nous sommes là et que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour t’aider et accélérer ton arrivée. Je suis plus confiant que jamais. Même en ce moment même, tu pourrais avoir ton visa et être en route. Je suis confiant et des nouvelles encourageantes viendront d’un moment à l’autre. En attendant, continues à étudier l’anglais, car tu en auras besoin une fois ici et tu auras beaucoup à rattraper la prochaine fois.
Jack WEINRIB



109 – Lettre du 16 février 1941 d’Anna WEINREB NY à Leo [Fichier 5315]
New York February 16 1941
My dear Leo,
I have received your letter and I am very happy to hear that you are well in good health. You need have no worries about me being angry at you because you have not written to me. I have all the news about from Martha’s letters which you send to her. I only regret that you have not been able to come here by this time and hope that you will be able to come real soon.
As for myself I am ell, Martha has written you about the accident which I had last year when I broke my leg. However, I thank God that my leg has entirehealed and I am now the same as ever.
I am very happy that I am able to visit with my family particularly my children. Rose her husband and her lovely little girls who are like two little dolls. They give me much pleasure. As Martha has written to you, Joe has left New York and is now located in Montgomery, Alabama. This is in the southern part of the United States about 1200 miles (1800 k.) from New York. I expect to go there for a visit next month. They have twi lovely boys who are a great joy to me. Then of course, I visit Jack and Ruth very often and spend much time there with Martha. They are all well and look forward your coming with much expectation.
I also see your aunt (my sister) very often. They have two married daughters and each of them has a little child. One boy and one girl. They are all well and happy. I also see Pepi and her husband who are well. They all send their greetings. Rosa ZUNDER and her husband are getting along fine. They have a little apartment for themselves. Joseph KOENIGSBURG and his family are fine. He is working on a steady job and his daughter Annie also works. In addition she goes to school. She is a lovely girl and gets prettier every time I see her. They have arranged for someone to send an affidavit for the FELLNER family who are in Shangai. They may come to America soon.
We have more family here, whom you do not know. When you will come, you have opportunity to meet them all. We have lots of good time together.
I have no more news for you at this time. I hope that it will be possible for you to come here soon. Every one sends their regards and best wishes.
With much love, I am your aunt Anna WEINREB
New York, 16 février 1941
Mon cher Léo,
J’ai bien reçu ta lettre et je suis ravi d’apprendre que tu vas bien. Tu n’as pas à t’inquiéter, je suis en colère parce que tu ne m’as pas écrit. J’ai toutes les nouvelles de Martha grâce aux lettres que tu lui as envoyées. Je regrette seulement que tu n’aies pas pu venir et j’espère que tu pourras venir très bientôt.
Quant à moi, je vais bien. Martha t’a raconté l’accident que j’ai eu l’année dernière et où je me suis cassé la jambe. Cependant, je remercie Dieu que ma jambe soit complètement guérie et que je sois maintenant comme avant.
Je suis très heureuse de pouvoir rendre visite à ma famille, en particulier à mes enfants. Rose, son mari, et ses adorables petites filles, qui sont comme deux petites poupées. Elles me font énormément plaisir. Comme Martha te l’a écrit, Joe a quitté New York et vit maintenant à Montgomery, en Alabama. C’est dans le sud des États-Unis, à environ 12OO miles (1800 km) de New York. Je compte y aller le mois prochain. Ils ont deux adorables garçons qui me font énormément plaisir. Et bien sûr, je rends souvent visite à Jack et Ruth et je passe beaucoup de temps avec Martha. Ils vont tous bien et attendent ton arrivée avec impatience.
Je vois aussi très souvent ta tante (ma sœur). Elles ont deux filles mariées et chacune a un petit enfant. Un garçon et une fille. Elles vont toutes bien et sont heureuses. Je vois aussi Pepi et son mari qui vont bien. Ils te saluent tous. Rosa ZUNDER et son mari s’entendent bien. Ils ont un petit appartement. Joseph KOENIGSBURG et sa famille vont bien. Il a un emploi stable et sa fille Annie travaille aussi. De plus, elle va à l’école. C’est une fille adorable et elle embellit à chaque fois que je la vois. Ils ont fait envoyer une déclaration sous serment pour la famille FELLNER qui est à Shanghai. Ils pourraient bientôt venir aux États-Unis.
Nous avons d’autres membres de notre famille ici, que tu ne connais pas. À ton arrivée, tu auras l’occasion de les rencontrer tous. Nous passerons de bons moments ensemble.
Je n’ai pas d’autres nouvelles pour toi pour le moment. J’espère que tu pourras bientôt venir. Je t’adresse mes salutations et mes meilleurs vœux.
Avec beaucoup d’affection, je suis ta tante Anna WEINREB.

110 – Lettre du 16 et 17 février 1941 de Martha NY à Leo Luchon [Fichiers 5301 à 5305]
Saint-Albans February 16, 1941
My sweet little Leole,
I really should not say you are sweet, because you don not come to me. But I still hope you may change your mind and come to your bad wife.
With me nothing special happened. Monday, Tuesday and Wednesday, I gave lesson. On Wednesday was Lincoln’s birthday and I did not have to go to the factory.
It was very nice to have an extra holiday but would be nicer, if I would get paid for it too. Thursday I went to see Oncle Herman and Family. They are well and send you many greetings. You wrote, that I don’t write so often any more. When I told it Ruth, she laughed and said : « if he only would know, that you are writing every free minute you have ». I write to you and my parents with every Clipper, that is once a week. It only takes a long time to come there. With every letter, which I write to you, I hope that you may be here already when my letter comes to you. Jack comes out into the kitchen every five minutes and wants to see what I write to my little husband but I don’t show it to him. By the way he is just writing a letter to you, which his mother dictates to him.
She can’t write in English. But I want you to write in English and very often too, or even better come. That is, what I would like best. I hope to receive mail tomorrow. That would be Tully ! My parents and Mirjam ask for you and send your their love.
How are your friends ? I don’t see many people here, because I am too busy. The last time I saw SCHMUCKERS was on January first. Engens I did not see in 1941 yet. But I do intend to go there soon. On Friday a was too large, so I did not go to the synagogue. Last night I was lonesome, so I went to the movies, to forget a little my troubles.
I saw 2 nice pictures. One of them was : « No, no Nanette ». You will remember, there was a show several years ago.
I am sorry to say, that I have no mail from your dear people. Nevertheless I always write to them and hope to receive an answer some day. Today I slept longer to 9 hours then I find a few things, made Salad and set the table. Aunt Anna was here all day. After dinner I went for a walk. It was sunny, but windy and cold. Later I gave Jack a lesson and after supper I started to write. I have send a big correspondence that you can handle imagine. I am sure, when you will be with me, you will always complain, because I have to write so much. But it would not help you at all, because you were expecting my letters just the same as others. Besides I shall have to write one long letter less every week.
February 17, 1941
Today I received mail from my dear parents, Uncle Hugo, Otto, JEDLINSKY, Trude NEUNER etc…, but nothing from my Manschuli. Let us hope, that there will come good news now. As you wrote, you don’t study English so much. That is not good, because it is very important for you.
Did you get any news from the Consul ? We sent you these certificates of morality, but you will get another one also. I can’t understand why the consul asks for a certificate of morality from KOHN. As far as I know his people sent such a paper.
My parents are in good health. They stay now with RUSSO since a few month they are not in the apartment any more. I sent them a parcel, which they received. Did you get yours ? I forgot to ask Jack concerning your valises. But anyway you must know best about that matter. I don’t know, what you took out and what is still in. It is hard to advise you.
Oncle Hugo sent me a sweet picture of Evi. Trude NEUNER writes very nice too. Everybody wishes you and I would be together soon and sends you many regards. Especially my parents letters are full of such wishes. Oncle Hugo is working, Uncle Otto has a Course and Uncle Jula works for the K.G. and Edith must ne busy with lesson. Hella makes a course in drawing and painting.
I could tell you much more, than I have patience to write. But there is not so much of importance. I am longing for mail at least, if it is so hard for you to come. If I have a chance I Will write a few more lines in my Luncht am tomorrow. It is very late so I close with all my love and many hearty regards and kisses your loving Martha.
Saint-Albans, 16 février 1941
Mon cher petit Léole,
Je ne devrais vraiment pas dire que tu es gentil, car tu ne viens pas me voir. Mais j’espère quand même que tu changeras d’avis et que tu viendras voir ta méchante épouse.
Pour moi, rien de spécial ne s’est passé. Lundi, mardi et mercredi, j’ai donné des cours. Mercredi, c’était l’anniversaire de Lincoln et je n’ai pas eu à aller à l’usine.
C’était très agréable d’avoir des vacances supplémentaires, mais ce serait encore mieux si j’étais payée pour ça. Jeudi, je suis allée voir Oncle Herman et sa famille. Ils vont bien et te saluent chaleureusement. Tu as écrit que je n’écris plus aussi souvent. Quand je l’ai dit, Ruth, elle a ri et m’a dit : « Si seulement il savait que tu m’écris chaque minute de libre ! » Je t’écris, ainsi qu’à mes parents, avec chaque paquebot, c’est-à-dire une fois par semaine. Il me faut juste beaucoup de temps pour y arriver. Avec chaque lettre que je t’écris, j’espère que tu seras déjà là quand la mienne te parviendra. Jack vient dans la cuisine toutes les cinq minutes et veut voir ce que j’écris à mon petit mari, mais je ne le lui montre pas. Au fait, il t’écrit juste une lettre que sa mère lui dicte. Elle ne sait pas écrire en anglais. Mais je veux que tu écrives en anglais, et très souvent aussi, ou mieux encore, que tu viennes. C’est ce que je souhaite le plus. J’espère recevoir du courrier demain. Ce serait Tully ! Mes parents et Mirjam te réclament et t’embrassent.
Comment vont tes amis ? Je ne vois pas beaucoup de monde ici, car je suis trop occupée. La dernière fois que j’ai vu SCHMUCKERS, c’était le 1er janvier. Je n’ai pas encore vu Eugen en 1941. Mais j’ai bien l’intention d’y aller bientôt. Vendredi, il y avait trop de monde, alors je ne suis pas allé à la synagogue. Hier soir, je me sentais seule, alors je suis allée au cinéma, pour oublier un peu mes soucis. J’ai vu deux belles affiches. L’une d’elles disait : « Non, non, Nanette ». Tu te souviens, il y avait une exposition il y a quelques années.
Je suis désolée de dire que je n’ai pas de courrier de tes chers parents. Néanmoins, je leur écris toujours et j’espère recevoir une réponse un jour. Aujourd’hui, j’ai dormi plus de 9 heures, puis j’ai trouvé quelques trucs, préparé une salade et mis la table. Tante Anna était là toute la journée. Après le dîner, je suis allée me promener. Il faisait beau, mais il y avait du vent et il faisait froid. Plus tard, j’ai donné une leçon à Jack et après le dîner, j’ai commencé à écrire. J’ai envoyé une correspondance abondante que tu peux gérer, tu imagines ? Je suis sûre que quand tu seras avec moi, tu te plaindras toujours, car je dois écrire beaucoup. Mais cela ne t’aiderait pas du tout, car tu attendais mes lettres comme les autres. De plus, je devrais écrire une longue lettre de moins chaque semaine.
17 février 1941
J’ai reçu aujourd’hui du courrier de mes chers parents, Oncle Hugo, Otto, JEDLINSKY, Trude NEUNER, etc., mais rien de mon Manschuli. Espérons que de bonnes nouvelles vous parviendront. Comme tu l’as écrit, tu n’étudies pas beaucoup l’anglais. Ce n’est pas bon signe, car c’est très important pour vous.
As-tu eu des nouvelles du consul ? Nous vous avons envoyé ces certificats de moralité, mais tu en recevras un autre. Je ne comprends pas pourquoi le consul demande un certificat de moralité à KOHN. À ma connaissance, ses connaissances ont envoyé un tel document.
Mes parents sont en bonne santé. Ils habitent actuellement chez RUSSO depuis quelques mois qu’ils ne sont plus dans l’appartement. Je leur ai envoyé un colis, qu’ils ont bien reçu. As-tu reçu le tien ? J’ai oublié de demander à Jack ce qu’il en était de tes valises. Quoi qu’il en soit, tu es mieux placé pour le savoir. Je ne sais pas ce que tu as emporté et ce qu’il y a encore. Difficile de te conseiller.
Oncle Hugo m’a envoyé une jolie photo d’Evi. Trude NEUNER écrit très gentiment aussi. Tout le monde nous souhaite de nous revoir bientôt et t’adresse ses sincères salutations. Les lettres de mes parents, en particulier, sont pleines de vœux. Oncle Hugo travaille, Oncle Otto suit un cours, Oncle Jula travaille au K.G. et Edith doit être occupée avec ses cours. Hella donne des cours de dessin et de peinture.
Je pourrais t’en dire bien plus mais je n’ai la patience d’écrire. Mais ce n’est pas si important. J’ai hâte de recevoir du courrier, si tu as tant de mal à venir. Si j’en ai l’occasion, j’écrirai encore quelques lignes demain matin à midi. Il est très tard, alors je termine avec tout mon amour, mes salutations chaleureuses et mes baisers affectueux, ta chère Martha.





