Né en Russie à Kiev le 11 décembre 1898 [Père : Samuel KRAVETZ et Mère : Zlata NOVIK), Isaac Hersch (prénom usuel Henri) KRAVETZ est médecin à Préfailles. Il apparaît dans le guide Rosenwald des professions médicales de 1934-1935.
Arrivé en France en 1904, Henri KRAVETZ a été naturalisé par décret du 21 août 1923 (Dossier 10019X22), avait poursuivi ses études de médecine à Paris pour finalement soutenir sa thèse de doctorat en 1924.
A l’entrée en guerre de 1939, (registre matricule 3613 recrutement de la Seine) il est mobilisé comme médecin-lieutenant à l’HOE 1/14 (Hôpital d’Origine Etape), renvoyé vers l’intérieur puis repart sur le front le 04 juin 1940 avec le bataillon mis sur pied par le dépôt 111 de Nantes. Fait prisonnier le 17 juin 1940 dans la forêt d’Orléans, il est envoyé dans le camp de Pithiviers puis celui de Montereau d’où il est libéré le 06 août 1940.
Entre le 27 septembre et le 20 octobre 1940, il se fait recenser auprès de la mairie ou de la sous-préfecture de Saint-Nazaire en tant que Juif sous le numéro 40.
![Extrait liste dactylographiée recensement 08 novembre 1940 [ADLA 1694W25]](https://shoahpresquile.files.wordpress.com/2019/03/kravetzisaacrecensement.jpg)
Déjà marié civilement depuis le 11 février 1926 à Saint-Maur des Fossés et afin d’échapper aux persécutions dont il pressent les conséquences, il se marie religieusement le 17 décembre 1940 avec Lucie GANNEAU [née le 24 janvier 1899 à Paris (12ème arrondissement)] en l’église de La Plaine-sur-Mer, de religion catholique, en s’étant fait baptiser la veille par le curé de l’église, J. LEGRAND.
Suite à la publication du second statut des juifs de juin 1941, Henri KRAVETZ demande un certificat auprès de l’Office Russe pour les Réfugiés, la Russie refusant l’envoi d’actes de naissance à ses ressortissants ayant quitté définitivement le pays.
Par ailleurs, il écrit au Préfet de Loire-Inférieure afin d’être rayé des listes du deuxième recensement de juin 1941, va obtenir une attestation de non-appartenance à la race juive et sera rayé des listes du recensement.
L’exclusion des Juifs des professions médicales décidée et actée par lois et décrets s’applique à l’encontre des médecins du département de Loire-Inférieure. Aux fins de vérification, le délégué régional du Secrétariat d’Etat à la Famille et à la Santé envoie un courrier au Préfet de Loire-Inférieure en février 1942 pour savoir si les médecins du département sont « de race juive« .
Henri KRAVETZ et son épouse Lucie n’ont pas été déportés.