111 – Lettre du 18 février 1941 de Leo à Martha NY [Fichiers 5297 à 5300]
Luchon 18 February 1941
My dear Martha !
I was just sending among the last letter for you when I received from you the one of 20-25 December. I am just trying to answer you in English. I find it a little funny, as you are always advising me to write in English and you didn’t kept it yourself. Yes excuse you had written two or three times. If you are earring to try in me that would be for me only a pleasure. I am learning now again. The winter is here almost over so shall I have good occasion for it.
I was told it will be probably the possibility easier about our journey now. Let us hope the best. I am hopping that Jack had ordered the papers for it just. You can imagine how the Consuls make difficulties. therefore is it very needful to have all prepared, in order to don’t hesitate the matters. I suppose we have enough of it now. Don’t you ? I am very obliged to Jack for his troubles about my case. Do you see often the aunt Anna ?
I am anxious to meet her soon and to thank her personally. How is her food now ? I hope quite good. Many greatings for her. I am glad that you are enjoying sometimes. it is also needful in order to forget on so many troubles. Don’t be so sorrowful about all things. Therefore doesn’t it better. We must hope and it is the best we can do.
The good day will come for us. I am glad that you like the aunt Henia too as the other relations and she likes you. I hope to meet her soon. Please give her and her family my kinds greatings. Have you got the pupil at her house ? Do you see the KONIGSBERG ? Rosa and Pepi ? Please give them my kindest greatings too. You write me you are coming out the shop very late. Till what a clock you are working ? And where do you are taking the dinner ? Are do you eating enough and good ? I should be very glad to be all yours now and I could more care for you. For I Can imagine that you are not able to care for everything.
To go over on the same way as Mirjam it is impossible now. I could it try auf, be sure. The occasion is passed now. It might be worse than before. The cause of the vain is account on my good g-friends. I was alone who would dare and the others didn’t it and now my dear I have to wait till I shall get my papers.
When I need too long time for it. I shall try an other way. But it is expensive. I this case I shall give you an address like the ASHER. But I see you dare not to say to Jack of such a kind affairs. be sure if I shall be able I give him all the expenses back. He knows it too. You might say it to him and explain at one.
As to me lying dear girlie is it all immutable meanwhile. I am only hoping and waiting for the day to see you soon. For me it is nothing about it. It is my greatest desire. I didn’t got yet the parcel. Although my dear Martha I am very glad to receive from you anything, so I believe it, wouldn’t be nessecarg. For today it is very hazard to send anything. I will not suggest you perhaps you are right and it will arrive. Meanwhile many kisses in much love.
Your Leo
18 February
My dear girl. Today I received your letter from January 29 and one of 5 February too. At this time you are right and you write English. I am glad that you are in good health. You give me mention to study English. I do it you see. I thank you that you sente part of the amount. My poor girlie, I see you have many difficulties with it. You shall say it to Jack. I am sure he makes it with pleasure and he will you relieve in this case. If you will not explain at all I shall never write you about like those cases. And I have to believe in the fate from this day.
Don’t be angry that I am treating you on this way. But I can’t see you suffering. You write me you have enclosed a picture. I am sorry I didn’t received it. I am glad that you received two letters from Mirjam and she is well. I thank her and her husband for the greatings to me. Give them my kindes greetings too. Today I received back two letters that I have written to Vienna. I am sorry for it. Yesterday we received a letter from Enis.
He knowledge me he has visited you. I am very glad that you are very good looking taj. taj. taj. he wrote. I am wondering that you don’t mention about it. You had forgotten ? Now I know why you are coming so late home my little bad girlie. Nevertheless I should like to see you. I will pay out you for all. Don’t fear the would be many kisses. Well now my dear girlie I close with much love and many kisses.
Your Leo
When the are many mistakes in English writing, you must excuse. I haveve written it in haste.
Many greatings for Joe and family for Rose MINK and husband
I incluse to letter for our parents
Luchon, 18 février 1941
Ma chère Martha !
Je venais de t’envoyer une de tes dernières lettres lorsque j’ai reçu celle du 20-25 décembre. J’essaie de te répondre en anglais. Je trouve ça un peu bizarre, car tu me conseilles toujours d’écrire en anglais et tu ne l’as pas fait. Oui, excuse-moi, tu m’as écrit deux ou trois fois. Si tu veux essayer, ce serait un plaisir pour moi. Je me remets à l’apprendre. L’hiver est presque terminé, alors j’en aurai l’occasion.
On m’a dit que notre voyage serait probablement plus facile maintenant. Espérons que tout ira bien. J’espère que Jack a commandé les papiers nécessaires. Tu imagines les difficultés que les consuls peuvent engendrer. Il est donc indispensable de tout préparer pour ne pas trébucher. Je suppose que nous en avons assez maintenant. Pas toi ? Je suis très reconnaissant à Jack pour les efforts qu’il a déployés à mon sujet. Vois-tu souvent tante Anna ?
J’ai hâte de la rencontrer bientôt et de la remercier personnellement. Comment mange-t-elle maintenant ? J’espère que cela est bon. Je lui fais mille bisous. Je suis heureux que tu profites de temps en temps. C’est aussi nécessaire pour oublier tant de soucis. Ne sois pas si triste pour tout. N’est-ce pas mieux ? Il faut espérer, et c’est le mieux que nous puissions faire.
Des jours meilleurs arriveront pour nous. Je suis heureux que tante Henia te plaise autant qu’à tes proches et qu’elle t’apprécie. J’espère la rencontrer bientôt. Transmets, ainsi qu’à sa famille, mes salutations les plus cordiales. As-tu l’élève chez elle ? Vois-tu les Königsberg ? Rosa et Pepi ? Transmets mes salutations les plus cordiales. Tu mécrisque tu sors du magasin très tard. Jusqu’à quelle heure travailles-tu ? Et où vas-tu dîner ? Manges-tu suffisamment et bien ? Je serais très heureux d’être tout à toi maintenant et de pouvoir mieux prendre soin de toi. Car j’imagine que tu ne peux pas t’occuper de tout.
Passer par le même chemin que Mirjam est désormais impossible. Je pourrais essayer, c’est sûr. L’occasion est passée. Ce serait peut-être pire qu’avant. ?. J’étais le seul à oser, les autres ne l’ont pas fait, et maintenant, ma chèrie, je dois attendre d’avoir mes papiers.
Quand j’aurai plus de temps, j’essaierai une autre solution. Mais c’est cher. Dans ce cas, je te donnerai une adresse comme celle de ASHER. Mais je vois que tu n’oses pas parler à Jack d’une affaire de ce genre. Sois sûre que si je peux, je lui rembourserai tous les frais. Il le sait aussi. Tu pourrais le lui dire et lui expliquer tout de suite.
Quant à moi, ma chère girlie, tout est stable en attendant. J’espère seulement te revoir bientôt. Pour moi, ce n’est rien. C’est mon plus grand souhait. Je n’ai pas encore reçu le colis. Ma chère Martha, je suis ravie de recevoir quelque chose de toi, donc je crois que ce ne serait pas nécessaire. Pour aujourd’hui, c’est très risqué d’envoyer quoi que ce soit. Je ne te suggère pas, peut-être as-tu raison et le colis arrivera. En attendant, plein de bisous et beaucoup d’amour.
Ton Léo
18 février
Ma chère fille, j’ai reçu aujourd’hui ta lettre du 29 janvier et celle du 5 février. Tu as raison d’écrire en anglais. Je suis content que tu sois en bonne santé. Tu m’as conseillé d’étudier l’anglais. Je le fais, tu vois. Je te remercie d’avoir envoyé une partie de la somme. Ma pauvre fille, je vois que tu as beaucoup de difficultés. Tu vas le dire à Jack. Je suis sûre qu’il le fera avec plaisir et qu’il te soulagera. Si tu ne m’expliques rien, je ne t’écrirai plus jamais sur des cas comme ceux-là. Et je dois croire au destin à partir d’aujourd’hui.
Ne sois pas fâchée que je te traite ainsi. Mais je ne te vois pas souffrir. Tu m’écris que tu as joint une photo. Je suis désolée de ne pas l’avoir reçue. Je suis contente que tu aies reçu deux lettres de Mirjam et qu’elle se porte bien. Je la remercie, ainsi que son mari, pour leurs salutations. Transmets-leur également mes salutations les plus cordiales. J’ai reçu aujourd’hui deux lettres que j’ai écrites à Vienne. Je suis désolé. Nous avons reçu une lettre d’Enis hier.
Il m’a dit qu’il t’avait rendu visite. Je suis ravi que tu sois si beau, taj. taj. taj. a-t-il écrit. Je me demande pourquoi tu ne l’as pas mentionné. Tu avais oublié ? Maintenant, je sais pourquoi tu rentres si tard, ma petite vilaine fille. Néanmoins, j’aimerais te voir. Je te paierai pour tout. N’aie pas peur qu’il y ait beaucoup de bisous. Eh bien, ma chère fille, je termine avec beaucoup d’amour et beaucoup de bisous.
Ton Léo
S’il y a beaucoup de fautes d’orthographe en anglais, tu dois m’excuser. Je l’ai écrit à la hâte.
Sincères salutations à Joe et à sa famille, à Rose MINK et à son mari.
J’ai joint une lettre à nos parents.




112 – Lettre du 23 et 24 février 1941 de Martha NY à Leo Luchon [Fichiers 5292 à 5296]
Saint-Albans, February 23, 1941
Mein teuerstes Leole,
Leider habe ich von Dir schon so lange keine Nachricht. Hoffentlich bist Du gesund und ist auch, sonst alles in Ordnung. Ich bien gesund, mir die Sorgen um alle Liebsten und lange ist mir auch sehr. Letztes Mal, habe ich angessen, Dir den Brief von Tante Anna beiselugen. Das war wirklich nicht nett von mir und so werde ich ihm diesmal beilegen. Ich weiss nicht, ob ich Dir schrieb, dass ich schon einige Male Briefe zurück bekommen habe. Der letzte von einer, dem ich im August nach Marseille an Dich schrieben habe.
Diese Woche hatte von den Eltern Onkeln, Jells und Trude NEÜMER Brief. Ich weiss nicht, ob ich Du dies im letzten Brief schrieb. Gestern Samstag war ich bei Onkel Herman und bei Eugen und Olly. Alle sind gesund und lassen grüssen.
Ich hörte, dass Leute in Französisches Bisas erhielten und hoffe immer, dies auch von Dir bald zu hören. Wir weit bist Du diesbezüglich ? Ich hoffe dass ich Dir noch ein Vertificat of morality senden kommen uns hätte ich lieber, wenn Du früher das Visum hättest. Es sind neue Quoten Nummern abgegangen.
Wie geht es Deinen Freunden ? Wegender Koffer weiss ich nicht, was zu sagen. Es ist möglich, dass Du viel dafür zahlst und sie erst nicht bekommt. Haben andere ihrer Sachen erhalten ? Ist das Packet endlich angekommen ?
Ab und zu sehe ich ein Zimmer an, habe aber noch nicht fixes. Es muss halbwegs gut, billig, günstig gelegen und eventuell für 2 zu verwenden sein. Ausserdem will ich eines mit garrchand und Waschmuschel. Erwähne nichts wenn Du herschreibt.
Ich glaube, dass gestern ein Clipper kam, so hoffe ich vielleicht Post zu erhalten. Ich weiss nämlich schon gar mehr zu berichten, da ich fortwährend schreibe, und keine Antwort erhalte. Die Eltern machen jetzt wieder furchtbare Sorgen.
Bei Eugens war gestern grosser Besuch, es dass ich eigentlich nicht viel, mit ihnen sprechen konnte. Er ist jetzt sehr gut beschäftigt als Fotograph. Olly hat ihm Stelle aufgegeben und arbeitet jetzt mit einer Freundin privat.
Bei Onkel Herman gibt es nichts Neues. Er hat mir endlich einen Freundschaftsbrief für die Eltern gegeben, ist jetzt wieder der Affidavitgets nicht hier. Ich verliere schon oft ganz den Mut toch dazu kommt mein hanschuli herzig nicht. Aber ich will Dich nicht anjammern. Es hilft nichts und ausser dem hast Du selbst genug.
Das Wetter wird hier Frichlingsmässig. Heute ist besonders sonnig und auch wärmer. Wenn ich nach ein bischen spazieren. Gerade kommen alle nachheize und werden wir jetzt wahrscheinlich Mittag essen gehen. Es ist 3/4 2 h.. Wir hatten spät Frühstuck. Jeden macht es sich selbst, wenn es gerade aufsteht. Aber später weiter.
Es ist jetzt beinahe 6 h. abends, habe nach dem Essen gebügelt und den Vogelkäfig gereinigt. Es war der President der judische Community hier, da sie seit icl. hier bien den Bau eines Tempels besprechen und Geld sammeln.
Werde jetzt abwarten, ob morgen etwas kommt und dann fortsetzen. Ich habe nämmlich gar nicht welche von mir zu berichten. Wie geht es Deinen Freunden ?
Februar 24, 1941
Leider kam wieder nichts, um von SCHMUCKLERS. Ich muss wirklich trachten mit ihnen zusammen zu kommen. Ich habe nur so wenig Zeit. Heute hat sich nichts besonderes ereignet. In der Früh bin ich wie immer nach New York in die Fabrik, zum Nachtmahl nachhause und da,, zu einer Schülerin, die hier in der Nähe wohnt. Jack hat gerade eine Kartengarantie und Ruth dürfte bald schlafen gehen. Es ist aber erst 1/4 10 h so will ich noch diesen und einen zweiten Brief an die Eltern fertig schreiben und morgen aufgeben. Heute hat Eugen an seinen Cousin wegen eines Affidavit fur die Eltern geschrieben. Hoffentlich gibt er es und hoffentlich sind sie noch in der gleichen Stadt.
Ich zerbrach mir den Kopf, warum von Dir gar nichts kommt, mein Teueres. Vielleicht Mittwoch, da morgen ein Clipper kommen soll. Gerade habe ich in der Zeitung nach gesehen und der Hund hat mir immer die Pfoten darauf gelegt. Er hat überhaupt überall seine Nase und Pfoten dim. Ich habe ihm sehr gerne und ich glaube er mich auch.
Ja nebstbei heuerkt hat mir die HIAS noch immer nicht die PPO zurück gegeben. Sie bekommen augeblich keine Antwort von FRANKS ob du das Geld hast. Konntest Du dies beim Komitee veranlassen oder glaubst es ist besser wenn nicht ? Ich glaube kann, dass diese Dir die Fahrt geben werden und ich wäre Jack weniger schuldig. Er ist übrigens sehr nett. Niemand würde mir so schnell immer wieder helfen.
Tante Anna war Freitag abends hier und waren von alle im sogenannten Tempel. Rose sehe ich selten, obwohl ich sie sehr leiden kann. Ich glaube aber, dass wir nächstens Sonntag dort eingeladen sind. Abst mein Liebstes bleibe gesund, lasse oft von Dir hören und sei einigst umarmt und geküsst von Deiner Dich sehr liebenden Martha.
Saint-Albans, le 23 février 1941
Mon très cher Léole,
Malheureusement, je n’ai pas eu de tes nouvelles depuis si longtemps. J’espère que tu vas bien et que tout va bien. Je vais bien, je m’inquiète pour tous mes proches et j’en suis profondément désolée. La dernière fois, j’avais oublié de joindre la lettre de tante Anna. Ce n’était vraiment pas gentil de ma part, alors je la joins cette fois. Je ne sais pas si je t’ai dit que j’ai reçu des réponses à plusieurs reprises. La dernière fois, je t’ai écrit à Marseille en août.
Cette semaine, j’ai reçu une lettre des parents d’Oncle Jells et de Trude NEÜMER. Je ne sais pas si j’en ai parlé dans la dernière lettre. Hier, samedi, j’ai rendu visite à Oncle Herman, Eugen et Olly. Ils sont tous en bonne santé et te salue chaleureusement.
J’ai entendu dire que des gens en France recevaient des visas, et j’espère avoir de tes nouvelles bientôt. Où en es-tu ? J’espère pouvoir t’envoyer un certificat de moralité, et je préférerais que tu obtiennes le visa plus tôt. Les nouveaux numéros de quotas sont arrivés.
Comment vont tes amis ? Je ne sais pas quoi dire à propos des valises. Il est possible que tu es à payer pour cela et que tu ne les aies pas encore reçues. D’autres ont-ils reçu leurs affaires ? Le colis est-il enfin arrivé ?
Je visite une chambre de temps en temps, mais je n’en ai pris ma décision. Il faut qu’elle soit plutôt bien, bon marché, bien située et si possible utilisable par deux personnes. J’en veux aussi une avec un rideau de douche et un lavabo, ne mentionnes rien si tu écris ici.
Je crois qu’un paquebot est arrivé hier, alors j’espère recevoir du courrier. Je n’ai pas grand-chose à signaler, car je continue d’écrire sans recevoir de réponse. Mes parents sont à nouveau terriblement inquiets.
Eugène a eu une visite importante hier, donc je n’ai pas vraiment pu discuter avec eux. Il est très occupé en ce moment comme photographe. Olly a quitté son travail et travaille désormais en privé avec un ami.
Eugène a eu une visite importante hier, alors je n’ai pas vraiment pu leur parler. Il est très occupé ces jours-ci comme photographe. Olly a quitté son travail et travaille maintenant en privé avec un ami.
Rien de nouveau avec Oncle Herman. Il m’a enfin donné une lettre de recommandation pour mes parents, mais les attestations ne sont pas là. Je perds souvent complètement courage, mais la ? ne prend même pas la peine de le faire. Mais je ne veux pas me plaindre. Ça ne sert à rien, et puis, tu en as assez des tiens.
Le temps devient printanier ici. Aujourd’hui, il fait particulièrement beau et chaud. Après une petite promenade, tout le monde rentre chauffer la maison, et nous allons probablement aller déjeuner. Il est 13h15. Nous avons pris un petit-déjeuner tardif. Chacun prépare son petit-déjeuner en se levant. Mais nous le continuons plus tard.
Il est presque 18 heures, et après le dîner, j’ai repassé et nettoyé la cage à oiseaux. C’était le président de la communauté juive d’ici, car ils discutent de la construction d’un temple et d’une levée de fonds depuis quelques jours.
J’attendrai de voir si quelque chose se passe demain, puis je continuerai. Je n’ai rien à signaler personnellement. Comment vont tes amis ?
24 février 1941
Malheureusement, les SCHMUCKLER n’ont toujours rien donné. Il faut absolument que j’essaie de les voir. J’ai très peu de temps. Rien de spécial ne s’est passé aujourd’hui. Ce matin, comme d’habitude, je suis allé à l’usine à New York, puis dîner chez moi, puis chez une étudiante qui habite à proximité. Jack vient d’obtenir une garantie de billet, et Ruth devrait bientôt se coucher. Mais il n’est que 22h45, alors je veux terminer cette lettre et une deuxième aux parents et la poster demain. Aujourd’hui, Eugène a écrit à sa cousine au sujet d’une déclaration sous serment pour les parents. J’espère qu’il la lui remettra, et qu’ils sont toujours dans la même ville.
Je me suis creusé la tête pour savoir pourquoi je n’ai pas eu de tes nouvelles, mon chéri. Peut-être mercredi, puisqu’un paquebot est censé arriver demain. Je viens de regarder le journal, et le chien n’arrêtait pas de poser ses pattes dessus. Il a son nez et ses pattes partout. Je l’aime beaucoup, et je crois qu’il m’aime aussi.
Au fait, la HIAS ne m’a toujours pas rendu le PPO (?). Apparemment, ils n’ont pas reçu de réponse des FRANK pour savoir si tu as l’argent. As-tu pu arranger ça avec le Comité, ou penses-tu que ce serait mieux si tu ne le faisais pas ? Je pense qu’ils te prendront en charge, et je n’aurais pas autant de dettes envers Jack. Il est très gentil, d’ailleurs. Personne ne m’aiderait plus aussi vite.
Tante Anna était là vendredi soir, et tout le monde était au Temple. Je vois rarement Rose, même si je l’aime beaucoup. Mais je crois que nous y sommes invités dimanche prochain. Prends soin de toi, mon chéri, donne-moi souvent de tes nouvelles et reçois les câlins et les bisous de ta très affectueuse Martha.





113 – Lettre du 08 mars 1941 de Leo Luchon à Martha NY [Fichiers 5288 à 5291]
Luchon 8 March 1941
My dear Martha !
Today I was glad to receive your letter from 16 February. I am going just to answer your at once. This time you brave and write to me English. Did you received my English lettre from 24 February ? I thank to Jack and you for the necessary papers you sent to me. Meanwhile I requested for the Visa de Sortie. When I will receive the slightest letter from the Consul I would at once go to Marseille to settle all this personnaly. For they kept one waiting, and every day could be very eastly. I habe enough experience of it now. Yesterday received the HICEM-Office from here letters from HICEM Marseille that they will to call at the consul about sending us the convocations. The secreter from HICEM office have here and his family are our good friends who cause the speeding to order our matters. Thus there is more hope now. I am waiting now for the prolongation of my French papers and than is will get probably the permissions to go to Marseille. Dr JACOBY received already there his American visa and Visa de Sortie. I hope it will came to on and soon.
Many people are receiving the Visa de Sortie now without difference of nationality. They makes no difficulties. But it is pity for every last day. You can imagine how I am anxious to see you soon. I had got to laugh reading that Jack controls if you are writing to me English. it is all richt. I see I am learning now more English than ever? Say this to Jack, he will be surely contented. but I am pure, he will be disappointed about my prononciation. I am very need of conversation/ But I hope to learn it in a short time. I suppose my head is always on the right way how I am imaginary. Isn’t it ? As to your writing so often me, counting your letters I could not say that Ruth is right assenting it. Of course the ladies hold always together. I believe my dear that you are writing to me very often. But sorry it is retarded by the mail. Are my letters controlled too ? As yours ? Yes the 1st of March, I received 20 dollars changed in 860 Francs. I must confess you that I was very surprised as the money was handed to me without to inform me before.
That is Jack really I think him. I am very grateful to him. I can it use very good. I will try to settle with the boxes. I am very glad to hear about your parents and the other relatives. You write me about oncle Hugo that he is working. Is he employed in his hold factory ? I am wondering it. It is important that they are occupant. I am just now learning in the Radio, that the Jews are all working in Germany and they are treated as the other workmen. If it is true ? I don’t know. I wrote to other day to my people by the Red Cross. I hope they will receive this letter. I have many sorrows about them too. But my dear don’t we be sentimental. Unfortunately we have hear many sorrows. But I hope it will get a soon. The papy days will come back. Now my sweet heart keep your head ! I didn’t received the parcel yet. But let us forget.
It is not the important part. When I shall come to you we will hope to earn all we need. I believe and I can imagine that you have a big correspondence. on the contrary I will help you as you know your bad Burli Did you forwarded the letter for your parents I sent you ? Are the news about uncle Arnold and Mitzi aunt ? Many greatings for them. Willy for oncle Herman and family for Eugen and his wife, Trobinetz and for all our acquaintances. Especially many greetings for our aunt Anna many good wishes for her and all the family. I close with many greetings and kisses in mich love your bad boy. If it will be anything important I will inform you by the telegram.
Luchon, 8 mars 1941
Ma chère Martha !
Aujourd’hui, j’ai été heureux de recevoir ta lettre du 16 février. Je vais te répondre immédiatement. Cette fois, courage ! Écris-moi en anglais. As-tu reçu ma lettre en anglais du 24 février ? Je te remercie, Jack et toi, pour les documents nécessaires que tu m’as envoyés. Entre-temps, j’ai demandé le visa de sortie. Dès que je recevrai la moindre lettre du consul, je me rendrai immédiatement à Marseille pour régler tout cela personnellement. Car ils nous ont fait attendre, et chaque jour pourrait être très difficile. J’en ai suffisamment fait l’expérience maintenant. Hier, j’ai reçu des lettres du bureau HICEM de Marseille indiquant qu’ils allaient se rendre au consulat pour nous envoyer les convocations. Le secrétaire du bureau HICEM et sa famille sont nos bons amis, ce qui nous a permis d’accélérer le processus. Il y a donc plus d’espoir maintenant. J’attends maintenant la prolongation de mes papiers français et j’obtiendrai probablement l’autorisation de me rendre à Marseille. Le Dr JACOBY a déjà reçu son visa américain et son visa de sortie. J’espère qu’ils arriveront bientôt.
De nombreuses personnes reçoivent désormais un visa de sortie sans distinction de nationalité. Cela ne pose aucun problème. Mais c’est toujours dommage. Tu peux imaginer mon impatience de te revoir bientôt. J’ai bien ri en lisant que Jack contrôle si tu m’écris en anglais. C’est tout à fait juste. Je vois que j’apprends plus d’anglais que jamais ? Dis-le à Jack, il sera sûrement satisfait. Mais je suis sur, il sera déçu par ma prononciation. J’ai grand besoin de conversation, mais j’espère l’apprendre rapidement. Je suppose que j’ai toujours la tête sur voie de droite comme je suis quelqu’un d’imaginatif. N’est-ce pas ? Quant à tes écritures si fréquentes, en comptant tes lettres, je ne peux pas dire que Ruth ait raison d’y consentir. Bien sûr, les dames sont toujours solidaires. Je crois, ma chèrie, que tu m’écris très souvent. Mais désolé, le courrier retarde. Mes lettres sont-elles également contrôlées ? Comme les tiennes ? Oui, le 1er mars, j’ai reçu 20 dollars changés en 860 francs. Je dois vous avouer que j’ai été très surpris car l’argent m’a été remis sans que je sois prévenu au préalable. C’est vraiment Jack, je crois. Je lui en suis très reconnaissant. Je peux l’utiliser à bon escient. Je vais essayer de régler le problème des valises. Je suis très heureux d’avoir des nouvelles de tes parents et des autres membres de ta famille. Tu m’écris que ton oncle Hugo travaille. Est-il employé dans son usine ? Je me le demande. Il est important qu’il soit occupé. Je viens d’apprendre à la radio que les Juifs travaillent tous en Allemagne et qu’ils sont traités comme les autres ouvriers. Est-ce vrai ? Je l’ignore. J’ai écrit l’autre jour à mes proches par l’intermédiaire de la Croix-Rouge. J’espère qu’ils recevront cette lettre. J’ai aussi beaucoup de chagrin à leur sujet. Mais ma chèrie, ne soyons pas sentimentaux. Malheureusement, nous avons beaucoup de chagrin. Mais j’espère que cela arrivera bientôt, le temps des pères reviendra. Maintenant, ma chérie, garde la tête froide ! Je n’ai pas encore reçu le colis. Mais oublions-le.
Ce n’est pas l’essentiel. Quand je viendrai te voir, nous pourrons acheter tout ce dont nous avons besoin. Je crois et j’imagine que tu as une correspondance abondante. Au contraire, je t’aiderai, car tu connais ton mauvais Burli. As-tu transmis la lettre que je t’ai envoyée à tes parents ? Les nouvelles concernant oncle Arnold et Mitzi sont-elles bonnes ? Toutes mes salutations à Willy pour oncle Herman et sa famille, pour Eugen et sa femme, Trobinetz, et pour toutes nos connaissances. Je salue tout particulièrement notre tante Anna, tous mes vœux de bonheur pour elle et toute sa famille. Je termine par de nombreuses salutations et des baisers affectueux pour ton mauvais garçon. S’i cela a de l’importance’l ya quelque chose d’important, je t’en informerai par télégramme.




114 – Lettre du 16 et 18 mars 1941 de Martha NY à Leo [Fichiers 5286 et 5287]
Saint-Albans 16 Marz 1941
Mein teureßtes Leole,
Da ich nicht weiss, was Du schneller erhalten kannst, schreibe ich diesmal wieder mal Deutsch. Ich schrieb gerade an die t. Eltern. Deshalb fange ich auch gleich diesen Brief an, obwohl ich Dir mein Liebes erst vor einigen Tagen geschrieben habe. Beenden werde ich ihn aber heute nicht, da es schon spät ist und noch ein paar Minuten Klavier spielen möchte. Es ist nämlich gerade niemand zuhause. Außerdem will ich noch ein Bad nehmen und nicht zu spät ins Bett gehen. Ich hoffe nur dass der Appetit nicht grosser ist als was ich werde erledigen koennen.
Ich erledige jetzt einen grossen Teil meiner Korrespondenz auf der Schreibmaschine. Sabinas 1. Brief hast Du hoffentlich erhalten. Ich weiss nicht, ob ich Dir meinen Traum, dass Du mir schreibst, dass Du Mitte des nach Suedamerika abreisen willst, mittelte. Bisher habe ich diesen Frau noch nicht bestaetigt erhalten.
Diese Woche erhielt ich ueberhaupt keine Post, nicht einmal von Schmucklers. Wenn ich nach Hause komme und frage, ob ich Post habe und nur Post von N.Y. hier ist, wir Ruth wahrscheinlich mit nein antworten. Wenn ich nach Post hungere ist dies in der Regel, Briefe von allen unseren Teuern. Ich sehe schon, dass ich heute schon kaum mehr Klavier ueben werde. Es ist bereits halb zehn Uhr.
Diesmal hoffe ich einen Schritt weiter zu sein. Ich sandte wieder mein Aff. fuer die t. Eltern und hoffe s.G.w. naechste Woche ein staerkeres von einem Bekannten des t. Onkel Herman zu erhalten. Nun ist die grosse Frage woher das Geld fuer die Schiffskarten zu nehmen. Beide kosten ca. 800$, also all mein Kleingeld. Ja übrigens, wenn Du nicht wirklich glauben solltest, dass Du die Schiffskarte, wenn es s.G.w. soweit ist, von dem Kom. erhalten solltest, schreibe bitte an das Komitee, dass sie gleich entweder mich, oder die Hias verständigen sollen, dass Du das Geld nicht fuer Fahrkarten erhalten hast. Sie geben der Hias naemlich keine Antwort und deshalb wollen mir diese 110 nicht zurueckgeben.
Was hoere ihr wegen Euerer Koffer. Ich werde mich hier beim Kom. erkundigen ob sie von hier etwas veranlassen koennen. Hast Du das Paket erhalten? Ich werde jetzt schliessen, da ich schon sehr muede bin und morgen Montag, also Arbeitstag ist. Gute Nacht also Liebes.
March 18th, 1941
My little Monkey,
I was very happy, to recieve your nice letter from feb. 18 last night. There were a few mistakes, but that would not matter so much, as that you did not write so carefully. Especially the letters for Aunt Anna and Jack, we could hardly read. My Burli used to write very nice, why does he not do it any more? Now to your letter. The enclosure I gave my parents right away. They will be very glad to receive it. With the same Clipper I had a letter from our parents. They write so nice and we only should not worry. Thanks god they are in good health, as far as they write and Russos are very nice to them. He even reads for my father and they only wish to be able to stay with them at least. I can’t tell you, how much it would mean to me, to be together with you and my parents again, the same with our brothers and sisters. I wish that very much and I pray for that all day and night. Your Mesuse I have with me where ever I am.
With who are you studying Engl.? Do you possese a dictionary? I am to lazy to correct, but one sentence is very funny. You write you are not able to care for me and if you would be here you could more care for me. That means, that now you don’t care for me (Du liegst nicht viel an mir.) You must say, that if you would be here, you would take care of me. I hope you don’t mind, that I told you that.
Now to your coming. I am advised, that people are getting their visas renewed. I can’t understand why you five have no luck. But nevertheless I hope it finaly will be. I can’t imagine it.
In one of my letters I wrote to you, that I visited Enis at the family, where he lives, when he comes to N.Y. Mr. Bring was there too. It is funny, when you write, that now you know, why I come home so late. And I am such a good girlie, I only come home late, when I have lessons, or when I visite Uncle Herman. Concerning your documents we believe, that are in order. It is easy to say that, I should not worry. I don’t enjoy anything, as long as I am alone.
19 March 41
I am sorry that I could not finish last night. It is very kuit when you write, that I might be afraid to talk to Jack about money for Ash. I talked to him, he is informed about everything, what I do in such matters. You have no idea how much he helped me already and I do not want to take advantage of him. Mrs. Ash was so nice, to write to me, that I can give it to her, however I can. Don’t think, that I want to take advantage of her goodness. I just try to settle it by not bothering Jack too much. By the way, I am going to do something in a few days again. What you wrote, that you would not write to me about such matters anymore, is silly. You know that you have to inform me of everything have to inform about everything. How do you expect me to help you besides. I really think you will get all you thinks, as visa, tickets etc. the normal way, Don’t you think so?
With me, there is all about the same. Tonight after work, I gave a lesson. One boyfriend of my pupils sister took me part of the way by car and then the second part I went by bus. In the bus I met a lady, who I was introduced to several days ago. She is from V. also. She ants to bring me to some friends of her. He is a piano teacher and she thinks he will send me pupils, because he is very busy himself. Anyway I can’t do me any harm.
Today I have a postcard from Schmuckler. His sister and daughter are not here anymore. They are not much worrying. I shall try to meet them one of the next days. I only have so little time to spare. Also the Kastner family I will try to see, but I’m sorry, I can’t do evrything.
My dear parents beg me, whether I could not book for them. May heart hurts, because I don’t know what I shall do. I shall see wether they get at least one part from K. GAND then I shall try to lend the money from a bank. For you that is different, but for my parents I can’t ask Jack too. Please do not mention anything about that. They are very nice, but after all, he can’t be my spender for everything. So I want try, what O can do myself. I got to bed now and finish tomorrow.
21 March 1941
It is my lunchtime again and I want to finish that letter, because the Clipper is going to leave tomorrow. Yesterday I visited Oncle Herman. He and his family send you their love. I am so wishing, that maybe, by this time, you might have your visa already, or at least any information. Next time Jack will add a few lines too. He and his mother thanks to your letters. Tonight I intend to go to the Synagogue. Sunday I might go to see a family from Riga, He is a pianist. Tante Anna went to visit Joe in Montgomery.
Remain in good health and be lucky. With many kisses and all
my yours loving Martha
Did you receive the 20 from the American Express ?
Saint-Albans, le 16 mars 1941
Mon très cher Léole,
Comme je ne sais pas ce que tu peux obtenir de plus rapide, je t’écris encore en allemand cette fois. Je viens d’écrire à tes parents. C’est pourquoi je commence cette lettre tout de suite, même si je t’ai écrit, mon chéri, il y a quelques jours à peine. Je ne la terminerai pas aujourd’hui, cependant, car il est déjà tard et j’ai envie de jouer du piano encore quelques minutes. Il n’y a personne à la maison en ce moment. De plus, je veux prendre un bain et ne pas me coucher trop tard. J’espère juste que mon appétit ne sera pas plus grand que ce que je peux accomplir.
Je rédige une grande partie de ma correspondance à la machine ces jours-ci. J’espère que tu as reçu la première lettre de Sabina. Je ne sais pas si je t’ai raconté mon rêve où tu m’écrirais pour me dire que tu partais pour l’Amérique du Sud au milieu de l’année. Jusqu’à présent, je n’ai pas reçu de confirmation de cette femme.
Cette semaine, je n’ai reçu aucun courrier, même pas des SCHMUCKLER. Si je rentre à la maison et que je demande si j’ai du courrier, et qu’il n’y en a que de New York, Ruth répondra probablement non. Quand j’ai faim de courrier, ce sont généralement des lettres de tous nos proches. Je vois déjà que je ne travaillerai pas beaucoup le piano aujourd’hui. Il est déjà 21h30.
Cette fois, j’espère aller plus loin. J’ai envoyé mon ami pour les parents de t. et j’espère en recevoir un plus fort la semaine prochaine d’une connaissance de l’oncle Herman de t. La grande question est maintenant de savoir où trouver l’argent pour les billets de bateau. Les deux coûtent environ 800 $, ce qui représente une petite somme. Au fait, si tu ne crois pas vraiment recevoir le billet de bateau du Comité le moment venu, écris au Comité et leur demander d’informer immédiatement la HIAS ou moi-même que tu n’as pas reçu l’argent pour les billets. Ils n’ont pas répondu à la HIAS et ne veulent donc pas me rendre ces 110 $.
As-tu entendu parler de tes valises ? Je vais me renseigner auprès du Comité ici pour savoir s’ils peuvent arranger quelque chose d’ici. As-tu reçu le colis ? Je termine maintenant, car je suis déjà très fatiguée, et demain c’est lundi, donc jour ouvrable. Alors, bonne nuit, mon chéri.
18 mars 1941
Mon petit singe,
J’ai été très heureux de recevoir ta gentille lettre du 18 février hier soir. Il y avait quelques fautes, mais cela n’a pas vraiment d’importance, si ce n’est que tu n’écrivais pas aussi soigneusement. Surtout les lettres pour tante Anna et Jack, on pouvait à peine les lire. Mon Burli écrivait très bien, pourquoi ne le fait-il plus ? Passons maintenant à ta lettre. J’ai donné la pièce jointe à mes parents tout de suite. Ils seront ravis de la recevoir. J’ai reçu une lettre de nos parents avec le même paquebot. Ils écrivent si bien, et il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Dieu merci, ils sont en bonne santé, et Russo est très gentil avec eux. Il lit même pour mon père et ils aimeraient au moins pouvoir rester avec eux. Je ne peux pas te dire à quel point cela me serait précieux d’être à nouveau avec toi et mes parents, comme avec nos frères et sœurs. Je le souhaite ardemment et je prie pour cela jour et nuit. J’ai ta Mesusa avec moi où que je sois.
Avec qui étudies-tu l’anglais ? As-tu un dictionnaire ? Je suis trop paresseuse pour corriger, mais une phrase est très drôle. Tu écris que tu ne peux pas t’occuper de moi et que si tu étais là, tu pourrais davantage t’occuper de moi. Cela signifie que maintenant tu ne t’inquiètes plus pour moi (Du liegst nicht viel an mir). Tu dois dire que si tu étais là, tu prendrais soin de moi. J’espère que ça ne te dérange pas que je te l’ai dit.
Voici ton arrivée. On m’informe que des gens sont en train de renouveler leurs visas. Je ne comprends pas pourquoi vous cinq n’avez pas de chance. Mais j’espère néanmoins que ça finira par arriver. Je ne peux pas l’imaginer.
Dans une de mes lettres, je t’ai écrit que j’avais rendu visite à ENIS chez sa famille, où il vit, lorsqu’il est venu à New York. M. BRING était là aussi. C’est drôle, quand tu écris, que maintenant tu saches pourquoi je rentre si tard. Et je suis une si gentille fille que je ne rentre tard que pour les cours ou pour rendre visite à l’oncle Herman. Concernant tes documents, nous pensons qu’ils sont en ordre. Il est facile de dire que je ne devrais pas m’inquiéter. Je ne prends plaisir à rien, tant que je suis seule.
19 mars 1941
Je suis désolée de ne pas avoir pu finir hier soir. C’est très difficile quand tu écris que je pourrais avoir peur de parler à Jack au sujet de l’argent pour Ash. Je lui ai parlé, il est au courant de tout de ce que je fais dans ces affaires. Tu n’as pas idée de combien il m’a déjà aidée, et je ne veux pas abuser de lui. Mme Ash a été si gentille, elle m’a écrit que je pouvais lui donner ce que je peux. Ne pense pas que je veuille profiter de sa gentillesse. J’essaie juste de régler cela sans trop déranger Jack. D’ailleurs, je vais refaire quelque chose dans quelques jours. Ce que tu as écrit, que tu ne m’écriras plus au sujet de ces affaires, est bête. Tu sais que tu dois m’informer de tout, tu dois tout m’expliquer. Comment veux-tu que je t’aide autrement ? Je crois vraiment que tu obtiendras tout ce qu’il te faut, visa, billets, etc. De la façon normale, tu ne crois pas ?
Pour moi, tout est à peu près pareil. Ce soir après le travail, j’ai donné une leçon. Un ami de la sœur de mon élève m’a conduite une partie du chemin en voiture, puis j’ai pris le bus pour le reste. Dans le bus, j’ai rencontré une dame à qui j’avais été présentée il y a quelques jours. Elle vient aussi de V. Elle veut me présenter à certains de ses amis. L’un d’eux est professeur de piano et elle pense qu’il m’enverra des élèves, car il est très occupé lui-même. En tout cas, cela ne peut pas me faire de mal.
Aujourd’hui, j’ai reçu une carte des SCHMUCKLER. Sa sœur et sa fille ne sont plus ici. Ils ne s’inquiètent pas beaucoup. Je vais essayer de les voir dans les prochains jours. Je n’ai que très peu de temps libre. Je vais aussi essayer de voir la famille KASTNER, mais je suis désolée, je ne peux pas tout faire.
Mes chers parents me demandent si je ne pourrais pas leur réserver un billet. Mon cœur me fait mal, car je ne sais pas quoi faire. Je vais voir s’ils peuvent au moins obtenir une partie de K. GAND puis j’essaierai d’emprunter de l’argent à une banque. Pour toi, c’est différent, mais pour mes parents je ne peux pas demander à Jack non plus. S’il te plaît, ne parle pas de cela. Ils sont très gentils, mais après tout, il ne peut pas payer pour tout. Donc je vais essayer de faire ce que je peux moi-même. Je vais me coucher maintenant et je finirai demain.
21 mars 1941
C’est mon heure de déjeuner à nouveau et je veux terminer cette lettre, car le paquebot doit partir demain. Hier, j’ai rendu visite à oncle Herman. Lui et sa famille t’envoient leur amour. J’espère tellement que, maintenant, tu aies déjà obtenu ton visa, ou du moins des informations. La prochaine fois, Jack ajoutera quelques lignes lui aussi. Lui et sa mère te remercient pour tes lettres. Ce soir, je compte aller à la synagogue. Dimanche, je pourrais aller voir une famille de Riga, il est pianiste. Tante Anna est allée rendre visite à Joe à Montgomery.
Reste en bonne santé et aie de la chance.
Je t’embrasse fort,
Ta très aimante Martha
As-tu reçu les 20 dollars par l’American Express ?


115 – Lettre du 28 et 30 mars 1941 de Martha et Jack et Edith WEINRIB NY à Leo à Luchon transférée à Marseille [Fichiers 5322 à 5326]
Saint-Albans March 28, 1941
My sweet Honey
Although I have no news from you, for a few weeks again. I hope that you are fine. Today, there might come mail, because a Clipper arrived yesterday. It is now 9h30 in the morning and the mailman does not come before 10h30 so I don’t know whether I shall hold this letter so long. You see it is Saturday and I have to have the house for a lesson at 10 o’clock’clok. Therefore I may not be able to wait for mail, to send that letter. I want it to be in New York in time, because I guess a Clipper leaves tomorrow. If I get mail from you I shall answer in my next letter.
Jack and Ruth had to go some place and he gave me enclosed letter for you. I see just now that the Clipper probably does not leave before Monday and would not be able to finish the letter before going to my pupil so I shall continue when I am coming back home. My Saturday pupil lives here in Saint-Albans and I have a walk of about 40 minutes to get there. I love that walk every Saturday especially now in Spring. Last week it was very stormy but since a few day is real Spring weather.
A few days ago I had a letter from our parents. they are also Aunt Mathilde and Miss RUSSO send you many regards and wish, we would be together. also wish it and hope you will come soon. Do you know anything new ?
I have to go now and finish later.
March 30
I found out that the Clipper goes tomorrow (Monday) and I am going to meet SCHMUCKELRS in New York today. So I take that letter to New York to be sure, that it will be there at time. I didn’t have time to meet SCHMICKLER since New Year. Always something came in between. Yesterday when I came home from my lesson, I had to do different things and to go to the SCHMUCKLER etc. Then I practiced the piano. After I went to see people to hear their little daughter play the piano. I came house at about 10 o’clock and pressed my laundry which I washed several days ago. So it was 12 o’clock until I went to bed.
This morning I got up very late. We had breakfast and after making my bed I write to you dear. Later I shall give Jack and Ruth lessons, then eat and at about 1h30 I am going to leave New York. There I will meet SCHMUCKLER at 3 o’clock. I suppose that we shall go for a walk and may to a movie althing I do not feel like going anaywhere. but it might be better to have a little amusement.
I have nothing new to report. I had no time to visit Oncle Herman last week because I was supposed to meet a musician. This people were afraid that I could take him some pupils. You know he has more than 40 pupils ans no Staats Prüfung. May be that is why he is afraid. He lives in the neighborhood and all the people tell him, how good I play. But when they are afraid I do not want to go there. only if they call me up and invite me personally. Now I am the proud one. I have not got much time 4 years are, anyway.
I hope that you received Sabina’s letter, which I sent to you. I feel very bad, when I do not get any mail from my Burli but every time I think. May be he is on his way to New York already. I miss you so much.
Yesterday I wrote to you that we have spring weather. mast night it started to snow and now it looks like real winter but nice. I don’t think that there will be any snow in New York.
I don’t know what else could interest you. I take that letter to New York. May be SCHMUCKLER want to add a few lines.
Hope to seen you soon. Remain in good health. With many kisses and all my love
Yours Martha
Regards for your friends.
Dear Leo
Well we are once together again and speaking about you we have to send you best wishes and greetings.
We are glad to hear so much about your Martha.
Best wishes and regards
Your Jack
Saint-Albans, 28 mars 1941
Mon douce chéri
Bien que je sois sans nouvelles de toi depuis quelques semaines, j’espère que tu vas bien. Aujourd’hui, il se peut que du courrier arrive, car un paquebot est arrivé hier. Il est 9h30 du matin et le facteur ne passe pas avant 10h30, alors je ne sais pas si je garderai cette lettre aussi longtemps. Tu vois, c’est samedi et je dois être à la maison pour un cours à 10 heures. Du coup, je ne pourrai peut-être pas attendre le courrier pour envoyer cette lettre. Je veux qu’elle arrive à New York à temps, car je suppose qu’un paquebot part demain. Si je reçois du courrier de toi, je te répondrai dans ma prochaine lettre.
Jack et Ruth devaient se rendre quelque part et il m’a donné une lettre pour toi. Je vois que le paquebot ne part probablement pas avant lundi et que je ne pourrais pas terminer la lettre avant d’aller chez mon élève. Je continuerai donc à mon retour. Mon élève du samedi habite ici à Saint-Albans et je dois marcher environ 40 minutes pour y aller. J’adore cette promenade tous les samedis, surtout au printemps. La semaine dernière, il y avait beaucoup d’orage, mais depuis quelques jours, c’est vraiment le printemps.
Il y a quelques jours, j’ai reçu une lettre de tes parents. Tante Mathilde et Mlle RUSSO te salue chaleureusement et souhaitent que nous soyons ensemble. Je te souhaite également de revenir bientôt. As-tu du nouveau ?
Je dois y aller maintenant et terminer plus tard.
30 mars
J’ai appris que le paquebot part demain (lundi) et que je dois retrouver les SCHMUCKELR à New York aujourd’hui. J’apporte donc cette lettre à New York pour être sûre qu’elle sera là à temps. Je n’ai pas eu le temps de voir les SCHMUCKLER depuis le Nouvel An. Il y avait toujours un petit quelque chose entre les deux. Hier, en rentrant de cours, j’ai dû faire autre chose, aller chez les SCHMUCKLER, etc. Ensuite, j’ai travaillé le piano. Ensuite, je suis allée voir des gens pour écouter leur petite fille jouer du piano. Je suis rentrée vers 22 heures et j’ai repassé mon linge lavé plusieurs jours auparavant. Il était donc minuit avant que je ne me couche.
Ce matin, je me suis levée très tard. Nous avons pris notre petit-déjeuner et, après avoir fait mon lit, je t’écris, mon chéri. Plus tard, je donnerai des leçons à Jack et Ruth, puis je mangerai et, vers 13 h 30, je quitterai New York. Je retrouverai Schmuckler à 15 h. Je suppose que nous irons nous promener et peut-être au cinéma, même si je n’ai pas envie d’aller nulle part. Mais il serait peut-être préférable de s’amuser un peu.
Je n’ai rien de nouveau à signaler. Je n’ai pas eu le temps de rendre visite à Oncle Herman la semaine dernière, car je devais rencontrer un musicien. Ces gens avaient peur que je lui prenne des élèves. Tu sais, il a plus de 40 élèves et n’a pas d’autorisation. C’est peut-être pour ça qu’il a peur. Il habite dans le quartier et tout le monde lui dit que je joue bien. Mais quand ils ont peur, je ne veux pas y aller. Seulement s’ils m’appellent et m’invitent personnellement. Maintenant, j’en suis fier. Je n’ai pas beaucoup de temps, quatre ans, de toute façon.
J’espère que tu as bien reçu la lettre de Sabina que je t’ai envoyée. Je suis très triste de ne pas recevoir de courrier de mon Burli, mais à chaque fois je me dis qu’ il est peut-être déjà en route pour New York. Tu me manques terriblement.
Hier, je t’ai écrit que nous avons un temps printanier. Hier soir, il a commencé à neiger et maintenant, on dirait un vrai hiver, mais il fait beau. Je ne pense pas qu’il neigera à New York.
Je ne vois pas ce qui pourrait t’intéresser d’autre. J’apporte cette lettre à New York. Peut-être que les Schmuckler voudrait ajouter quelques mots.
Au plaisir de te voir bientôt. Reste en bonne santé. Avec tous mes bisous et toute mon affection.
Bien à toi, Martha.
Salutations à tes amis.
Cher Léo,
Nous sommes de nouveau réunis et, en parlant de toi, nous te souhaitons nos meilleurs vœux. Nous sommes ravis d’avoir de tes nouvelles de Martha.
Cordialement.Ton Jack.





116 – Lettre du 29 mars 1941 de Jack WEINRIB NY à Leo [Fichiers 5327 et 5328]
March 29, 1941
My dear Leo
Many months go by since we Lad expected that you would be here but we are always hopeful and sure that you are coming. You may be sure that everything here is readiness for your coming and with each letter that comes we hope that it may contain the good news.
Martha is will and getting along fine. She looks will and feels well only she misses her Leo. We do all we can to keep her happy. I feel she is satisfied with America and would like to share her happiness with you. She has beam quite an American and sometimes forgets how to speak her own language. Keep up your English and always write so even if you make mistakes. Because practice makes perfect. The better you can speak English when you come, the easier it will be for you.
We are all well and getting along fine. Your aunt Anna is now visiting with Joe and his family in Montgomery, Alabama. They will be together until after « Pesah » too. Rose and her family are all well and they send their regards.
I close with greetings from all and hopes that we may see you soon. The spring season is beautiful here and it is a lovely time to come to America.
Jack
29 mars 1941
Mon cher Léo
De nombreux mois se sont écoulés depuis que nous avons espéré ta venue, mais nous sommes toujours confiants et certains de ta venue. Sois assuré que tout est prêt ici pour ton arrivée et que chaque lettre que nous recevons contient de bonnes nouvelles.
Martha va bien et se porte bien. Elle a l’air en pleine forme et se sent bien, mais son Léo lui manque. Nous faisons tout notre possible pour la rendre heureuse. Je la sens satisfaite de l’Amérique et j’aimerais partager son bonheur avec toi. Elle est une vraie Américaine et oublie parfois sa propre langue. Maintiens ton anglais et écris toujours de cette façon, même si tu fais des erreurs. C’est en forgeant qu’on devient forgeron. Mieux tu parleras anglais à ton arrivée, plus ce sera facile pour toi.
Nous allons tous bien et nous nous entendons bien. Ta tante Anna est actuellement en visite chez Joe et sa famille à Montgomery, en Alabama. Ils seront ensemble jusqu’après Pessah. Rose et sa famille vont bien et te salue.
Je termine en t’adressant mes salutations de tous et en espérant te revoir bientôt. Le printemps est magnifique ici et c’est un temps merveilleux pour venir en Amérique.
Jack


117 – Lettre du 07 avril 1941 de Leo Marseille à Martha NY [Fichiers 5574 et 5575]
Marseille 10 April 1941
My dear Martha !
They are a few days that I am staying here at Marseille in order to visit the Consul who sent me a convocation an I have to appear there 9 April. Meanwhile I write the HICEM and I have learned there that my papers are well in order and I may count to receive the visa in a few week. But the Consul doesn’t give the visa before my passage is settled on a fix date. Now my dear I wired you about this matter and I hope you could it sell with erliest date. If it were impossible to settle by the HIAS I imagine you have settled it by the American Export Line. And the matter about ENIS to give RO I wired to Jack is in spite if the disagreeableness for me very necessary. It is for my luggages. I have got to settle it. I hope till one month I shall get it.
By the occasion I asked if it will be possible to get the luggage from Hambourg. I was told there it would be possible to get it by the Switzerland by the office « Cook » Marseille. If you don’t mind to ask about it at the office « Cook » New York to arrange it by the « Cook » Marseille or directly. I would remember no more about it but my dearest we must try. Perhaps we will have a success. I stop here and in few days I will continue this letter with more news about my case.
Involuntory I must write you today for I received your nice letter written by the typewriter. I am surprised indeed and it pleased me very nice. I must confess to admit your good English process as far I can judge now. You can’t imagine which pleasure you have made on to adding the letter from Sabina. I am awfully glad to learn that they are all well. the name is a very nice one.
It is pronounced « Dginnia » my dearest. I am proud of you that you are able to make out an affidavit for the dear parents and I wish you to be able to add a strong one too. I am now very anxious to see you soon. But I hope all the wishes will be realized soon. To this proposition to take the position to that child I can’t suggest you. I think it wouldn’t be so easy. But it as you believe and how you think for the best. It please me that you have got a new pupil the roomer of the uncle Herman. I have stopped here. I was at the hairdresser. There I happened to be talk with a man who received already American Visa before yesterday. He told be that’s to receive the American visa depends now only on the passage fixed with date. Now I see there are many difficulties all ships Offices date not earlier than for August-September. It is also possible to settle that by Lisbonne.
8 april
Today I was at the Consul and I received a number for tomorrow. There a a lot of people. I have not much to inform you today. But I hope to be able to inform you about more news to more.
Marseille, 7 avril 1941
Ma chère Martha !
Je suis ici à Marseille depuis quelques jours pour rendre visite au Consul qui m’a envoyé une convocation et je dois m’y présenter le 9 avril. Entre-temps, j’écris à la HICEM et j’apprends que mes papiers sont en règle et que je peux espérer recevoir le visa d’ici quelques semaines. Mais le consul ne me le donne pas avant que mon voyage ne soit fixé à une date précise. Ma chérie, je t’ai télégraphié ce sujet et j’espère que tu pourras le régler au plus vite. Si le règlement par la HIAS était impossible, j’imagine que tu l’as réglé par l’American Export Line. Quant à ENIS de te donner ?, j’ai télégraphié à Jack. Il est, malgré les désagréments que cela représente, indispensable. Il s’agit de mes bagages. Je dois régler cela. J’espère les obtenir d’ici un mois.
À cette occasion, j’ai demandé s’il serait possible de récupérer les bagages à Hambourg. On m’a dit qu’il serait possible de l’obtenir en Suisse, auprès du bureau « Cook » de Marseille. Si cela ne te dérange pas, renseignes-toi auprès du bureau « Cook » de New York pour qu’il l’obtienne par l’intermédiaire du « Cook » de Marseille ou directement. Je ne m’en souviens plus, mais ma chèrie, nous devons essayer. Peut-être réussirons-nous. J’arrête là et je continuerai cette lettre dans quelques jours avec plus de nouvelles sur mon cas.
Je dois t’écrire aujourd’hui malgré moi, car j’ai reçu ta jolie lettre dactylographiée. Je suis vraiment surpris et elle m’a fait très plaisir. Je dois avouer que je reconnais ton excellent niveau d’anglais, autant que je puisse en juger. Tu n’imagines pas le plaisir que cala m’a fait à ajouter la lettre de Sabina. Je suis extrêmement heureux d’apprendre qu’ils vont tous bien. Leur nom est très joli. Il se prononce « Dginnia », ma chérie. Je suis fier de toi, car tu as pu rédiger une déclaration sous serment pour nos chers parents et je te souhaite d’en écrire une solide. J’ai hâte de te revoir bientôt. Mais j’espère que tous vos vœux se réaliseront bientôt. Je ne peux pas te suggérer de prendre la relève de cet enfant. Je pense que ce ne serait pas si facile. Mais fais comme tu le penses et pour le mieux. Je suis ravi que tu aies trouvé une nouvelle élève, la colocataire de l’oncle Herman. Je me suis arrêté ici. J’étais chez le coiffeur. J’ai eu l’occasion de discuter avec un homme qui avait déjà reçu un visa américain avant hier. Il m’a dit que l’obtention du visa dépendait désormais uniquement de la date de passage fixée. Je constate maintenant de nombreuses difficultés, car les bureaux de douane ne sont pas ouverts avant août-septembre. Il est également possible de régler ce problème à Lisbonne.
8 avril
Aujourd’hui, j’étais au Consulat et j’ai reçu un numéro pour demain. Il y a beaucoup de monde. Je n’ai pas grand-chose à vous dire aujourd’hui. Mais j’espère pouvoir vous donner plus de nouvelles.


118 – Lettre du 23 avril 1941 de Martha NY à Leo Marseille puis retour à l’envoyeur [Fichiers 5329 à 5331]
Saint-Albans, April 23 1941
My dear Honey,
It is very late now, but even so, I want to start this letter. I didn’t write to you about two weeks because since we receive your first cable on April 7th I hoped to have you here now. Mit Enis sind wir in Korreyo ?. I made a mistake and wrote in German. When we understand what you want, I didn’t know, whether you are still in Marseille. We ordered that you receive 25 dollars at the American Export besides your ticket of course. I hope that everything come out alright.
To tell you the truth, I hope that this letter does not reach you there and you will be here by the time it comes to France.
Nevertheless I know that your birthday will be soon and in case you should not be with me, I want to espress to you my best wishes. Good health, much luck and everything what you wish yourself. Our parents send a letter for you, which I enclose;
Did you get your valises ? May be your letter should have saved the money. Do not worry about things.
I am very tired and will finish tomorrow.
24 april 1941
My Lunchtime is over soon but I am going to write a few more times. There is not much now. Everyday keeps on asking and waiting for you.
The new stamps are very nice, thanks very much
Saint-Albans, 23 avril 1941
Ma chère Chérie,
Il est très tard maintenant, mais je tiens tout de même à commencer cette lettre. Je ne t’ai pas écrit il y a environ deux semaines, car depuis que nous avons reçu ton premier télégramme le 7 avril, j’espérais te voir ici. « Mit Enis sind wir in Korreyo ? » « Avec Enis, êtes-vous en Corée ? ». J’ai fait une erreur et j’ai écrit en allemand. Après avoir compris ce que tu voulais, je ne savais pas si tu étais toujours à Marseille. Nous avons demandé que tu reçoives 25 dollars à l’American Export, en plus de ton billet, bien sûr. J’espère que tout se passera bien.
À vrai dire, j’espère que cette lettre ne te parviendra pas là-bas et que vous serez ici lorsqu’elle arrivera en France.
Néanmoins, je sais que ton anniversaire approche et, au cas où tu ne serais pas parmi nous, je tiens à t’exprimer mes meilleurs vœux. Bonne santé, beaucoup de chance et tout ce que tu souhaites. Nos parents ont envoyé une lettre pour toi, que je joins.
As-tu récupéré tes valises ? Ta lettre aurait peut-être dû te faire économiser de l’argent. Ne t’inquiétes pas.
Je suis très fatiguée et je terminerai demain.
24 avril 1941
Mon déjeuner est bientôt terminé, mais je vais encore t’écrire un petit peu. Je n’ai plus grand-chose à faire maintenant. Chaque jour continue de te demander et de t’attendre.
Les nouveaux timbres sont très jolis, merci beaucoup.
[La suite de la lettre a été mal photographiée]



119 – Lettre du 29 avril 1941 de Leo Marseille à Martha NY [Fichiers 5333 et 5334]
Marseille 29 [April]
My dear Martha,
I received your letter from March 18-21 and the one from March 31 too with inclosed. Jack’s too. Excuse that I didn’t answer to you at once. I Wanted to write to you some decision at last. And my dear Martha I can inform you rather about my present case. After many troubles and time I could reach the passage by via Martinique by the American Exp. Line. I have had to wait tire 19th and HICEM rather too. I hope to set out in the begin of May. One this I am very grateful yo my friend Dr FEUER who for handed to me the money because I was at a las from which money to pay the passage. There are BO from the HICEM I will get the rest. Now my dear you can annihilate the American Exp; Line and the Enis Enis Rosenmann too because till now didn’t came no answer about this. Say to Jack to put an account Dr Heinrich FEUER BO. I am happy that he helped me other with I would to over. I am only happy to set out at last. It is possible during you are getting this letters am on my journey. Because till Martinique takes about 3 weeks and there we have to wait till we can rech the steamer to New York. We are both FEUER and I and alles are waiting for the convocation. Their paper aren’t get in order. With the HICEM, I had very hard to fight till they they helped me a little. They couldn’t get any answer from the HIAS. You can hardly imagine how I was at the least. There are here so many expenses in every case.
Excuse that I am not much writing and not so sorowly, I am got quite tired.
Many greetings for you and kisses and greeting for all.
Your Leo
Marseille, 29 avril
Ma chère Martha,
J’ai bien reçu ta lettre du 18 au 21 mars, ainsi que celle du 31 mars, avec les pièces jointes. Celle de Jack aussi. Excuses-moi de ne pas t’avoir répondu immédiatement. Je voulais enfin te faire part de ma décision. Ma chère Martha, je peux t’informer de ma situation actuelle. Après bien des difficultés et du temps, j’ai pu rejoindre le passage via la Martinique par l’American Exp. Line. J’ai dû attendre le 19 et la HICEM aussi. J’espère partir début mai. Je suis très reconnaissant à mon ami le Dr FEUER qui m’a remis l’argent, car je n’en avais plus pour payer le passage. J’ai des nouvelles de la HICEM, je vais chercher le reste. Maintenant, ma chèrie, tu peux détruite l’American Exp. L. et celui d’Enis Rosenmann, car jusqu’à présent, je n’ai reçu aucune réponse à ce sujet. Dis à Jack de créer un compte auprès du Dr Heinrich FEUER BO. Je suis heureux qu’il m’ait aidé, et je le ferais en retour. Je suis heureux de pouvoir enfin partir. Il est possible que je sois en voyage quand tu recevras ces lettres. Il faut compter environ trois semaines pour arriver en Martinique, puis il nous faudra attendre de pouvoir embarquer sur le bateau pour New York. Nous attendons tous les deux, FEUER et moi, la convocation. Ses papiers ne sont pas en règle. J’ai eu beaucoup de mal à obtenir de l’aide auprès de l’HICEM. Ils n’ont pas pu obtenir de réponse de l’HIAS. Tu peux difficilement imaginer mon état. Il y a tellement de frais ici, dans tous les cas.
Excuses-moi, je n’écris pas beaucoup et je suis un peu fatigué.
Bonjour à toi, bisous et salutations à tous.
Ton Léo


120 – Lettre du 30 avril et 1er mai 1941 de Martha NY à Leo [Fichiers 5335]
[The verso of the letter had not be photographied]
Saint-Albans April 30, 1941
My sweet Leo,
Yesterday I was glad to receive your letter from April 1Oth. As the American Export Line informed us, they could not manage for sooner than July 4th. I was there and begged, but could not change it. What do you think, will you be able to come to Lisbon ? Do you have a French Transit paper (pass) or the old one ? Do you think we should book for over Martinique from Marseille ? If you can go to Lisbonne it would be probably better. On stead to Enis I gave to HIRSCHGOLD. Did you hear from SACHS about it ? Take it for your birthday. I would not spend much money for the suitcase if I would be you.
For RO you get 2 suits here, new and what they wear here. I don’t worry. You see it is not easy to send money. Concerning my vases in Rotterdam I am not going to do anything in war any more. I did so much and spent much money. Resides that should be my biggest worry.
You just try to come out, however you are. In a pajama if you want.
It is very late and I shall write now tomorrow. Good night.
May 1, 1941
I came home a short wile ago, and found a letter from HIRSCHGOLD, that he can’t do me the favor. Jack is at home just now and I will talk about all that with him, when he comes. I hate that kind of ways. The same Mr KASTNER…
[Le verso de la lettre n’a pas été photographié]
Saint-Albans, 30 avril 1941
Mon cher Léo,
Hier, j’ai été heureuse de recevoir ta lettre du 10 avril. Comme nous l’a informé l’American Export Line, ils ne peuvent pas arriver avant le 4 juillet. J’étais là et j’ai supplié, mais je n’ai rien pu changer. Qu’en penses-tu ? Pourras-tu venir à Lisbonne ? As-tu un titre de transport français (pass) ou l’ancien ? Penses-tu que nous devrions réserver pour la Martinique depuis Marseille ? Si tu pouvais aller à Lisbonne, ce serait probablement mieux. Au lieu d’ENIS, je l’ai donnée à HIRSCH. As-tu eu des nouvelles de SACHS ? Prends-le pour ton anniversaire. À ta place, je ne dépenserais pas beaucoup d’argent pour la valise.
Pour RO, tu as deux costumes ici : un neuf et celui qu’ils portent ici. Je ne m’inquiète pas. Tu vois, ce n’est pas facile d’envoyer de l’argent. Concernant mes valises à Rotterdam, je ne compte plus rien faire avec la guerre. J’ai tant fait et dépensé beaucoup d’argent. En fait, c’est mon plus grand souci.
Essaies de partir par n’importe quel moyen. En pyjama si tu veux.
Il est très tard et j’écrirai demain. Bonne nuit.
1er mai 1941
Je suis rentrée il y a peu de temps et j’ai trouvé une lettre de HIRSCHGOLD disant qu’il ne pouvait pas me rendre service. Jack est à la maison en ce moment et je lui en parlerai à son retour. Je déteste ce genre de comportement. De même pour Monsieur KASTNER…
121 – Lettre du 30 avril 1941 de Jacob Jack WEINRIB et Martha NY à Leo [Fichier 5336]
April 30, 1941
My dear Leo
I have written you so often hoping that by the time the letter arrived you would be on your way to America, that I hesitate to express that hope again. However this time I feel it shall be really so. You may be assured that when you do come you will be very welcome, and we shall do everything possible to make things pleasant and successful for you.
Everyone here is well and wish you the fulfillment of all of your desires. Martha is especially well and I doubt if you will recognise her when you come. She is the real New York lady and « Très chic » with her new summer clothes. When Enis saw Martha last week he said that she looked ten years younger than when she was in France. So you see that you have very much to look forward to. I shall hope that we may see you soon.
With kindest regards from all of us especially my mother and Ruth
Jack
New spring cloth he means which I received from Ruth cousin. I am sure you will get some cloth when you will be here. Resides I safe money for it.
Love Martha
30 avril 1941
Mon cher Léo
Je t’ai écrit si souvent, espérant que tu serais en route pour l’Amérique à l’arrivée de la lettre, que j’hésite à exprimer à nouveau cet espoir. Mais cette fois, je sens que ce sera vraiment le cas. Sois assuré que tu seras le bienvenu à ton arrivée et que nous ferons tout notre possible pour que tout se passe bien et que tout se passe bien pour toi. Tout le monde ici va bien et je te souhaite la réalisation de tous tes vœux. Martha va particulièrement bien et je doute que tu la reconnaisses à ton arrivée. C’est la vraie New-Yorkaise, « Très chic » avec ses nouveaux vêtements d’été. Quand Enis a vu Martha la semaine dernière, il a dit qu’elle paraissait dix ans plus jeune qu’en France. Tu vois donc que tu as beaucoup de choses à attendre avec impatience. J’espère te revoir bientôt. Salutations les plus sincères de nous tous, en particulier de ma mère et de Ruth. Jack
Il s’agit de nouveaux habits de printemps que j’ai reçu de la cousine de Ruth. Je suis sûre que tu en auras quand tu seras ici. J’ai économisé de l’argent pour cela.
Love Martha
122 – Lettre du 09 mai 1941 de Martha NY à Leo Marseille puis retour à l’envoyeur [Fichiers 4751, 4752, 4779 et 4780]
New York, May 9th, 1941
My dearest Leo,
Your nice letter from April 7-10 I confirmed last week already. I hope that you are in perfect health and everything else in fine. With me nothing much changed I am longing to have you with me. Otherwise, I am well. Just now I am in Uncle Hermans house. It is possible, that O have a letter from my little husband at home because a clipper arrived yesterday. But I was at the post office and learned that a Clipper leaves tomorrow. In case they should ne anything of importance, I would answer you right away and send it with the Clipper which is supposed to leave in Tuesday.
It is hard for me to send mich for you. Did you get 25 at the American Export which you were supposed to receive together with your ticket ? Did Mr SACHS get a cable from ENIS ? I gave him some regards. I am longing for you a least for good news from you. Do you think that it might need possible to get a date for a sooner going ship ? We here can not do anything. He did not even want to send another cable to Lisbon as much as I begged him.
We never know, what might be. Therefore I give you Willis address for wich you asked me some time ago. Willi BERGER Ceixa Postal 3122, Rio de Janeiro, Brazil. From Sabina I told you that I had two cards. She would love to see your handwriting. In the meantime, she probably has your lines. My parents are waiting for a letter because I wrote to them that you wrote to them/ Now I informed them that you have the letter back. I think they may have the lines which you added to my letter, by that time.
From me, I have pretty good news so far. I forget the word parents. From my sister I did not hear for a long time. I hope that they are well, also Ernst and René. Uncle Arnold and Aunt Mitzi are in Mauritius. They could not see Ernst when they were in Haïfa. That must be awful. Did you do anything concerning your suitcases ? If you as we all wish and hope, will be able to come soon, it would not be so important. Do you eat enough ? When do you think that you will be able to go to Lisbon ? How are all of your friends ? I hope to see Mr JACOBI when he will be here.
Where do you stay and with who ? Do you spend your time agreable and how did you spend Passover ? In my mind I was with you and was thinking that it was the time, when we met first and when we came together again. Every Passover I hope to be with you again. But let us hope that the time will be here soon.
Today is Friday and usually I am here on Thursday. But yesterday I had to settle different things and therefore I changed the Day. Sunday is Mothersday and I will be more longing than usually. We are invited in Aunt Annas hFANTL still didi not send me your Foto. He is still a litte « Untam » and « Suppe hat er gerne gegessen ». But today I am going to send you a picture which one of our workers made. They say I look after on it than I am really.
Do you need anything special my Dear ? Please let me know everything concerning your person. I do not have much patience today and besides it does not look so much as it is because it is written the typewriter.
So my Dear, I hope for good news and close with all my love e and many thousands of kisses.
Your loving Martha
Dear Leo,
We always very enjoyed when there come good things from you, but it would be better to let the writings and to come there and to your lovely Martha-wife. Do your best and come as quickly as possible. We are well all and have often news from our dear people over there. I send you pur greetings from aunt Mitzi, from Lisl and from your uncle
Hermann
New York, le 9 mai 1941
Mon très cher Léo,
J’ai déjà confirmé ta gentille lettre du 7 au 10 avril la semaine dernière. J’espère que tu es en parfaite santé et que tout va bien. Pour ma part, rien n’a beaucoup changé. J’ai hâte de t’avoir avec moi. Sinon, je vais bien. Je suis actuellement chez l’oncle Herman. Il est possible que j’ai une lettre de mon petit mari à la maison, car un paquebot est arrivé hier. Mais j’étais à la poste et j’ai appris qu’un paquebot part demain. Au cas où il y aurait quelque chose d’important, je te répondrais immédiatement et l’enverrais avec le paquebot qui est censé partir mardi.
Il m’est difficile de t’envoyer quelque chose. As-tu reçu les 25 dollars de l’American Export, que tu étais censé recevoir avec ton billet ? M. SACHS a-t-il reçu un télégramme de ENIS ? Je lui ai adressé mes salutations. J’attends avec impatience de tes nouvelles, au moins de bonnes nouvelles. Penses-tu qu’il serait possible d’obtenir une date pour un départ plus rapide ? Nous ne pouvons rien faire ici. Il n’a même pas voulu envoyer un autre télégramme à Lisbonne, malgré mes supplications. On ne sait jamais ce qui pourrait arriver. Je te donne donc l’adresse de Willi, que tu m’as demandé il y a quelque temps : Willi BERGER Ceixa, poste 3122, Rio de Janeiro, Brésil. De la part de Sabina, je t’ai dit que j’avais deux cartes. Elle aimerait beaucoup voir tes écrits. En attendant, elle a probablement tes lignes. Mes parents attendent une lettre, car je leur ai écrit que tu leur avait écrit. Je les ai maintenant informés que tu avais reçu la lettre. Je pense qu’ils auront peut-être les lignes que tu as ajoutées à ma lettre d’ici là.
De moi, j’ai d’assez bonnes nouvelles pour l’instant. J’ai oublié le mot « parents ». Je n’ai plus eu de nouvelles de ma sœur depuis longtemps. J’espère qu’ils vont bien, ainsi qu’Ernst et René. Oncle Arnold et tante Mitzi sont à l’île Maurice. Ils n’ont pas pu voir Ernst à Haïfa. Ça doit être terrible. As-tu fait quelque chose concernant tes valises ? Si, comme nous le souhaitons et l’espérons tous, tu pourras venir bientôt, ce ne sera pas si important. Manges-tu suffisamment ? Quand penses-tu pouvoir aller à Lisbonne ? Comment vont tous tes amis ? J’espère revoir M. JACOBI quand il sera là.
Où habites-tu et avec qui ? Passes-tu un bon moment et comment as-tu passé Pessah ? Dans mes pensées, j’étais avec toi et je pensais au moment de notre première rencontre et de nos retrouvailles. À chaque Pessah, j’espère être à nouveau avec toi. Espérons que ce moment sera bientôt arrivé.
Aujourd’hui, c’est vendredi et d’habitude, je suis ici le jeudi. Mais hier, j’ai dû régler d’autres choses et j’ai donc changé de jour. Dimanche, c’est la fête des Mères et je serai plus impatiente que d’habitude. Nous sommes invités chez tante Anna. FANTL ne m’a toujours pas envoyé ta photo. Il est encore un peu « Untam » et « Suppe hat er gerne gegessen ». Mais aujourd’hui, je vais t’envoyer une photo prise par l’un de nos employés. Ils disent que je suis plus grosse qu’en réalité.
As-tu besoin de quelque chose de particulier, mon chéri ? Donne moi toutes les informations te concernant. Je n’ai pas beaucoup de patience aujourd’hui et, de plus, elle n’est pas aussi belle que d’habitude, car elle est écrite à la machine.
Alors, mon chéri, j’espère de bonnes nouvelles et je te dis à bientôt avec tout mon amour et mille bisous.
Ton amour, Martha.
Cher Léo,
Nous sommes toujours ravis de recevoir de bonnes nouvelles de ta part, mais il serait préférable de laisser tomber les lettres et de venir chez ta charmante épouse Martha. Fais de ton mieux et viens au plus vite. Nous allons tous bien et avons souvent des nouvelles de nos chers amis là-bas. Je t’envoie les salutations de tante Mitzi, de Lisl et de ton oncle Hermann.




123 – Lettre du 09 au 12 mai 1941 de Leo à Martha NY [Fichiers 5338 et 5339]
9 May 1941
My dear Martha !
I sent you a letter on May of 6 and excuse that I couldn’t much write to you. for I was too tired and I couldn’t gather my thoughts. Of Mat 6 we set out from Marseille with the « Winipeg » the ship is like as Flandre and the food isn’t half so bad too. The journey was rather calm today. We stopped at Oran perhaps two or three hours. By this opportunity we can admire the beautiful landscapes. I am sorry I haven’t with me my photo. I must confess that my feeling is always to be at the Flandre but let us hope for the better fortune. We will sail afterward through the Gibraltar to Casablanca and the Martinique. There we can land and to wait the American ship. I hope tire three or four weeks I came came to you. Let us hope the best when I will reach the American ship. I was told there are difficulties too. All the same if you can reserve for me place for a ship who is going from Martinique to New York would be better. But don’t pay nothing I have the money in francs. The important thing is ti annihilate the American Export Line in the time at once for you could have difficulties. Which du-ifficulties I had in Marseille to get my Visa and to set and I’ll tell you personally. Yes forgot to write you that I have got my luggage already (as you see alle the things happened for me in May). I think to fe found all of my box in order till without some trifles as far I can judge. For I don’t know what you took with you. We will it controll these. I stop here and I will you write afterward.
11 May (in fact 10 May)
Yesterday I didn’t write to you for we were excited, we began to sail and after two hours we had to sail bark to Iran. the cause isn’t known to us. You can imagine k-how the situation were for us. I thought in the same experience as the Flandre. We rested till 12 o’clock the 10 of may than we set out in company of a ship of war. It was in beginning a terrible sturm that all men were rather sea sick. I lay myself at the bed and couldn’t only eat. Nevertheless I slept very well.
Today is the sea rather calm. I hope we will get the Gibraltar at two o’clock in non. I haven’t more interesting to inform you meanwhile. Good by.
11 May
Today we got through the Gibraltar which it took rather a long time. The sea is rather calm. Just I was told we will get tomorrow morning to Casablanca. When it will be opportunity I will cabled to. Meanwhile good night, it is 11 o’clock, I will go sleep.
12 May
Today we came to Casablanca at 8 o’clock in the morning. I will see if I can land and to cable. I was told that for the ancien (older) soldiers is an authorization and I will endevoice, for I was quite a half who good ran.
Many greetings for you and many kisses and many greetings for all.
Leo
9 mai 1941
Ma chère Martha !
Je t’ai envoyé une lettre le 6 mai et je m’excuse de ne pas avoir pu t’écrire beaucoup, car j’étais trop fatigué et je n’arrivais pas à rassembler mes idées. Le 6 mai, nous sommes partis de Marseille sur le « Winipeg ». Le navire ressemble au Flandre et la nourriture est plutôt bonne. Le voyage a été plutôt calme aujourd’hui. Nous avons fait escale à Oran pendant deux ou trois heures. Nous pouvons ainsi admirer les magnifiques paysages. Je regrette de ne pas avoir mon appareil photo avec moi. Je dois avouer que j’ai toujours envie d’être sur le Flandre, mais espérons que la chance sera meilleure. Nous naviguerons ensuite via Gibraltar jusqu’à Casablanca et la Martinique. Là, nous pourrons débarquer et attendre le navire américain. J’espère que dans trois ou quatre semaines, je pourrais te voir. Espérons que le meilleur sera pour moi lorsque j’embarquerai sur le navire américain. On m’a dit qu’il y avait aussi des difficultés. Néanmoins, si tu pouvais me réserver une place sur un navire qui va de la Martinique à New York, ce serait mieux. Mais ne paies rien, j’ai l’argent en francs. L’important est de détruire la réservation de l’American Export Line à temps, car tu pourrais avoir des difficultés. J’ai eu des difficultés à Marseille pour obtenir mon visa et m’installer, et je te le dirai personnellement. Oui, j’ai oublié de t’écrire que j’ai déjà récupéré mes bagages (comme tu le vois, tout m’est arrivé en mai). Je pense avoir retrouvé tout le contenu de ma valise en ordre jusqu’à présent, sans quelques broutilles, pour autant que je puisse en juger). Car je ne sais pas ce que tu avais emporté. Nous allons contrôler cela. J’arrête là et je t’écrirai plus tard.
11 mai (en fait, le 10 mai)
Hier, je ne t’ai pas écrit, car nous étions excités. Nous avons pris la mer et, après deux heures, nous avons dû mettre le cap sur Oran. La raison nous est inconnue. Imagine la situation. J’ai pensais revivre la même expérience que sur le Flandre. Nous nous sommes reposés jusqu’à midi le 10 mai, puis nous avons appareillé en compagnie d’un navire de guerre. Une terrible tempête a commencé, et tous les hommes ont eu le mal de mer. Je me suis allongé au lit et je n’ai pas pu manger. Malgré tout, j’ai très bien dormi.
Aujourd’hui, la mer est plutôt calme. J’espère que nous arriverons au Gibraltar à deux heures. Je n’ai rien d’autre à te dire en attendant. Au revoir.
11 mai
Aujourd’hui, nous avons traversé Gibraltar, ce qui a pris un certain temps. La mer est plutôt calme. On m’a juste dit que nous arriverions demain matin à Casablanca. Dès que possible, je t’enverrai un télégramme. En attendant, bonsoir, il est 23 heures, je vais dormir.
12 mai
Nous sommes arrivés à Casablanca aujourd’hui à 8 heures du matin. Je vais voir si je peux débarquer et envoyer un télégramme. On m’a dit que pour les anciens soldats, il faut une autorisation et je vais m’efforcer de l’obtenir, car j’étais un ?.
Salutations à toi, gros bisous et salutations à tous.
Léo


124 – Lettre du 15 mai 1941 de Martha et Jack WEINRIB NY à Leo [Fichiers 5340 et 5341]
Saint-Albans May 15, 1941
My dear little Manschuli,
I feel bad not to have any news from you. Did you receive Enisres Cable ? You can not imagine how impatient I wait for and answer and to learn what possibilities you leave.
We are all well and especially I am counting the weeks till the day you might come. This times me dear parents add a page for you. I hope that you will like it, my Burli. I always try to imagine how nice it will be, when God helps and we shall meet soon. I am afraid to figure too much.
A few days ago, I received a letter from Myrjam from the end of December. They were alright by that time. They seem to have a little fruit and vegetable tent. I guess they are woking hard enough. Now they are going to inform themselves for registration to come here. After I wrote so often, they should do it in any case. I could send you one of her photo but I am not sure, nother you are still there. May be I try it anyway. She lost late of weight, since she is married. Who knows, how it still be over there.
Nobody has any news from Ernst. Neither Willy, Mirjam or anybody else. Willy is fine and makes good money as a musician. With me, there is not much to say.
I had a letter from ENIS. He might come to New York soon again and might come to see us. We try to figure out, what you could do.
Tonight I was at Uncle Herman’s house. And even if it is a quarter after eleven I can’t do it, without writing to you.
Where do you stay and how ? Are you all by yourself or with anybody else ? How do your spend your time ? What about your suitcases (valises) ? Did you get 15 at the American Exp. ? (I do not man na podel).
All that I can’t wait to know and I have no information from you. The HIAS promised me the money for this week. Let us hope the best. I met Mrs STEINER there. They are all well. There was a lady who come from Marseille a short time ago. Her husband has a passport like you. She says that you probably have a Franch paper. They came over Lisbonne.
I case I should have another chance. I am going to add a few more lines.
For today be kissed many times. Remain in good health. Good luck loving.
Your Martha
Regards from Jack and hope to see you soon. Please don’t disappoint me. I am sorry I forget the photo at home and send it in the next letter. Concerning Dr FEUER parents. I did not hear yet.
Saint-Albans, 15 mai 1941
Ma chère petite Manschuli,
Je suis désolée de ne pas avoir de tes nouvelles. As-tu reçu le télégramme d’ENIS ? Tu n’imagines pas mon impatience d’attendre ta réponse et de savoir quelles possibilités s’offrent à toi.
Nous allons tous bien et je compte les semaines qui nous séparent de ton arrivée. Cette fois, mes chers parents ajoutent une page pour toi. J’espère que tu l’apprécieras, mon Burli. J’essaie toujours d’imaginer combien ce sera agréable, J’essaie toujours d’imaginer comme ce sera merveilleux, quand Dieu nous aide et que nous nous reverrons bientôt. J’ai peur de trop imaginer.
Il y a quelques jours, j’ai reçu une lettre de Myrjam de fin décembre. Ils allaient bien à ce moment-là. Ils semblent avoir un petit stand de fruits et légumes. Je suppose qu’ils travaillent déjà dur. Maintenant, ils vont s’inscrire pour venir ici. Après avoir écrit si souvent, ils devraient le faire de toute façon. Je pourrais t’envoyer une photo d’elle, mais je ne suis pas sûre, ?. J’essaierai peut-être quand même. Elle a perdu du poids, puisqu’elle est mariée. Qui sait comment cela est encore là-bas ?
Personne n’a de nouvelles d’Ernst. Ni Willy, ni Mirjam, ni personne d’autre. Willy va bien et gagne bien sa vie comme musicien. Avec moi, il n’y a pas grand-chose à dire.
J’ai reçu une lettre de l’ENIS. Il pourrait revenir bientôt à New York et venir nous voir. On essaie de voir ce que l’on pourrait faire.
Ce soir, j’étais chez l’oncle Herman. Et même s’il est onze heures et quart, je ne peux pas y aller sans t’écrire.
Où loges-tu et comment ? Es-tu seul ou avec quelqu’un d’autre ? Comment passes-tu ton temps ? Et tes valises ? As-tu pris les 15 dollars l’American Express ? (?).
J’ai hâte de savoir tout ça, mais je n’ai aucune information de ta part. Le HIAS m’a promis l’argent pour cette semaine. Espérons que tout ira bien. J’y ai rencontré Mme STEINER. Ils vont tous bien. Il y avait une dame qui est arrivée de Marseille il y a peu. Son mari a un passeport comme toi. Elle dit que tu as probablement des papiers français. Ils sont venus par Lisbonne.
Si jamais j’avais une autre chance. Je vais ajouter quelques lignes.
Pour aujourd’hui, sois embrassé plusieurs fois. Reste en bonne santé. Bonne chance, mon amour.
Ta Martha
Amitiés de Jack et espère te revoir bientôt. Ne me déçois pas.
Je suis désolée, j’ai oublié la photo à la maison et je l’envoie dans la prochaine lettre. Concernant les parents du Dr FEUER je n’ai pas encore eu de nouvelles.


125 – Lettre du 28 mai 1941 de Leo Port of Spain à Martha NY [Fichiers 5342 et 5343]
May of 28, 1941, Port of Spain
My Dearest !
I hope you have got the cable from Casablanca about my journey and one letter too. About the matter of the « Winipeg » you are probably informed on wich I am one passenger too. Yesterday in the night we arrived here. Today I sent you a a cable.
Now I am glad to be here safety and with good fooding. I hope that our matter to go over to America will be potteled soon. For the time we will be stay here till our papers will be proved and I hope to come to you soon. Now my dear Martha is no reason to trouble about my person. Have you got any news about the parents, Myrjam and our other people ? And what about yourself ? And have is the aunt Anna, Jack, Ruth and whole the relations ? Many greetings for them and for the formidable oncle Herman. For the time I don’t know the arrange about my passage from here, for I have got money in the bank of Martinique. If it will be something to settle I shall inform you. But I think I can arrange it for the best.
Excuse that I am not much writing for I am a little tired and sleepy. In the next letter I will write you more. Meanwhile I am glad to be here. I remind with the best greetings and kisses in much love.
Your Leo
H. FEUER is in Trinidad too, but as an Austrian is he in another camp.
28 mai 1941, Port-d’Espagne
Ma très chère !
J’espère que tu as reçu le télégramme de Casablanca concernant mon voyage, ainsi qu’une lettre. Concernant l’affaire du « Winipeg », tu es probablement au courant, et je suis aussi passager. Nous sommes arrivés hier soir. Je t’ai envoyé un télégramme aujourd’hui.
Je suis heureux d’être ici sain et sauf et bien nourri. J’espère que notre départ pour l’Amérique sera bientôt réglé. Pour l’instant, nous resterons ici jusqu’à ce que nos papiers soient vérifiés et j’espère te rejoindre bientôt. Ma chère Martha, il n’y a aucune raison de t’inquiéter pour moi. As-tu des nouvelles de tes parents, de Myrjam et des autres ? Et de toi ? Et de ta tante Anna, de Jack, de Ruth et de toute la famille ? Bien cordialement à eux et à mon oncle Herman. Pour l’instant, je ne sais pas ce qui se passe concernant mon départ d’ici, car j’ai de l’argent à la banque de la Martinique. Si j’ai une question à régler, je t’en informerai. Mais je pense pouvoir arranger les choses au mieux.
Excusez-moi, je n’écris pas beaucoup, je suis un peu fatigué et somnolent. Je t’en dirai plus dans la prochaine lettre. En attendant, je suis heureux d’être ici. Je t’adresse mes meilleures salutations et t’embrasse avec beaucoup d’affection.
Ton Leo
H. FEUER est également à Trinidad, mais en tant qu’Autrichien, il est dans un autre camp.


126 – Lettre du 01 juin 1941 de Martha NY à Leo [Fichiers 5344 et 5345]
Saint-Albans, June 1, 1941
My dearest Leo
Although I could imagine, where you might be I was very happy to receive your cable yesterday. Just when I was giving a piano lesson, Ruth called there and told about me about it. Well my little husband, now I really hope that it will not be so long, until we shall be together again. You are very lucky to have started your trip in time.
I received your letter from April 29th and the one from May 12th from Casablanca. It was good, that I had the second one first. Otherwise I would have felt worse, than I did anyway. Enis did sent a cable etc… It must have come there on about May 6th. But don’t worry. The HIAS just gave me the money back but I shall be glad to pay back what they gave you. The same to Dr FEUER who thank very much. I am very glad that you found a friend to help you in the worst. Tell Dr FEUER my thanks and appreciate his great help very much. With his father I am in connecting although only by phone. I suppose that he also has a cable but Familie going to inform him anyway. I hardly can wait to get a letter from you, telling me, what you are doing, how you are and what chances you will have.
Jack was trying to get informations concerning passage, he probably will add e few lines and tell you what ever he found out. Mr FEUER did cable to Martha and Jack wrote already to this place.
Every one of us is very sleepy today. We had guests last night and went to bed very late. Besides it is raining so that we lay around and sit around only I decides to write to my Burli. I intend to write also to aunt Olga and family. They probably move to Bombay where Jacky has a position in prospect. Anita oent to Mirjam. I do not hurst, nether arrived there. She registered as student.
From my dear parents I had mail quite often. They all in good health, thanks God. From Sabina I had mail twice. They also all well and send you their love. From Mirjam was the last letter which I have from December, but I got one from Renée, from April 18th, in which she wrote about Mirjam. Renée intends to come here. Mirjam would mis her an awful lot.
Willy writes often. His cousins, Dr HELLER and wife, arrived here, two weeks ago. He came Uncle Herman’s house on Thursday, when I saw him and hinie is not in New York just now. She is in a place, with people, where she was working as nurse in Rio already.
Uncle Herman and family are well and send regards.
With me, there is nothing new, only that I guess to be entitled to have hope, to have my husband soon.
When I shall have a chance I might write a few more lines.
With many kisses and all my love.
Yours Martha
Saint-Albans, 1er juin 1941
Mon très cher Léo
Bien que je puisse imaginer où tu étais, j’ai été très heureuse de recevoir ton télégramme hier. Juste au moment où je donnais un cours de piano, Ruth est passée me voir et m’en a parlé. Eh bien, mon petit mari, j’espère vraiment que nous ne tarderons pas à nous revoir. Tu as beaucoup de chance d’avoir commencé ton voyage à temps.
J’ai reçu ta lettre du 29 avril et celle du 12 mai de Casablanca. Heureusement que j’ai reçu la deuxième en premier. Sinon, je me serais senti encore plus mal. Enis a envoyé un télégramme, etc. Il a dû arriver vers le 6 mai. Mais ne t’inquiète pas. Le HIAS vient de me rembourser, mais je serais heureux de te rembourser ce qu’ils t’ont donné. De même, je remercie sincèrement le Dr FEUER. Je suis très heureux que tu aies trouvé un ami pour t’aider dans les moments difficiles. Remercie le Dr FEUER de ma part et j’ apprécie beaucoup son aide précieuse. Je suis en contact avec son père, mais seulement par téléphone. Je suppose qu’il a aussi un télégramme, mais la famille va quand même l’informer. J’ai hâte de recevoir une lettre de ta part, me disant ce que tu fais, comment tu vas et quelles sont tes perspectives. Jack essayait d’obtenir des informations concernant le passage ; il ajoutera probablement quelques lignes et te dira ce qu’il a découvert. Mr FEUER a télégraphié à Martha et Jack a déjà écrit ici.
Nous avons tous très sommeil aujourd’hui. Nous avons eu des invités hier soir et nous nous sommes couchés très tard. De plus, il pleut, alors nous restons assis à ne rien faire. Je décide d’écrire à mon Burli. J’ai l’intention d’écrire aussi à tante Olga et à sa famille. Ils déménagent probablement à Bombay, où Jacky a un poste en perspective. Anita s’est rendue chez Mirjam. Je ne suis ?. Elle s’est inscrite comme étudiante.
J’ai reçu assez souvent du courrier de mes chers parents. Ils sont tous en bonne santé, Dieu merci. J’ai reçu du courrier deux courriers de Sabina. Ils vont tous bien aussi et t’embrassent. La dernière lettre que j’ai de Mirjam date de décembre, mais j’en ai reçu une de Renée, du 18 avril, dans laquelle elle parle de Mirjam. Renée a l’intention de venir ici. Elle manquerait terriblement à Mirjam.
Willy écrit souvent. Ses cousins, le Dr HELLER et sa femme, sont arrivés ici il y a deux semaines. Il est arrivé chez Oncle Herman jeudi, quand je l’ai vu, et elle n’est pas à New York en ce moment. Elle est dans un endroit, avec des gens, où elle travaillait déjà comme infirmière à Rio.
Oncle Herman et sa famille vont bien et te saluent.
Pour moi, rien de nouveau, si ce n’est que j’ai le droit d’avoir de l’espoir, d’avoir bientôt mon mari.
Quand j’en aurai l’occasion, j’écrirai peut-être quelques lignes supplémentaires.
Avec tous mes baisers et toute mon affection.
Bien à toi, Martha.


127 – Lettre du 04 juin 1941 de Martha NY à Leo [Fichiers 5346]
June 4, 1941
My dearest,
I hope that you may be on yout way to me when this letter comes there. If not you will be glad to get mail. That is why I send it anyway. I was so happy to receive your 2 cables and hope to see you soon. Did everything go alright ? Wish you a nice trip and good luck. Jack settled everything you asked for, right away. Today I am going to meet Jacky.
With all my love
Martha
Where is Dr FEUER ?
4 juin 1941
Mon très cher,
J’espère que tu seras en route vers moi quand cette lettre arrivera. Sinon, tu seras content de recevoir du courrier. C’est pourquoi je te l’envoie quand même. J’ai été ravie de recevoir tes deux télégrammes et j’espère te revoir bientôt. Tout s’est bien passé ? Je te souhaite un bon voyage et bonne chance. Jack a réglé tout ce que tu as demandé, immédiatement. Aujourd’hui, je vais rencontrer Jacky.
Avec tout mon amour.
Martha
Où est le Dr FEUER ?

128 – Lettre du 06 juin 1941 de Leo de Port of Spain à Martha NY [Fichiers 5337]
Port of Spain 06 Juni 1941 (Trinidad and Tobago)
My dear Martha !
I am staying here a few days and I am very good placed too. The people they are very very kind to us. They are helping us in every case. I am living at one family polish and I am feeling as at home, so that they will not let me to go to you.
What you mean ? But I will yet consider and I am decided to go to my wife. Now my dear Martha you main expert me coming with the ship « Brasilia » who will go from here at 11 Juni. I couldn’t get the passage for « Avangelina » which sets on today because I have no got enough money. The passage cost 128 dollars. I will speak today with the Comite. man how much they could give me and for the rest. I must cable to you. The 80 dollars I received and many thanks to Jack for them. Now my dear Martha I hope till 10 days about I will come to you. I don’t know really what to write to you more. It is better I will tell you at all personally. I will close with many greetings and kisses in much love.
Yours Leo
Many greetings for Jack-Ruth and for whole family
Port-d’Espagne, 6 juin 1941 (Trinité-et-Tobago)
Ma chère Martha !
Je reste ici quelques jours et je suis très bien logé. Les gens sont très très gentils avec nous. Ils nous aident à chaque instant. Je vis chez une famille polonaise et je me sens comme chez moi, si bien qu’ils ne me laisseront pas aller te voir.
Qu’en penses-tu ? Mais je vais réfléchir et je suis décidé à rejoindre ma femme. Ma chère Martha, tu m’avais conseillé de venir avec le navire « Brasilia », qui partira d’ici le 11 juin. Je n’ai pas pu obtenir la traversée pour « Avangelina », qui part aujourd’hui, faute d’argent. La traversée a coûté 128 dollars. Je vais parler aujourd’hui au Comité pour savoir combien ils pourraient me donner et pour le reste. Je dois t’envoyer un télégramme. J’ai reçu les 80 dollars et un grand merci à Jack. Ma chère Martha, j’espère pouvoir venir chez toi d’ici une dizaine de jours. Je ne sais pas vraiment quoi t’écrire de plus. Il vaut mieux que je te le dise en personne. Je termine par de nombreuses salutations et de nombreux baisers affectueux.
Sincèrement, Léo.
Salutations à Jack-Ruth et à toute la famille.



























